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Chronique album jeunesse : Chœur de grenouilles

Choeur de grenouillesPublié aux éditions Mijade, choeur de grenouilles est un album pour la jeunesse qui séduira petits et grands. Il est écrit par Luc Foccroulle et Annick Masson, déjà réunis pour un précédent ouvrage chez Mijade : Le secret du potager.

L’histoire se déroule dans un étang, où toute une colonie de grenouilles s’épanouit au rythme de la rivière. Parmi elles se trouve Berta, une jeune et grande grenouille qui souhaite faire partie de la chorale pour que ses parents soient fiers d’elle. Sa meilleure amie Lucie souhaite également faire partie de la chorale mais pour d’autres raisons : le chant, c’est sa toute sa vie.

Mais malheureusement, les deux amies ne font pas l’affaire du maître de chorale qui les envoie promener : l’une chante comme une casserole et la seconde est bien trop petite pour intégrer le groupe. Mais les deux coquines de grenouilles ont de la ressource et vont tout faire pour accomplir leur rêve : chanter dans la chorale.

Choeur de grenouilles est un très bel album pour la jeunesse, de 4 ans jusqu’à 6 ans. On y parle d’amitié, de persévérance, de passion… tout ça avec des grenouilles, ça change des poussins et des ours ! Les dessins à l’aquarelle sont charmants, les mimiques des batraciens ravissantes. On appréciera aussi les quelques clin d’oeils fait à la musique avec par exemple une reprise de « J’ai du bon tabac dans ma tabatière » version grenouille.

Vous l’aurez compris, ce livre jeunesse mérite le détour autant pour sa fraîcheur que son humour.

Chronique : Nightshade – Tome 1 – Lune de sang

nightshade tome 1  Et si tout ce que vous connaissiez devait être remis en question ?

Premier roman de l’auteur américaine Andréa Cremer, Nightshade est une nouvelle série fantastique (et dystopique) qui a toutes les chances de fonctionner auprès des adolescentes fans de bit-lit. On pourrait le comparer un peu trop aisément à Twilight car on y trouve beaucoup de similitudes : histoire d’amour impossible, monde des humains et du paranormal ne devant se mélanger sous aucun prétexte, ambiance tournant autour du monde du lycée…etc. Mais Nightshade est plus creusé, en particulier sur la dynamique entre les personnages et leurs attributs.

Une adolescente comme les autres…ou presque.

Aux yeux de tous, Calla semble être une jeune fille des plus normale, très jolie, mais rien d’extraordinaire mais elle a une petite particularité : elle peut se transformer en louve, et c’est l’Alpha (la femelle dominante) de sa meute. Et surtout, elle est promise à l’Alpha d’une autre meute.
Mais, vous vous en doutez, ça ne peux pas être aussi simple : Calla va faire la rencontre inopinée d’un jeune humain prénommé Shay qui va découvrir son secret…et troubler Calla bien plus qu’il ne faudrait, surtout qu’elle est déjà promise à un autre.

La remise en question d’un formatage créé depuis la naissance

Il faut avouer que l’histoire en elle-même n’a rien de spécialement original, mais la façon dont elle est traitée est intéressante.
Calla vit donc en tant qu’humaine, mais avec les systèmes instaurés par le mode de vie des loups. Elle vit avec sa « meute » (sa famille) et est promise au mâle le plus fort d’un autre groupe de loups, Ren, pour préserver la lignée pure et forte. Elle n’a donc aucun choix, pas de libre arbitre.
C’est en ça que son personnage est intéressant, petit à petit Calla va se poser des questions sur sa nature, son but dans la vie, la pression faite sur cette union, ses désirs, etc… et bien qu’un peu trop fleur bleue par bien des côtés, on se laisse prendre par l’histoire, qui ne tourne pas uniquement autour de ce triangle amoureux.

