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Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 2 – La prisonnière

La balade de Yaya 02L’aventure de nos deux héros à Shangaï continue, pour le meilleur…et pour le pire…

Second tome de la série pour la jeunesse écrite par un scénariste français (Jean-Marie Omont) et dessinée par un artiste chinois (Golo Zhao), la balade de Yaya se poursuit là où nous avions laissés nos deux jeunes protagonistes, bien mal en point…

Prisonniers d’un exploiteur d’enfants…

Yaya a été faire prisonnière par le même exploiteur d’enfant qui tenait déjà Tuduo sous son joug. L’homme vil et cupide ne voit que des côtés positifs à la guerre… c’est l’occasion pour lui de « recruter » de nouveaux enfants perdus comme Yaya.
Mais le jeune duo n’a pas dit son dernier mot et va tout tenter pour retrouver les parents de Yaya, le dernier espoir pour la jeune fille pour retrouver sa vie d’avant et la seule échappatoire de Tuduo pour échapper à sa terrible situation…

La suite des aventures de Yaya et Tuduo

Encore une fois, ont se laisse totalement prendre par l’intrigue simple mais accaparante de la série. De malchances en mésaventures, les deux enfants n’ont pas fini de lutter pour accomplir leur quête.
Cette seconde partie se déroule toujours dans la ville de Shangaï, lieu où se trouve la maison de Yaya. On y découvre une ville remplie à la fois d’injustices criantes et de bonté.
Dans cette série, le côté humain passe avant tout. On y découvre aussi bien l’homme opportuniste que l’être qui donne sans rien attendre en retour. Et chaque nouvelle rencontre que font les enfants fait craindre pour leur sécurité, ne sachant jamais s’ils sont tombés sur une bonne personne ou non… en somme, une illustration très juste de la vie.

Notons tout de même la très légère pointe de fantastique que possède cette série : Yaya sait parler avec les animaux. Ce pouvoir étrange se révèlera fortement utile dans certaines situations périlleuses.

Enfin il convient de parler du graphisme de l’ouvrage. Le trait de Golo Zhao est toujours aussi réussi. Rendant ses personnages vivants, attachants.
Toujours aussi bien travaillées, les couleurs sont vivantes, éclatantes. Tantôt tristes et lugubres, tantôt lumineuses et pétillantes, les teintes qui dominent les différentes parties de l’ouvrage sont un magnifique reflet de l’histoire elle-même.

Ludique, intelligente, pétillante, ce second opus confirme ce que l’on pressentait déjà dans le premier tome… Yaya est une petite perle ! Prochaine chronique avec le troisième tome de la balade de Yaya aux éditions Fei : Le cirque.

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 1 – La fugue

La balade de Yaya 01Le début d’une très belle épopée

Publié aux éditions Fei en janvier 2011, La balade de Yaya est une petite série pour la jeunesse qui nous conte l’histoire de la petite et capricieuse Yaya et du jeune Tuduo. Tous deux vont devoir fuir la ville de Shangaï à cause de la guerre sino-japonaise qui sévit.

Le scénario est signé par Jean-Marie Omont, un français ; tandis que le dessin est réalisé par Golo Zhao, un chinois. Ils travaillent majoritairement par le biais d’internet et ne se sont en fait vus que très rarement. Quoi qu’il en soit, ce travail à distance est très bien réussi et nous plonge dans l’ambiance si particulière de la Chine du XXème siècle.
La série est prévue en 9 tomes, et un projet d’adaptation en dessin-animé (le graphisme s’y prête beaucoup) est également en cours.

Chine, Shangaï, 1937

Dans le quartier français de Shangaï vivent Yaya et sa famille. Ils se préparent à quitter la ville pour fuir l’invasion Japonaise. Mais la jeune petite Yaya n’a aucune idée des problèmes que la guerre engendre, tout ce qu’elle voit, c’est son concours de piano qui a lieu demain au Conservatoire. Elle ne veut le rater sous aucun prétexte, se préparant depuis des mois, son rêve le plus cher étant d’être une grande pianiste.

Ainsi, toute la famille de Yaya se prépare au départ pour Hong-Kong. Le contexte étant d’autant plus difficile que la maman de Yaya attend un petit frère.
Mais durant le matin du départ, Yaya décide passer outre l’autorité de ses parents et de partir toute seule à son concours de piano. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était les bombardements et la destruction du Conservatoire… ainsi commencent les aventures et la balade de Yaya.

Une histoire séduisante et originale à une période méconnue

Cette bande-dessinée pour la jeunesse possède de nombreux points intéressants à explorer avec des enfants dès l’âge de 8-9 ans.
Premièrement, le thème de la guerre, rarement utilisé pour cette cible d’âge et qui apporte une nouvelle vision de la vie aux enfants, le tout sous un angle simple, ludique, très loin d’être sinistre. On y découvre ainsi la guerre sino-japonaise et ses influences sur le peuple chinois.
Ce choix de sujet ne doit freiner en rien les parents qui pourraient êtres sceptiques quand à parler de la guerre à leur enfants ; il ne faut pas oublier que nombres d’œuvres incontournables de la jeunesse traitent elles aussi de sujets difficiles : Sans famille d’Hector Malot (orphelin, pauvreté), Une petite princesse de Burnett (pauvreté, mauvais traitements) et une foule d’autres encore.

