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Chronique : Warbreaker

WarbreakerUn souffle épique et imposant débarque dans la fantasy

Warbreaker, paru aux éditions Orbit France en octobre dernier, est le dernier roman en date de Brandon Sanderson. Auteur de fantasy régulièrement numéro un des ventes aux Etats-Unis, c’est lui qui a d’été choisi pour terminer la mythique série La Roue du temps de Robert Jordan. Ces dernières années, Brandon Sanderson s’est peu à peu imposé en France parmi les auteurs sur lesquels il faudra compter dans l’avenir… et cela pour longtemps, notamment grâce à son cycle Fils des brumes. Son actualité en 2013 ne fait d’ailleurs que commencer, les deux premiers tomes de sa série Les Archives de Roshar, paraissant en avril prochain et faisant chacun plus de 600 pages.

Deux royaumes aux portes de la guerre…

Le royaume d’Hallandren, dirigé par le Dieu-Roi est près de déclarer la guerre au royaume d’Idris, reculé mais possédant certains atout géographiques… mais surtout remettant en question la religion et le mode de vie des habitants d’Hallendren, la lignée royale d’Idris met également en péril la légitimité du Dieu-Roi lui-même.

Pour remédier à ces tensions, le royaume d’Idris a signé un traité stipulant qu’il remettrait au Dieu-Roi une des filles de la famille royale. Celle qui sera choisie devra épouser le Dieu-Roi et se soumettre à tous ses désirs, et surtout lui fournir un héritier.

L’ainée de la famille royale, Vivenna a depuis son enfance été choisie par le roi, son père, pour remplir ce rôle… mais le roi n’arrive pas à se résoudre à mettre entre les mains du monstre qu’est le Dieu-Roi sa fille chérie et préférée. C’est ainsi que la cadette de la famille royale, Siri est finalement choisie pour ce rôle politique de haut vol, et cela sans la moindre formation…

Ajoutez à l’intrigue un panthéon de Dieux mineurs issus d’hommes normaux réincarnés dont la vie antérieure a été effacée et dont le but reste très nébuleux ; ainsi qu’une magie fascinante et vous aurez un léger aperçu de ce nouvel univers dense et fascinant que nous a concocté Brandon Sanderson !

Une magie époustouflante et haute en couleurs

Le système de magie ici créée est encore une fois bien pensé et surtout énormément développé. Le principe des Souffles est simple, chaque individu en possède un. Mais il est possible d’en cumuler à l’infini, et plus l’on possède de Souffles, plus on atteint un niveau d’élévation élevé. Ce cumul des Souffles permet à ceux qui en possèdent assez de contrôler des objets inanimés, de leur donner des ordres, de percevoir les niveaux de Souffles des autres individus, etc… La magie des Souffles est la base de toute l’intrigue de l’histoire, aussi bien politique que religieuse, c’est elle qui fait pour le peuple Hallandrène, les Souffles étant liés à leurs dieux.

Peu à peu, nous découvrons les personnages qui vont nous offrir la fresque créé par Brandon Sanderson : riches, complexes et captivants : une princesse aux abois prise au piège par une promesse de son royaume il y a plus de vingt ans ; un étrange bandit qui semble posséder un nombre de Souffles hallucinant et une épée douée de vie à la personnalité sinon pernicieuse, du moins étrange ; un dieu prénommé Chanteflamme qui n’a le goût de rien sinon celui de se jouer de tous, y compris de ses prêtres et de ses dévots, et bien d’autres… autant de personnalités au caractère prodigieusement détaillé, pour notre plus grand bonheur.

Deux personnages m’ont particulièrement plu et marquée, premièrement celui de Chanteflamme, pour ses dialogues piquants et pleins de spiritualité et son don pour se faire apprécier de tous alors qu’il ne veut que la paix et prône son inutilité. Le second est celui de l’épée Saignenuit, magnifique personnage à la personnalité singulière qui nous offre des répliques aussi courtes que mémorables, mais nous n’en dirons pas plus… cette dernière renfermant de nombreux secrets. Et ne soyez pas effrayé de la densité des personnages, ces derniers sont si bien campés et décrits qu’il devient impossible de les confondre.

