Archives de l’auteur : Laura

Chronique : L’héritière du temps

L'héritière du tempsUne bonne intrigue, des personnages forts, le tout sur fond d’une époque féodale fascinante.

L’héritière du temps et le second roman de l’écrivain français Ludovic Rosmorduc, publié aux éditions jeunesse Baam ! Son premier roman, le Tertre des âmes, publié en janvier de cette même année avait connu un véritable petit succès. C’est ainsi qu’en septembre l’auteur récidive avec un second ouvrage qui reprend certains personnage du premier ouvrage mais qu’il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu pour comprendre le roman.

Dans un royaume tiré typiquement du moyen-âge

Nous sommes dans la grande ville fortifiée de Setiladom ; c’est ici que vivent les futurs héros de cette histoire : Yorel, Dungal et Sixéla. Mais au commencement était surtout une jeune femme qui annonce aux quatre coins de la ville que le Diable est de retour et qu’il a amené un étrange mal sur ses pas. En effet, dans des villes et villages où est passées la jeune femme, beaucoup d’habitants souffraient d’un mal inconnu : leur peau s’enlève par lambeaux, leur souffrances sont terribles, et tout ceux qui sont touchés finissent sous terre : il semble qu’il n’y ait aucun remède à ce mal.

En plus de cela, de nombreux signes sont annonciateurs de la venue du Diable, en particulier celui d’une grossesse qui a très mal tourné. Pour l’émissaire de Dieu qui officie à Sétiladom, c’est certain, la jeune femme qui annonce ce mal n’est autre qu’une émissaire du Diable lui-même… mais les apparences sont parfois très trompeuses, et les coupables ne sont pas toujours là où ont voudrait qu’ils soient…

Un roman prenant qui imbrique les intrigues et les mystères

L’héritière du temps est un roman que l’on peu assimiler à un roman historique, même si le pays est inventé de toutes pièces par son auteur, on y retrouve les éléments typique du moyen-âge (puissance de l’église, mode de vie, etc…). Mais c’est aussi un roman policier de qualité pour les jeunes dès l’âge de douze ans.
L’intrigue est vraiment au cœur de l’histoire, et chose intéressante, il est loin de n’y en avoir qu’une seule. On se rend compte au fil des pages que plus on avance et plus les mystères à élucider s’accumulent. Il y a d’abord celui de la mystérieuse maladie du Diable, mais aussi celui du manuscrit caché retrouvé par Sixéla, et d’autres encore au fur et à mesure du roman.

Dans la deuxième partie du roman, c’est aux intrigues internes de l’église que nous avons affaire en plus de l’enquête à la base du roman, et les hommes de foi sont loin d’être aussi pleins de bonté qu’en apparence : pressions, machinations et chantages sont au rendez-vous pour savoir qui aura le plus de pouvoirs au sein de l’Eglise.

Pour achever cette chronique, on peut dire de l’Héritière du temps beaucoup de choses très positives : un récit rythmé, rempli d’intrigues et aux personnages aisément identifiables et attachants. Ce roman est parfait pour tous les jeunes dès l’âge de douze et leur permettra d’apprécier ce jeune auteur. Car plus qu’un roman divertissant et bien écrit, c’est aussi un peu de sagesse que nous distille ici Ludovic Rosmorduc.

Prochain rendez-vous avec l’auteur lors de sa troisième publication en janvier 2012, toujours aux éditions Baam ! sous le titre Trahisons et faux semblants, on a hâte ! Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

8/10

Nouveauté jeunesse : Prophétie, le maître du jeu – Le site du jeu en ligne est ouvert au public.

Jeu prophétie en ligne 01Prophétie, le maître du jeu, le livre dont ont parle beaucoup en ce moment va très bientôt sortir : le jeudi 13 octobre 2011. En attendant, les futurs lecteurs et les curieux peuvent se rendre sur le site de prophetie-lelivre.fr qui vient d’ouvrir ses portes.

A l’affiche, descriptif du livre, explication de l’histoire et surtout le jeu en ligne tant attendu avec lequel le héros du roman joue le sort de l’humanité. Allumez vos hauts-parleurs pour jouer sur fond de musique maya rythmée et agréable, et c’est parti ! Ci-dessous, voici quelques visuels et explication du jeu.

