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Mini-chroniques #12 : Une poupée gonflable malvenue, la survie dans ses pires aspects, une correspondance unique et merveilleuse… et un monstre légendaire qui sévit dans la brume de Prague…

Elles sont de retour pour une douzième fois, voici les mini-chroniques ! Au programme cette fois-ci : de l’humour débridé, du post-apocalyptique survivaliste, une correspondance unique qui traverse les océans entre un libraire et une lectrice atypique et charmante, et un nébuleux classique pour découvrir Prague. Bon voyage !

Wilt 1 – Tom Sharpe – 10/18

Depuis le temps que j’avais envie de découvrir ce grand classique contemporain de l’humour, voici donc le premier tome de Wilt.

Professeur désespéré qui n’aime plus son travail d’enseignant depuis fort longtemps car fatigué d’expliquer à des classes professionnelles l’intérêt de l’œuvre de George Eliot.

Personnage aussi atypique que peu doué, à la femme détestable et écervelé (selon lui du moins car nous n’avons que son point de vue), Wilt essaye justement de se débarrasser de sa femme. Et comme le divorce semble tout bonnement inenvisageable, il ne lui reste qu’une solution : la tuer.

Mais qui dit meurtre planification, vigilance, rigueur… et c’est tout le contraire qu’il va faire ! Pour s’entraîner au meurtre de sa femme, il n’a rien trouver de mieux qu’une… poupée gonflable ! Alors oui, c’est assez drôle car tout va de mal en pis pour lui et ses funestes projets, mais ça m’a tiré quelques sourires, pas plus.

En fait, je trouve que Wilt est un texte qui a mal vieilli. L’image qu’il donne de sa femme est si horrible qu’elle n’en est pour moi aucunement réaliste. Et à l’heure d’aujourd’hui un texte aussi manichéen que celui-ci ne serait peut-être pas passé aussi facilement.

Bien sûr, tout est fait pour que l’on reste sur de l’humour, mais c’est parfois un peu trop gros et potache pour moi… Je ne dois pas être le public cible de ce roman.

J’ai toutefois passé un bon moment de lecture, même si je ne lirais pas les aventures rocambolesques de ce monsieur Wilt (en cinq tomes, tous chez 10/18 pour ceux que ça tente).

Et toujours les forêts – Sandrine Collette – JC Lattès

Connaissez-vous l’autrice Sandrine Collette ? Dans le monde du polar français, elle est extrêmement appréciée et reconnue. Elle écrit des romans assez lugubres, trash et glauques dans leur genre… Mais ici avec Et toujours les forêts, elle change d’horizon littéraire et passe du polar au roman d’anticipation post-apocalyptique. Une réussite ? Pas de mon avis…

Il s’agit de mon premier roman de cette autrice, et je compte bien lire ses polars, mais je pense que l’anticipation n’est pas un genre qu’elle maîtrise. Pourquoi ? Tout simplement car tout ce qu’il y a dans ce roman est du déjà lu. Pas d’originalité dans l’intrigue ou dans l’ambiance (glauque, mais ça on s’en doute quand il ne reste qu’une poignée d’humains c’est vite le bordel).

*ATTENTION SPOIL*

J’ai détesté son soi-disant héros qui fait tant de choses « par amour », y compris un viol réitéré de très nombreuses fois sur une femme qu’il aime à sens unique (heureusement nous n’avons le droit qu’à une seule description déjà bien malaisante et horrible).

* FIN DU SPOIL*

Je n’ai pas aimé tout simplement car ce roman ne nous apporte pas grand chose. On attend qu’il se passe quelque chose. On attend tellement qu’on est super excité quand une pousse de pomme de terre germe… et c’est tout en fait. Il ne se passe rien.

La fin n’est guère surprenante, mais elle a le mérite d’être relativement réussie comparé au reste de l’ouvrage….

Ce que je reproche à ce roman, c’est que quand on l’achète, c’est un nom, une autrice que l’on achète et pas nécessairement un ouvrage de qualité. Je ne doute pas de sa maîtrise des polars, elle a voulu s’essayer à un nouveau genre pour elle, je peux le comprendre. Mais il n’y a rien dans ce livre qui mérite qu’on s’y attarde, que ce soit en termes d’écriture ou d’intrigue…

84, Charing Cross Road – Helene Hanff – Autrement, collection Les grands romans

Grand classique du roman épistolaire, grand classique américain, grand classique tout court. Cela faisait de très nombreuses années que je souhaitais lire et découvrir ce bonbon littéraire… et je n’ai pas été déçue.

