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Chronique : Chaleur

Un roman qui s’inspire directement du dernier championnat du monde de sauna, en Finlande !

Vous aimez les pays du nord de l’Europe et leurs excentricités ? Chaleur de Joseph Incardona est le roman parfait à découvrir. Inspiré d’un fait réel (j’ai vérifié) qui a eu lieu en 2010 en Finlande, le pays de Children of Bodom et des aurores boréales.

Joseph Incardona est l’auteur de nombreux romans dont : La soustraction des possibles (Finitude), Une saison en enfance (Pocket) ou encore Derrière les panneaux il y a des hommes (Pocket).

Chaleur est paru initialement aux éditions Finitude avant de sortir chez Pocket.

La Finlande : ses groupes de heavy-métal, ses forêts, et son championnat de sauna !

Cela peut paraître improbable voir fantaisiste, mais les compétitions mondiales de sauna ont vraiment existé. Elles n’ont plus court depuis maintenant dix ans pour des raisons que vous découvrirez en lisant Chaleur.

Quoi qu’il en soit, ces compétitions requéraient un haut niveau de préparation et s’avéraient même dangereuses pour qui les prenait à la légère. Mais Chaleur, c’est avant tout l’histoire de deux compétiteurs qui vont aller au bout de leur volonté.

Un roman atypique et génial

Une écriture vivante, parfois très crue mais toujours amusante, Chaleur est un roman qui m’a beaucoup plu.

Quand j’ai commencé à lire Chaleur, j’ai cru que cette histoire de mondial du sauna était une création (géniale) de Joseph Incardona, mais tout ce qu’il a écrit est vraiment arrivé. Je ne vous raconte rien de plus quant aux faits ayant eu lieu il y a dix ans, sous peine de trop en dire. Je me suis d’ailleurs divulgaché une partie de l’intrigue en voulant vérifier si l’histoire était réelle.

Les deux vrais compétiteurs aux championnats mondiaux de sauna, en Finlande, qui ont inspiré directement Jospeh Incardona.

Le mieux est encore de lire Chaleur et ensuite de vous renseigner sur cette fameuse compétition. Quoi qu’il en soit, ça devait être génial de participer à un tel événement ! Que ce soit en termes d’ambiance et d’atmosphère, les mondiaux du sauna semblent refléter la Finlande telle que je la vois. Un peu folle, totalement festive et unique en son genre.

Mais plus qu’une facette inattendue d’un pays, Chaleur nous offre le portait de deux hommes prêts à tout pour remporter cette compétition. Ils sont diamétralement opposés.

L’un a un succès fou et en profite largement avec de nombreuses groupies. Son succès est autant dû à son ancienne carrière dans la pornographie qu’à ses nombreuses victoires.  

L’autre s’astreint à un mode de vie ascétique où le moindre écart serait un désastre… Il est un ex-militaire et ça se voit. Qui gagnera ? L’ancienne star du porno ou le militaire russe ?

Certes la réponse importe, mais pas autant que la tension qui monte entre les deux concurrent et l’atmosphère qui se condense peu à peu autour d’eux.

Plus qu’une histoire vraie romancée, Chaleur est le portrait d’une Finlande que l’on brûle de connaître. C’est également un portrait intimiste de personnages hauts en couleurs et touchants à leur manière. Aussi atypique que très prenant !

Je vous propose une autre façon de découvrir la Finlande avec le merveilleux groupe de métal Children of Bodom (qui tire son nom d’un terrible fait divers…).

Chronique : Arca

Un roman de sf français sympathique mais qui ne réussit pas à transformer entièrement l’essai…

Arca est un roman de science-fiction écrit par le français Romain Benassaya, il a été publié initialement par les éditions brestoises Critic avant de sortir chez Pocket. Arca est le premier roman de cet auteur. Depuis, il a écrit le roman Pyramides, toujours chez Critic.