Jeu prophétie en ligne 04Le but du est très simple : obtenir le plus de points possibles en mettant au centre le plus grand nombre de pièces. En fait, le plateau fait beaucoup penser à un jeu de loi sur les base avec quelques nuances de taille, premièrement il y a cinq pièces différentes ayant chacune une propriété particulière, ensuite, les pièces peuvent « se mange » entre elles quand elles se retrouve sur la même case.

Les pièces du jeu et leur fonction :

  • La biche : Elle permet d’avancer d’une case supplémentaire par rapport à ce qu’annonce le dé sur le plus grand cercle du plateau de jeu (cercle extérieur).
  • La sagesse : Lorsque cette pièce est attaquée, elle bénéficie d’un +2 lors d’une bataille (lorsque deux pièces sont sur une même case).
  • Le vent : Permet de passer même si une pièce est sur le passage.
  • Le jaguar : Lorsque cette pièce attaque, elle bénéficie d’un +2 lors d’une bataille (lorsque deux pièces sont sur une même case).

Une bataille est remportée par un lancer de dé : le plus gros chiffre remporte le combat et exclue la pièce perdante.

En somme le jeu est vraiment bien fait, addictif, amusant et fait intelligemment. Seul petit défaut, il n’y a pas moyen d’évoluer dans le jeu pour le moment et aucun moyen de sauvegarder l’historique de ses parties, c’est dommage, peut-être faut-il attendre la sortie officielle du livre pour avoir accès à de nouvelles choses.

Pour voir les règles du jeu, c’est ici :http://www.prophetie-lelivre.fr/regles.pdf

Chronique : Doregon – Tome 2 – La guerre de l’ombre

Doregon 02Et maintenant, l’affrontement…

Second tome de la trilogie des Portes de Doregon, La guerre de l’ombre nous offre enfin la rencontre magistrale et tant attendue entre Mia et ses plus grandes peurs : la perte de l’être aimé et la confrontation avec son demi-frère Moone. Un second tome aussi fascinant que le précédent et qui annonce de belles surprises…

De retour en Doregon

Du temps a passé depuis que Mia a découvert pour la première fois Doregon. Elle sait maintenant se servir un peu mieux de ses pouvoirs et connaît les responsabilités et les sacrifices qu’implique le fait d’être le gardien de ce monde-portail.

Mais le plus dur reste à faire pour Mia : elle va devoir affronter Moone, dont la soif de pouvoir et de beauté menace de détruire Doregon et tous les mondes qui y sont entreposés.

« Ce qui va se passer…maintenant que les lignes du temps ont été modifiées »

Encore une fois, les jeux dans les passés et futurs possibles sont très présents, et il vous faudra avoir un minimum de concentration pour bien suivre le fil de l’histoire qui se corse un tantinet.

On en apprend encore un peu plus sur les mystérieux mondes de Doregon ainsi que la façon dont ils sont créés et comment faire pour les protéger d’une possible invasion ennemie. C’est là que l’on commence à apercevoir toute l’étendue de cet univers unique qui n’a pas fini de nous étonner.

Des moments complices, de l’humour, La guerre de l’ombre n’en est pas dépourvue, car elle nous permet de voir sous un nouvel angle la relation fusionnelle qu’entretient Mia avec Josh, mais aussi celle beaucoup plus malsaine, de Moone avec sa « sœur ».

Le début d’une guerre âpre s’annonce, et nous lecteurs, en sommes les spectateurs fascinés et impuissants. Tout se précipite dans ce second tome, on passe de révélations en surprises sans discontinuer.

La guerre de l’ombre, est donc une très bonne suite, elle ravira certainement tous ceux qui auront l’envie de tenter l’avenure, toujours dès l’âge de treize ans jusqu’à beaucoup plus grand. Vivement le troisième et dernier tome : les cracheurs de lumière, à paraître au printemps 2012.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Chronique BD Jeunesse : Hôtel Etrange – Tome 2 – La mélodie du Grogrouille

Hotel etrange 02Une nouvelle incursion dans l’univers merveilleux de l’Hôtel Etrange.

Second tome de la série de bd Hôtel Etrange, La mélodie du Grogrouille nous permet de renouer avec les personnages attachants découverts dans le premier tome : Kaki, Marietta, Mr Snarf et les autres sont là, et toujours fidèles à eux-mêmes !

Toujours édité aux éditions Sarbacanne, cet ouvrage sort un an demi après l’arrivée du premier tome, et Katherine et Florian Ferrier nous ont encore préparé de belles surprises.

