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Chronique : Le pacte des vierges

Le pacte des viergesLa version romancée d’un fait divers qui a fait grand bruit aux États-Unis

Actuellement journaliste politique au Monde, Vanessa Schneider est une auteure française qui a maintenant quatre romans à son actif, tous parus aux éditions Stock.

Le dernier en date est le pacte des vierges, sorti à la rentrée littéraire 2011. Il nous conte l’histoire de 17 adolescentes qui ont décidé de tomber enceintes en même temps. Ce récit à quatre voix, est tiré d’un fait divers qui a également inspiré le cinéma français : l’adaptation sort le 14 décembre 2011 et s’appelle 17 filles.

Gloucester, une petite ville tranquille du Massachusetts

C’est ici que vivent les jeunes filles dont la vie va être bouleversée par un pacte qu’elles ont fait entre elles : tomber enceintes en même temps et élever ensemble dans une grande maison les enfants qui découleront de ce pacte. Mais évidemment, la vraie vie n’est pas aussi simple, est c’est un vrai déferlement qui va tomber sur la petite ville après la découverte de ce mystérieux et incompréhensible pacte entre les adolescentes.

Certaines voient leur parents les renier, d’autres sont chouchoutées jusqu’à l’adoration, d’autres encore (la majorité) voient leur parents complètement paumés, se demandant ce qu’ils ont raté dans l’éducation de leur fille. Mais toutes les strates sociales sont touchées par ces grossesses : des familles sans histoires, catholiques, noires-américaines ou encore au passé douloureux.

Les jeunes filles sont très sollicitées par les médias et se refusent à tout commentaire, mais acceptent de se confier à Vanessa Schneider, qu’elles trouvent inoffensive bien qu’un peu curieuse (les a-t-elle réellement rencontrées ? on ne sait pas).

C’est ainsi que Lana, Kylie, Sue et Cindy se livrent à elle et aux lecteurs sur leur envies, leur aspirations, et leur ressenti sur ces grossesses collectives à un âge aussi jeune.

Une écriture crue et très intime nous plonge immédiatement dans ce roman au sujet pour le moins polémique.

Des faits,  mais peu d’explications

Malgré une histoire très intéressante, le pacte des vierges possède un gros défaut : une absence totale d’explications. On ne peut qu’essayer de comprendre les motivations de ces 17 adolescentes mais sans grandes certitudes.

On sait qu’elles avaient l’utopie d’élever toutes ensembles leurs bébés pour en faire de « bonnes personnes », qu’elles souhaitaient créer une sorte de société dans la société. Mais très vite, ce rêve se brise et chacune s’enferme dans sa propre grossesse avec sa propre famille, quand il leur en reste une.

La jeune Lana passe pour la commanditaire de cette folie, voire même pour celle qui a « forcé » les autres jeunes filles à la suivre et à quitter le fameux « droit chemin ». Son témoignage plein d’espoir et de rage explique en partie ses motivations, mais les récits des trois autres jeunes filles sont plus réservés. Ou s’arrête la réalité ? ou commence la fiction ? Au lecteur démêler ces témoignages et de se faire son propre avis sur la question.

C’est donc une lecture magnifique et terrible d’un point de vue social, mais un texte très frustrant du point de vue de sa conclusion qui ne parle que très peu de l’après accouchement et du retour à la vraie vie pour ces jeunes filles.

Il aurait été intéressant d’avoir un témoignage plus axé sur l’après et sur la façon dont elles assument leur enfants nés, c’est dommage.

Un livre intéressant donc, mais qui n’effleure que la surface d’un sujet de société hautement d’actualité. C’est dommage, d’autant que l’écriture de Vannessa Schneider sait impliquer son lecteur en le prenant par les sentiments.

Chronique : Le dernier hiver

Le dernier hiverUn roman post-apocalyptique grandiose

 Jean-Luc Marcastel est un auteur français de romans fantastiques. Avant d’être auteur, il était professeur d’histoire.

 Il s’est fait connaître grâce à sa première série : Louis le Galoup, publiée il y a quelques années aux éditions Nouvel Angle. Il est aujourd’hui publié chez Black Moon (il est très rare qu’un auteur français soit publié par cette maison d’édition) pour le dernier hiver, un roman apocalyptique qui nous rappelle les valeurs qui font de nous des humains : la droiture d’esprit, la bonté, l’amour. Des sentiments qui tendent à s’oublier dans les situations extrêmes créés par l’auteur. Originaire d’Aurillac, les intrigues de ses romans se déroulent souvent dans ses alentours.