Un univers régi par une foule de règles injustes

Les règles sont édictées par les Gardiens, ce sont eux qui décident des unions, des lignées à créer et de bien d’autres choses encore. Ils sont supérieurs en tous points aux hommes-loups, dont ils sont les maîtres : ce sont eux qui leur offrent protection, mais aussi le confort d’une belle maison, d’une éducation élitiste en échange de quelques « menus » services.
Certains Gardiens profitent d’ailleurs un peu trop de leur statut d’intouchable, ce que Calla commence d’ailleurs à remettre en question trop ouvertement…

En somme, Nightshade est un roman agréable, mais pas marquant. Il plaira aux lectrices aimant les histoires d’amour impossibles sur fond de fantastique. Sa force réside surtout dans le système des castes créées et tous les engrenages « politiques » et sociaux qu’elles impliquent. Je suis tout de même curieuse de lire la suite qui sortira certainement en fin d’année, le titre de ce second opus : Wolfsbane.

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Chronique : Tokyo ne dort jamais

tokyo ne dort jamaisUn court roman incisif, percutant, vivant

Après la nuit des Yakuzas chez Flammarion, Anne Calmels poursuit les aventures de Toshi dans la mafia nippone avec le titre Tokyo ne dort jamais. Ce second opus est lui aussi publié chez Flammarion, dans la collection Tribal, destinée à des lecteurs de 13 ans et plus, mais il n’est en aucun cas nécessaire d’avoir lu le premier pour apprécier le texte.

Dans un Japon vif et étouffant

Toshi vient de s’enrôler dans la mafia Japonaise sur les traces de son père chef de gang, mais il doit encore faire ses preuves au sein de l’organisation pour être considéré comme un vrai Yakuza.
Tout commence par une réunion entre gangs, un regard échangé avec une serveuse, un incident, la honte de Toshi face à son inaction…

Le lecteur se retrouve mêlé à de sombres histoires d’immigrés clandestins, de guerres entre gangs japonais (Yakuzas) et chinois (Snakehead), d’intrigues, le tout à un rythme effréné.

Dans ce roman qui démarre au quart de tour dans une ambiance électrique, le lecteur ne peux qu’être immergé dans l’univers japonais, magnifiquement retranscrit par Anne Calmels. L’utilisation des termes du pays : onigiri, tsuka, combini, mama-san...  apporte un vrai plus au roman, on s’y croit.
L’auteure m’a fait retrouver la nostalgie de ce pays où je suis déjà allée. Sa façon de conter les modes de vies, les attitudes de cette population si fascinante, ses croyances : le voyage est plaisant, immersif.

Mais qui est vraiment Toshi ?

L’évolution de la façon d’être de Toshi se remarque de plus en plus au fil des pages, elle est d’ailleurs d’autant plus frappante quand on a lu la nuit des Yakuzas : de victime, il passe à commanditaire.
Plus qu’un simple roman d’aventures et de fricotages bien ficellé et mis en scène comme un petit thriller, Tokyo ne dort jamais est un roman tourné vers la personnalité, l’introspection, le côté bon et la face obscure que chacun cache en soi. Car Toshi ne sait plus vraiment où il en est, il ne se reconnait plus. Est-il un méchant type rempli de bonnes intentions ou est-il un criminel en puissance ?
Ces réflexions en amenant d’autres au lecteur lui-même : qu’est-ce que la définition du mal ? où s’arrête la légitime défense, où commence le crime ?
Tout ces questionnements rendent le roman angoissant, éprouvent le lecteur avide de réponses.

Tokyo ne dort jamais est un bon roman pour découvrir les ruelles sombres de la capitale Nippone que l’on voit d’un autre oeil… qui sait si derrière un petit restaurant de ramen ne se cache pas le quartier général d’une grandes organisation mafieuse…

Ce second tome vous fera donc passer un très agréable moment et vous donnera peut-être envie retourner au pays du soleil levant par le biais d’autres livres ?

Chronique : C’était demain

C'était demainA la poursuite de Jack l’éventreur…en 1979…à San Francisco.