Un roman dans le plus pur style du space-opera

L’Arca est le vaisseau spatial le plus ambitieux jamais construit de la main de l’homme. Il abrite plus de trois mille six-cent spationautes (ici nommés arconautes) qui se dirigent vers un avenir meilleur : La Griffe du Lion. Un avenir meilleur ? Du moins on l’espère, car il faudrait déjà que l’Arca atteigne l’exoplanète et survive au passage du « seuil », une vitesse dépassant la vitesse de la lumière et interdisant tout retour en arrière pour l’Arca…

Mais les guerres intestines grondent au sein du vaisseau malgré l’extrême précaution prise dans le recrutement de chaque passager…  

Des idées intéressantes, mais pas toujours bien développées…

Il y a déjà eu quantité de romans de science-fiction prenant place dans un huis-clos à l’échelle d’un vaisseau spatial (Le grand vaisseau, Tau Zéro… etc.), l’exercice nécessite donc un certain doigté. Et sur la première moitié du roman, Arca est fort bien réussit en mélangeant habillement présent et de nombreux flash-back. L’auteur arrive à garder une belle part de mystère, beaucoup de variables inconnues nous font nous prendre au jeu de l’intrigue.

Le vaisseau va-t-il résister au passage du Seuil ? (le potentiel dépassement de la vitesse de la lumière grâce à l’Artefact), si oui, les passagers ne vont-ils pas paniquer à l’idée d’un voyage sans retour avéré ? Quelle est donc cette nouvelle religion qui semble acquérir de nouveaux fidèles de façon exponentielle ? Quelle est l’origine réelle de l’Artefact, qui ne semble pas venir réellement d’Encelade ?

Les questions posées sont très intéressantes, mais quand le voile se lève dans la seconde partie du roman… c’est un peu la déception. Sur de nombreux points, j’aurais presque aimé en savoir moins, je pense que j’en aurais été moins désappointée.

Autre point noir : le personnage de Sorany, qui est beaucoup trop passif, de bout en bout du roman. Elle semble ne jamais savoir quoi faire, ne pas être passionnée le moins du monde par son travail, même quand elle occupe un haut poste avec de fabuleuses opportunités scientifiques… Cela m’a beaucoup agacée, je l’avoue.

Malgré toutes les nombreuses questions soulevées, tout trouve une réponse assez cohérente mais un peu trop attendue, cela laisse ainsi peu de place à la surprise, dommage.

 

Cependant, Arca est sympathique, même s’il contient les défauts d’un premier roman. Ceux qui lisent beaucoup de science-fiction ne seront guère surpris par cette lecture. Cependant, on ne peut que présager que du meilleur pour les prochaines œuvres de Romain Benassaya, en espérant qu’il aura gommé ses quelques faiblesses.

Couverture de l’édition originale, aux éditions brestoises Critic.

Ces livres que je n’ai pas réussi à terminer #3

Parfois, on est persuadé que l’on va a adorer un livre. Il correspond à notre style de lecture, il appartient à un genre que l’on apprécie particulièrement… Et pourtant, rien à faire, ça ne prend pas. Cela arrive, la preuve en image avec une dystopie et du steampunk qui avait tout pour me plaire !

Water Knife – Paolo Bacigalupi – Au diable Vauvert

Il s’agit du second roman de Paolo Bacigalupi que je lis, mais Water Knife n’a pas su me convaincre malgré un thème fort. L’eau est devenue une denrée si rare qu’elle en devient un motif pour tuer et faire la guerre (comme c’est déjà le cas dans certains endroits du monde…).

C’est dans ce contexte post-apocalyptique que l’on suit Angel Velasquez, à la fois espionne, détective et un peu mercenaire… elle vient de couper l’eau qui assure la survie de Las Vegas.

C’est ainsi que débute l’ouvrage, qui mélange géopolitique (un peu brouillonne pour moi) et post-apocalyptique…

L’idée de base est très bien, l’ambiance âpre du roman également, malheureusement, j’ai trouvé le déroulement de l’histoire trop dense et pas assez expliqué. De plus, on s’y perd un peu avec les nombreux termes empruntés à l’anglais et à l’espagnol sans comprendre tous les tenants et aboutissants, ce qui démotive un peu…

Et surtout, le rythme du roman, assez lent, a fini d’achever ma motivation. J’ai stoppé ma lecture au bout d’un tiers d’efforts. A regrets.

La chute de la maison aux flèches d’Argent – Aliette De Bodard – Pocket SF

Ils sont rares les dans lesquels j’ai du mal à m’immerger, ne serait-ce qu’un peu… Mais avec La chute de la Maison aux flèches d’Argent, ce fut le désenchantement total. Cela faisait très longtemps que ce livre me faisait de l’œil, et j’avais déjà un plaisir anticipé à le découvrir…

Quelle ne fut pas ma déception quand je vis que je n’arrivais pas du tout à m’imprégner de l’univers ! 

Pour l’histoire, nous sommes dans un Paris alternatif où la magie règne et où différentes Maisons se partagent âprement la moindre parcelle de pouvoir et de territoire. Pour le genre, il est assez unique puisqu’on navigue entre la Fantasy historique et urbaine tout en ajoutant du  post-apocalyptique. Bref, ça avait absolument tout pour me plaire !

Tout débute par la chute d’un « ange », sa venue va exacerber les tensions, notamment entre la Maison aux flèches d’Argent et la Maison Aubépine. On comprend peu à peu que de nombreux enjeux entourent sa présence car il est doté d’une puissance phénoménale.

Mais là où le bât blesse, c’est que l’on ne comprend que peu ces fameux enjeux. On nous parle de pays et de régions dont on ne connait que le nom, rien d’autre… Les personnages se confondent au fil des pages, on ne sait plus qui est qui et qui souhaite quoi… Difficile dans ce cas là de comprendre tous les tenants et aboutissants de l’intrigue. D’autant que le système magique de l’univers n’est que très peu décrit…

Au final, c’est un véritable sac de nœuds dont on ne ressort pas indemne. La lecture devient vite très laborieuse et déplaisante. J’ai ainsi abandonné le roman à sa presque moitié. Sans regrets.

Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part – Sabrina Philippe – Eyrolles

Quand j’ai commencé cet ouvrage je savais pertinemment que ce n’était pas mon type de lecture habituel. Mais il faut essayer, on peut être surpris parfois… Mais au final, j’ai été totalement hermétique à l’histoire. Mélange entre roman, coaching, récit de vie (le roman est très autobiographique) religion et ésotérisme c’est un peu trop fourre-tout.

On y suit une femme qui est lasse de tout et n’a envie de rien, elle déménage et va faire dans un café une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle va rencontrer son âme sœur, un amour qui traverse les siècles. Ils se sont déjà connus par le passé, et ils se retrouvent enfin.

Je suis très sceptique quant à ce mélange de fiction/roman/témoignage qui nous raconte que la vie est faite de destins et que notre âme sœur nous attend quelque part. Ce n’est pas uniquement un roman, il y a un message sous-jacent qui se veut fort, puissant, presque christique.

C’est du développement personnel avant un roman tant on a l’impression qu’on nous fait la leçon entre les lignes avec des punchlines à méditer… J’ai trouvé ça empli de lieux communs et beaucoup trop imprégné de religion. Très peu pour moi.

Le secret de l’inventeur – Tome 1 – Andrea Cremer – Lumen

Le steampunk est un genre que j’affectionne tout particulièrement. Son univers est si riche, il est une telle source d’inspiration dans tant d’œuvres (cinéma, romans, bd, films, jeux-vidéos…) que c’est toujours un plaisir de se plonger dans un roman qui prend sa source dans ce genre littéraire.

Alors, quand j’ai vu que l’autrice de Nightshade (dont j’avais apprécié le premier tome) sortait enfin sa fameuse série steampunk (dont elle m’avait parlé il y a de cela des années lors d’une interview) j’ai été ravie ! Surtout que ce sont les éditions Lumen qui ont acquis les droits de sa série, et que cet éditeur fait un tel travail que tout ce qu’ils publient est choyé, sélectionné avec soin. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture du Secret de l’inventeur. Mais au bout d’une centaine de pages, je n’arrivait toujours pas à saisir les enjeux de l’histoire, ses personnages me paraissaient peu charismatiques, ils m’échappaient. Impossible de m’attacher à l’un d’eux ainsi qu’à leur parcours…

J’avoue avoir été déçue d’être déçue, justement. J’avais tellement d’attentes autour de cet ouvrage que j’aurais aimé de tout mon cœur l’apprécier. C’est pour cela que je me dis que je réessayerai certainement de lire Le secret de l’inventeur. Je ne lui ai peut-être pas donné la chance qu’il aurait dû avoir… Ce n’est donc que partie remise !

