Archives de l’auteur : Laura

Chronique jeunesse : Ma sœur Mongsil

Un classique de la littérature jeunesse coréenne arrive en France ! Découvrez l’histoire de la Guerre des deux Corées contée du point de vue terrible d’une petite fille…

Premier roman jeunesse paru aux éditions Decrescenzo, Ma sœur Mongsil est un véritable classique en Corée du Sud. A tel point qu’une fondation/musée lui est consacrée là-bas. Pourquoi un tel succès ? Cela peut certainement s’expliquer grâce au fait que l’ouvrage a l’ambition réussie de conter la Guerre des deux Corées du point de vue d’une enfant forcée de devenir adulte très tôt…

La traduction est assurée par deux traducteurs (comme souvent pour la langue coréenne) Park Mihwi et Jean-Claude Decrescenzo lui-même.

Mongsil ou l’incarnation de l’abnégation

Corée, années 1950. Mongsil est très jeune, mais elle a déjà le sens des responsabilités. Elle a dû suivre sa mère qui s’est remariée mais elle est est traitée comme une esclave par sa belle-famille… et les choses ne vont pas s’arranger à la naissance de sa demi-sœur.

La jeune fille va devoir faire preuve de courage et d’abnégation comme jamais, d’autant que la guerre approche à grands pas…

La grande Histoire contée au travers de la petite…

Lire ce roman, c’est découvrir (ou faire découvrir) l’histoire de la Corée aux plus jeunes. Parfait pour des lecteurs d’environ 11/12 ans, ce roman est idéal pour les curieux.ses d’Histoire. Il nous conte les événements vus de l’intérieur. Toute la misère et la dureté qui ont frappé le pays durant cette période… Je pense notamment à une scène absolument poignante du roman quand Mongsil part à Busan avec son père pour faire la queue à l’hôpital pour qu’il se fasse soigner (image ci-dessous). Impossible à oublier… et quand on sait que c’est ce qui s’est réellement produit, ça fait froid dans le dos.

Ce que l’on peut apprécier dans ce roman, c’est que la dureté de la vie en Corée à cette époque ne nous est pas épargnée. Bien au contraire, elle y est totalement développée, décrite parfois crument mais elle est nécessaire. Impossible d’édulcorer l’Histoire si on veut être au plus près de la vérité. Ainsi, même si l’ouvrage est destiné à la jeunesse, beaucoup de choses y sont expliquées au travers du destin chancelant de Mongsil.

J’ai ainsi beaucoup apprécié cet ouvrage destiné à la jeunesse mais qui n’est pas dénué d’intérêt pour un adulte qui s’intéresse à la Corée et à son histoire récente. Saluons également au passage les très jolies illustrations de Lee Chul-soo qui sont parfaites pour l’ouvrage.

Chronique album jeunesse : Le petit robot de bois et la princesse bûche

Un magnifique album jeunesse attendrissant et magique par sa beauté et son originalité… Plongez dans l’univers unique de Tom Gauld !

Voici un véritable événement dans la sphère éditoriale, l’illustrateur de génie Tom Gauld sort son tout premier album pour la jeunesse ! Connu avant tout pour ses courtes planches de bd à l’humour caustique, Tom Gauld est surtout connu Outre-Atlantique. Il a cependant déjà sorti des ouvrages en France, mais cela est resté à une échelle assez confidentielle.
Avec Le petit robot de bois et la princesse bûche, voici venu l’heure de Tom Gauld, il va être connu par des milliers de lecteurs et lectrices ! Pourquoi ? Tout simplement car cet album est une merveille de créativité tant au niveau visuel que narrativement… L’ouvrage arrive le 15 septembre prochain en librairie… préparez-vous !

Un roi et une reine heureux, mais sans enfants

Voici donc l’histoire d’un royaume où un couple royal règne dans la paix, l’harmonie. Mais ils n’ont pas d’enfants. C’est ainsi que le roi va consulter l’inventrice royale tandis que la reine s’adresse à la sorcière de la forêt. Grâce à ces deux femmes, le roi et la reine ont maintenant un petit robot de bois et une princesse issue d’une bûche à laquelle on insuffla la vie. Ils s’aimèrent immédiatement tous les quatre.
Mais alors, quelle est l’histoire ? L’histoire tient au fait que la princesse se transforme en bûche dès qu’elle s’endort. Et qu’il lui faut quelqu’un pour lui lancer les mots magiques qui la réveille chaque matin. Sinon, elle reste à l’état de bûche. Et c’est ainsi que l’histoire commence… le jour où le petit robot oublie de réveiller sa sœur et qu’une servante jette la bûche qui traîne dans le lit de la princesse !

Attention, beaucoup trop mignon !