L’été à l’Hôtel étrange…

Tous les résidents de l’Hôtel sont en pleins préparatifs pour la fête de la musique. Tous sauf… Kaki, la petite créature violette et polissonne qui n’arrête pas de se plaindre et encore de mauvaise humeur et ne demande qu’une chose : la paix. Mais impossible à avoir quand tout le monde est en train de clouer quelque chose ou de faire une répétition de chorale… Kaki s’en va donc le plus loin possible de tout ce tintamarre pour tomber sur… le Grogrouille.

Cette étrange créature a beau avoir un nom terrifiant elle est fait tout à fait inoffensive, et tout ce qu’elle demande, c’est de participer à la fête de la musique en chantant. Le seul problème, et de taille, c’est que le grogrouille chante faux, et même très faux et qu’il ne faudrait pas vexer une aussi grande créature.

Hotel etrange 02 livresEncore un mystère à résoudre pour Marietta et ses amis

Le problème du Grogrouille n’est qu’une partie de l’intrigue, on fait aussi la connaissance de trois brigands (ça ne vous rappelle pas quelques chose ?) qui vont faire une belle frayeur à nos héros. Comme dans le précédent tome on retrouve l’humour qui avait si bien fonctionné, mais aussi les magnifiques illustrations pleines de vies et de couleurs de Katherine Ferrier avec sa façon d’ajouter de petits détails drôles et subtils.

La plus grande force de cette série réside dans le charisme et la facilité de reconnaissance de ses personnages. Kaki, le bonhomme violet jamais content, Mr Snarf, étrange créature qui brille dans le noir et parle étrangement (quand il ouvre la parole, ses bulles sont les seules à être « dégoulinantes ») ou encore Mr Léclair, le grand érudit qui ne peut passer une seconde sans un livre. Tous on un signe de reconnaissance fort et une vraie personnalité, les auteurs l’on bien compris en cultivant cette originalité.

Et donc encore une fois, pari réussi pour le couple d’auteurs. On ne peut qu’aimer l’Hôtel Etrange, c’est drôle, beau, rempli d’imagination et ça ravira tous les enfants dès l’âge de sept ans, et nous aussi les grands.

10/10

Une nouvelle aventure de Sherlock Holmes signée Anthony Horowitz.

La maison de soie adulteLe trois novembre sortira en France un petit événement dans le monde de la littérature jeunesse et adulte : Anthony Horowitz se lance dans l’écriture d’une nouvelle aventure de Sherlock Holmes. Le livre sera publié simultanément aux éditions Hachette Jeunesse et Calmann-Levy avec exactement le même contenu sous le titre La maison de soie.

Reprendre l’oeuvre de Conan Doyle est un enjeu de taille, mais Horowitz est un auteur qui peux relever le défi, il a de nombreux ouvrages à succès et de qualité à son actif : David Eliott avec Maudit Graal pour le fantastique, Alex Rider dans le registre de l’aventure ou encore la série policière des Frères Diamant.

Le contexte de la création de cet ouvrage est tout à fait particulière et exceptionnelle, car il s’agit des ayant-droits (personnes détenant les droits d’auteurs) qui ont fait la demande d’écriture d’une histoire inédite des aventures de Sherlock Holmes et ce sont également eux qui ont choisi Anthony Horowitz comme auteur. Pour les plus curieux et les impatients, voici la quatrième de couverture de la maison de soie.

La maison de soie« Londres, novembre 1890. Edmund Carstairs, marchand d’art, craint pour sa vie. Faute de preuves, Holmes ne peut qu’attendre. Le lendemain, ce n’est pourtant pas d’un meurtre, mais d’un vol dont Carstairs est la victime. Holmes l’avait prévu. Ce qu’il ne pouvait imaginer, en revanche, c’est qu’en confiant à Ross, l’un des Irréguliers de Baker Street, la charger de monter la garde, il l’envoyer en fait à la mort.

Et qu’avec ce meurtre horrible, c’était ce que Londres a de plus sordide qui se révélait aux deux enquêteurs… « La partie reprend. » Et cette fois, Holmes et Watson n’en sortiront peut-être pas indemnes… »

Lien : Site Officiel de la fondation Conan Doyle.

Chronique album jeunesse : Petit Ours mal peigné et les 6 souris blanches

Petit ours mal peignéUne nouveauté jeunesse à ne pas louper.

Cette petite nouveauté éditée dans la collection Pastel de l’école des Loisirs est un petit bijou d’illustration. Dessiné et écrit par Chris Wormell, auteur anglais qui a déjà plus d’une dizaine d’albums à son actif, Petit Ours mal peigné et les 6 souris blanches est un album jeunesse parfait dès l’âge de 3 ans.

