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Chronique : La Cité – Tome 1 – La lumière blanche

La cité 01 - La lumière blancheUne lecture d’une rare intensité, un futur classique de la littérature ado !

Premier roman de fiction pour ados (dès 13 ans) publié par les éditions Rue du Monde sorti en novembre dernier, la Cité est un roman pour adolescents écrit par Karim Ressouni-Demigneux. L’auteur n’en est pas à son premier roman, il en a déjà écrit plus de cinq pour la jeunesse dont Je ne pense qu’à ça, ou encore Je suis un gros menteur, souvent sur des thématiques dites « difficiles ».

Prévu en 5 tomes, La Cité nous conte l’histoire de Thomas, un ado qui va se plonger dans la réalité virtuelle d’un jeu incroyable.

La Cité : un jeu révolutionnaire

Tout commence avec des affiches publicitaires parsemées à travers toutes les grandes villes du monde avec pour seule accroche : Dans la Cité, tout peut arriver. Et comme des millions de personnes, Thomas et son meilleur ami Jonathan sont intrigués et curieux de connaître ce qui se cache derrière cette mystérieuse campagne.

Et quand le jour de la révélation arrive… on apprend que la Cité est un nouveau jeu vidéo révolutionnaire où le concept de réalité virtuelle immersive est possible. Dans un premier temps, seuls les dix premiers millions d’inscrits dans le monde entier auront la fabuleuse chance de pouvoir jouer à ce jeu révolutionnaire.

Thomas, Jonathan (et sa petite sœur Emma) auront la « chance » d’y jouer, et d’entrer dans un monde incroyable à la fois merveilleux, fascinant et sombre par bien des aspects. Une fois inscrit dans la Cité, les joueurs reçoivent un casque et des gans qui leur permettrons d’évoluer dans ce nouvel univers.

Il n’y a pas de guide de jeu, ni d’aide à l’intérieur de la Cité. Il est strictement interdit aux joueurs de parler de leur vie dite « réelle » dans la Cité, sinon la mystérieuse et terrifiante  lumière blanche les accables. Ah oui, et si un joueur se fait mal dans la Cité ; il ressentira une douleur réelle.

Les joueurs ne savent presque rien sur la Cité, pas même le but ultime du jeu qui est sujet à de nombreux questionnements.

Un roman ado aux allures de cyberpunk

Le petit coup de génie de Karim Ressouni-Demigneux et de mélanger à la fois les codes du cyberpunk (réalité virtuelle, réseau informatique à l’échelle mondiale) et nos réseaux sociaux actuels tels Facebook, les sites communautaires, les forums etc… On est à la fois dans un avenir plus ou moins lointain (quelques années ? décennies ?) qui use d’éléments à la fois novateurs et familiers, permettant au lecteur ado de se plonger rapidement dans l’intrigue.

Autre point fort, l’intégration d’éléments culturels par l’auteur, qui, il faut le dire, est professeur d’histoire de l’Art. Ainsi, tout ce qu’il ajoute a une symbolique plus ou moins explicite pour le héros (et le lecteur). Ces références et clins d’œil ne font qu’ajouter à l’atmosphère mystérieuse du jeu.

Enfin, je ne peux m’empêcher de relever une similitude avec un autre roman pour les jeunes ados : Méto, écrit par Yves Grevet. Cette similitude n’est pas au niveau du scénario, qui est complètement différent, mais plus au niveau de l’ambiance, de l’oppression subie et ressentie par le lecteur. Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu un roman à la fois aussi vivant, énigmatique et addictif, et pour cela, un grand bravo.

Pour conclure, La Cité est un premier tome brillant, qui ne laisse qu’une déception : celle de devoir attendre la suite. Une série à intégrer d’ores et déjà dans les indispensables. Le second tome, intitulé La bataille des Confins est prévu pour avril 2012. Enfin, espérons que cette première incursion pour l’éditeur dans la littérature pour les jeunes adultes se poursuivra avec d’autres œuvres aussi prometteuses.

10/10

Enfin, pour ceux qui ont lu La Cité ou qui comptent la lire (ceci ne dévoile en rien l’intrigue), voici un petit schéma que j’ai réalisé pour vous (cliquez sur l’image pour agrandir). Vous y trouverez tout ce que l’on sait déjà sur les pouvoirs de chacun dans la Cité, surtout en ce qui concerne le quatuor Thomas, Liza, JC et Arthur. Ce schéma est surtout là pour aider les lecteurs à ne pas se mélanger les pinceaux, car au bout d’un moment, l’afflux d’informations est assez dense. Un schéma est donc tout indiqué.

La Cité schéma

Chronique : Hunger Games – Tome 1

hunger games 1Une dystopie cruellement efficace

Suzanne Collins est une auteur d’origine américaine, Hunger Games est son premir ouvrage traduit en France, mais elle en a écrit d’autres, dont notamment The Underland Chronicles (série en cinq tomes). Sa trilogie, parue chez Pocket Jeunesse est un succès mondial et va bientôt être adaptée au cinéma en mars 2012.

Sur les ruines des Etats-Unis s’est développé…Panem

Comme chaque année depuis 74 ans, les Hunger Games ont lieu ; il s’agit d’un jeu télévisé organisé par le Capitole comme moyen de répression sur le peuple. Le Capitole – état situé sur les ruines d’un pays nommé avant les Etats-Unis – est composé de 12 districts chacun spécialisé dans un domaine spécial (le premier district est par exemple spécialisé dans l’industrie de luxe, le onzième dans l’agriculture, etc…).

Les Hunger Games – véritable punition pour le peuple – sont en fait l’héritage laissé par les  rébellions qui ont remué le Capitole par le passé.

