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Chronique album jeunesse : Papa hérisson rentrera-t-il à la maison ?

Un album jeunesse extrêmement touchant et d’une justesse incroyable… et pour cause, il y a un vécu difficile derrière la création de cette belle histoire.

Peut-être le nom de Nicolas Hénin vous dira-t-il quelque chose, et pour cause… c’est un journaliste français, spécialisé dans la presse écrite. Son nom fut très médiatisé lors de son enlèvement en Syrie, où il a été retenu comme otage avec trois autres français.

Pierre Torres, qui illustre parfaitement le texte, à été l’un des compagnons de captivité de Nicolas Hénin. Leur album est une belle façon de conter aux enfants l’histoire de parents éloignés de la maison, mais qui font tout pour y retourner un jour, qu’importent les obstacles.

Quand Papa Hérisson disparaît et perd sa maison

La vie de hérisson n’est pas de tout repos, il faut s’occuper de la maison, subvenir aux besoins de sa famille… Et c’est lors d’une de ses quêtes de nourriture que notre cher Papa Hérisson va disparaître. En effet, il est pris au piège d’un panier à pique-nique rempli de victuailles, et un enfant décide de le garder… Sauf qu’avec le trajet en voiture, Papa hérisson a beau s’enfuir de la maison du petit garçon, il est bel et bien perdu… Comment retrouvera-t-il sa maison ? Voici l’histoire d’une quête difficile emplie d’embûches et de beaux sentiments…

Un message pour montrer qu’il faut toujours y croire.

Persévérance et amour sont les maîtres mots de cet album qui saura toucher par des phrases d’une extrême simplicité. Les formulations sont courtes mais justes. Elles sont vibrantes. Il y a même un passage où l’on a les larmes aux yeux pour se pauvre Papa hérisson et sa famille qui doit énormément s’inquiéter…

Au travers des mille dangers que va croiser ce vaillant hérisson, on découvrira le pouvoir de l’amour. Quand on a une famille à rejoindre, on peut soulever des montagnes, affronter des prédateurs, des tempêtes…

La magnifique métaphore de leur vécu que nous proposent les deux ex-otages est touchante. L’histoire plaira aux enfants (et aux parents !) car elle est aussi belle qu’universelle. Tout le monde peut se retrouver dans ce récit, et cela pour de nombreux cas de figure différent. Il illustre qu’il faut y croire, tenir bon et persister.

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Une magnifique ode au courage et à l’amour, voici ce qu’est l’album Papa hérisson rentrera-t-il à la maison ? Le fait de connaître l’histoire des deux auteurs y apporte une profondeur inattendue et émouvante pour les plus grands, tout cela sans aucune forme de voyeurisme. A découvrir dès l’âge de 5 ans minimum car l’histoire est un peu longue, il vous faudra deux ou trois soirs pour la lire aux plus jeunes lecteurs ! Bref, c’est un bel album à découvrir, d’autant que les dessins de Pierre Torres sont beaux et très parlants.

Dernier point : l’ouvrage est vraiment agréable à découvrir grâce à un très grand format, il fait 30×24 cm !

Dédicace : Susan Kaye Quinn en signature exceptionnelle à la Librairie Royaumes

L’auteure américaine de la saga fantastique Mindjack publiée chez MxM Bookmark sera présente pour deux heures de signature à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbiac, Paris 13ème – toues les infos en bas d’article).

Quand ? : Le vendredi 3 juin, de 17h00 à 19h00

Où ? : A la librairie Royaumes – 42 rue de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement de Paris.

Qu’est-ce que ça raconte ? : Mindjack, c’est une saga d’anticipation qui imagine que l’humanité évoluera. Dans un avenir proche, tout le monde lit dans les pensées de tout le monde… les codes sociaux ont radicalement changés. Même la manière d’enseigner à évolué et fait appel aux capacités mentales de chacun… Et ceux qui n’aurons pas réussit à évoluer se nomment les zéros. Leurs perspectives d’avenir sont quasi nulles et ils ne s’intègrent pas à la société car mis immédiatement à l’écart… c’est le cas de l’héroïne de ce livre, Kira.

