Archives de l’auteur : Laura

L’agenda Merveilleux 2013

L'agenda merveilleux 2013

Un bel agenda pour passer une belle année.

Paru en septembre dernier aux éditions Le Pré aux clercs, l’Agenda merveilleux est un bel article de papeterie qui fera certainement plaisir durant les fêtes.
Agrémenté de textes écrits par Edouard et Stéphanie Brasey, l’agenda recèle également de très nombreuses illustrations signées Sandrine Gestin.

Au fil des dates, vous ferez la découverte de nombreuses créatures féériques méconnues pour les néophytes (et même parfois par les passionnés) : fées nourricières, selkie (ou fée phoque).
Autres éléments culturels, la présence de très nombreux encarts concernant la mythologie des fées et de l’imaginaire avec des descriptions de potions, élixirs, sortilèges et mythes.

Toutes ces informations étant magnifiquement illustrées par Sandrine Gestion, une artiste connue et reconnue pour son travail d’illustratrice dans la branche de l’imaginaire.

Croquis, crayonnés noirs et blancs ou en couleurs, cet agenda merveilleux est un très beau livre-objet qui fera énormément plaisir à tout fan d’imaginaire ayant envie de quelque chose de beau et d’original tout en s’organisant !

PS : Attention, bien que paru en septembre, l’agenda ne commence qu’en janvier 2013 pour se terminer en décembre.

Chronique : Venenum

Venenum

Plongez dans le mystère de la mort de Descartes…

Les circonstances de la mort de Descartes est un mystère non élucidé à ce jour. En effet, il ne serait pas mort d’une maladie, mais d’un empoisonnement, c’est du moins la théorie de l’allemand Theodor Ebert, dont les travaux n’ont pas étés traduits en France mais qui ont fait beaucoup de bruit Outre-Rhin.

Charlotte Bousquet une auteure très prolifique, elle a notamment écrit La peau des rêves (quatre tomes, série en cours, éditions Galapagos), Le dernier ours (Rageot Thriller), Cytheriae (Mnémos) ou encore Noire Lagune (Gulf Stream).

Charlotte Bousquet, philosophe de formation se propose ici de romancer cette théorie avec Venenum, paru aux éditions Gulf Stream, en nous emmenant sur les traces du philosophe… et de son apprentie Jana.

Un mort suspecte pour Jana

Recueillie et éduquée comme une demoiselle de bonne naissance, la jeune Jana doit beaucoup à son protecteur, René Descartes. Ce dernier venant de passer de l’autre côté, elle se décide à faire la lumière sur ce qu’elle considère comme une mort peu naturelle.

Mais ce dont Jana ne se doute pas, c’est de l’existence d’ennemis qui grandissent en nombre au fil de ses découvertes…

Une intrigue un peu trop brouillonne

L’intrigue a beau être simple, le lecteur se perd assez rapidement dans les méandres de liens pas toujours très clairs. On passe de ville en ville et d’indices en pistes parfois floues.

C’est dommage, car l’histoire est intéressante. Et surtout le personnage de Jana, franc, volontaire et téméraire, donne un beau portrait de jeune femme, comme sait si bien les faire Charlotte Bousquet.

On croise au fil de l’intrigue de nombreux clins d’œil, un à Vermeer, un autre à Cyrano de Bergerac (œuvre que l’auteure utilise comme référence dans son œuvre)…

Ainsi voyageons-nous à travers Amsterdam, Leyde, puis quelques tripots mal famés avant d’arriver à Paris.

Cette enquête, nous faisant découvrir en même temps que Jana les dangers inhérents à l’aventure nous permet également de voir la capitale française sous une autre perspective : glauque, sombre, la ville est loin de l’image de rêve… cette partie du roman est plaisante, bien que pas assez exploitée à mon goût.

En somme, on retient finalement peu de choses de la lecture de ce roman qui est pour moi un rendez-vous manqué. Plaisant, mais malheureusement pas assez marquant, moi qui adore la plume de Charlotte Bousquet, je ne m’y suis pas retrouvée. Manque d’autres personnages forts peut-être ? Une succession d’événements et d’indices parfois trop rapide et pas assez développée ?