Le principe des Jeux est simple : un garçon et une fille de chaque district qui ont entre 12 et 18 ans sont tirés au sort pour participer à un combat à mort sur un terrain choisi et aménagé par le Capitole. Il n’y a qu’un seul gagnant possible. Ainsi, c’est 24 participants au total qui sont amenés à jouer leur vie pour l’honneur de leur district, et surtout pour sauver leur peau.

Pour la victoire, chaque élément est important : l’apparence, le bluff, le charisme et autres moyens de pressions sur les autres « joueurs » sont déterminants pour la victoire.

Parmis les « chanceux » sélectionnés il y a Katniss, une jeune fille qui vit dans le 12ème District de Panem et elle va participer aux Hunger Games.

Un roman haletant, incisif et fascinant

Le roman de Suzanne Collins est fascinant par bien des aspects. Outre le développement très fouillé de ce monde post-apocalyptique et de son fonctionnement politique, la dimension psychologique y tient une très grande place.

Mais plus encore que la forte présence de la politique sous toutes ses formes dans l’œuvre, la dystopie de Suzan Collins nous fait nous poser bon nombre questions. En effet, pourquoi les Etats-Unis ont-ils disparu et ont étés remplacés par le Capitole ? En quelle année sommes-nous ? Que s’est-il passé pour que le monde tel qu’on le connaissait ait été transformé en une société aussi cruelle ?

Loin du roman moraliste, Hunger Games nous montre le pire de l’âme humaine, mais paradoxalement aussi, le meilleur. Chaque once d’humanité devient précieuse à côté de toute cette cruauté étalée au grand jour.

Une anticipation sur nos inquiétudes actuelles

Hunger Games n’est pas le premier ouvrage à se poser la question : Et si notre futur était gouverné par un état totalitaire qui ferait pression sur le peuple pour arranger les plus hauts placés au pouvoir ? Ce scénario n’est pas sans faire penser au livre de Koushun Takami édité en 1999 au Japon : Battle Royale. L’intrigue se déroule dans un pays asiatique jamais nommé existe un programme gouvernemental nommé Battle Royal. Son but, sélectionner au hasard une classe de lycée dans le pays et l’envoyer sur une île afin qu’ils s’entretuent, le jeu se termine quand il reste un seul survivant. Cette opération permet au gouvernement de maintenir la population afin qu’elle « reste dans le rang ». Les données de chaque opération sont ensuite exploitées par le gouvernement.

Comme vous pouvez le constater, les deux scénarios sur le principe sont assez similaire. Mais il y a une grosse différence entre les deux histoires. Hunger Games est médiatisé, voire surmédiatisé par le gouvernement contrairement au programme de Battle Royale qui est strictement confiné et réservé aux organisateurs eux-mêmes.

Ainsi, Battle Royale, bien qu’étant une œuvre ayant clairement inspiré Suzanne Collins  n’est pas une copie de l’œuvre. Elle a su s’en détacher et créer son propre univers parfois même plus cruel que l’original par son côté populaire.

Mais une des choses les plus importantes concernant Hunger Games, c’est qu’il s’agit d’une œuvre qui fait se poser de vraies questions sur les inégalités sociales. Interrogations qui ne sont qu’esquissées dans ce premier opus mais qui seront creusées dans les deux tomes suivant.

Pour conclure sur ce premier tome explosif, Hunger Games est un très bon roman à faire lire dès l’âge de 13 ans environ. A la fois psychologique, empli d’action et de sentiments exacerbés. Rendez-vous bientôt pour la chronique du second tome de la série : L’embrasement.

9.5/10

Alice au royaume des cartes à jouer : de Tenniel à Pat Andrea, l’exposition.

bandeau aliceAlice a de tout temps fasciné nombre d’illustrateurs, de lecteurs, toutes générations confondues. Le blog se propose d’ailleurs de constituer au fil du temps un référencement de tous les ouvrages ayant trait à Carroll et à son oeuvre, et c’est ainsi que la visite du musée de la carte à jouer s’imposait. Voici un petit reportage de cette visite et rencontre avec la conservatrice du musée : Agnès Barbier. J’ose espérer que cela vous donnera envie d’y faire un tour, et pour ceux qui n’auront pas cette chance, d’en avoir appris plus sur l’auteur, et l’homme-enfant qu’étais Lewis Carroll.

Le musée de la carte à jouer : découverte

Au musée de la carte à jouer situé à Issy-les-Moulineaux se déroule actuellement une magnifique exposition dédiée à Alice au pays des merveilles sous le titre « Alice au royaume des cartes à jouer – de Tenniel à Pat Andrea ». Cette exposition durera du 7 décembre au 11 mars 2012.

Qui était Lewis Carroll ?

De son vrai nom Charles Lutwiidge Dodgson, Lewis Carroll «était professeur de mathématiques à l’université d’Oxford. Pourquoi un pseudonyme pour écrire ? Tout simplement pour ne pas que les lecteurs de ses thèses et études ne le confondent avec l’écrivain à l’univers surréaliste d’Alice.

Carroll était mathématicien avant toute chose, mais il était  aussi reconnu par ses pairs dans les domaines qui le passionnaient : les jeux de logique, la littérature ainsi que la photographie.

IMG_7728La naissance d’Alice

A l’époque victorienne, les jeunes filles jusqu’à l’âge de douze à treize ans environ étaient considérées comme très pures ; virginales. Chéries et adulées, et c’est ainsi que Lewis Carroll percevait les trois sœurs Liddell, en particulier Alice. Ces dernières étaient des voisins et amis de la famille de Carroll. L’amitié de Carroll pour ces jeunes filles le pousa à passer de longs moments avec elles, toujours accompagné de leur gouvernante. Ainsi, il faisait poser longuement les jeunes filles, allant même jusqu’à les faire se déguiser.

