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Interview de Charlotte Bousquet

Charlotte Bousquet est une auteur de l’imaginaire très prolifique. Spécialiste des contes et de la mythologie, elle a une formation de philosophe. Elle a notamment écrit la série pour adolescents la Peau des Rêves (L’archipel, collection Galapagos), L’archipel des Numinées (Mnémos, dont le premier tome vient d’ailleurs de sortir en format poche chez l’éditeur), Le dernier ours ou encore Princesse des Os (Gulf Stream).

La peau des rêves  - 01

Bonjour Charlotte Bousquet, pourriez-vous nous présenter tout d’abord ta série La peau des rêves ?

Dans les ruines de la Sagrada Familia, Najma, prisonnière d’un clan de rebelles, conte l’es histoires contenues dans les tatouages qui recouvrent sa peau. Celle de Cléo, d’abord, jeune fille rebelle en quête de ses origines dans un Paris dévasté ; celle d’Anja, ensuite, la petite sirène de Berlin.
Ce qui m’intéressait, dans ce cycle, c’était de reprendre des thématiques classiques, des légendes et de creuser pour voir ce qui en sortait. Pour Nuit tatouée et Nuit brûlée, il s’agissait de théâtre : Othello et Oedipe-roi. Jalousie, secret, etc. Pour Les Chimères de l’aube et L’Aube des cendres, je me suis attachée à La petite sirène, qui est un conte que j’adore, ainsi qu’à certains mythes se rapportant aux frères ennemis. Jusqu’où seriez-vous prêt à aller par amour ? Qu’est-ce qui peut faire basculer un homme dans la folie ?

La peau des rêves  - 02Dans cette série, on remarque que vos héroïnes se sous estiment souvent, se transformant alors en proies pour des hommes qui les maltraitent… est-ce un combat contre les violences faites aux femmes que vous souhaitez mener à travers votre plume ? Éveiller les consciences ?

Je suis une auteure engagée, alors je ne vais pas dire le contraire! Mais dans ces deux récits, c’est avant tout le rapport à soi et à l’autre que j’ai essayé d’évoquer. Le fait qu’il soit parfois difficile de dire « non » à quelqu’un parce qu’on n’ose pas, parce qu’on a peur du regard des autres aussi, parce qu’on se convainc que ce n’est pas grave. Ou que l’on accepte n’importe quoi par amour, alors que cela ne fait que renforcer la mauvaise image que l’on a de soi, et justifier quelque part les violences, psychologiques ou physiques dont on est victime. « Il me traite comme une merde, c’est normal puisque j’en suis une. » Quelque part, on va jusqu’à choisir systématiquement ceux dont on est sûr qu’ils vont nous faire souffrir… C’est ça, je crois, dont je voulais parler. Alors attention, cela n’excuse en rien l’horreur du comportement de ces hommes, c’est juste qu’en apprenant à dire non, en les évitant, en les combattant aussi, on peut éviter de souffrir.

La peau des rêves  - 03Combien de tomes au final pour la série La peau des rêves ? Pourquoi un 5ème volume en bd et pas en roman ?

Quatre tomes, plus D’Encre et de feu, une novella illustrée, pour boucler l’histoire de Najma.

Pour quand est-il prévu ? Et chez quel éditeur ?

Aucune idée!

Rouge TagadaParlons maintenant de la bd à laquelle vous avez donné votre plume, Rouge Tagada (chez Gulf Stream), pourriez-vous nous la présenter ?

Rouge tagada, c’est lune histoire d’amitié fusionnelle, une histoire d’amour entre deux adolescentes, Alex (la narratrice) et Layla. Sauf que l’une est prête à l’assumer, et l’autre non. C’est un récit sur la frontière entre amitié et amour, à un âge où les plus grands chagrins ne sont pas toujours causés par des ruptures amicales, où se dessine le désir, aussi. Rouge tagada est dessiné par Stéphanie Rubini, illustratrice avec laquelle j’adore travailler – son trait, ses couleurs sont magiques.

S’agit-il d’un one-shot ou avez-vous l’intention de poursuivre l’aventure ?

L’idée, c’est de prendre la photo de classe et de raconter les histoires de certains de ces élèves. Ainsi, un deuxième opus, Mots rumeurs, mots cutter, est prévu pour 2014 et sera suivi par plusieurs autres.

Quels autres projets sont à venir ?

