Archives du mot-clé humour

Chronique : Agatha Raisin – Tome 1 – La quiche fatale

Le premier tome d’une série soooo British et craquante !

La quiche fatale est l’étrange titre du premier tome de la saga anglaise Agatha Raisin. Le premier d’une très longue série ! En France, nous avons pour le moment six tomes de parus chez Albin Michel, mais en VO, il y en a bien plus.

Pour les futurs moments de détente et de rires, vous pouvez ainsi remercier M.C. Beaton, l’auteure et créatrice de cette saga à l’héroïne curieuse et gaffeuse. Impossible de ne pas tomber sous le charme d’Agatha Raisin… je vais vous dire pourquoi !

Un besoin de calme et campagne après une vie active éreintante

C’est décidé pour Agatha Raisin : elle quitte Londres pour la campagne anglaise. Adieu l’agence de presse très cotée qu’elle a créé, les rendez-vous en chaîne, les coups de fils incessants, les dîners professionnels… Non, maintenant, c’est une vie calme et tranquille qui attend Agatha Raisin. C’est ainsi qu’elle prend une retraite anticipée et se trouve un adorable petit cottage dans un village reculé du pays, dans les Cotswolds.

Parfait… pour mourir d’ennui ! Ou mourir tout court… Comme va très vite le constater Agatha Raisin.

En effet, l’événement du village qu’est le concours de quiches va être le théâtre d’un drame. La quiche d’Agatha Raisin va tuer l’un de ses voisins ! Mais ce n’est pas elle qui a fait cela… mais alors qui donc a empoisonné la quiche de notre héroïne cinquantenaire ?

Elle qui a déjà du mal à s’intégrer au village à cause de son mode de vie trop citadin et son franc-parler, son meurtre par quiche interposée va rendre l’ambiance glaciale…

Fun, déjanté, improbable… et tellement génial !

Entre Agatha Raisin et moi, ce fut un coup de foudre immédiat. Premièrement, pour les couvertures à la fois drôles et décalées. Deuxièmement à cause du ton léger et drôle du roman… On se plonge avec délices dans l’ambiance d’une petite ville du fin fond de l’Angleterre. Merveilleux.

Dans ce premier tome, on fait la connaissance de la plupart des personnages qui seront récurrents par la suite : le couple de vieux insupportable qui n’a rien et qui veux tout (et qui fait aussi office de commère), la voisine acariâtre, l’homme à femmes, la riche propriétaire, la femme du pasteur, le policier… etc.

Tous ont leurs petits travers, défauts agaçants ou autre… mais Agatha est la pire de tous ! Commère, curieuse, insupportable par moments, exigeante… elle a tous les défauts et plus encore. Et je crois que c’est pour ça que je l’aime. Elle est juste normale, drôle, et surtout elle ose.

Elle veut absolument savoir comment sa quiche a pu tuer l’un de ses voisins, mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que ce n’est que sa première enquête ! En effet, elle est si curieuse que même quand ça ne la concerne pas, elle s’en mêle, parfois plus que la police…

D’ailleurs, en parler des forces de l’ordre, vous découvrirez le charmant Bill Wong, un personnage que j’ai trouvé très attachant. Il a un petit quelque chose qui donne envie de tout avouer (même si vous n’avez rien fait !).

……

Alors, ce premier tome est-il un coup de cœur ? Oui ! J’ai adoré les frasques/bêtises/répliques d’Agatha. Cette femme a beau avoir la cinquantaine passée, elle est plus jeune dans sa tête que beaucoup de « jeune ». Elle s’autorise tout, est créative, drôle… on ne peut que tomber sous son charme étrange et pimpant.

Est-ce que j’y retournerais ? Oui, d’autant qu’il y a déjà six tomes de la série parus en France chez Albin Michel et que ça n’est pas près de s’arrêter vu le succès…

PS : Agatha Raisin a été adapté en série télévisée en Angleterre. En France, c’est France 3 qui a diffusé les épisodes. J’ai trouvé que c’était une excellente adaptation des ouvrages de M.C. Beaton. Les scénarios diffèrent légèrement sur le développement des personnages, mais l’ambiance est bien retranscrite, c’est à découvrir.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Meurtres à la pause-déjeuner

Un roman policier à la façon italienne… bourré de suspense, sans oublier une bonne dose d’ironie !