Loin d’être aussi ordinaire que l’on pourrait le penser au premier abord, le récit est emplit de magnifiques surprises… un jeu de dupes où bien malin sera celui qui en saisira tous les tenants et aboutissants, Brandon Sanderson ne laissant encore fois rien au hasard…

Alors à qui réserver Warbreaker ? A tous les fans d’une fantasy où il n’y a pas nécessairement des dragons, mais plutôt des intrigues politiques liées à de la magie. A ceux qui ont aimé la précédente saga de Brandon Sanderson, Fils des Brumes et à tous les amateurs de grands romans qui surprennent en général. Quoi qu’il en soit, énorme coup de cœur pour cette nouveauté. On en vient presque à regretter que Warbreaker soit un one-shot… mais c’est aussi bien comme ça, les longs cycles de fantasy sans fin, c’est parfois éreintant !

 9/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Nina Volkovitch – tome 1 – La lignée

Nina Volkovitch 01Le souffle froid et vivifiant de la Russie souffle sur la littérature pour ados !

La lignée est le premier tome de la trilogie Nina Volkovitch, paru aux éditions Gulf Stream en septembre dernier. On y découvre la Russie du milieu de XXème  siècle (du temps de Staline) à travers une héroïne à l’histoire difficile et au caractère fort : Nina Volkovitch.

Pour poser le décor, l’auteure, Carole Trébor est la mieux placée, en effet, historienne de métier, elle a réalisé sa thèse de doctorat autour des échanges artistiques entre la France et l’URSS (1945-1985), dont son roman est très fortement inspiré. Mais en plus d’une forte influence historique et artistique, la série voit peu à peu le fantastique s’insinuer dans l’intrigue…

Une chose est certaine, la Russie est un pays peu exploité dans la littérature jeunesse et ado, et c’est avec émerveillement et délice que l’on découvre une nouvelle culture…Nina nous voilà !

Moscou, 1948

Les deux parents sont des ennemis de la Patrie : d’oabord son père, qui a disparu depuis de nombreuses années vers la France mais dont elle n’a plus de nouvelles ; puis sa mère, accusée de propagande antisoviétique pour avoir défendu des artistes occidentaux.

C’est ainsi que Nina est envoyée dans un orphelinat avec d’autres enfants dans le même cas qu’elle, issus d’ennemis du Parti. Elle va y apprendre à apprécier son pays à sa juste valeur et à porter les convictions du Parti… on du moins faire semblant.

En effet, peu avant son envoi dans l’orphelinat, la mère de Nina lui a laissé certains indices la poussant à se rebeller discrètement contre ce que l’on lui inculque de force : la bravoure de Staline, surnommé le Petit père peuples, des pans d’histoire entiers effacés car ils ne conviennent pas au Parti, etc.…

Le but de Nina devient vite clair : s’échapper au plus vite de l’orphelinat pour retrouver la trace de sa famille éparpillée, et enfin découvrir ses mystérieuses origines la rendant si particulière…

Une histoire rapidement captivante à l’univers culturel riche

L’histoire de Nina Volkovitch, commence de façon assez « traditionnelle », avec un orphelinat, une héroïne quelque peu rebelle cherchant à retrouver la trace de ses parents, etc. Mais le roman possède deux points forts : premièrement le lieu où il se déroule et son époque : la culture que l’on découvre ici est extrêmement peu traitée pour le lectorat jeunesse et adolescent. Ainsi découvrons-nous des traditions, mais surtout la politique terriblement oppressive du pays : une partie de l’Histoire qui mérite que l’on s’y attarde.

Second point fort, l’ambiance qui imprègne l’orphelinat, oppressante pour Nina (qui a quinze ans, mais qui parait toujours cinq de moins) qui a un grand mal à s’intégrer, le fait pour elle de toujours avoir sa poupée à son âge n’aidant en rien…

Le jeu de piste qui se dessine au fil des chapitres dans la première partie du livre est tout simplement très bien écrite et surtout prenante, donnant envie de sauter d’indices en clins d’œil (la plupart faisant référence à des œuvres, décryptées par l’auteure).

Mais quelle place au fantastique dans tout ça ? Vous ne le rencontrerez qu’à la seconde partie du roman, et cela de façon très ténue, mais suffisante pour un roman introductif.

En effet, il se passe tant de choses dans ce premier tome qu’il aurait été dommage d’y incorporer du fantastique en masse dès le début. Son installation est donc lente mais bien présente et nous amène vers le second tome, que l’on pressent initiatique, et beaucoup plus imprégné d’imaginaire.