Quand le soleil disparaît…

Pour une mystérieuse raison, le soleil est masqué par une couche de poussière qui englobe la Terre. Les rayons du soleil n’atteigne plus la surface, il n’y a plus de chaleur, la pénombre s’installe, la neige arrive et reste.

Mais chose encore plus préoccupante s’il est possible : les pins se sont transformés en une sorte de végétal carnivore qui absorbe le sang de ses victimes qui ont le malheur de s’en approcher trop près. Cette nouvelle espèce de pin est devenue une véritable pandémie et a recouvert presque la totalité de la surface de la Terre. Seules les villes survivent tant bien que mal en coupant tout les jours les pins qui gagnent inexorablement du terrain.

Dans ce nouveau monde de cauchemar où la cruauté devient plus aisée que la bonté, la donne a changé et les inégalités se creusent. A Aurillac se trouve Johan, qui par amour va décider de combattre ces pins-vampires pour rallier une autre ville, à plusieurs jours de voyage afin de revoir celle qu’il aime par-dessus-tout.

Pour cette entreprise risquée, son frère et son meilleur ami décident de tout quitter pour l’aider à atteindre son rêve, qui va vite se transformer en cauchemar post-apocalyptique.

Une histoire captivante à glacer les sangs

Le dernier hiver est un très bon roman est un très bon roman pour ados. L’intrigue démarre au quart de tour, et cette idée de pins vivants et mouvants qui tuent pour s’étendre est très bien pensée.

Mais outre ce côté fantastique, c’est la partie psychologique et introspective qui prend de l’ampleur au fil des pages. Plus qu’un voyage à travers les pins et le Mal, c’est aussi une lutte contre leur propres peurs et instincts de survie qu’ils vont devoir combattre.

Il faut bien l’avouer, Jean-Luc Marcastel entretien de très belles histoires d’amour avec ses personnages, qu’il travaille avec beaucoup de réalisme, en particulier les femmes.

Comme vous pourrez le constater, dans son œuvre ces dernières sont souvent fortes, indépendantes mais aussi très fragiles. Mais jamais elles ne sont infantilisées. On en a l’exemple parfait avec le personnage de Fanie : attachante et toute en beauté aussi bien sur le plan physique qu’humain.

En ce qui concerne l’écriture, on se retrouve très vite charmé par cette plume digne des anciens récits épiques. Tout en scènes grandioses et majestueuses, cette lecture ne vous laissera pas indemne.

Le seul léger bémol que l’on pourrait avancer est celui des descriptions, en particulier celles qui concernent Fanie, où l’on retrouve souvent les mêmes phrases pour la décrire, faisant tomber le lecteur dans du déjà-lu.

Pour conclure sur cet ouvrage, Le dernier hiver doit être lu et ce pour une foule de raisons. Pour son univers fouillé, son réalisme dans l’horreur, mais également pour les valeurs qu’il transmet. A conseiller sans hésitation dès l’âge de quatorze ans.

9/10

Chronique : Tom Patate – Tome 1 – La société secrète des Granmanitous

tom patate - tome 1Une fantasy animalière pour la jeunesse aux allures de retour aux sources… très belle découverte.

Sorti en septembre 2010 aux éditions pour la jeunesse Graine 2, Tom Patate est une trilogie pour la jeunesse qui séduira les jeunes lecteurs dès l’âge de 9 ans. L’histoire Tom Patate, qui est sa première œuvre, est le fruit de très longues années d’idées qui trottèrent dans la tête d’Emmanuelle Maisonneuve (plus de neuf ans). Mais avant d’être un livre, c’est un récit oral dont elle avait conté le début à ses enfants avant qu’elle n’en fasse trois romans, dont l’écriture lui pris trois années.

L’illustrateur François Gomez a déjà été édite plusieurs fois, il réalise notamment les dessins des bandes-dessinées Terres de Sienn, et des Contes du Korrigan.

Dans un jardin comme les autres… ou presque

Tout commence dans le jardin, où vivent toutes sortent d’animaux ; taupes, musaraignes, vers de terre, hérissons… mais le calme équilibre du jardin va être perturbé par une étrange créature… ou plutôt un étrange humain minuscule sorti d’une patate. Il ne se souvient de rien, ni d’où il vient ni qui il est. Mistigrise la souris, qui est la première à le rencontrer décide alors de le nommer Tom Patate.