Viola Veloce est une auteure italienne et… c’est absolument tout ce que l’on sait d’elle. En effet, elle écrit sous pseudonyme, on sait seulement que comme son héroïne, elle travaille dans une grande entreprise italienne.

Meurtres à la pause-déjeuner est son seul roman paru en France, il est édité aux éditions Liana Levi, dans la collection Piccolo.

Il était une fois… sérial killer en entreprise…

Des pieds qui dépassent dans les toilettes d’une grande entreprise, voici la terrible vision qui accueille Francesca. L’une de ses collègues vient d’être étranglée, nul ne sait par qui ni pourquoi, mais le tueur qui sévit dans l’entreprise n’en est qu’à sa première victime…

Qui peut bien en vouloir aux salariés du service de planification de cette grande entreprise milanaise ? Quel avenir attend les salariés « survivants » ? Comment Francesca va-t-elle faire face à ce terrible coup du sort, elle qui vient de subir une rupture violente et qui subit également l’inquiétude constante de ses parents ? En plus de se gérer elle-même, ce sont également les espoirs et les craintes de son entourage étouffant qu’elle doit tenir éloignés d’elle… au risque de devenir folle !

Caustique, drôle, mordant… et bien mené

Si vous recherchez un bon roman à la fois bien écrit, inclassable et très distrayant, vous êtes au bon endroit !

Meurtres à la pause déjeuner est un livre que j’ai vraiment aimé, malgré quelques petits passages à vide. Entre le roman humoristique et le genre policier, l’auteure n’a pas su choisir, mais qu’importe, au contraire. Ça donne justement à ce livre une saveur à nulle autre pareille.

On y découvre ainsi le monde « fabuleux » des grandes entreprises avec leurs syndicats, leurs mises au placard, leurs coup de pression, les suspicions entre collègues. Bref, c’est génial et très réaliste.

Au passage, c’est le personnage de Francesca que nous allons voir sous différents jours. Celui de l’entreprise, oui, mais également celui de la vie personnelle, et même sentimentale. Le choc culturel entre elle et ses parents est d’une telle violence qu’il en devient drôle. D’ailleurs, la façon dont elle se dépatouille de leurs tentatives pour lui trouver un fiancé est très amusante !

Le seul petit défaut que l’on pourrait reprocher à ce roman, c’est qu’il tourne parfois en rond. Il y a un passage à vide au niveau des trois quarts du roman qui pourrait décourager un peu. Mais tenez jusqu’au bout, car la fin vaut le détour. Vous saurez qui a tué et pourquoi, et ça, il faut avouer que c’était une idée créative.

…..

Alors, si vous voulez découvrir un roman original Meurtres à la pause déjeuner est absolument parfait. Décalé, mais pas trop. Bien écrit et traduit, les éditions Liana Lévi ont fait un beau travail dessus. En plus, c’est l’occasion de découvrir un peu plus la littérature italienne !

PS : Je trouve que la couverture colle parfaitement à l’ambiance du livre… Cette femme à son bureau, le regard dans le vague, entourée de couleurs un peu fades et tristes. C’est le visuel parfait.

AUTEUR :
EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Heurs et malheurs du sous-majordome Minor

Un roman gothique un peu fou, ce qui ne l’empêche pas d’être génial et extrêmement bien écrit, et traduit… Une belle découverte !

Troisième roman du canadien (côté anglophone) Patrick deWitt à paraître en France, Heurts et malheur du sous majordome Minor est un inclassable à découvrir.

Personnellement, je l’ai découvert avec cette nouveauté, mais d’autres l’avaient déjà remarqué grâce à son excellent Les frères Sister (actuellement en cours d’adaptation par Jacques Audiard). Il a également écrit Ablutions : notes pour un roman. Tous ses ouvrages sont chez Actes Sud en grand format, et Babel en poche.

