Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Alera

aleraEntre romance et intrigues et royauté

Ecrit par Cayla Kluver à l’âge de 16 ans seulement, Alera est le premier tome d’une trilogie pour adolescentes (il faut bien l’avouer) qui parle bien évidemment d’amour mais pas seulement. Les problématiques liées à l’adolescence, au sens du devoir y sont traitées de façon originale et pertinente, le tout ayant pour fond deux royaumes imaginaires en guerre depuis des décennies…une très bonne surprise.

Un nouveau monde comme si ont y était

L’univers d’Alera est simple, mais passionnant : son royaume, Hytanica est en guerre depuis plus de 30 ans contre celui de Cokyri. Parallèlement à cette situation difficile, Alera est la princesse héritière, à ses 18 ans, elle devra prendre époux et ainsi devenir reine d’Hytanica… mais le choix n’est pas simple et va encore se compliquer…

Une société peu attentionnée envers la gent féminine

Loin d’être une histoire niaise, les problèmes d’Alera sont plus complexes qu’un « simple » choix de mari ; ses questionnements la pousse à se demander si sa condition de femme n’est pas un peu trop handicapante. En effet, les dames au royaume d’Hytanica n’ont quasiment aucun droit sinon celui d’être heureuses, de faire des enfants et de s’occuper de la maisonnée. Tout ce qui concerne le domaine politique, les réflexions et décisions stratégiques sont réservées aux hommes et à eux seuls.

Or, il existe d’autres royaumes où les femmes sont respectées et les hommes relégués au second plan…

Une intrigue amoureuse et politique

Ce qui fait la force de ce roman, ce sont ses personnages et leur profondeur. On échappe à la majorité des stéréotypes liés aux histoires d’amour et faisons la découverte de traits de caractères insoupçonnés chez certains protagonistes que l’on aurait pu croire « prévisibles ». L’écriture est à la première personne, on se retrouve complètement immergé dans la bulle d’Alera : toutes ses pensées, sentiments y sont retranscrits avec une telle profondeur qu’on croirait qu’elle existe réellement… immersif.

En conclusion, Alera est un bon roman, efficace et original à lire dès l’âge de 13 ans et à conseiller surtout aux demoiselles. Il a l’avantage de pouvoir plaire à un public qui aime les histoires d’amour, ou l’imaginaire ou les deux. Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

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Chronique Jeunesse : Belladonna Johnson parle avec les morts – Tome 1

belladonna johnson 01Une histoire de fantômes peu convaincante…

Premier roman d’Helen Stringer paru en France, Belladonna Jonhnson parle avec les morts est le début d’une nouvelle série fantastique pour la jeunesse.

Une famille très étrange…

Belladonna vit avec ses parents, comme n’importe quel enfant de son âge… sauf qu’ils sont déjà morts depuis des années dans un accident de la route. En fait, Beladonna a un don qui se transmet de génération en génération : elle a le pouvoir de voir et de converser avec les morts. Mais ça n’a pas que des avantages, surtout quand un fantôme qui hante un château depuis des générations lui demande de retrouver l’Enchanteresse…

Un univers sympathique…

L’univers de l’histoire est agréable, on y retrouve deux jeunes héros, un soupçon de mythologie, des énigmes, un mystère à élucider…en somme tous les éléments sont réunis pour plaire à public « jeunesse » dès 10-12 ans.
Quelques bonnes idées sont exploitées, par exemple celle des moyens de passage entre différentes dimensions et la façon de les déceler.

…mais une intrigue trop banale

L’imperfection majeure de ce roman est certainement son côté trop simpliste, trop « enfant ». Il manque petit quelque chose à Belladonna Johnson pour être un bon roman. C’est peut-être pourquoi on ressent un certain décalage par rapport à la cible de lecteurs que s’est fixé Albin Michel Wiz sur sa collection.

En conclusion, c’est une histoire sans originalité, qui n’est ni bonne ni mauvaise. On aurait apprécié une intrigue un peu plus fouillée, même si l’histoire annonce un second tome avec une trame de fond, il manque « le truc » qui donne envie de lire ce futur second opus. Dommage pour cette collection qui publie en général de bons titres.