L’histoire est celle d’un petit ours qui traverse la forêt et qui croise la route de six souris : elles essayent de fuir tant bien que mal leurs prédateurs naturels. Petit ours mal peigné décide alors de les aider à s’échapper de la forêt en trompant les animaux qui veulent les dévorer. Ainsi les souris, roulées en boules et protégée par Petit Ours vont elles leurrer la chouette, le renard, et le serpent…

Cet album est un vrai coup de cœur, son histoire couplée à l’illustration douce et feutrée et tout simplement adorable. On ne peux que craquer devant la tête du Petit Ours et la façon dont les petites souris se roulent en boule pour se faire passer pour des « pommes de lune ». Un vrai coup de coeur.

9/10

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Wings – Tome 1

Wings 01Des pétales dans le dos pour ailes…

Premier roman d’Aprilynne Pike publié en France aux éditions Pocket Jeunesse, Wings est le premier tome d’une trilogie de fantasy urbaine féerique. L’ouvrage avait déjà été édité en français aux éditions Ada qui est une maison d’origine québécoise et dont les titres sont donc très peu connus du grand public.

Aprilynne Pike est américaine, elle a suivi des études de création littéraires avant d’écrire son premier roman, Wings qui fait partie de la sélection des Best-Sellers du New-York Times en 2009.

Une vie des plus normales…en apparence

La jeune Laurel a une vie d’adolescente des plus banales, et même si ce n’est que depuis peu qu’elle va au collège avec d’autres jeunes de son âge, elle s’intègre rapidement.

Avant d’entrer au collège, ses parents lui avaient fait suivre des cours particulier à domicile à cause de sa « fragilité ». En effet, Laurel a des habitudes de vies différentes des ados normaux. Premièrement, elle ne mange jamais de viande, ne boit jamais de lait et ne supporte pas le sel. Les seuls aliments qu’elle supporte sont les fruits et les légumes. Deuxièmement, elle supporte très difficilement l’enfermement et ressent toujours le besoin d’être proche de la nature.

Et enfin, Laurel a une fleur … qui pousse sur son dos, pile entre ses deux omoplates.

Une intrigue classique mais efficace

Soyons clairs tout de suite, Wings n’est pas le roman de l’année mais c’est un bon livre. Le personnage de Laurel est fragile et attachant sans être niais. La découverte des capacités étranges de Laurel est assez originale, et le choix d’en faire un être végétal et féerique change du sujet habituel des vampires ou des anges, ce qui est appréciable. Bien entendu, étant un roman destiné aux adolescents (et évidemment très ciblé sur les filles), on ne perd pas de vue les préoccupations dues à cet âge : amitié, amour, conflits, tout les ingrédients sont là pour dévorer les pages unes à unes.

L’intrigue, bien que très simple dans sa construction et ses révélation est tout de même très plaisante. D’autant que l’évidente « amitié » entre Laurel et David ne peut pas s’éterniser sans y mêler des sentiments amoureux forts complexes.

Mais cette romance, bien qu’elle soit importante ne prend pas toute la place et laisse une large place au fantastique pour s’épanouir. Le plus agréable dans ce roman étant d’avoir affaire à une vraie recherche d’univers. Le monde des fées, son organisation, ses croyances, ses enjeux y sont expliqués et développés, servant l’histoire de façon satisfaisante.

En conclusion le premier tome de la trilogie Wings est un bon livre qui, sans être extraordinaire, fera passer un très bon moment aux lectrices adolescentes. Et comme il reste de nombreuses questions sans réponses, c’est avec impatience que l’on attendra la suite des aventures de Laurel. La suite Wings II, paraitra en juin 2012.

 

Chronique : Skeleton Creek – Tome 2 – Engrenage

skeleton creek 02Un honnête second volume.

Voici le second tome de la série de terreur et de suspense Skeleton Creek parue aux éditions Bayard. Toujours interactif, avec des liens vidéo, des indices et des mots de passes à trouver, cette suite nous fait retrouver nos deux jeunes héros : Sarah et Ryan.

De retour sur l’enquête de la drague.

Suite à l’étrange et terrifiante rencontre qu’ont fait Sarah et Ryan, l’enquête sur l’ancienne exploitation d’or de la ville (la drague) se resserre. Car il semblerait qu’il y ait eu plusieurs homicides à Skeleton Creek, et que le ou les meurtriers sont toujours dans la ville. Indices, pièces jointes et vidéos sont toujours au rendez-vous.

