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Chronique : Felicity Atcock – Tome 2 – Les anges ont la dent dure

Un second opus à la hauteur… et même plus savoureux !

Si vous ne connaissez pas encore Sophie Jomain, c’est l’auteur française à ne pas manquer du moment (et ce moment dure, dure !). Ses romans sont souvent plongés entre imaginaire et romance, et ses héros sont extrêmement attachants et charismatiques. Elle a notamment écrit la saga Les étoiles de Noss Head.

Poulets et malédictions…

Felicity Atcock, vendeuse de délicieux chocolats dans la petite ville de Bath n’a vraiment pas une vie tranquille… A peine se remet-elle des nombreuses révélations concernant les anges, les vampires et les entre-deux qu’elle se voit menacée. Sous la forme d’un poulet cloué à sa porte. Un poulet mort, bien sûr… Qui donc peut lui en vouloir ? Et pour quelles raisons ?

Il semblerait que ce soit une personne en lien avec une sorcellerie des plus noires… Heureusement (on non), Felicity est toujours chaperonnée par son bel ange Terrence qui va voler à son secours, de même que le mystérieux Stan…

Plus délicieux, plus savoureux, on en redemande !

Incroyable mais vrai, je commence à franchement apprécier la romance fantastique grâce à Sophie Jomain. Son univers est bien travaillé, et elle l’approfondit encore avec de très nombreuses nouveautés et développements bien amenés.

L’intrigue a beau être assez aisée à deviner, on appréciera la façon qu’a de nous embarquer l’auteur dans son univers. Dans un mélange entre sensualité, magie et suspense on est extrêmement bien servis ! Sans oublier une bonne dose d’humour également.

Et cerise sur le gâteau, les personnages sont de plus en plus fouillés et révèlent peu à peu leurs secrets. On n’est bien loin de tout savoir sur eux, et on apprécie chaque fragment de leur personnalité…

……

En somme, ce deuxième tome confirme les impressions laissées par le premier. Felicity Atcock est une série de bit-lit addictive, drôle et emplie de charmes… dans tous les sens du terme.

D’autant que la fin de ce second tome vous laissera sur votre faim, et vous n’aurez qu’une seule envie, vous précipiter sur le troisième opus de la saga… ! C’est donc un coup de cœur confirmé.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Felicity Atcock – Tome 1 – Les anges mordent aussi

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussiFelicity Atcock, une héroïne de bit-lit sur laquelle il va falloir compter !

Premier tome de la saga fantastique et sensuelle Felicity Atcock , le roman Les anges mordent aussi est écrit par la romancière française Sophie Jomain.  On lui doit déjà une foule de romans : Les étoiles de Noss Head (5 tomes), Cherche jeune femme avisée ou encore Quand la nuit devient jour qui vient tout juste de paraître.

Sa série Felicity Atcock est toujours en cours aux éditions Rebelle et J’ai Lu, avec déjà 5 tomes et un crossover. Le sixième est d’ailleurs très attendu de la part des lecteurs !

Un début étrange et en fanfare dans le monde « normal » de Felicity

Bienvenue à Bath, une petite ville anglaise sans prétention aucune. C’est à quelques kilomètres que vit Felicity, une jeune femme qui travaille comme vendeuse au Plaisir des sens, un chocolatier de la ville. Mais le soir où elle rend service à sa collègue Daphnée pour l’amener à un de ses rendez-vous galants à Londres, Felicity va voir sa vie définitivement bouleversée. A cause quoi ? D’une rencontre pour le moins… surnaturelle et charnelle ! Il semblerait que les vampires et les anges aient décidé de se mêler de sa vie de façon aussi inopinée qu’invasive… mais pourquoi donc ? Les réponses risquent d’être explosives !

felicity-atcock-1-les-anges-mordent-aussi-pocheDe la bit-lit française de qualité

Avec cette saga de Sophie Jomain, on peut définitivement dire que la bit-lit n’est pas l’apanage des auteurs américains. Chez nous aussi, nous avons des auteurs de qualité qui rendent addict, la preuve en est avec Felicity Atcock ! Tout y est bien dosé : humour, personnages bien campés (à la fois drôles et captivants), intrigue vive et menée avec adresse…

On se prend vite d’affection pour l’héroïne, un brin folle et maladroite, n’ayant pas toujours des pensées chastes, même (et surtout) quand il s’agit d’anges ! Son amie Daphnée est plus difficile à apprécier tant elle semble superficielle et capricieuse, mais l’avenir nous dira si on a raison de penser cela. En ce qui concerne les anges et les vampires que nous découvrons dans cette histoire, on appréhende leur organisation, leurs mythes ainsi que leurs règles étranges. C’est aussi ici que l’on découvre que Dieu existe et qu’il ne compte pas partager ses plans avec ses « employés », ce qui peut parfois créer quelques crispations…

En ce qui concerne les vampires, on découvre beaucoup de nouveau-nés qui pullulent dans la région de Bath. Leur mode de vie ne nous est que peu décrit dans ce premier opus, mais nous aurons largement le temps d’y revenir par la suite.