Ce premier tome est l’intégration de Tom Patate dans le monde du jardin. Il découvre comment survivre aux prédateurs, s’abriter, trouver un foyer, subvenir à ses besoins… et va vivre de nombreuses aventures avec les six fils de Mistigrise : Têtaclac, Têtedelar, Têtedebois, Têtenlair, Têtedemule, et Têtapou.

Enfin, vous en saurez un petit peu plus sur la fameuse Société secrète des Granmanitous…

Un livre qui nous fait retomber en enfance

Tom Patate fait partie de ces livres qui savent faire voyager son lecteur, qu’il soit un enfant ou un adulte. On se plonge avec un immense plaisir dans l’univers fascinant du jardin avec ses nombreux personnages attachants, même le père Lagronle le hérisson saura attirer votre sympathie. Aventures, bêtises de petites bêtes et quête pour découvrir ses origines, Tom Patate saura vous tenir en haleine.

Les illustrations et le format du livre contribuent à rendre l’ouvrage « exceptionnel ». Les dessins de François Gomes font merveille et complètent à la perfection l’image, et même, la sublime. Toujours en noir et blanc, entre le dessin naturaliste et le croquis, les planches sont magnifiques.

Enfin, le format du livre est lui aussi très travaillé par l’éditeur, qui n’a rien laissé au hasard. Ouvrage relié, papier de qualité et légèrement jauni on a vraiment la sensation d’avoir un objet de qualité entre les mains, pari réussi.

A la fois clin d’œil aux contes de notre enfance (Tom Pouce), mais aussi à des ouvrages classiques (on ne peux s’empêcher de penser aux Chapardeurs de l’anglaise Mary Norton ou encore aux premiers roman pour la jeunesse qui ont faits la fantasy animalière, comme Beatrix Potter) Tom Patate nous offre un beau renouvellement d’un genre quelque peu oublié maintenant.

En conclusion, Tom Patate est un très bel ouvrage à faire découvrir à ceux qui ont envie de rêver sans partir trop loin de chez eux (on reste dans le jardin, c’est promis). Les animaux du jardin n’auront plus de secrets pour vous. Affaire à suivre dans le second tome de la série : Tome Patate – Tome 2 – Le pays caché d’Alba Spina.

9/10

Chronique : Vampire Kisses – Tome 1

Vampire Kisses 001Une histoire de vampires qui laisse un peu sur sa faim…

 Vampire Kisses est une série de romans publiée aux éditions Castelmore, trois tomes sont pour le moment sortis en France, mais la série en compte déjà huit outre-Atlantique. Son auteur, Ellen Schreiber, était actrice avant de devenir écrivain, elle est même passée par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres.

Le succès de Vampire Kisses a été tel qu’elle s’est vue proposée une adaptation de ses romans en manga, ils sont disponibles en France aux éditions Soleil. Outre cette série vampirique, elle a également écrit une saga prénommé Once in a full moon, qui traite de loups-garous, mais qui n’a pas encore vu le jour en France.

Dullsville, capitale de la tranquillité…et de l’ennui.

Il ne se passe jamais rien à Dullsville. Absolument rien. Alors quand une nouvelle famille s’installe dans le manoir abandonné depuis des années, autant dire que ça fait beaucoup parler les curieux habitants. Surtout que cette famille a des allures quelque peu étranges… ils ne sortent quasiment jamais, et le peu que l’on sait d’eux fait froid dans le dos.

Et c’est à Dussville également que vit Raven, une adolescente qui s’habille dans le plus pur style gothique, ce qui n’est pas pour plaire franchement à ses parents. Et au lycée, son style fait d’elle une cible toute désignée aux moqueries, mais son esprit cynique et sa répartie cinglante ont tôt fait de faire reculer ses détracteurs, sauf les plus tenaces…

Alors quand Raven apprend qu’une nouvelle famille s’installe et que l’un des fils, Alexander Sterling a l’air d’avoir le même style qu’elle, elle décide d’aller faire un tour au manoir histoire de se renseigner et d’apaiser sa soif de curiosité. Et la rencontre risque d’être surprenante…

Une histoire qui fonctionne bien, mais dont le schéma est très classique.