Chronique : La liste de nos interdits

Un polar aux allures de descente aux enfers… Vous pensiez avoir compris, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg !

Paru initialement aux éditions Fleuve puis en Pocket, voici le premier roman de Koethi Zan à paraître en France : La liste de nos interdits. Il était paru il y a plusieurs années sous un autre titre, Au bout de la peur.

Par ailleurs, le second roman de Koethi Zan est paru en septembre 2017 chez Fleuve Editions : A jamais tu obéiras.

Un début de roman déstabilisant

Suite à un grave accident, Sarah et Jennifer ont rédigé une liste. Une suite de règles à respecter absolument si elles veulent survivre dans le monde actuel… De leur terrible drame, nous ne saurons rien, mais de cette liste d’interdiction, nous découvrirons tout peu à peu… Mais malgré toutes ces précautions, les deux jeunes femmes vont être les victimes d’un enlèvement puis d’une séquestration qui va durer… de très longues années.

Un thriller psychologique fort bien mené…

Les premiers chapitres sont très déstabilisants, mais une fois que l’on comprend le tableau dans son ensemble (entre le présent et de nombreux flash-back), on se laisse pendre au « jeu ». Jonglant entre différentes époques/enjeux, on creuse peu à peu dans la tête du psychopathe autour de qui tourne cette sordide histoire… Tout s’imbrique et trouve un sens… même dans l’horreur.

Vous trouverez ici une enquête nouant sémiologie, psychologie, manipulation, et torture parfois (mais sans trop de descriptions, heureusement). On remonte peu à peu la filière du criminel avec art… Koethi Zan est douée pour nous amener doucement là où elle a toujours voulu nous piéger, et ça fonctionne !

Mes passages préférés, ce sont ceux où l’investigation de Sarah l’entraîne dans une documentation extrêmement poussée sur toutes sortes de milieux cachés… c’est aussi malsain que fascinant.

Il y a bien entendu quelques poncifs dans ce thriller, mais ils ne sont pas assez dérangeants pour rendre le roman déplaisant. La narratrice, Sarah, fait partie des ultras-privilégiés, elle ne se rend pas toujours compte de la « chance » qu’elle a de pouvoir faire ce qu’elle souhaite quand elle le souhaite… De même, au niveau de la conclusion, il y a une petite « surprise » qui n’en est pas franchement une de mon point de vue, mais rien de décevant non plus.

Étant donné comment Koethi Zan nous balade dans son roman, elle aurait pu aller un peu plus loin en ce qui concerne la dernière partie de son roman. Je suis persuadée que la fin aurait ainsi prendre plus d’ampleur encore.

Quoi qu’il en soit, La liste de nos interdits est un bon thriller psychologique. Surprenant, efficace, dynamique, on passe un excellent moment de lecture sous tension !

……

Je lirais très certainement d’autres livres de cette auteure, pour peu que ses autres romans ne soient pas trop redondants. J’ai vu le résumé de A jamais tu obéiras, et je crains que le contenu soit assez similaire… A vérifier toutefois

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Tout ce qu’on ne s’est jamais dit

Un roman déroutant aux allures de thriller et de roman de société dans les Etats-Unis des années 70. L’histoire d’une famille qui éclate suite à un drame terrible…

Paru originellement chez Sonatine, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est sorti en poche chez Pocket en mars 2017. A l’entre-deux en termes d’ambiance et de genre, ce roman est le premier de Celeste Ng sorti en France. Le roman a reçu le Prix Relay des Voyageurs-Lecteurs.

1977, aux Etats-Unis, dans une famille qui semble parfaite…

La famille Lee réunit tous les attributs de la perfection. Une petite maison proprette, un couple aimant, des enfants parfaits… dont Lydia, une adolescente de 16 ans qui a tout pour réussir. Douée à l’école, d’une beauté parfaite, gentille… du moins an apparence. La disparition de Lydia va ébranler les certitudes quant à sa supposée perfection. Etait-elle vraiment heureuse ? Est-elle partie ? Morte ? Enlevée ? Nul ne le sait. Mais, le verni qui recouvre le portrait de Lydia et de sa famille va peu à peu s’écailler…

Un roman captivant où chaque détail compte et se révèle beau

Avant de découvrir les nombreuses facettes de Lydia, nous découvrons le couple atypique que forment ses parents à l’époque. En effet, James est d’origine chinoise mais né américain tandis que Marylin est américaine. Dans les années 60, ce genre d’unions était encore très mal vues… C’est ainsi que l’on découvre les nombreux obstacles qu’ils ont eus à traverser avant de pouvoir s’aimer. Mais ils n’échappent jamais à quelques remarques, même quand on revient dans le présent.