On apprécie toujours autant les nombreux clins d’œil faits par Sarah avec ses mots de passe : du héros du film Memento aux personnages d’un livre de Stephen King en passant par des références à la littérature d’horreur classique, ces indices nous forcent à mener une enquête dans l’enquête tout apportant une nouvelle culture.

Une suite tout de même moins accaparante

Malgré quelques séquences terrifiantes, ce second volet de la série prend moins d’ampleur que le précédent. Maintenant que l’on connaît le mode de fonctionnement de la série, l’intérêt décru quelque peu au fur et à mesure des révélations. La faute au scénario, qui ne sait pas accaparer le lecteur aussi bien que dans le premier tome : les suspicions des deux adolescents mettent du temps à se vérifier, le rythme est beaucoup moins soutenu.

….

La conclusion, sans être décevante n’est pas non plus extrêmement satisfaisante, mais ce second épisode de la série fera tout de même passer un très bon moment aux heures les plus sombres de la nuit. A suivre, le troisième tome de la série le 2 octobre : Skeleton Creek, Le Crâne.

 

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Doregon – Tome 1 – Les portes de Doregon

Doregon 01A la découverte d’un univers unique, fascinant, envoûtant.

Carina Rozenfeld est une auteur de fantastique de nationalité française. Elle a notamment écrit la série La quête des Livre-monde, paru chez Intervista qui a rencontré un beau succès (et qui devrait bientôt être réédité), Les clefs de Babel paru chez Soon (la collection SF ado de Nathan) qui a remporté de nombreux prix, ou encore Lucille et les dragons sourds chez Kryos.

Doregon, le monde imaginé et peint par une artiste

Mia est une jeune femme passionnée par la peinture. Elle suit des cours au Beaux-Arts ; son frère Moone quand à lui est un artiste-photographe réputé et reconnu, et sa mère disparue depuis longtemps a su elle aussi à sa façon lui transmettre cette passion.

Et la soirée de vernissage à laquelle on assiste nous lecteur, est déterminante : pour Mia, pour Moone, pour Josh, mais aussi pour Doregon… mais qu’est Doregon ? C’est simple, c’est le monde que Mia a inventé, dessiné et peint. Mais c’est en fait bien plus que l’univers qui sort de la tête d’une artiste de talent… Doregon existe et existait bien avant que Mia ne l’imagine, et ses tableaux sont en réalité des passerelles pour se rendre en Doregon…

Une intrigue fascinante, des personnages mémorables

Les portes de Doregon est un roman surprenant par bien des aspects : non contente de se réapproprier le genre fantastique, Carina Rozenfeld créé ici un univers tout à fait original.

Les mondes-passerelles ne sont pas nouveaux en soi, mais l’utilisation que l’auteur en fait, et l’explication du monde et de son agencement nous poussent à y voir un monde fouillé, très détaillé et totalement enchanteur.

Et même si au début du roman le lecteur a un peu de mal à se situer d’un point de vue chronologique, l’horreur de la situation ne tarde pas à être révélée. Car en plus de voyager entre les mondes, le temps est lui aussi une donnée malléable, d’ailleurs, les différentes parties sont distinguées selon leur chronologie : Partie 1 : Ce qui se passe, Partie 2 : Ce qui aurait dû se passer

En plus de cela, les personnages sont peu nombreux mais extrêmements fascinants, leur psychologie étant très « complexe » (quand je dis complexe, entendez très creusée et non pas compliquée).

Ainsi vous avez le personnage central, Mia, héroïne et victime à la fois. Josh, le petit ami de Mia, mais aussi bien plus que cela. Moone, le demi-frère de Mia, qui est à la fois la source de beaucoup de joies et de malheurs pour Mia de par ses ambiguïtés, c’est aussi le personnage le plus intéressant dans sa personnalité. Enfin, il y a Garmon, sorte de maître spirituel pour Mia, c’est lui qui fera son apprentissage du monde de Doregon.

Voilà pour les personnages humains, il reste juste une espèce dont nous n’avons pas encore parlé : les lymbiotes (terme créé par l’auteur, mélange du mot lynx et symbiote). Ces créatures étranges et uniques ont un don très spécial et peuvent se lier par l’esprit pour la vie avec un humain, et un seul, mais rares sont les élus à avoir cette chances.