Cet album est tout simplement un condensé de mignonnitude absolue. De l’histoire au graphisme si caractéristique de Tom Gauld, impossible de ne pas être sous le charme. Ce conte créé de toutes pièces reprend les codes du récit traditionnel tout en étant résolument moderne. La princesse bûche est loin d’être passive et n’attend pas d’être sauvée, le petit robot est un bijou de technologie (en bois), et les héros ne sont pas toujours où on les attend…

En ce qui concerne le dessin, il est absolument typique de ce qu’à toujours fait Tom Gauld : épuré et tout à la fois bourré de détails. Son dessin est reconnaissable entre mille. Il est à l’image de son conte, à la fois moderne et désuet. C’est un véritable bijou. Vous pourrez passer des heures avec vos enfants à farfouiller dans les détails extrêmement nombreux de certaines pages. Rien que sur la couverture, vous retrouvez tous les éléments qui font l’aventure du petit robot et de la princesse. Ils sont savamment disséminés, mais ils sont bien là !

Ainsi, je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir cet album pour quantité de raisons mentionnés ci-dessus. Sa beauté, son originalité, la narration qui sait sortir des sentiers battu… C’est une pépite à découvrir dès l’âge de 4 ans. Et une chose est sûre, ce sera l’un des albums jeunesse à succès de cette fin d’année !

Chronique Jeunesse : L’ickabog

Véritable événement international, L’Ickabog est paru en fanfare à la fin d’année 2020. Il signe le grand retour de J.K. Rowling à la littérature de jeunesse, chose qu’elle n’avait pas faite depuis Harry Potter.
Mais J.K. Rowling n’avait pas lâché sa plume pour autant. Elle a publié des polars et plusieurs romans après les aventures du plus célèbres des sorciers : Une place à prendre, ou encore la série de l’inspecteur Cormoran Strike sous le pseudonyme de Robert Galbraith.

La version française de L’ickabog a été traduite par l’autrice Clémentine Beauvais. Elle a écrit quantité de romans pour la jeunesse et les ados : Les petites reines, Comme des images, Songe à la douceur, Brexit Romance… (pour ne citer qu’eux). Un chapitre paraissait chaque jour sur internet, et cela gratuitement pendant le premier confinement. De quoi se distraire avec bonheur durant ces temps qui furent difficiles.

Autre petite chose très sympathique, les jeunes lecteurs.ices ont pu envoyer leurs plus beaux dessins après lecture de l’Ickabog. Vous en retrouverez une sélection en couleur en fin d’ouvrage (et une illustration en fin d’article). De quoi motiver les artistes en herbe…

Mais alors, que vaut donc l’Ickabog, le nouveau roman jeunesse de Rowling ? Une chose est certaine, il était très attendu !

Un monstre légendaire que personne n’a jamais réussi à apercevoir…

Tout commence quand un roi égoïste qui pense de moins en moins au bien être de son peuple et des gens qui le servent persiste dans ses travers. Et surtout, les choses empirent quand ses conseillers proches décident peu à peu de prendre le pouvoir et les richesses du royaume… Comment ? En créant de toute pièces un monstre qui va faire régner la terreur dans le royaume de Cornucopia.

Mais l’Ickabog est-il vraiment une invention des conseiller du Roi Fred ? Ou existe-t-il réellement ?

Un roman qui reprend les codes du conte traditionnel

On peut apprécier l’Ickabog pour la façon dont il est narré, à la façon d’une légende ou d’un conte de fées. Même s’il s’agit d’un texte contemporain, c’est bien une ode aux anciens textes que Rowling nous offre ici.
Malgré ce point très plaisant, je n’ai pas beaucoup aimé l’Ickabog, que j’ai trouvé bien trop manichéen et surtout très moralisateur (façon gros sabots).

L’histoire en elle-même ne m’a spécialement transportée même si je savais que ce n’étais pas du Harry Potter que j’avais entre les mains, je m’attendais à plus. Quelque chose de plus original peut-être ? Ou tout simplement de moins simpliste ?

J’ai trouvé que l’Ickabog n’était pas représentatif de la finesse à laquelle nous a habituée Rowling. La façon dont c’est écrit me donne l’impression qu’elle n’a pas prit son lectorat assez au sérieux… c’est dommage.

Il y a pour moi quelques longueurs inutiles dans le roman, notamment vers la fin. Je ne vous en dit pas plus sur l’intrigue, mais le cheminement final de cette histoire traîne quelque peu en longueur pour n’apporter que peu de choses…

Bien entendu, il ne s’agit là que de mon ressenti et je sais que beaucoup de lecteurs et lectrices de tous âges ont beaucoup aimé L’Ickabog. Pour moi, cela n’a pas fonctionné du tout. J’ai trouvé cette histoire trop « facile », avec des méchants trop méchants, et un roi benêt bien trop agaçant…


Je reste toutefois très curieuse de découvrir le prochain roman jeunesse de J.K. Rowling qui sortira en fin d’année 2021, toujours chez Gallimard Jeunesse of course : The Christmas Pig.

