Archives du mot-clé aventure

Chronique : Le pacte des immortels – Tome 1

Le pacte des immortels 01Sur les traces d’adolescents pas si banals que ça…

Publié aux éditions Castelmore (collection de Bragelonne dédiée au public adolescent) en septembre dernier, Le pacte des immortels est le premier tome d’une série fantastique ayant pour thème de fond les demi-dieux.
L’auteur Eric Nylund n’en est pas à son premier coup d’essai et à notamment publié de nombreux romans pour la licence Halo, adaptation du jeu vidéo éponyme. Il a également écrit d’autres romans fantastiques, mais aucun n’a encore été traduit en France à ce jour.

Une enfance d’un ennui…mortel

Fiona et Eliot, jumeaux, sont deux adolescents comme les autres ou presque. Ils n’ont jamais connu leurs parents et vivent avec leur grand-mère et leur arrière grand-mère dans une atmosphère des plus pesantes. Sans cesse sollicités par leur grand-mère, leur vie se partage entre un petit boulot dans une pizzeria et des cours à domicile extrêmement exigeants.
De plus, leur vie est régie par de nombreuses règles « stupides » : interdiction d’écouter de la musique ou de toucher à un instrument. Pas de produits d’hygiène extravagants. Pas de dés, interdiction de lire des livres traitant de choses imaginaires…etc.
Fade, leur vie l’est certainement. Sans aucune place à la spontanéité également. Mais les choses vont changer à partir du jour de leur quinzième anniversaire… ils vont enfin découvrir la raison d’une telle protection, les ayant poussé à n’avoir aucun ami ou goût de leur âge.

C’est ainsi que leur famille qu’ils croyaient disparue va ressurgir, ils vont ainsi découvrir qu’ils sont les descendants d’une lignée très particulière, et pour cause, elle est immortelle. Mais en plus de cela, il semblerait qu’une seconde famille veuille prouver ses liens de sang avec les jumeaux… de nombreuses interrogations et conflits en perspective.

Une aventure sympathique qui en rappellera d’autres

Pour le premier tome d’une nouvelle série, Le pacte des immortel est très agréable, même si l’on reste dans du déjà-vu. On ne peut s’empêcher de voir un léger écho à la série jeunesse Percy Jackson pour la découverte par les héros de leurs ascendants surnaturels, mais avec ici un côté un peu plus mature, plus adolescent dans les problématiques.

La première partie du livre est selon moi la plus intéressante. L’atmosphère feutrée dans laquelle évoluent nos deux personnages principaux est tout à fait particulière et privilégiée pour le lecteur. On ressent même cette envie de la laisser intacte, de ne pas voir tous ces bouleversement entrer dans leur vie, et dans notre lecture.

La seconde partie quand à elle est beaucoup plus rythmée, laissant les pièces se mettre en place. A la fois révélatrice mais aussi plus classique, on retrouve ce que l’on a déjà pu voir dans de nombreux ouvrages avec les fameuses épreuves du feu que doivent surmonter les héros pour prouver leur valeur.
La mythologie a dans ce roman une place de choix car de nombreuses références y sont faites, (grecque et médiévale particulièrement) plus ou moins explicitement. D’ailleurs, certaines interdictions incompréhensibles de la grand-mère trouvent leurs explications dans cette seconde partie.

En conclusion ce premier tome est appréciable mais laisse encore beaucoup de points obscurs à éclairer (peut-être trop ?), en particulier en ce qui concerne « l’autre famille » qui revendique aussi les liens de parentés avec les jumeaux. On en sait très peu sur leurs motivations ainsi que sur le fameux Pacte…

Affaire à suivre de très près avec le second tome de la série qui sortira le 9 mars 2012 et s’intitulera Arrêt de mort. Saluons au passage la très jolie couverture de l’ouvrage signée Miguel Coimbra.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 3 – Le cirque

La balade de Yaya 03Pour de nouvelles aventures… bien loin de Shangaï.

Paru en novembre dernier, voici le troisième tome de la série la balade de Yaya, qui en comptera 9 au total. Jean-Marie Omont est toujours au scénario, et Golo Zhao au dessin.

Au revoir Shangaï… bonjour l’aventure !