Leur complicité était telle qu’il leur inventait des jeux de mots et de logique, leur écrivait des lettres. Et au cours de nombreux après-midi, il leur inventait des histoires, dont celle d’Alice, dont les jeunes filles lui réclamaient avidement la suite jour après jour.

C’est ainsi que Carroll fit la promesse à Alice (elle avait 8 ans) de lui écrire cette histoire : il mit plus de deux années à tenir sa promesse, et lui offrit le roman qui allait faire partie de la culture nationale quelques années plus tard.

La publication d’un chef d’œuvre qui va devenir un classique

Le titre original de l’œuvre était Les aventures d’Alice sous terre (Alice’s adventures under ground), mais le titre fut modifié par Les aventures d’Alice au pays des merveilles par l’éditeur quand le manuscrit fut proposé à la publication pour des raisons mercantiles probablement.

La toute première édition fut publiée par l’éditeur Macmillan en 1865. Carroll avait déjà émis l’idée dans son manuscrit que l’image avait une place tout aussi importante que le texte, il avait d’ailleurs parsemé son texte de nombreuses illustrations et crayonnés (une édition du fac-similé est d’ailleurs disponible en France aux éditions ……).

Mais les illustrations de Carroll n’étaient pas assez esthétiques pour l’éditeur, et il décida malgré l’avis de Carroll de faire appel un « vrai » illustrateur : Sir John Tenniel, caricaturiste pour les journaux et illustrateur, son interprétation visuelle d’Alice va influencer à jamais des générations entières d’enfants et d’adultes. D’ailleurs, nombre d’illustrateurs d’hier et d’aujourd’hui ont du mal à se détacher de l’univers de Tenniel, si lié à l’œuvre de Carroll.

Mais outre cette petite révolution du livre où l’image complète parfaitement le texte et vice-versa, Alice est aussi le précurseur d’un autre genre de livre : les ouvrages destinés à la jeunesse.

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L’Alice de l’artiste Pat  Andrea

Pat Andrea est un artiste néerlandais contemporain qui fait partie des artistes ayant eu la chance d’illustrer Alice. Son œuvre est à la fois originale et innovante, et il aime lui aussi faire des clins d’œil à des références de son époque, tout comme Carroll.

Une très grande partie de l’exposition Alice du musée est consacrée à son œuvre. Le musée a eu la chance de pouvoir exposer l’intégralité des toiles qui ont servis à illustrer le livre qu’il a réalisé pour les éditions Diane de Selliers, sorti en 2006.

L’éditeur est spécialisé dans la publication des livres qui ont fait notre culture à tous (Don Quichotte, les fleurs du mal, l’Eneide…), leur rythme de publication est de 2 à 3 livres par an seulement, il s’agit donc de livres précieux.

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L’Alice de Pat Andrea, n’est pas une petite fille mais plutôt une fille-femme, à l’apparence toujours changeante en plus de sa taille qui fluctue également au fil de l’histoire.

La taille des toiles est très impressionnante : plus d’un mètre cinquante sur un mètre quatre-vingt. Et la façon dont elles sont exposées fait une sorte de mise en abime très esthétique, mais aussi déstabilisante pour le spectateur : effet réussit.

Un univers surréaliste basé sur des jeux de mots

Beaucoup du texte de Carroll fait directement référence à la culture anglaise et à ses jeux  de mots. Comme nous l’a expliqué la conservatrice du musée avec quelques exemples. Et pourquoi le lièvre de mars et le chapelier sont-ils fous ?

  • Fou comme un lièvre de mars : Expression anglaise de l’époque issue du fait que le mois de mars correspond au début de la saison des amours des lièvres.
  • Fou comme un chapelier : Autre expression anglaise, elle est tirée de la méthode de fabrication des chapeaux de l’époque. Ces derniers étaient composés de mercure, un matériau dangereux et dont l’usage régulier par les chapeliers provoquait hallucinations, et  autres symptômes singuliers
  • La simili-tortue :  Personnage inventé de toute pièce par Carroll. En Angleterre, la soupe à la tortue est typique, mais comme il s’agit d’un met couteux, la tortue est souvent remplacée par de la tête de veau, appelée « mock turtle soup » (potage à la simili-tortue). Carroll fait comme si la simili-tortue était un animal réel.

Vous pouvez ainsi constater la malice de Carroll avec les mots et expressions anglaises de son époque. Une très grande partie de son œuvre est basée sur ces détournements et jeux de mots.

cheshire cardUne petite histoire de la carte à jouer 

Les premières cartes à jouer ont étés créées en France, dans la ville de Rouen. Leur graphisme a posé les bases des cartes que l’on connaît de nos jours.

Mais même si l’origine de la carte à jouer se trouve en France, en 1628, les Anglais ont décidé de créer leurs propres cartes et d’interdire toute importation étrangère. La « Corporation des fabricants de cartes à jouer » est née (The Worshipful Company of Makers of Playing Cards). Les fabricants anglais prennent la relève, mais n’atteignent pas le niveau de détail et de finition des cartes françaises. Cependant, ce sont finalement les styles anglais plus grossiers et simplifiés qui vont s’étendre au monde entier et séduire les joueurs par leur graphisme plus visuel et mémorisable.

Alice et les cartes

Le musée a bien évidement mis en avant les chapitres les plus en lien avec les cartes elles-mêmes. Allant jusqu’à expliquer la symbolique de certaines cartes, et les jeux de mots dont Carroll a parsemé son œuvre.