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Ce premier tome pose ainsi le décor, avec une histoire qui tourne au autour de cinq-six personnages angulaires. C’est assez simple dans la construction, mais c’est d’une redoutable efficacité. Que l’on soit fan de romance paranormale ou non, c’est une histoire qui fonctionne bien, et même très bien.

En somme, on meurt littéralement d’envie de connaître la suite, car nous sommes tombés sous le charme de Felicity, Terrence et des autres protagonistes hauts en couleur de cette belle série française !

Chronique : La Marque des Anges – Tome 1 – Fille des Chimères

La marques des anges 1Une fantasy urbaine extraordinaire et subjuguante

La marque des anges est le nom d’une trilogie ambitieuse est sublime écrite par l’américaine Laini Taylor. En France, ce sont les éditions Gallimard qui en assurent la publication. Fille des chimères en est le premier tome. L’ouvrage a été élu Meilleur Roman Jeunesse 2011 par le Publishers Weekly.

Surprenant, inattendu, inclassable, voici les quelques adjectifs qui nous viennent à l’esprit pour vous présenter ce roman que nous avons tout simplement dévoré…

Prague, une ville qui est le théâtre de choses étranges et… surnaturelles

Tout débute avec un personnage qui devient vite emblématique, un personnage que l’on a envie de suivre partout, dont les moindres faits et gestes nous intéressent : Karou, dix-sept ans, étudiante de dessin vivant à Prague. Elle vit à Prague, a les cheveux bleus, un air mystérieux et de nombreux secrets… voilà comment la décrire succinctement. Mais elle est beaucoup plus que cela… sauf qu’elle ne sait pas elle-même qui elle est…

Elle ne le sait pas encore, mais sa quête légitime de vérité et de réponses vont la mener vers de très nombreux dangers où la magie sera très présente… Mais aussi d’autres formes d’envoûtement plus anciennes et plus hasardeuses…

Avec elle, nous allons arpenter le vieux Prague et découvrir tout un monde caché juste devant nous… enfin, juste derrière une simple porte pour être plus précis.

Un air de déjà lu ? Et bien non !

Aux premiers abords, la présentation que nous venons faire de cet ouvrage peu sembler très classique, voir ressassée… il n’en est rien. Fille des chimères a beau avoir une accroche extrêmement classique, son développement nous éloigne bien vite des intrigues cousues de fil blanc.

C’est complexe, beau, et même un peu torturé parfois, mais c’est avant tout génial. Le système magique créé par l’auteur (dont on ne peut pas trop développer le fonctionnement pour préserver le piquant) est très intéressant et recèle de nombreuses nuances.

La marques des anges 1 VO Daughter of smoke and boneUne magie nouvelle et originale

Tout se base sur les vœux. Cela peut aller du vœu basique pour changer sa couleur de cheveux à des vœux beaucoup plus chers pour apprendre d’autres langues ou même acquérir des capacités extraordinaires…

Il y a différentes « monnaies » de vœux, les voici par ordre d’importance (du moins cher au plus onéreux) : le scoubi, le ching, le baraka, le gavriel et enfin le bruxis. Quant à savoir d’où leur pouvoir est tiré, c’est une toute autre affaire… Ce sont ces vœux qui vont faire prendre à l’histoire toute son ampleur et qui rendent l’univers de Karou si beau et terrible.

C’est ainsi beaucoup de notions magiques nouvelles à découvrir, fascinantes sans être complexes. De secrets, de connaissances à avoir. Tout un nouvel univers merveilleux à assimiler avec toutes ses nuances et ses étrangetés… et c’est mené de main de maître !

Un roman que l’on ne veut quitter sous aucun prétexte

Fille des chimères réunit tout ce que l’on a envie de lire dans un roman young-adult de qualité : une intrigue solide, des surprises qui le sont vraiment, un suspense efficace, des personnages crédibles et vivants. La magie qui est au cœur de l’intrigue tient la route et surtout participe efficacement aux nombreux développements de l’histoire. Enfin, il y a une partie romance qui même si elle n’est pas extrêmement présente dans la première moitié de l’ouvrage prend gentiment de l’ampleur jusqu’à devenir passionnante et insoutenable.

