Chronique Jeunesse : Au revoir blaireau

Au revoir blaireauOu comment parler de la mort aux tout-petits

Née en 1961, Suzan Varley est une illustratrice pour la jeunesse d’origine anglaise. Elle est passée par le collège d’arts graphiques de Manchester où elle a eu la chance d’avoir Tony Ross comme professeur (La petite Princesse, Le garçon qui criait au loup …) . Ce dernier fut séduit par le trait tendre et touchant des dessins de Suzan la pousse à montrer son travail de fin d’étude à son propre éditeur. Au revoir Blaireau est alors publié en et décroche en 1985 le prix de la fondation de France. Ses ouvrages traduits en France sont publiés aux éditions Gallimard Jeunesse.

« Blaireau est un ami sûr, toujours prêt à rendre service. Très vieux, il connaissait tout de la vie et savait aussi qu’il allait mourir bientôt. Blaireau n’avait pas peur de la mort. » Courte histoire adaptée aux enfants dès l’âge de 3-4 ans, Au revoir blaireau traite de la mort pour les plus jeunes avec des mots simples et facilement compréhensibles. L’histoire commence au moment où Blaireau sens sa fin proche, il prévient gentiment ses amis, que bientôt il descendra dans « le Grand Tunnel« .

Puis un beau jour, Blaireau ne sort pas de sa maison, ses amis s’inquiètent : Blaireau est parti. Taupe, Grenouille, Mme Lapin et d’autres encore se sentent tristes et perdus. Mais ils vont réussir à surmonter leur peine en se remémorant chacun leur tour les meilleurs souvenir qu’ils ont de Blaireau.

Au revoir blaireau insideTouchant autant par son illustration que par son texte, cet ouvrage est un des piliers de la littérature enfantine qui parle avec art et doigté d’une thématique difficile. Le texte utilise à la fois des métaphores douces pour symboliser la mort. Le mot « mort », utilisé une seule fois dans le texte, (et nécessaire selon moi) est également mentionné avec franchise.

L’illustration détaillée et charmante des animaux anthropomorphes n’est pas sans faire penser aux illustrations de Beatrix Potter ou encore de Ernest H. Shepard (auteur de l’ouvrage pour la jeunesse Winnie the Pooh et repris plus tard par Disney) tirées de l’oeuvre de l’anglais Kenneth Graham : Le vent dans les saules. Mais Suzan Varley a su trouver sa propre voie, toute en beauté paisible et touchante.

Cette franchise dans le vocabulaire vis à vis des enfants, les illustrations merveilleuses et emplies de sensibilité font d’au revoir blaireau une oeuvre originale, unique et merveilleuse.

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