Les cartes à jouer ne sont présentes que dans trois chapitres de l’œuvre d’Alice :

  • Chapitre 8 : Le terrain de croquet de la reine ; il s’agit de la scène avec les jardiniers qui repeignent les roses. Où la malice de Carroll pour les jeux de mots fins nous y est confirmée : les fameux jardiniers sont des cartes de pique. Or, pique se dit en anglais spades, qui signifie également pelles.
  • Chapitre 11 : Qui a volé les tartes ? ; il s’agit de la fameuse scène du procès. Où le jeu de cartes tout entier est réuni. Ce chapitre comprend d’autres clins d’œil à la culture anglaise comme des comptines.
  • Chapitre 12 : La déposition d’Alice ; dernier chapitre des aventures d’Alice. Les cartes à jouer reprennent le statut qui est le leur, ainsi que leur taille normale : elles sont un simple jeu, et non plus des objets animés et doués de pensées.

Les autres jeux de Carroll

Carroll a créé un très grand nombre de jouets et de jeux pour ses « amies-enfants » comme il les appelait. Pour les concevoir il s’amusait aussi bien par le biais des mathématiques que des jeux de mots.

Il a ainsi inventé entre autres nombreuses choses : le Castle Croquet (règle de croquet inventée pour les jeunes Liddell), The Game of logic (méthode pour créer des syllogismes), Lanrick (jeu sur échiquier)…

Vous trouverez d’ailleurs dans le musée deux jeux interactifs permettant de tester votre inventivité. Vous pourrez également tester le fameux jeu sur échiquier créé par Carroll, le Lanrick ainsi que nombre d’autres jeux.

IMG_7729Les produits dérivés d’Alice

Un très grand nombre de produits dérivés d’Alice ont vus le jour suite au succès incroyable de l’œuvre, et ce du vivant de Carroll : mouchoirs, jeux de cartes à l’effigie des personnages, peluches, boites à thé. Mais bien loin d’être un homme d’affaire, Carroll avait accepté cette production à des fins avant tout privées. Il lui plaisait d’offrir à ses « amies-enfants » des choses et objets à l’effigie d’Alice au pays des merveilles et de faire plaisir à son entourga avec ce genre de cadeaux.

Vous pourrez d’ailleurs en voir quelques-uns lors de l’exposition, c’est ainsi que l’on se rend compte à quel point Carroll a eu de la chance de connaître un tel succès de son vivant, et le fait qu’il perdure encore après autant de temps est incroyable.

Pour conclure sur ce résumé de l’exposition, je tiens à remercier Agnès Barbier, conservateur en chef, pour son accueil chaleureux et dont l’investissement est merveilleux. Elle a su nous a présenter avec enthousiasme et passion l’exposition, qui a pris plus de deux années entières de sa vie. Merci.

Je n’ai pu vu décrire à peine qu’un dixième du contenu réel, alors si vous avez l’occasion de voir cette magnifique et riche exposition n’hésitez pas, cette visite dans le terrier du lapin vous en apprendra beaucoup sur le monde de Carroll et de tout ce qui a pu l’influencer.

Pour voir les photos de l’exposition en bonne qualité et dans leur intégralité rendez-vous sur la page Facebook du blog, dans la catégorie photos.

Infos pratiques : Musée Français de la Carte à jouer, 16 rue Auguste-Gervais, Issy-les-Moulineaux, Métro : Mairie d’Issy.

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Chronique : Le pacte des vierges

Le pacte des viergesLa version romancée d’un fait divers qui a fait grand bruit aux États-Unis

Actuellement journaliste politique au Monde, Vanessa Schneider est une auteure française qui a maintenant quatre romans à son actif, tous parus aux éditions Stock.

Le dernier en date est le pacte des vierges, sorti à la rentrée littéraire 2011. Il nous conte l’histoire de 17 adolescentes qui ont décidé de tomber enceintes en même temps. Ce récit à quatre voix, est tiré d’un fait divers qui a également inspiré le cinéma français : l’adaptation sort le 14 décembre 2011 et s’appelle 17 filles.

Gloucester, une petite ville tranquille du Massachusetts

C’est ici que vivent les jeunes filles dont la vie va être bouleversée par un pacte qu’elles ont fait entre elles : tomber enceintes en même temps et élever ensemble dans une grande maison les enfants qui découleront de ce pacte. Mais évidemment, la vraie vie n’est pas aussi simple, est c’est un vrai déferlement qui va tomber sur la petite ville après la découverte de ce mystérieux et incompréhensible pacte entre les adolescentes.

Certaines voient leur parents les renier, d’autres sont chouchoutées jusqu’à l’adoration, d’autres encore (la majorité) voient leur parents complètement paumés, se demandant ce qu’ils ont raté dans l’éducation de leur fille. Mais toutes les strates sociales sont touchées par ces grossesses : des familles sans histoires, catholiques, noires-américaines ou encore au passé douloureux.

Les jeunes filles sont très sollicitées par les médias et se refusent à tout commentaire, mais acceptent de se confier à Vanessa Schneider, qu’elles trouvent inoffensive bien qu’un peu curieuse (les a-t-elle réellement rencontrées ? on ne sait pas).

C’est ainsi que Lana, Kylie, Sue et Cindy se livrent à elle et aux lecteurs sur leur envies, leur aspirations, et leur ressenti sur ces grossesses collectives à un âge aussi jeune.

Une écriture crue et très intime nous plonge immédiatement dans ce roman au sujet pour le moins polémique.