Outre le côté historique et un brin éducatif, la balade de Yaya a le mérite d’être une aventure effrénée qui permet au jeune lecteur de vite se plonger dans l’intrigue. Pas de temps mort, on saute de péripéties en péripéties avec Yaya pour le meilleur et pour le pire…

Enfin, le graphisme de cette bd est tout a fait charmant, un brin innocent (paradoxalement à la thématique de la guerre). On ne peut s’empêcher de songer à la patte de Miyazaki en voyant le visage rond et poupin des jeunes héros de l’histoire.

Pour conclure, ce premier tome introductif nous permet de découvrir un monde très réaliste, empli à la fois de bonté pure et de cruauté. Parfait pour faire découvrir d’autres horizons aux jeunes enfants tout en restant proche de notre histoire mondiale et humaine.
Chroniques à suivre pour les tomes suivants.

9/10

Chronique artbook : Noche – D. Gray-man illustrations

Noche - D Gray manUn très beau recueil de planches sur la série éponyme

Paru à la fin du mois de novembre, voici Noche : un très beau-livre d’illustrations du manga D. Gray-man créé par la japonaise Katsura Hoshino. Cet artbook paru aux éditions Glénat, nous offre ici de très belles planches d’illustrations en couleur et quelques petits plus en fin du volume…

Un beau-livre pour les fans de la série

Autant le dire tout de suite, cet ouvrage est réservé à des lecteurs déjà connaisseurs de la série et qui souhaitent avoir un complément aux mangas déjà parus.

Vous y trouverez de très nombreuses et magnifiques illustrations en couleur, la plupart étant tirées des couvertures du magazine Shonen Jump (hebdomadaire japonais permettant à de jeunes auteurs de manga de faire leur débuts sur la scène éditoriale, de nombreux best-seller ont étés lancés par ce magazine comme par exemple Dragon Ball).

Outre les couvertures de mangas et de magazines, vous trouverez également des illustrations complètement inédites. La grande majorité des dessins sont faits à la main, mais certains ont étés créés par ordinateur, ce qui donne un effet très différent de d’habitude mais qui reste très intéressant.
Il y a aussi quelques dessins réalisés en collaboration avec des clins d’œil notamment à Naruto, ou encore One Piece.

A la fin de l’ouvrage (qui se lit de droite à gauche, comme un manga) vous trouverez l’avis de Katsura Hoshiro sur chacune de ses illustrations. Elle y explique la technique qu’elle a employé, les feutres qu’elle a utilisé, son état d’esprit lors de la réalisation, ou encore à quelle occasion elle a été faite et son ressenti post-réalisation.

Enfin, une interview de Katsura Hoshino faisant plusieurs pages nous est offerte. On en apprend un peu plus sur cette mangaka passionnée issue du monde de l’animation.
Elle est interviewée par l’une de ses idoles et référence : Osamu Akimoto, le père du célèbre manga Kochikame dont le héros à la caractéristique de posséder de très gros sourcils (série maintenant ancienne et moins connue du jeune public, mais qui est toujours publiée actuellement dans Shonen Jump, plus de trente années après ses débuts).

Cet échange entre la « novice » et le maître nous permet d’entrer dans l’intimité et les secrets de fabrication de ces mangas qui passionnent autant. On ne comprend pas toujours comment la magie opère, et encore moins comment elle est créée, mais cette rencontre nous permet de toucher du doigt la pensée de cette jeune japonaise (elle a seulement 31 ans, et rencontre un immense succès depuis plus de 5 ans déjà).
D’interview, on passe à un dialogue qui en dit long sur la fascination qu’on les deux auteurs l’un pour l’autre. La personne simple et réservée de Katsura Hoshino n’aura pas fini de fasciner à la fin de cet échange pour le moins instructif.

En somme Noche est un très bel ouvrage tout indiqué pour un passionné de la série, à obtenir d’urgence ! Chronique réalisée pour le site ActuSF

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Precious (Push)

Precious (Push)Un roman coup-de-poing à lire pour espérer, s’émouvoir, se révolter

Écrit en 1996, seul et unique roman de la noire-américaine Sapphire traduit en France, Push (renommé Precious lors de la sortie du film-cf vidéo ci-dessous) nous conte l’histoire de Precious, une jeune fille enceinte pour la seconde fois de son père, qui a abusé d’elle. Ce livre est son histoire, sa lutte pour sortir la tête hors de l’eau.
Push a rencontré un tel succès qu’il a été adapté au cinéma en 2009 et renommé sous le nom de Precious (voir la bande-annonce en fin d’article), pour ne pas apporter de confusion avec le film de science-fiction Push, sorti la même année. L’adaptation a d’ailleurs remporté deux oscars, celui de la meilleure actrice et celui du meilleur scénario.
Sapphire, auteur qui suit les trace de Toni Morrison, est une figure de la littérature noire-américaine engagée et féministe, elle vient de sortir un nouvel ouvrage aux Etat-Unis, qui se nomme The Kid.