CHRONIQUE : Le bleu ne va pas à tous les garçons

Paru en juin 2021 aux éditions De Saxus, cet ouvrage est un témoignage encore rare d’un africain-amériquain queer. Sa démarche est simple : ouvrir la voix aux jeunes queers comme lui, mais également à tous les autres. Tous les membres de la communauté LGBTQIAP+ pourrons être intéressés par cet ouvrage, mais pas seulement.
En effet, en tant que lectrice cisgenre blanche, j’ai également trouvé de quoi apprendre et mieux comprendre tout un cheminement que certain.e.s ont dû traverser. En somme, il n’y a pas besoin d’être concerné directement pour s’intéresser au sujet et lire ce livre.

Une vie à la frontière des genres

George M. Johnson a eu de la chance et il le dit constamment dans son ouvrage : il a été entouré d’énormément d’amour. Constamment, indéfectiblement, inconditionnellement. Et c’est assez rare pour le souligner quand on sait que quantité d’enfants avouant leur différence sexuelle à leurs parents sont rejetés, parfois même mis à la rue.

Son histoire est double : c’est celle d’un petit garçon noir aux États-Unis et celle d’un queer qui ne sait pas encore mettre des mots sur ce qu’il est, mais qui sait qu’il est différent. On le lui rappelle déjà trop souvent : il se déhanche trop, ne devrait pas s’intéresser à la corde à sauter, ne devrait pas non plus rechercher la compagnie des filles plutôt que celle des garçons… etc.

Mais la résilience de George M. Johnson semble infinie grâce à cet entourage précieux qui le protège tout en sachant qu’il est différent. Ou plutôt, iel est différent, l’auteurice souhaitant être désigné sous les pronoms iel et ellui.

Une histoire des Etats-Unis différentes de celle que les jeunes américain.es apprennent

Lire Le bleu ne va pas à tous les garçons c’est balayer au passage tout ce que l’on pense connaître de l’histoire des États-Unis et de ses « héros ». Je pense notamment au chapitre « Honest Abe » m’a menti, Honest Abe étant le surnom donné à Abraham Lincoln. Ce dernier est représenté comme le symbole de l’abolitionnisme alors qu’il n’était pas aussi égalitaire que cela. La preuve ? Certaines des citations de Lincoln que l’auteur nous propose dans son ouvrage :

« Attendu qu’elles ne puissent vivre ainsi, et tant qu’elles restent jointes, il doit exister une position supérieure et inférieure. Et moi, comme tout autre homme, je soutiens que la race blanche soit en position supérieure ».

Abraham Lincoln

Ou encore…

« Je n’ai pas l’objectif, ni direct ni indirect, d’intervenir au sujet de l’institution de l’esclavage dans les états où elle existe. A mon sens, je n’en ai ni le droit légal ni le désir ».

Abraham Lincoln

Avouez que ça calme de découvrir cela. Personnellement, j’ignorais ce pan de la personnalité de Lincoln et par extension de l’histoire des États-Unis. Manque de culture de ma part ? Certainement, mais il faut également souligner que cette facette de l’ancien président des États-Unis est totalement occultée. En effet, l’auteur nous explique que cette facette de l’histoire n’était pas dans ses manuels. Il a découvert cela plus tard, au collège, dans une école où les élèves étaient majoritairement Noirs. Avant cela, il était dans une école où les blancs étaient majoritaires et c’est une tout autre Histoire qui lui avait été contée…

Ces découvertes de la vérité ont concouru à construire la personnalité de George M. Johnson, à affiner son esprit critique et à poser des questions autour de lui. Il incite à toujours creuser la question quelle qu’elle soit quand on relève une curiosité, une incohérence dans un discours ou autre.

Ce témoignage n’est pas un manuel de survie pour les LGBTQUIAP+, mais plus un guide de cheminement qui mène toujours à la même chose au final : l’amour. L’auteur a traversé quantité d’épreuves (dont il parle assez peu finalement, préférant se concentrer sur le positif et n’étant jamais misérabiliste) : microagressions en quantité, agressions véritables, deuil, humiliations… Mais il réussit à trouver sa voix et à s’imposer avec brio. Il va même devenir président de sa fraternité étudiante : Alpha Phi Alpha.

J’aurais aimé découvrir plus d’épreuves qu’il a traversées car elles ont l’air d’être beaucoup plus nombreuses que ce qu’il mentionne. Mais ce mélange d’Histoire occultée, de remarques désagréables, de mises à l’écart, de recherche de soi quand les cours d’éducation sexuelle ne parlent que d’abstinence pour les hétéros, voilà ce qu’est cet ouvrage.