Paru il y a plus d’une vingtaine d’années en France chez Autrement, l’ouvrage était depuis longtemps épuisé. Jusqu’à ce que les éditions Autrement se chargent – à nouveau – de remettre au goût du jour cet indispensable somme toute assez méconnu en 2018.

De quoi parle ce roman ? Tout d’abord, il faut savoir qu’il s’agit d’une histoire vraie. Les échanges sont réels, toutes les lettres que vous lirez dans cet ouvrage ont été envoyées entre 1949 et 1968. Cela fait une sacrée correspondance, bien que parfois très espacée dans le temps. Tout ça peut sembler tellement étrange à notre époque de mails et de sms qu’un courrier puisse attendre une réponse pendant de longs mois… Mais c’est là toute la magie de cette époque !

Ainsi, 84, Charing Cross Road est l’adresse de la librairie de livres rares et anciens située à Londres. Suite à une annonce publicitaire, Helen Hanff, autrice de livres pour la jeunesse, décide de leur passer commande de plusieurs ouvrages. C’est comme cela que de mois en années, une complicité s’installe entre l’autrice new-yorkaise et l’un des libraires londoniens, Frank Doel. 

Je n’en dirais pas plus sur cette pépite (n’ayons pas peur des mots), mais c’est tellement touchant, beau et drôle à la fois… Et c’est bourré de références littéraires, bien que parfois ardues, ça reste un régal ! Alors si vous n’avez pas déjà lu cet ouvrage… foncez le découvrir, il vaut le coup.

PS : En faisant des recherches pour cette chronique, j’ai découvert qu’il y avait eu un film tiré de ce roman. Avec notamment Anthony Hopkins dans le rôle du libraire !

Le Golem – Gustav Meyrink – GF Flammarion

Prague est une ville qui m’attire depuis que j’ai lu Fille des chimères de Laini Taylor. Alors, je suis partie là-bas grâce à elle, et c’est une ville magnifique, empreinte d’une architecture fabuleuse. Et quand on part en voyage, même quelques jours, on prend un livre ! Et c’est encore mieux si le livre se déroule dans le lieu que l’on visite, n’est-ce pas ?

Me voici donc dans un bus pour une durée de 13 heures pour Prague ! Et… c’est totalement illisible. Je l’ai lu en entier et je l’ai même relu en partie, mais tout est si alambiqué, touffu, complexe… mélangeant croyances populaires, ésotérisme, religion… Le Golem avait tout pour me plaire mais je m’y suis perdue autant que son héros, Athanasius Pernath, qui ne sait pas si il navigue dans un rêve ou dans la réalité.

J’ai cherché des analyses ou des explications de texte, mais ce roman semble être totalement tombé en désuétude.

Mais même si je n’ai pas tout saisi de ce roman, il y a une chose que j’ai su apprécier, c’est son atmosphère. A la fois mystique et nébuleuse, la Prague du début du XXème siècle y est magnifiquement dépeinte. Même si cela n’est pas suffisant pour apprécier un ouvrage dans son entièreté, cela m’a au moins consolée…

« A peu près tous les trente-trois ans, se répète dans nos rues un événement qui en soi n’est pas particulièrement ébouriffant, et qui pourtant répand une épouvante que rien n’explique ni ne justifie vraiment« .

Chronique album jeunesse : Suivez le guide – Balade dans le quartier

Un magnifique livre à flaps à découvrir. Des dessins superbes, une histoire amusante… L’album parfait en somme !

Le nouveau Suivez le guide ! de Camille Garoche (connue également connue sous le nom de Princesse Camcam) est arrivé ! C’est le troisième de la série, et c’est toujours aussi joli… et drôle. Elle a réalisé de magnifiques albums tels que Une rencontre, ou encore Lapin de neige.