Un récit qui prend aux tripes

Harlem : Precious Jones est enceinte, de son père. Sa mère, elle, considère que sa fille ne peut s’en prendre qu’à elle-même si elle est dans cette situation, sa fille lui a volé son mari, selon elle.
Battue, méprisée, maltraitée, Precious (prénom on ne peut plus paradoxal et cruel) est sollicitée par les services sociaux. Elle refuse de se rendre dans ces classes spécialisées pour « les filles comme elle », qui n’ont pas eu non plus de chance dans la vie, pas de famille pour les soutenir, les écouter. Mais sa rencontre avec la professeur Mrs Avers va changer la donne, Precious va découvrir cette envie qui lui faisait aussi cruellement défaut.
Et c’est la découverte d’un tout autre monde qui d’ouvre à elle : Precious se rend alors compte qu’elle peut prendre son destin en main, s’en sortit, subvenir à ses besoins et à ceux du bébé déjà né, ainsi que celui à venir.

L’écriture de Precious est très mauvaise, c’est normal, elle sait à peine lire et écrire, et c’est aussi cette faiblesse dans l’expression qui rend son témoignage si touchant, qui prend littéralement aux tripes.

Chaque scène brutale ne peut nous empêcher de nous perdre dans ce personnage bouleversant, criant de vérité. Les intérêts de Precious prennent tellement à parti le lecteur qu’il est ardu de se détacher de son personnage, de se dissocier d’elle et de son vécu.
Push se lit d’une traite, magnifique, mais très dur, certaines scènes de violence ne rendent pas ce livre accessible avant l’âge de 15-16 ans, mais il fait partie des indispensables.

Sapphire nous offre ici un portrait terrible de la société américaine vis-à-vis de la population noire et de son exclusion, il reste encore beaucoup de choses à faire. Et je suis convaincue que c’est avec ce genre d’œuvre que l’on peut changer les mentalités, le regard des autres.

Pour ceux qui souhaitent découvrir d’autres ouvrages du même genre qui font avancer et réfléchir, il y a L’œil le plus bleu de Toni Morrison (aux éditions 10/18) ou encore La couleur pourpre de Alice Walker (éditions Pavillon Poche), ou encore Racines, de Alex Haley (éditions J’ai Lu) pour retourner aux origines de la condition noire. Un roman coup-de-cœur et coup-de-poing de qualité, à lire d’urgence.

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Actu éditoriale : Pour leur 50 ans, les éditions 10/18 font typo neuve.

La conjuration des imbécilesQuand une collection change intégralement sa charte graphique…

La maison d’édition 10/18 (appartenant à Univers Poche) fête ses 50 ans cette année. A cette occasion l’éditeur a décidé de faire « typo » neuve en changeant sa charte graphique classique en une nouvelle, tout aussi classique mais plus contemporaine.

La « révolution » réside surtout dans le changement de la typographie (ou police de caractère), en passant de l’Helvetica à la Berthold Akzidenz Grotesk, de plus le corps (taille de la police) est maintenant changeant sur un seul et même titre. Il faut l’avouer, c’est beau, classe et très « in ». Comme par exemple pour la nouvelle couverture de la conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole qui est très percutante et attirante.

EmmaJane Austen aussi n’y échappe pas avec une refonte totale des titres, ils sont tous avec des personnages ombrés. C’est joli, même si personnellement je reste très attachée aux précédentes couvertures.

Outre la couverture, le dos et la tranche du livre sont également changés. Leur mise en place sur la tranche en librairie est plus visible grâce à la nouvelle typographie forte. Enfin, le dos est lui aussi quelque peu changé, et plus joli que le précédent.

Cette transformation de la collection est pour moi une belle petite réussite. 10/18 a toujours su être esthétique et nous le prouve une fois encore en se renouvelant fort joliment. Reste aux libraires et surtout aux lecteurs de s’y adapter, car un grand nombres de visuels ont changés, mais ça ne posera pas de soucis à proprement parler.

Chronique : Sisters Red

Sisters RedDes sœurs à la relation fusionnelle et exclusive chasseuses de…fenris.

Jackson Pearce est une auteure américaine et Sisters Red est son premier roman paru en France, aux éditions Albin Michel Wiz. Ce roman nous raconte l’histoire de deux sœurs dont la vie a été bouleversée durant leur enfance, ce choc faisant écho au conte pour enfants Le petit chaperon rouge.
Mais Sisters Red est en fait le second roman de Jackson Pearce, son premier ouvrage se nomme As You Wish et fait partie du registre de la fantasy urbaine.
L’auteure vient également de sortir outre-Atlantique un autre roman, Sweetly qui lui reprend le conte d’Hansel et Gretel et qui tout comme Sisters Red se spécialise dans la reprise des contes ayant bercé notre enfance en les transposant dans notre monde pour en faire de la fantasy urbaine.

Scarlett et Rosie : deux corps pour un seul cœur

Après avoir vécu un événement des plus traumatisants durant leur enfance, les deux sœurs sont devenues plus fusionnelles que jamais. Elles ont perdus leur grand-mère étant petites, mais aussi leur naïveté et leur innocence. Mais Scarlett a aussi perdu quelque chose de plus : sa beauté. Défigurée à vie par le fenris qui a tué leur grand-mère, Scarlett a décidé de vivre pour la chasse, et pour permettre à sa sœur de vivre une vie plus « normale » que la sienne.

