Archives du mot-clé Texas

Chronique : The Lying Game – Tome 6 – Pas vu pas pris

The lying game 6Ultimes révélations pour le thriller young-adult de Sara Shepard

Paru en juillet 2014 dans la collection Territoires, Pas vu pas pris est le dernier des six tomes de la série The Lying Game. Voici venu le temps des aveux pour tous ceux qui ont pris part de près ou de loin à la disparition de Sutton Mercer. Et les apparences ne sont pas nécessairement en faveur des coupables…

Les cadavres pleuvent sur Tucson

Dans ce dernier tome, ce ne sont pas moins de deux cadavres qui tombent sur le chemin d’Emma à travers son enquête. Leur découverte ne va pas franchement l’aider, bien au contraire car la police va très vite s’emparer de l’affaire.

Il semblerait que le temps soit venu de faire tomber les masques, et cela bien malgré elle… Elucider le mystère Sutton sera bientôt possible, mais à quel prix ?

Enfin, nous savons !

Pour tous ceux qui ont attendu avec impatience le mot de la fin, vous serez servi ! Vous aurez aussi bien le pourquoi que le comment de toute l’histoire. Les motivations de la personne ayant commis ces méfaits atroces que sont la torture psychologique, le chantage, et le meurtre passera bien assez vite à table…

Soyons honnêtes, il y a certains éléments de l’histoire qui ne tiennent pas franchement debout. Difficile de développer sans vendre la mèche, mais à partir du milieu du tome précédent, on peut déjà à voir une idée très précise de qui est derrière l’affaire. Et surtout, l’absence de certains réflexes par quelques personnages rallonge d’autant plus l’histoire.

Sara Shepard maîtrise peut-être l’art de faire durer une série, mais certainement pas celui de la rendre haletante aussi longtemps. En effet, là où il aurait été possible de faire la série en maximum trois tomes, l’auteur a décidé d’en faire six. C’est bien trop long pour le peu de matière qu’il y a au final. Surdéveloppé mais avec les mêmes ingrédients, passé le second tome, on comprend comment Sara Shepard construit ses romans.

Alors, lire les six tomes que comprend la série valait-il le coup ? Je reste assez mitigée sur ce fait. L’idée de base est intéressante, et même machiavélique, mais elle reste beaucoup trop à la surface des choses pour n’entrer dans le vif qu’à la toute fin.

Le monde de la superficialité apparente est très bien rendu avec une Emma plongée dans le monde du luxe sans préavis, elle qui n’a connu que les familles d’accueil souvent précaires. Mais ce qui justement se veut plus intense et plus sérieux sous la pellicule frivole reste au final bien léger… Sara Shepard aurait pu aller beaucoup plus sans pour autant retirer son éttiquette « littérature ado ».

….

Cette saga est donc à réserver aux amateurs de romans à suspense assez légers, sans intrigue folle, ou à ceux qui sont susceptibles d’aimer la chick-lit. Le bon dans cette série, c’est qu’elle se lit très vite malgré tous ses petits défauts qui n’en font pas un œuvre mémorable.

Chronique : The Lying Game – Tome 4 – Cache-cache

The lying game 4Trahisons et faut semblants, partie quatre

Nous continuons nos chroniques de la série de romans The Lying Game écrite par Sara Shepard avec le quatrième tome : Cache-cache. La série est éditée en France par Territoire, la collection ado de Fleuve Editions. Nous en sommes maintenant au quatrième tome sur six au total, et peu de pistes valables semblent mener vers l’assassin de Sutton Mercer…

Un nouveau coupable potentiel sur le devant de la scène ?

Nous reprenons où nous l’avons laissée la jeune Emma Paxton qui remplace sa sœur jumelle Sutton Mercer assassinée. Personne n’est au courant de cette imposture hormis son petit copain Ethan qui l’aide à enquêter. Emma étant constamment menacée par l’assassin de sa sœur, elle se doit d’être extrêmement prudente dans ses agissements et ses paroles…

Cette fois-ci, c’est un nouveau personnage que nous découvrons… et il se pourrait bien que cette personne ait un lien avec la disparition de Sutton. Nous l’avons déjà vue à travers de nombreuses descriptions du passé d’Emma, quand elle avait cinq ans : il s’agit de sa mère biologique, Becky. Quel rôle joue-t-elle dans ce nouvel opus ?

De nouvelles pistes s’ouvrent pour l’enquête

Ce quatrième tome est celui des révélations familiales. Sans en dire beaucoup plus sous peine d’exposer trop l’intrigue, sachez qu’ici la filiation va ici prendre tout son sens. Les relations qu’entretenaient Sutton avec sa famille adoptive sont bien plus tendues qu’il n’y paraît au premier abord… C’est donc une nouvelle piste qui s’ouvre avec pour fond les relations mère/fille.