Au moins l’ouvrage a le mérite de nous faire découvrir un pan méconnu de notre histoire, et de découvrir la controverse qu’il y a autour de la disparition du père des Méditations Métaphysiques.

4/10

Chronique : Les oubliés de Vulcain

Les oubliés de Vulcain

Un roman de sf pour la jeunesse à la fois fascinant et responsabilisant.

Danielle Martinigol était avant tout professeur de français avant d’être une auteure de science-fiction. Son roman les oubliés de Vulcain, sorti en 1995 est et à été prescrit dans les écoles depuis de nombreuses années. Elle a également écrit de nombreux autres romans pour la jeunesse : L’enfant Mémoire, l’or bleu, les abîmes d’Autremer (coécrit avec Alain Grousset) ou encore Sens interdit (également avec Alain Grousset). Elle s’est également essayée à la fantasy avec sa série Lumina (écrite avec Alain Grousset et Paco Porter).

Un nouveau roman est en préparation, il sortira dans la collection jeunesse de l’Atalante : le Maedre dans le courant de l’année prochaine, son titre : Cantoria.

L’expérience C.H.A.R.L.Ey

Charley est un garçon comme les autres en apparence, mais il a en fait été modifié génétiquement par des scientifiques. Tout ce que le jeune homme connaît de son environnement a été anéanti par cette terrible découverte.

Ainsi, du simple garçon qu’il pensait être, il est en réalité un objet d’étude, de même que son charat (mélange génétique entre le chat et le rat). Le prénom de Charley est également le nom du projet dont il est issu : Cobaye Humain Amélioré Résistant aux Lieux Extraterrestres, le « y » correspondant à son chromosome faisant de lui un garçon.

Ne pouvant supporter plus longtemps de vivre avec ceux qui l’on créé dans des buts peu scrupuleux, Charley décide de fuir… en quittant la planète par le biais d’une benne spatiale à ordures… Une idée dangereuse, mais qui semble être la seule possible.

Une écriture simple et efficace au service d’une histoire de société future

Ce qui a fait le succès de ce livre dans les écoles est le fait que Danielle Martinigol ait transposé dans le futur un problème mondial qui prend une ampleur alarmante au fil des années. Il est à noter que l’idée de préservation de notre planète était encore très loin de ce qu’elle est aujourd’hui quand le livre est paru : peu ou pas de campagnes responsables, pas de prévention sur l’écologie, etc. En cela, ce roman est visionnaire.

Ainsi découvrons-nous Vulcain, la planète-poubelle où plus d’une trentaine de planètes déversent continuellement leurs ordures sans se préoccuper des gens qui y vivent. C’est ici qu’atterrit Charley, où il découvre un mode de vie difficile et dangereux. En effet, les vaisseaux-bennes qui jettent leurs containers le font sans se soucier de l’endroit où ils les jettent, ainsi beaucoup d’habitants meurent-ils écrasés par ces derniers.

Tout cela sans compter les émanations de gaz, les déchets dangereux pour la santé et autres dangers…  Vulcain abrite deux société, celle des Volcanos, de pauvres malheureux qui pour survivre doivent fouiller dans les déchets pour revendre ce qui peux l’être, et les Ords, protégés sur une petite ile, ils ne connaissent pas les chutes de containers et vivent dans des conditions aisées.

On se doute rapidement que Charley, grâce à ses aptitudes étonnantes va se distinguer des autres Volcanos et être la passerelle de ces deux sociétés qui se méconnaissent l’une et l’autre.

Le lecteur fera la connaissance de personnages simples mais attachants. Mais je trouve que plus que les personnages, c’est l’univers et le portrait d’une société future tout à fait probable (qui sait ?) qui est intéressant.

De plus, le roman a beau être court, l’auteure a su créer un univers recherché qui fonctionne parfaitement. Et chose sympathique, on croise la route de Jules Verne et de Claude-Nicolas Ledoux, dont les travaux sur la construction d’une société utopique ont inspiré l’auteure pour la ville des Ords, Epha.

En bref, un bon roman à conseiller à des lecteurs dès l’âge de 10-11 ans pour découvrir la SF.