GENRE : Fantasy, Jeunesse
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Chronique : Le virus Morningstar – Tome 1 – Le fléau des morts

morningstar virus 01Un roman de zombies classique qui fonctionne mais ne marquera pas le genre

 Le Fléau des morts est le premier tome d’une trilogie apocalyptique écrite par Z.A. Recht, auteur américain. Les deux premiers tomes sont déjà sortis aux Etats-Unis et ont rencontré un grand succès. Z.A. Recht a disparu en 2009 à l’âge de 26 ans, mais la série devrait être reprise et prolongée.

Un virus qui ne laisse aucune chance

Le schéma de l’histoire tire les ficelles de base du roman (ou film) de type apocalypse virale : tout commence avec un patient zéro qui porte le virus en lui, virus qui se répand, se répand encore… jusqu’à se développer à l’échelle d’un continent entier…puis plus loin encore.
Dans Le Fléau des morts le éradique tout sur son passage et a l’étrange propriété de « réveiller les morts ».
Deux espèces de zombies voient le jour : les mouvants, issus de personnes mortes à cause de l’infection et les rampants, résultant de victimes déjà mortes et infectées.

Le meilleur et le pire de l’homme

Les différentes facettes de l’être humain sont ici exploitées avec un certain réalisme.
Des militaires désespérés luttent pour leur survie dans le désert. Parallèlement, une jeune journaliste découvre l’ampleur de la catastrophe et décide de tout révéler à la population… Ces personnages sont assez bien traités bien que parfois trop stéréotypés, surtout en ce qui concerne les militaires, grossiers et rustres selon Z.A Recht.

Une histoire fragile sur de nombreux points

En ce qui concerne le livre en lui-même, on regrettera les nombreuses coquilles présentes tout du long : manque de mots, fautes d’orthographe…
L’histoire, elle, donne l’impression d’être en train de lire un bon scénario de film, mais est trop légère pour un bon roman. Le Fléau des morts est donc loin du récit post-apocalyptique génial annoncé, sa lecture laissant un sentiment de déception sur la fin, l’histoire tirant des ficelles déjà largement exploitées ailleurs et n’apportant rien à l’édifice du genre.

Affaire à suivre tout de même avec le second tome de la série qui sort en mai 2011 et intitulé Les Cendres des morts.Chronique rédigée pour ActuSF

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GENRE : Horreur
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Chronique : Un blog trop mortel

un blog trop mortelImmersion réussie en territoire zombie

En cette année 2011, Fleuve Noir met à l’honneur la littérature fantastique pour young adults avec une toute nouvelle collection : Territoires. Destinée aux 14 et plus, cette collection a pour vocation de proposer à un public entre-deux âges des lectures lisibles aussi bien pour eux que pour des adultes.
Deux titres viennent de paraître en avril dans la nouvelle collection, le tome 1 de Chat Blanc de Holly Black et Un blog trop mortel de Madeleine Roux.

Une tueuse de zombie blogueuse

Alisson Hewitt est la leader de son « clan » de survivants ; les sales décisions, c’est elle qui les prends, les expéditions pour aller chercher de la nourriture pour tous, c’est elle aussi, mais elle est en fait loin d’être une héroïne. Allisson Hewitt est avant tout une jeune femme coincée avec ses collègues dans la réserve du supermarché dans lequel elle travaillait comme libraire avant l’Invasion, et elle déteste devoir tout gérer. En effet, les morts ne le sont plus vraiment, et les vivants luttent pour le rester. Alors que le monde est plongé dans le chaos, Alisson tient un blog sur ce qui reste du réseau Internet. Officiellement pour coucher ses idées sur la toile ; en réalité pour ne pas complètement péter les plombs.

Un univers immersif et impitoyable

Un blog trop mortel est un roman imprégné par une tension qui doit beaucoup à une ambiance pesante et la psychologie des personnages. L’horreur de la situation vécue par ces derniers, teintée d’un soupçon d’humour et de cynisme, crée toutefois une atmosphère originale.
Le réalisme avec lequel les personnages sont traités, leur profondeur, leur façon d’interagir font plus que fonctionner, on s’y croit, on a presque le sentiment d’être enfermé avec eux, de participer aux « intrigues » internes.
C’est ici ce que l’auteur déploie son talent : en créant des personnages prévisibles dans la vie de tout les jours mais complètement ambivalents voire schizophrènes dans ce nouveau monde, donnant d’autant plus de poids à leurs actions ou à leur moindre parole.