Des faits,  mais peu d’explications

Malgré une histoire très intéressante, le pacte des vierges possède un gros défaut : une absence totale d’explications. On ne peut qu’essayer de comprendre les motivations de ces 17 adolescentes mais sans grandes certitudes.

On sait qu’elles avaient l’utopie d’élever toutes ensembles leurs bébés pour en faire de « bonnes personnes », qu’elles souhaitaient créer une sorte de société dans la société. Mais très vite, ce rêve se brise et chacune s’enferme dans sa propre grossesse avec sa propre famille, quand il leur en reste une.

La jeune Lana passe pour la commanditaire de cette folie, voire même pour celle qui a « forcé » les autres jeunes filles à la suivre et à quitter le fameux « droit chemin ». Son témoignage plein d’espoir et de rage explique en partie ses motivations, mais les récits des trois autres jeunes filles sont plus réservés. Ou s’arrête la réalité ? ou commence la fiction ? Au lecteur démêler ces témoignages et de se faire son propre avis sur la question.

C’est donc une lecture magnifique et terrible d’un point de vue social, mais un texte très frustrant du point de vue de sa conclusion qui ne parle que très peu de l’après accouchement et du retour à la vraie vie pour ces jeunes filles.

Il aurait été intéressant d’avoir un témoignage plus axé sur l’après et sur la façon dont elles assument leur enfants nés, c’est dommage.

Un livre intéressant donc, mais qui n’effleure que la surface d’un sujet de société hautement d’actualité. C’est dommage, d’autant que l’écriture de Vannessa Schneider sait impliquer son lecteur en le prenant par les sentiments.

Chronique : Le dernier hiver

Le dernier hiverUn roman post-apocalyptique grandiose

 Jean-Luc Marcastel est un auteur français de romans fantastiques. Avant d’être auteur, il était professeur d’histoire.

 Il s’est fait connaître grâce à sa première série : Louis le Galoup, publiée il y a quelques années aux éditions Nouvel Angle. Il est aujourd’hui publié chez Black Moon (il est très rare qu’un auteur français soit publié par cette maison d’édition) pour le dernier hiver, un roman apocalyptique qui nous rappelle les valeurs qui font de nous des humains : la droiture d’esprit, la bonté, l’amour. Des sentiments qui tendent à s’oublier dans les situations extrêmes créés par l’auteur. Originaire d’Aurillac, les intrigues de ses romans se déroulent souvent dans ses alentours.

Quand le soleil disparaît…

Pour une mystérieuse raison, le soleil est masqué par une couche de poussière qui englobe la Terre. Les rayons du soleil n’atteigne plus la surface, il n’y a plus de chaleur, la pénombre s’installe, la neige arrive et reste.

Mais chose encore plus préoccupante s’il est possible : les pins se sont transformés en une sorte de végétal carnivore qui absorbe le sang de ses victimes qui ont le malheur de s’en approcher trop près. Cette nouvelle espèce de pin est devenue une véritable pandémie et a recouvert presque la totalité de la surface de la Terre. Seules les villes survivent tant bien que mal en coupant tout les jours les pins qui gagnent inexorablement du terrain.

Dans ce nouveau monde de cauchemar où la cruauté devient plus aisée que la bonté, la donne a changé et les inégalités se creusent. A Aurillac se trouve Johan, qui par amour va décider de combattre ces pins-vampires pour rallier une autre ville, à plusieurs jours de voyage afin de revoir celle qu’il aime par-dessus-tout.

Pour cette entreprise risquée, son frère et son meilleur ami décident de tout quitter pour l’aider à atteindre son rêve, qui va vite se transformer en cauchemar post-apocalyptique.

Une histoire captivante à glacer les sangs

Le dernier hiver est un très bon roman est un très bon roman pour ados. L’intrigue démarre au quart de tour, et cette idée de pins vivants et mouvants qui tuent pour s’étendre est très bien pensée.

Mais outre ce côté fantastique, c’est la partie psychologique et introspective qui prend de l’ampleur au fil des pages. Plus qu’un voyage à travers les pins et le Mal, c’est aussi une lutte contre leur propres peurs et instincts de survie qu’ils vont devoir combattre.

Il faut bien l’avouer, Jean-Luc Marcastel entretien de très belles histoires d’amour avec ses personnages, qu’il travaille avec beaucoup de réalisme, en particulier les femmes.

Comme vous pourrez le constater, dans son œuvre ces dernières sont souvent fortes, indépendantes mais aussi très fragiles. Mais jamais elles ne sont infantilisées. On en a l’exemple parfait avec le personnage de Fanie : attachante et toute en beauté aussi bien sur le plan physique qu’humain.

En ce qui concerne l’écriture, on se retrouve très vite charmé par cette plume digne des anciens récits épiques. Tout en scènes grandioses et majestueuses, cette lecture ne vous laissera pas indemne.

Le seul léger bémol que l’on pourrait avancer est celui des descriptions, en particulier celles qui concernent Fanie, où l’on retrouve souvent les mêmes phrases pour la décrire, faisant tomber le lecteur dans du déjà-lu.

Pour conclure sur cet ouvrage, Le dernier hiver doit être lu et ce pour une foule de raisons. Pour son univers fouillé, son réalisme dans l’horreur, mais également pour les valeurs qu’il transmet. A conseiller sans hésitation dès l’âge de quatorze ans.

9/10

Chronique : Tom Patate – Tome 1 – La société secrète des Granmanitous

tom patate - tome 1Une fantasy animalière pour la jeunesse aux allures de retour aux sources… très belle découverte.