8/10

Chronique ado : Jack Spark – Tome 1 – Eté mutant

Jack Spark 01

Vous allez devoir mettre à jour tout ce que vous pensiez connaître sur certaines créatures « merveilleuses »…

Écrit par l’auteur français Victor Dixen, Jack Spark est une saga fantastique assez déstabilisante. Empruntant à la fois aux codes historiques et fantastique que l’on connaît tout en en créant de nouveaux, vous n’aurez pas fini de redécouvrir ce que vous pensiez savoir. Ce livre a remporté le Grand prix de l’Imaginaire pour la catégorie Jeunesse Français en 2010.

Adaptée dès l’âge de quatorze ans, la saga est toutefois difficile à cerner… et donc à identifier dans un genre précis. On y retrouve un peu du Passage de Louis Sachar (dans l’ambiance) assemblé à de l’action, du fantastique, et une foule d’autre choses encore…

Composite mystérieux et étrange, une chose est sûre Jack Spark ne vous laissera pas indifférent…

Redrock : un camp de vacances pas comme les autres…

Quand nous commençons à suivre les pas du jeune Jack Spark, on se rend très vite compte que ses problèmes d’insomnie lui gâchent la vie. Vivant en marge de sa vie d’adolescent, il ne peut guère profiter de ce qui fait les plaisirs de son âge… sans compter son intolérance au soleil.

Pour remédier au mode de vie de Jack, ses parents ont la riche idée de l’inscrire dans un camp de vacances un peu spécial où sa passivité et son laisser-aller ne seront bientôt plus que de l’histoire ancienne : Redrock. Mais c’est sans compter sur l’étrangeté des dirigeants de ce camp on ne peut plus spécial… en particulier le Docteur Krampus…

Et choses étrange, le jeune Jack voit son corps se transformer et adopter d’étranges propriétés depuis qu’il est sur le camp… est-ce lié ?

Une ambiance à l’image d’une chape de plomb

Au fil des chapitres, l’atmosphère sur le camp est de plus en plus étrange, lourde de secrets et de non-dits. Les étranges et nouveaux « pouvoirs » de Jack commencent à lui faire peur, l’obligeant à parfois limiter ses rapports avec les autres… de plus, ses cheveux commencent à bleuir… mais qu’est-il en train d’arriver à Jack ? Difficile de croire qu’il ne s’agit que d’une évolution d’adolescent normal.

En parallèle à ces étranges mutations, Jack va tout de même se lier d’amitié avec quelques personnes au sein du camp qui vont prendre peu à peu une grande place dans sa vie et dans son cœur, il y a tout d’abord la belle Sinead, naturelle, courageuse, forte, elle incarne une femme en devenir dans toute sa splendeur. Ensuite, il y a Josh et Ti-Jean, deux ados qui vont constituer le noyau dur du cercle d’amis de Jack au fil des chapitres.

Mais le gros point  fort de ce premier opus, c’est le mystère qui entoure le camp. Victor Dixen dissémine avec art de nombreux indices où le lecteur cernera certains éléments sans en saisir le puzzle entier. Ainsi le mystère de la bassine de thérapie s’épaissit, de même que l’absence de sel dans tous les repas du camp…

Autre atout qui m’a personnellement convaincue, le fait de mélanger des personnages ayant réellement existé pour appuyer la mythologie monstrueuse crée par l’auteur. Ainsi découvrirez-vous au gré des pages ce que faisait réellement le scientifique Faraday avec sa fameuse cage de… Faraday, pourquoi l’Absinthe est-elle appelée la Fée Verte et ce que sont réellement les changelins.

En conclusion ce premier tome est une véritable réussite : original, sachant maintenir le suspense et revisitant complètement la mythologie merveilleuse, Le Cas Jack Spark est un véritable coup de cœur ! (hormis la couverture que je trouve peu engageante… il faut passer outre !).

 

Chronique : Jennifer Strange, dresseuse de quarkons

Jennifer Strange 02

Replongez dans un univers à la magie toujours aussi étrangement cocasse.

 Second tome de la saga de fantasy humoristique écrite par Jasper Fforde, Jennifer Strange, dresseuse de quarkons renoue avec ce qui a fait l’originalité du premier tome : sorciers à la magie bancale, monstres au propriétés aussi dangereuses que mystérieuses et humour décousu. L’auteur anglais est notamment connu pour sa série Thusrday Next (10/18, Fleuve Noir), tout aussi délirante et originale.