Un projet de roman graphique adulte, toujours avec Stéphanie (en fait plusieurs, mais ne mettons pas la charrue, etc.), un roman adulte, que je vais commencer à écrire, là, dans quelques jours, pour Milady grande Romance (là où est sorti Ce qui nous lie, de Samantha Bailly). J’ai quatre textes terminés, en jeunesse, qui attendent 2014 pour être publiés, et plein d’idées…

Le steampunk revient en force en ce moment… êtes-vous tentée d’écrire dans ce répertoire ?

pas du tout! je ne me sens pas à l’aise avec la vapeur et les engrenages !

Enfin, quel est selon vous LE livre à lire par tous ?

Cyrano de Bergerac !

Chronique : Deux filles + trois garçons – les parents = 10 choses que nous n’aurions pas dû faire

Deux filles + trois garçons - les parentsDernier roman en date de Sarah Mlynovski en France, 2 filles + 3 garçons – les parents = 10 choses que nous n’aurions pas dû faire est paru en fin de janvier dernier (le titre américain est bien plus court et commode : ten things we did, and probably shouldn’t have).

L’auteure américaine est déjà connue pour ses romans destinés aux adolescentes en particulier. Teintés d’humour mais aussi de réflexion, son univers reste résolument ancré dans les relations sociales à l’âge adolescent. Ses œuvres les plus connues sont celles de sa série Rachel W, ainsi que son roman Parle-moi !

Un mensonge en amenant un autre… 

April est une adolescente à la vie normal, mais cette dernière va être chamboulée quand son père lui apprend qu’elle va devoir déménager avec lui et sa belle-mère, pour laquelle elle n’éprouve ni amour ni haine. Comment échapper à la catastrophe qui s’annonce et rester auprès de ses amis, de son petit copain et de son lycée ?

Une seule solution viable sur le moment pour April : mentir à son père et loger chez sa meilleure amie Vi pour le reste de l’année scolaire. Une solution parfaite pour les deux parties en apparence… mais la mère de Vi n’est jamais là, elle est en tournée pour un spectacle à Chicago.

En somme, deux adolescentes sont livrées à elles-mêmes volontairement vont s’en donner à cœur joie pour faire les pires idioties de leur vie !

Deux filles + trois garçons - les parents usPeu réaliste, mais c’est pas grave !

Les aventures loufoques et trépidantes d’April et Vi sont loin d’être crédibles. Le fait que son père la laisse vivre chez sa meilleure amie ne tiens déjà guère la route, mais quand en plus elle reçoit une somme considérable comme argent de poche (environ 1000 dollars par mois), on peut s’insurger du peu de réalisme du roman.

Mais est-ce vraiment grave ? Je pense que non, car on s’éclate littéralement à suivre les pitreries de ces deux filles hautes en couleurs.

Le roman est découpé de façon très simple : un chapitre = une de ces fameuses choses qu’April et Vi n’auraient pas dû faire. Au programme, adoption d’un chat, charme de garçons et achat d’un jacuzzi ! On s’amuse, mais on se prend également à s’attacher à April, un personnage qui même s’il n’a pas les pieds sur terre est attirant.

Chose intéressante, April aborde pour la première fois sa sexualité au cours de ce roman. La partie « explicative » de comment se prépare une première fois est plutôt bien faite. Loin d’être une leçon de morale ou un cours de biologie, l’auteure y explique toutefois à travers ses personnages les bonnes actions à suivre (préservatifs, etc.).

Mais alors, où ces délires d’ados vont-ils vous conduire ? A vous de le découvrir ! Quoi qu’il en soit, pas une seconde d’ennui dans ce roman fun, un peu fou et surtout très drôle. A mille lieues de la première impression donnée par la couverture et son titre, on se retrouve avec un ouvrage qui nous fait passer un très bon moment, sans se prendre au sérieux. Parfait dès l’âge de 14 ans.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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Chronique : Ferrailleurs des mers

Ferrailleurs des mers 01Second roman de l’auteur américain Paolo Bacigalupi traduit en France, Ferrailleurs des mers (Ship Breaker en langue originale) est une série en deux tomes destinée aux adolescents. Le roman a remporté de prestigieux prix Young-Adult Outre-Atlantique dont le Prix Hugo et le Prix Nebula. Le second et dernier opus sortira en novembre 2013 sous le titre Les cités englouties.