Le reproche que l’on pourrait faire à ce premier tome est de rester dans les sentiers battus. Le personnage de Raven est très stéréotypé, et on tombe vraiment sur une adolescente gothique « de base » sans grande personnalité. De plus, sa fascination pour les vampires (pas toujours très saine) est vraiment excessive, la rendant vraiment très fleur bleue, pour ne pas dire naïve. Le personnage d’Alexander est lui beaucoup plus difficile à cerner, la preuve c’est que l’on ne sait pratiquement rien de lui du début à la fin, et ce côté mystérieux n’est pas gênant, au contraire il apporte une certaine fascination de l’inconnu qui doit parfaitement fonctionner sur un lectorat adolescent.

C’est pourquoi malgré un schéma assez basique, on se laisse facilement embringué par l’histoire qui pique tout de même notre curiosité. On se retrouve avec les tourments cruciaux d’une adolescente : choix d’une robe pour le bal, ou encore le classique problème du premier rendez-vous. Cette ambiance feutrée et mystérieuse n’est pas pour déplaire, on retrouve la noblesse qui faisait les romans de vampire d’avant. Car il n’y a que peu d’action au final, mais beaucoup d’interrogations et de non-dits. En particulier sur la fin, qui est très bien faite.

C’est un peu à contre-courant qu’est Ellen Schreiber avec ses vampires, bien loin de l’action effrénée des romans de vampires qui font la tendance actuelle. Et c’est un petit retour aux sources assez plaisant.

Vampire Kisses est donc un roman sympathique mais pas génialissime. Il conviendra parfaitement à des adolescentes qui veulent s’essayer à la bit-lit. On a malgré tout envie de savoir ce qu’il va se passer dans les tomes suivants, étant donné la fin de ce premier tome, affaire à suivre.

6.5/10

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique BD : Horologiom – Tome 6 – Le ministère de la peur

Horologiom tome 06Une bd au récit futuriste et merveilleusement original d’une qualité certaine

 Sixième opus de la saga Horologiom paru en septembre dernier aux éditions Delcourt, Le ministère de la peur est un tome à part qui ne nécessite pas d’avoir lu les précédent pour comprendre et apprécier cet univers si particulier. Le scénario et le dessin sont signés par Fabrice Lebeau, la colorisation Florence Breton.

Cette suite apparaît après plus de dix ans d’absence dans le monde de la bd, et c’est un très beau retour. L’éditeur a d’ailleurs profité de le cette nouveauté pour rééditer les cinq autres ouvrages.

Dans le monde mécanique et parfait de la cité d’Horologiom

La cité d’Horologiom est hors du temps et vous un culte au « Grand Rouage ». Ainsi commence l’œuvre où en deux pages est expliquée aux néophytes et aux connaisseurs la façon dont fonctionne cet univers.

L’émotion n’a pas droit d’existence, et pour que chaque habitant soit le plus efficient possible dans le travail qui lui a été attribué, une clef lui a été implantée dans le crâne (comme les clef des jouets mécaniques) ; mais pour qu’il n’y ait pas de déviance dans ce monde parfait, chacun doit faire remonter régulièrement sa clef, pour cela il y a des « remonteurs ». Et plus la clef d’un individu a une rotation rapide, plus son rôle dans la hiérarchie d’Horologiom est élevé.

Mais malgré cette perfection et cette peur du dérèglement, certaines déviances n’ont pu être maîtrisées. Pendant la nuit, il y a eu un meurtre dans la ville, et c’est au major Meursy d’élucider les problèmes et les mystères qui vont en découler…

La recherche de perfection n’est-elle pas pire que ce contre quoi elle lutte ?

Cette bd futuriste nous montre tous les travers possibles d’une société qui devrait normalement être parfaite. La cité d’Horologiom est une véritable utopie, ou du moins s’y essaie avec plus ou moins de succès, mais c’est en creusant un peu que l’on se rend compte que la peinture si parfaite, s’écaille.

Les hommes, même mécanisés, sont faillibles et possèdent les mêmes faiblesses que ceux auxquels ils essayent de ne pas ressembler. Dans cette aventure en un tome, c’est une faille du système lui-même qui va le mettre en danger (on retrouve certains échos d’une nouvelle de Philip K. Dick ; Rapport Minoritaire). Et l’on s’immerge dans cette intrigue politique, policière et philosophique avec enthousiasme.

Horologiom tome insideUn dessin caractéristique à la hauteur d’un univers aussi singulier

Fabrice Lebault a la chance d’être aussi doué sur le plan scénaristique que graphique, nous offrant un ouvrage de qualité tout en beauté.

