Archives du mot-clé plantes

Chronique YA : Les soeurs Hollow

Un one-shot young-adult détonnant, terrible, et inclassable qui saura vous surprendre !

Si vous ne connaissez pas encore l’œuvre de Krystal Sutherland, c’est l’occasion de faire sa connaissance avec Les soeurs Hollow. Elle a déjà deux romans de parus précédemment en France, mais qui ont fait moins de battage sur les réseaux que Les soeurs Hollow chez Rageot. Ses précédents ouvrages se nomment Nos coeurs en désaccord et Un jour plus que parfait, tous deux parus chez PKJ.

La disparition d’une figure mythique du monde du luxe et de la mode

La jeune Grey Hollow est devenue en très peu d’année une véritable star, à tel point qu’elle est même sa propre égérie. Elle est à la fois créatrice de mode, artiste, élevée au rang de déesse par ses fans. Elle ne peux pas dire ou faire la moindre chose sans que ce soit immédiatement relayé, copié, adulé. Alors, quand Grey Hollow disparaît, c’est un drame à l’échelle mondiale. Et cette histoire terrible et angoissante nous est contée par l’une de ses soeurs, la plus jeune : Iris Hollow.

Qu’est devenue Grey ? Que cache son incroyable charisme ? Pourquoi tout est altéré dans son sillage ? Les réponses que va trouver peu à peu Iris ne vont pas lui plaire, mais vont lui permettre de peut-être retrouver sa trace…

Dérangeant, étrange et fascinant !

Quand j’ai lu les premiers chapitres de ce roman, j’avoue ne pas avoir compris immédiatement à quoi j’avais à faire. Roman fantastique ? Horrifique même ? Autre chose ? Les soeurs Hollow est une sorte d’hybride de tout cela, entre le roman creepy et l’intrigue policière, le tout parsemé de légendes écossaises et croyances anciennes.

Le tout est savamment dosé, on bascule doucement du suspense vers l’étrange avec toutes ces fleurs et boutures qui poussent sur le corps d’Iris (un nom parfaitement trouvé). Et de l’étrange, on tombe d’une traite dans l’horreur et une course-poursuite angoissante.

Je ne dirais rien de plus sur le contenu de l’intrigue, je ne veux pas que vous perdiez une miette de cette histoire aussi bizarre que fascinante. Tout y est malaisant et fascinant à la fois, à l’image de Grey Hollow. Et si vous arrivez à deviner la conclusion de cette histoire, je vous tire mon chapeau. Personnellement, je n’ai rien vu venir et et j’ai adoré. Pour une fois, on a affaire à une histoire qui n’est pas trop classique ou cousue de fil blanc, et ça fait plaisir.

Mon seul reproche sera au niveau de la rythmique du roman, vers la seconde partie, il y a quelques longueurs et incohérences qui auraient pu être évitées. Cela alourdi le texte inutilement et fait perdre en dynamique, ce qui est dommage. Mais en dehors de cela, l’ambiance est réussie, et l’intrigue saura vous surprendre !

Alors si vous aimez les histoires glauques et les légendes écossaises, foncez sur ce roman inclassable et génial. Il a été longtemps plébiscité sur les réseaux américains, et je comprends pourquoi il a rencontré un tel succès ! C’est du jamais lu, et ça propose quelque chose de très différent de la (sur)production d’œuvres YA qui parfois se ressemblent un peu toutes. A découvrir dès l’âge de 14/15 ans. Et n’oubliez pas d’accrocher bien fermement votre petit cœur pour ne pas qu’il tombe en cours de lecture.

Chronique manga : Arbos Anima tome 2 & 3

Une suite intéressante qui nous plonge toujours plus dans le monde fascinant des plantes et des fleurs exotiques

Arbos Anima est un shônen qui traite de la collecte de plantes rares et exotiques au 19ème siècle. Le sujet peut sembler étrange au début, mais il est mis en scène de façon très intéressante… D’autant que le héros de cette histoire, Noah, a le pouvoir de lire le passé des plantes qu’il touche.

L’auteure de ce manga, Kachou Ashimoto, a déjà une autre série à son actif : Cagaster, chez Glénat également.

Les aventures de Noah continuent et gagnent en dangerosité

Noah a beau être un collecteur de talent, il n’est pas taillé pour les voyages dans les tropiques ou les courses-poursuites, et ça se voit. Heureusement, ses gardes du corps sont là pour l’aider au mieux dans sa tache.