Kazam, entreprise magique en danger

Après avoir affronté un nombre impressionnant de situations folles, Jennifer Strange n’a pas vraiment le temps de se reposer, car la concurrence rôde…

En effet, la société Imagie (il paraît que tout « i » devant un mot le rend tout de suite plus à la mode) porte de plus en plus préjudice à Kazam en lui volant de la clientèle et en minant les pauvres magiciens restants…

Mais c’est sans compter sur la ténacité de Jennifer et de ses magiciens, peu nombreux, mais avides de faire leurs preuves face au peuple entier des Royaumes-Désunis… et l’occasion va se présenter en un tournoi mettant les deux entreprises de magie en compétition, et tous les coups (tordus) son permis.

Sympathique, mais avec un air de déjà-vu

Ce second tome reprend les éléments qui ont si bien fonctionné précédemment, mais la magie de la nouveauté s’est estompée.

Peu de renouveau au rendez-vous malgré un humour toujours aussi original et mordant, l’intrigue est simple et efficace nous offrant une lecture agréable. L’histoire perd tout de même de son souffle par manque de vraies aventures. Effectivement, on suit de loin les (trop ?) nombreuses péripéties de Kazam sans parvenir à s’y intéresser pleinement.

Toutefois, les jeux de mots, clins d’œil, parodies sont toujours présent, de même que l’éternelle lutte entre les deux types de magie… En effet, Kazam est partisan d’une magie pour le peuple, qui pourra servir pour la santé et le quotidien des gens du peuple des Royaumes-Désunis tandis qu’Imagie est pour une utilisation entièrement commerciale de la magie.

Cette idée de transposer des problèmes de notre époque dans un monde de fantasy est une belle façon d’illustrer certaines aberrations du quotidien… et les Royaumes-Désunis ne sont qu’illogisme.

En conclusion, ce second opus de Jennifer Strange est sympathique, mais est loin du niveau du premier, qui fut un véritable coup de cœur. Cette lecture restera toutefois très distrayante. Et puis, on reste tout de même très curieux de connaître le fin mot de l’histoire avec le troisième et dernier tome à paraître prochainement.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

6.5/10

Chronique : La vie secrète et remarquable de Tink Puddah

La vie secrète et remarquable de Tink Puddah

Un magnifique roman à la frontière des genres… où un extraterrestre débarque au Far West.

 Sorti en en mars dernier aux éditions Folio SF, La vie secrète et remarquable de Tink Puddah est le premier roman de Nick DiChario, il était tout d’abord paru aux éditions Télémaque. Il est également l’auteur de très nombreuses nouvelles (plus d’une quarantaine). Deux de ses romans ont étés finalistes du John W. Campbell Award.

Un personnage atypique et immédiatement attachant

Tink Puddah n’est pas américain, en fait, il n’est même pas humain. Issu de l’Eauspace, ses parents sont venus sur Terre pour découvrir cette planète si fascinante… et dangereuse.

A peine arrivés, ces derniers sont attaqués sauvagement par des chiens de chasse, le petit Tink encore dans le ventre de sa mère. Ses deux parents sont tués, Tink est quand à lui sauvé in extremis par l’homme aux chiens… ainsi commence son incroyable histoire.

Recueilli par des humains, Tink Puddah n’en aura pas moins de mal à s’intégrer, comme nous le montre le récit de ses nombreuses (més)aventures. Avec une peau bleue et une apparence difforme, les aprioris et les rumeurs font plus de mal que de nombreux coups en cette fin de XIXème siècle…

Quand le récit commence, Tink Puddah est mort, mais les circonstances de cette tragédie vont bouleverser la petite communauté dans laquelle il avait fini par s’intégrer au prix de très nombreux efforts et sacrifices. Ainsi ce qui commençait par une oraison funèbre va-t-il dériver en enquête pour déterminer ce qui est réellement arrivé au pauvre Tink Puddah.

Un récit original et accrocheur aux allures de retour aux sources

Le récit de la vie de Tink Puddah recèle une force d’une simplicité poignante. Ce texte aurait d’ailleurs pu prétendre à un classement en littérature, s’il n’était question des origines et de la couleur de peau de Tink.