Sorti en septembre 2010 aux éditions pour la jeunesse Graine 2, Tom Patate est une trilogie pour la jeunesse qui séduira les jeunes lecteurs dès l’âge de 9 ans. L’histoire Tom Patate, qui est sa première œuvre, est le fruit de très longues années d’idées qui trottèrent dans la tête d’Emmanuelle Maisonneuve (plus de neuf ans). Mais avant d’être un livre, c’est un récit oral dont elle avait conté le début à ses enfants avant qu’elle n’en fasse trois romans, dont l’écriture lui pris trois années.

L’illustrateur François Gomez a déjà été édite plusieurs fois, il réalise notamment les dessins des bandes-dessinées Terres de Sienn, et des Contes du Korrigan.

Dans un jardin comme les autres… ou presque

Tout commence dans le jardin, où vivent toutes sortent d’animaux ; taupes, musaraignes, vers de terre, hérissons… mais le calme équilibre du jardin va être perturbé par une étrange créature… ou plutôt un étrange humain minuscule sorti d’une patate. Il ne se souvient de rien, ni d’où il vient ni qui il est. Mistigrise la souris, qui est la première à le rencontrer décide alors de le nommer Tom Patate.

Ce premier tome est l’intégration de Tom Patate dans le monde du jardin. Il découvre comment survivre aux prédateurs, s’abriter, trouver un foyer, subvenir à ses besoins… et va vivre de nombreuses aventures avec les six fils de Mistigrise : Têtaclac, Têtedelar, Têtedebois, Têtenlair, Têtedemule, et Têtapou.

Enfin, vous en saurez un petit peu plus sur la fameuse Société secrète des Granmanitous…

Un livre qui nous fait retomber en enfance

Tom Patate fait partie de ces livres qui savent faire voyager son lecteur, qu’il soit un enfant ou un adulte. On se plonge avec un immense plaisir dans l’univers fascinant du jardin avec ses nombreux personnages attachants, même le père Lagronle le hérisson saura attirer votre sympathie. Aventures, bêtises de petites bêtes et quête pour découvrir ses origines, Tom Patate saura vous tenir en haleine.

Les illustrations et le format du livre contribuent à rendre l’ouvrage « exceptionnel ». Les dessins de François Gomes font merveille et complètent à la perfection l’image, et même, la sublime. Toujours en noir et blanc, entre le dessin naturaliste et le croquis, les planches sont magnifiques.

Enfin, le format du livre est lui aussi très travaillé par l’éditeur, qui n’a rien laissé au hasard. Ouvrage relié, papier de qualité et légèrement jauni on a vraiment la sensation d’avoir un objet de qualité entre les mains, pari réussi.

A la fois clin d’œil aux contes de notre enfance (Tom Pouce), mais aussi à des ouvrages classiques (on ne peux s’empêcher de penser aux Chapardeurs de l’anglaise Mary Norton ou encore aux premiers roman pour la jeunesse qui ont faits la fantasy animalière, comme Beatrix Potter) Tom Patate nous offre un beau renouvellement d’un genre quelque peu oublié maintenant.

En conclusion, Tom Patate est un très bel ouvrage à faire découvrir à ceux qui ont envie de rêver sans partir trop loin de chez eux (on reste dans le jardin, c’est promis). Les animaux du jardin n’auront plus de secrets pour vous. Affaire à suivre dans le second tome de la série : Tome Patate – Tome 2 – Le pays caché d’Alba Spina.

9/10

Chronique : Vampire Kisses – Tome 1

Vampire Kisses 001Une histoire de vampires qui laisse un peu sur sa faim…

 Vampire Kisses est une série de romans publiée aux éditions Castelmore, trois tomes sont pour le moment sortis en France, mais la série en compte déjà huit outre-Atlantique. Son auteur, Ellen Schreiber, était actrice avant de devenir écrivain, elle est même passée par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres.

Le succès de Vampire Kisses a été tel qu’elle s’est vue proposée une adaptation de ses romans en manga, ils sont disponibles en France aux éditions Soleil. Outre cette série vampirique, elle a également écrit une saga prénommé Once in a full moon, qui traite de loups-garous, mais qui n’a pas encore vu le jour en France.

Dullsville, capitale de la tranquillité…et de l’ennui.

Il ne se passe jamais rien à Dullsville. Absolument rien. Alors quand une nouvelle famille s’installe dans le manoir abandonné depuis des années, autant dire que ça fait beaucoup parler les curieux habitants. Surtout que cette famille a des allures quelque peu étranges… ils ne sortent quasiment jamais, et le peu que l’on sait d’eux fait froid dans le dos.

Et c’est à Dussville également que vit Raven, une adolescente qui s’habille dans le plus pur style gothique, ce qui n’est pas pour plaire franchement à ses parents. Et au lycée, son style fait d’elle une cible toute désignée aux moqueries, mais son esprit cynique et sa répartie cinglante ont tôt fait de faire reculer ses détracteurs, sauf les plus tenaces…

Alors quand Raven apprend qu’une nouvelle famille s’installe et que l’un des fils, Alexander Sterling a l’air d’avoir le même style qu’elle, elle décide d’aller faire un tour au manoir histoire de se renseigner et d’apaiser sa soif de curiosité. Et la rencontre risque d’être surprenante…

Une histoire qui fonctionne bien, mais dont le schéma est très classique.

Le reproche que l’on pourrait faire à ce premier tome est de rester dans les sentiers battus. Le personnage de Raven est très stéréotypé, et on tombe vraiment sur une adolescente gothique « de base » sans grande personnalité. De plus, sa fascination pour les vampires (pas toujours très saine) est vraiment excessive, la rendant vraiment très fleur bleue, pour ne pas dire naïve. Le personnage d’Alexander est lui beaucoup plus difficile à cerner, la preuve c’est que l’on ne sait pratiquement rien de lui du début à la fin, et ce côté mystérieux n’est pas gênant, au contraire il apporte une certaine fascination de l’inconnu qui doit parfaitement fonctionner sur un lectorat adolescent.