Publié pour la première fois en France en 1981 aux éditions Seghers dans la collection Les fenêtres de la nuit, C’était demain fut adapté à la même période sur grand écran par Nicholas Meyer et il est possible que le lecteur connaisse mieux le long métrage de 1979 que le livre dont il fut inspiré.
Les éditions Mnémos rééditent aujourd’hui ce titre de Karl Alexander situé à la frontière des genres : mélange de polar et de steampunk, C’était demain est un roman aussi plaisant qu’inattendu.

Tout commence avec H.G. Wells…

Le héros de ce roman n’est autre que le célèbre auteur de science-fiction H.G. Wells, connu pour ses titres qui comptent parmi les précurseurs de la littérature fantastique et de science-fiction : La Machine à voyager dans le temps, La Guerre des mondes, ou encore L’Île du Docteur Moreau.

Le roman débute en Angleterre avec une scène glauque et effroyable : l’un des meurtres de Jack l’éventreur en direct, rien n’étant épargné au lecteur.
Au même moment dans la ville de Londres, à quelques pâtés de maison de là, Mr Wells a décidé de montrer le résultat d’années de recherches et de travaux à un cercle de vieux amis : la machine à explorer le temps. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu, et Mr Wells se retrouve malgré lui à San Francisco en 1979, à poursuivre le tueur qui terrorise le Londres de son époque.

Un anachronisme vivant à notre époque

Comment se fait-il que la machine passe de Londres à San Francisco ? L’explication (assez technique) nous est donnée par le biais des pensées d’un Wells tout aussi surpris que nous. La première partie du roman est donc celle de l’initiation. Les deux ennemis vont devoir apprendre et s’adapter très vite à ce nouveau monde qui est le nôtre.
L’humour est omniprésent dans le début du roman. H.G. Wells découvre de nouvelles technologies. Tout l’émerveille, l’éblouit. Le lecteur passe un très bon moment en découvrant le monde à travers les yeux d’un homme du XIXe/début du XXe siècle. Les situations sont ainsi parfois très cocasses et ce petit soupçon d’humour que l’on retrouve à travers tout le livre est très plaisant.

L’exploitation des personnages et peut-être, par contre, légèrement trop stéréotypée. Wells est le gentil « type », qui ne veut de mal à personne, qui croit en la bonté de l’âme humaine au plus au haut point. Sa bonne humeur et sa naïveté sont d’ailleurs parfois incroyables. Mais il est très attachant, et on ne peut s’empêcher de désirer la réussite de la mission qu’il s’est imposée : ramener Jack l’éventreur à Londres, en 1893, et le remettre à la justice. On peut d’ailleurs s’amuser du contraste avec le personnage réel, quand on sait que Wells, dans son dernier ouvrage (L’Esprit au bout du rouleau) montrait un certain cynisme en évoquant l’idée que remplacer l’espèce humaine par une autre forme de vie ne serait pas une si mauvaise idée.
Jack l’éventreur lui, est aussi légèrement stéréotypé, trop exploité d’un côté « maléfique ». Dans les scènes en aparté avec le meurtrier, il est question de Satan qui guide ses pas et de dialogue avec l’entité maléfique qui l’aide à accomplir sa destinée : semer le chaos et la désolation.
Ce contraste trop marqué entre les protagonistes rend l’histoire un peu trop légère, prévisible : un des rares points négatifs.

Une escalade vers l’affrontement ultime

Comme on peut s’en douter, le jeu du chat et de la souris que mènent Wells et L’éventreur se termine en affrontement ultime : celui du Bien contre le Mal. Tous les éléments techniques concernant la machine (donnés au début du roman) sont en fait des pièces à ajouter au puzzle du dénouement final. Prévisible, ce dernier laisse un léger regret au lecteur : celui de deviner sans mal la fin.
Ainsi, C’était demain peut être considéré comme un ouvrage de référence non pas pour son scénario, mais pour son caractère uchronique original et son personnage principal complètement utopiste et attachant.