En conclusion, Nina Volkovitch est une très belle découverte littéraire, à conseiller dès 14 ans. Bien écrit, sans fioritures, Carole Trébor mène son lecteur de main de maître. A découvrir pour s’émerveiller et découvrir un nouvel univers : celui de la Russie ainsi que la passion de la peinture le tout avec un soupçon de magie…

La suite des aventures de Nina vient d’ailleurs de paraître le 10 janvier dernier sous le titre : Le Souffle. Le troisième tome est quand à lui prévu pour mai 2013.

Nina intégrale trilogie

Chronique : Pure – tome 1

PureSous le dôme ou à l’extérieur… le monde de l’autre n’est enviable que jusqu’à un certain point…

Julianna Baggott est une auteure américaine qui a déjà été traduite en France pour un tout autre registre que l’imaginaire, celui de la littérature : Comme elle respire (Flammarion, 2001) et Miss Amérique ne pleure jamais (Flammarion, 2003). Son dernier roman en date, Pure, vient de paraître en France en octobre dernier aux éditions J’ai Lu.

Professeur agrégé de création littéraire, ses écrits ont très vite étés repérés par un prestigieux agent littéraire de New York. Depuis, elle est l’auteur de nombreux très nombreux ouvrages.

Dans Pure, ayez le cœur bien accroché (sans mauvais jeu de mots), car la vie telle que vous la connaissez est révolue depuis que les Détonations ont fait leur office… laissant des survivants aux difformités atroces, parfois peu viables. Et juste à côté de ce théâtre des horreurs se tient le dôme, beau, parfait, pur, les gens qui vivent en dessous sont protégés et vivent le plus normalement du monde… mais jusqu’à quand un tel paradoxe pourra-t-il durer ?

 Deux mondes opposés, de nombreux héros

Tout commence avec Pressia, une jeune fille ayant connu les Détonations dans son enfance. Personne ne sait pourquoi elles ont eu lieu, elles sont arrivées, c’est tout. Et comme tous les gens ayant survécu aux Détonations, Pressia ne s’en est pas tirée indemne. En effet, une partie de son corps a fusionné avec un objet duquel elle était proche au moment des explosions.

Pour Pressia, c’est son bras qui a fusionné avec la poupée qu’elle tenait. Mais pour d’autres, cela peut-être une fusion avec des écouteurs, des outils, et même d’autres êtres humains ou animaux.

C’est également dans le monde extérieur que vit El Capitan, un des individus les plus importants de l’organisation qui est censée contrôler les habitants vivants en dehors du dôme : l’ORS. Cette organisation militaire recrute de force tous les ados ayant plus de seize ans pour en faire des soldats… ou des proies.

Face à ce monde implacable à la limite de l’inhumain se trouve le dôme, dans sa plus parfaite et terrible perfection. Mais la vie n’y est pas nécessairement plus tendre… Partrige y vit depuis les Détonations et se retrouve sous la pression d’une société où la réussite prime sur l’individu et son libre-arbitre. Cette situation l’étouffe, et il n’a qu’une seule envie : quitter le dôme pour découvrir le reste du monde… mais il ne se doute pas des horreurs qui l’y attendent…

Un roman révolté… pour éveiller les consciences ?

Par son écriture et son univers, Julianna Baggott nous fait le portrait à l’acide d’une société future très sombre. Scepticisme de l’auteure ? Ou création d’un univers sinistre pour soulever des interrogations sur notre société actuelle ?

En effet, la dystopie a très souvent pour but de nous montrer les travers d’une société soi-disant parfaite qui devient l’antithèse de ce pour quoi elle a été créée (Hunger Games, Nox, Divergent, Never Sky, etc…).

Dans le cas de Pure, le cas est poussé à l’extrême de l’horreur : on devient les otages d’une fascination morbide en découvrant les conséquences des Détonations. Sous le dôme, ce sont les manipulations génétiques qui sont chose courante, parfois jusqu’à l’extrême en modifiant le comportement de ceux qui en « bénéficient ».

La trame de l’histoire est agréable mais tombe dans de nombreux écueils : intrigue ayant un fort sentiment de déjà-vu malgré quelques concepts originaux, personnages assez basiques… Pure est un premier tome intéressant, qui donne clairement envie de connaître la suite, mais auquel il manque quelque chose pour le rendre vraiment mémorable.