C’est pourquoi malgré un schéma assez basique, on se laisse facilement embringué par l’histoire qui pique tout de même notre curiosité. On se retrouve avec les tourments cruciaux d’une adolescente : choix d’une robe pour le bal, ou encore le classique problème du premier rendez-vous. Cette ambiance feutrée et mystérieuse n’est pas pour déplaire, on retrouve la noblesse qui faisait les romans de vampire d’avant. Car il n’y a que peu d’action au final, mais beaucoup d’interrogations et de non-dits. En particulier sur la fin, qui est très bien faite.

C’est un peu à contre-courant qu’est Ellen Schreiber avec ses vampires, bien loin de l’action effrénée des romans de vampires qui font la tendance actuelle. Et c’est un petit retour aux sources assez plaisant.

Vampire Kisses est donc un roman sympathique mais pas génialissime. Il conviendra parfaitement à des adolescentes qui veulent s’essayer à la bit-lit. On a malgré tout envie de savoir ce qu’il va se passer dans les tomes suivants, étant donné la fin de ce premier tome, affaire à suivre.

6.5/10

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique BD : Horologiom – Tome 6 – Le ministère de la peur

Horologiom tome 06Une bd au récit futuriste et merveilleusement original d’une qualité certaine

 Sixième opus de la saga Horologiom paru en septembre dernier aux éditions Delcourt, Le ministère de la peur est un tome à part qui ne nécessite pas d’avoir lu les précédent pour comprendre et apprécier cet univers si particulier. Le scénario et le dessin sont signés par Fabrice Lebeau, la colorisation Florence Breton.

Cette suite apparaît après plus de dix ans d’absence dans le monde de la bd, et c’est un très beau retour. L’éditeur a d’ailleurs profité de le cette nouveauté pour rééditer les cinq autres ouvrages.

Dans le monde mécanique et parfait de la cité d’Horologiom

La cité d’Horologiom est hors du temps et vous un culte au « Grand Rouage ». Ainsi commence l’œuvre où en deux pages est expliquée aux néophytes et aux connaisseurs la façon dont fonctionne cet univers.

L’émotion n’a pas droit d’existence, et pour que chaque habitant soit le plus efficient possible dans le travail qui lui a été attribué, une clef lui a été implantée dans le crâne (comme les clef des jouets mécaniques) ; mais pour qu’il n’y ait pas de déviance dans ce monde parfait, chacun doit faire remonter régulièrement sa clef, pour cela il y a des « remonteurs ». Et plus la clef d’un individu a une rotation rapide, plus son rôle dans la hiérarchie d’Horologiom est élevé.

Mais malgré cette perfection et cette peur du dérèglement, certaines déviances n’ont pu être maîtrisées. Pendant la nuit, il y a eu un meurtre dans la ville, et c’est au major Meursy d’élucider les problèmes et les mystères qui vont en découler…

La recherche de perfection n’est-elle pas pire que ce contre quoi elle lutte ?

Cette bd futuriste nous montre tous les travers possibles d’une société qui devrait normalement être parfaite. La cité d’Horologiom est une véritable utopie, ou du moins s’y essaie avec plus ou moins de succès, mais c’est en creusant un peu que l’on se rend compte que la peinture si parfaite, s’écaille.

Les hommes, même mécanisés, sont faillibles et possèdent les mêmes faiblesses que ceux auxquels ils essayent de ne pas ressembler. Dans cette aventure en un tome, c’est une faille du système lui-même qui va le mettre en danger (on retrouve certains échos d’une nouvelle de Philip K. Dick ; Rapport Minoritaire). Et l’on s’immerge dans cette intrigue politique, policière et philosophique avec enthousiasme.

Horologiom tome insideUn dessin caractéristique à la hauteur d’un univers aussi singulier

Fabrice Lebault a la chance d’être aussi doué sur le plan scénaristique que graphique, nous offrant un ouvrage de qualité tout en beauté.

Les traits anguleux et stricts (parfois sévères et sans émotions) des personnages sont en accord parfait avec le régissement du monde d’Horologiom où tout est calculé pour être parfait, et où chacun à un rôle bien défini.

Les dessins sont foisonnants de petits détails, de particularités graphiques fort intéressantes. Tous les robots, téléphones, chaises, et autres objets du quotidien ont l’étrange spécificité d’être anthropomorphes. Chose amusante quand on voit que l’humain essaye à tout prix de  se rapprocher de la machine, comme s’il cherchait une symbiose avec cette dernière, mais ne l’aurais pas encore atteinte.

Pour conclure, cet ouvrage est parfait pour découvrir le monde fascinant et curieux d’Horologiom, car pour ma part, c’était ma première incursion. Ce dernier opus donne très envie de découvrir les précédents. A lire d’urgence, que l’on soit un amoureux de la bande-dessinée ou non.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les chroniques de Kane – Tome 1 – La pyramide rouge

Kane chronicles 01 - La pyramide rougeDe retour dans le monde urbain et mythologique de Rick Riordan.

Rick Riordan est un auteur américain mondialement connu depuis quelques années grâce à sa série Percy Jackson (5 tomes) qui se base sur la mythologie grecque tout en se déroulant à notre époque.

Publié aux éditions Albin Michel Wiz, La pyramide rouge est le premier tome des Chroniques de Kane, calquée sur le même principe et se déroulement également dans notre époque, la seule grosse différence étant que c’est aux dieux égyptiens que l’on à affaire et qu’il n’y a pas un héros, mais deux : Sadie, et Carter Kane.