Le premier roman de Paolo Bacigalupi, la Fille Automate avait fait grand bruit sur la scène sf en remportant également de nombreux prix littéraires d’importance.

Une ère d’ossements de métal et de misère… 

 Nous sommes à la fin du XXIème siècle, et le monde ne ressemble plus à rien de connu suite à une pénurie de pétrole et de nombreuses catastrophes naturelles. Dans ce monde post-apocalyptique, Nailer est un ferrailleur, il travaille jusqu’à l’éreintement à arracher d’anciens câblages sur des squelettes de pétroliers. Les compagnons de Nailer sont comme  lui : fatigués, souvent affamés et en proie aux quotas et délais toujours plus difficiles à tenir.

 Tous ne rêvent que d’une chose, d’être un jour Lucky Strike, un homme qui a trouvé par hasard assez de pétrole pour devenir le maitre de la plage et s’élever au-dessus de sa condition… Mais ces rêves d’opulence et de confort sont pénibles à atteindre, comme Nailer ne va pas tarder à le comprendre le jour où il pense devenir lui aussi un Lucky Strike en découvrant un riche voilier échoué… A qui faudra-t-il faire confiance pour récupérer cette fortune qui dort sans éveiller les soupçons ?

SHIP-BREAKER-riUn univers sombre, sale et cruel

Ferrailleurs des mers est un roman âpre et dur, à l’image d’un futur où la société voit ses écarts sociaux plus marqués que jamais. Nous n’avons que la vision de la partie démunie de cette société, et elle est atroce. La misère pleine de rouille que nous dépeint Paolo Bacigalupi prend de nombreuse formes : maladie, alcool, drogue, exploitation, pressions en tout genre, c’est à la loi du plus fort…

On est oppressé par la tension constante d’un univers où tout peu basculer d’une seconde à l’autre selon les lubies de certains individus louches et dangereux… Sans savoir réellement où nous nous rendons, nous suivons donc Nailer, notre héros qui ne sait pas lui-même de quoi il part en quête… du moins au début du roman !

Bien que décrit avec efficacité, l’univers de Ferrailleurs des mers reste assez flou. On comprend les grandes lignes qui régissent cette société délitée, mais elles restent ténues. J’espère donc que le second tome saura répondre à toutes les questions sous-jacentes du premier.

 

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un bon livre, fouillé, y compris au niveau des prénoms des personnages (nailer veut dire clou en anglais) et dont la grande force réside dans la pression constante à laquelle est soumise le lecteur. On appréciera également les nombreuses références au monde de la piraterie, qui collent parfaitement à l’ambiance dépeinte tout le long du roman.

A conseiller dès 14 ans, pour tous les amateurs du genre post-apocalyptique, mais aussi les autres !

Chronique : La Maison Sans-Pareil – Tome 1 – L’oiseau Noir

La maison Sans-Pareil 01Un inclassable qui laisse un sentiment à la fois curieux et plaisant

Premier roman de l’anglais Elliot Skell traduit en France, la Maison Sans-Pareil est une courte série de deux ouvrages, tous les deux parus aux éditions Flammarion.

A la fois fantastique et étrange, la Maison Sans-Pareil regorge de nombreux secrets que même ses habitants ignorent… si vous voulez les découvrir, il va falloir en pousser les portes… !

Tout commença avec un Capitaine qui débarqua…

…avec une idée et un trésor. Son idée était bien simple : faire construire un château, mais un château comme nous n’en avons jamais vu, immense, gigantesque, tellement grand que plusieurs générations ne suffiraient pas à découvrir toutes les pièces qu’il renferme. Et ce qu’il se passa. Le château fut construit, et à l’époque où l’histoire nous est contée, de nombreuses générations ont déjà passées. Le Capitaine est devenu légendaire, et ses descendants vivent encore dans l’opulence de son trésor dont on ignore la source. A chaque génération, un nouveau capitaine « gère » la famille Capelan.