Alors Pure est-il un rendez-vous manqué ? Certes non, mais on reste tout de même sur sa faim. La suite confirmera ou infirmera ce sentiment, mais il faudra être très patient, le second tome, Fuse,  n’étant prévu Outre-Atlantique qu’à partir de février 2013… Chronique rédigée pour le site ActuSF

Chronique : Le dernier ours

Le dernier oursUn roman écologique et humain pour éveiller les consciences.

 Sorti en octobre dernier dans la collection Rageot Thriller, le dernier ours est le dernier roman en date de l’auteur française (et prolifique) Charlotte Bousquet. Avec une solide formation en philosophie, elle adore nous emmener dans son propre imaginaire parsemé de nombreuses références. Dans le dernier ours, Charlotte Bousquet nous emmène dans le futur, au Nord du monde. Les ours blanc sont devenus des légendes, et l’humanité n’est en rien devenue meilleure…

Groenland, 2037

Le futur est loin d’être agréable pour les animaux, en particulier les ours blanc, ou plutôt : L’ours blanc, car dernier de son espèce. Anuri vit dans un enclos et est soigné par la jeune Karen, qui a toujours ressenti un lien privilégié avec l’animal. Leur relation exclusive est d’ailleurs connue largement au-delà des limites du zoo.

Mais la vie simple et passionnée de Karen autour d’Anuri va bientôt prendre fin… en effet, l’ours est entré dans une rage folle quand deux hommes ont voulu lui faire un prélèvement de sang, il en a tué un et mis l’autre dans un sale état…

Le châtiment dans ce genre de cas est exemplaire, Anuri dois mourir. Et cela sert divinement bien les intérêts du peu scrupuleux Svendsen, homme de sciences… et surtout d’affaires.

La situation menaçant Anuri va également précipiter la psychologie déjà fragile de Karen, en effet, depuis quelque temps ses calmants ne suffisent plus et d’étranges et horribles souvenirs refont surface…

De l’action, mais pas d’exaltation…

Le dernier ours est un livre qui tient ses promesses dans le sens où il y a effectivement de l’action et un enchaînement rapide de faits. Mais cette rapidité dans le déroulement dessert l’histoire. Les personnages sont aisément reconnaissables, mais pas attachant en proportion. On sent une passion et une implication forte de l’auteure en ce qui concerne le sujet sensible de la défense des animaux, et même si le texte réussit à faire passer un message, il conserve une certaine distance avec son lecteur.

En somme, Le dernier ours est un roman agréable, vivant, mais loin d’être aussi mémorable que certains autres romans de Charlotte Bousquet…

Montreuil 2012 – Ces livres qui font rêver… – Pour les presques grands et les plus grands (12 ans et plus)

Suite et fin pour la sélection de Montreuil avec cette fois une liste d’ouvrage pour les 12 ans et plus. Du rêve, de l’aventure, et du suspense !

Yujin et YujinYujin et Yujin – Geumyi Lee, Yeong-Hee Lim et Marie Bouudewyn – Editions Picquier :

Voici l’histoire de deux adolescentes portant le même prénom : Yujin. Elles habitent en Corée, et sont dans la même classe… et au fil d’une amitié qui se renforce, les deux jeunes filles se rendent compte qu’elles partagent un secret commun qui a changé leur enfance à jamais… Un récit à deux voix sur la relation si particulière est compliquée qui existe entre une mère et sa fille, mais aussi sur l’amitié, et les premiers émois amoureux.

Les petits pains de la pleine luneLes petits pains de la pleine lune – Gu Byeong-mo, Lim Yeong-hee et Françoise Nagel :

Pour régaler les papilles des lecteurs, rien de mieux que du fantastique culinaire (à l’image de Charlie et la chocolaterie ou encore de la série Bliss).

Nous plongeons dans l’histoire d’une boulangerie pâtisserie où la magie a également une place à prendre. Mais bien loin d’être uniquement un roman fantastique, Les petits pains de la pleine lune traite aussi d’un sujet difficile : le suicide d’un membre de sa famille. Un roman touchant et original.