Le texte se découpe en chapitres alternant de point de vue, une partie est dédiée à Tink Puddah et à sa vie, l’autre partie est consacrée aux habitants de la ville et centrée en particulier sur le personnage du pasteur.

Le récit de la vie de Tink Puddah est à la fois merveilleux et fascinant, cet « homme » a réussi à apporter du bonheur dans des vies là où tout avait échoué avant, grâce à son oreille attentive et ses paroles peu nombreuses mais judicieuses. Il semblerait qu’il ait mieux compris l’âme humaine que personne d’autre auparavant, ainsi ce dernier sèmera-t-il de petits miracles derrière lui, l’obligeant à disparaître rapidement afin de ne pas attirer l’attention sur lui.

C’est là que réside l’art de Nick DiChario : créer un personnage extraterrestre à l’humanité surpassant tous les habitants de la Terre.

S’il est une leçon que Tink mettra longtemps à apprendre, c’est que la différence est apparemment un critère suffisant sur cette planète pour être lynché et poursuivit. En effet, on ne peut s’empêcher de se dire que si Tink Puddah avait été noir de peau, son histoire aurait été certainement très semblable à celle que l’on lit.

Un univers au réalisme totalement immersif

L’un des gros points forts de ce roman est sans aucun doute le développement des personnages. Réalistes, bien décrit, aisément identifiables, c’est une vraie réussite.

Le traitement de ces derniers est d’ailleurs si soigné qu’au fil des chapitres on sent se nouer différentes connexions assez inattendues.

Enfin, dernier point ajoutant à cet univers si particulier et poétique, la description de la nature terrestre vue par Tink Puddah est absolument sublime. Bien que la Terre soit son pays d’adoption Tink semble avoir une relation privilégiée avec la vie qui l’entoure… sous toutes ses formes.

Vous l’aurez aisément compris, La vie secrète et remarquable de Tink Puddah est un ouvrage que l’on ne peut pas se permettre de louper. De par son originalité et sa plume, Nick DiChario nous emmène dans l’Amérique profonde avec son lot de superstitions et de préjugés. Un incontournable à faire trôner rapidement dans sa bibliothèque !

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Chronique : Nosferas – Tome 1

Nosferas

Des vampires qui manquent cruellement de mordant…

Premier roman de l’auteur allemand Ulrike Schweikert paru en France, Nosferas est sorti en début d’année aux éditions Albin Michel dans la collection Wiz. Il s’agit du premier tome d’une série mêlant historique et vampirisme.

Discorde au sein des clans

La race des vampires menace de s’éteindre si les dissensions persistent entre les différents clans, chacun venant de tous horizons de l’Europe. Pour survivre, ces derniers devrons faire preuve de patience, mais aussi de respect les uns envers les autres, ce qui est loin d’être gagné.

Entre les clans hautains qui se comportent comme des princes et ceux plus modestes dont le mode de vie est plus simple, il y a tout un monde, et surtout une grande incompréhension.

Pour leur survie, les différents clans décident alors de s’associer. Un jeune vampire de chaque communauté est alors envoyé à Rome pour parfaire leur éducation et surtout développer leur sens de la survie… Mais c’est sans compter sur le mystérieux cercle des Masques Rouges, une société secrète qui sévit à Rome dans le but d’exterminer tous les vampires.

C’est dans cet univers qu’évolue la jeune vampire Alisa avec ses autres compagnons. Une histoire aux allures de cour d’école pour jeunes vampires sur fond de secrets politiques et religieux…

Un roman peu immersif qui manque de rythme

Nosferas ne fait malheureusement pas partie des romans qui marquent. L’écriture, bien que sympathique ne réussit pas à nous immerger dans le monde d’Alisa. L’intrigue quand à elle met un temps trop long à se mettre en place, laissant la place de grosses longueurs.

Certaines idées étaient cependant intéressantes : les cours à destination des vampires pour fuir les pouvoirs des objets sacrés de l’Eglise, comment attraper une proie sans qu’elle ne se souvienne de quoi que ce soit…

Mais malgré les nombreux efforts de l’auteur, les personnages, trop nombreux, ne parviennent pas à devenir attachants : trop peu caractérisés, au tempérament assez terne, on ne parvient pas à s’attacher assez pour les considérer autrement que comme des personnages.