Les fenris sont des sortes de Loups-garous qui s’en prennent aux jeunes demoiselles un peu naïves. Ils les charment, les entrainent dans une ruelle sombre et déserte puis les dévorent… et nombre de disparitions non élucidées sont dues à ces créatures cruelles, violentes qui ne vivent que pour assouvir leur faim.
Mais depuis quelque temps, il y a moins de fenris à chasser dans la petite ville, aussi les jeunes sœurs décident de partir dans une ville beaucoup plus grande avec leur ami d’enfance qui lui aussi chassait les fenris fut une époque. D’autant que les fenris sont en train de se réunir dans la grande ville où s’en va l’équipée : il semblerait qu’un événement de grande envergure soit en préparation, les disparitions de jeunes filles ne font que commencer…

Un rythme vif et sanglant

Soyons honnête, Sisters Red n’est pas Le roman pour ados de l’année ; son histoire est assez basique sur le fond, et l’univers de la fantasy urbaine n’est pas non plus révolutionné.
Cependant, la force du roman réside ailleurs, dans son écriture vive, sanglante et parfois violente. Rien ne vous sera épargné, des bras qui tombent, des jeunes filles en petits morceaux dans une ruelle… Jackson Pearce à le don de faire deviner les choses plus que de les décrire, et parfois c’est pire.

L’amour viscéral qu’éprouve les deux sœurs l’une pour l’autre est à la fois extrêmement protecteur et exclusif, parfois trop. C’est d’ailleurs ce qui rend intéressant Sisters Red, ce sentiment d’amour si évident et pourtant si peu exprimé par les deux protagonistes qui se disent tout sauf le plus important… et la présence de Silas, leur ami d’enfance va ajouter à ces problèmes. Des personnalités bien traitées donc, qui rehausse un peu le niveau de l’intrigue un peu trop simple.

Sisters Red est un sympathique ouvrage qui pourra plaire aux adolescentes ayant envie de sensations fortes et qui en ont marre de ses loups-garous dont le camp n’est pas bien défini. Ici ce sont des méchants, des vrais, sans ambivalence ni doute avec un seul souci : voir survivre ces deux sœurs attachantes et conflictuelles.

Chronique : Sweeney Todd

Le récit contant les méfaits du sanglant et célèbre barbier de Fleet Street

Premier roman des toutes nouvelles éditions Callidor, Sweeney Todd paraît pour la première fois intégralement en français, avec une traduction signée Thomas Garel.

D’abord publié en roman feuilleton dès 1846, Sweeney Todd ou Le Collier de perles, connut un succès immédiat. L’œuvre parut ensuite sous le format d’un livre en 1850. Beaucoup d’éléments demeurent dans l’ombre quant à la paternité de l’œuvre, il se pourrait même que le roman soit le fruit d’une pluri-écriture, mais James Malcom Rymer en aurait écrit la plus grande partie.

Le succès fut tel qu’une pièce de théâtre vit le jour en 1847 alors qu’on ne connaissait pas encore le dénouement de l’œuvre de Rymer. De nouvelles versions théâtrales en découlèrent, une en 1865, une autre en 1870, puis au XXème siècle où le barbier de Fleet Street continue à rencontrer un très large public. Il fut même adapté au cinéma par Tim Burton en 2007 sous forme de comédie musicale, Johnny Deep prêtant ses traits au barbier à la macabre histoire, bien qu’un peu remaniée par le réalisateur.

Enfin, sachez que Sweeney Todd est un personnage fictif bien qu’il semblerait que plusieurs faits similaires aient eu lieu, notamment à Londres et à Paris, mais rien ne permet de le prouver…

Un barbier qui tue ses clients

Sweeney Todd est un homme qui n’a rien pour lui, voix peu plaisante, physique ingrat et personnalité évoquant plus la peur que la sympathie… tout ce qui l’intéresse, c’est d’amasser le plus de pécule possible afin de partir paisiblement en retraite et pour cela, il assassine dans son salon les clients paraissant riches, étrangers, sans aucune personne qui ne se souciera de leur disparition.
Mais Todd va perdre sa prudence le jour où il se débarrasse d’un homme possédant un collier de perles très rares sur lui, et dont la disparition ne laisse pas indifférents de nombreux individus : l’affaire du Collier de Perle commence…

Un des premiers romans policiers écrit à l’époque

Sweeney Todd est un des premiers roman à suspense de l’époque, il réunit tous les éléments qui font les polars d’aujourd’hui : un mystère quant à l’exécution des crimes, la suspicion autour d’un personnage sans preuves tangibles pour l’incriminer, du suspense, beaucoup d’éléments novateurs pour l’époque.

Au niveau de la traduction et de l’écriture, les éditions Callidor ont fait un très bon travail. Très bien écrit, avec un vocabulaire et un langage soutenu fidèle à l’époque, on ne peut que s’immerger dans le Londres du XIXe siècle avec ses rues pavées.

De plus, la maquette et la finition du livre sont également réussies, une belle surprise pour un petit éditeur tout nouveau sur la scène littéraire, et sur lequel il faudra désormais compter.