A la fin du second tome, Yaya et Tuduo ont malheureusement dû quitter la ville de Shangaï plus vite que prévu. C’est ainsi qu’avec rien d’autre sur eux que leurs propres vêtements, les jeunes enfants vont se retrouver dans la roulotte d’un cirque itinérant : le petit cirque de Fuzhou. Livrés à eux-mêmes, ils vont être « adoptés » par les gens du cirque avec lesquels ils vont finir par instaurer une relation de confiance.
Mais tout ne peux pas être aussi simple, et Yaya et Tuduo ont encore beaucoup d’épreuves (outre la guerre déchirant le pays) à surmonter… dont certains fantômes du passé…

Toujours aussi plaisant et efficace

Le troisième tome de la série poursuit efficacement une intrigue basée sur la rencontre de nos protagonistes principaux avec de nouveaux personnages.
Les sentiments humains sont toujours au cœur de l’histoire, ce sont d’ailleurs eux qui font de la balade de Yaya une telle suite de péripéties et d’aventures.

Nous quittons la ville de Shangaï pour partir à la rencontre de la Chine beaucoup plus rurale, plus humaine également (où l’entraide est un moyen évident pour survivre). Il est très plaisant de voir ces beaux paysages tout en couleurs défiler sous nos yeux. Qu’ils soient de nuit ou sous la pluie, Golo Zhao arrive toujours à faire ressortir la beauté d’un paysage ou d’une ville.
De plus, de nouveaux personnages vont faire leur entrée dans l’histoire, dont certains très attachants…

L’intrigue avance peu, même si l’on apprécie un peu plus à chaque page l’étonnante et indéfectible loyauté de Tuduo envers une Yaya on ne peu plus têtue.
Honnêtement, on aurait apprécié un peu plus d’action dans ce troisième tome qui nous donne la légère impression de tourner un peu en rond. Mais il s’agit avant tout d’un ouvrage pour la jeunesse, alors je pense que le public auquel cet ouvrage est destiné y trouvera son compte d’aventure et de suspense.

Un bon troisième tome en somme, mais qui s’essouffle légèrement selon moi. Affaire à suivre quoi qu’il arrive avec le quatrième tome de la série qui sortira le 17 février 2012 avec un titre fort mystérieux : L’île.

7/10

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 2 – La prisonnière

La balade de Yaya 02L’aventure de nos deux héros à Shangaï continue, pour le meilleur…et pour le pire…

Second tome de la série pour la jeunesse écrite par un scénariste français (Jean-Marie Omont) et dessinée par un artiste chinois (Golo Zhao), la balade de Yaya se poursuit là où nous avions laissés nos deux jeunes protagonistes, bien mal en point…

Prisonniers d’un exploiteur d’enfants…

Yaya a été faire prisonnière par le même exploiteur d’enfant qui tenait déjà Tuduo sous son joug. L’homme vil et cupide ne voit que des côtés positifs à la guerre… c’est l’occasion pour lui de « recruter » de nouveaux enfants perdus comme Yaya.
Mais le jeune duo n’a pas dit son dernier mot et va tout tenter pour retrouver les parents de Yaya, le dernier espoir pour la jeune fille pour retrouver sa vie d’avant et la seule échappatoire de Tuduo pour échapper à sa terrible situation…

La suite des aventures de Yaya et Tuduo

Encore une fois, ont se laisse totalement prendre par l’intrigue simple mais accaparante de la série. De malchances en mésaventures, les deux enfants n’ont pas fini de lutter pour accomplir leur quête.
Cette seconde partie se déroule toujours dans la ville de Shangaï, lieu où se trouve la maison de Yaya. On y découvre une ville remplie à la fois d’injustices criantes et de bonté.
Dans cette série, le côté humain passe avant tout. On y découvre aussi bien l’homme opportuniste que l’être qui donne sans rien attendre en retour. Et chaque nouvelle rencontre que font les enfants fait craindre pour leur sécurité, ne sachant jamais s’ils sont tombés sur une bonne personne ou non… en somme, une illustration très juste de la vie.

Notons tout de même la très légère pointe de fantastique que possède cette série : Yaya sait parler avec les animaux. Ce pouvoir étrange se révèlera fortement utile dans certaines situations périlleuses.

Enfin il convient de parler du graphisme de l’ouvrage. Le trait de Golo Zhao est toujours aussi réussi. Rendant ses personnages vivants, attachants.
Toujours aussi bien travaillées, les couleurs sont vivantes, éclatantes. Tantôt tristes et lugubres, tantôt lumineuses et pétillantes, les teintes qui dominent les différentes parties de l’ouvrage sont un magnifique reflet de l’histoire elle-même.