Mythologie, option égyptologie

La vie n’est pas simple quand on est fils d’égyptologue, c’est en tout cas ce que vous dira le jeune Carter, quatorze ans, qui traverse le globe et vit avec son père depuis sa plus tendre enfance.

Mais la vie déjà très mouvementée de Carter va l’être encore plus lors du réveillon de Noël, la seule date de l’année où il peut voir sa sœur Sadie (12 ans), avec qui il s’entend plus que moyennement. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et la soirée de Noël va se conclure par une réunion de famille au British Muséum où leur père à décidé de faire exploser la Pierre de Rosette afin d’y libérer quelque chose… mais tout ne va pas se passer comme prévu, et ils vont devoir fuir très vite les étranges créatures qui sont à leur poursuite.

Un retour plaisant dans le monde de Rick Riordan

Après sa série à succès Percy Jackson, qui parlait des anciens dieux grecs et de leurs prophéties, nous passons au monde plus mystérieux et méconnu de l’Egypte ancienne. On y découvre les origines de la création du monde pour les égyptiens : Geb (la terre) et Nout (le ciel) ont eu pour enfants Osiris, Isis, Nephtys, Seth et Horus.

Jusque là tout va bien, mais les relations familiales dans la mythologie égyptienne sont parfois un peu complexes et il faut avouer qu’un petit guide introductif aurait été apprécié pour ceux qui la découvrent. Mais l’enchantement opère toutefois, avec une aventure et un humour à la hauteur. On se retrouve embringué dans une histoire de lutte contre le Mal qui n’est peut-être pas si évident à vaincre. Nos deux jeunes héros vont devoir apprendre à maîtriser les pouvoirs qui s’offrent à eux, et surtout tenir le coup face aux révélations.

Sadie et Carter sont tout deux très attachants, mais la force des personnages de Riordan est certainement de rendre les héros très secondaires parfois plus charismatiques que ceux en tête. Pour ceux qui n’y connaissent rien en mythologie égyptienne, n’ayez crainte, vous ne serez point perdus. L’auteur prend son temps pour expliquer les enjeux et le rôle de chacun dans l’intrigue, et il le fait bien : l’Egypte aura beaucoup moins de secrets pour vous après la lecture de la pyramide rouge.

La magie est bien plus prépondérante dans cette série : il existe celle des hiéroglyphes, très puissante, qui permet d’agir sur l’environnement quand on sait les maîtriser. Il y a également la magie de divination, très rare et peu expliquée. On découvre également les ouchebti, des figurines magiques faites de cire ou d’argile qui s’animent si l’on procède correctement, leur magie est peu expliquée, mais elle donne envie d’en savoir plus…

Autre petite chose sympathique, bien que très brève (elle tient en une seule phrase au début du roman), il y a un petit clin d’œil fait à la série Percy Jackson quand nos héros se retrouvent à Manhattan. Espérons qu’il y aura d’autres crossovers plus développés par la suite, c’est une idée qui pourrait être exploitée.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette nouvelle série et de rester dans les sentiers battus de Percy Jackson. On y retrouve le schéma qui a fait le succès de la précédente série : héros ayant une affiliation avec les dieux, une prophétie, un ennemi à contrecarrer par tous les moyens. On aurait apprécié un peu plus de prise de risque et d’originalité au niveau de l’intrigue et de son déroulement.

Malgré tout, on est sous le charme des personnages, de leur humour mordant, de ces nouvelles légendes que l’on découvre, de cette magie égyptienne fort bien pensée.

La pyramide rouge est donc un très bon roman jeunesse malgré quelques petites longueurs. On se replonge avec un immense plaisir dans le monde riche et créatif de Rick Riordan qui a réussi à renouveler avec de bonnes idées son concept de dieux mythologiques dans un monde contemporain.

La suite des Chroniques de Kane dans le second tome, prévu pour 2012 : Le trône de feu. Et saluons au passage la très belle couverture signée John Rocco.

8/10

Memories, la nouvelle exposition de Benjamin Lacombe

Exposition Memories Lacombe

Du 13 décembre au 14 janvier à la galerie Daniel Maghen, vous pourrez retrouver plus d’une vingtaine d’illustrations réalisée spécialement pour l’exposition Memories, mais aussi une cinquantaine d’autres (esquisses et illustrations) issues de ses derniers livres en date : Notre-Dame de Paris, Les contes macabres, Rossignol, etc…

Il y aura également 5 poupées réalisée en collaboration avec Julien Martinez (créateur de poupées contemporaines) dont l’univers se mêle merveilleusement bien à celui de Lacombe.

Il s’agit de la première exposition thématique de Benjamin Lacombe, qui est aussi plus personnelle. En effet, les oeuvres représentées sont la matérialisation de ce qui a influencé artistiquement l’illustrateur français depuis de longues années, on en saura donc beaucoup plus sur lui après cette exposition aux allures de rappel à une mémoire oubliée.

A l’occasion de cette exposition sera également réalisé un magnifique catalogue à tirage très limité reprenant intégralement les oeuvres exposées. Le livre, toilé et brodé sera lui-même dans un coffret brodé. Papiers aux différentes textures, livres numérotés ce catalogue sera à la fois très intime et précieux à la fois.

La galerie se situe au Metro St Michel, au 47 Quai des Grands Augustins, à Paris.

La semaine prochaine, des photos de cette exposition qui s’annonce pour le moins magnifique !

Lien : Blog de Benjamin Lacombe : Décousu

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