Si vous ne connaissez pas encore Patrick deWitt, c’est une magnifique occasion de faire connaissance avec sa plume aiguisée…

Une histoire incroyable dans un pays inconnu, dans une région qu’on ignore…

La vie de Lucien Minor est bien fade, il ne lui arrive jamais rien de notable, lui qui vit encore chez sa mère. Il aimerait bien que quelque chose lui arrive, n’importe quoi ! Tout pourvu qu’il fasse des choses, qu’il vive… Ses souhaits vont rapidement être exaucés puisqu’en quelques pages à peine, le voici jeté de chez lui par sa propre mère et lancé à l’aventure. Il réussi à se faire embaucher dans le labyrinthique château von Aux en tant que sous-majordome. Cette fonction n’existe pas, mais qu’importe !

C’est ainsi que débutent les très étranges mais fascinantes aventures de ce jeune homme à qui rien n’est jamais arrivé mais où tout peux survenir à chaque instant…

Un roman débridé, malin et inclassable

Lucien Minor est quelqu’un qui voudrait qu’il lui arrive quelque chose. Et autant dire que du début à la fin, il ne manquera pas d’aventures ! Ce roman est aussi inclassable que génial à découvrir… Et surtout, la traduction de Philippe Aronson nous donne un texte superbe ! On sent que le travail a été soigné pour cet ouvrage où chaque mot, chaque tournure, ont été choisis en connaissance de cause.

Et justement, l’écriture, parlons-en ! Les dialogues sont géniaux, et même exquis. Je pense notamment à la scène de ménage autour d’un malheureux fromage, qui lut à haute voix est encore plus savoureux… Mais ce n’est pas tout, même ce qui est censé être triste ou un peu sombre devient drôle sous la plume de Patrick deWitt. Et ça, ce n’est pas donné à tout le monde de réussir un tel exploit.

Outre la narration, l’intrigue en elle-même est géniale et sort complètement des sentiers battus. Ce qui se fait en littérature est en général plus convenu, et dans un univers moins étrange que celui qui nous est proposé ici. Et justement, c’est cela qui est génial. Je suis ravie de voir que ce roman trouve sa place en littérature dite « blanche » et non pas de genre chez l’éditeur. Cela veux dire que la frontière entre les genres s’efface, et c’est plus facile à conseiller que quand c’est estampillé « étrange » ou « imaginaire ». Le roman n’est pas clairement fantastique, mais pas non plus réaliste… On navigue entre deux eaux tout au long du roman, et cette incertitude, cette ambiance étrange n’est pas pour déplaire, au contraire !

Parmi les nombreux points positifs de cet ouvrage, on peut enfin nommer le décor. Un magnifique château qui surplombe une la petite ville. Un domaine où l’on doit ABSOLUMENT fermer la porte de sa chambre à clé le soir sous peine de subir des événements très malencontreux… Des maitres à moitié fous et des majordomes qui en voient de toutes les couleurs… On plonge entre fantasmagorie et historique, sans oublier une bonne dose d’humour.

……….

En somme, ce roman est un véritable coup de cœur. J’ai découvert plus qu’un roman génial grâce à cette lecture car Patrick deWitt est un auteur dont la découverte m’a grandie. J’espère sincèrement que ce roman vous plaira autant qu’à moi… C’est une merveille de bizarreries et d’humour ! Si l’on croise l’univers de Tim Burton et de Charles Dickens, on pourrait bien obtenir l’univers si particulier de Patrick deWitt !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Carry On – Grandeur et décadence de Simon Snow

Un magnifique roman proposant une réécriture géniale et inattendue de Harry Potter. Rainbow Rowell fait très fort en nous proposant une histoire addictive où l’on plonge à corps perdu… Et on a qu’une seule envie : suivre ses personnages au bout  du monde… même les plus détestables !

Si vous ne connaissez pas encore Rainbow Rowell, ce roman pourrait bien être un magnifique prétexte à la découvrir… Elle a déjà écrit les très remarqués romans Fangirl (Milady) et Eleanor & Park (PKJ).

Avec Carry On, elle nous plonge dans un monde parallèle à celui de l’univers Harry Potter, mais avec une belle dose d’humour et d’autodérision. C’est malin, délectable et génialement construit.