Lydia supportait-elle aussi ce genre de remarques ? Était-elle exclue de la bonne société américaine malgré ses résultats brillants ? Ou y a-t-il autre chose de pire encore derrière sa disparition ?

La disparition de Lydia est un drame, surtout quand on sait quel avenir brillant l’attendait. Ses parents avaient de très grands projets pour elle, notamment dans les sciences. Pourquoi pas la médecine ? Ou la physique ? Toutes les portes allaient s’ouvrir pour elle, la travailleuse et intelligente Lydia. Ses parents sont tellement obnubilés par sa réussite future qu’ils en oublient qu’ils ont deux autres enfants… De quoi être en mal de reconnaissance pour le frère et la sœur de Lydia.

Toutes les pistes nous sont ici contées, expliquées, mais attention, ce roman n’est pas un polar ! La partie « roman de société » y est très importante et la réponse finale n’est pas une fin en soit. C’est d’ailleurs pour cela que Pocket ne l’a pas classé dans sa collection polar, mais en littérature.

Ce roman est donc un magnifique portrait de la société américaine des années 60/70 qui nous remet en contexte le pays et sa philosophie de l’époque. Au travers de cette famille métissée qui traverse un drame, ce sont les Etats-Unis, qui nous sont décrits autrement. On découvre également la genèse d’une famille dont chaque membre est attachant et vrai. Céleste Ng possède un talent formidable pour camper ses personnages dont l’humanité et les faiblesses sont d’un réalisme bluffant.

…..

Tout ce qu’on ne sait jamais dit est ainsi un roman magnifique, beau, et d’une tristesse infinie… Mais qu’il faut lire absolument pour son ambiance unique ! C’est un concentré d’émotions et de poésie à l’échelle d’un roman mené de main de maitre.

Actualité éditoriale : Ces romans à paraître en fin d’année 2017 qui me tentent énormément… – Partie II

Voici la suite de ma liste d’ouvrages ultra tentants de la rentrée 2017 ! J’ai déjà pu lire et découvrir un bon tiers de la liste que vous ai proposée précédemment. Mais il en reste tellement à découvrir ! Encore une fois, on mélange les genres histoire de tenter tout le monde… Et il y a aussi bien des nouveautés pures que des sorties poches qui vous sont présentées ici !

Ma fille – Jane Shemilt – Pocket

Dans le genre du thriller pur, Ma fille semble être le roman sous haute tension parfait. Tout commence avec la disparition très inquiétante une ado de 15 ans. Plus le temps passe, et plus l’enquête piétine… Mais la mère de la jeune disparue décide de remonter elle-même les fils de l’intrigue.

La quatrième de couverture (ci-dessous) est extrêmement simple, mais suffit déjà à créer une curiosité ! Donc, quand il sortira, je l’achèterais, d’autant que ce sera un poche alors pas de quoi se priver.

« Bristol, 2009. Naomi a quinze ans et une vie de lycéenne tout ce qui a de plus normal. Jusqu’au soir où elle ne rentre pas. La panique, l’angoisse et la mobilisation policière n’y changeront rien. Un an plus tard, Naomi est toujours portée disparue. Sa mère, Jenny, envisage tous les scénarios possibles. Dévastée par le chagrin, elle ne renonce pas et cherche encore. Pour comprendre, elle doit tout apprendre de sa fille. Jenny décide alors à rebours de remonter le fil de cette vie qui prenait son envol loin d’elle. Découvrant peu à peu qu’elle ignorait beaucoup. Dont ces choses qu’elle aurait préféré ne pas savoir… ».