Une grande partie du récit se déroule dans la ville de Prague, en République Tchèque, et une chose est certaine : vous tomberez amoureux de la ville à travers les descriptions de Karou. Vieilles bâtisses, bâtiments en pierre de toute beauté, ambiance surannée et nocturne…

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Vous l’aurez aisément compris : pour moi, cette saga pour les adolescents est donc tout simplement géniale ! Il ne vous reste plus qu’à vous précipiter chez votre libraire pour vous la procurer. Elle vaut vraiment le détour et mérite d’être découverte. Il faut la prendre comme une petite pépite cachée dans l’énorme (sur)production littéraire.

Le seul problème avec ce genre de roman, c’est la difficulté que l’on a à quitter les personnages et l’univers tout entier du livre… Le livre est tellement passionnant qu’on le dévore et que… c’est déjà fini ! Prochainement, la chronique du second tome : Revenante.

Interview : Rencontre avec Glenn Tavennec, créateur de la nouvelle collection pour adolescents : « R ».

   collection-r logo mini02Il est toujours intéressant de se positionner du point de vue de l’éditeur, notamment lorsqu’on assiste à la naissance d’une nouvelle collection. « R » est né officiellement en janvier dernier, lors de la sortie de son premier titre, La couleur de l’âme des anges, de Sophie-Audouin Mamikonian. Mais ce que l’on ne voit pas, c’est tout ce qui se déroule en amont. Du choix de la couverture en passant par l’achat de droits et les corrections des manuscrits, le travail d’éditeur est loin d’être de tout repos.

Glenn Tavennec a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à nos questions le temps d’une rencontre, et de nous illustrer à quel point le travail d’éditeur est un métier de passionné… et d’acharné.

Glenn Tavennec02Comment la création de la collection R s’est-elle faite ?

Depuis quelques années avec l’explosion de la série Uglies chez Pocket Jeunesse (Glenn Tavennec a travaillé plus de 7 ans en tant qu’éditeur chez Pocket Jeunesse), je me suis posé la question du public, il n’y avait pas de collection pour ados, c’était soit en adulte soit en Jeunesse… Alors, pour quel public est-ce ?
Nous sommes dans une époque du tout divertissement ; mais pas forcément dénué de fond, si des livres comme Uglies, Hunger Games ou encore Promise arrivent à toucher un autre âge et un public si large. On assiste à de plus en plus d’échanges de lectures au sein d’une même famille. Les parents lisent maintenant les livres de leur ados, soit par curiosité, soit pour en connaître le contenu.
Harry Potter, puis Twilight ont touchés et fédéré. Les familles se partagent de nombreux ouvrages entre eux. On assiste à la naissance d’une littérature pour tous, sans clivages.

Je me dis que c’est d’avantage par le plaisir que l’on peut pousser les gens hors de leur univers. J’ai commencé à lire avec Tolkien, et ce fut pour moi la découverte d’une autre littérature. Il faut également arrêter de dire que les ados ne lisent plus. Les ados lisent ! Nous n’avons jamais eu autant de lecteur ados depuis les deux dernières décennies.

Créer R, c’est aussi lutter contre ce sentiment d’injustice qui fait que la littérature ado est considérée parfois comme une non-littérature, uniquement « pour les jeunes ». Casser le tabou et les frontières est aussi une des raisons d’être de cette collection. Je ne voulais pas créer cette collection chez un éditeur jeunesse, je souhaitais marquer une réelle différence.

La couleur de l'âme des anges 01 miniLa fille de braises et de ronces 01 mini

Est-ce vous qui êtes venu vers l’éditeur ou l’inverse ?

Le contexte de la création de R se résume en un seul mot : dingue.
Après sept ans chez Pocket et un passage éclair chez le Seuil/La Martinière, j’ai demandé un rendez-vous avec le PDG de Robert Laffont, Mr Leonello Brandolini. Il m’a reçu dans les dix jours et après une heure de conversation et plus d’une quarantaine de pages de power point, l’affaire fut conclue, R allait naître (c’était en novembre 2010).

Concrètement, la collection R fut commencée en janvier 2011. Un an pour créer une collection, c’est très court, et une joyeuse traversée du désert, mais également le bonheur de faire quelque chose de différent.