Ce livre est donc nécessaire, utile et indispensable. Espérons qu’il aidera à faire bouger les lignes encore très rigides de notre société sur l’aspect du genre. C’est également l’occasion de découvrir un pan de la culture africaine-américaine. Je n’ai qu’une envie : en découvrir plus.
Mon seul regret concerne seulement certains passages du livre, où l’auteur aurait pu développer plus amplement. Notamment concernant ses études et sa fraternité (mais il y a le sceau du secret j’imagine…).

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Mini-chroniques #13 : Quatre romans devenus des classiques dans leur genre respectif

Voici quatre romans bien différents, mais leur point commun est d’être devenu, chacun à sa manière, un classique. L’un est ce qu’on appelle sobrement un classique (du roman gothique entre autres), les autres sont ce que l’on nomme des classiques contemporains. Tous ont marqué, et cela de différentes manières… même si cela n’a pas toujours été le cas pour moi en tant que lectrice. Il faut les avoir lu pour se faire son propre avis ! Et vous, en avez-vous lu parmi cette petite sélection ?

Mon chien stupide – John Fante – éditions 10/18

Grand classique de la littérature américaine, Mon chien stupide est paru en 1985 aux États-Unis. On y suit les déboires d’un père de famille qui voit peu à peu sa vie partir dans tous les sens… en tout cas de son point de vue !
J’ai toujours entendu dire que cet ouvrage était drôle, atypique voir génial et pourtant… cette lecture m’a laissée assez dubitative et m’a même franchement déçue.

Peut-être mes attentes étaient-t-elles trop élevées ? Ou alors suis-je totalement passée à côté de ce texte ? Je l’ignore. Mais en dehors de quelques répliques bien senties et pleines d’esprit, pour le reste, ce fut pour moi une lecture très dispensable…

Si vous tombez sur cet article et que vous avez lu et aimé Mon chien stupide, j’en parlerai avec plaisir pour mieux comprendre le succès de ce roman.

Les amants du Spoutnik – Haruki Murakami – éditions 10/18

Si vous connaissez déjà un peu l’œuvre du japonais Haruki Murakami, vous savez qu’elle est à la frontière de l’étrange et d’une normalité toute relative. Encore une fois c’est le cas avec Les amants du Spoutnik qui nous conte l’histoire d’une très étrange disparition…

J’ai lu cet ouvrage il y a des années, mais j’en garde un souvenir à la fois très positif et éthéré. Pour ceux et celles qui aiment les romans où tout n’est pas expliqué, les histoires d’amour atypiques, et voyager entre le Japon et la Grèce ce roman est un bel inclassable.

Je ne suis pas sûre que ce roman soit le plus à-propos pour découvrir l’auteur car il ne fait pas parti des plus accessibles de son œuvre. Le mieux serait peut-être de commencer par Kafka sur le rivage ou encore La ballade de l’impossible. Plus récemment, sa saga en deux tomes Le meurtre du Commandeur vaut également le détour.

Les Hauts de Hurle-Vent – Emily Brontë – Le livre de Poche

Classique parmi les classiques, je n’ai pas la prétention de faire une chronique sur un tel monument de la littérature. Je vais simplement parler de mon ressenti.
J’ai apprécié cette histoire, même si je sais de façon certaine que je n’ai pas détecté toutes les symboliques dont s’imprègne l’ouvrage. De même que j’ai eu beaucoup de difficulté à entrer dans l’histoire…

Je pense qu’il faudrait que je lise d’autres ouvrages des sœurs Brontë ainsi que d’autres titres dits gothiques pour pouvoir les apprécier pleinement. Par exemple Les Mystères d’Udolpho de Ann Radcliffe ou encore Le Moine de Matthew Gregory Lewis. A suivre…

Dix petits nègres – Agatha Christie – Le livre de poche

Bien que renommé en 2020 sous le titre Ils étaient dix, j’ai une ancienne édition de ce classique de la littérature policière avec le titre, donc je le présente avec ce dernier. D’autant plus que je pense que c’est une erreur que d’occulter celles qui ont été commises par le passé, les cacher sous le tapis et faire comme si elles n’avaient jamais existé n’est pour moi pas la solution.
En effet le terme nègre est évidemment offensant, mais cette partie de notre histoire ne doit pas être oubliée sous peine de ressurgir plus tard… Il aurait peut-être été judicieux de conserver ce titre tout en remettant dans son contexte son utilisation. Expliquer par le biais d’une préface qu’il est le reflet d’une époque, d’une pensée révolue… Faire table rase est un déni total de ces erreurs. Voilà pour mon avis sur le changement de titre.