Amaz – Lisa Goldstein – Hélios

Voici un direct poche à surveiller de près à sa sortie en octobre 2017 ! (un direct poche est un ouvrage qui n’est pas sorti en grand format au préalable). Ce roman semble s’inspirer des élans et de la chaleur envoûtante de l’Orient, le tout teinté d’imaginaire, bien entendu.

La collection Hélios (pour ceux qui la découvriraient) est issue d’un collectif entre ActuSF, Les Moutons électriques et Mnémos. Dans le cas d’Amaz, ce sont les Moutons électriques qui assurent la publication. Ils ont également publié en grand format un autre ouvrage de la même auteure cette année : Sombres cités souterraines.

« Pour le Dr. Mitchell Parmentier, orientaliste américain venu passer un an dans la grande ville orientale d’Amaz pour y étudier une ancienne épopée dont il a retrouvé le manuscrit, comme pour son épouse et ses deux filles, c’est un séjour plein de promesses qui s’annonce. Presque des vacances. Mais Amaz, où s’interpénètrent l’univers magique des Mille et Une Nuits et le climat conflictuel du Moyen-Orient contemporain, n’est pas une ville de tout repos.

Les rues semblent y changer le tracé d’un jour à l’autre, les nouvelles se transmettent par l’intermédiaire de jeux de cartes divinatoires, une guerre séculaire oppose secrètement les partisans de deux types d’écriture… »

Les derniers jours de l’émerveillement – Graham Moore – Le Cherche-midi

Alors, ce n’est pas très rationnel, mais le titre et la couverture de ce roman m’ont tout de suite attirée. Et après avoir découvert le résumé, j’ai compris pourquoi… il y a TOUT ce que j’aime dans ce livre, du moins dans sa présentation. L’histoire m’a d’ailleurs fait un peu penser au roman Le Prestige de Christopher Priest dans l’accroche.

L’époque est celle des grandes avancés scientifiques (la fin du 19ème siècle), le sujet est une lutte de pouvoir sur fond de suspense… ça a donc absolument tout pour plaire. L’ouvrage sort le 7 septembre prochain en librairie et fait d’ores et déjà partie des mes prochaines lectures !

« Après son Oscar pour le scénario de The Imitation Game, Graham Moore nous conte le formidable duel de deux inventeurs de génie qui ont transformé notre vie quotidienne.

New York, 1888. Les lampadaires à gaz éclairent les rues de la ville, l’électricité en est à ses balbutiements. Celui qui parviendra à en contrôler la distribution sait déjà qu’il gagnera une fortune considérable et sa place dans l’histoire. Deux hommes s’affrontent pour emporter la mise : Thomas Edison et George Westinghouse. Tous les coups sont permis. Lorsqu’un jeune avocat, Paul Cravath, aidé par le légendaire Nikola Tesla, se mêle à ce combat homérique, il va bientôt se rendre compte qu’autour de lui toutes les apparences sont trompeuses et que chacun a des intentions cachées.

À la façon d’Erik Larson, Graham Moore s’est appuyé sur des documents historiques peu connus pour nous livrer un récit d’une incroyable efficacité, qui se lit comme un thriller, tout en offrant une profondeur passionnante à ces personnages qui ont façonné notre modernité. Une formidable histoire où l’on constatera que la réalité dépasse toujours la fiction. ».

L’hôtel – Yana Vagner – Mirobole

Alors, déjà, je tiens à souligner que j’adore les choix graphiques des éditions Mirobole. Dès que l’on a de leurs ouvrages entre les mains, on sait que c’est eux qui l’ont réalisé. Et en plus de proposer des ouvrages détonants et de prendre une réelle prise de risque à chaque parution, ils font de magnifiques objets-livres.

Donc, L’hôtel a la qualité première d’être une nouveauté des éditions Mirobole. Sa seconde qualité, c’est d’avoir un résumé totalement alléchant dans le genre huis-clos flippant ! Je pense que ce roman a tout le potentiel pour un futur coup de cœur…

J’ai découvert au passage qu’il ne s’agit pas du premier roman de cette auteure. Elle a déjà deux romans parus chez Pocket (parus chez Mirobole au préalable) : Vongo Zero et Le Lac.

« Dans la neige, une femme tente de regagner le chalet où elle voit ses amis boire et discuter tranquillement. A deux doigts de la porte salvatrice, elle trébuche et se fait poignarder.