L’Elu sauvera le monde des sorciers du Humdrum

Simon Snow est l’Elu. Celui par qui tout s’arrêtera pour le Humdrum, l’entité maléfique par excellence qui détruit tout sur son passage, en particulier le « tissu magique ». Et sans magie, pas de sorciers, l’élimination du Humdrum est donc cruciale pour l’avenir magique du monde…

Simon Snow est ainsi le seul et unique sorcier assez puissant à pouvoir le contrer, mais la route vers cet accomplissement est longue et difficile… Surtout quand on est un adolescent, que son pire ennemi (après le Humdrum) a disparu, qu’on a une meilleure amie bien plus doué que soi et une petite amie distante…

Carry On, c’est tous les questionnements de l’adolescence revus et corrigés à la sauce Harry Potter. Et c’est diablement BON.

Un excellent roman qui vous rendra absolument fan de certains personnages !

Pour ceux qui cherchent à retrouver la flamme de la lecture à travers un bon roman, ne cherchez plus : Carry On est là. Il vous sauvera de la peine qu’a provoquée en vous la fin d’Harry Potter tout en s’amusant de nombreux codes de la saga.

Vous retrouverez des imitations intelligentes et très réussies des principaux personnages de la saga : le Mage vous fera fortement penser à Dumbledore, de même pour Baz/Drago Malefoy ou encore Pénélope/Hermione.

Tout y est parfaitement maîtrisé, de l’intrigue – loin d’être simpliste, elle dépasse de loin l’état de parodie – aux personnages charismatiques, on ne peut qu’être transporté. Cela faisait un long moment que je n’avais pas eu un sentiment d’addiction en lisant un roman, et rien que pour cela, ça vaut le coup de découvrir Carry On.

De plus, l’auteur a réussit à créer un système de magie génial porté par la force des mots uniquement. Plus une phrase est entrée dans le langage commun, plus la formule qui y est liée sera puissante. Ainsi, les comptines et les proverbes notamment créent des sorts très puissants. Cette idée originale est magnifiquement exploitée et explique d’ailleurs le titre mystérieux de l’ouvrage…

…..

Ainsi, magie, amour et amitié sont au rendez-vous pour vous faire passer un moment de lecture inoubliable. Carry On, c’est comme une sucrerie que l’on voudrait garder plus longtemps mais que l’on a déjà finie… C’est tout simplement génial et à mettre entre toutes les mains dès 14-15 ans puis sans limite d’âge car les adultes devraient sans peine se régaler aussi ! Merci à Rainbow Rowell pour ce merveilleux roman…

…….

Pour aller plus loin : Pour ceux qui sont déjà familiers de l’univers de Rainbow Rowell, les personnages de Simon Snow, Baz et consorts leur sont déjà connus, et même très connus ! Pourquoi ? Car l’auteur avait déjà installé ses personnages au travers d’un roman intitulé Fangirl. Ils étaient issus d’une fanfiction écrite par l’héroïne du roman : Cath. Cette dernière est passionnée par une saga qu’elle lit et relis… Et décide d’en faire une fanfiction qu’elle nomme… Carry On !

Cependant, rassurez-vous, la lecture de Fangirl n’est absolument pas obligatoire pour apprécier pleinement Carry On, la preuve, j’ai découvert Rainbow Rowell avec ce roman !

Chronique : Parce que je déteste la Corée

Que faire lorsque le pays d’où nous venons nous semble invivable ? Si il ne nous offrait aucune perspective d’avenir ?

Fraichement paru lors de la fameuse rentrée littéraire 2017, voici le premier roman du coréen Chang Kang-myoung à paraître en France. Ce sont les éditions Philippe Picquier qui nous offrent l’opportunité de découvrir d’une autre façon la culture littéraire coréenne… et ça détonne !

Parce que je déteste la Corée est un roman vibrant, vrai et qui questionne sur la position que peut trouver la nouvelle génération coréenne au sein de son propre pays…

Kyena, 27 ans, et un certain malaise…

Elle est jeune, travaille dans une grande banque, a un petit ami… La vie semble sourire à Kyena. Ou du moins elle n’est pas censée être malheureuse. Et pourtant… le mode de vie Coréen lui pèse de plus en plus pour de nombreuses raisons.