Ce fut le premier roman d’Agatha Christie que j’ai lu, et j’ai adoré son ambiance feutrée, et empreinte de mystère. Les personnages sont nombreux mais très réussis, impossible de les confondre. En quelques lignes à peine, on les cerne et on devine leur caractère propre.
L’idée de les faire tomber un par un comme des mouches alors qu’ils sont dans une petite maison sur une île c’est du grand art.
J’ai dévoré l’ouvrage de bout en bout et une chose est certaine, ce n’est pas pour rien que cet ouvrage a un tel succès depuis sa sortie. Tout est réussi, simple, efficace, mais totalement redoutable.

Pour ceux qui aiment les romans de cosy-crime mais qui ne se sont pas encore essayé à l’œuvre d’Agatha Christie, je ne peux que vous le conseiller !

PS : Pour l’anecdote, saviez-vous que des mathématiciens ont mis au point une formule qui permet de déterminer le coupable dès le début du roman ? Tout cela en fonction du lieu de transport des personnages en début d’intrigue et du type d’endroit où se déroule cette dernière. Je trouve ça incroyable.

Chronique : Renversante

Un livre qui devrait être lu par le plus grand nombre, et cela quel que soit l’âge ! Renversante frise le génie par sa façon d’amener les choses tout en subtilité…

Roman de Florence Hinckel paru en 2019, Renversante est à découvrir absolument par les jeunes lecteurs. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il bouscule les codes usuels de notre société. Imaginez un monde matriarcal où l’inégalité des chances entre filles et garçons est flagrante… C’est le monde de Renversante, c’est magnifiquement mené, tout en subtilité et bonnes idées, et il n’y a pas d’âge pour découvrir ce roman indispensable.

Rose ou bleu ?

Bienvenue dans le monde de Renversante où les hommes s’occupent des enfants depuis des temps immémoriaux, où le féminin l’emporte sur le masculin en conjugaisons et où les postes à responsabilité sont presque exclusivement occupés par des femmes. Vous l’aurez compris, l’univers de Renversante, c’est notre société en miroir : les hommes sont le sexe faibles et les femmes dominent le monde depuis toujours sur tous les plans de pouvoirs…

C’est dans ce monde déstabilisant mais très instructif que vivent Léa et Tom, ils sont sœur et frère et vont peut à peu remettre en question leur société et ses injustices (parfois criantes).

Un roman jeunesse d’une profondeur et d’une subtilité rares

Il ne paie pas de mine, il n’est pas bien épais, mais il vous surprendra je vous en fait la promesse. Renversante est un roman accessible dès l’âge de 9 ans environ mais pourrait bien être lu par tous et toutes.
C’est vraiment notre société en miroir que Florence Hinckel nous montre. Et le fait d’inverser les rôles accentue profondément le sentiments d’injustice.

C’est terrible à dire, mais ce que l’on considère comme « normal » ou du moins « habituel » pour nous les femmes devient terriblement choquant et injuste en voyant les rôles inversés. On est si peu habitué à voir un garçon molesté par ce qu’il est un garçon que ça choque, alors que quand c’est une fille…
C’est en cela que Florence Hinckel réussit un beau tour de force :

– Eh bien, quand on est un garçon, on doit être conscient de ce qu’on suscite chez les femmes. Je déplore que votre père ne vous ait pas expliqué cela. Si vous portez une tenue aussi indécente dans la rue, il ne faudra pas vous étonner s’il vous arrive des bricoles, mon petit. Mais ici, dans mon établissement, il est de mon devoir de vous protéger, alors je vous demande de retourner chez vous pour vous rhabiller.

– Parce que sinon il pourrait m’arriver des « bricoles », comme vous dites, dans votre établissement ?

– Seulement si…

– Cela veut dire qu’il y a ici, dans notre école, des filles ou des femmes qui pourraient m’agresser ? Cela veut dire qu’il y a ici des monstresses qui ne savent pas maîtriser leurs pulsions, et que vous ne garantissez pas ma sécurité dans ma propre école ?

– Si bien sûr que si ! C’est juste que…

– Ah, je suis rassuré. Alors je peux m’habiller comme je veux !

J’ai trouvé ce dialogue magnifique, à utiliser comme arme dans bien des situations où l’on peut avoir des remarques déplacées/désagréables. Et cet extrait n’est qu’un seul exemple de quantité de bonnes idées que l’autrice à trouvé pour illustrer son propos. Elle défend la cause égalitaire avec brio : sans rancœur, ni rage, uniquement de l’intellect et de la logique.

On appréciera également les débuts de chapitres tous illustrés par Clothilde Delacroix. Ils montrent de façon succincte les nombreux dysfonctionnements de cette société matriarcale (en somme la notre). De même, les grands personnages de la littérature ont été féminisés pour l’occasion avec : Astéria & Obéline, Indira Jones ou encore Jamie Bond.

Je vous suggère donc fortement de vous plonger dans ce court roman qui pourra fortement faire réfléchir les jeunes lecteurs ET lectrices. On y parle dictature sexiste chez les Schtroumpfs ou encore test de Bechdel et rien que pour ça, c’est génial. Et surtout, c’est parfait pour ouvrir une discussion sur le sujet du sexisme et des inégalités avec les enfants dès neuf ans !