Nous suivons les pas d’Omnia Capelan, une excentrique comparée à tous les autres membres de son immense famille. En effet, les Capelan ont une remarquable aptitude à la non curiosité et à la fainéantise. Alors quand le Capitaine de la Maison Sans-Pareil disparait, personne ne se pose beaucoup de question hormis « qu’y aura-t-il au prochain repas ? ». Mais Omnia sent qu’il y a plus qu’une mort naturelle derrière cette disparition et sa curiosité l’emporte sur la prudence… Et c’est seule qu’elle devra se débrouiller, tous les autres Capelan ne s’occupant bien trop que d’eux même…

La maison Sans-Pareil 01 englishUn univers atypique qui laisse un sentiment d’étrangeté

De par son style et la façon dont l’histoire est mise en valeur, la Maison Sans-Pareil nous offre un roman bien différent de ceux auxquels nous sommes habitués.

En effet, bien que l’intrigue soit déjà vue, la façon dont elle est traitée l’est beaucoup moins. On évolue dans un monde où les lois que l’on connaît n’existent pas, le monde extérieur nous reste inconnu. Les traditions étranges qui régissent la vie des Capelan font loi, et rien ne saurait les supplanter.

Il faut reconnaître que cette approche en huis-clos mais à une aussi grande échelle est assez déstabilisante. On se sent perdu dans les premiers chapitres, ne sachant absolument pas où veux nous mener l’auteur… Mais peu à peu, on prend ses marques, jusqu’au point de vouloir explorer nous-mêmes cette Maison Sans-Pareil (qui serait plutôt un château aussi grand qu’une montagne).

Belles descriptions, fourmillement d’anecdotes et de faits aussi inutiles que fascinants, vous saurez pourquoi le plancher d’une des salles est penché, ou encore pourquoi certaines sont condamnées. On aurait apprécié une ébauche de plan concernant cet édifice, même si il semble assez rapidement être difficile à cartographier.

La Maison Sans-Pareil mélange avec efficacité deux genres qui plairont sans trop de difficulté à un jeune public (dès 11-12 ans), le tout avec une écriture de qualité. Le côté policier résidant dans la fameuse disparition du Capitaine et d’autres découvertes en tiroir ; le fantastique étant dans l’existence même de ce château incroyable.

Même après avoir apprivoisé ce premier tome, impossible de se départir de ce sentiment de mystère qui nous enveloppe. C’est à la fois plaisant, tout en laissant une impression diffuse et difficile à expliquer, en tout cas, le but est atteint : c’est unique. Affaire à suivre avec le second et dernier tome : L’homme au masque, où l’on espère avoir les réponses aux milliers de questions qu’ont suscité ce livre.

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Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 1 – Le Diable Vert

Les orphelines d'Abbey Road 01Une nouvelle série envoûtante aux héroïnes charismatiques et mémorables dans une Angleterre victorienne.

Audren est une auteure, mais pas seulement de romans. Elle écrit également des pièces de théâtre, des chansons, des scénarios… Elle fait également de la musique et a déjà enregistré plusieurs albums de Pop et Soul Music, elle a aussi créé des musiques pour des jeux vidéos, la télé ou encore le cinéma. Autant dire qu’Audren est une artiste ultra-prolifique.

Dans le domaine de la littérature, elle a notamment écrit : Le paradis d’en bas, Ma grand-mère m’a mordu, et  une foule d’autres encore, tous aux éditions l’Ecole des Loisirs.

Pour sa saga Les Orphelines d’Abbey Road, Audren nous lance dans un univers à la fois historique, baroque mais aussi fantastique. Pour le moment, elle prévoit six tomes au total pour cette série, mais cela peut encore changer.

Dans un orphelinat pas comme les autres…

Bienvenue dans l’orphelinat d’Abbey Road. Ici, la vie n’est pas toujours rose, la discipline y est stricte, parfois même injuste selon les sœurs qui s’occupent des jeunes filles. C’est dans cet établissement partagé entre rigueur et discipline que vit Joy, une des orphelines, avec d’autres jeunes filles aux âges très disparates.

Un peu rêveuse, un peu aventurière, mais surtout curieuse, Joy va découvrir grâce Margarita – une autre des orphelines – qu’il existe un passage secret sous l’abbatiale (l’église d’une abbaye). Où mène-t-il ? Et pourquoi une autre des orphelines, Prudence, n’émet plus un son depuis qu’elle y est descendue ?

Roman historique avec un imaginaire qui prend peu à peu sa place dans l’intrigue, plongez dans le monde des orphelines d’Abbey Road, vous en sortirez différent… et exalté.