La cité des livres qui rêvent 01La cité des livres qui rêvent – Walter Moers – Editions les Grandes Personnes :

A dédier à tous les amoureux du livre, qu’il soit vieux, récent, poussièreux… Paru en septembre dernier, cet ouvrage était précédemment publié par les éditions Panama, devenues par la suite Les Grandes Personnes. A la fois roman fantastique et beau-livre aux illustrations époustouflantes, vous plongerez dans un univers aussi atypique que fascinant.

Si vous souhaitez découvrir le métier d’écrivain et le monde du livre sous un angle pour le moins étrange et rocambolesque, cet ouvrage est pour vous ! Dès 14 ans… jusqu’à beaucoup plus grand.

La SF sous les feux de la scienceLa SF sous les feux de la science – Roland Lehoucq – Editions du Pommier :

Avant toute chose, il faut savoir que Roland Lehoucq est un astrophysicien connu et reconnu par ses pairs. Il participe d’ailleurs à la rubrique scientifique du magazine de SF Bifrost, nombre de ses articles étant dans cet ouvrage.

Un très bon ouvrage pour faire la part des choses entre réalité scientifique et SF. Alors si vous voulez savoir quand nous pourront nous aussi nous téléporter ou encore s’il est biologiquement possible que les vampires existent… ce livre est fait pour vous !

Une dernière chanceUne dernière chance – Seita Parkkola et Johanna Kuningas – Editions Actes Sud :

Bienvenue à l’Ecole de la Dernière Chance, destinée aux cas les plus difficiles. Viima fait partie de ces élèves dits « à problèmes », mais ce qu’il va découvrir derrière les murs de l’école est à faire froid dans le dos… un roman pour ados ou le suspense se mêle au fantastique. Ce roman a été sélectionné pour le prix Européen des Utopiales jeunesse 2012.

Chronique : BZRK – tome 1

BZRK - Tome 1Bienvenue dans le monde incroyable et repoussant du corps humain à l’échelle nano…

 Nouveau roman événement de Michael Grant, BZRK est une trilogie dont le premier tome vient de paraître aux éditions Gallimard Jeunesse en septembre dernier. Michael Grant est un auteur mondialement connu pour sa série pour adolescents Gone (cinq tomes, série en cours, Pocket Jeunesse), il est le mari de l’auteure K. A. Applegate, avec qui il a écrit la série de sf pour la jeunesse Animorphs (Folio Junior) et Everworld (Gallimard Jeunesse).

Au programme, des nanotechnologies capables de prendre le contrôle de votre corps : un œil comme porte, et les nanobots font leur office en manipulant les nerfs de votre matière grise pouvant même aller jusqu’à vous rendre totalement fou…

Et pour ceux qui se le demandent, BZRK signifie berserk, une référence à la mythologie nordique (désigne des guerriers qui rentrent dans une fureur telle qu’elle les rend invincibles), on en sait guère plus à ce propos hormis que c’est sous ce nom que se regroupe ceux qui sont du bon côté de la barrière.

Mais c’est quoi les nanotechnologies exactement ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers des sciences, une petite explication de ce que sont les nanotechnologies s’impose. En voici une définition : la nanotechnologie regroupe la recherche sur les principes et propriétés existant à l’échelle nanométrique, c’est-à-dire au niveau des atomes et des molécules (source : http://www.actu-environnement.com). Un des objectifs principaux des nanotechnologies est de créer des nanomachines.

Une fois ce postulat intégré, nous pouvons nous attaquer au monde créé par Michael Grant autour de ces technologies. Dans BZRK il existe deux types de robots, les nanobots (issus d’éléments biologiques) et les nanobots (issus de la pure mécanique). Ces machines sont le nerf d’une guerre à l’échelle mondiale.

En effet, le groupe BRZK lutte pour le libre arbitre et l’initiative individuelle alors que leur ennemi, les jumeaux Armstrong prônent une pensée unique et veulent créer un « homme nouveau » en manipulant le maximum d’individus par le biais des technologies nanos.

Un renouveau dans le young adult ?

Avec cette nouvelle série, Michael Grant frappe fort en nous proposant un tout nouvel univers. En effet, le thème des nanotechnologies n’a été que très peu utilisé en littérature mais on peut tout de même citer Isaac Asimov avec le voyage fantastique, ou encore destination cerveau.

L’univers nano qui nous est ici offert est violent, d’ailleurs, le corps s’appelle la viande pour les lignards, ceux qui manipulent les nanorobots, et cela quel que soit leur camp.