Pour conclure, Sweeney Todd est une œuvre qui fait partie des classiques de la littérature anglaise et qui mérite tout à fait sa place dans les incontournables du genre policier. Des personnages charismatiques et attachants (même notre assassin parvient à soutirer au lecteur un sentiment proche de l’attachement) finissent de séduire le lecteur par leur réalisme. Bien loin de l’œuvre cinématographique de Tim Burton, cet ouvrage est l’occasion de renouer avec une des plus grandes légendes littéraires de l’époque.

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Chronique : La Cité – Tome 1 – La lumière blanche

La cité 01 - La lumière blancheUne lecture d’une rare intensité, un futur classique de la littérature ado !

Premier roman de fiction pour ados (dès 13 ans) publié par les éditions Rue du Monde sorti en novembre dernier, la Cité est un roman pour adolescents écrit par Karim Ressouni-Demigneux. L’auteur n’en est pas à son premier roman, il en a déjà écrit plus de cinq pour la jeunesse dont Je ne pense qu’à ça, ou encore Je suis un gros menteur, souvent sur des thématiques dites « difficiles ».

Prévu en 5 tomes, La Cité nous conte l’histoire de Thomas, un ado qui va se plonger dans la réalité virtuelle d’un jeu incroyable.

La Cité : un jeu révolutionnaire

Tout commence avec des affiches publicitaires parsemées à travers toutes les grandes villes du monde avec pour seule accroche : Dans la Cité, tout peut arriver. Et comme des millions de personnes, Thomas et son meilleur ami Jonathan sont intrigués et curieux de connaître ce qui se cache derrière cette mystérieuse campagne.

Et quand le jour de la révélation arrive… on apprend que la Cité est un nouveau jeu vidéo révolutionnaire où le concept de réalité virtuelle immersive est possible. Dans un premier temps, seuls les dix premiers millions d’inscrits dans le monde entier auront la fabuleuse chance de pouvoir jouer à ce jeu révolutionnaire.

Thomas, Jonathan (et sa petite sœur Emma) auront la « chance » d’y jouer, et d’entrer dans un monde incroyable à la fois merveilleux, fascinant et sombre par bien des aspects. Une fois inscrit dans la Cité, les joueurs reçoivent un casque et des gans qui leur permettrons d’évoluer dans ce nouvel univers.

Il n’y a pas de guide de jeu, ni d’aide à l’intérieur de la Cité. Il est strictement interdit aux joueurs de parler de leur vie dite « réelle » dans la Cité, sinon la mystérieuse et terrifiante  lumière blanche les accables. Ah oui, et si un joueur se fait mal dans la Cité ; il ressentira une douleur réelle.

Les joueurs ne savent presque rien sur la Cité, pas même le but ultime du jeu qui est sujet à de nombreux questionnements.

Un roman ado aux allures de cyberpunk

Le petit coup de génie de Karim Ressouni-Demigneux et de mélanger à la fois les codes du cyberpunk (réalité virtuelle, réseau informatique à l’échelle mondiale) et nos réseaux sociaux actuels tels Facebook, les sites communautaires, les forums etc… On est à la fois dans un avenir plus ou moins lointain (quelques années ? décennies ?) qui use d’éléments à la fois novateurs et familiers, permettant au lecteur ado de se plonger rapidement dans l’intrigue.

Autre point fort, l’intégration d’éléments culturels par l’auteur, qui, il faut le dire, est professeur d’histoire de l’Art. Ainsi, tout ce qu’il ajoute a une symbolique plus ou moins explicite pour le héros (et le lecteur). Ces références et clins d’œil ne font qu’ajouter à l’atmosphère mystérieuse du jeu.

Enfin, je ne peux m’empêcher de relever une similitude avec un autre roman pour les jeunes ados : Méto, écrit par Yves Grevet. Cette similitude n’est pas au niveau du scénario, qui est complètement différent, mais plus au niveau de l’ambiance, de l’oppression subie et ressentie par le lecteur. Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu un roman à la fois aussi vivant, énigmatique et addictif, et pour cela, un grand bravo.

Pour conclure, La Cité est un premier tome brillant, qui ne laisse qu’une déception : celle de devoir attendre la suite. Une série à intégrer d’ores et déjà dans les indispensables. Le second tome, intitulé La bataille des Confins est prévu pour avril 2012. Enfin, espérons que cette première incursion pour l’éditeur dans la littérature pour les jeunes adultes se poursuivra avec d’autres œuvres aussi prometteuses.

10/10

Enfin, pour ceux qui ont lu La Cité ou qui comptent la lire (ceci ne dévoile en rien l’intrigue), voici un petit schéma que j’ai réalisé pour vous (cliquez sur l’image pour agrandir). Vous y trouverez tout ce que l’on sait déjà sur les pouvoirs de chacun dans la Cité, surtout en ce qui concerne le quatuor Thomas, Liza, JC et Arthur. Ce schéma est surtout là pour aider les lecteurs à ne pas se mélanger les pinceaux, car au bout d’un moment, l’afflux d’informations est assez dense. Un schéma est donc tout indiqué.