Ludique, intelligente, pétillante, ce second opus confirme ce que l’on pressentait déjà dans le premier tome… Yaya est une petite perle ! Prochaine chronique avec le troisième tome de la balade de Yaya aux éditions Fei : Le cirque.

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd Jeunesse : La balade de Yaya – tome 1 – La fugue

La balade de Yaya 01Le début d’une très belle épopée

Publié aux éditions Fei en janvier 2011, La balade de Yaya est une petite série pour la jeunesse qui nous conte l’histoire de la petite et capricieuse Yaya et du jeune Tuduo. Tous deux vont devoir fuir la ville de Shangaï à cause de la guerre sino-japonaise qui sévit.

Le scénario est signé par Jean-Marie Omont, un français ; tandis que le dessin est réalisé par Golo Zhao, un chinois. Ils travaillent majoritairement par le biais d’internet et ne se sont en fait vus que très rarement. Quoi qu’il en soit, ce travail à distance est très bien réussi et nous plonge dans l’ambiance si particulière de la Chine du XXème siècle.
La série est prévue en 9 tomes, et un projet d’adaptation en dessin-animé (le graphisme s’y prête beaucoup) est également en cours.

Chine, Shangaï, 1937

Dans le quartier français de Shangaï vivent Yaya et sa famille. Ils se préparent à quitter la ville pour fuir l’invasion Japonaise. Mais la jeune petite Yaya n’a aucune idée des problèmes que la guerre engendre, tout ce qu’elle voit, c’est son concours de piano qui a lieu demain au Conservatoire. Elle ne veut le rater sous aucun prétexte, se préparant depuis des mois, son rêve le plus cher étant d’être une grande pianiste.

Ainsi, toute la famille de Yaya se prépare au départ pour Hong-Kong. Le contexte étant d’autant plus difficile que la maman de Yaya attend un petit frère.
Mais durant le matin du départ, Yaya décide passer outre l’autorité de ses parents et de partir toute seule à son concours de piano. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était les bombardements et la destruction du Conservatoire… ainsi commencent les aventures et la balade de Yaya.

Une histoire séduisante et originale à une période méconnue

Cette bande-dessinée pour la jeunesse possède de nombreux points intéressants à explorer avec des enfants dès l’âge de 8-9 ans.
Premièrement, le thème de la guerre, rarement utilisé pour cette cible d’âge et qui apporte une nouvelle vision de la vie aux enfants, le tout sous un angle simple, ludique, très loin d’être sinistre. On y découvre ainsi la guerre sino-japonaise et ses influences sur le peuple chinois.
Ce choix de sujet ne doit freiner en rien les parents qui pourraient êtres sceptiques quand à parler de la guerre à leur enfants ; il ne faut pas oublier que nombres d’œuvres incontournables de la jeunesse traitent elles aussi de sujets difficiles : Sans famille d’Hector Malot (orphelin, pauvreté), Une petite princesse de Burnett (pauvreté, mauvais traitements) et une foule d’autres encore.

Outre le côté historique et un brin éducatif, la balade de Yaya a le mérite d’être une aventure effrénée qui permet au jeune lecteur de vite se plonger dans l’intrigue. Pas de temps mort, on saute de péripéties en péripéties avec Yaya pour le meilleur et pour le pire…

Enfin, le graphisme de cette bd est tout a fait charmant, un brin innocent (paradoxalement à la thématique de la guerre). On ne peut s’empêcher de songer à la patte de Miyazaki en voyant le visage rond et poupin des jeunes héros de l’histoire.

Pour conclure, ce premier tome introductif nous permet de découvrir un monde très réaliste, empli à la fois de bonté pure et de cruauté. Parfait pour faire découvrir d’autres horizons aux jeunes enfants tout en restant proche de notre histoire mondiale et humaine.
Chroniques à suivre pour les tomes suivants.

9/10

Chronique artbook : Noche – D. Gray-man illustrations

Noche - D Gray manUn très beau recueil de planches sur la série éponyme

Paru à la fin du mois de novembre, voici Noche : un très beau-livre d’illustrations du manga D. Gray-man créé par la japonaise Katsura Hoshino. Cet artbook paru aux éditions Glénat, nous offre ici de très belles planches d’illustrations en couleur et quelques petits plus en fin du volume…

Un beau-livre pour les fans de la série

Autant le dire tout de suite, cet ouvrage est réservé à des lecteurs déjà connaisseurs de la série et qui souhaitent avoir un complément aux mangas déjà parus.