Les traits anguleux et stricts (parfois sévères et sans émotions) des personnages sont en accord parfait avec le régissement du monde d’Horologiom où tout est calculé pour être parfait, et où chacun à un rôle bien défini.

Les dessins sont foisonnants de petits détails, de particularités graphiques fort intéressantes. Tous les robots, téléphones, chaises, et autres objets du quotidien ont l’étrange spécificité d’être anthropomorphes. Chose amusante quand on voit que l’humain essaye à tout prix de  se rapprocher de la machine, comme s’il cherchait une symbiose avec cette dernière, mais ne l’aurais pas encore atteinte.

Pour conclure, cet ouvrage est parfait pour découvrir le monde fascinant et curieux d’Horologiom, car pour ma part, c’était ma première incursion. Ce dernier opus donne très envie de découvrir les précédents. A lire d’urgence, que l’on soit un amoureux de la bande-dessinée ou non.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les chroniques de Kane – Tome 1 – La pyramide rouge

Kane chronicles 01 - La pyramide rougeDe retour dans le monde urbain et mythologique de Rick Riordan.

Rick Riordan est un auteur américain mondialement connu depuis quelques années grâce à sa série Percy Jackson (5 tomes) qui se base sur la mythologie grecque tout en se déroulant à notre époque.

Publié aux éditions Albin Michel Wiz, La pyramide rouge est le premier tome des Chroniques de Kane, calquée sur le même principe et se déroulement également dans notre époque, la seule grosse différence étant que c’est aux dieux égyptiens que l’on à affaire et qu’il n’y a pas un héros, mais deux : Sadie, et Carter Kane.

Mythologie, option égyptologie

La vie n’est pas simple quand on est fils d’égyptologue, c’est en tout cas ce que vous dira le jeune Carter, quatorze ans, qui traverse le globe et vit avec son père depuis sa plus tendre enfance.

Mais la vie déjà très mouvementée de Carter va l’être encore plus lors du réveillon de Noël, la seule date de l’année où il peut voir sa sœur Sadie (12 ans), avec qui il s’entend plus que moyennement. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et la soirée de Noël va se conclure par une réunion de famille au British Muséum où leur père à décidé de faire exploser la Pierre de Rosette afin d’y libérer quelque chose… mais tout ne va pas se passer comme prévu, et ils vont devoir fuir très vite les étranges créatures qui sont à leur poursuite.

Un retour plaisant dans le monde de Rick Riordan

Après sa série à succès Percy Jackson, qui parlait des anciens dieux grecs et de leurs prophéties, nous passons au monde plus mystérieux et méconnu de l’Egypte ancienne. On y découvre les origines de la création du monde pour les égyptiens : Geb (la terre) et Nout (le ciel) ont eu pour enfants Osiris, Isis, Nephtys, Seth et Horus.

Jusque là tout va bien, mais les relations familiales dans la mythologie égyptienne sont parfois un peu complexes et il faut avouer qu’un petit guide introductif aurait été apprécié pour ceux qui la découvrent. Mais l’enchantement opère toutefois, avec une aventure et un humour à la hauteur. On se retrouve embringué dans une histoire de lutte contre le Mal qui n’est peut-être pas si évident à vaincre. Nos deux jeunes héros vont devoir apprendre à maîtriser les pouvoirs qui s’offrent à eux, et surtout tenir le coup face aux révélations.

Sadie et Carter sont tout deux très attachants, mais la force des personnages de Riordan est certainement de rendre les héros très secondaires parfois plus charismatiques que ceux en tête. Pour ceux qui n’y connaissent rien en mythologie égyptienne, n’ayez crainte, vous ne serez point perdus. L’auteur prend son temps pour expliquer les enjeux et le rôle de chacun dans l’intrigue, et il le fait bien : l’Egypte aura beaucoup moins de secrets pour vous après la lecture de la pyramide rouge.