Un chat dans la ville…

Comme dans les précédents albums de la série, nous suivons le joli chat un peu grassouillet Rominagrobis, qui anime chaque album. Dans celui-ci, le chat va se retrouver guidé malgré lui par tous les animaux du quartier pour qu’il se rende chez la… vétérinaire ! Chose qu’il abhorre par-dessus tout… Alors, comment les autres animaux vont-ils réussir à l’emmener là-bas ? En lui donnant de fausses indications bien sûr !

Drôle, vivant, original

Taille des moustaches offerte, distribution de pelotes de laine, dégustation… Le Chat Beauté semble être un institut de rêve pour les chats ! Mais tout cela n’est qu’une mise en scène de tous les animaux du quartier pour que Rominagrobis se rende chez la vétérinaire… et ça va marcher.

Mais pour aider Rominagrobis à se rendre là-bas, il vous faudra soulever les 47 flaps (ou volets) à soulever ! Ils sont entièrement complémentaires (et nécessaires) à l’histoire. Ils ne sont pas optionnels comme dans la plupart des histoires animées. Ici, les volets font partie intégrante de l’intrigue. Et c’est là que l’on apprécie le travail de détail et de minutie de Camille Garoche.

Ses dessins sont magnifiques, et ultra-détaillés, c’est une merveille. Cela, plus les couleurs vives de l’album et un graphisme à la fois moderne et désuet (c’est paradoxal, mais c’est mon impression), donne un charme fou à cet album unique.

……

Alors, pour moi, cet album est un incontournable ! C’est un bel objet livre dont la fabrication minutieuse le rend attractif. On découvre toutes les boutiques qui font un cœur de ville : le poissonnier, la librairie, la boulangerie, le maraîcher… etc. C’est charmant et beau tout à la fois et c’est donc un coup de cœur ! A lire/découvrir dès l’âge de 4 ans.

Paroles de libraires (2) – Guilaine Spagnol pour la librairie La Dimension Fantastique

La Bibliothèque de Glow : Peux-tu nous raconter ton parcours avant d’avoir ouvert La dimension fantastique ?

G. Spagnol : J’ai voulu travailler dans les métiers du livre dès l’âge de 15 ans, alors après le BAC L j’ai fait un DUT Information-communication options Métiers du livre à Saint-Cloud (Paris X).  Là j’ai clairement compris que pour moi, c’était la librairie ! J’avais 20 ans après ces deux années d’études, et je ne me sentais pas prête à chercher du travail (trop peu de pratique, et le théorique ne vous apprend pas à bien vous jeter à l’eau…), donc j’ai fait un Brevet professionnel de librairie à l’INFL pour avoir deux ans d’expérience sur le terrain.

J’ai été apprentie à la Librairie Nouvelle d’Asnières-sur-Seine, où je me suis occupée surtout des rayons BD, jeunesse et Littérature de l’Imaginaire, mais où j’ai aussi été formée à à peu près tous les rayons d’une librairie généraliste.

J’ai ensuite enchaîné avec un remplacement de 6 mois à L’arbre à lettres Denfert-Rocherau (aujourd’hui La petite Lumière), puis sur 4 mois au rayon jeunesse du Virgin des Champs-Elysées. Là je me suis rendue compte que les grandes surfaces culturelles, c’était pas fait pour moi ! J’ai donc trouvé du travail dans une librairie généraliste rue Saint-Paul, la librairie Charlemagne, où je m’occupais de la pochothèque et des bandes dessinées. Elle a fermé un an et demi après ça.

Enfin j’ai travaillé près de deux ans à la librairie Comme un roman, dans le 3ème arrondissement de Paris, où je m’occupais de la littérature, de la bande dessinée et des littératures de l’imaginaire. Ce dernier travail a été formateur, j’assistais beaucoup la gérante, et je m’occupais de nombreux rayons importants. C’est en faisant le point sur mon expérience et mes envies que j’ai tout lâché pour créer ma propre librairie ! (et grâce au soutien de mes proches, surtout, que j’ai pu y arriver)

La bibliothèque de Glow : Quel symbole se cache derrière le nom de la librairie ?