Une atmosphère à l’allure gothique et particulière

On pourrait penser que les bonnes sœurs de l’orphelinat remplacent les mères que les jeunes filles n’ont jamais pu avoir… bien au contraire. Dans l’établissement, moins on montre ses sentiments, mieux c’est… Entre secrets d’orphelines et bonnes sœurs qui veillent au grain, les jeunes filles qui vont participer à l’aventure ont intérêt à être prudentes, sous peine de lourdes représailles si elles viennent à être découvertes. D’autant que les mystères autour de l’Abbey s’épaississent au fil des indices…

A la fois roman historique et fantastique, ce premier tome glisse en douceur dans l’imaginaire. On se laisse entraîner avec plaisir dans l’inconnu, sans arrières pensées.

Les personnages sont biens campés, leur répliques réalistes et souvent bien tournées, on se prend à savourer tous les dialogues. Audren a un véritable don pour intéresser son lecteur avec des choses simples à la base, en les transformant et les teintant de merveilleux.

En somme, ce premier opus des Orphelines d’Abbey Road est une franche réussite. L’ambiance qui caractérise ce premier tome mérite une attention toute particulière. On se prend même a vouloir faire partie de l’équipée composée par les jeunes demoiselles du roman ! Si vous avez envie d’un bon roman à l’atmosphère unique, foncez sur cet ouvrage, qui mérite à être connu. On a hâte de découvrir la suite avec le tome deux : Le monde d’Alvénir.

Chronique : Storyteller

StorytellerÉcrit par James Siegel et sorti tout d’abord aux éditions du Cherche-Midi, Storyteller est paru aux éditions Pocket en février 2013.

James Siegel est directeur de la création et administrateur d’une des plus grandes agences de publicité aux Etats-Unis, Storyteller est son quatrième roman paru en France, il a d’ailleurs été sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices du magazine ELLE.

Un journaliste mis au placard…

Tom Valle était un très bon journaliste avant d’être remercié. Il était même devenu le modèle de la plupart de ses confrères, qui ne juraient que par ses articles.

Mais Tom Valle est allé trop loin. Un jour, il a commencé à broder des histoires qui ne s’étaient pas exactement produites comme il le décrivait. Puis il s’est mis à inventer de toute pièces certains de ses papiers : fausses rencontres, interviews fictives, témoignages surréalistes… jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par sa folie des grandeurs.

Depuis, Tom Valle est dans la minuscule rédaction du Littleton Journal. Encore une chance pour lui qu’il ait pu retrouver un travail de « journaliste ». Il se retrouve à couvrir des événements locaux tels que l’ouverture d’un nouveau magasin, ce genre de choses.

Mais le jour où un accident en apparence banal a lieu, c’est Tom Valle qui est sur le coup, et ce qu’il va soulever comme interrogations réveille en lui les talents d’investigateur qu’il a toujours eu… Mais qui va bien pouvoir le soutenir sur cette affaire ?, lui qui n’a plus aucune crédibilité et beaucoup d’ennemis ?

Un roman policier qui n’éveille pas la passion

Storyteller est un roman qui se lit bien, mais pas de là à dire qu’il se dévore. Le personnage de Tom Valle, à la fois désabusé et plein d’espoir ne réussi pas à gagner mon attachement. Son histoire personnelle est cependant bien exploitée par l’auteur, ce dernier lui ayant créé des failles le poursuivant jusqu’à l’âge qu’il a aujourd’hui. Son besoin de reconnaissance passe par son enfance difficile.

Arpentant de long en large Littleton et ses environs, Tom Valle va peux à peu trouver des indices aussi peu parlants que disparates… du moins au début. On suit les pérégrinations de notre antihéros, sans trop savoir où nous emmène James Siegel. Et bien que le suspense soit bien entretenu, il n’y a pas ce coup d’éclat que l’on ressent parfois à la lecture d’un bon thriller, quand toutes les pièces s’emboitent pour nous donner un magistral tableau final.

Ici, rien de tout cela, il y a bien une théorie du complot, certes, mais il y manque la substance qui aurait pu la rendre vraiment bien édifiée. Des réponses, oui, mais pas pour toutes les questions soulevées. Et même si l’on peut en deviner aisément une partie, certains non-dits auraient mérités d’être exploités… dommage.