La Cité schéma

Chronique : Hunger Games – Tome 1

hunger games 1Une dystopie cruellement efficace

Suzanne Collins est une auteur d’origine américaine, Hunger Games est son premir ouvrage traduit en France, mais elle en a écrit d’autres, dont notamment The Underland Chronicles (série en cinq tomes). Sa trilogie, parue chez Pocket Jeunesse est un succès mondial et va bientôt être adaptée au cinéma en mars 2012.

Sur les ruines des Etats-Unis s’est développé…Panem

Comme chaque année depuis 74 ans, les Hunger Games ont lieu ; il s’agit d’un jeu télévisé organisé par le Capitole comme moyen de répression sur le peuple. Le Capitole – état situé sur les ruines d’un pays nommé avant les Etats-Unis – est composé de 12 districts chacun spécialisé dans un domaine spécial (le premier district est par exemple spécialisé dans l’industrie de luxe, le onzième dans l’agriculture, etc…).

Les Hunger Games – véritable punition pour le peuple – sont en fait l’héritage laissé par les  rébellions qui ont remué le Capitole par le passé.

Le principe des Jeux est simple : un garçon et une fille de chaque district qui ont entre 12 et 18 ans sont tirés au sort pour participer à un combat à mort sur un terrain choisi et aménagé par le Capitole. Il n’y a qu’un seul gagnant possible. Ainsi, c’est 24 participants au total qui sont amenés à jouer leur vie pour l’honneur de leur district, et surtout pour sauver leur peau.

Pour la victoire, chaque élément est important : l’apparence, le bluff, le charisme et autres moyens de pressions sur les autres « joueurs » sont déterminants pour la victoire.

Parmis les « chanceux » sélectionnés il y a Katniss, une jeune fille qui vit dans le 12ème District de Panem et elle va participer aux Hunger Games.

Un roman haletant, incisif et fascinant

Le roman de Suzanne Collins est fascinant par bien des aspects. Outre le développement très fouillé de ce monde post-apocalyptique et de son fonctionnement politique, la dimension psychologique y tient une très grande place.

Mais plus encore que la forte présence de la politique sous toutes ses formes dans l’œuvre, la dystopie de Suzan Collins nous fait nous poser bon nombre questions. En effet, pourquoi les Etats-Unis ont-ils disparu et ont étés remplacés par le Capitole ? En quelle année sommes-nous ? Que s’est-il passé pour que le monde tel qu’on le connaissait ait été transformé en une société aussi cruelle ?

Loin du roman moraliste, Hunger Games nous montre le pire de l’âme humaine, mais paradoxalement aussi, le meilleur. Chaque once d’humanité devient précieuse à côté de toute cette cruauté étalée au grand jour.

Une anticipation sur nos inquiétudes actuelles

Hunger Games n’est pas le premier ouvrage à se poser la question : Et si notre futur était gouverné par un état totalitaire qui ferait pression sur le peuple pour arranger les plus hauts placés au pouvoir ? Ce scénario n’est pas sans faire penser au livre de Koushun Takami édité en 1999 au Japon : Battle Royale. L’intrigue se déroule dans un pays asiatique jamais nommé existe un programme gouvernemental nommé Battle Royal. Son but, sélectionner au hasard une classe de lycée dans le pays et l’envoyer sur une île afin qu’ils s’entretuent, le jeu se termine quand il reste un seul survivant. Cette opération permet au gouvernement de maintenir la population afin qu’elle « reste dans le rang ». Les données de chaque opération sont ensuite exploitées par le gouvernement.

Comme vous pouvez le constater, les deux scénarios sur le principe sont assez similaire. Mais il y a une grosse différence entre les deux histoires. Hunger Games est médiatisé, voire surmédiatisé par le gouvernement contrairement au programme de Battle Royale qui est strictement confiné et réservé aux organisateurs eux-mêmes.

Ainsi, Battle Royale, bien qu’étant une œuvre ayant clairement inspiré Suzanne Collins  n’est pas une copie de l’œuvre. Elle a su s’en détacher et créer son propre univers parfois même plus cruel que l’original par son côté populaire.

Mais une des choses les plus importantes concernant Hunger Games, c’est qu’il s’agit d’une œuvre qui fait se poser de vraies questions sur les inégalités sociales. Interrogations qui ne sont qu’esquissées dans ce premier opus mais qui seront creusées dans les deux tomes suivant.

Pour conclure sur ce premier tome explosif, Hunger Games est un très bon roman à faire lire dès l’âge de 13 ans environ. A la fois psychologique, empli d’action et de sentiments exacerbés. Rendez-vous bientôt pour la chronique du second tome de la série : L’embrasement.

9.5/10

Alice au royaume des cartes à jouer : de Tenniel à Pat Andrea, l’exposition.

bandeau aliceAlice a de tout temps fasciné nombre d’illustrateurs, de lecteurs, toutes générations confondues. Le blog se propose d’ailleurs de constituer au fil du temps un référencement de tous les ouvrages ayant trait à Carroll et à son oeuvre, et c’est ainsi que la visite du musée de la carte à jouer s’imposait. Voici un petit reportage de cette visite et rencontre avec la conservatrice du musée : Agnès Barbier. J’ose espérer que cela vous donnera envie d’y faire un tour, et pour ceux qui n’auront pas cette chance, d’en avoir appris plus sur l’auteur, et l’homme-enfant qu’étais Lewis Carroll.