G. Spagnol : La librairie fait d’abord référence à l’ouvrage de Barbara Sadoul La dimension fantastique (Librio), un recueil de contes fantastiques (Gautier, Hoffman, etc…). Ensuite le mot Dimension fait référence au fait que notre librairie aborde plusieurs dimensions littéraires : Bd et roman, et le fantastique souligne le fait que nous sommes spécialisés dans les littératures de l’imaginaire (dont le fantastique).

La bibliothèque de Glow : Quel type de clientèle passe la porte de ta librairie ?

G. Spagnol : Elle est assez variée : pas mal d’enfants, surtout pour les mangas (et quelques romans et BD), pas mal d’étudiants (surtout pour les littératures de l’imaginaire), mais je dirais que notre cœur de clientèle a entre 25 et 45 ans, les passionnés de l’imaginaire viennent de tous les milieux, pour la BD ce sont surtout des cadres et des professions artistiques.

La bibliothèque de Glow : Quel est Le produit que l’on ne trouve que dans TA librairie ? (ou presque)

G. Spagnol : Certainement la collection (presque) complète des Terry Pratchett dans leur format originel de l’Atalante ! (ce qu’il en reste : vite, achetez-les avant qu’ils soient tous remaquétés !).

Vous trouverez également un de mes livres préférés, totalement (et injustement) méconnu : L’épouse de bois (voir chronique ici sur le blog) de Terri Windling. Je vois que je suis la seule en Ile de France, et qu’on est trois sur Place des librairies pour le pays, alors j’imagine que c’est LE Livre qu’on ne trouve presque que chez moi ^^.

La bibliothèque de Glow : Peux-tu nous présenter les derniers ouvrages qui t’ont marquée ?

G. Spagnol : Un ouvrage à destination des adultes et des ados : La série Lockwood and Co de Jonathan Stroud. Passez outre les couvertures peu attractives, le contenu est top : Stroud nous emmène dans une sorte de Ghostbusters londonien, bourré d’humour anglais, de dialogues burlesques et de descriptions savoureuses ! L’intrigue n’est pas en reste, son univers est superbement bien construit, ses personnages sont attachants et consistants (aux caractères bien trempés) et l’auteur mène le suspense avec brio.

L’espace d’un an, de Becky Chambers : un space opéra très très différent de ce à quoi on est habitué ! L’histoire se déroule sur… l’espace d’un an (!) dans le vaisseau Le voyageur, foreur de trous de ver dans l’Union Galactique. J’aime comparer ce roman à la série Firefly de Joss Whedon pour les dialogues – géniaux, drôles ou touchants, les rapports humains sont très bien décrits – mais aussi à la série des années 90 Farscape : la cohabitation entre différentes espèces de la galaxie, parmi lesquelles l’espèce humain à du mal à s’imposer…, n’est pas de tout repos, mais il est génial de découvrir chaque race, et chaque histoire qui se cache derrière. J’ai vraiment pris du plaisir à lire ce roman, c’était agréable et enrichissant, réellement passionnant, j’attends une suite avec impatience !

Enfin une bande dessinée : Les effroyables missions de Margo Maloo, de Drew Weing chez Gallimard BD. J’avais découvert cet artiste avec son superbe « En mer » aux éditions ça et là, et il revient avec une bande dessinée fantastique qui ravira autant les enfants que les adultes : on y suit Charlie, pré-ado rondouillard, teneur d’un blog journalistique très pointu et collectionneur à ses heures, qui emménage avec ses parents dans un vieil hôtel délabré de la mégapole d’Echo City. Manque de bol, son placard abrite un monstre, lequel lui choure des figurines pendant la nuit ! On va lui donner le contact de Margo Maloo, enquêtrice, mais aussi médiatrice entre le monde des humains et celui des créatures fantastique. C’est une BD complètement décalée, que l’on dévore d’une traite ! Ne pensez pas qu’elle ne convient qu’aux enfants et ados, les adultes y trouveront aussi leur compte.

Je peux aussi citer : L’éducation de Stony Mayhall de Daryl Gregory, La maison dans laquelle de Mariam Petrosyan, Les légions de poussière de Brandon Sanderson (et toute son œuvre), Arslan de M.J. Engh, Les enfermés de John Scalzi, Les fiancés de l’hiver de Christelle Dabos ou encore Le sentier des astres de Stefan Platteau. Fiou.