Vous y trouverez de très nombreuses et magnifiques illustrations en couleur, la plupart étant tirées des couvertures du magazine Shonen Jump (hebdomadaire japonais permettant à de jeunes auteurs de manga de faire leur débuts sur la scène éditoriale, de nombreux best-seller ont étés lancés par ce magazine comme par exemple Dragon Ball).

Outre les couvertures de mangas et de magazines, vous trouverez également des illustrations complètement inédites. La grande majorité des dessins sont faits à la main, mais certains ont étés créés par ordinateur, ce qui donne un effet très différent de d’habitude mais qui reste très intéressant.
Il y a aussi quelques dessins réalisés en collaboration avec des clins d’œil notamment à Naruto, ou encore One Piece.

A la fin de l’ouvrage (qui se lit de droite à gauche, comme un manga) vous trouverez l’avis de Katsura Hoshiro sur chacune de ses illustrations. Elle y explique la technique qu’elle a employé, les feutres qu’elle a utilisé, son état d’esprit lors de la réalisation, ou encore à quelle occasion elle a été faite et son ressenti post-réalisation.

Enfin, une interview de Katsura Hoshino faisant plusieurs pages nous est offerte. On en apprend un peu plus sur cette mangaka passionnée issue du monde de l’animation.
Elle est interviewée par l’une de ses idoles et référence : Osamu Akimoto, le père du célèbre manga Kochikame dont le héros à la caractéristique de posséder de très gros sourcils (série maintenant ancienne et moins connue du jeune public, mais qui est toujours publiée actuellement dans Shonen Jump, plus de trente années après ses débuts).

Cet échange entre la « novice » et le maître nous permet d’entrer dans l’intimité et les secrets de fabrication de ces mangas qui passionnent autant. On ne comprend pas toujours comment la magie opère, et encore moins comment elle est créée, mais cette rencontre nous permet de toucher du doigt la pensée de cette jeune japonaise (elle a seulement 31 ans, et rencontre un immense succès depuis plus de 5 ans déjà).
D’interview, on passe à un dialogue qui en dit long sur la fascination qu’on les deux auteurs l’un pour l’autre. La personne simple et réservée de Katsura Hoshino n’aura pas fini de fasciner à la fin de cet échange pour le moins instructif.

En somme Noche est un très bel ouvrage tout indiqué pour un passionné de la série, à obtenir d’urgence ! Chronique réalisée pour le site ActuSF

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Sisters Red

Sisters RedDes sœurs à la relation fusionnelle et exclusive chasseuses de…fenris.

Jackson Pearce est une auteure américaine et Sisters Red est son premier roman paru en France, aux éditions Albin Michel Wiz. Ce roman nous raconte l’histoire de deux sœurs dont la vie a été bouleversée durant leur enfance, ce choc faisant écho au conte pour enfants Le petit chaperon rouge.
Mais Sisters Red est en fait le second roman de Jackson Pearce, son premier ouvrage se nomme As You Wish et fait partie du registre de la fantasy urbaine.
L’auteure vient également de sortir outre-Atlantique un autre roman, Sweetly qui lui reprend le conte d’Hansel et Gretel et qui tout comme Sisters Red se spécialise dans la reprise des contes ayant bercé notre enfance en les transposant dans notre monde pour en faire de la fantasy urbaine.

Scarlett et Rosie : deux corps pour un seul cœur

Après avoir vécu un événement des plus traumatisants durant leur enfance, les deux sœurs sont devenues plus fusionnelles que jamais. Elles ont perdus leur grand-mère étant petites, mais aussi leur naïveté et leur innocence. Mais Scarlett a aussi perdu quelque chose de plus : sa beauté. Défigurée à vie par le fenris qui a tué leur grand-mère, Scarlett a décidé de vivre pour la chasse, et pour permettre à sa sœur de vivre une vie plus « normale » que la sienne.