Est-ce que ces nouvelles informations relèvent le piment général de la série ? Pas franchement. On commence à deviner le cycle général que fait prendre Sara Shepard à ses livres : nouveau personnage potentiellement accusé, puis accumulation de preuves contre lui, puis passage à un nouveau personnage, etc. Ce tome ne fait pas exception, et malgré l’arrivée fracassante de Becky, le tout est mené de façon très linéaire et semblable aux tomes précédents.

 …..

Pour conclure, ce quatrième tome de la série The Lying Game tourne toujours autour des mêmes mécanismes. Peu de surprises, pas de grandes tensions. On reste curieux de connaître le mot de la fin, mais le tout traîne énormément en longueur… Dommage.

Chronique : Calpurnia

CalpurniaCalpurnia est un roman à part dans la littérature jeunesse, avec une approche naturaliste et un amour de la vie débordant, Jacqueline Kelly nous offre une vision à la fois très belle des années 1900, en plein Texas.  Considéré aux Etats-Unis comme un ouvrage de référence en littérature Young-Adult, il a remporté de prestigieux prix, dont le fameux Newbery Honor Award, qui est plus haute marque de distinction dans la littérature jeunesse aux Etats-Unis. Notons qu’en anglais l’ouvrage s’intitule The Evolution of Calpurnia Tate, un clin d’œil fort à la thématique du livre : La théorie de l’évolution de Darwin.

Malheureusement, peu des ouvrages lauréats se sont vus traduire en France et sont encore disponibles : Le secret de Térabithia de Katherine Paterson, L’histoire de Sarah la pas belle de Patricia MacLachlan, Compte les étoiles de Lois Lowry ou encore le Passage de Louis Sachar sont de ceux-là.

Alors quand il y en a un qui arrive dans notre pays, il n’y a aucune raison pour ne pas voir de quel bois il est fait… et on est rarement déçu !

Calpurnia Tate, onze ans de son état.

La jeune Calpurnia est curieuse de tout, et surtout de tout ce qui n’est pas dans la maison. Elle préfère courir par monts et par vaux afin d’observer ce qui l’entoure que de rester sagement à la maison, comme le feraient toutes les filles de son âge. Petits animaux, lucioles, chenilles, la jeune fille est curieuse de tout… elle ne le sait pas encore, mais ce sont bien les sciences qui la passionne.

Alors qu’elle vit avec ses très nombreux frères et ses parents ainsi que son grand-père, elle n’a jamais osé parler avec ce dernier. Elle le voit comme un géant peu loquace un peu effrayant. Mais quand elle va découvrir qu’il est un féru de sciences, leur relation va s’améliorer, et une véritable confiance va s’instaurer entre eux…

Observations dans le lac d’à côté, croquis fidèles pour compléter le carnet déjà bien fourni de Calpurnia, première utilisation d’un microscope, et surtout découverte de Darwin, et de son Origine des espèces, qui va bouleverser notre jeune héroïne (après de nombreuses difficultés pour l’obtenir).

Calpurnia usUn roman touchant qui nous parle de la condition féminine de l’époque…

Calpurnia ne se voit plus autre chose que scientifique ou chercheuse. Elle rêve de ces grands chercheurs et pionniers qui ont contribué à la science et à ce qu’elle est devenue en 1900, à l’aube des premiers téléphones et des premières automobiles. Mais soyons sérieux une minute… une jeune fille peut-elle décemment espérer faire des études ? Qui plus est dans la science, un domaine largement (si ce n’est exclusivement) réservé aux hommes ?

En tout cas, ce sont ce que ses parents essayent à tout prix de lui faire comprendre en lui faisant faire de la cuisine et de nombreux travaux de couture et de tricot. Il vaut mieux une déception maintenant que dans quelques années…

Calpurnia est ainsi un roman qui ne parle pas uniquement des merveilles dont regorge la nature. Il traite également de la pression sociale exercée sur la moindre jeune fille qui ne serait pas rêveuse à l’idée d’entretenir une belle maison en s’occupant uniquement de sa famille. Est-ce nécessairement cela le bonheur ? Calpurnia n’a pas la réponse à cette question, mais par ses actes, elle va tout faire pour savoir ce qui elle pourra la rendre heureuse…

Ces questionnements sont très largement teintés du quotidien de la famille nombreuse dans laquelle vit Calpurnia, qui est d’ailleurs la seule fille. Jacqueline Kelly possède le merveilleux don de nous intéresser à des événements somme toute très banals et quotidiens, tels que le choix d’un dindon pour noël ou encore l’amoureuse que certains frères ont choisie. Les malheurs des petits frères et les aventures d’une ferme sont loin d’être de tout repos, mais ils sont fascinants !

Cet ouvrage est une petite perle, où l’on se retrouve perdus dans la campagne aride du Texas et où la moindre petite chose est une source incommensurable de bonheur. On se retrouve à suivre le quotidien d’une fratrie très nombreuse où le quotidien est rarement simple, mais bien plus savoureux.  Calpurnia est un roman magnifique, car il fait l’apologie des choses simples de la vie… à nous de les savourer. Un magnifique combat d’idéaux est en marche, et il dure encore de nos jours !