Au final, Storyteller est un roman policier qui fonctionne, mais qui manque d’intensité malgré la thématique difficile traitée (que l’on découvre vers le dernier tiers du roman). L’enquête que mène Tom Valle restant trop « quotidienne » et banale par rapport aux personnes auxquelles il s’attaque. Un moment sympathique à passer, mais qui ne laissera pas de souvenir impérissable…

AUTEUR :
GENRE : Policier
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Interview de Manchu, illustrateur 100% SF

home_manchuManchu est un illustrateur connu et reconnu dans le monde de l’imaginaire, en particulier dans la branche sf. Des centaines de couvertures de romans et bandes-dessinées de science-fiction ont étés réalisées par sa patte extrêmement reconnaissable. A l’occasion d’une exposition de ses œuvres à la Galerie Daniel Maghen à Paris qui débutera le vendredi 7 juin, la Bibliothèque de Glow a pu lui poser quelques questions sur son travail, ses inspirations…

Bonjour Manchu, pourriez-vous vous présenter et nous conter votre parcours en premier lieu ?

Terrien mâle âgé de 57ans terrestres (n’ayant jamais franchi le puits de gravité de sa planète) biologiquement entièrement d’origine avec juste une modification mécanique apportée à la vision consistant en l’apport d’un système d’optique adaptative passif….
Je dessine depuis que je sais tenir un crayon, passage de 4 ans à l’école Brassart à Tours. Début ensuite dans le dessin animé à la DIC (sur les  designs d’Uly48113-1sse 31) et ensuite avec la production Procidis : Il était une fois … l’Espace, designs et décors). Pas mal de travaux publicitaires dans les ‘80s (dont des illustrations pour le CNES et l’ESA) et rencontre avec Gérard Klein (directeur de collection Ailleurs et Demain et LdeP) qui me permet de débuter mon travail sur les couvertures de romans avec la collection Histoires de….  Depuis quelques années les couvertures d’albums de BD chez Série/Delcourt et les couvs de romans chez les éditeurs, sont ma principale activité. Collaboration importante avec la revue Ciel et Espace dans les ‘90s (Space Art), je travaille aussi de temps en temps pour l’Association PLANETE MARS (dont je fais partie) sur des illustrations décrivant l’exploration humaine de MARS….

Bon, cela ne doit pas être la première fois que l’on vous pose cette question, mais… pourquoi un pseudonyme ? et pourquoi Manchu ?

A l’école de dessin Brassart, mes potes me surnommaient Fifi Manchu (j’étais fan des films Fu Manchu avec Boris Karloff) le surnom est resté et s’est transformé en pseudo Manchu.

48114-1Pourquoi vous êtes-vous tourné vers les illustrations de science-fiction ?

L’élément déclencheur a très certainement été le film 2001 que j’ai vu en ‘68 et l’année suivante APOLLO 11, ré-initialisation du cerveau à partir de ce moment là vers l’astronomie/ astronautique / SF ….Ensuite il y a eu les Comics US (Fan du Silver Surfer), Métal Hurlant , les grands illustrateurs américains Mead, Bonestell, McCall, Berkey, Harris et d’autres… et surtout Christopher Foss, THE Boss (21st Century Foss m’a passablement anéanti quand je l’ai découvert !)

Quelles sont les œuvres qui vont ont donné cette envie de sf ? (livres, films, illustrations, etc…)

En vrac: Toutes les collections de romans SF des ‘70s, les films: 2001, Planète Interdite et les autres de cette époque, série TV The Invaders

48108-1Comment se passe la réalisation d’une illustration ? Avec quels outils travaillez-vous ? (manuels ? numériques ? un mélange des deux ?)

Je travaille en traditionnel (pinceau, brosse, acrylique, huile sur papier) depuis quelques temps avec l’aide de softs pour créer des volumes, des perspectives (imparable pour distribuer la lumière et les ombres…). Sinon, processus classique: lecture du roman, propositions de divers roughs N/B à l’éditeur, execution de l’illustration en commençant par une esquisse N/B au format final et passage ensuite à la couleur en commençant par les seconds plans pour finir par les premiers plans (c’est schématique mais en gros c’est ça).

Quand il s’agit de couvertures à réaliser pour un livre quel processus suivez-vous ? Avez-vous un résumé du livre afin de coller au mieux à l’histoire ? autre chose ?

Tous les cas de figure se présentent, résumé, brief, roman complet, discussion avec l’auteur. Mais ce que je préfère c’est la lecture du roman complet pour s’imprégner de l’histoire, de l’ambiance. quelquefois, je trouve l’idée de couverture sur une phrase ou une description….

