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Chronique roman graphique : La vie rêvée de Willow

Un roman graphique au début engageant mais qui ne réussit pas à transformer l’essai

Paru début 2023 dans la nouvelle collection Hachette Romans Graphiques, La vie renversée de Willow est un one-shot. On y suit le destin de Willow qui va se retrouvé chamboulé par la découverte d’un étrange livre…
Les dessins et le texte sont réalisés par Tara O’connor

Une vie normale chamboulée

Willow Sparks est une adolescente qui n’est pas très à l’aise dans sa peau. Elle ne se sent pas à sa place, a très peu d’amis, et subit des moqueries de la part de certains. Mais un jour, elle découvre à la suite d’un énième harcèlement une pièce secrète dans la bibliothèque où elle travaille… et dedans, un livre qui va bouleverser sa vie.

Une histoire totalement oubliable et dispensable

J’ai lu ce roman graphique il y a moins d’un mois et pourtant, je n’en ai gardé quasiment aucun souvenir. La jeune Willow est un personnage intéressant bien que peu attachant, de même que les autres personnages qui font cette intrigue. Tout est traité en surface, et comme c’est un one-shot, on a peu de temps pour apprendre à les aimer suffisamment avec leurs failles et leur détresse. Pour moi, ce fut en tout cas une lecture sans affect malgré le sujet délicat du harcèlement.

Que dire de plus ? En ce qui concerne la partie fantastique de l’ouvrage, elle est assez commune. Nombreuses sont les intrigues où un personnage se voit offrir la possibilité de changer son existence pour quelque chose de meilleur (en apparence). Mais ici, rien de bien marquant ni de captivant. De plus, les dessins de Tara O’connor ne sont pas non plus à mon goût, ce qui n’aide pas à apprécier cet ouvrage.

La vie renversée de Willow est donc un roman graphique qui m’a beaucoup déçue. Je lis très peu de bd et autres formats illustrés, et j’avoue être très difficile. Alors les ouvrages passables, très peu pour moi. Ne perdez pas non plus votre temps avec cet ouvrage !
Âge du lectorat : dès 14 ans.

Chronique roman graphique : Arden High – Tome 1 – La nuit des rois et des reines

Une romance douce et bienveillante dans un lycée géré par des êtres féériques directement inspirés de Songe d’une nuit d’été…

Un petit délice !

Si vous aimez le fantastique par touches légères et les intrigues se déroulant dans le plus pur style campus américain, ce premier tome de la saga de romans graphiques Arden High pourrait bien vous plaire.

Au programme : de la romance, de l’inclusivité, des non-dits à foisons et des situations mignonnes et parfois délicates.

Bienvenue à Arden High !

Vi est une ado comme les autres, hormis le fait qu’elle a un frère jumeau, et qu’il a décidé de ne pas aller dans le même établissement scolaire qu’elle cette année. Elle aime s’habiller d’une façon « garçonne » et se définit comme queer. Et bien que cela ne soit pas un étendard, elle entend bien assumer sa façon d’être. Et chose heureuse, Arden High est le genre de lieu où l’on peut être qui l’on souhaite sans aucune remarque ou jugement. Un soulagement pour Vi, mais l’absence de son frère lui pèse de plus en plus… Et cela va s’accentuer encore quand des sentiments nouveaux vont s’en mêler.

Vi est sous le charme d’Orsino qui est lui-même sous le charme d’Olivia qui elle-même est sous le charme de quelqu’un d’autre… Une mise en abîme amoureuse délicate qui va encore se compliquer dès lors que la nuit des rois et des reines approche !

Un beau mélange entre magie, amour et amitié

Même si j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, c’est avant tout l’univers mélangeant campus et magie qui m’a séduite. Quand en plus on comprend que quantité de personnages sont directement inspirés par Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, c’est encore plus savoureux ! Ainsi, vous croiserez Puck, ou encore Tatania (bien qu’ici elle se nomme Tanya), et dès le début de l’ouvrage, le rideau se lève avec cette phrase : « Le monde entier est un théâtre« .

Outre cette ambiance merveilleuse qui plane continuellement bien que de façon vaporeuse sur l’ouvrage, on retrouve tous les ingrédients d’une belle romance torturée. Si vous aimez les personnages qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments, ceux qui sont perdus, les quiproquos et les rebondissements remplis d’émotion, ce livre est pour vous ! Et si vous aimez les couleurs déclinées autour du violet, cela va également vous plaire…

Ainsi, La nuit des rois et des reines, c’est avant tout une bouffée de positivité colorée et plaisante à lire. Un petit concentré de douceur, le tout avec de beaux dessins, des couleurs chatoyantes, un univers réconfortant, et totalement safe. Le genre d’ouvrage qui fait du bien à lire. Si seulement Arden high existait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique jeunesse : Big Nate – Tome 1 – Le champion de l’école

Un début de série amusant, drôle, et prometteur !

Vous ne connaissez peut-être pas encore Lincol Peirce, mais il pourrait être l’un des nouveaux auteurs favoris de vos enfants ! Dans la lignée de Tom Gates, Zarf le troll ou du Journal d’un dégonflé, Big Nate est une série de romans humoristiques à classer entre le roman et la bd. A découvrir dès l’âge de 8 ou 9 ans.

Champion… oui ! Mais de quoi ?

Big Nate est un garçon comme les autres, ni bon ni mauvais en quoi que ce soit. Il aime s’amuser et avoir le dernier mot avec ses copains, rire, se divertir… Mais Nate aimerait bon dans quelque chose, n’importe quel domaine ferait l’affaire !

Et ça tombe bien, il semblerait qu’aujourd’hui, ce soit SON jour. C’est un biscuit chinois qui le lui a dit : « Aujourd’hui, vous surpasserez tous les autres ». Mais dans quelle matière ? En maths ? En sport ? Autre chose ?

Une lecture très divertissante qui devrait plaire

Pile entre la bande-dessinée et le roman, Big Nate est une série jeunesse qui devrait plaire à de nombreux lecteurs potentiels. Pour ceux qui ne veulent pas encore lire des livres peu ou pas illustrés mais qui doivent tout de même passer à l’étape roman, c’est le bon compromis. Les parents seront ravis de voir leurs enfants lire, et les enfants seront heureux de lire par eux-mêmes un roman.

Les chapitres sont courts, efficaces, le bagou de Nate est aussi crédible que drôle… Bref, c’est un début de série qui fonctionne. C’est le genre roman-passerelle parfait pour ceux qui ont encore besoin d’assurance au niveau de la lecture avant de passer aux romans plus denses et moins illustrés.

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Pour ceux qui aiment lire mais qui ont encore besoin de beaucoup d’illustrations, Big Nate est une série parfaite. En plus, il y a déjà sept tomes de parus, ce sont donc de bons moments de lecture en perspective ! A découvrir dès l’âge de 8 ans.

Chronique BD : American Elf

AmericanElfAmerican Elf, ou la vie de James Kochalka en quatre cases jour après jour. Ce roman graphique aux traits épais et simples regorge d’humour et de poésie sur la vie de tout les jours, la rendant moins routinière. Commencé en 1998, ce journal se poursuit toujours. L’auteur parle très souvent d’Amy, sa femme et amour de sa vie, mais pas seulement ; il y a aussi ses amis, dont un qu’il ne dessine que sous la forme d’un chien car il trouve cela drôle… et même son chat a une place très importante ! Je n’arrive pas vraiment à vous dire ce qui m’a vraiment plus dans cet énorme livre graphique, le fait que les dessins soient d’une beauté simpple ? ou le fait de me reconnaitre dans ces cases ? Personnellement,je pense que c’est un mélange de tout cela et bien plus encore !

Drôles, à fleur de peau et complètement géniales, ces mini seynettes sont fascinante grâce à l’esprit de synthèse de James Kochalka, grâce à lui, le quotidient est un vrai bonheur, d’autant que l’on s’identifie vite à ces scènes reflétant notre propre vie (avec un beau mirroir déformant^^).

Pour plus d’informations sur American Elf, voici : le site de l’auteur (en VO) avec une scène mise en ligne chaque jour. Le second lien quand à lui vous permettra de télécharger les 20 premières pages de l’ouvrage afin de vous faire une idée du genre unique auquel on a affaire.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Apolline et le chat masqué

apolline et le chat masquéApolline et le chat masqué est le premier livre réalisé uniquement par Chris Riddell (illustration et histoire) que je lis, est il n’est pas mal du tout ! Il nous raconte avec humour et et tendresse les aventure d’Apolline, une petite fille qui vit seule chez elle avec une créature des marais de Norvège ; Mr Munroe, une boule de cheveux longs dont on n’aperçois à peine les yeux.

Pourquoi Apolline vit-elle seule me direz-vous ? Eh bien pour la simple et bonne raison que ses parents sont des explorateurs, qu’ils font des fouilles à travers le monde et ne peuvent pas consacrer leur temps à leur chère fille. Mais ça ne les empêche pas de prendre soin d’elle malgré la distance. Ainsi, tout les jours des entreprises de service sonnent à la porte d’Apolline : « Le Dragon Souriant (pliage des vêtements) », « Smith et Smith (techniciens et rapetasseurs d’oreillers et tireurs de rideaux) », « 1000 Watts (Changeur d’ampoules électriques) » sont autant d’entreprises qui prennent soin d’Apolline y compris la « Compagnie Un repas comme à la maison ».

Mais Apolline ne passe pas son temps à la maison, du moins pas tout le temps. Sa passion est de résoudre des énigmes, et elle est très forte pour ça Apolline. L’affaire qui l’occuperas ici est celle de mystérieux vols et de chiens disparus… quel est le lien ? Apolline vous le dira !

Sachez en tout cas que j’ai beaucoup apprécié ce livre pour sa beauté autant au niveau du toucher (papier épais, couverture cartonnée avec un de jolies dorures et un glaçage sélectif) qu’au niveau visuel (illustrations en noir et rouge clair) et textuel : Chris Riddell ne sait pas uniquement faire de beaux dessins, il peux aussi nous créer une histoire vraiment sympathique avec des personnages attachants.

Apolline est bien sur le personnage maître de la série (un autre livre est prévu Apolline et le fantôme de l’école, qui est déjà sorti en Angleterre sous le titre Ottoline goes to school), mais Monsieur Monroe, son inséparable compagnon, est pour moi encore plus attachant qu’Apolline. Il fait montre d’une grande affection pour Apolline et lui autorise même à lui brosser les cheveux (chose qu’il déteste le plus au monde). Il l’a connu toute sa vie, puisque c’est lui qui la gardait déjà quand elle était encore un bébé.

Ainsi Chris Riddel nous donne plusieurs choses précieuses dans un livre : l’humour, l’attachement, la notion d’amitié, et la confiance. Vivement la suite, et bonne lecture pour tous !

Note : 9.5/1