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Chronique ado : Le contrat Dorian Gray

Et si vous pouviez-vivre jusqu’à vos soixante-dix ans tout en gardant la force et la beauté de vos vingt ans ? Signeriez-vous le Contrat Dorian Gray ?

Paru le 8 juin 2022 en librairie, Le contrat Dorian Gray est une dystopie française parue chez Milan. L’intrigue nous offre à découvrir une société où il est possible de garder ses 20 ans… jusqu’à la mort. Mais la contrepartie pour signer le Contrat Dorian Gray pose question à une minorité de libres penseurs.

Ne jamais ouvrir sa porte aux inconnus

Le contrat Dorian Gray est simple, vous pouvez choisir de le signer ou non. Si vous le faites, vous gardez l’apparence et les capacités physique de vos vingt ans jusqu’à vos soixante-dix ans.
Une fois que vous atteignez les soixante-dix ans, vous mourez. Vous tombez en poussière en à peine une minute. Mais vous aurez eu une vie bien remplie, et surtout vous aurez été utile à la société jusqu’au bout.

On le lui a dit maintes et maintes fois, mais Morane n’en a cure…. Il ne faut pas qu’elle ouvre la porte de la maison, sous aucun prétexte. Pourtant, c’est ce qu’elle va faire en recueillant une jeune femme de son âge, blessée et poursuivie par des inconnus. Ouvrir cette porte va avoir des répercussion terribles sur la vie calme et tranquille de Morane, qui vivait à l’écart de la société. C’est le début pour elle d’une course contre la montre et contre un groupuscule qui semble penser qu’elle a la solution pour prolonger le Contrat Dorian Gray. Mais est-ce vraiment le cas ?

Un roman haletant, vraiment ?

J’étais fort emballée lors de la sortie de l’ouvrage car je suis très friande de dystopies, d’autant que ça faisait longtemps que je n’en avait pas lue une. Ce roman étant un gros enjeu des éditions Milan, j’ai foncé tête baissée dans l’ouvrage, malgré la couverture que je ne trouve guère engageante.

Règle 12 : Les seules personnes qui pourront avoir accès à des soins médicaux seront les enfants avant leur traitement, et uniquement si leur état de santé laisse supposer qu’ils seront au meilleur de leur forme lorsqu’ils atteindront l’âge de vingt ans.

Et malheureusement, j’ai été déçue. Là où le roman est présenté comme haletant, on a surtout une suite de courses-poursuites parsemées de quelques révélations. Lesdites révélations étant pour la plus grande part assez prévisibles…

La société imaginée par l’autrice a beau se tenir, elle manque de corps. Ce fameux contrat Dorian Gray que certains tentent à tout prix de prolonger est un postulat intéressant, mais j’ai trouvé la mise en oeuvre laborieuse. Tout la société est basée sur ce contrat que l’écrasante majorité de la population a signé, mais il manque une articulation fluide à tout cela.
Oui, certains en veulent toujours plus, mais ça n’a rien d’extraordinaire que de découvrir cela. On parle de corruption, mais c’est assez peu développé malheureusement. Et surtout, c’est très manichéen… J’ai trouvé que tout cela manquait de subtilité. Dans le même genre, mais en beaucoup mieux selon moi, j’ai trouvé La déclaration bien plus puissant.

La seule chose que j’ai trouvé intéressante et qui aurait pu être creusée plus amplement, c’est le traitement que la société réserve à ceux qui n’ont pas signé le contrat. Ils sont totalement mis à l’écart et traités comme des pestiférés. La vieillesse fait peur, elle est même perçue comme contagieuse… Une extension malsaine de ce que notre société prône déjà : la beauté et la jeunesse, toujours, tout le temps. Pas de place pour quoi que ce soit d’autre.

Ainsi donc, Le contrat Dorian Gray pourra peut-être plaire à celleux qui n’ont lu que très peu de dystopies, pour les autres, passez votre chemin. C’est trop peu élaboré pour convaincre des lecteurs assidus… Dès 13 ans environ.

Règle 35 : Une fois leur contrat signé, les nouveaux Dorian Gray seront entièrement responsables de leurs actes. Un couvre-feu sera instauré pour la sécurité des jeune qui n’ont pas encore reçu le traitement, afin de les protéger d’éventuels individus malintentionnés.

Règle 103 : Ceux qui refuseront de signer le contrat devront apprendre à se débrouiller par leurs propres moyens. Il leur sera aussi demandé de ne pas imposer la vision de leurs physiques défaillants au reste de la société.

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Chronique : Le contrat Salinger

Le contrat SalingerUn roman noir délectable à découvrir absolument !

Bienvenue dans le monde d’Adam Langer, un auteur américain à l’écriture fascinante. Il s’agit de son second roman paru en France, et le premier aux éditions Super 8. Son ouvrage précédent s’intitulait Les voleurs de Manhattan et a été publié chez Gallmeister.

Adam Langer a déjà six romans à son actif, il est également dramaturge, et a été journaliste. Il vit à Chicago. Ne cherchez pas de scènes ensanglantées, car c’est avant tout une belle intrigue dans le monde noir et tortueux de l’édition à laquelle vous aurez droit.

Des auteurs en mal de lecteurs et de mystérieuses clauses à respecter…

Tout débute par l’histoire d’un écrivain au succès passé, Conner Joyce. Ses tournées promotionnelles ne font plus venir grand monde, ses ventes fléchissent d’années en années… Lui qui était l’un des auteurs les plus incontournables dans le domaine policier et devenu passé de mode…

Mais le jour où il va revoir Adam Langer (oui, c’est également le nom de l’auteur) va être l’occasion pour lui de conter l’histoire la plus incroyable de sa vie. Mieux qu’un polar, ce jeu de dupes grandeur nature va fasciner Langer, et l’impliquer bien plus qu’il ne l’aurait voulu dans cette histoire de fous…

Conner Joyce a signé un mystérieux contrat dont la première règle stipule qu’il ne doit en parler à personne : raté. L’une des autres conditions étant d’écrire un manuscrit destiné à une seule et unique personne. Les plus grands du monde littéraire ont accepté cet étrange contrat. Et quand des noms comme J.D. Salinger ou encore Harper Lee sont impliqués, impossible de ne pas vouloir connaître le mot de la fin.

Nuit blanche garantie

A peine commencé, aussitôt fasciné, c’est l’effet que nous ont fait les premières pages du Contrat Salinger. Et le pire, c’est qu’il est impossible de décrocher avec la fin. Tout s’enchaine et s’imbrique à la perfection. On est dans un pur et bon roman noir à l’ancienne avec ses secrets, ses rendez-vous louches avec des gardes du corps qui le sont tout autant…

Les travers du monde de l’édition vous y seront dévoilés dans leur plus simple appareil. Le bon… comme le beaucoup moins bon, avec ses effets de mode, sa cruauté, ses mises en concurrence, ses faux-semblants…

Pour les férus de littérature policière, les nombreuses références à des noms du genre vous plairons certainement : James Patterson, John Le Carré (La Maison Russie y est régulièrement cité), J.D Salinger, Truman Capote… Leur nom est teinté à chaque fois d’anecdotes que personne avant Langer ne pouvait connaître, et elles sont toutes captivantes.

Ici point de meurtre sanglant, mais des personnages à la psychologie efficace et redoutable (et attachante pour certains). Une histoire sur le fil qui nous pousse constamment à aller plus loin dans l’intrigue… jusqu’à ce que l’on se rende compte que c’est déjà la fin.  ….

….

Pour nous, il ne faut vraiment pas passer à côté de cette lecture. C’est une petite pépite avec un suspense fort et une intrigue captivante jusqu’à l’ultime page. Ce récit policier atypique nous entraine dans le monde des écrivains de romans noirs et leurs éditeurs… Mais surtout, il nous fait découvrir une effarante machination. Des romans aussi forts, on n’en crois pas tous les jours… alors voilà, nous sommes conquis.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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