Pourquoi j’ai aimé et que je vous le conseille ? : Parce que Mindjack est une série d’anticipation bien pensée (sans jeux de mots !). C’est original, enlevé, le rythme est soutenu. En bref, on est captivés par l’histoire de Kira qui nous emmène bien loin des sentiers battus. C’est une héroïne normale à qui il arrive des choses extraordinaires. J’ai hâte de livre la suite !

Présentation de l’éditeur :

A seize ans, Kira Moore n’est qu’une Zéro, quelqu’un qui ne peut lire dans les pensées des autres, et dont les autres ne peuvent pas lire les pensées non plus. Les gens comme elle sont des parias à qui on ne peut faire confiance, ce qui ne lui laisse aucune chance d’avenir avec Raf, le meilleur ami télépathe dont elle est amoureuse en secret.

Mais lorsqu’elle prend le contrôle de l’esprit de Raf par accident et manque de le tuer, Kira tente de cacher ce nouveau pouvoir qui l’effraie à sa famille, ainsi qu’à Raf lui-même, dont la méfiance grandit chaque jour un peu plus.

Mais les mensonges ne font que se resserrer autour d’elle, l’entraînant au plus profond du monde caché des mindjackers, où prendre le contrôle des gens qu’elle aime n’est que le début de la longue liste des choix mortels qui l’attendent.

Chronique : Geek Girl – Tome 3

Let’s go to… New York !

Suite des aventures d’Harriet Maners avec Geek Girl 3, mais cette fois-ci, ce n’est pas par choix. Toute sa famille part à New York pour le nouveau travail de son père… et le monde de la mode va vite la rejoindre !

La série Geek Girl est écrite par Holly Smale, qui s’est servie de sa propre expérience dans le mannequinat pour créer ses romans. Le troisième tome de la saga est paru en avril 2015 chez Nathan.

Un déménagement aussi lointain qu’imprévu

Harriet et toute sa famille (y compris Tabatha, sa petite sœur toute neuve) s’envolent pour New York, aux Etats-Unis pour soutenir son père dans son nouveau choix de carrière. Au-revoir l’Angleterre et bonjour les paillettes et les lumières de la ville qui ne dort jamais ! Sauf que… petite omission de la part de son père et de sa belle-mère : ils ne s’installent pas vraiment à New York, mais dans l’état de New York… Harriet pensait voir plus souvent Nick, mais il n’en est rien puisqu’elle est à plus d’une heure de train de la ville scintillante…

Et les ennuis ne font que commencer pour Harriet qui a tout perdu : sa pire pote, son harceleur personnel et le peu de connaissances qu’elle avait réussit à conserver malgré son statut de geek…

Un roman sur le changement et les bouleversements qui sillonnent notre vie

Il faut l’avouer, ce troisième opus est le signe de très nombreux changements pour Harriet. Elle va devoir affronter beaucoup d’obstacles et devoir grandir un peu… Mais va-t-elle réussir ? A vous de voir ! Une chose est certaine, Harriet n’a pas le choix, elle va devoir changer et prendre sur elle, et cela malgré les très nombreuses déceptions qui vont lui tomber dessus. C’est le temps des changements, et cela sur de nombreux plans.

Et comme chaque tome est le symbole d’un voyage en particulier, nous allons découvrir la ville de New York à travers les yeux de l’anglaise la plus pointilleuse et geek du moment. Mais ce tome nous laisse entrevoir une Harriet beaucoup plus seule et abandonnée qu’il n’y paraissait dans les premiers tomes, même si on y retrouve Willbur et Nick. Peut-être est-ce la seule façon de voir notre jeune héroïne grandir un peu même si cela n’est pas sans mal.

