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Chronique : Les agents de Mr Socrate – Tome 3 – Le peuple de la pluie

Et si le peuple égyptien s’était développé ailleurs qu’au nord du continent Afriquain, au cœur de la forêt du Queensland, en Australie… Comment cela est-il possible ? Et qu’y cachaient-ils ?

Avec Le peuple de la pluie, nous découvrons le troisième et avant dernier opus de la saga des Agents de M. Socrate, toujours chez MSK (la collection jeunesse/ado du Masque).

Dans ce tome-ci, c’est une véritable dystopie qui nous est offerte : Arthur Slade nous proposant une histoire où les Egyptien auraient vécu… en pleine forêt australienne ! Mais en quoi cela intéresse-t-il les affaires de Mr Socrate ?

Le plus long périple de la saga…

Préparez-vous à un très long et mémorable voyage de plusieurs mois entre l’Angleterre et l’Australie ! Par bateau, à cheval et même en dirigeable, tous les moyens de transports de l’époque et plus encore sont utilisés !

Le but d’un si long voyage ? Récupérer pour Modo, Octavia et Mr Socrate une statue nommée « le visage de dieu »… Il semblerait qu’elle rende fou quiconque la regarde. C’est donc une arme redoutable à retirer au plus vite des mains avides de la Confrérie de l’Horloge, qui est également sur ses traces…

Beaucoup de surprises et d’action sont au rendez-vous… alors accrochez-vous !

Un troisième tome qui fonctionne à merveille

Pour moi, ce troisième tome est tout simplement le meilleur de la saga. On entre en pleines contrées sauvages, sur les traces des plus grands explorateurs… On fait d’étranges rencontres, les technologies utilisées sont fascinantes (dirigeables, aigles de métal aux serres empoisonnées)… et totalement baignées dans l’univers du steampunk ! Rien que pour cela, j’ai été ravie de lire ce roman. Arthur Slade nous faisait déjà savoir par le biais de certaines technologies qu’il utilisait ce genre littéraire peu répandu en young-adult, mais ici, il s’y épanouit pleinement.

La quête de Modo et ses autres camarades d’aventures n’est pas sans faire penser à moults romans d’aventures où il est question d’une relique perdue aux étranges propriétés… Ce roman utilise des ficelles déjà fort utilisées, mais qu’importe, on plonge sans hésitation dans cette nouvelle aventure. Tellement d’ailleurs que l’on aurait aimé en savoir beaucoup plus sur le fameux « visage de dieu », mais également sur le peuple de la pluie lui-même.

Les liens et parallèles qui sont faits entre Modo et leur histoire est assez fascinant… mais reste en grande partie inexpliqué ! Cela ajoute au sentiment de mystère et de secret qu’Arthur Slade instille tout au long de ses romans, alors on lui pardonne. Si on savait tout sur tout, où serait l’enchantement ? le mystère ? la magie ?

Le relationnel entre notre cher Modo et la belle Octavia devient plus intense, mais reste au stade des des sous-entendus pleins de verve…  On aimerait bien les voir se rapprocher l’un de l’autre, mais est-ce seulement possible étant donné le passé, l’histoire de Modo ? D’autant que Mr Socrate verrait cela d’un très mauvais œil…

Pour ceux qui on déjà lu les deux premiers tomes de la saga, se passer de ce troisième opus est juste impensable. L’intrigue prend place rapidement, les personnages sont toujours aussi agaçants/attachants (tout dépend du point de vue). La Confrérie de l’Horloge a encore beaucoup de méfaits dont elle veut faire profiter le monde afin de mieux le dominer…

Et Modo, plus que jamais, est un antihéros que l’on voudrait suivre au bout du monde ! (et c’est le cas ici). Enfin un héros qui a le droit de commettre des erreurs, d’avoir des sentiments, et qui est tout sauf beau puisque totalement défiguré. Ça change du paysage éditorial que l’on essaye trop souvent de nous vendre avec des personnages beaux et « torturés ». Ici, il y a du bon, et du beaucoup moins bon au cœur de chacun des personnages, le tout étant très nuancé. En bref, ce tome confirme la qualité de la saga !

Prochaine chronique sur le quatrième et dernier tome : L’île des damnés. Où tout trouve sa résolution.

Chronique : Infiltrés

InfiltrésUn pur roman d’action comme on les aime : simple et efficace.

Publié aux éditions Rageot dans la collection Thriller, Infiltrés est un roman qui allie habillement action et espionnage avec un héros adolescent hacker à ses heures perdues…

Laurent Queyssi, auteur des Nombreuses vies de James Bond (Les Moutons électriques), ou encore de Comme un automate déprogrammé à la mi-temps (ActuSF) s’essaye pour la première fois à l’écriture d’un roman pour ados… et c’est réussi.

La collection Rageot Thriller fait appel à des auteurs français confirmés et lance sa collection en force depuis début 2012 avec déjà Philip Le Roy, Hervé Jubert ou encore Fabien Clavel à l’affiche.

Un adolescent pas comme les autres

Le début d’infiltrés commence comme un bon film d’agent secret… Tout débute lorsque Adam décide de s’introduire « en douce » sur le site de la CIA… et le pire, c’est que ça fonctionne ! En effet, Adam est un pur geek, fou de programmation et de défis toujours plus forts, la toile et ses programmes n’a aucun secret pour lui. Et puis, l’informatique est aussi un moyen pour Adam d’oublier son handicap… car il est dans un fauteuil roulant.

Mais le quotidien d’Adam va très vite être bouleversé, car son entrée dans les serveurs de la CIA n’est pas passé inaperçu pour tout le monde… Pourchassé par d’étranges individus, il va être sauvé in extremis par les services secrets français… pour lesquels il va devoir travailler afin de racheter son délit.

Incroyable mais vrai, Adam va devoir s’infiltrer dans un des événements les plus huppés et les plus prestigieux d’Europe : la Riviera Race. Accompagné par l’agent Clotilde, Adam va vivre comme jamais auparavant… et son handicap sera loin d’être un désavantage, bien au contraire !

De l’action, de l’humour… et encore de l’action !

Quand on se plonge dans cette nouvelle histoire, on s’y sent tellement bien que les chapitres défilent sans en avoir l’air.

A l’image de la série Alex Rider, Cherub nous retrouvons un héros adolescent qui doit mener de front sa vie d’adolescent et sa mission. Mais l’histoire d’infiltrés est presque réaliste, et on se laisse facilement aller à rêver d’avoir le même genre d’aventures.

Dialogues piquants, situations périlleuses, Adam fera face à beaucoup de moment crispants et épiques, y compris pour le lecteur. Et outre le personnage d’Adam, les autres sont également bien campés, simples, reconnaissables et surtout réalistes eux aussi.

On sait rapidement qui sont les « méchants », mais ça n’est absolument pas l’enjeu du livre, on s’éclate bien plus à apprécier l’écriture de Laurent Queyssi et ses délires informatiques.

L’un des autres points forts du roman réside dans la condition physique d’Adam, jamais diminué, son handicap est toujours traité de façon positive par l’auteur. Une belle façon d’illustrer la force de la volonté face aux obstacles de la vie.

Une seule envie après lecture de ce roman… lire une autre aventure d’Adam ! Le jeune hacker sait conquérir par son naturel à toute épreuve et son (agaçant) génie. Le mélange aventure/espionnage/hacking est diaboliquement efficace et la plume simple et efficace de Laurent Queyssi fait des merveilles. Alors…à quand un nouveau roman ? Chronique rédigée pour le site ActuSF.