De plus, les scènes vécues par les personnages illustrent aussi les principes de base à respecter absolument en cas d’invasion zombie, ceux que Max Brooks expliquaient déjà dans son Guide de survie en territoire zombie : ne faire confiance à personne, avoir toujours une arme sur soi, se rationner, trouver plusieurs fonctions à un seul objet pour en porter le moins possible…

Ce livre post-apocalyptique contient également de bonnes idées originales qu’il convient de relever.
Madeleine Roux a imaginé certains de ses personnages perdant complètement le sens des réalités (rien d’illogique), certains n’hésiteraient pas à créer une sorte de secte au but vraiment très sombre… Il ne faut pas trop en savoir avant de lire le livre, pour ne pas gâcher son plaisir, mais on peut tout de même indiquer que l’idée est très bonne, faisant réfléchir de par sa plausibilité dans un contexte catastrophique et malsain.

L’auteur (ou son éditeur ?) a également créé de la valeur ajoutée à son roman en créant un blog sur Internet, Un blog trop mortel apparaît alors comme le texte intégral du blog d’Allisson Hewitt (http://helptheyarecoming.wordpress.com/). Chaque chapitre correspond à un post du jour, avec son lot de commentaires provenant d’autres survivants à travers les Etats-Unis. Le lecteur peut donc poursuivre l’aventure dans un univers qui ne paraît que plus solide.

En conclusion, Un blog trop mortel est un one-shot détonnant qui ajoute vraiment quelque chose au genre tout en reprenant les codes. À ajouter à sa bibliothèque zombiesque si on en a une. Si on n’en a pas, voilà l’occasion d’en créer une : ce roman se dévore littéralement. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Chronique : Instinct – Tome 1

instinct tome 1Les anthropes sont parmi nous !

Instinct est le premier tome d’une nouvelle série pour ados qui mélange efficacement thriller et fantastique. Vincent Villeminot, son auteur, nous offre ici son premier roman destiné aux 13 ans et plus, paru aux éditions Nathan le 7 avril dernier. Un accident qui va bouleverser notre futur héros.

Tim est un jeune garçon tout ce qu’il y a de plus normal, il a déjà ses rêves, ses projets d’explorations et d’archéologie avec son frère, une famille unie… mais tout va éclater en morceaux à cause de l’Accident. Tim perd toute sa famille, mais pire, il ne sait pas s’il en est le responsable ou non, car juste après (ou avant ?) l’accident, il s’est transformé en grizzli et a perdu une partie de sa mémoire… c’est ainsi qu’il arrive entre les mains du Pr McIntyre.

Un Institut singulier pour une histoire originale

Tim va alors être pris en charge dans l’Institut, qui regroupe d’autres personnes « comme lui » qui ont le don de se transformer en un animal. D’étranges recherches y sont faites sur les anthropes et leurs pouvoirs…

Dans cette ambiance singulière et pesante commence Instinct. Beaucoup d’interrogations sont soulevées dans ce premier tome : comment devient-on un anthrope ? Comment est déterminé l’animal en lequel on se transforme ? Qui sont ces mystérieux individus qui chassent les anthropes comme s’ils étaient des animaux et dans quels but ?
Certaines trouveront un début de réponses, pour les autres il faudra attendre.

Parallèlement, aux recherches le Tim va devoir s’intégrer à l’Institut et va donc se retrouver avec deux colocataires qui vont devenir bien plus que ça au fil des pages et des événements…

A la vie à la mort

Autre point fort du roman, l’amitié indéfectible qui lie nos trois « héros » envers et contre tout. Ils sont un peu le reflet de ce que toute jeune personne rêverait d’avoir : vivre avec ses amis, partager des moments forts, intenses, avoir des liens au delà de la confiance même, si j’avais quelques années de moins, je me serai identifiée avec plaisir !

Un clin d’œil à une autre série ?

Instinct  m’a rendu nostalgique d’une autre série : Animorphs. Mais oui, souvenez-vous de cette saga pour la jeunesse, parue aux éditions Folio Junior dans les années 97-2001, désormais épuisée. Elle racontait l’histoire d’adolescents qui se transformaient en animaux à volonté dès l’instant où ils avaient eu un contact avec l’animal.
Alors, Mr Villeminot, connaissez-vous la série Animorph, et si oui, y a-t-il un clin d’œil à cette dernière ?

En conlusion Instinct est un bon livre à lire dès l’âge de 12-13 ans. Mélange de genre efficace qui rencontrera certainement son public, rendez-vous le 25 août 2011 !

Chronique : Seul dans la ville (entre 9h00 et 10h30)

seul dans la ville entre 9h00 et 10h30Après la trilogie Méto, Yves Grevet reviens en force avec un roman policier bien ficelé et inattendu…

Yves Grevet est un auteur français à qui l’on doit la trilogie d’anticipation Méto, véritable petit bijou de la littérature jeunesse et adolescente. Cette année, il revient chez Syros pour un roman policier original où l’enquête est basée sur les copies de français d’une classe de lycée qui aurait été témoin malgré elle d’un meurtre pendant une expérience littéraire…

Un concept original et un format d’écriture très… interactif

Entre la copie d’élève pas très bien écrite et la page web avec avatar personnalisé, Yves Grevet jongle entre divers codes connus qui n’ont aucun secret pour les jeunes.
Ainsi ce livre policier très particulier est en fait la réunion des copies de tous les élèves de la classe d’Erwan (héros et jeune enquêteur de cette aventure) qu’il a assemblées clandestinement ; copies d’ailleurs parsemées de remarques et corrections souvent pleines d’humour du professeur.

Les policiers piétinent, Erwan avance

Le point fort de ce roman est son concept plus que son intrigue en elle-même. Le personnage d’Erwan est sympathique, facilement identifiable par tout jeune garçon (ou fille) de 11 ans.
Le côté très « banal » de l’enquête qui baigne dans une atmosphère « scolaire » aide aussi grandement à cette identification par le lecteur : quel jeune n’a jamais rêvé de faire une enquête sur un mystère concernant son entourage ?

Notre enquêteur en herbe va ainsi braver nombre d’interdits pour trouver des indices là où la police n’a pas la moindre piste. Le lecteur est complètement assujetti par l’intrigue dont les mailles se resserrent de plus en plus au fil des pages pour arriver à l’horrible conclusion.

En somme ce dernier roman en date d’Yves Grevet plaira très certainement à tout les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. C’est un bon premier roman à proposer pour initier au genre policier. Pour les adultes, l’intrigue sera certainement moins sensationnelle que pour le cœur de cible mais il fait partie des livres à lire ne serai-ce que pour son concept qui apporte vraiment quelque chose au genre du policier jeunesse, et fait donc partie des indispensables.

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Chronique BD Jeunesse : La belle aux ours nains

La belle aux ours nains

Attention : contes de fées détournés !

Bienvenue dans le monde tout beau mais pas toujours rose d’Emile Bravo et de sa belle aux ours nains. Entre la bd et l’album pour la jeunesse, ce livre enchantera aussi bien les jeunes lecteurs (dès 5-6 ans) que les très grands : bienvenue dans le monde des contes de fées complètement revisités !

Alors, c’est l’histoire d’un ours nain… non, en fait ils étaient sept ; et un beau jour ils retrouvent leur sept petits lits envahis par une géante. Il va falloir s’en débarrasser, et vite, alors quelle meilleure idée que celle de lui trouver un prince ? C’est ainsi qu’un des sept ours se nain se lance en quête d’un prince. Beaucoup de rencontres inattendues sont au rendez-vous : un homme transformé en cochon, une belle fée qui en a marre des hommes ou encore un prince transformé en oiseau bleu.