Combien de temps en moyenne vous prend la réalisation d’une illustration ?

En gros une semaine, + si le visuel est compliqué.

En dehors du domaine littéraire, pour quelles autres occasion avez-vous dessiné/peint ?

Visuels pour le CNES, l’ESA, réalisation de fresques à plusieurs illustrateurs sur différents festivals, couvertures et designs pour la BD.

48075-1On va pouvoir découvrir vos œuvres originales dès le 7 juin prochain à la Galerie Daniel Maghen, comment ce projet est-il né ?

Cela fait quelques années que je connais la galerie et Daniel, mais bon je n’étais pas décidé à vendre sauf à quelques rares occasions (c’est aussi simple que ça), mais l’année dernière, j’ai confié une illustration à Olivier pour le Bookshow, pour voir si ça allait partir !, c’est parti ensuite il y a eu un truc chimique compliqué dans mon cerveau (sans doute lié à l’âge !) qui m’a dit que c’était peut être le moment de “disperser” ce qu’il y avait dans mes cartons… Daniel et Olivier attendaient patiemment, tapis dans l’ombre, sournois qu’ils étaient Hé! Hé!, que le processus arrive  à terme  et je ne regrette vraiment pas cette collaboration que je souhaite continuer.

Phil

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Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 3 – Le livre du temps

La quête des livres-monde 03Suite et fin de l’épopée… au Pérou !

Carina Rozenfeld est une auteure française spécialisée dans l’imaginaire. Elle écrit aussi régulièrement des scénarios de dessins animés.

Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante quelques années plus tard.

De l’imaginaire fortement ancré dans le réel

Suite et fin pour les aventures de nos aventuriers ailés avec l’ultime Livre-Monde à trouver. Le plus difficile des jeux de pistes s’annonce pour dénicher ce dernier trésor, et les embûches sont de plus en plus nombreuses : la santé d’Eyver se dégrade, la menace de l’Avaleur se fait de plus en plus présente et surtout… le temps sera leur ennemi.

Le Pérou sera donc la destination finale de nos héros… cette fois, c’est leur méninges qu’ils vont devoir utiliser, bien plus que leur force ou leur courage. Ainsi partons-nous à la découverte des géoglyphes de Nazca, ces étranges figures tracées à même le sol il y a de cela des milliers d’années (leur création est estimée autour de 500 av. JC et 500 après JC).

Un mélange astucieux permettant la découverte d’un patrimoine culturel mondial tout en nous plongeant dans l’imaginaire.

Une série réussite en tout point

Ce troisième et dernier opus nous conforte dans le fait que cette série est réussie aussi bien dans son écriture que dans son enchaînement d’actions. La trilogie est cohérente, addictive, nous laissant tantôt rêveurs tantôt inquiets…

Une chose est certaine, Carina Rozenfeld sait éveiller les émotions de ses lecteurs sans jamais les laisser tomber dans la platitude. L’histoire a beau être traditionnelle dans son déroulement et dans son histoire, la mise en scène est efficace et on se laisse prendre avec plaisir dans cette Quête.

On appréciera avec un franc plaisir ce tome-ci pour son côté « exotique » et nouveau, nous permettant de découvrir une autre culture. Un rythme et un lieu d’intrigue similaire aux deux premiers livres était l’écueil dans lequel il ne fallait pas tomber, et il a été parfaitement contourné.

C’est avec regret que l’on quitte Zec et Eden ainsi que tous leur compagnons, tous plus attachants les uns que les autres. L’essentiel n’étant pas ici l’histoire, dont on peu pressentir la conclusion, mais bien la façon dont elle nous est contée : parfaitement et avec passion. On s’évade, on oublie ce qui nous entoure, et c’est ce que l’on demande à un livre… non ?

Chronique : Lune Mauve – Tome 1 – La disparue

Lune Mauve 01Un roman fantastique où le côté réaliste est maitrisé avec talent… !

Premier roman de Marilou Aznar, Lune MauveLa Disparue est le premier tome d’une trilogie fantastique se déroulant à notre époque. Une histoire bien ancrée dans le réel, mais où il est également question d’un autre monde…

Le second tome de la série, L’héritière, est sorti le 2 mai dernier. Le troisième paraîtra quant à lui en octobre prochain sous le titre L’affranchie.