Si renouveau il y a, il réside uniquement dans la thématique abordée, car malheureusement, BZRK ressemble franchement trop à une énième lutte entre le bien et le mal. D’un côté, un mégalo richissime (les jumeaux peuvent-être considérés comme une seule personne car ils sont fusionnés) qui veut contrôler le monde et les pensées, de l’autre un regroupement d’irréductibles qui savent ce qui se trame en secret et luttent jusqu’à la mort.

C’est fort dommage, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait plus de profondeur derrière cette intrigue développée dans le premier tome. Cela est d’autant plus fâcheux que certaines scènes du roman restent mémorables, je pense notamment à celle de l’avion au tout début du roman, digne d’un film d’action, les images défilent dans la tête du lecteur pour donner une magnifique impression en fin de chapitre.

Au niveau des personnages, malgré un effort de développement, certains manquent tout de même de profondeur, notamment le fameux Bug Man, l’ado le plus doué pour manipuler un nombre de nanorobots impressionnant. Ses motivations, bien qu’expliquées, restent tout de même nébuleuses.  Il en est de même pour le jeune Noah Cotton, nouvelle recrue du BZRK, on comprend ses motivations, mais sans être totalement emballé.

En somme, ce premier tome de la série BZRK donne un tableau très mitigé. Le début était vraiment explosif et captivant, mais on glisse vite vers un terrain beaucoup plus connu, en particulier au niveau de la trame principale de l’histoire.

C’est très dommage aux vues de ce qu’aurais pu faire Michael Grant d’un univers encore vierge de toute œuvre du même genre ou presque… Affaire à suivre malgré tout avec le second tome, mais nous avons le temps, car il n’est pas prévu avant octobre 2013 Outre-Atlantique…

Montreuil 2012 – Ces livres qui font rêver… – Pour ceux qui deviennent des grands (9-12 ans)

Nous continuons avec une sélection de titres découverts à Montreuil pour s’intéresser maintenant à la tranche d’âge des 9 à 12 ans environ. De belles lectures en perspective…

La guerre des ombres 01La guerre des ombres – Jin-kyeong Kim et Nicolas Delort – Editions Philippe Picquier (2011) :

L’auteur coréen de la saga L’école des chats nous offre une nouvelle série pour les neuf ans et plus avec La guerre des ombres. Cette fois encore, il est question de chats, de quête et d’aventure ! Tous les éléments qui ont fait le succès de la première série. En somme, Un mélange entre fantastique et légendes qui devrait à nouveau plaire.

Les rats aventuriersGamba et les rats aventuriers – Atsuo Saitô et Masayuki Yabuuchi – Editions Philippe Picquier (2012) : 

Venez découvrir l’histoire de Gamba, le rat des villes qui va changer radicalement de vie pour sauver ses congénères. En effet, des rats sont menacés d’extinction par un groupe de belettes conduis par leur ennemis juré… Noroi la Maléfique.

Une fantasy animalière originale où une légion de rats va venir à dos de mouette pour sauver son prochain. Pour tous les amoureux des aventures du Royaume d’Outrebrume, de la Guerre des clans ou encore du Royaume de Ga’Hoole.

Les iles du tempsLes îles du temps – la forêt au temps des dinosaures – Marta Mazzanti, Giovanna Bosi et Ricardo Merlo – Editions le Pommier (2011) :

Magnifique album documentaire très illustré, Les îles du temps vous proposent de découvrir la flore telle qu’elle était au temps des dinosaures. Ecrit par des spécialistes en botanique et en paléontologie, l’ouvrage regorge de découvertes à faire, de connaissances à acquérir. Car on connaît un peu les dinosaures, mais beaucoup moins le monde dans lequel ils évoluaient.

Partez donc à la découverte de plantes maintenant disparues !

couv_mystere_Mise en page 1Paris, légendes et mystères – Julia Raison et Karim Friha – Editions Graine 2 (2012) :

Voici un très bel ouvrage relié et illustré nous contant les légendes de la capitale. Du mythique fantôme de l’Opéra en passant par la légende des momies enterrées au pied de la Bastille… c’est en tout quinze légendes que vous pourrez ainsi (re)découvrir. A lire pour soi ou pour les enfants, un vrai régal pour les yeux et l’imagination ! Espérons que l’éditeur en fasse d’autre dans la même lignée.