Chronique : Made in Gangnam

Une plongée sombre et fascinante dans l’élite coréenne et son impunité

Premier ouvrage de Ju Won-kyu à paraître à France, Made in Gangnam est un roman aux allures de polar sociétal. Il est paru aux éditions Picquier en mai 2021.

Pour écrire ce roman, l’auteur à infiltré l’un des nombreux clubs huppé de la capitale coréenne. Ce qu’il y a découvert lui a donné une matière fascinante et terrifiante pour ce texte inspiré donc de faits réels.

Un massacre dans un hôtel encore non inauguré

Tout débute avec une scène de crime aux nombreuses victimes, dont certaines très célèbres. Que s’est-il passé lors de cette soirée de débauche ? Impossible de le savoir, mais il est du devoir du planificateur d’entrer en scène. Son but ? Offrir une mort acceptable aux yeux du public afin de cacher la terrible et sale réalité des soirées VIP où absolument tout peut se passer…

Bienvenue dans le quartier de Gangnam qui le jour est une fourmilière d’hommes d’affaires pressés et se transforme la nuit en terrain de débauche sans aucune limite.

Un pan de la société coréenne qui ne cesse de surprendre

Comme toujours avec la Corée, ses nombreuses spécificités sociales ne cessent de captiver. Ici, c’est le monde feutré et dangereux de la nuit chez les ultras privilégiés qui est analysé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est aussi fascinant qu’étonnant. Voir dérangeant.

Ju Won-kyu nous initie à un univers que l’on ne soupçonne même pas et dont les codes ne sont maîtrisés que part une minuscule partie de la population qui s’élève au-dessus du commun des mortels.

Cette société fermée et élitiste est terrible avec les femmes, considérée comme de vulgaires objets. Tout au long de ce roman noir, on découvre à quel point elles n’ont absolument aucun droit sur leur corps ni même sur leur vie… Et à quel point leur métier est terriblement dangereux. Elle sont soumises aux moindres caprices des stars ou hommes d’affaire pour qui elles offrent leurs charmes. Et même si elles sont consentantes, il réside une forme de torture et de soumission terribles qu’elle se doivent de subir.

C’est donc au travers de deux personnages phares diamétralement opposés que nous découvrons peu à peu le système qui sévit dans le microcosme qu’est Gangnam.

L’un est un planificateur, il modèle à sa guise la réalité de la mort de ses clients pour la rendre entendable à tous.

L’autre est Jae-myeong, un policier qui n’a pas la noblesse de sa fonction. Accro au jeu, pétri de défauts qui le font plonger un peu plus dans l’addiction… Il est superstitieux au point de croire que coucher avec une prostituée avant de jouer lui portera chance. Mais ça ne lui donne que plus de dettes encore, et son salaire ne pourra jamais combler le gouffre financier qui se profile. Sauf si il monnaie le fait de fermer les yeux sur certaines affaires gênantes.

Ces deux hommes diamétralement opposés sont très complémentaires et nous aident à mieux comprendre les grands paradoxes de ce quartier. Si dynamique le jour et brûlant la nuit.

Le Gangnam nocturne est pourri jusqu’à l’os, et cela encore plus que ce que l’on croit quand on découvre qu’un planificateur est capable de plus de cœur qu’un flic endetté du district. C’est pourtant bien ce qu’il se passe ici, où tout ce qui touche de près ou de loin Gangnam semble étendre son influence malsaine…

Ainsi ce roman noir est une incursion instructive et passionnante dans un des quartiers les plus chauds de la capitale sud-coréenne. Dès que l’on bascule dans la face nocturne de Gangnam, tout se transforme, et pas nécessairement en bien…

On aurait aimé en savoir encore plus sur ce monde si particulier et déconnecté que l’auteur nous fait découvrir au travers de son expérience d’infiltré. Peut-être dans un prochain roman ?

La petite remarque en plus : Saluons la très belle couverture réalisée qui fait penser à Inception. Je la trouve très originale et réussie.