Elle n’aime pas ce travail qu’elle a dans une banque, son petit copain veut s’engager auprès d’elle mais sa belle-famille est loin de l’accueillir à bras ouverts. Et surtout, Kyena ne se voit pas avoir un avenir en Corée. Trop d’exigences, de confrontation entre ses rêves et la réalité… C’est ainsi, qu’elle décide de quitter amoureux, travail et famille pour l’Australie ! C’est un peu fou, mais Kyena ne manque pas de volonté et va tout faire pour que sa vie devienne se dont elle a toujours rêvé, sans pressions d’aucune sorte.

Un roman qui déborde de vie !

Le premier adjectif que je retiens pour qualifier ce roman atypique, c’est vivant. Parce que je déteste la Corée est un roman, certes, mais j’ai réellement cru en cette héroïne ordinaire qui se sentait piégée par les normes de son pays.

Kyena m’a fait rêver grâce à ses rêves de liberté plus grands qu’elle. Elle a beau trimer, se planter lamentablement parfois, faire d’énormes bêtises… elle se relève. Toujours prête à travailler dur pour atteindre ses objectifs. Et à force, qui sait… peut-être y arrivera-t-elle ? (vous n’avez qu’à lire le livre pour le savoir !).

Je l’ai comprise quand elle s’est retrouvée enfermée par une norme à laquelle elle ne voulait pas appartenir. J’ai vécu avec elle se sentiment d’injustice profond qu’elle a ressenti lorsque le fossé des inégalités sociales s’est rappelé à elle…

Chang Kang-myoung a un talent fou : il nous fait vivre non pas à côté, mais avec ses personnages. Quand j’ai lu ce roman, j’ai cru à un vrai témoignage tant c’était vibrant, véritable et touchant (et parfois dramatique).

Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre pour mille et une raisons :

  • Il vous fera découvrir le fonctionnement de la Corée avec un œil nouveau
  • Il déborde d’énergie, comme sa narratrice, Kyena
  • Il vous dépaysera car on voyage constamment entre la Corée et l’Australie
  • Il vous donnera de la volonté, de la force, de l’espoir
  • Il vous permettra peut-être de remettre en question votre vie et vos souhaits

…..

Si ces raisons ne vous suffisent pas, je ne sais plus quoi dire pour vous convaincre. Je peux insister en vous disant que c’est mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2017. Qu’il ma fallut lire beaucoup de romans inintéressants avec de tomber sur cette pépite. Alors, maintenant que j’ai déblayé la surproduction qu’est la rentrée littéraire, qu’attendez-vous pour en savourer l’essence même ?

Chronique album jeunesse : Mordicus un jour, Mordicus toujours

Que se passe-t-il quand le Grand Méchant Loup prend sa retraite et qu’il part en vacances avec l’un de ses arrières petits-enfants ?

Conté drôlement par Didier Lévy (Je vole comme une patate, A la recherche de Shen Shan, Le jour de l’âge de raison…) et illustré magnifiquement par Marie Novion (Panpi & Gorri), voici Mordicus un jour, Mordicus toujours !

Les deux auteurs avaient déjà travaillé ensemble en 2015 sur une histoire mettant en scène Mordicus : La véritable histoire du grand méchant Mordicus.

Mais que tout le monde se rassure, pas besoin d’avoir lu ce premier opus pour apprécier pleinement le second : Mordicus un jour, Mordicus toujours ! qui vient tout juste de paraître en juin 2017. C’est un régal…

Des vacances sous haute-tension pour Félix…

Félix, c’est l’un des très très nombreux arrières petits-enfants qu’a Mordicus, le terrible loup. Ex-Ennemi public n°1, il fait toujours aussi peur là où il passe… comme cela va être le cas durant leurs vacances !