A force de surproduire des ouvrages vaches à lait, on ne s’en sort plus. Un éditeur se doit de faire un réel travail sur les textes qu’il publie, et ce par respect pour les lecteurs. J’ai gardé mes traducteurs, ayant construit avec eux une relation de confiance, il en est de même avec les auteurs anglo-saxons et leurs traducteurs. Certains perdent de leur force en anglais, il faut donc les adapter, c’est un réel travail. On accompagne le livre jusqu’au bout, à la publication.
Le but étant d’offrir une littérature qui donne à voir et à rêver.

Sur les quatre ouvrages sortis pour le moment, deux sont des dystopies, est-ce un hasard ou souhaitez vous orienter vos publications sur ce genre bien particulier qui marche actuellement extrêmement bien avec Hunger Games ?

Je n’aime pas vraiment le terme « dystopie », trop marketing, je préfère le mot anticipation. Une anticipation que ne serait pas négative n’en serait pas une. Sinon ce serait une utopie. Ce genre littéraire est un véritable phénomène anglais dont ont doit les bases à Margaret Atwood, c’est elle qui en parlait avant tout le monde avec son roman La servante écarlate.

Pourquoi de si noires anticipations donc ? Car c’est quelque chose que nous sommes déjà en train de proposer à notre jeunesse : une dystopie. Ce que j’ai choisi d’éditer, ce sont des livres qui s’inscrivent sur une réflexion sur la société.
Les adolescents sont dans une période de leur vie où tout est possible, un véritable carrefour s’offre à eux, ces ouvrages leur permettent de se poser des questions sur leur avenir : Comment rêver mon quotidien ? Me projeter ? Aller de l’avant ?

Comment procédez-vous au choix de vos futures parutions ?

Tous les ouvrages publiés dans la collection R sont des coups de cœur de coups de cœur (voire, de coups de cœur). Je ne veux pas exploser le nombre de titres par an. Il ne faut pas se diluer dans du quantitatif. Les ados cherchent quelque chose qui soit différent. C’est encore plus de prise de risque pour moi et l’éditeur, mais c’est aussi plus excitant.
Je travaille d’abord avec F. Leroy qui doit atténuer mon enthousiasme ou le remonter ainsi qu’une équipe de lectrices rodées. Ensuite, il me faut convaincre le PDG de Robert Laffont, Leonello Brandolini.

Starters - tome 1La sélection mini

Allez-vous maintenir le rythme d’une parution par mois ?

Je vais toujours m’efforcer de garder ce rythme même si les suites de série impliqueront parfois plus. Suite de Starters, Le second et dernier tome de la couleur de l’âme des anges, la suite de la fille de braises et de ronces, etc…

Le graphisme des couvertures a une place de choix dans cette nouvelle collection, jusqu’à quel point décidez-vous de leur orientation ? Est-ce que toute traduction reprend nécessairement la couverture du pays d’origine ?

La couverture occupe bien plus qu’une grande place : l’impulsion d’achat se fait pratiquement au 3/4 au visuel. Il faut séduire et créer une histoire par le contact visuel, et surtout la quatrième de couverture ; ne pas trop en dire, mais aussi en dire assez pour interpeller le lecteur potentiel…
Les lecteurs sont toujours à la recherche de quelque chose de « plus nouveau ». Je suis le décideur sur les couvertures, je ne reprends pas nécessairement les couvertures étrangères. Les couvertures anglaises sont très universelles, parfois trop. L’idée est de mettre le livre à l’honneur et pas uniquement la tendance, c’est très important.
Par ex, pour Kaleb (sortie le 7 juin) et Phaenix (sortie en septembre) j’ai choisi vraiment de surprendre, de ne pas laisser indifférent, l’intérêt est de créer.

Night School 01 mini

Merci encore à Glenn Tavennec pour cette interview-conversation fort instructive d’un point de vue de libraire, mais également très intéressante pour les lecteurs, quels qu’ils soient. Nous n’avons plus qu’à espérer que cette nouvelle collection aura de beaux jours devant elle, ce qui semble pour le moment très bien parti, avec de beaux piliers en guise de base.

La naissance d’une collection, d’un éditeur (ou d’une librairie) étant toujours une heureuse nouvelle pour le monde de la culture.

Chronique : Le livre de Saskia – tome 1 – Le Réveil

Le livre de Saskia 01

Un récit pour ado qui séduit vite son lecteur grâce à univers bien pensé et… angélique.