Ce n’est que le début d’un huis-clos angoissant dans une maison, « l’Hôtel », située en altitude et accessible en seul téléphérique. Neuf Russes – quatre hommes, cinq femmes – membres d’une équipe de tournage s’y sont retrouvés pour un séjour d’une semaine. L’endroit est pourvu de nourriture et de bois de chauffage en quantité. Mais les portables n’y captent pas de réseau. Et bientôt une tempête glacée endommage le réseau électrique. La découverte du cadavre de Sonia provoque un choc parmi les personnages, surtout quand ils réalisent que le meurtrier se trouve forcément parmi eux. ».

Voici venir les rêveurs – Imbolo Mbue – Pocket

Attention, parution d’un IMMENSE COUP DE CŒUR de la rentrée précédente ! J’avais tellement aimé ce premier roman que le voir sortir enfin en poche me mets du baume au cœur. Je vais enfin pouvoir le conseiller facilement à tous mes clients ! Je vous laisse découvrir la chronique de l’ouvrage parue l’année dernière sur le blog. L’ouvrage est paru à l’origine aux éditions du Cherche-Midi.

« Ils ont traversé l’Atlantique pour vivre leur rêve, le vrai, l’américain.

Originaire du Cameroun, Jende Jonga sait que le sort de sa famille repose sur l’obtention d’un visa de travail. Des études pour sa femme, Neni, un avenir pour son fils, Liomi… Après plusieurs petits boulots clandestins, Jende croit enfin tenir sa chance : un job de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier de Manhattan. Mais nous sommes en 2007, et la crise des subprimes réserve, à tous, un réveil brutal… Choc des cultures et quête du bonheur : le rêve que l’on poursuit n’est pas toujours celui qu’on croit… ».

La maison des Turner – Angela Flournoy – Les Escales

Présenté comme le roman qui renoue avec la belle tradition du roman américain, La maison des Turner traite de la famille, de ses attaches, des sentiments, de secrets… Il est joliment mis en valeur grâce à une couverture aussi sobre qu’éclatante.

J’en ai beaucoup entendu parler sur les réseaux sociaux, et je pense qu’il pourrait parfaitement me convenir, moi qui ai envie de trouver un bon et beau roman américain. Celui-ci pourrait bien être ce qu’il me manque… Il a par ailleurs été finaliste du National Book Award, un prix littéraire très prestigieux aux États-Unis.

« Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.

Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.

Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison ? ».

Si la Chine était un village – Liang Hong – Picquier

Tout premier roman de l’auteure chinoise Liang Hong, Si la Chine était un village raconte l’histoire de sa ville natale qu’elle a quittée plus jeune. Quand elle y est revenue des années plus tard, le petit village n’était que désolation… A la fois roman et vécu se mélangent dans cet ouvrage ambitieux retraçant le destin de milliers de villages chinois à travers le pays…

Ce roman a reçu de nombreux prix littéraires en Chine depuis sa parution en 2010.

« De retour dans son village natal après 10 ans, l’auteure comme une anthropologue enquête sur l’habitat, les différents lignages, les relations entre les clans, les familles, les mariages et les naissances. Au cours d’entretiens avec des compagnons d’autrefois et des parents proches, elle comprend les transformations de son village, les joies et les souffrances vécues. »

Soufre – José Luis Peixoto – Seuil

J’avoue qu’avec la présentation de cet ouvrage, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Peut-être que j’adorerais, ou que je détesterais Soufre. Je pense que c’est typiquement le genre d’ouvrage à double-tranchant où tu n’es jamais certain d’apprécier ou de détester ce que tu viens de lire. Mais sa couverture magnifique et le résumé ont su me tenter… alors affaire à suivre !