Le dessin et l’humour d’Emile Bravo font tout simplement merveille, les double-sens de lecture donnent autant de plaisir au lecteur parent qu’à l’enfant. Le dessin est fin, soigné, les mimiques des personnages sont vraiment drôles.

En somme, que du beau monde pour cet album qui entremêle plus de cinq contes différents, Blanche-Neige, les trois petits cochons, boucle d’or, cendrillon… à vous de les retrouver !

 9/10 

La belle aux ours nains inside

Soirée P’tites Poules au Musée en Herbe !

Pas de poules mouillées au poulaillerA l’occasion de la sortie du 11ème album des aventures des P’tites Poules : Pas de poules mouillées au poulailler, les éditions Pocket Jeunesse ont organisé une soirée spéciale où les libraires ont pu rencontrer les auteurs sans détour. Résumé d’une soirée bien remplie en « révélations » et anecdotes sur la série jeunesse au succès bien mérité.

Une heureuse rencontre

Les heureux auteurs des P’tites Poules se sont rencontrés grâce à une amie commune, conteuse de métier. Christian Jolibois, habitué à manier les mots, les travailler, est issu du monde du théâtre, Christian Heinrich quand à lui vient de l’univers tout aussi créatif du dessin. Ces deux là vont beaucoup discuter, échanger, jusqu’à créer quelque chose entre la bd et l’album jeunesse : La petite poule qui voulait voir la mer est né.

Chroniques d’un succès pas forcément attendu

Quand le premier album des petites poules est sorti en 2000, Christian Jolibois et Christian Heinrich n’avaient pas imaginé que ce n’étais que le début d’une aventure. En effet, la petite poule qui voulait voir la mer était prévu pour n’être un album unique. Mais au fil des mois, les libraires en on fait leur coup de coeur, l’on conseillé, et les lecteurs en on aussi beaucoup parlé autour d’eux, créant un réel engouement autour de ces p’tites poules drôles, courageuses, entraînantes.

C’est ainsi qu’un second tome a vu le jour un an plus tard : un poulailler dans les étoiles. Les P’tites poules en sont maintenant à leur 11ème album, ont été traduites dans plus d’une dizaine de pays : Chine, Corée, Portugal…

ptites poules - 06Comment écrire et dessiner une P’tite Poule : mode d’emploi

Cette soirée a été l’occasion pour les deux auteurs de nous expliquer leur façon de travailler ensemble, et parfois de s’apprivoiser. Quand le dessin n’illustrait pas bien le texte ou l’inverse d’ailleurs, les corrections, modifications apportées au caractère de certains personnages… entre l’idée que se font les auteurs de ce qu’ils vont faire et le produit final il y a souvent un immense fossé.

Les deux Christian nous ont aussi raconté le déchirement que c’était de devoir couper des pages entières d’aventure car elles n’entraient pas dans le format standard prévu qui est de 48 pages, ce qui est déjà beaucoup plus que pour un album jeunesse traditionnel qui dépasse rarement les 20-25 pages.

Cette soirée était donc très enrichissante, découvrir la façon de travailler des auteurs, leur rapport à l’Histoire et le choix de certains personnages connus, mais aussi ce qui les a inspirés à l’origine: leur souvenirs d’enfance, leur mamans respectives… la rencontre était fort plaisante et ne donne qu’une envie : se replonger dans les albums pour y retrouver ces indices de leur vie et de l’Histoire qu’ils y ont semés avec entrain et bonne humeur pour notre jeunesse.

Chronique : Imago

imagoUn roman post-apocalyptique sur fond de civilisations disparues…

Nathalie Le Gendre est une auteure française d’anticipation, assez prolifique, son œuvre la plus connue est certainement Dans les larmes de Gaia qui a récolté pas moins de sept prix littéraires, dont le prix des Incorruptibles. Voici son dernier roman en date : Imago.

Au cœur d’une peuplade aux allures de tribu préhistorique

Notre histoire se situe dans un lieu et une date inconnus : sur Terre. Tout ce que l’on sait, c’est que le peuple K’awil a su se préserver d’un cataclysme qui a transformé le reste du monde.