Premiers pas dans le monde chic et cruel d’une école privée parisienne

Séléné Savel est une jeune fille atypique dans le monde des adolescents de notre époque. Elle n’a été élevée que par son père, sa mère ayant disparu il y a des nombreuses années. Complètement déconnectée par rapport aux jeunes de son âge, elle n’a jamais eu de téléphone portable, ni même d’ordinateur, les livres ayant étés son seul réconfort.

La Bretagne est sa terre depuis toujours, mais les choses vont changer : son père a décidé que pour son avenir, elle devait intégrer une école de renom : l’établissement Darcourt… à Paris.

Darcourt… un établissement privé, élitiste et très difficile à intégrer dans tous les sens du terme. C’est dans cette jungle parisienne et cruelle qu’est lancée Sélénée, avec peu d’armes pour contrer les pièges de l’adolescence. Mais ce grand changement ne va pas aller sans un autre bouleversement plus important encore… des éléments concernant sa mère vont peu à peu refaire surface dans sa nouvelle vie…

Un roman dépeignant l’adolescence avec justesse

Le petit monde de Darcourt dans lequel Séléné tente d’évoluer est magnifiquement dépeint par Marilou Aznar. A croire qu’elle a évolué elle-même dans une école privée parisienne ultra-sélective, et pourtant non ! (cf interview de l’auteure sur le site).

On a qu’une seule envie, voir comment les liens ténus qu’elle entretien avec quelques élèves vont se développer, qui va devenir un ennemi, etc.

Personnellement, j’ai trouvé cet aspect réel du roman bien plus prenant que l’intrigue de fond fantastique tant il est réussi. Ce besoin d’être connu et reconnu par ses pairs quand on est adolescent peu parfois amener à se brûler les ailes, et ce que nous illustre avec art Marilou Aznar.

Un roman à classer dans le genre fantastique malgré tout

L’idée de base du roman reste très classique : une nouvelle école pour une nouvelle vie, des secrets de famille qui refont surface, de mystérieux messages, etc. Mais Marilou Aznar réussi à s’affranchir de la plupart des pièges propres au genre, et au final, ça fonctionne.

Lune Mauve est présenté et vendu comme tel : un roman fantastique : c’est-à-dire que l’intrigue se passe dans le réel, mais que des éléments fantastiques s’y intègrent doucement.

Cette partie fantastique de la série est très peu présente dans le premier tome, mais ça n’est absolument pas gênant, bien au contraire. On commence à la ressentir par petites touches de plus en plus insistantes à partir des deux tiers du roman. Jusqu’à un final résolument encré dans l’imaginaire.

A la fois cruellement réaliste, poétique et désespéré par certains aspects ; on se laisse prendre par Lune Mauve, mais pas nécessairement pour les raisons qui devraient primer, à savoir une intrigue résolument fantastique. Un premier roman réussi donc qui laisse présager une suite intéressante. Il n’y a plus qu’à espérer que l’auteure a su équilibrer au mieux le savant dosage entre intrigue réaliste et fantastique qui fonctionne si bien dans La disparue.

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Actualité éditoriale : Les sentinelles du futur, le nouveau roman de Carina Rozenfeld à découvrir le 5 septembre prochain !

Les sentinelles du futur (couverture provisoire)Carina Rozenfeld a une actualité très dense en 2013, la preuve avec la sortie d’un nouveau roman de sa plume en septembre : Les sentinelles du futur.

A paraître aux éditions Syros dans la très qualitative collection Soon, il s’agit d’un one-shot de science-fiction destiné aux lecteurs dès l’âge de 13 ans environ. Voyages dans le temps et modifications temporelles sont au programme, et on a hâte ! En voici déjà la couverture (encore provisoire, mais ça donne une idée du style graphique, original et esthétique).

Quatrième de couverture : 2359. La Terre est à l’agonie. Les erreurs passées de l’humanité l’ont menée au seuil de sa propre disparition. Pourtant, à New York, les Sentinelles du Futur, une poignée de femmes et d’hommes habilités aux voyages temporels, l’ont promis : l’avenir est radieux, il faut y croire, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Mais cet Espoir auquel s’accroche l’humanité est brutalement anéanti quand les Sentinelles du Futur reviennent d’une de leurs missions avec ce terrible message : dans trois cents ans, des extraterrestres attaquent la Terre, une Terre sans défense car pacifiée. Le Passé pourra-t-il alors sauver le Futur ?