Ce roman est une lecture plaisante, enrichissante, à avoir absolument dans sa bibliothèque. Fan ou pas du genre, c’est à lire sans limite d’âge ou de goût ! Chronique réalisée pour le site ActuSF

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Chronique : Alera

aleraEntre romance et intrigues et royauté

Ecrit par Cayla Kluver à l’âge de 16 ans seulement, Alera est le premier tome d’une trilogie pour adolescentes (il faut bien l’avouer) qui parle bien évidemment d’amour mais pas seulement. Les problématiques liées à l’adolescence, au sens du devoir y sont traitées de façon originale et pertinente, le tout ayant pour fond deux royaumes imaginaires en guerre depuis des décennies…une très bonne surprise.

Un nouveau monde comme si ont y était

L’univers d’Alera est simple, mais passionnant : son royaume, Hytanica est en guerre depuis plus de 30 ans contre celui de Cokyri. Parallèlement à cette situation difficile, Alera est la princesse héritière, à ses 18 ans, elle devra prendre époux et ainsi devenir reine d’Hytanica… mais le choix n’est pas simple et va encore se compliquer…

Une société peu attentionnée envers la gent féminine

Loin d’être une histoire niaise, les problèmes d’Alera sont plus complexes qu’un « simple » choix de mari ; ses questionnements la pousse à se demander si sa condition de femme n’est pas un peu trop handicapante. En effet, les dames au royaume d’Hytanica n’ont quasiment aucun droit sinon celui d’être heureuses, de faire des enfants et de s’occuper de la maisonnée. Tout ce qui concerne le domaine politique, les réflexions et décisions stratégiques sont réservées aux hommes et à eux seuls.

Or, il existe d’autres royaumes où les femmes sont respectées et les hommes relégués au second plan…

Une intrigue amoureuse et politique

Ce qui fait la force de ce roman, ce sont ses personnages et leur profondeur. On échappe à la majorité des stéréotypes liés aux histoires d’amour et faisons la découverte de traits de caractères insoupçonnés chez certains protagonistes que l’on aurait pu croire « prévisibles ». L’écriture est à la première personne, on se retrouve complètement immergé dans la bulle d’Alera : toutes ses pensées, sentiments y sont retranscrits avec une telle profondeur qu’on croirait qu’elle existe réellement… immersif.

En conclusion, Alera est un bon roman, efficace et original à lire dès l’âge de 13 ans et à conseiller surtout aux demoiselles. Il a l’avantage de pouvoir plaire à un public qui aime les histoires d’amour, ou l’imaginaire ou les deux. Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

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Chronique Jeunesse : Belladonna Johnson parle avec les morts – Tome 1

belladonna johnson 01Une histoire de fantômes peu convaincante…

Premier roman d’Helen Stringer paru en France, Belladonna Jonhnson parle avec les morts est le début d’une nouvelle série fantastique pour la jeunesse.

Une famille très étrange…

Belladonna vit avec ses parents, comme n’importe quel enfant de son âge… sauf qu’ils sont déjà morts depuis des années dans un accident de la route. En fait, Beladonna a un don qui se transmet de génération en génération : elle a le pouvoir de voir et de converser avec les morts. Mais ça n’a pas que des avantages, surtout quand un fantôme qui hante un château depuis des générations lui demande de retrouver l’Enchanteresse…

Un univers sympathique…

L’univers de l’histoire est agréable, on y retrouve deux jeunes héros, un soupçon de mythologie, des énigmes, un mystère à élucider…en somme tous les éléments sont réunis pour plaire à public « jeunesse » dès 10-12 ans.
Quelques bonnes idées sont exploitées, par exemple celle des moyens de passage entre différentes dimensions et la façon de les déceler.