Le monde des K’awil ressemble beaucoup à celui des tribus préhistoriques telles qu’elles sont décrites dans les enfants de la terre par exemple : ils ont une grande prêtresse, un chef de clan, des traditions et croyances inflexibles… ce sont des descendants des mayas, et c’est dans ce monde que vit Neï.

Vous l’aurez compris Neï est « l’héroïne » de ce roman : adolescente, elle va bientôt devoir subir le rite de passage qui fera d’elle une adulte : l’Imago.

Un monde cruel où l’enfance n’a plus sa place

Neï, en plus de son Imago, va être confrontée à de nombreuses épreuves de la vie qui surviennent d’habitude à l’âge adulte. Ce qui fait d’Imago un livre pour adolescents et jeunes adultes, c’est la dureté à laquelle le lecteur fait lui aussi face.

Dans une sorte de huis-clos à l’échelle d’une tribu : l’intrigue du roman est très bien menée, la deuxième partie du livre en particulier nous force à l’interrogation quand à notre avenir et la façon dont on peut le concevoir. C’est d’ailleurs l’une des spécificités de l’anticipation que Nathalie Le Gendre ne manque pas d’exploiter.

Une fin surprenante pour une histoire qui l’est tout autant

La conclusion d’Imago est comme son histoire, inattendue et douce-amère. Mais loin d’être dérangeante, cette fin est parfaite. En somme, c’est bon très bon roman à faire lire à tous ceux qui veulent s’initier à l’anticipation, ou tout simplement à la littérature pour adolescents un tant soit peu originale.

Chronique : Sans âme – Tome 1 des aventures d’Alexia Tarabotti

alexia tarabotti 01Un curieux mélange de bit-lit et de steampunk fort convaincant.

Le monde déjà bien rempli de la bit-lit va devoir faire place à une nouvelle héroïne au charisme certain et à la langue acérée : Alexia Tarabotti avec Sans-âme, premier tome d’une série de cinq tomes à la frontière entre le roman historique et la bit-lit avec un soupçon de steampunk.

Un personnage haut en couleurs

Alexia Tarabotti est une jeune femme anglaise de bonne famille, plutôt jolie, mais beaucoup trop forte tête pour être bonne à mariée, sa famille a d’ailleurs décidé de la « mettre de côté » et de penser à ses deux sœurs bientôt bonnes à marier.

Officiellement vieille fille pour la bonne société anglaise, Mlle Tarabotti a une autre particularité : elle est sans-âme ; c’est-à-dire que dès qu’une créature surnaturelle la touche, cette dernière redevient ce qu’elle était avant d’être transformée, ainsi si un vampire ou un loup-garou s’avise de la toucher, il redevient un humain le temps du contact.

Ce don très secret va sauver la vie d’Alexia Tarabotti et par la même occasion la mettre en danger après l’attaque inopinée d’un vampire…

L’univers du fantastique renouvelé

Gail Carriger a le mérite d’avoir créé sa propre sphère de l’imaginaire plutôt que de s’inspirer d’idées déjà exploitées. Ainsi les vampires ont un système social nommé « ruches » que l’on peu assimiler aux meutes chez les loups-garous, ces éléments étant le nerf de l’enquête.

La petite dose de steampunk distillée tout au long du roman est originale et plaisante, c’est un genre que l’on ne s’attend pas à rencontrer dans la bit-lit.

Les éditions Orbit semblent désormais habituées aux mélanges originaux de genres, elles avaient déjà édité il y a quelques mois Danny Valentine, une série de bit-lit et de science-fiction.

Une écriture sympathique mais parfois répétitive

On appréciera certainement plus ce roman pour son intrigue que pour son écriture, qui sans être mauvaise est parfois « radoteuse ». On rencontre un peu trop souvent des débuts de phrases telles que « Mlle Tarabotti », et surtout le fait que cette chère demoiselle est une vieille fille bel et bien finie sur le plan sentimental.

Hormis ces quelques détails, le style et le ton du roman sont plus qu’agréables avec un petit grain de folie rendant le tout fort distrayant.

En somme, ce premier tome des aventures de Mlle Tarabotti est une bonne introduction à un univers insolite qui fera passer un bon moment à tout amateur de fantastique, de romance… et aux autres !