Le musée de la carte à jouer : découverte

Au musée de la carte à jouer situé à Issy-les-Moulineaux se déroule actuellement une magnifique exposition dédiée à Alice au pays des merveilles sous le titre « Alice au royaume des cartes à jouer – de Tenniel à Pat Andrea ». Cette exposition durera du 7 décembre au 11 mars 2012.

Qui était Lewis Carroll ?

De son vrai nom Charles Lutwiidge Dodgson, Lewis Carroll «était professeur de mathématiques à l’université d’Oxford. Pourquoi un pseudonyme pour écrire ? Tout simplement pour ne pas que les lecteurs de ses thèses et études ne le confondent avec l’écrivain à l’univers surréaliste d’Alice.

Carroll était mathématicien avant toute chose, mais il était  aussi reconnu par ses pairs dans les domaines qui le passionnaient : les jeux de logique, la littérature ainsi que la photographie.

IMG_7728La naissance d’Alice

A l’époque victorienne, les jeunes filles jusqu’à l’âge de douze à treize ans environ étaient considérées comme très pures ; virginales. Chéries et adulées, et c’est ainsi que Lewis Carroll percevait les trois sœurs Liddell, en particulier Alice. Ces dernières étaient des voisins et amis de la famille de Carroll. L’amitié de Carroll pour ces jeunes filles le pousa à passer de longs moments avec elles, toujours accompagné de leur gouvernante. Ainsi, il faisait poser longuement les jeunes filles, allant même jusqu’à les faire se déguiser.

Leur complicité était telle qu’il leur inventait des jeux de mots et de logique, leur écrivait des lettres. Et au cours de nombreux après-midi, il leur inventait des histoires, dont celle d’Alice, dont les jeunes filles lui réclamaient avidement la suite jour après jour.

C’est ainsi que Carroll fit la promesse à Alice (elle avait 8 ans) de lui écrire cette histoire : il mit plus de deux années à tenir sa promesse, et lui offrit le roman qui allait faire partie de la culture nationale quelques années plus tard.

La publication d’un chef d’œuvre qui va devenir un classique

Le titre original de l’œuvre était Les aventures d’Alice sous terre (Alice’s adventures under ground), mais le titre fut modifié par Les aventures d’Alice au pays des merveilles par l’éditeur quand le manuscrit fut proposé à la publication pour des raisons mercantiles probablement.

La toute première édition fut publiée par l’éditeur Macmillan en 1865. Carroll avait déjà émis l’idée dans son manuscrit que l’image avait une place tout aussi importante que le texte, il avait d’ailleurs parsemé son texte de nombreuses illustrations et crayonnés (une édition du fac-similé est d’ailleurs disponible en France aux éditions ……).

Mais les illustrations de Carroll n’étaient pas assez esthétiques pour l’éditeur, et il décida malgré l’avis de Carroll de faire appel un « vrai » illustrateur : Sir John Tenniel, caricaturiste pour les journaux et illustrateur, son interprétation visuelle d’Alice va influencer à jamais des générations entières d’enfants et d’adultes. D’ailleurs, nombre d’illustrateurs d’hier et d’aujourd’hui ont du mal à se détacher de l’univers de Tenniel, si lié à l’œuvre de Carroll.

Mais outre cette petite révolution du livre où l’image complète parfaitement le texte et vice-versa, Alice est aussi le précurseur d’un autre genre de livre : les ouvrages destinés à la jeunesse.

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L’Alice de l’artiste Pat  Andrea

Pat Andrea est un artiste néerlandais contemporain qui fait partie des artistes ayant eu la chance d’illustrer Alice. Son œuvre est à la fois originale et innovante, et il aime lui aussi faire des clins d’œil à des références de son époque, tout comme Carroll.

Une très grande partie de l’exposition Alice du musée est consacrée à son œuvre. Le musée a eu la chance de pouvoir exposer l’intégralité des toiles qui ont servis à illustrer le livre qu’il a réalisé pour les éditions Diane de Selliers, sorti en 2006.

L’éditeur est spécialisé dans la publication des livres qui ont fait notre culture à tous (Don Quichotte, les fleurs du mal, l’Eneide…), leur rythme de publication est de 2 à 3 livres par an seulement, il s’agit donc de livres précieux.

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L’Alice de Pat Andrea, n’est pas une petite fille mais plutôt une fille-femme, à l’apparence toujours changeante en plus de sa taille qui fluctue également au fil de l’histoire.

La taille des toiles est très impressionnante : plus d’un mètre cinquante sur un mètre quatre-vingt. Et la façon dont elles sont exposées fait une sorte de mise en abime très esthétique, mais aussi déstabilisante pour le spectateur : effet réussit.

Un univers surréaliste basé sur des jeux de mots

Beaucoup du texte de Carroll fait directement référence à la culture anglaise et à ses jeux  de mots. Comme nous l’a expliqué la conservatrice du musée avec quelques exemples. Et pourquoi le lièvre de mars et le chapelier sont-ils fous ?