La magie est bien plus prépondérante dans cette série : il existe celle des hiéroglyphes, très puissante, qui permet d’agir sur l’environnement quand on sait les maîtriser. Il y a également la magie de divination, très rare et peu expliquée. On découvre également les ouchebti, des figurines magiques faites de cire ou d’argile qui s’animent si l’on procède correctement, leur magie est peu expliquée, mais elle donne envie d’en savoir plus…

Autre petite chose sympathique, bien que très brève (elle tient en une seule phrase au début du roman), il y a un petit clin d’œil fait à la série Percy Jackson quand nos héros se retrouvent à Manhattan. Espérons qu’il y aura d’autres crossovers plus développés par la suite, c’est une idée qui pourrait être exploitée.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette nouvelle série et de rester dans les sentiers battus de Percy Jackson. On y retrouve le schéma qui a fait le succès de la précédente série : héros ayant une affiliation avec les dieux, une prophétie, un ennemi à contrecarrer par tous les moyens. On aurait apprécié un peu plus de prise de risque et d’originalité au niveau de l’intrigue et de son déroulement.

Malgré tout, on est sous le charme des personnages, de leur humour mordant, de ces nouvelles légendes que l’on découvre, de cette magie égyptienne fort bien pensée.

La pyramide rouge est donc un très bon roman jeunesse malgré quelques petites longueurs. On se replonge avec un immense plaisir dans le monde riche et créatif de Rick Riordan qui a réussi à renouveler avec de bonnes idées son concept de dieux mythologiques dans un monde contemporain.

La suite des Chroniques de Kane dans le second tome, prévu pour 2012 : Le trône de feu. Et saluons au passage la très belle couverture signée John Rocco.

8/10

Memories, la nouvelle exposition de Benjamin Lacombe

Exposition Memories Lacombe

Du 13 décembre au 14 janvier à la galerie Daniel Maghen, vous pourrez retrouver plus d’une vingtaine d’illustrations réalisée spécialement pour l’exposition Memories, mais aussi une cinquantaine d’autres (esquisses et illustrations) issues de ses derniers livres en date : Notre-Dame de Paris, Les contes macabres, Rossignol, etc…

Il y aura également 5 poupées réalisée en collaboration avec Julien Martinez (créateur de poupées contemporaines) dont l’univers se mêle merveilleusement bien à celui de Lacombe.

Il s’agit de la première exposition thématique de Benjamin Lacombe, qui est aussi plus personnelle. En effet, les oeuvres représentées sont la matérialisation de ce qui a influencé artistiquement l’illustrateur français depuis de longues années, on en saura donc beaucoup plus sur lui après cette exposition aux allures de rappel à une mémoire oubliée.

A l’occasion de cette exposition sera également réalisé un magnifique catalogue à tirage très limité reprenant intégralement les oeuvres exposées. Le livre, toilé et brodé sera lui-même dans un coffret brodé. Papiers aux différentes textures, livres numérotés ce catalogue sera à la fois très intime et précieux à la fois.

La galerie se situe au Metro St Michel, au 47 Quai des Grands Augustins, à Paris.

La semaine prochaine, des photos de cette exposition qui s’annonce pour le moins magnifique !

Lien : Blog de Benjamin Lacombe : Décousu

poupée amants papillons

Chronique : Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables

Le haut-lieuUn recueil à la qualité certaine mais parfois inégale 

Serge Lehman, de son vrai nom Pascal Fréjean est actuellement critique au Monde des Livres et a écrit bon nombre de romans de science-fiction. Parmi ses oeuvres remarquables, il a notamment coécrit avec Fabrice Colin La Brigade Chimérique qui fut un beau succès et qui a même été adapté en jeu de rôle. Il a également remporté le Grand Prix de l’imaginaire et le Prix Rosny aîné pour son roman F.A.U.S.T. maintenant épuisé.

Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables est un recueil de nouvelles de mêlant science-fiction et fantastique, il a été publié aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre en 2008 avant de paraître il y a quelques mois en poche aux éditions Folio SF. Il est doté d’une préface signée Xavier Mauméjean qui a l’avantage d’expliquer certains points obscurs des nouvelles si l’on passe à côté.

Un recueil de nouvelles de qualités inégales

L’ouvrage débute par la nouvelle qui a donné son nom à l’anthologie : Le Haut-Lieu, qui se trouve être, selon moi, la meilleure de toutes. On se retrouve dans un huis-clos avec un artiste américain richissime et une agente immobilière qui tente de lui vendre un magnifique appartement en plein Paris : une affaire en or. Mais la visite, d’abord normale, va vite tourner à l’angoisse. Il semblerait que les pièce de l’appartement disparaissent une à une sans aucune explication plausible et réaliste.