En effet, très rapidement le petit Félix va soupçonner son grand-père d’avoir mangé l’épicière du camp de vacances. En tout cas, tout le monde en est convaincu et il n’en faut pas beaucoup plus à Félix pour le croire aussi ! La réputation de son arrière grand-père le précédant, il est très probable qu’il l’ai en effet dévorée…

Mais Mordicus n’en démord pas, il n’a boulotté personne, et tant pis si personne ne le crois !

Un album super mignon et drôle qui traite avec humour le thème du « grand méchant loup »

Tout dans cet album concoure à l’aimer, à le lire… et le relire ! Tout d’abord parce que l’histoire est géniale. Elle dose savamment humour, suspense (l’a-t-il mangée finalement cette brave épicière ?) et divertissement.

Les dessins au crayon de couleur de Marie Novion sont tout simplement sublimes… Jugez plutôt !

La page avec la devanture de la boutique en particulier m’a fait flasher. Les détails, les couleurs, tout est d’un profond esthétisme. On n’a qu’une envie, découvrir une aussi jolie devanture dans la vraie vie…

A propos de l’histoire : pour une fois, ça fait du bien de voir un « grand méchant loup » pas si méchant, et qui surtout n’est pas là pour terrifier les petits et les grands. Tout ce qu’il veut, c’est jouer de la guitare et passer de bonnes vacances ! Bref, on ne joue pas sur les peurs des petits, bien au contraire puisqu’on tord le cou aux idées reçues. Mordicus n’est PAS (enfin, plus) méchant.

Et puis, je n’ai pas pu m’empêcher de craquer pour le petit personnage attachant qu’est Félix, arrière petit-fils de Mordicus… Mais surtout mi-loup et mi-renard de son état ! Sa trogne est super mignonne, et l’illustratrice à su créer un petit héros adorable que l’on n’est pas près d’oublier… Ce serait génial de le revoir un jour dans une autre histoire…

…..

Alors, est-ce que cet album est un coup de cœur ? OUI. Il sort des sentiers battus, on rit beaucoup, on admire les dessins, l’histoire est rafraichissante… Tout y est pour faire plaisir aux petits lecteurs dès l’âge de 5 ans ! Est-ce que je vais le commander à la librairie pour en vendre des palettes ? OUI !


EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Ramdam au musée

Tenez-vous bien, Mamie Jo mène l’enquête… et elle est en super forme !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà quelques livres à son actif : Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux (Scrinéo), et toute une série de romans pédagogiques.

Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre prochain, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter ! Vous pouvez lire l’histoire qui vous tente le plus.

Momo a disparu !

Momo, le SDF du quartier, celui qui aide tout le monde, qui est gentil, adorable, serviable… a disparu ! Pour la police, ce n’est qu’un SDF, et la disparition de Momo n’en est pas vraiment une. Mais pour Camille et Lucas, c’est un véritable drame car Momo fait partie de l’âme du quartier. Comment résoudre le mystère de sa disparition ?

Les enfants décident d’en référer à une personne dynamique, intelligente, vive d’esprit et bourrée d’humour : leur super mamie ! Mamie Jo est une fraiche retraitée qui a été directrice d’école pendant plus de vingt ans. Elle adore ses petits enfants et les prend toujours sérieux. Alors, s’ils ont un problème, elle va tout faire pour les aider à le résoudre, même si la police ne veut pas agir.

Un petit roman policier prenant, malin et plaisant

Que ce soit au niveau de l’histoire, des personnages, des dialogues, Ramdam au musée est un très bon roman pour la jeunesse. On peux le proposer aux lecteurs de 9 ans environ. Pour tous ceux qui ont envie d’une histoire dynamique et drôle avec un peu suspense, c’est parfait.

Les chapitres sont extrêmement courts (quelques pages à peine), ce qui est motivant pour les jeunes lecteurs. Il y a parfois de petits logos à côté des noms de personnages pour savoir qui est qui (très bonne idée, je trouve !), certaines phrases sont en gras pour attirer l’attention. Tout est fait visuellement pour que le lecteur soit à l’aise dans sa lecture.