La caverne de PlatonLa caverne de Platon – Bruno Jay et Hans Schepers – Editions Eveil et Découvertes :

On connaissait déjà la collection de philo pour les enfants Les Petits Platons, mais les éditions Eveil et Découverte ont eux aussi une collection fort sympathique pour éveiller à l’art de la réflexion, s’agit de leur collection Mythes Philosophiques.

Ludique, illustré de façon très contemporaine, ces livres ont tout pour plaire et faire réviser au passage aux adultes certains principes philosophiques qu’ils auraient pu oublier !

Existe aussi dans la même collection : Ce que vit Er quand ses yeux se fermèrent, Le mythe d’Aristophane ou Au commencement de l’amour.

Chronique : La prophétie du Ragnarok – Tome 1 – La porte des neufs mondes

La prophétie du Ragnarok 01Un premier roman réussi nous entraînant à la découverte d’un panthéon peu connu… celui des nordiques.

Philippe Ossena est vétérinaire de métier, et belge d’origine, bien que depuis il vive en France, La prophétie du Ragnarok est son premier roman. Paru en mai dernier aux éditions Sortilèges, cette nouvelle série nous invite au rêve et à la (re)découverte de la mythologie nordique, beaucoup moins connue que la mythologie grecque ou égyptienne. En la personne d’Eric, nous allons découvrir un jeune homme avide d’aventures et de découvertes inattendues où notre monde semble lié à celui des dieux du froid…

D’étranges rêves et une destinée qui l’est tout autant…

Nous ouvrons le roman sur le quotidien d’Eric, un adolescent comme les autres, hormis le fait qu’il fasse d’étranges rêves où une femme apparaît en lui prophétisant le Ragnarok.

Son rêve va l’amener à l’orée d’un bois, près de chez lui, mais qui va le transporter sans qu’il s’en rende compte, dans une autre dimension : celle où la mythologie n’est pas que des contes et des légendes mais où les nains, la magie et d’autres choses encore existent réellement.

Comment survire dans un univers inconnu voir hostile ? Eric va devoir s’armer de courage et s’avoir s’entourer des bonnes personnes si il veux pouvoir ne serait-ce que survivre et trouver un moyen de comprendre ce qu’il s’est passé… peut-être est-ce lié à ses rêves ?

Un univers de fantasy à la fois familier et accrocheur

Très rapidement, on s’immerge dans l’intrigue que l’on devine assez rapidement sans que ça soit gênant. Le plus intéressant étant l’univers dans lequel évoluent les personnages aussi attachants que bien campés.

Petit à petit, Eric réussit à se lier d’amitié avec un demi-elfe, un nain (bien que fourbe), un homme bien singulier et mutique ainsi qu’une jeune fille dont il est vite tombé sous le charme. L’écriture du roman est simple et efficace, et son contenu est très dense au niveau des créatures et légendes que l’on y découvre.

De masques transformant leur porteur en animaux en passant par des miroirs qui téléportent ceux qui les traversent, ce roman est rempli de bonnes idées tout en reprenant un fil conducteur basé sur de vraies légendes.

Plaisant et bien construit, ce roman mérite que l’on s’y attarde. La prophétie du Ragnarok est un peu le Percy Jackson de la mythologie nordique : mélangeant notre univers contemporain à celui des légendes de façon attractive. Un bon premier tome qui sera adapté dès l’âge de 11 ans pour les fans du genre.

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Chronique : Version Bêta – Tome 1

Version Beta 01Un futur aussi sombre que captivant… entrez dans un univers où le clonage humain est devenue chose commune…

Paru le 29 novembre dernier, version Bêta est la dernière publication en date de la collection R. Il s’agit d’une série contre-utopique prévue en quatre tomes écrite par Rachel Cohn. Ayant suivi des études politiques, puis souhaitant devenir journaliste, Rachel Cohn s’est petit à petit tournée vers l’écriture en s’inspirant des personnes de son entourage, c’est ainsi que son premier roman, Gingerbread, est paru…

Résolument futuriste, Version Bêta nous illustre les travers terribles d’une société où le clonage humain est possible… on y imagine aisément les pires dérives possibles pour ces fameux clones qui n’ont aucune existence légale aux yeux du monde, uniquement des devoirs envers leur possesseurs, et aucun droit…

Demesne : une île paradisiaque pour tous… ou presque

Elysia vient de naître, ou plutôt de se réveiller ; en effet, elle est un clone et a déjà l’apparence d’une jeune femme de dix-huit ans. Comme tous les clones, son original est le corps d’une personne morte, car il est impossible de créer un clone à partir d’un être vivant.