Les fenris sont des sortes de Loups-garous qui s’en prennent aux jeunes demoiselles un peu naïves. Ils les charment, les entrainent dans une ruelle sombre et déserte puis les dévorent… et nombre de disparitions non élucidées sont dues à ces créatures cruelles, violentes qui ne vivent que pour assouvir leur faim.
Mais depuis quelque temps, il y a moins de fenris à chasser dans la petite ville, aussi les jeunes sœurs décident de partir dans une ville beaucoup plus grande avec leur ami d’enfance qui lui aussi chassait les fenris fut une époque. D’autant que les fenris sont en train de se réunir dans la grande ville où s’en va l’équipée : il semblerait qu’un événement de grande envergure soit en préparation, les disparitions de jeunes filles ne font que commencer…

Un rythme vif et sanglant

Soyons honnête, Sisters Red n’est pas Le roman pour ados de l’année ; son histoire est assez basique sur le fond, et l’univers de la fantasy urbaine n’est pas non plus révolutionné.
Cependant, la force du roman réside ailleurs, dans son écriture vive, sanglante et parfois violente. Rien ne vous sera épargné, des bras qui tombent, des jeunes filles en petits morceaux dans une ruelle… Jackson Pearce à le don de faire deviner les choses plus que de les décrire, et parfois c’est pire.

L’amour viscéral qu’éprouve les deux sœurs l’une pour l’autre est à la fois extrêmement protecteur et exclusif, parfois trop. C’est d’ailleurs ce qui rend intéressant Sisters Red, ce sentiment d’amour si évident et pourtant si peu exprimé par les deux protagonistes qui se disent tout sauf le plus important… et la présence de Silas, leur ami d’enfance va ajouter à ces problèmes. Des personnalités bien traitées donc, qui rehausse un peu le niveau de l’intrigue un peu trop simple.

Sisters Red est un sympathique ouvrage qui pourra plaire aux adolescentes ayant envie de sensations fortes et qui en ont marre de ses loups-garous dont le camp n’est pas bien défini. Ici ce sont des méchants, des vrais, sans ambivalence ni doute avec un seul souci : voir survivre ces deux sœurs attachantes et conflictuelles.

Chronique : Le dernier hiver

Le dernier hiverUn roman post-apocalyptique grandiose

 Jean-Luc Marcastel est un auteur français de romans fantastiques. Avant d’être auteur, il était professeur d’histoire.

 Il s’est fait connaître grâce à sa première série : Louis le Galoup, publiée il y a quelques années aux éditions Nouvel Angle. Il est aujourd’hui publié chez Black Moon (il est très rare qu’un auteur français soit publié par cette maison d’édition) pour le dernier hiver, un roman apocalyptique qui nous rappelle les valeurs qui font de nous des humains : la droiture d’esprit, la bonté, l’amour. Des sentiments qui tendent à s’oublier dans les situations extrêmes créés par l’auteur. Originaire d’Aurillac, les intrigues de ses romans se déroulent souvent dans ses alentours.

Quand le soleil disparaît…

Pour une mystérieuse raison, le soleil est masqué par une couche de poussière qui englobe la Terre. Les rayons du soleil n’atteigne plus la surface, il n’y a plus de chaleur, la pénombre s’installe, la neige arrive et reste.

Mais chose encore plus préoccupante s’il est possible : les pins se sont transformés en une sorte de végétal carnivore qui absorbe le sang de ses victimes qui ont le malheur de s’en approcher trop près. Cette nouvelle espèce de pin est devenue une véritable pandémie et a recouvert presque la totalité de la surface de la Terre. Seules les villes survivent tant bien que mal en coupant tout les jours les pins qui gagnent inexorablement du terrain.

Dans ce nouveau monde de cauchemar où la cruauté devient plus aisée que la bonté, la donne a changé et les inégalités se creusent. A Aurillac se trouve Johan, qui par amour va décider de combattre ces pins-vampires pour rallier une autre ville, à plusieurs jours de voyage afin de revoir celle qu’il aime par-dessus-tout.

Pour cette entreprise risquée, son frère et son meilleur ami décident de tout quitter pour l’aider à atteindre son rêve, qui va vite se transformer en cauchemar post-apocalyptique.

Une histoire captivante à glacer les sangs

Le dernier hiver est un très bon roman est un très bon roman pour ados. L’intrigue démarre au quart de tour, et cette idée de pins vivants et mouvants qui tuent pour s’étendre est très bien pensée.

Mais outre ce côté fantastique, c’est la partie psychologique et introspective qui prend de l’ampleur au fil des pages. Plus qu’un voyage à travers les pins et le Mal, c’est aussi une lutte contre leur propres peurs et instincts de survie qu’ils vont devoir combattre.

