Une série de romans pour la jeunesse qui se propose de faire découvrir le Japon autrement
La série des Karasu Kids est parue chez Larousse en juin 2022. Son but ? Faire découvrir la culture nippone aux plus jeunes au travers des aventures d’un groupe d’enfants. Cela commence comme une enquête et se transforme en quête pour empêcher l’éveil de monstres mythiques et millénaires…
Aymeric Jeanson est l’auteur de cette petite série de romans. Il également éditeur et se passionne également pour la bd, ce qui explique les quelques planches de type manga que l’on retrouve dans les romans Karasu Kids.
Auren, l’illustrateur, est nourri depuis toujours par la pop culture japonaise, et cela se voit dans son œuvre. C’est lui qui a créé tout l’univers graphique des Karasu Kids.
Tout commence à Hokkaido
Bienvenue sur l’île d’Hokkaido, où vont se dérouler d’étranges événements qui vont bouleverser la vie de quatre enfants. Mais au début de cette histoire, ils ne se connaissent pas vraiment, et pour d’autres ne s’apprécient guère. Mais par la force des choses, la petite équipe va devenir Les Karasu Kids, un quatuor d’enfants qui vont tenter de sauver la vie qu’ils connaissent. En effet, des esprits ancestraux sont à l’œuvre, et ils sont fort mécontents. Ce que l’on pense être une catastrophe écologique est en réalité la manifestation de ces créatures millénaires. C’est là qu’interviennent les Karasu Kids !
Une lecture qui m’a peu emballée
J’ai lu premier tome de la saga avec une légère curiosité, mais je demandais clairement à être convaincue. Moi qui adore le Japon et sa culture et qui suis libraire jeunesse, cette série avait tout sur le papier pour m’emballer. Et pourtant, ça n’a pas pris. J’ai insisté en lisant entièrement le second tome, qui ne m’a pas plus séduite. J’ai alors entamé le troisième opus, et me suis arrêtée au premier tiers du roman : à quoi bon acharner si l’on n’aime pas ?
Mais alors, qu’est-ce qui pour moi a pêché dans cette nouvelle série de romans ? J’ai du mal à le définir précisément. Il y a de l’aventure, on en apprend (un peu) sur le Japon et sa culture, en particulier sur ses mythes et créatures issues de l’imaginaire. Les chapitres sont courts, il y a quelques illustrations, ce qui est parfait pour les 9/10 ans.
J’ai eu un mal fou à m’attacher aux personnages et à les apprécier, d’ailleurs je n’ai jamais vraiment réussit, sinon je n’aurais pas abandonné ce troisième tome. J’ai trouvé leurs dialogues parfois trop « scolaires », répondants à une problématique, mais sans qu’on croie en l’existence de ces personnages. En un mot, pour moi, ils manquaient d’âme. C’est d’autant plus dommage quand on voit que le duo qui a créé la série et passionnée par le Japon. Mais pour moi, il manque un liant, un élément qui aurait fait basculer l’histoire vers quelque chose de plus vivant, plus entrainant.
L’idée d’insérer quelques pages de type manga dans les romans est très sympathique, à tel point que je trouve dommage qu’il n’y ait pas eu plus de planches. On en retrouve entre six et sept par roman alors que ça aurait pu être un vrai argument si il y en avait eu plus.
L’une des choses qui m’a plus cependant, c’est ce mélange entre fantastique et écologie. Je m’explique, les créatures ancestrales qui sont réveillées le sont par des perturbations d’ordre écologique. Ainsi, Les Karasu Kids deviennent des protecteurs de l’environnement en luttant contre les méfaits de ces créatures (qui ne sont pas nécessairement mauvaises et qui subissent l’activité humaine). Cet aspect de la série et bien amené et m’a bien plu.
Ainsi, je ne saurais pas dire exactement ce qui m’a déplu personnellement dans cette saga, mais elle est pour moi totalement dispensable. Cela ne remet pas en question le travail et la passion des auteurs pour le Japon, bien entendu. C’est simplement que je n’y ait pas trouvé mon compte et que je trouve qu’il y a mieux pour cette tranche d’âge. sur la même thématique : Yôkai de Thibault Vermot chez Sarbacane, par exemple. Ou encore Le jeu d’Hiroki d’Eric Senabre chez Didier Jeunesse sont des romans parfaits pour découvrir de façon distrayante le Japon et sa culture incroyablement dense.