L’univers quand à lui nécessiterai bien plus qu’une simple chronique pour le décrire et l’expliquer clairement, aussi je vous recommande plutôt de vous précipiter sur cet ouvrage qui mérite d’être connu, et qui se dévore littéralement. Bien que publié chez l’Atalante jeunesse, ce livre s’adresse à un public âgé d’au moins treize ans et plaira tout autant aux adultes.

Prochaine chronique sur la suite des portes de Doregon : La guerre de l’ombre ; quand au troisième tome : Les cracheurs de lumière, il devrait sortir au printemps 2012.

9.5/10

Chronique : Prophétie – Tome 1 – Le maître du jeu

prophétie - tome 1 - le maitre du jeuUne prophétie Maya pour ultimatum…

Premier tome d’une trilogie très attendue au tournant, Prophétie, Le Maître du jeu est un roman destiné aux jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. Bayard jeunesse est un de ces éditeurs qui nous surprend par ses façons de mettre en avant un livre. Après Cathy’s Book, un des premiers livres interactifs publié en France qui avait rencontré un succès fulgurant, ou encore Skeleton Creek, sorti en début d’année qui proposait au lecteur de regarder des vidéos au fur et à mesure des chapitres, Prophétie se propose d’être un livre-objet, car il sera fourni avec un plateau de jeu maya et parallèlement, un site web sera ouvert pour jouer en ligne avec ledit plateau sur prophetie-lelivre.fr.

Les auteurs de Prophétie des auteurs qui n’en sont pas à leur premier roman : Mel Odom a écrit de nombreux livres pour des licences telles que Hellgate ou encore Diablo ; quand à Jordan Weisman, il n’est autre que le créateur du concept de Cathy’s Book.

Une mystérieuse boite de jeu maya.

Nathan, un jeune garçon d’une douzaine d’années a une vie un peu particulière, même avant son aventure. Il vit avec son père, son oncle et sa cousine qu’il déteste, il n’a jamais connu sa mère, morte en le mettant au monde. Son père exerce le métier d’archéologue, il est fasciné par tout ce qui date de plus de cinq-cents ans, mais ignore totalement son fils. Nathan ne sait pas grand-chose de sa mère à part le fait qu’elle avait des origines maya, et qu’elle l’avait désiré de tout son cœur.

Mais l’aventure commence vraiment lors d’une soirée comme les autres, où Nathan est dans sa chambre, il entend soudain un cliquetis régulier qui proviens de la chambre de son père… c’est ainsi qu’il trouve une boite jeu maya, et une photo de sa mère avant sa naissance et qu’il fait la rencontre…d’un ancien dieu maya : Kukulkan.

Ce dernier lui propose un défi simple qu’il n’a pas le droit de refuser : jouer contre lui pour sauver une humanité qui selon le dieu perd ses valeurs ; Nathan doit lui prouver par sa façon de jouer, et de penser, que l’homme mérite d’être sauvée… mais difficile de jouer à un jeu dont on ignore les règles…

Un roman jeunesse ficelé comme un policier

Prophétie est bien entendu un prétexte pour traiter d’une thématique d’actualité : selon le calendrier maya qui s’arrête le 21 décembre 2012, l’humanité est censée connaître un grand bouleversement. Et ce fil conducteur nous permet de découvrir la culture Maya, peu exploitée dans la littérature jeunesse et fort intéressante, en particulier en ce qui concerne les traditions et sa mythologie. On aurait d’ailleurs aimé en savoir un peu plus sur cette culture méconnue, avec pourquoi pas, un petit dossier de quelques pages à la fin du livre comme ça se fait parfois.

En ce qui concerne les fils de l’intrigue, Prophétie est clairement un roman policier à la base, même s’il utilise également les archétypes d’un roman fantastique : prophétie, élu, etc. D’ailleurs, ce côté enquête est plutôt réussi, et sans être extrêmement élaboré, il conviendra parfaitement à la cible, entre 10 et 14 ans.

En somme, Prophétie – le maître du jeu est un bon premier tome dont on espère une suite au  moins aussi bonne. Le plus, étant bien entendu le plateau de jeu fourni avec le livre, qui permettra aux jeunes femmes de prolonger l’aventure après sa lecture. Il semblerait aussi que le lecteur puisse « dépasser » le stade de l’enquête atteind par Nathan en jouant en ligne sur le site prophetie-lelivre.fr.

Affaire à suivre pour la suite, qui verra le jour en cours d’année prochaine, pour un final avant la fin du monde…

7/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :