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Chronique essai : Avortée – Une histoire intime de l’IVG

Un ouvrage percutant et indispensable sur un sujet qui ne devrait plus être tabou : l’avortement

Pauline Harmange est une autrice et une essayiste française, elle s’est fait remarquer à la parution de son premier ouvrage : Moi, les hommes je les déteste. Un ouvrage au titre qui a assez dérangé pour risquer l’interdiction… en France. Ladite tentative d’interdiction du texte ayant créé un effet Streisand, l’ouvrage a bénéficié d’une surmédiatisation involontaire et a été traduit dans quantité de langues !

Aujourd’hui, Pauline Harmange s’attaque à un autre sujet : l’avortement. Elle-même en a vécu un, et elle explique le difficile cheminement qui l’a amené à ce choix.

Un essai extrêmement court et passionnant

Je ne vais pas tenter de vous faire une chronique d’un essai aussi intime et personnel que celui-ci, où l’autrice nous ouvre son cœur, et même ses entrailles. Le but n’est pas de vous dire que c’est génial ou non. Non, j’avais juste envie de parler de l’existence de cet essai que j’ai trouvé brillant, intelligent et sans jugement.

Il faudrait qu’il y ait beaucoup plus d’ouvrages de ce type : des essais qui ne donnent pas de réponses mais offrent la possibilité à ses lecteurs.ices de réfléchir, s’interroger, dialoguer.

Je n’imagine pas le courage qu’il a fallut à Pauline Harmange pour écrire sur un sujet aussi personnel et avec autant de clarté. Tout est clair, concis, développé et extrêmement factuel. Elle nous énonce des faits, et son sentiment face à ces faits. Ce qu’elle a vécu est évidemment en première ligne, car son essai est avant-tout un témoignage. Cependant, elle laisse une très grande place à la réflexion tout au long de son texte.

Avortée est très court, même pas cent pages, mais il est d’une intensité telle qu’il se lit d’une traite. Premièrement car on a envie de savoir comment son parcours s’est déroulé, ensuite pour en apprendre plus sur la politique d’avortement dans le monde. C’est ainsi que l’on découvre qu’en France, le délai de trois mois est franchement court, obligeant certaines à contourner la loi et à prendre des risques pour leur santé…

Si vous n’avez jamais lu d’ouvrage de Pauline Harmange, je ne vous conseillerais Avortée que si le sujet vous intéresse ou vous questionne. Sinon, je vous suggère de commencer par Moi, les hommes je les déteste. L’autrice a toujours le don de mélanger sa propre expérience pour la mettre en miroir avec notre société et ses écueils. Et comme elle fait toujours cela de façon percutante, je l’adore. Quoi qu’il en soit, faites-vous votre propre avis !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le Premier

Ce roman est une véritable tuerie, dans tous les sens du terme !

J’ai découvert il y a peu Nadia Coste grâce à son roman Le premier, paru chez Scrinéo en 2015. Et franchement, je ne regrette qu’une seule chose : ne pas l’avoir lu avant ! Dans ce roman qui débute en pleine préhistoire, nous découvrons l’histoire de deux frères de sang que tout oppose… Cette haine va les amener à des actes d’une violence rares… et fascinante !

Depuis cette parution, Nadia Coste a écrit de nombreux romans : L’effet ricochet (Seuil Jeunesse), L’empire des Auras (Seuil Jeunesse), Les élémentaires (Castelmore). Elle a également écrit en 2014 Ascenseur pour le futur (Syros), qui est chroniqué ici sur le blog.

Une haine qui traversera les siècles…

Úrr est d’une jalousie maladive envers son frère Vaïn. Il a tout ce qu’il rêve d’avoir : il sera bientôt considéré comme un homme par le clan, il prendra bientôt la femme qu’ Úrr rêve d’avoir pour lui, il excelle à la chasse, tout le monde l’adore…

C’est ainsi que Úrr va suivre Vaïn lors de la chasse en solitaire qui doit faire de lui un homme… et le tuera. Mais Vaïn n’est pas vraiment mort et Úrr quant à lui devient autre chose qu’un homme… Ainsi commence l’histoire d’une haine ancestrale entre deux frères que tout oppose, et qui traversera les siècles…

Fascinant dans l’horreur et le sang

Dire que j’ai adoré Le Premier est un euphémisme. Ce roman a été une p***** de claque ! C’est plus qu’un coup de cœur, c’est un roman qui restera gravé dans ma mémoire tant je l’ai trouvé magnifique de noirceur…

Avec Le Premier, Nadia Coste nous propose sa version des origines de certains être surnaturels, et son imagination est florissante. Jamais Nadia Coste n’utilise les termes habituels tels que vampire ou loup-garou, et je trouve cela très intelligent. Car en effet, ces termes n’existaient pas à l’époque ou Vaïn et Úrr évoluent.

Elle ne nous épargne rien : ni les scènes sanglantes, ni les passages descriptifs et charnels… Son écriture est crue, violente, pure, comme  l’époque à laquelle tout commence. La façon dont elle nous entraine au fil des siècles jusqu’à l’époque de Rome est un beau tour de force. Alors que l’on pense que Úrr est le mal incarné, peut-être qu’une autre vision des choses viendra à vous au fil des chapitres.

C’est peut-être là le meilleur tour de force de l’auteure : nous faire détester et aimer les pires personnages possibles au travers de leurs quêtes personnelles.

……

Alors, si vous ne savez pas quoi lire en ce moment et que vous cherchez un bouquin qui vous prend aux tripes, Le Premier est ce qu’il vous faut. Ce roman est superbe, violent, intelligent, captivant…

Nadia Coste y mélange avec talent l’Histoire, la vraie, et fantastique… Dès 15/16 ans pour les ados, et parfait pour les adultes !