En conclusion, Nosferas est un (trop) long roman qui s’essouffle rapidement à cause de son manque d’originalité et de piquant. Il ne saura séduire que difficilement son lecteur, dommage, l’idée était séduisante…

3/10

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Chronique Documentaire Jeunesse : Monstres (Collection Top Doc)

Top Docs MonstresUn documentaire monstrueusement tentant !

Voici un nouvel ouvrage de la collection Top Doc, paru aux éditions Fleurus. Il est adapté dès l’âge de 9 ans. Véritable bestiaire ludique, ce livre sur les monstres sort évidemment pour la période d’Halloween. Écrit par Juliette Saumande (http://www.juliettesaumande.com), auteur et traductrice, elle a déjà un beau nombre d’ouvrages pour la jeunesse à son actif : 10 histoires de princesses, Même pas peur ! 10 histoires de frissons, L’elfe Gariguette mène l’enquête… Elle a notamment traduit la série jeunesse Alcatraz écrite par Brandon Sanderson. Les magnifiques illustrations sont signées Xavier Colette et Julien Bizat.

Une autre façon d’aborder la mythologie monstrueuse

La collection Top Doc a la spécificité d’avoir beaucoup d’animation dans ses ouvrages : flaps, volets, papiers qui se déplient… Monstres est un ouvrage attractif au charme certain. Les illustrations sont extrêmement belles, esthétiques et donnent très envie de feuilleter le livre d’un bout à l’autre. Dessins d’ailleurs mis à l’honneur grâce à des pages géantes.

Les différentes thématiques abordées sont très bien faites, et surtout intéressantes (pour les enfants mais également pour les adultes) : Les humains monstrueux, le top 10 des supers pouvoirs des monstres, les rois de la transformation, les créatures les plus cruelles, le top 10 des moyens de se débarrasser des monstres, ou encore les idées fausses sur les monstres…

Ainsi découvre-t-on des mythologies méconnues, dont celle du Japon avec le Bakeneko, littéralement un monstre-chat ou encore le Kitsune (renard) dont la malice n’a pas d’égal… D’autres pays et cultures sont à l’honneur, pour ne citer qu’eux : la Russie, l’Afrique, la Scandinavie…

Ce livre est un coup de cœur pour sa façon d’aborder une thématique qui intéresse déjà les enfants mais qui avait bien besoin de renouveau, beaucoup d’ouvrages étant étés faits sur le genre. Fleurus a réussi ce pari et se paye en plus le luxe d’en apprendre aux parents ! Ah, et dernière information de choc : les licornes sont des créatures très vilaines, si, si, c’est dans le guide, vérifiez !

Chronique : Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit

Une œuvre bouleversante est sublime qui offre une autre vision de la maladie.

Patrick Ness est un auteur pour ados qui a déjà connu un franc succès avec sa trilogie Le chaos en marche (Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction). Quelques minutes après minuit a une histoire particulière, les circonstances de sa création étant différentes de ce qu’elles auraient dû être.

En effet, l’idée de ce roman vient de l’auteure anglaise Siobhan Dowd. Cette dernière, emportée par le cancer n’a pas eu le temps de développer son œuvre. Ses personnages étaient déjà créés, elle avait déjà une ébauche d’histoire… Cet ouvrage aurait été son cinquième. C’est dans ces circonstances que Patrick Ness s’est vu proposé l’écriture du roman en faisant un hommage à cette auteure hors du commun dont les œuvres ont influencé les lecteurs anglais…

Ce roman est donc l’occasion de découvrir à la fois la magnifique plume de Patrick Ness, mais aussi une auteure à l’œuvre fascinante (tous ses ouvrages ont étés traduits en France). Les illustrations aussi sublimes qu’inquiétantes sont quand à elles signées Jim Kay. Son travail est grandement influencé par son expérience passée dans les Jardins botaniques royaux de Kew.

 La vie est un cauchemar…

Jeune sans histoires, Connor est un garçon qui voit la vie s’acharner sur lui sous toutes ses formes possibles : la séparation de ses parents, le harcèlement à l’école, la maladie à la maison… en effet, la mère de Connor est atteinte du cancer.

Ainsi, chaque journée est un combat aussi bien pour sa mère que pour lui. Surprotégé par ses professeurs, Connor en ressent une injustice maladive, lui qui voudrait être traité de la même manière que tout le monde.