Premier roman de la française Marie Pavlenko, le livre de Saskia est paru aux éditions Scrinéo Jeunesse dont le second tome vient d’ailleurs de paraître. Ce premier opus, qui s’intitule Le Réveil, nous conte l’histoire d’une jeune fille, Saskia, adolescente sans problèmes particuliers, vite attachante qui a été découverte abandonnée en Inde puis amenée en France par sa mère adoptive.

Il y a eu beaucoup de livres sur les anges ces derniers mois chez différents éditeurs : Hush Hush, Halo etc… mais celui-ci mérite une attention particulière.

Dans le quotidien de Saskia

Bonne élève, drôle, heureuse de vivre, Saskia vient de changer d’école pour passer sa terminale à Buffon. Depuis sa plus tendre enfance, elle sait que sa mère n’est pas sa vraie mère et qu’elle a été adoptée, et cela dans d’étranges circonstances.

Quand on l’a trouvée, elle portait déjà bébé cette pierre qui ne la quitte jamais depuis, sans cette dernière elle se retrouve perdue et complètement démunie… et autre chose étrange, ça pierre « chauffe » ou « refroidit » selon les circonstances, comme pour la prévenir d’un danger. Mais elle fait partie de son quotidien, et donc ne s’est jamais vraiment posé de questions la concernant.

Mais un jour où Saskia se retrouve presque seule dans une rame de train et que sa sécurité est en danger, elle croise le chemin de Tod, un garçon mystérieux qui va la sauver. Depuis, ce dernier la suit partout, jusque chez elle. Il est dans le même établissement qu’elle, mais en tant que pion. Tod n’est pas à proprement parler dangereux, mais le fait qu’il suive Saskia partout où elle se rend devient vite très dérangeant pour elle, et sa quête de réponses se trouve devant un mur.

Et la chose va encore se compliquer quand elle va être également suivie par une nouvelle élève qui débarque dans sa classe : Mara.

Tod et Mara la protègent de quelque chose, mais de quoi ?

Un roman fichtrement immersif

Le livre de Saskia est écrit de façon simple, avec un vocabulaire fluide qui fait que l’on entre très vite dans l’intrigue. La première partie du roman est très « banale », mais jamais ennuyeuse, racontant la vie quotidienne de Saskia. Les descriptions des lieux et des personnages sont très bien maîtrisées, facilitant la possibilité de s’attacher à ces derniers. Les mystères n’arrêtant pas de s’ajouter, on ne peu qu’être happé par l’intrigue.

Saskia, qui est loin d’être bête et pleurnicharde comme le sont parfois certaines héroïnes de romans pour ados, on a ici affaire à une héroïne forte qui malgré ses interrogations et ses peurs va au-delà des apparences.

Quand au personnage de Tod, c’est Le beau gosse par excellence, et même s’il en joue, sa beauté ne fait pas tout ; son personnage est extrêmement intéressant et il joue beaucoup de l’ambiguïté avec la pauvre Saskia. Mara, l’antithèse de Tod est également pleine de mystères et peu causante sur la situation elle-même.

La seconde partie du roman est beaucoup plus axée fantastique au fil des pages. Le livre de Saskia aborde ensuite un vocabulaire angélique créé de toutes pièces par son auteure, et ce sans nous perdre en grandes descriptions. Une incursion en terre fantastique réussie donc.

Le seul point noir selon moi est le dénouement de fin du premier tome, où l’on fait certaines révélations et où l’on tombe parfois dans le cliché. Mais le récit reste toutefois assez original dans sa globalité.

Alors, je ne vous en dirais pas plus concernant l’intrigue sous peine de vous gâcher un peu de plaisir, le mieux serait encore que vous lisiez le livre de Saskia. Pour son originalité, son écriture et pour ses héros à la personnalité bien campée. Et puis, c’est aussi la preuve si il en est besoin que le fantastique français a de beaux jours devant lui. Vivement la suite avec le tome deux : L’épreuve.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

Chronique : La couleur de l’âme des anges

La couleur de l'âme des anges 01Un récit brillant, envoûtant et surprenant à tout point de vue.

Premier roman pour adolescents écrit par Sophie Audouin-Mamikonian, l’auteur de la célèbre série jeunesse Tara Duncan, La couleur de l’âme des anges est également le premier titre de la collection R. Cette nouvelle collection créée par Robert Laffont est dirigée par Glenn Tavennec, ce dernier ayant fait ses armes chez Pocket pendant plus de six ans.