…mais une intrigue trop banale

L’imperfection majeure de ce roman est certainement son côté trop simpliste, trop « enfant ». Il manque petit quelque chose à Belladonna Johnson pour être un bon roman. C’est peut-être pourquoi on ressent un certain décalage par rapport à la cible de lecteurs que s’est fixé Albin Michel Wiz sur sa collection.

En conclusion, c’est une histoire sans originalité, qui n’est ni bonne ni mauvaise. On aurait apprécié une intrigue un peu plus fouillée, même si l’histoire annonce un second tome avec une trame de fond, il manque « le truc » qui donne envie de lire ce futur second opus. Dommage pour cette collection qui publie en général de bons titres.

GENRE : Fantasy, Jeunesse
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Chronique : Le virus Morningstar – Tome 1 – Le fléau des morts

morningstar virus 01Un roman de zombies classique qui fonctionne mais ne marquera pas le genre

 Le Fléau des morts est le premier tome d’une trilogie apocalyptique écrite par Z.A. Recht, auteur américain. Les deux premiers tomes sont déjà sortis aux Etats-Unis et ont rencontré un grand succès. Z.A. Recht a disparu en 2009 à l’âge de 26 ans, mais la série devrait être reprise et prolongée.

Un virus qui ne laisse aucune chance

Le schéma de l’histoire tire les ficelles de base du roman (ou film) de type apocalypse virale : tout commence avec un patient zéro qui porte le virus en lui, virus qui se répand, se répand encore… jusqu’à se développer à l’échelle d’un continent entier…puis plus loin encore.
Dans Le Fléau des morts le éradique tout sur son passage et a l’étrange propriété de « réveiller les morts ».
Deux espèces de zombies voient le jour : les mouvants, issus de personnes mortes à cause de l’infection et les rampants, résultant de victimes déjà mortes et infectées.

Le meilleur et le pire de l’homme

Les différentes facettes de l’être humain sont ici exploitées avec un certain réalisme.
Des militaires désespérés luttent pour leur survie dans le désert. Parallèlement, une jeune journaliste découvre l’ampleur de la catastrophe et décide de tout révéler à la population… Ces personnages sont assez bien traités bien que parfois trop stéréotypés, surtout en ce qui concerne les militaires, grossiers et rustres selon Z.A Recht.

Une histoire fragile sur de nombreux points

En ce qui concerne le livre en lui-même, on regrettera les nombreuses coquilles présentes tout du long : manque de mots, fautes d’orthographe…
L’histoire, elle, donne l’impression d’être en train de lire un bon scénario de film, mais est trop légère pour un bon roman. Le Fléau des morts est donc loin du récit post-apocalyptique génial annoncé, sa lecture laissant un sentiment de déception sur la fin, l’histoire tirant des ficelles déjà largement exploitées ailleurs et n’apportant rien à l’édifice du genre.

Affaire à suivre tout de même avec le second tome de la série qui sort en mai 2011 et intitulé Les Cendres des morts.Chronique rédigée pour ActuSF

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GENRE : Horreur
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Chronique : Un blog trop mortel

un blog trop mortelImmersion réussie en territoire zombie

En cette année 2011, Fleuve Noir met à l’honneur la littérature fantastique pour young adults avec une toute nouvelle collection : Territoires. Destinée aux 14 et plus, cette collection a pour vocation de proposer à un public entre-deux âges des lectures lisibles aussi bien pour eux que pour des adultes.
Deux titres viennent de paraître en avril dans la nouvelle collection, le tome 1 de Chat Blanc de Holly Black et Un blog trop mortel de Madeleine Roux.

Une tueuse de zombie blogueuse

Alisson Hewitt est la leader de son « clan » de survivants ; les sales décisions, c’est elle qui les prends, les expéditions pour aller chercher de la nourriture pour tous, c’est elle aussi, mais elle est en fait loin d’être une héroïne. Allisson Hewitt est avant tout une jeune femme coincée avec ses collègues dans la réserve du supermarché dans lequel elle travaillait comme libraire avant l’Invasion, et elle déteste devoir tout gérer. En effet, les morts ne le sont plus vraiment, et les vivants luttent pour le rester. Alors que le monde est plongé dans le chaos, Alisson tient un blog sur ce qui reste du réseau Internet. Officiellement pour coucher ses idées sur la toile ; en réalité pour ne pas complètement péter les plombs.