Dans le second tome, la quête est double avec une mission donnée par la maison Diva (l’employer de Noah) et une autre beaucoup plus personnelle.

Dans le troisième, nous en découvrons plus sur le passé épineux de son garde du corps, Grenade… qui était un pirate redouté !

Parfois captivant, d’autres fois lassant, deux tomes très inégaux

Arbos Anima est un manga original : son thème et son époque sont très peu traités, mais cela ne suffit pas à rendre la saga captivante. En effet, là où le second tome gagnait en intérêt, le troisième nous fait retomber dans une certaine lassitude.

Les enjeux sont loin d’être passionnants et clairs, et c’est dommage vu la qualité des dessins de Kachou Ashimoto.

La partie avec la jeune et richissime Sarah était bien plus prenant et divertissant (dans le second tome). Le clin d’œil fait à La petite princesse de Frances H. Burnett est d’ailleurs fort bien amené ! Une jeune héritière censée aller dans un pensionnat anglais dont le père récemment disparu possédait une mine de diamant, ça vous parle ?

On découvre plus précisément le passé terrible de Grenade en tant pirate (dans le troisième tome), on en apprend plus sur l’ennemi juré de la famille de Noah Lescott : Ascham. Beaucoup de secrets sont encore enfouis quant à cette relation ultra conflictuelle entre les deux familles. Mais ça ne suffit pas à créer une expérience de lecture passionnante.

En dehors de cela, Arbos Anima est un manga qui a du mal à se tailler une réelle place. Les personnages ont beau être reconnaissables, ils manquent de charisme, il est difficile de s’y attacher. L’intrigue reste sympathique mais pas extraordinaire, et les dessins ne suffisent pas à pallier à ce manque global d’intérêt… dommage.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La vie rêvée des plantes

La vie rêvée des plantesLe végétal comme idéal de vie, et même comme mantra

Écrit par l’auteur coréen Lee Seung-U, La vie rêvée des plantes est l’un de ses ouvrages les plus connus en France, il enseigne la littérature coréenne à l’université de Chosun. En France, d’autres romans de lui sont parus, même si ils sont encore peu nombreux : Ici comme ailleurs (Folio), Le vieux journal (Serge Safran éditeur), ou encore Le Regard de Midi.

Une histoire familiale trouble et torturée

Dans ce roman assez inclassable, entre histoire de famille, rivalités amoureuses et jalousies, nous découvrons le jeune Kihyon, qui nous conte à la première personne son histoire.

Toute l’histoire commence avec l’histoire du frère de Kihyon, qui était l’enfant adulé de la famille avant de perdre ses jambes à l’armée. Mais même depuis cette perte irréparable, tout le petit monde de Kihyon tourne autour de son frère… Kihyon l’a toujours envié : sa façon d’être, sa vie, son appareil photo… et même sa petite amie Sunmi.

Mais depuis la création de sa petite entreprise, Kihyon se voit dans l’obligation d’espionner sa propre mère. Et ce qu’il va découvrir sur sa famille et ses secrets est très… surprenant.

Un récit étrange, merveilleux et d’une douce noirceur où l’amour gouverne tout

Difficile voir impossible de vous faire un résumé de cet ouvrage aussi plaisant que troublant. L’univers et la prose de Lee Seung-U possède un charme indescriptible et enjôleur qui est et restera unique.

Entre ce père qui ne vit que pour ses plantes, cette mère qui par amour, est prête à porter son fils sur son dos pour l’emmener voir des prostituées et Kihyon qui malgré ses obsessions cède à l’amour filial, l’histoire nous mène sur des chemins insoupçonnés.

Tout ce que l’on puis dire, c’est qu’il y a beaucoup d’amour dans ce roman. Un amour fou, sans bornes ni limites qui entraîne nos personnages au-delà de leurs limites connues. C’est beau, et d’un incroyable onirisme.

La façon dont l’auteur parle des plantes et de leur relationnel presque érotique à l’homme est juste merveilleuse. On se sent autre en lisant ses lignes, en particulier vers la dernière partie du roman.

 ….

Si l’histoire que je vous présente n’en dit pas assez pour vous, tentez cette lecture pour sa douce latence, son écriture épurée. Cet ouvrage est une belle introduction à l’œuvre de Lee Seung-U et à la littérature coréenne plus largement. Ça ne donne qu’une seule envie, découvrir d’autres ouvrages dans le même univers et dans un style similaire…

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :