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Chronique Jeunesse : Zarf le troll – Tome 1 – Barouf chez les fouines

Zarf le troll 1Imaginez le Journal d’un dégonflé version fantasy avec un troll pour héros… le tout dans un monde doté  tout de même des réseaux sociaux et du téléphone portable !

Ecrit et illustré par l’américain Rob Harrell, Zarf le Troll est le premier tome d’une nouvelle série de romans jeunesse très illustrés. A classer entre le Journal d’un dégonflé ou encore Tom Gates, ou encore Big Nate. On est pile entre le roman et la bd, c’est rempli d’une foule d’illustrations, mais il y a tout de même du texte… Bref les enfants adorent ce format de livre, et c’est dès l’âge de 9 ans environ !

Le Troll, une espèce honnie et dénigrée

Zarf est donc un troll, comme vous l’indique assez explicitement le titre du livre. Mais ce que l’on ne sait pas immédiatement, c’est que les trolls sont une espèce peu appréciée… Les mots « troll » et « populaire » ne riment pas franchement ensemble, et ça risque de s’aggraver encore… Zarf est donc peu apprécié, complètement mis à l’écart ou presque, et surtout, le fils du roi se moque constamment de lui (ils sont dans le même établissement). Vous l’aurez compris, la vie de Zarf n’est pas top, et pas franchement de tout repos, mais il prend plutôt bien le tout… jusqu’à un certain point ! Mais les choses vont brutalement changer suite à la disparition du roi, mais pas nécessairement pour le mieux…

Zarf le troll dragonFranchement fun et un brin barré

L’histoire de Zarf, affublé pour seuls amis d’un cochon anthropomorphe nommé Kevin (un brin trouillard) et le fils du bouffon du roi, Chester (qui n’a pas les talents de son père en matière d’humour) est très vite entrainante.

Pas encore très connu, ce roman rassemble tout ce qui plait quand on a une petite dizaine d’années : de l’humour (en barre), des dialogues très actuels et dynamiques, un lieu d’intrigue merveilleux (un royaume entier rien que pour vous, jeunes lecteurs !), et malgré tout, les technologies de notre mondes y sont très ancrées. Ce mélange de genres est aussi original qu’efficace et on se retrouve ainsi avec un premier roman plutôt bien mené.

Plus que l’intrigue (aussi prévisible que sympathique), c’est avant tout l’esprit du livre que l’on va retenir. C’est joyeux, très drôle (parfois aux dépends de notre héros), et bien mené. Et surtout, les dessins de Rob Harrell sont très réussis. A la fois épais et précis, on apprécie qu’il y ait au moins une illustration par page au minimum, c’est parfait pour les enfants qui ont encore besoin de se rassurer avec un texte très illustré.

A titre personnel, c’est avant tout Kevin le cochon que j’ai trouvé le plus attachant parmi le trio casse-cou. Sa façon de parler et sa terreur persistante envers tout et tout le monde a de quoi étonner… et amuser.

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Pour tous les parents qui ne savent plus quoi faire lire à leurs enfants après le Journal d’un dégonflé, prenez Zarf le troll, c’est juste parfait ! L’histoire a beau se dérouler dans un royaume typé fantasy, tout y est très actuel (à part les dragons et les farfouines).

Cette nouvelle série a donc de quoi séduire… Le second tome est à paraître dans quelques semaines sous le titre Le troll qui criait au loup. Et aux États-Unis, la saga verra le troisième tome paraître dans le courant de l’automne 2016… Donc, tout roule pour Zarf !

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le restaurant de l’amour retrouvé

Le restaurant de l'amour retrouvéUne ode au Japon rural, à l’amour de la cuisine, et à toute la beauté qui nous entoure…

Ito Ogawa est une auteur d’origine japonaise, elle écrit des livres pour enfants, des romans pour les plus grands, mais également des paroles pour le groupe Fairlife. Le restaurant de l’amour retrouvé est son tout premier roman (titre original : Shokudo katatsumuri), en France il est paru aux éditions Picquier. Devenu un énorme succès éditorial au Japon, il a été adapté en 2010 par la réalisatrice Mai Tominaga.

L’histoire est celle d’une jeune japonaise qui refait sa vie dans son village natal suite à une rupture. Son amour de la cuisine et sa volonté de faire plaisir aux autres vont l’aider à surmonter cette dure épreuve de la vie…

Un appartement vide du jour au lendemain

Quand Rinco rentre de son travail de cuisinière dans un restaurant Turc, comme à l’accoutumée, c’est une mauvaise surprise qui lui tombe dessus : l’appartement qu’elle partage avec son petit ami indien depuis des années est vide. Il ne reste plus rien de leur vie ensemble : ni lit, ni ustensiles de cuisine, ni même les économies qu’ils ont patiemment amassées au fil du temps.

La seule chose qui assure à Rinco qu’elle n’a pas rêvé ces années de vie commune, c’est la saumure que sa grand-mère lui avait donné, rangée dans le réduit du compteur à gaz (un endroit sombre et frais pour la conserver parfaitement).

C’est ainsi que Rinco quitte tout ce qu’elle a mis tant de temps à construire. Armée de sa jarre de saumure et de tout juste assez d’argent pour rentrer dans son village natal. Cet événement est si choquant pour la jeune fille qu’elle en perd sa voix et devient obligée de communiquer uniquement grâce à des petits papiers remplis de mots du quotidien.

Le restaurant de l'amour retrouvé ukUne mère tout sauf maternelle et un cochon traité comme un enfant

A peine de retour dans la maison familiale, Rinco ne décèle toujours pas de sentiments particulier de la part de sa mère malgré les longues années de séparation. Et pour cause, elles n’ont aucune affinité et se regardent constamment en chien de faïence. Pire, le cochon que sa mère a adopté semble recevoir tout l’amour maternel possible : pain fait maison tous les matins, caresses, brossage… une vie de rêve !

Rinco a beau avoir subit un coup dur de la vie, elle est loin de se laisser abattre facilement. Elle décide de tout reprendre de zéro et… d’ouvrir son propre restaurant. Avec peu de moyens et beaucoup d’aide de la part de nombreux membres du village, la jeune femme va pouvoir se procurer tous les ustensiles nécessaires pour sa cuisine. La décoration de son restaurant est sobre, lumineuse, accueillante, tout comme elle.

Mais la particularité de son restaurant, c’est qu’il ne sert qu’une seule table par service (une le midi et une le soir). Chaque menu est créé par Rinco avec précision, en fonction des goûts, de l’histoire et de la personnalité de son client. Ainsi, chaque plat est unique, et revêt un caractère magique.

Un magnifique roman sur la beauté simple de la cuisine

L’un des piliers de la cuisine de Rinco tient en un seul mot : naturel. En effet, notre cuisinière nous offre des plats issus des montagnes de son village, tous ses ingrédients venant de la région. Loin de n’offrir à ses clients qu’un repas, c’est également un moment privilégié avec eux-mêmes qu’elle leur concocte. Sa cuisine guérit, met du baume au cœur et sublime les sens… Aller manger dans ce restaurant si particulier, c’est un peu comme une séance de thérapie de l’âme et du cœur.

On adorera les très nombreuses descriptions sur la préparations des repas. Le choix soigneux des ingrédients, leur provenance, la façon dont ils sont préparés : risotto de riz nouveau à la poutargue, riz au curry à la grenade, macarons à la crème de framboises, salade de fraises, waïwaï-don ou encore triton grillé… les papilles sont mises à rude épreuve durant cette lecture.

« Lorsque j’ai allumé le poêle en bois, un sentiment divin m’a envahie. J’ai noué d’un geste ferme les cordons de mon tablier tout neuf, je me suis soigneusement couvert la tête d’un fichu en coton et récuré les mains au savon ».

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Alors, faut-il lire le restaurant de l’amour retrouvé ? Absolument ! Et cela sans réserves. Cette alliance d’une plume pleine de pudeur et de retenue avec le monde de la cuisine est une pure réussite. A lire pour s’émerveiller des petits plaisirs simples de la vie… et de la nourriture.

Ci-dessous, la bande-annonce du film inspiré directement du roman.