Un univers immersif et impitoyable

Un blog trop mortel est un roman imprégné par une tension qui doit beaucoup à une ambiance pesante et la psychologie des personnages. L’horreur de la situation vécue par ces derniers, teintée d’un soupçon d’humour et de cynisme, crée toutefois une atmosphère originale.
Le réalisme avec lequel les personnages sont traités, leur profondeur, leur façon d’interagir font plus que fonctionner, on s’y croit, on a presque le sentiment d’être enfermé avec eux, de participer aux « intrigues » internes.
C’est ici ce que l’auteur déploie son talent : en créant des personnages prévisibles dans la vie de tout les jours mais complètement ambivalents voire schizophrènes dans ce nouveau monde, donnant d’autant plus de poids à leurs actions ou à leur moindre parole.

De plus, les scènes vécues par les personnages illustrent aussi les principes de base à respecter absolument en cas d’invasion zombie, ceux que Max Brooks expliquaient déjà dans son Guide de survie en territoire zombie : ne faire confiance à personne, avoir toujours une arme sur soi, se rationner, trouver plusieurs fonctions à un seul objet pour en porter le moins possible…

Ce livre post-apocalyptique contient également de bonnes idées originales qu’il convient de relever.
Madeleine Roux a imaginé certains de ses personnages perdant complètement le sens des réalités (rien d’illogique), certains n’hésiteraient pas à créer une sorte de secte au but vraiment très sombre… Il ne faut pas trop en savoir avant de lire le livre, pour ne pas gâcher son plaisir, mais on peut tout de même indiquer que l’idée est très bonne, faisant réfléchir de par sa plausibilité dans un contexte catastrophique et malsain.

L’auteur (ou son éditeur ?) a également créé de la valeur ajoutée à son roman en créant un blog sur Internet, Un blog trop mortel apparaît alors comme le texte intégral du blog d’Allisson Hewitt (http://helptheyarecoming.wordpress.com/). Chaque chapitre correspond à un post du jour, avec son lot de commentaires provenant d’autres survivants à travers les Etats-Unis. Le lecteur peut donc poursuivre l’aventure dans un univers qui ne paraît que plus solide.

En conclusion, Un blog trop mortel est un one-shot détonnant qui ajoute vraiment quelque chose au genre tout en reprenant les codes. À ajouter à sa bibliothèque zombiesque si on en a une. Si on n’en a pas, voilà l’occasion d’en créer une : ce roman se dévore littéralement. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Chronique : Instinct – Tome 1

instinct tome 1Les anthropes sont parmi nous !

Instinct est le premier tome d’une nouvelle série pour ados qui mélange efficacement thriller et fantastique. Vincent Villeminot, son auteur, nous offre ici son premier roman destiné aux 13 ans et plus, paru aux éditions Nathan le 7 avril dernier. Un accident qui va bouleverser notre futur héros.

Tim est un jeune garçon tout ce qu’il y a de plus normal, il a déjà ses rêves, ses projets d’explorations et d’archéologie avec son frère, une famille unie… mais tout va éclater en morceaux à cause de l’Accident. Tim perd toute sa famille, mais pire, il ne sait pas s’il en est le responsable ou non, car juste après (ou avant ?) l’accident, il s’est transformé en grizzli et a perdu une partie de sa mémoire… c’est ainsi qu’il arrive entre les mains du Pr McIntyre.