La bibliothèque de Glow : Quel est ton genre de l’imaginaire favori ?

G. Spagnol : Initialement la Fantasy – depuis que je suis ado – , mais plus le temps passe et mois j’ai de genre favori : j’essaye surtout de trouver mes auteurs favoris, tous genres confondus.

La bibliothèque de Glow : Quel est ton livre préféré de tous les temps ?

G. Spagnol : C’est très dur ça… il sont deux ex-aequo… et l’un d’entre eux n’est pas vraiment du fantastique (bien qu’il y en ai un tout petit petit peu…) il s’agit de Jane Eyre de Charlotte Brontë. J’adore le relire. Le second c’est A la croisée des mondes de Philip Pullman, j’en garde un souvenir tellement émouvant, il a eu une telle emprise sur moi, que je ne peux pas éviter de le citer. (Bon, il y aurait pu y avoir Gagner la guerre de Jaworski ou même Harry Potter, mais non. Je les pose juste là 😉 )

La bibliothèque de Glow : Vous organisez beaucoup de dédicaces au sein de La dimension Fantastique, quelles sont les prochaines à venir ? (ndlr : les dédicaces mentionnées ci-dessous sont passées).

G. Spagnol : Alors que j’écris ces mots, nous attendons la venue de Brandon Sanderson dans deux jours : je suis joie ! Sinon nous recevons fin octobre les dessinateurs des BD de Science-fiction Sébastien Goethals (Le temps des sauvages) et alberto Jimenez Alburquerque (Letter 44), puis Samantha Bailly et Miya pour un manga de fantasy (Alchimia), et enfin Elian Black’Mor et Carine-M pour Spooky et les contes de travers, livre illustré aux accents burtoniens.

Le mois prochain nous avons l’honneur de recevoir les auteurs américains de SF Paolo Bacigalupi (La fille automate) et Ann Leckie (La justice de l’ancillaire), mais aussi Nicolas Fructus pour Gotland. On vous réserve bien d’autres surprises avant la fin d’année !

La bibliothèque de Glow : Autre chose à ajouter ?

G. Spagnol : Continuez de lire, qu’importe l’univers littéraire, faire marcher son imagination c’est bon pour le moral et le caractère !

Chronique jeunesse : Draculivre – Tome 1 – Le Buveur d’encre

le buveur d'encre - draculivre 01« Papa est libraire. Il adore les livres. Il les dévore. C’est un ogre. Il lit toute la journée et parfois même la nuit. C’est une maladie incurable mais ça n’a pas l’air d’inquiéter notre médecin de famille. »

Bienvenue dans la petite librairie du coin, celle du papa d’Odilon. Odilon n’aime pas les livres : il ne comprend vraiment pas la motivation de tout ces gens qui viennent dans la librairie, et encore moins la frénésie de lecture qu’a son père pour ces feuilles de papier assemblées entre elles. Alors, pour passer le temps, Odilon observe les clients de la boutique, jusqu’au jour où un « client » bien étrange fait son apparition : il ne marche pas vraiment, il flotte au-dessus du sol ; il ne feuillette pas vraiment les livres, ni ne les lis, on dirait plutôt qu’il les boit…

C’est dans cette ambiance feutrée et surnaturelle qu’Odilon décide d’en savoir plus sur ce mystérieux lecteur. A lire dès 6 ans comme première lecture avec ses parents ou tout seul, « Le buveur d’encre » est un bon livre jeunesse qui nous fait voyager entre réel et fantastique. Utilisant des mots simples et nouveaux pour les enfants permettant d’enrichir leur vocabulaire, c’est une vraie initiation au plaisir de la lecture que nous offrent Eric Sanvoison (auteur) et Martin Matje (illustrateur), nous plongeant dans les livres, à l’image de l’œuvre de Gudule : La Bibliothécaire.

Les phrases sont simples, mais regorgent de poésies, de jeux de mots qui glissent au fil des pages. Les illustrations sont quand à elles complètement dans l’esprit du livre. C’est un vrai coup de coeur, à mettre entre toutes les petites mains dès 6 ans et jusqu’à 9 ans maximum, voir plus, car les adultes aussi prennent du plaisir à lire la série Draculivre.

9/10