Il faut bien l’avouer, Jean-Luc Marcastel entretien de très belles histoires d’amour avec ses personnages, qu’il travaille avec beaucoup de réalisme, en particulier les femmes.

Comme vous pourrez le constater, dans son œuvre ces dernières sont souvent fortes, indépendantes mais aussi très fragiles. Mais jamais elles ne sont infantilisées. On en a l’exemple parfait avec le personnage de Fanie : attachante et toute en beauté aussi bien sur le plan physique qu’humain.

En ce qui concerne l’écriture, on se retrouve très vite charmé par cette plume digne des anciens récits épiques. Tout en scènes grandioses et majestueuses, cette lecture ne vous laissera pas indemne.

Le seul léger bémol que l’on pourrait avancer est celui des descriptions, en particulier celles qui concernent Fanie, où l’on retrouve souvent les mêmes phrases pour la décrire, faisant tomber le lecteur dans du déjà-lu.

Pour conclure sur cet ouvrage, Le dernier hiver doit être lu et ce pour une foule de raisons. Pour son univers fouillé, son réalisme dans l’horreur, mais également pour les valeurs qu’il transmet. A conseiller sans hésitation dès l’âge de quatorze ans.

9/10

Chronique : Tom Patate – Tome 1 – La société secrète des Granmanitous

tom patate - tome 1Une fantasy animalière pour la jeunesse aux allures de retour aux sources… très belle découverte.

Sorti en septembre 2010 aux éditions pour la jeunesse Graine 2, Tom Patate est une trilogie pour la jeunesse qui séduira les jeunes lecteurs dès l’âge de 9 ans. L’histoire Tom Patate, qui est sa première œuvre, est le fruit de très longues années d’idées qui trottèrent dans la tête d’Emmanuelle Maisonneuve (plus de neuf ans). Mais avant d’être un livre, c’est un récit oral dont elle avait conté le début à ses enfants avant qu’elle n’en fasse trois romans, dont l’écriture lui pris trois années.

L’illustrateur François Gomez a déjà été édite plusieurs fois, il réalise notamment les dessins des bandes-dessinées Terres de Sienn, et des Contes du Korrigan.

Dans un jardin comme les autres… ou presque

Tout commence dans le jardin, où vivent toutes sortent d’animaux ; taupes, musaraignes, vers de terre, hérissons… mais le calme équilibre du jardin va être perturbé par une étrange créature… ou plutôt un étrange humain minuscule sorti d’une patate. Il ne se souvient de rien, ni d’où il vient ni qui il est. Mistigrise la souris, qui est la première à le rencontrer décide alors de le nommer Tom Patate.

Ce premier tome est l’intégration de Tom Patate dans le monde du jardin. Il découvre comment survivre aux prédateurs, s’abriter, trouver un foyer, subvenir à ses besoins… et va vivre de nombreuses aventures avec les six fils de Mistigrise : Têtaclac, Têtedelar, Têtedebois, Têtenlair, Têtedemule, et Têtapou.

Enfin, vous en saurez un petit peu plus sur la fameuse Société secrète des Granmanitous…

Un livre qui nous fait retomber en enfance

Tom Patate fait partie de ces livres qui savent faire voyager son lecteur, qu’il soit un enfant ou un adulte. On se plonge avec un immense plaisir dans l’univers fascinant du jardin avec ses nombreux personnages attachants, même le père Lagronle le hérisson saura attirer votre sympathie. Aventures, bêtises de petites bêtes et quête pour découvrir ses origines, Tom Patate saura vous tenir en haleine.

Les illustrations et le format du livre contribuent à rendre l’ouvrage « exceptionnel ». Les dessins de François Gomes font merveille et complètent à la perfection l’image, et même, la sublime. Toujours en noir et blanc, entre le dessin naturaliste et le croquis, les planches sont magnifiques.

Enfin, le format du livre est lui aussi très travaillé par l’éditeur, qui n’a rien laissé au hasard. Ouvrage relié, papier de qualité et légèrement jauni on a vraiment la sensation d’avoir un objet de qualité entre les mains, pari réussi.

A la fois clin d’œil aux contes de notre enfance (Tom Pouce), mais aussi à des ouvrages classiques (on ne peux s’empêcher de penser aux Chapardeurs de l’anglaise Mary Norton ou encore aux premiers roman pour la jeunesse qui ont faits la fantasy animalière, comme Beatrix Potter) Tom Patate nous offre un beau renouvellement d’un genre quelque peu oublié maintenant.