L’écriture de cette nouvelle fait beaucoup penser à une mise en scène théâtrale. La façon dont Serge Lehman présente et développe ses personnages, mais aussi la description faite du décor contribuent à cette impression. A la fois énigmatique, pernicieuse et très noble, on se laisse hypnotiser par le charme dangereux de cet appartement parisien voulant « capturer » ses visiteurs.

Les autres nouvelles proposées ensuite sont beaucoup plus confuses et difficiles à appréhender pour le lecteur. Comme la nouvelle Le gouffre au chimère nous raconte l’histoire d’un homme recevant un colis qu’il ne doit absolument pas ouvrir. Cet homme a en fait été repéré par un service spécial français qui traque les « réifications », un phénomène qui touche les êtres étant à deux doigts de faire une grande découverte. Le but de ce service étant de permettre audits individus de réussir à matérialiser leur idée ou invention, sensée changer nombre de destins. Même si on comprend l’objet de la nouvelle, son développement est toutefois assez brouillon, tout comme la nouvelle Superscience.

La seconde nouvelle de qualité du recueil est selon moi la très courte et incisive La chasse aux ombres molles qui apporte une réflexion sur le statut des grandes entreprises. Et Serge Lehman va plus loin encore dans le malaise en remettant en question leur existence même, mais aussi leur utilité dans la société. Une invitation à la réflexion dans notre monde où l’Entreprise, la grande institution toute-puissante se dévore elle-même jusqu’à la suppression de sa propre raison d’être.

Il y a également Origami : l’histoire d’un journaliste qui se retrouve à intégrer pour une semaine une mystérieuse organisation. Son but : faire assimiler une vérité scientifique absolument effarante que peu d’initiés connaissent, cette dernière va changer sa vision de la vie et de l’univers. Très sympathique, à l’ambiance feutrée et glaçante.

La régulation de Richard Mars est une nouvelle assez sympathique, bien qu’un peu floue, qui traite du sujet de l’immortalité et du bon usage des corps d’emprunt. Richard Mars est un pauvre que tout abandonne, sa femme l’a quitté, sa vie est plate, jusqu’au jour où il rencontre une entité qui lui donne un pouvoir infini… mais que va-t-il en faire ?

Au final, ce recueil recèle quelques belles petites surprises qui s’équilibrent finalement avec les autres nouvelles d’une qualité plus faible, et mérite donc d’être découvert. Le Haut-Lieu est vraiment un incontournable, tout comme deux ou trois autres courts récits. C’est en tout cas une belle manière de faire une première incursion dans le monde étrange et feutré de Lehman dont l’écriture charme, séduit et subjugue. On ne peux en ressortir indemne.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

6.5/10

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Chronique : Le joueur de cartes

Le joueur de cartes

Un livre surréaliste où l’on croise avec plaisir nombre d’œuvres de notre enfance…

Premier roman de Daniel Henocq publié en février 2011 aux éditions Volpilière dans la collection d’un monde à l’autre (collection dédié aux lectures de l’imaginaire), qu’il inaugure. Le joueur de cartes nous conte l’histoire d’une jeune fille un peu trop curieuse prénommée Sophie. Son roman n’est pas sans faire penser à Alice au pays des merveilles et à d’autres œuvres qui ont posés les bases de la littérature fantastique.

Un étrange mal touche un navire…

Edimbourg, en Ecosse, durant l’hiver 1899, à quelques heures du passage vers le nouveau siècle. Un bateau inconnu s’approche des côtes et a hissé le pavillon jaune, signe d’une maladie grave à bord.

C’est alors que Mr Doyle, le fameux écrivain et créateur du personnage de Sherlock Holmes est appelé, car il semblerait que l’équipage du navire ait été décimé par un étrange mal… ce dernier accepte, mais à la condition expresse d’être accompagné par Mr McLaughlin, le père de la jeune Sophie.

La jeune fille ne peu les suivre, mais elle va tout faire pour découvrir ce qu’ils ont trouvé sur ce bateau et aller au devant de bien des dangers à cause de sa curiosité dévorante…

Tombée par « L’Escalier-qui-fuit-sous-les-pas »

Sophie est bien loin de se douter qu’elle va passer de la vile d’Edimbourg à un lieu tout à fait inconnu et inexplicable. Cet endroit est tellement étrange qu’elle-même le baptisera « Nowhereland ». Elle y est d’ailleurs entrée comme une sorte de nouvelle Alice au pays des merveilles, en tombant encore et encore jusqu’à arriver dans un monde complètement illogique et fou où les animaux parlent et ont toujours le dernier mot.