Elle va devoir cerner qui lui veut du bien et qui n’a aucun intérêt à ce qu’elle réussisse, elle devra trouver qui sont ses vrais amis au milieu du monde si difficile de la mode… et faire ses propres choix. Elle devra également porter de chaussures en forme de homard. Oui.

Comme toujours, on passe un agréable moment avec Harriet Manners, mannequin malgré elle. On retrouve avec plaisir son amour pour les to do list et les faits scientifiques étranges qui tombent comme un cheveu sur la soupe…

Attention toutefois à ne pas tourner en rond car la série a beau être fort sympathique, on peut vite tomber dans la répétition, c’est en tout cas le risque qui se profile. Geek Girl était à la base une trilogie, mais la saga est finalement reconduite pour au moins 6 tomes, donc affaire à suivre, comment Holly Smale renouvellera sa saga sans tomber dans le cliché ou la répétition ?

Chronique : Hikikomori

Un roman américain beau et triste à la fois, sur un phénomène typiquement japonais : Hikikomori. Ce terme désigne des individus ayant décidé de s’isoler du monde pendant des mois, voir des années.

Jeff Backhauss est un auteur d’origine américaine. Avant d’écrire, il a été directeur artistique et pilote professionnel. Il a également vécu et travaillé en Corée. Hikikomori est sont tout premier roman. Il est paru en poche chez Milady en septembre 2016.

Un homme isolé volontairement depuis trois ans…

Suite à un drame, Thomas Tessler s’est isolé quelques heures dans une pièce, puis les heures se sont transformées en jours, en mois, puis en années… Sa femme ne l’a plus vu depuis 3 ans, une simple porte les sépare, et pourtant, impossible d’en franchir le seuil. Thomas est un hikikomori, un individu qui s’est volontairement coupé du monde. Ce phénomène est typiquement japonais et concerne un million de personne là-bas.

Mais Thomas est américain, et personne ici ne semble savoir comment le faire sortir de sa terrible léthargie… alors, peut-être qu’une personne japonaise saurait, elle ? C’est ce que se dit Silke, sa femme, qui voit en Megumi le dernier recours pour sauver Thomas et leur couple… D’autant que la jeune japonaise a un passé qui pourrait l’aider à « guérir » Thomas, car elle a déjà l’expérience des hikikomori…

Un roman touchant, beau et extrêmement original

De par son thème et la façon dont il est traité, Hikikomori est un roman social difficile à classer, mais délectable à découvrir ! Pour les curieux qui souhaitent approfondir leurs connaissances de la culture nippone, pour ceux également qui aiment les belles histoires au goût doux-amer, c’est un roman parfait.

Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Hikikomori est un roman qui a réussit à me toucher. L’histoire de cet homme qui s’est isolé à l’extrême pour s’éloigner de la douleur,  quitte à mettre en péril son couple a su me parler. Le fait également que chaque page est un écho au Japon et à ses codes a également aidé à m’attacher encore plus à cette histoire.

Le relationnel qui se créée entre Thomas et Megumi dans les silences, entre cette porte close, tout est magnifiquement retranscrit. Ce rapport si étrange et difficile à expliquer qui pourrait paraître malsain en toute autre situation passe ici à cause de cette situation exceptionnelle. Ce paradoxe entre culture nippone et culture américaine également est fascinant, l’auteur a su traiter cela avec art, le tout restant intimiste et captivant.

Ainsi, le thème principal de ce roman a beau être la perte de l’être cher, le deuil, on a un sentiment qui devient de plus en plus lumineux et positif au fil des pages. On arrive tout comme Thomas à s’extraire de ce sentiment d’enfermement… Mais la route est longue, et nous n’assistons qu’aux prémisses d’un changement qui sera assez long au final.