Chronique jeunesse : Kaimyo – Tome 1 – Le nom des morts

Un roman doux et touchant qui enveloppe la ville de Paris de culture japonaise au travers d’énigmes…

Paru récemment aux éditions Gulf Stream, voici Kaimyo, l’un des derniers romans en date de Bertrand Puard, un auteur très prolifique. Mais l’auteur a également d’autres cordes à son arc puisqu’il est aussi directeur de collection, scénariste ainsi qu’animateur radio.
Parmi ses nombreuses œuvres, on peut citer Les effacés (série en 6 tomes), Les aventuriers de l’étrange (10 tomes) ou encore L’Archipel (trois tomes). Il écrit pour tous les âges et a une prédilection pour l’aventure et le fantastique ! Le premier tome de Kaimyo confirme d’ailleurs cet amour pour ces deux genres…

A la découverte d’une tradition japonaise méconnue

Au Japon, quand une personne décède, on lui attribue un kaimyo, un nom honorifique. Ce nom permet à l’âme du défunt de ne pas errer parmi les vivants. Et justement, ce nom honorifique, Rieko n’a jamais eu la chance pouvoir l’offrir à ses parents. Cette blessure du passé l’ayant marqué à tout jamais, il a décidé de créer son entreprise. Une société qui offre des services très spéciaux : enquêter sur les morts mystérieuses et retracer leur contexte.
Le travail peu commun de Rieko lui a permis de faire fortune au Japon grâce à son sérieux et son excellence. A cinquante ans, il décide de s’ouvrir à de nouveaux horizons et d’exercer en France son étrange métier. Mais aura-t-on besoin de ses services dans ce pays si différent du Japon ?

Voici un roman passionnant qui se dévore, entre le genre fantastique et policier.

Une histoire étrange et belle tout à la fois

Dans l’offre pléthorique de la littérature de jeunesse, Kaimyo est un roman qui détonne. A la fois beau, onirique et très original, on se plonge en très peu de pages dans l’histoire étrange de Rieko.
Il est rare de voir un personnage de cinquante ans comme héros d’une histoire jeunesse, c’est pourtant le cas ici, et ça fonctionne à merveille ! Certes, Rieko réussit à s’entourer de la jeune Nouria, mais ce n’est pas elle le centre de cette intrigue.
Rieko est le personnage clé à tous les temps : ses enquêtes en France vont le mener vers son passé, son présent et son avenir… C’est très bien amené, tout en douceur et émotion.

J’ai énormément apprécié la partie enquête de ce roman, quand Rieko arrive sur un lieu où quelqu’un est mort et doit trouver des indices. Tout est décrit avec efficacité, pudeur, passion… c’est une réussite. La cible a beau être des lecteurs dits « jeunesse », je suis persuadée qu’un public adulte pourrait sans problème apprécier Kaimyo. L’écriture de Bertrand Puard est très belle, travaillée et sait captiver avec aisance…
Tous les ingrédients sont réunis pour que ça fonctionne, et cela d’autant plus que l’intrigue dans son ensemble est très originale. De quoi attirer les curieux qui ont déjà lu beaucoup d’histoires et qui recherchent quelque chose de différent.

Ainsi, l’intrigue est extrêmement bien pensée et saura surprendre ses lecteurs. Et surtout… c’est captivant. Je pense surtout à la conclusion du premier tome qui est insoutenable ! De plus, l’histoire d’amitié entre un homme de cinquante ans et une adolescente qui se retrouvent sur une passion commune est très belle. L’idée de la transmission, de ce qu’on laisse derrière nous quand on part… Kaimyo est un roman qui fait réfléchir à quantité de thématique peu abordées en littérature jeunesse/ado.
Il faut maintenant attendre la fin de l’année pour avoir la suite de Kaimyo… courage, ça vaut le coup ! A découvrir dès l’âge de 13 ans environ.

Chronique : La loi des lignes

Hye-young Pyun est une autrice de polars coréenne. Plusieurs de ses romans sont déjà parus en France, notamment Le Jardin (éditions Rivages) qui a remporté le Prix Shirley Jackson. Elle a également écrit le roman post-apocalyptique Cendres et rouge (Picquier) que j’avais adoré et qui nous conte l’histoire d’une Corée qui se délite peu à peu à cause d’un mystérieux virus…
D’autres de ses ouvrages tels que Dans l’antre de d’Aoï Garden ou encore La forêt de l’Ouest sont quant à eux disponibles aux éditions DeCrescenzo.
La loi des lignes est son tout dernier ouvrage a être paru en France, il est arrivé en librairie en février 2020, aux éditions Rivages.

A la découverte d’un pan méconnu de la Corée du Sud…

Deux destins aux fils coupés à vif qui n’ont à priori rien en commun, voici l’histoire de La loi des lignes.
L’une se nomme Sae-oh, elle vient de tout perdre dans un incendie : sa vie, ses affaires, et surtout son père. La police est persuadée qu’il a trafiqué la sortie de gaz de la maison pour sa suicider afin de fuir définitivement le surendettement…

L’autre s’appelle Ki-jeong, c’est une jeune enseignante mais elle n’en peut déjà plus de son travail et de la vie dure que lui mènent certains élèves. Elle vient d’apprendre que sa soeur était morte noyée sans avoir plus d’explications de la part de la police.

Comment ces deux femmes vont-elles se rencontrer ? Et surtout quel est leur point commun ? La réponse se trouve dans la société Sud-Coréenne dans son ensemble et les fractures qu’elle laisse béantes chez les plus faibles.

