Comment t’es tu tournée vers l’écriture ?
J’ai commencé à écrire mes premières histoires quand j’étais toute petite, donc c’est quelque chose qui a toujours fait partie de ma vie. Il n’y a pas donc eu de « déclic » où je me serais dit « Et si j’écrivais une histoire ? ». J’ai commencé à écrire vers 8-9 ans, j’ai des souvenirs de ce que je faisais au collège où j’écrivais dans un cahier ainsi que ma meilleure amie, et nous nous échangions nos cahiers pour que chacune lise l’histoire de l’autre.
Mon professeur de français en 4ème qui a remarqué que j’écrivais et qui a insisté pour m’inscrire à un concours de jeunes écrivains (un peu à la dernière minute, d’ailleurs !).
Ensuite, il y a eu la fac, où dès que j’avais une heure de libre j’allais à la bibliothèque pour continuer à écrire dans mes cahiers. Les souvenirs de ma vie sont jalonnés de moments où j’ai écrit.
L’histoire c’est plutôt de se dire à quel moment j’ai eu envie d’envoyer un manuscrit chez un éditeur. Et ça a été une conjoncture de plusieurs choses : la première c’est que je me suis sentie prête en me disant que peut-être, là, je pouvais écrire un texte correct et qui allait peut-être intéresser un éditeur.
Mais en tout cas, je pense qu’avant cela, c’était plutôt le côté « je n’ai rien à raconter qui puisse intéresser un éditeur » qui m’a empêché de le faire. Et puis, surtout j’étais allée au bout d’une histoire, ce qui est quand même la condition sine qua non.
Il y avait également beaucoup de mes amis qui lisaient ce que j’écrivais, et qui m’ont dit « c’est bien, tu devrais l’envoyer à un éditeur ». Je me suis dit que je ne perdais rien à essayer et c’est comme ça que j’ai envoyé mon manuscrit par la poste… et que l’histoire a commencé !
Comment s’est passé le déroulement de la publication de ton premier roman Lucille et les dragons sourds ?
Alors, ça s’est passé en deux temps, le premier c’est que j’avais envoyé une première version de cette histoire à une quinzaine d’éditeurs qui m’ont tous refusé le manuscrit. Ça devait être au début des années 2000.
J’ai alors mis le manuscrit de côté, et je me suis dit après que si tout le monde l’avait refusé, c’est qu’il y avait quelque chose qui n’allait vraiment pas dans mon histoire. Quelque chose que j’avais mal fait, ou que je n’avais pas compris : comment on doit écrire une histoire.
J’ai alors lu des articles sur le sujet, parce que c’était aussi le moment où l’on commençait à beaucoup parler d’Harry Potter, au début des années 2000. Il y a eu beaucoup d’analyses qui ont été faites sur le pourquoi du succès de cette série.
Mon but n’était pas du tout de réécrire un Harry Potter, ça n’est même pas envisageable de pouvoir avoir l’idée d’en refaire un. Mais il était intéressant de chercher à comprendre les tenants et aboutissants de l’œuvre : pourquoi est-ce que ça a accroché, pourquoi le héros était intéressant ?
Cela m’a permis de réfléchir à ma propre héroïne, Lucille, et de découvrir que je ne l’avais pas écrite de façon intéressante. J’ai alors repris entièrement le manuscrit en 2003, et j’ai tout retravaillé. J’en ai réécrit environ une grosse moitié, où j’ai retravaillé entièrement le personnage principal. Et là, ça a marché.
Pourrais-tu nous faire un très bref résumé de l’histoire ?
C’est l’histoire de Lucille, qui est en CM2 (donc elle a bientôt 11 ans), elle n’est pas très bonne élève, un peu timide et rêveuse… ce qui lui pose des problèmes en cours. Sa distraction entraînant également des conflits avec sa maman, qui trouve qu’elle ne fait pas assez d’efforts. Jusqu’au jour où il y a un dragon qui apparaît dans sa chambre et qui lui demande de l’aide. Lucille part alors avec le dragon… car elle aime les histoires fantastiques, mais aussi parce qu’elle veut prouver qu’elle est capable de faire quelque chose. Elle s’envole alors sur le dos du dragon et va dans un monde qui s’appelle « Le monde des îles du ciel », qui est caché par les nuages, et qui est l’endroit où vivent les dragons.
On découvre alors que les dragons disparaissent les uns après les autres de façon mystérieuse. Ce sont des créatures imposantes : comment une aussi grande masse de dragons peut-elle disparaître comme cela ?
On va ainsi découvrir que c’est une sorcière prénommée Camilla (aussi belle que folle) qui les enlève pour en créer une armée de dragons sourds. Quand ils sont sourds, les dragons deviennent ainsi complètement manipulables et invincibles.
Camilla décide alors d’attaquer la Terre avec cette armée, et Lucile va devoir trouver la solution : comment rendre leur ouïe à ces dragons et comment empêcher la Terre d’être envahie par cette armée.
Pour quel âge est destiné Lucille et les Dragons sourds ?
A partir de 10 ans, c’est l’âge idéal. L’héroïne a presque 11 ans quant à elle.
Est-ce que cet ouvrage a été traduit dans d’autres langues ?
Oui, en allemand. Il s’appelle Lilli und die verzauberten Drachen. Le prénom Lucille n’existe pas en allemand, il a donc fallu le transformer en Lilli.
L’édition allemande est tout à fait magnifique : il y a des illustrations en début de chaque chapitre, et une couverture cartonnée qui donne un vrai effet « collection » à l’ouvrage.
D’autres choses à ajouter concernant Lucille et ses aventures ?
Et bien en fait, il y a un tome deux qui est écrit depuis des années, mais qui n’a encore jamais été publié. C’est vrai qu’il y avait un projet de reprise du texte par un autre éditeur, ainsi qu’une publication du second tome dans la foulée. Ça n’a toujours pas été mis en place, mais c’est une idée qui reste dans les tiroirs.
J’espère qu’elle pourra aboutir car la deuxième histoire des aventures de Lucille était un livre ou je me suis vraiment amusée en l’écrivant ! Je rigole bien, et je pense que l’on pourrait vraiment en faire quelque chose.
il faudrait peut-être couper le premier tome en deux – parce qu’il est assez épais – le deuxième faisant à peu près la même taille. Il ferait moins peur aux lecteurs plus jeunes en étant plus compact et donc moins impressionnant.
On en a discuté plusieurs fois, et je pense que c’est un projet qui va finir par aboutir…!