« Non loin du village de Galveias, dans le sud du Portugal, une étrange météorite s’abat sur un champ, emplissant les lieux d’une insupportable odeur de soufre. Des pluies incessantes succèdent à une chaleur suffocante, le pain et la farine prennent un goût exécrable. Autour du cratère se rassemblent bientôt les habitants, dont la vie et les secrets sont peu à peu dévoilés, soudain mis à nu au contact du mystérieux phénomène agissant tel un révélateur. Sans que sa vieille mère le sache, le facteur a fondé depuis plus de vingt ans une famille en Guinée, où il a fait son service militaire; désireuse de répandre son savoir, la maîtresse d’école voit son établissement saccagé et sa chienne éventrée ; la tenancière du bordel est aussi une habile boulangère brésilienne ; les chiens errent et vivent de drôles d’aventures ; les existences se déroulent et s’entrecroisent, heureuses ou malheureuses, les rancœurs des uns et des autres ressortent, profondément humaines. Dans un style imagé, José Luís Peixoto nous livre un roman qui décrit une réalité froide, tour à tour belle et laide, parfois blessante comme la vie. »

Actualité éditoriale : Le premier trailer de Ready Player One est en ligne !

Il y a à peine quelques heures, le premier trailer de Ready Player One vient d’être mis en ligne à l’occasion du Comic-Con ! Pourquoi faire un article dessus plutôt que de le partager directement sur les réseaux sociaux ? Tout simplement parce que ce roman a été une véritable CLAQUE. J’ai été absorbée du début jusqu’à la fin par l’histoire d’Ernest Cline, son roman frôle le génie.

En France, le roman est disponible chez Pocket depuis mars 2015 sous le titre Player One. Il fait 624 pages, et se dévore littéralement (pour les curieux, la chronique est ici !). Alors, si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous sur ce bijou de sf qui fait la part belle aux rétro gaming et à la culture geek et underground. C’est une merveille, une claque, une révélation.

Alors, dépêchez-vous avant que l’adaptation n’arrive dans les salles obscures, en mars 2018 ! En plus, c’est Steven Spielberg qui est à la barre, alors je suis persuadée que ça peut être une magnifique adaptation cinématographique.

Je vous laisse juge avec la bande annonce ci-dessous !

Nouvelle bande-annonce parue la deuxième semaine de décembre 2017. On en découvre beaucoup plus sur l’univers de Player One sur grand écran, et ça va être magnifique !

Chronique : Marina

marinaUn nouveau roman signé Carlos Ruiz Zafon, écrit avant l’ombre du vent.

Carlos Ruiz Zafón, auteur espagnol connu en France grâce à ses deux publications pour adultes : L’ombre du vent et Le jeu de l’ange. Il revient cette année avec Marina, écrit en 1999 ; le roman a la particularité de sortir dans deux éditions différentes, une pour adultes chez Robert Laffon et une pour la jeunesse (dès 12 ans) chez Pocket Jeunesse. Une fois encore le personnage principal du roman n’est autre que la ville de Barcelone…

Dans une Barcelone onirique et nostalgique

Tout commence avec le jeune Oscar Drai, garçon vivant en pensionnat. Il aime se balader dans les rues désertes de la ville, explorer ses coins secrets… mais un jour, au détour d’une rue, il va tomber sur une maison à l’abandon ou presque, et rencontrer Marina. C’est ainsi que commence une aventure mais aussi une investigation qui va les mener loin, trop loin.

Une histoire fantastique à la frontière du roman noir

Dans une ambiance digne du fantôme de l’opéra et de Frankenstein, Oscar nous plonge dans une enquête qui a fait couler beaucoup d’encre il y a des décennies à Barcelone. Meurtres, complots, manœuvres douteuses tout cela va être exhumé, disséqué par nos deux curieux.

Les mystérieuses créatures animées créées par Zafón on le don d’instaurer une ambiance plus que lugubre, l’écriture est implacable, sinistre. C’est d’ailleurs cette ambiance et l’écriture poétique de l’auteur qui font le réel charme de ce livre, plus encore que l’histoire.

Parallèlement à l’enquête, l’histoire de Marina est développée, on comprend ainsi pourquoi elle vit seule avec son père et la raison pour laquelle elle affectionne tant la solitude… une histoire douce-amère de toute beauté.

En conclusion, Marina est un roman sympathique mais pas marquant, cependant la plume de l’auteur ne peut que plaire et ses « histoires dans l’histoire » révèlent tout le potentiel de ce récit qui aurait pu être, je pense, plus développé.

Quoi qu’il en soit, Marina plaira forcément aux lecteurs de Zafón, mais aussi à tout amateur de littérature avec un soupçon de fantastique.