Un Institut singulier pour une histoire originale

Tim va alors être pris en charge dans l’Institut, qui regroupe d’autres personnes « comme lui » qui ont le don de se transformer en un animal. D’étranges recherches y sont faites sur les anthropes et leurs pouvoirs…

Dans cette ambiance singulière et pesante commence Instinct. Beaucoup d’interrogations sont soulevées dans ce premier tome : comment devient-on un anthrope ? Comment est déterminé l’animal en lequel on se transforme ? Qui sont ces mystérieux individus qui chassent les anthropes comme s’ils étaient des animaux et dans quels but ?
Certaines trouveront un début de réponses, pour les autres il faudra attendre.

Parallèlement, aux recherches le Tim va devoir s’intégrer à l’Institut et va donc se retrouver avec deux colocataires qui vont devenir bien plus que ça au fil des pages et des événements…

A la vie à la mort

Autre point fort du roman, l’amitié indéfectible qui lie nos trois « héros » envers et contre tout. Ils sont un peu le reflet de ce que toute jeune personne rêverait d’avoir : vivre avec ses amis, partager des moments forts, intenses, avoir des liens au delà de la confiance même, si j’avais quelques années de moins, je me serai identifiée avec plaisir !

Un clin d’œil à une autre série ?

Instinct  m’a rendu nostalgique d’une autre série : Animorphs. Mais oui, souvenez-vous de cette saga pour la jeunesse, parue aux éditions Folio Junior dans les années 97-2001, désormais épuisée. Elle racontait l’histoire d’adolescents qui se transformaient en animaux à volonté dès l’instant où ils avaient eu un contact avec l’animal.
Alors, Mr Villeminot, connaissez-vous la série Animorph, et si oui, y a-t-il un clin d’œil à cette dernière ?

En conlusion Instinct est un bon livre à lire dès l’âge de 12-13 ans. Mélange de genre efficace qui rencontrera certainement son public, rendez-vous le 25 août 2011 !

Chronique : Seul dans la ville (entre 9h00 et 10h30)

seul dans la ville entre 9h00 et 10h30Après la trilogie Méto, Yves Grevet reviens en force avec un roman policier bien ficelé et inattendu…

Yves Grevet est un auteur français à qui l’on doit la trilogie d’anticipation Méto, véritable petit bijou de la littérature jeunesse et adolescente. Cette année, il revient chez Syros pour un roman policier original où l’enquête est basée sur les copies de français d’une classe de lycée qui aurait été témoin malgré elle d’un meurtre pendant une expérience littéraire…

Un concept original et un format d’écriture très… interactif

Entre la copie d’élève pas très bien écrite et la page web avec avatar personnalisé, Yves Grevet jongle entre divers codes connus qui n’ont aucun secret pour les jeunes.
Ainsi ce livre policier très particulier est en fait la réunion des copies de tous les élèves de la classe d’Erwan (héros et jeune enquêteur de cette aventure) qu’il a assemblées clandestinement ; copies d’ailleurs parsemées de remarques et corrections souvent pleines d’humour du professeur.

Les policiers piétinent, Erwan avance

Le point fort de ce roman est son concept plus que son intrigue en elle-même. Le personnage d’Erwan est sympathique, facilement identifiable par tout jeune garçon (ou fille) de 11 ans.
Le côté très « banal » de l’enquête qui baigne dans une atmosphère « scolaire » aide aussi grandement à cette identification par le lecteur : quel jeune n’a jamais rêvé de faire une enquête sur un mystère concernant son entourage ?

Notre enquêteur en herbe va ainsi braver nombre d’interdits pour trouver des indices là où la police n’a pas la moindre piste. Le lecteur est complètement assujetti par l’intrigue dont les mailles se resserrent de plus en plus au fil des pages pour arriver à l’horrible conclusion.

En somme ce dernier roman en date d’Yves Grevet plaira très certainement à tout les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. C’est un bon premier roman à proposer pour initier au genre policier. Pour les adultes, l’intrigue sera certainement moins sensationnelle que pour le cœur de cible mais il fait partie des livres à lire ne serai-ce que pour son concept qui apporte vraiment quelque chose au genre du policier jeunesse, et fait donc partie des indispensables.

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