  • Fou comme un lièvre de mars : Expression anglaise de l’époque issue du fait que le mois de mars correspond au début de la saison des amours des lièvres.
  • Fou comme un chapelier : Autre expression anglaise, elle est tirée de la méthode de fabrication des chapeaux de l’époque. Ces derniers étaient composés de mercure, un matériau dangereux et dont l’usage régulier par les chapeliers provoquait hallucinations, et  autres symptômes singuliers
  • La simili-tortue :  Personnage inventé de toute pièce par Carroll. En Angleterre, la soupe à la tortue est typique, mais comme il s’agit d’un met couteux, la tortue est souvent remplacée par de la tête de veau, appelée « mock turtle soup » (potage à la simili-tortue). Carroll fait comme si la simili-tortue était un animal réel.

Vous pouvez ainsi constater la malice de Carroll avec les mots et expressions anglaises de son époque. Une très grande partie de son œuvre est basée sur ces détournements et jeux de mots.

cheshire cardUne petite histoire de la carte à jouer 

Les premières cartes à jouer ont étés créées en France, dans la ville de Rouen. Leur graphisme a posé les bases des cartes que l’on connaît de nos jours.

Mais même si l’origine de la carte à jouer se trouve en France, en 1628, les Anglais ont décidé de créer leurs propres cartes et d’interdire toute importation étrangère. La « Corporation des fabricants de cartes à jouer » est née (The Worshipful Company of Makers of Playing Cards). Les fabricants anglais prennent la relève, mais n’atteignent pas le niveau de détail et de finition des cartes françaises. Cependant, ce sont finalement les styles anglais plus grossiers et simplifiés qui vont s’étendre au monde entier et séduire les joueurs par leur graphisme plus visuel et mémorisable.

Alice et les cartes

Le musée a bien évidement mis en avant les chapitres les plus en lien avec les cartes elles-mêmes. Allant jusqu’à expliquer la symbolique de certaines cartes, et les jeux de mots dont Carroll a parsemé son œuvre.

Les cartes à jouer ne sont présentes que dans trois chapitres de l’œuvre d’Alice :

  • Chapitre 8 : Le terrain de croquet de la reine ; il s’agit de la scène avec les jardiniers qui repeignent les roses. Où la malice de Carroll pour les jeux de mots fins nous y est confirmée : les fameux jardiniers sont des cartes de pique. Or, pique se dit en anglais spades, qui signifie également pelles.
  • Chapitre 11 : Qui a volé les tartes ? ; il s’agit de la fameuse scène du procès. Où le jeu de cartes tout entier est réuni. Ce chapitre comprend d’autres clins d’œil à la culture anglaise comme des comptines.
  • Chapitre 12 : La déposition d’Alice ; dernier chapitre des aventures d’Alice. Les cartes à jouer reprennent le statut qui est le leur, ainsi que leur taille normale : elles sont un simple jeu, et non plus des objets animés et doués de pensées.

Les autres jeux de Carroll

Carroll a créé un très grand nombre de jouets et de jeux pour ses « amies-enfants » comme il les appelait. Pour les concevoir il s’amusait aussi bien par le biais des mathématiques que des jeux de mots.

Il a ainsi inventé entre autres nombreuses choses : le Castle Croquet (règle de croquet inventée pour les jeunes Liddell), The Game of logic (méthode pour créer des syllogismes), Lanrick (jeu sur échiquier)…

Vous trouverez d’ailleurs dans le musée deux jeux interactifs permettant de tester votre inventivité. Vous pourrez également tester le fameux jeu sur échiquier créé par Carroll, le Lanrick ainsi que nombre d’autres jeux.

IMG_7729Les produits dérivés d’Alice

Un très grand nombre de produits dérivés d’Alice ont vus le jour suite au succès incroyable de l’œuvre, et ce du vivant de Carroll : mouchoirs, jeux de cartes à l’effigie des personnages, peluches, boites à thé. Mais bien loin d’être un homme d’affaire, Carroll avait accepté cette production à des fins avant tout privées. Il lui plaisait d’offrir à ses « amies-enfants » des choses et objets à l’effigie d’Alice au pays des merveilles et de faire plaisir à son entourga avec ce genre de cadeaux.

Vous pourrez d’ailleurs en voir quelques-uns lors de l’exposition, c’est ainsi que l’on se rend compte à quel point Carroll a eu de la chance de connaître un tel succès de son vivant, et le fait qu’il perdure encore après autant de temps est incroyable.

Pour conclure sur ce résumé de l’exposition, je tiens à remercier Agnès Barbier, conservateur en chef, pour son accueil chaleureux et dont l’investissement est merveilleux. Elle a su nous a présenter avec enthousiasme et passion l’exposition, qui a pris plus de deux années entières de sa vie. Merci.

Je n’ai pu vu décrire à peine qu’un dixième du contenu réel, alors si vous avez l’occasion de voir cette magnifique et riche exposition n’hésitez pas, cette visite dans le terrier du lapin vous en apprendra beaucoup sur le monde de Carroll et de tout ce qui a pu l’influencer.

Pour voir les photos de l’exposition en bonne qualité et dans leur intégralité rendez-vous sur la page Facebook du blog, dans la catégorie photos.

Infos pratiques : Musée Français de la Carte à jouer, 16 rue Auguste-Gervais, Issy-les-Moulineaux, Métro : Mairie d’Issy.

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