Un monde parallèle au nôtre : celui des anges

New York, de nos jours. Nous suivons les pas de Jeremy, jeune prodige du monde la finance. Il à l’ avenir devant lui, l’argent, l’ambition sauf… qu’il vient de mourir dès la première page, décapité au katana par un fou. Quelques secondes plus tard, hébété, il voit son corps sans tête à ses pieds… Jeremy vient de pénétrer malgré lui dans le monde des anges, et c’est un univers haut en couleurs et en découvertes qui s’ouvre à lui…

Dès les premières pages l’écriture concise et percutante nous accapare et un nombre incalculable de questions dégringolent sur Jeremy et sur nous, lecteurs. Pourquoi a-t-il été tué ? Quel est donc cet univers parallèle qui s’ouvre à nos perceptions ? Comment Jeremy va-t-il gérer tous ces événements (son meurtre, son nouvel état…etc) ?
A peine arrivé dans ce que l’on peu appeler « le monde des anges », Jeremy se voit expliquer les règles de base par un ange très vieux qui résume en peu de mots les principes fondamentaux et fascinants de cet univers pour le moins déstabilisant.

Le monde des anges regroupe tous les êtres humains morts depuis la nuit des temps, soit environ plus de 80 milliards d’êtres humains ! Mais cette énorme population n’interfère pas avec le monde dit des « vivants », ils vivent dans les mêmes villes qu’eux, peuvent suivre tous leurs faits et gestes, mais ne font que traverser toutes les matières et personnes. Les anges sont sur un autre plan de réalité.

La couleur de l’âme des hommes, explications

Première règle chez les anges : se nourrir des humains, mais pas au sens propre. En fait, ce sont les sentiments humains qui nourrissent les anges en dégageant de « La Brume ». Selon leurs sentiments, elle peut être rouge pour la colère, bleue pour le bonheur, violet clair pour le bonheur…etc. Et surtout, au fil du temps un ange devient de la couleur de la Brume qu’il mange : ainsi un ange rouge est un être qui s’est nourri de Brume rouge durant de longues années, et ses sentiments sont plus tournés vers la violence que pour un ange bleu, qui lui se nourrit de sentiments positifs.
D’où le titre du roman autour duquel tourne toute l’intrigue, cette fameuse couleur d’âme détermine les penchants de chacun, mais aussi son âge (plus la couleur de l’ange est foncée, plus celui-ci est âgé).

Vous l’aurez compris, l’univers développé par Sophie Audouin-Mamikonian est loin d’être effleuré, chaque nouveau chapitre nous fait découvrir les très nombreuses et fascinantes subtilités de son univers. A la fois original, magique, mais aussi effroyable par certains aspects.

Une méditation sur le bien et le mal, une réflexion sur la notion de moralité

Outre l’intrigue extrêmement remarquable, la question de la moralité et du libre arbitre est ici prépondérante.
Peut-on jouer avec les sentiments des autres en toute impunité ? Jusqu’où peut-on considérer que nous sommes libres ? Où s’arrête le bien, où commence le mal ? Et par extension, peut-on faire du mal pour engendrer du bien à une plus grande échelle ?

Au travers de l’histoire de Jeremy, c’est donc de nombreuses questions d’ordre moral qui sont ainsi soulevées, sans jamais donner la « bonne » réponse, si il y en a une. C’est une approche intéressante et un moment de réflexion que nous offre ici l’auteur, à nous de nous faire notre propre avis sur ces principes…

Des personnages hauts en couleurs

Bien que Jeremy soit le personnage principal, d’autres individus ont eux aussi une place de choix dans l’intrigue, laissant le lecteur dans le flou le plus total quand à leur importance.
La psychologie de chacun est assez ambivalente, trompeuse, donnant une vision parfois biaisée de l’histoire, ce qui ne fait qu’ajouter au suspense et à l’angoisse qui va crescendo dans l’histoire. Et franchement, c’est appréciable de ne pas toujours savoir où l’on veut nous emmener.

Il y a tout de même un petit point noir à cette chronique concernant les caractères de certains personnages. Ils sont parfois « sur-joués », trop emplis de bons sentiments au point que ça en devient ruisselant d’amour et de bonté. Hormis ce défaut, La couleur de l’âme des anges fait un quasi sans faute.

Vous l’aurez compris, cet ouvrage est une très belle surprise de début d’année. Mêlant intelligemment suspense, psychologie, sciences et amour… A lire dès l’âge de 15 ans, pas avant pour cause de scènes assez sensuelles tout de même.