De plus, c’est une version bêta, un des premier modèles de clones adolescents, un véritable pas dans l’avenir du clonage qui à terme aimerais fournir des enfants clonés… Elysia est donc l’une des premières d’une nouvelle génération.

Comme les autres, elle est parfaitement éduquée, formatée, et ne peux ressentir aucune émotion, qu’elle soit positive ou négative. Elle n’existe que pour servir d’autres être humains. Mais la révolte gronde dans différents camps…

Un récit aux nombreuses surprises

Version Bêta use les ficelles bien connues du récit futuriste : haute technologie banalisée, îles artificielles ou tout est contrôlé (jusqu’à la couleur de l’eau et l’atmosphère)… les clones sont une spécificité de l’île de Demesne. Ils n’ont aucune existence légale ailleurs que sur ce petit bout de terre.

Tout au long du roman, nous suivons Elysia, et l’évolution de ses sentiments (qui ne devraient pas exister). De soumise et agréable, la jeune clone va commencer à avoir une opinion personnelle de sa condition et de celle des autres clones. Cette prise de conscience ne se faisant pas sans heurt, et la pression de sa famille adoptive se faisant de plus en plus oppressante…

Version Bêta prend ainsi peu à peu des allures de thriller, où il vaut mieux ne rien laisser paraître, sous peine d’être éliminée sans que personne ne sourcille face à une telle injustice.

De chutes en rebondissements, ce premier tome nous offre la joie de dévorer et non pas de lire. L’attente sera très longue pour l’arrivée du second tome, qui n’est pas encore paru non plus aux États-Unis.

Montreuil 2012 – Ces livres qui font rêver… – Pour les moins petits (6-9 ans)

La bataille des légumesLa bataille des légumes – Philippe Bertrand – Editions Naïve (2005) :

Curieux album que celui-ci où les légumes se livrent une guerre « sanglante ». Si vous voulez voir votre vision des légumes changée, cette lecture s’impose ! Entre les radis intégristes, les tomates givrées et autres, une chose est sûre, comme nous l’annonce l’auteur : « Les carottes sont cuites ! ». Une très sympathique histoire où l’illustration est omniprésente, de même que l’humour.

Velours - le nez d'un voleurVelours, le nez d’un voleur – Silviana d’Angelo, Antonio Marioni et Sophie Royère – Editions Naïve (2007) : 

Velours est le plus célèbre des voleurs…et pour cause, c’est aussi le plus efficace. Son seul complice de confiance : son nez. Cette fois-ci, le voleur décide d’entrer dans la maison d’une danseuse et de son mari. Au fil des pièces et des odeurs, ce dernier en découvre plus sur ses hôtes… et sur lui-même… Plus qu’une histoire, Velours est aussi le prétexte à découvrir des œuvres dans l’image, parsemées tout au long de l’album.

Lettre à mes fillesLettre à mes filles – Barack Obama et Loren Long – De la Martinière Jeunesse (2011) :

Texte d’Obama sous la forme d’un album pour la jeunesse, la porté de ce court texte est universelle. Empli de force et de résolutions, les mots inscrits dans cet ouvrage sont ceux que tout parent souhaite un jour dire à ses enfants. Le tout étant très brillamment et simplement illustré par Loren Long (Ti’ bateau, Ti’ tambour…).

Le combat des dieuxLe combat des dieux, d’après la Théogonie d’Hésiode – Armand Aloyin, Olivier Raymond et Maëva Tur –Eveil et découvertes (2012) :

Le combat des dieux raconte l’origine du monde et la création du panthéon grec ainsi que le combat de Zeus pour accéder au trône. L’intérêt principal de cet album résidant dans le fait qu’il soit accompagné d’un CD, ce qui le rend adapté dès l’âge de sept ans. Les illustrations sont à la fois modernes et très typées « art grec ». Un ouvrage original et esthétique qui permet d’aborder la mythologie d’une nouvelle manière.