En conclusion, Tom Patate est un très bel ouvrage à faire découvrir à ceux qui ont envie de rêver sans partir trop loin de chez eux (on reste dans le jardin, c’est promis). Les animaux du jardin n’auront plus de secrets pour vous. Affaire à suivre dans le second tome de la série : Tome Patate – Tome 2 – Le pays caché d’Alba Spina.

9/10

Chronique BD : Horologiom – Tome 6 – Le ministère de la peur

Horologiom tome 06Une bd au récit futuriste et merveilleusement original d’une qualité certaine

 Sixième opus de la saga Horologiom paru en septembre dernier aux éditions Delcourt, Le ministère de la peur est un tome à part qui ne nécessite pas d’avoir lu les précédent pour comprendre et apprécier cet univers si particulier. Le scénario et le dessin sont signés par Fabrice Lebeau, la colorisation Florence Breton.

Cette suite apparaît après plus de dix ans d’absence dans le monde de la bd, et c’est un très beau retour. L’éditeur a d’ailleurs profité de le cette nouveauté pour rééditer les cinq autres ouvrages.

Dans le monde mécanique et parfait de la cité d’Horologiom

La cité d’Horologiom est hors du temps et vous un culte au « Grand Rouage ». Ainsi commence l’œuvre où en deux pages est expliquée aux néophytes et aux connaisseurs la façon dont fonctionne cet univers.

L’émotion n’a pas droit d’existence, et pour que chaque habitant soit le plus efficient possible dans le travail qui lui a été attribué, une clef lui a été implantée dans le crâne (comme les clef des jouets mécaniques) ; mais pour qu’il n’y ait pas de déviance dans ce monde parfait, chacun doit faire remonter régulièrement sa clef, pour cela il y a des « remonteurs ». Et plus la clef d’un individu a une rotation rapide, plus son rôle dans la hiérarchie d’Horologiom est élevé.

Mais malgré cette perfection et cette peur du dérèglement, certaines déviances n’ont pu être maîtrisées. Pendant la nuit, il y a eu un meurtre dans la ville, et c’est au major Meursy d’élucider les problèmes et les mystères qui vont en découler…

La recherche de perfection n’est-elle pas pire que ce contre quoi elle lutte ?

Cette bd futuriste nous montre tous les travers possibles d’une société qui devrait normalement être parfaite. La cité d’Horologiom est une véritable utopie, ou du moins s’y essaie avec plus ou moins de succès, mais c’est en creusant un peu que l’on se rend compte que la peinture si parfaite, s’écaille.

Les hommes, même mécanisés, sont faillibles et possèdent les mêmes faiblesses que ceux auxquels ils essayent de ne pas ressembler. Dans cette aventure en un tome, c’est une faille du système lui-même qui va le mettre en danger (on retrouve certains échos d’une nouvelle de Philip K. Dick ; Rapport Minoritaire). Et l’on s’immerge dans cette intrigue politique, policière et philosophique avec enthousiasme.

Horologiom tome insideUn dessin caractéristique à la hauteur d’un univers aussi singulier

Fabrice Lebault a la chance d’être aussi doué sur le plan scénaristique que graphique, nous offrant un ouvrage de qualité tout en beauté.

Les traits anguleux et stricts (parfois sévères et sans émotions) des personnages sont en accord parfait avec le régissement du monde d’Horologiom où tout est calculé pour être parfait, et où chacun à un rôle bien défini.

Les dessins sont foisonnants de petits détails, de particularités graphiques fort intéressantes. Tous les robots, téléphones, chaises, et autres objets du quotidien ont l’étrange spécificité d’être anthropomorphes. Chose amusante quand on voit que l’humain essaye à tout prix de  se rapprocher de la machine, comme s’il cherchait une symbiose avec cette dernière, mais ne l’aurais pas encore atteinte.

Pour conclure, cet ouvrage est parfait pour découvrir le monde fascinant et curieux d’Horologiom, car pour ma part, c’était ma première incursion. Ce dernier opus donne très envie de découvrir les précédents. A lire d’urgence, que l’on soit un amoureux de la bande-dessinée ou non.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les chroniques de Kane – Tome 1 – La pyramide rouge

Kane chronicles 01 - La pyramide rougeDe retour dans le monde urbain et mythologique de Rick Riordan.