Mais le joueur de cartes est bien loi de n’être qu’un ouvrage qui s’inspire ouvertement de l’œuvre de Carroll, c’est en fait bien plus que cela. Bien entendu on retrouve les classiques animaux anthropomorphes et le côté déjanté et sans queue ni tête de l’œuvre originale, mais une grande partie du roman est une vraie création de la part de l’auteur qui laisse aussi flotter quelques échos du Magicien d’Oz, en particulier à la fin du roman.

Daniel Henocq nous entraîne dans son propre monde, peuplé de nains bavards et joyeux amoureux de bière, de sorcières ayant perdu la mémoire et de hiboux présomptueux qui pensent avoir réponse à tout. On ne peut que se plaire dans ce monde à la fois si familier et nouveau.

Une écriture fluide et plaisante

Dialogues sans queue ni tête mais qui possèdent en fait un réel sens, rencontres étranges en tout genre, vous ne serez pas au bout de vos surprises avec cet ouvrage. On appréciera surtout les bons jeux de mots et autres traits d’esprits qui sont la caractéristique principale de l’œuvre.

Pour les amoureux de l’Angleterre en général et de la période du 19ème siècle en particulier, la plume de Daniel Henocq leur plaira certainement. Le style est très recherché et l’ouvrage est très bien écrit, peut-être même trop si on souhaite le faire lire à un enfant ? Reste à savoir pour quelle tranche d’âge est destiné cet ouvrage, je trouve qu’il conviendra parfaitement à des adultes ayant envie d’un peu de fantaisie dans leurs lectures et qu’il sera adapté au niveau du vocabulaire à des jeunes dès l’âge de 13-14 ans.

En sommes, le joueur de carte est une très belle façon de découvrir un auteur ET un éditeur. A offrir et à lire pour se faire plaisir et quitter notre monde parfois absurde pour un autre qui ne l’est peut-être pas tant que ça…

7/10

Chronique Manga : Full Moon – tome 2

Full Moon 02Un second opus qui ne convainc toujours pas…

Deuxième tome de la série Full Moon parue chez Kazé dans la collection Shônen en août dernier, nous retrouvons les sœurs Mei ainsi que Sleep Gelotte pour de nouvelles missions et découvertes dans le monde obscur de l’exorcisme et de ses démons.

A la recherche d’une mystérieuse organisation

Nous retrouvons ici tous les personnages du premier tome, plus un nouveau un peu particulier, car il s’agit d’un démon qui a gardé sa conscience humaine : Orda. Quasiment immortel, ce dernier ne vit plus que pour retrouver l’obscure confrérie qui l’a transformé sciemment en monstre… et fait maintenant équipe avec la jeune Sleep Gelotte.

Quand aux sœurs Mei, elles poursuivent leurs pérégrinations de villages en villages avec plus ou moins de succès, jusqu’à ce qu’elles fassent la rencontre d’une étrange petite fille qui a le pouvoir de faire parler les peluches…

Toujours pas d’engouement pour la série

Les chapitres se suivent et se ressemblent, chaque équipée croisant un démon ou un cas un peu particulier et mystérieux, le résolvant et s’en allant vers une autre bourgade. La trame de la série semble être pour le moment la recherche par Orda des individus qui sont à l’origine de ses souffrances, et qui transforment régulièrement des innocents en démons ou autres créatures des ténèbres dans un but inconnu.

On retrouve les mêmes schémas de construction que dans le premier tome sans grande évolution de l’histoire. Pas de nouvelles informations, peu d’action, le tout donnant un manga assez plat et sans saveurs.

Il est vrai qu’il y a eu beaucoup de sorties de mangas dans la veine gothique et baroque, tels D. Gray-Man, Black Butler ou encore Soul Eater qui ont rencontrés un succès certain. La série Full Moon fait partie des héritiers de ce succès, mais sans la qualité des œuvres dont elle s’est inspirée.

En conclusion, ce second tome est d’un niveau équivalent au précédent : des personnages sans grand charisme, une histoire qui ne se suffit pas à elle-même. Full Moon aura bien du mal à séduire les lecteurs pour le moment, trop de déjà-vu et peu de rebondissements.

En conclusion Full Moon est une série qui donne pour le moment une impression plus que moyenne et qui ne laisse pas de souvenir impérissable…

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TRANCHE d´ÂGE :