L’histoire de ce petit roman est quant à elle simple mais très efficace. On découvre le monde des œuvres d’art et des trafics qu’il peut y avoir autour ! Mais très brièvement, car l’intrigue tourne énormément autour de Mamie Jo et de sa personnalité extrêmement vive. Mamie Jo ose tout, même le plus improbable, et c’est certainement pour cela qu’on l’apprécie…

….

Alors, cette nouvelle série jeunesse vaut-elle le coup ? Oui ! Pour tous ceux qui cherchent des romans  policiers à lire dès 9 ans, c’est absolument parfait ! Il n’y a rien a redire, et c’est d’ailleurs pour cela que je vais lire l’autre tome de la série : Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo.

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo !

Un incendie mystérieux, une disparition… et donc une nouvelle enquête pour Mamie Jo !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà une certaine expérience dans le domaine de la littérature jeunesse. Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre2017, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter, lisez celui qui vous tente le plus !

L’ancienne école de Mamie Jo a été incendiée

Avant d’être une super mamie ultra-dynamique, Mamie Jo était directrice d’école. Alors quand elle apprend que SON école a été saccagée et partiellement brulée, elle décide de mener l’enquête coûte que coûte. Comme la police semble complètement larguée, ce n’est pas comme si elle était sur leurs plates-bandes !

Il y a donc le mystère de l’incendie à résoudre, mais également celui d’un vol, et d’une disparition…

Toujours aussi efficace et sympathique

C’est le second ouvrage de Mamie Polar que je découvre, et c’est toujours aussi cool à lire ! On retrouve une énorme portion d’humour, et surtout le côté fou et déluré de Mamie Jo. Elle ose absolument tout, et c’est souvent l’inspecteur de police qui en fait les frais…

Encore une fois, l’enquête est bien menée et déroulée par Regis Delpeuch avec efficacité. Tout fonctionne à merveille, des personnages en passant par leur personnalité. Chose intéressante, l’un des personnages-clé est en situation de handicap mental, et la façon dont Camille parle et s’occupe de lui est douce, attentive. J’ai apprécié qu’il n’y ai pas que des personnages dis « traditionnels ».

…..

C’est donc un deuxième opus réussit que l’on découvre ! La chronique est un peu courte, mais j’ai peur de me répéter par rapport à celle du premier ouvrage : Ramdam au musée. Le mieux est de lire les deux articles pour avoir une vision globale de la série Mamie Polar.

Quoi qu’il en soit, c’est réussi, drôle, et ça donnera envie de lire dès l’âge de 8/9 ans et je n’hésiterais pas à les conseiller à la librairie !

Chronique : L’histoire de mes dents

Un roman de la rentrée littéraire 2017 étrange, et carrément loufoque qui m’a laissée dubitative…

Second roman de Valeria Luiselli à paraître en France, L’histoire de mes dents est édité aux éditions de l’Olivier. Outre-Atlantique, le roman a été un véritable succès éditorial. Elle a déjà écrit le roman Des êtres sans gravité, paru en France chez Actes Sud en 2013.

« Le meilleur commissaire-priseur du monde »

Ce roman, c’est l’histoire d’une vie, celle de Gustavo Sanchez, le meilleur commissaire-priseur au monde comme il le dit lui-même. Vous découvrirez son parcours de vie, de son premier travail à la fin de sa vie pas comme les autres.

Pourquoi un titre aussi nébuleux que L’histoire de mes dents ? Tout cela a un lien avec l’activité hautement rentable de Gustavo Sanchez car… il a acheté ses dents ! Ce ne sont pas les siennes à l’origine, mais celles de Marilyn Monroe. Mais qu’a-t-il fait de ses vraies dents ? Il ambitionne d’en faire l’objet d’une collection pour des enchères folles…

Un roman très déstabilisant

Autant le dire tout de suite : je n’ai pas su apprécier l’histoire et le personnage de Gustavo Sanchez. Ce roman est trop fou, hors de la logique et incohérent (certes, volontairement), trop empli de références, je n’ai pas réussit à passer un bon moment de lecture. J’ai eu le sentiment de perdre mon temps et de lire un empilement d’anecdotes sans aucun lien entre elles.