Rick Riordan est un auteur américain mondialement connu depuis quelques années grâce à sa série Percy Jackson (5 tomes) qui se base sur la mythologie grecque tout en se déroulant à notre époque.

Publié aux éditions Albin Michel Wiz, La pyramide rouge est le premier tome des Chroniques de Kane, calquée sur le même principe et se déroulement également dans notre époque, la seule grosse différence étant que c’est aux dieux égyptiens que l’on à affaire et qu’il n’y a pas un héros, mais deux : Sadie, et Carter Kane.

Mythologie, option égyptologie

La vie n’est pas simple quand on est fils d’égyptologue, c’est en tout cas ce que vous dira le jeune Carter, quatorze ans, qui traverse le globe et vit avec son père depuis sa plus tendre enfance.

Mais la vie déjà très mouvementée de Carter va l’être encore plus lors du réveillon de Noël, la seule date de l’année où il peut voir sa sœur Sadie (12 ans), avec qui il s’entend plus que moyennement. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et la soirée de Noël va se conclure par une réunion de famille au British Muséum où leur père à décidé de faire exploser la Pierre de Rosette afin d’y libérer quelque chose… mais tout ne va pas se passer comme prévu, et ils vont devoir fuir très vite les étranges créatures qui sont à leur poursuite.

Un retour plaisant dans le monde de Rick Riordan

Après sa série à succès Percy Jackson, qui parlait des anciens dieux grecs et de leurs prophéties, nous passons au monde plus mystérieux et méconnu de l’Egypte ancienne. On y découvre les origines de la création du monde pour les égyptiens : Geb (la terre) et Nout (le ciel) ont eu pour enfants Osiris, Isis, Nephtys, Seth et Horus.

Jusque là tout va bien, mais les relations familiales dans la mythologie égyptienne sont parfois un peu complexes et il faut avouer qu’un petit guide introductif aurait été apprécié pour ceux qui la découvrent. Mais l’enchantement opère toutefois, avec une aventure et un humour à la hauteur. On se retrouve embringué dans une histoire de lutte contre le Mal qui n’est peut-être pas si évident à vaincre. Nos deux jeunes héros vont devoir apprendre à maîtriser les pouvoirs qui s’offrent à eux, et surtout tenir le coup face aux révélations.

Sadie et Carter sont tout deux très attachants, mais la force des personnages de Riordan est certainement de rendre les héros très secondaires parfois plus charismatiques que ceux en tête. Pour ceux qui n’y connaissent rien en mythologie égyptienne, n’ayez crainte, vous ne serez point perdus. L’auteur prend son temps pour expliquer les enjeux et le rôle de chacun dans l’intrigue, et il le fait bien : l’Egypte aura beaucoup moins de secrets pour vous après la lecture de la pyramide rouge.

La magie est bien plus prépondérante dans cette série : il existe celle des hiéroglyphes, très puissante, qui permet d’agir sur l’environnement quand on sait les maîtriser. Il y a également la magie de divination, très rare et peu expliquée. On découvre également les ouchebti, des figurines magiques faites de cire ou d’argile qui s’animent si l’on procède correctement, leur magie est peu expliquée, mais elle donne envie d’en savoir plus…

Autre petite chose sympathique, bien que très brève (elle tient en une seule phrase au début du roman), il y a un petit clin d’œil fait à la série Percy Jackson quand nos héros se retrouvent à Manhattan. Espérons qu’il y aura d’autres crossovers plus développés par la suite, c’est une idée qui pourrait être exploitée.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à cette nouvelle série et de rester dans les sentiers battus de Percy Jackson. On y retrouve le schéma qui a fait le succès de la précédente série : héros ayant une affiliation avec les dieux, une prophétie, un ennemi à contrecarrer par tous les moyens. On aurait apprécié un peu plus de prise de risque et d’originalité au niveau de l’intrigue et de son déroulement.

Malgré tout, on est sous le charme des personnages, de leur humour mordant, de ces nouvelles légendes que l’on découvre, de cette magie égyptienne fort bien pensée.

La pyramide rouge est donc un très bon roman jeunesse malgré quelques petites longueurs. On se replonge avec un immense plaisir dans le monde riche et créatif de Rick Riordan qui a réussi à renouveler avec de bonnes idées son concept de dieux mythologiques dans un monde contemporain.

La suite des Chroniques de Kane dans le second tome, prévu pour 2012 : Le trône de feu. Et saluons au passage la très belle couverture signée John Rocco.

8/10