Un roman sombre qui dissèque la société coréenne et ses fractures

J’ai un sentiment partagé sur cette lecture. Le positif, c’est que j’ai découvert une partie méconnue de la société coréenne, de sa dureté. Je l’avais déjà expérimenté dans des romans tels que Parce que je déteste la Corée ou encore Bienvenue, mais ici, c’est une autre façon de couler que l’on découvre.
En effet, la spirale de l’endettement est le point commun de ces deux histoires de femmes qui ne se connaissent pas. La façon dont le membre de la famille de chacune plonge est différente, mais le résultat est bien le même au final. Et rien ne semble pouvoir stopper cette descente aux enfer dont personne n’avait connaissance avant leur mort…

Le négatif c’est que comme dans son roman Le jardin, l’autrice m’a déçue. Elle fait monter la tension à un point élevé pour au final nous délivrer un final qui selon moi n’est pas à la hauteur. Ces deux femmes qui ont perdu un membre de leur famille, était-il nécessaire de les faire se rencontrer ? En quoi cela apporte-t-il quelque chose de substantiel à l’intrigue ?
J’ai apprécié le côté très sombre et déprimant de cette histoire, mais je trouve que ça ne va pas assez loin à mon goût…
Dans le style descente aux enfers d’une femme coréenne, Bienvenue est excellent à découvrir par exemple. Pour ce qui est de La loi des lignes, je pense qu’il est beaucoup moins percutant.

Ainsi, ce roman est intéressant dans son ensemble et pourrait plaire à ceux qui aiment les romans sociaux sombres. Cependant, ne vous attendez pas à une intrigue policière ou à un quelconque retournement de situation, cela vous évitera toute déconvenue. A appréhender comme un roman noir, donc. Ceux et celles qui se passionnent pour la Corée devraient y trouver leur compte.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique roman jeunesse : à la découverte de la série Lou Pilouface

Une série de romans pour la jeunesse à la fois originale et joliment réalisée

Il y a tellement de premières lectures à découvrir qu’il est parfois difficile de s’y retrouver dans l’offre pléthorique des éditeurs… Mais une chose est sûre, avec la série de romans Lou Pilouface, on ne peux pas se tromper !

Idéale à découvrir pour les 7/9 ans, cette collection écrite et illustrée par le talentueux François Place compte dix tomes au total, et il n’est pas nécessaire de les lire dans l’ordre de parution.

François Place est un auteur illustrateur français aux dessins très reconnaissables. On lui doit notamment : Le secret d’Orbae, Le prince bégayant, La reine sous la neige, La douane volante, Le vieux fou de dessin… et quantité d’autres ouvrages pour la jeunesse devenus des classiques !

Personnellement, j’ai découvert la série avec les titres Le fantôme de Monte-Cristo et Tempête sur l’Atlantique. Gageons qu’ils sont tous aussi sympathiques et distrayants à découvrir pour les jeunes lecteurs et lectrices !

De l’aventure, du mystère et l’air marin en toile de fond…

Lou Pilouface est une héroïne formidablement entourée ! Elle adore mener l’enquête et résoudre des mystères vieux de plusieurs décennies… En cela elle est aidée (ou plutôt entourée) de son oncle et de sa meilleure amie Anastasie (l’étrange jeune fille en robe jaune tout en os !). L’oncle de Lou est le capitaine du petit bateau nommé à juste titre Le Coriace.

Chaque tome se concentre sur une nouvelle aventure ou un nouveau mystère… Dans Tempête sur l’Atlantique, l’un des matelots du Coriace a le mal du pays. L’équipage va tout faire pour l’aider à surmonter son mal être mais cela ne va pas être sans croiser des dangers au passage. D’ailleurs, il n’y a pas que les héros qui sont récurrents dans les histoires de Lou Pilouface… Les affreux aussi reviennent régulièrement. Ainsi Gédéon Le Brutal sera également familier aux jeunes lecteurs qui se feront un plaisir de découvrir ses mésaventures !

Pour ce qui est du Fantôme de Monte-Cristo, la jeune Lou va tenter de percer le mystère d’une habitation désertée depuis très longtemps qui semble avoir un lien avec un fantôme…

Chaque tome apporte son lot d’étrangetés, d’aventure et de rires. En effet, cette série se veut résolument dynamique, positive mais sans être infantilisante. C’est le genre d’ouvrage où les jeunes lecteurs ne sont pas sous-considérés.

Il y a du vocabulaire, l’écriture y est assez travaillée pour les pousser à acquérir de nouveaux mots sans même y penser… En un mot, c’est malin.

Ainsi, si vous recherchez une série de romans parfaite pour des enfants de niveau CE2/CM1, Lou Pilouface est peut-être bien ce qu’il vous faut !