Pourquoi narrer l’histoire d’un commissaire-priseur qui veut vendre ses dents pour faire le « coup du siècle » ? C’est un mystère… Gustavo Sanchez est un personnage égoïste, fantasque, qui ne recule devant rien si cela sert son intérêt. J’avoue être restée assez consternée par cette lecture et ne sais guère ce que tant de lecteurs ont su apprécier dedans.

Seule chose intéressante qui selon moi aurait dû être mentionnée en début de roman, l’auteure a écrit le roman avec l’aide d’ouvriers. A la base, son ouvrage est issu d’une commande où elle devait écrire une œuvre de fonction à partir d’une sélection d’objets pour une galerie d’art. Elle ne les a pas rencontrés directement, mais a réussit à tisser un lien profond avec eux qui lui a permis d’écrire ce livre. Ainsi, nombre des anecdotes de L’histoire de mes dents sont issues de leurs propres histoires !

Je trouve le contexte de création du roman bien plus intéressant que le roman lui-même au final… Ou peut-être aurais-je été plus intéressée par l’histoire étrange et fantasque de Gustavo Sanchez si j’avais su ses origines…

……

L’histoire de mes dents est le premier ouvrage de la rentrée littéraire 2017 que j’ai lu, et j’avoue qu’il ma laissé un sentiment de déception et d’inachevé. Dommage… mais je suis certaine qu’il trouvera son public étant donné le succès qu’a eu Valeria Luiselli grâce à ce livre Outre-Atlantique !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les évadés du bocal

Un roman absolument fou… où l’on suit une petite troupe d’évadés de l’asile psychiatrique qui décide de mettre à jour le complot d’ordre mondial qu’ils ont découvert ! Mais qui les croira et y arriveront-ils seulement ?

Bruno Lonchampt est un auteur français qui a déjà quelques ouvrage son actif, notamment un chez Sarbacane : Bloc de haine (en 2014).

Avec Les évadés du bocal paru en septembre 2016, on plonge dans un monde totalement fou… et c’est vraiment le cas de le dire !

Une évasion totalement improbable…

Tout débute lorsqu’on fait la connaissance de Sandro, Yves et Lisa. Tout barrés à leur manière, ils sont persuadés qu’il y a quelque chose de louche qui se trame dans leur hôpital… En effet, de nombreux patients on mystérieusement disparut et il semblerait qu’il y ait tout un système bien monté derrière tout cela. Ainsi, ils sont bien décidés à le prouver coûte que coûte ! Commence alors une escapade étrange, loufoque et totalement imprévisible…

Un récit trop décousu pour moi mais parfois très drôle

Les évadés du bocal ne sera pas forcément un texte évident à lire pour des ados avant l’âge de 15 ans (ou les autres d’ailleurs). Il faut suivre le fil (très décousu), comprendre les enjeux de chacun des personnages, et les problèmes particuliers que chacun rencontre dans sa petite tête !

En cela, la folie de chacun est d’ailleurs très bien exprimée.

Pour l’intrigue, le plus amusant est de voir l’histoire se dérouler jusqu’à ce que… l’on sache si le complot imaginé par nous trois fous est bien réel ou s’il s’agit une belle hallucination collective. On assiste par ailleurs à des scènes géniales, notamment celle où un chauffeur de taxi se prend de sacrées claques sur la tronche car… Sandro a une peur panique des chauves !

Pour le reste, je suis plus réservée sur cette lecture. J’ai passé un bon moment, c’est certain, mais pas au point de conseiller ce roman. En effet, après lecture, il me reste un sentiment très diffus où tout se mélange. C’est trop décalé et trop rapide pour moi, je n’ai pas su garder en tête précisément l’intrigue afin de vous en reparler dans cette chronique. Ce qui est dommage.

…..

Les évadés du bocal n’est pas un livre déplaisant, loin de là. Mais il est si fidèle à ses personnages qu’il est comme eux : fou, totalement décalé et hors-normes. A conseiller à des lecteurs avisés qui sont prêts à sortir totalement des sentiers battus ! Dès 15 ans.

PS : Mention spéciale à la couverture hyper flashy et magnifique ! Elle détonne, tout comme le texte dont elle s’inspire.