Mais une nuit, sa vie se retrouver bouleversée par une rencontre aussi extraordinaire qu’inattendue. A minuit sept, le monstre arrive, sorte d’arbre humanoïde. Connor n’a pas eu peur, il était plutôt curieux. En effet ce monstre expose rapidement une requête très étrange au jeune homme : il lui racontera trois histoires, à l’issue desquelles Connor devra raconter la sienne : la vérité.

Connor ne voit pas du tout de quoi veux parler le monstre de branches, ou du moins fait semblant de ne pas comprendre. Mais inexorablement, au fil des nuits qui passent, le monstre lui conte ses trois histoires à la morale étrange… viendra bientôt le moment pour Connor de conter la sienne…

Un conte contemporain sublime et poignant

Loin de laisser indifférent, la descente aux enfers de Connor ne peux que toucher son lecteur avec un récit de vie aussi cruel que réaliste.

Les contes du monstre et leur sens caché sont singuliers par leur beauté et leur conclusion étrange pour qui ne lit pas entre les lignes. Car ces histoires étranges sont au final une façon de nous montrer que le bien et le mal ne sont que très rarement dissociables, tout comme va nous le montrer l’histoire de Connor.

Les personnages qui vivent sous la plume de Patrick Ness sont d’une humanité extrême, leurs faiblesses n’en étant que plus belles. De la mère de Connor, souriante mais « un peu fatiguée par ses traitements », à sa grand-mère, que l’on pourrait prendre une femme tyrannique et détestable mais qui est juste aussi perdue que Connor, voir plus.

Enfin, la façon qu’a le fantastique de s’immiscer dans le normal le plus sordide et le plus déprimant est absolument extraordinaire. Le tour de force étant certainement d’avoir créé un conte contemporain qui trouve sa solution dans la vie de tous les jours…

En conclusion, Quelques minutes après minuit est plus qu’un indispensable, c’est un futur classique qui a de quoi marquer des générations de lecteurs adolescents et adultes par sa force et sa simplicité. Un roman sur le courage et l’acceptation qui s’inscrira dans la durée. Sublime.

Quelques minutes après minuit inside 01

Chronique jeunesse : Moi, je la trouve belle

Moi, je la trouve belleVoici le petit dernier de Carina Rozenfeld aux éditions Syros dans la collection Soon. L’auteure française a en ce moment une actualité foisonnante avec la sortie en septembre dernier du premier tome de Phænix (collection R/Robert Laffont) et en novembre la réédition complète de sa série La Quête des Livres-Mondes (l’Atalante Jeunesse).

Avec Moi je la trouve belle, Carina Rozenfeld nous offre un court roman sur la différence et l’acceptation de l’autre…

Etranges voisins Slibuths…

Les Slibuths sont les amis des Terriens depuis de très nombreuses années, mais cela n’empêche pas les moqueries. Ainsi les Terriens font-ils souvent des blagues sur leur étrange physionomie : leur queue, leurs grands yeux… bien qu’en générale sans conséquences, cet amusement général sur leur physique mine certaines relations d’amitiés… et d’amour.

En effet, le jeune Alex est dans une classe un peu spéciale où des échanges culturels avec les Slibuths de son âge sont effectués.

Or, Alex est amoureux de sa binôme, Myrlwen, mais quand il voit les moqueries de ses camarades face au Slibuths, ce dernier fait semblant d’être de leur avis au lieu d’avouer ses vrais sentiments…

Une courte leçon de vie sur l’être et le paraître

Sans être moralisateur, ce court texte donne matière à réfléchir aux jeunes lecteurs entre 8 et 10 ans. Bien écrit, et à l’univers clair et original, Moi, je la trouve belle est un parfait texte sur l’intégration et l’acceptation des autres qui est facilement transposable à des situations actuelles.

On y retrouve la même trame que le précédent livre de l’auteur dans la même collection, à savoir comment assumer sa différence ; A la poursuite des Humutes, lui était centré sur l’acceptation de soi.

Comme souvent dans la collection Soon, ce texte est aisément exploitable par les professeurs, mais aussi par les parents. Sympathique et agréable à lire, il peut également être un bon texte pour initier les jeunes lecteurs à la science-fiction.