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Mais quelle beauté, pour ce roman ! Lisez Hikikomori si vous rechercher une histoire autre, différente. Délicat, beau, fragile et mémorable, voici les adjectifs à retenir pour cet ouvrage si particulier. Et un nom également est à retenir, celui de Jeff Backhaus, dont c’est pour le moment le seul ouvrage paru en France, mais qu’il faudra surveiller de près…

Chronique : Il y a un robot dans le jardin

Le roman « trop mignon » des éditions Super 8 qui vous fera passer un merveilleux moment entre humour débridé, et aventure…

Premier roman de l’anglaise Deborah Install, Il y a un robot dans le jardin est le titre mignon et sf de cette année… à ne manquer sous aucun prétexte ! L’ouvrage est paru en janvier 2017, chez les géniales et atypiques éditions Super 8, qui comme toujours réussissent à nous surprendre.

« Chéri, il y a un robot dans le jardin »

C’est ainsi que commence le roman : cette phrase incongrue va être le déclencheur d’un véritable changement de vie pour les habitants de la maison où se trouve ledit jardin… Et l’étrange robot qui y a élu domicile. Tout cabossé, bringuebalant par certains endroits, et fuitant même, le petit robot est bon pour la casse, du moins selon Amy.

Mais pour Ben, qui n’a jamais réussit à s’accomplir dans quoi que ce soit, la présence de ce petit robot va éveiller quelque chose en lui… Quitte à tout plaquer pour trouver quelqu’un à même de le réparer, et parcourir le monde!

Un road-trip génial et fou… si savoureux qu’il en est presque trop court ! 

Si vous ne devez lire qu’un seul roman mêlant humour et sf cette année, misez tout sur celui-là ! Tout y est mémorable et mythique. Du relationnel touchant et unique entre Ben et Tang le petit robot décrépit, en passant par les nombreux pépins qu’ils vont rencontrer, tout y est génial…

Pêle-mêle, vous découvrirez : un hôtel paumé un peu étrange, un savant fou, une île où il fait bon vivre… Vous voyagerez aux États-Unis, au Japon et sur des îles paradisiaques.

Ce roman, c’est une véritable ode à l’aventure et à l’amitié ! C’est également un superbe ouvrage d’apprentissage où celui qui tire des leçons n’est pas forcément celui que l’on croit…

Chaque page se savoure, et chaque dialogue est génialement mis en scène par Deborah Install :

  •      « – Ben s’amuser ?
  • Oui, beaucoup. Merci. […]. Et toi, qu’est-ce que tu as fabriqué ?
  • Fabriqué ?
  • Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as regardé la télévision tout le temps ?
  • Oui, sauf quand Tang téléphoner.
  • Pardon ?
  • Monsieur dans télé dire appeler. Alors Tang appeler.
  • Tu as appelé un jeu télévisé en direct ?
  • Oui.
  • Et le monsieur t’a répondu ?
  • Oui.
  • Et ?
  • Monsieur parler japonais. Tang pas comprendre. »

Et des échanges aussi absurdes/géniaux/incongrus de ce style, il y en a plein !

  • «  – Tu ne peux pas inventer un mot sans lui attribuer de signification.
  • Pourquoi ?
  • Comment ça, « pourquoi » ? C’est la règle du jeu !
  • Tang pas comprendre.
  • On dit : « Je ne comprends pas ».
  • Tang je ne comprends pas. »

On frise le génie avec des réparties comme ça, et surtout, c’est fou rire garanti, où que vous soyez en train de lire !

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Il y a un robot dans le jardin, c’est un roman touchant et drôle à mettre entre toutes les mains. Puisque c’est la mode des feel good book, pourquoi n’y aurait-il pas un sous-genre en sf ? Ce roman en serait le digne représentant tant il est une merveille de positivisme et d’humour. C’est un énorme coup de cœur qui renouvelle une fois de plus ma confiance envers les éditions Super 8 !

Chronique : Je suis ton soleil

Un roman frais, fun et génial qui traite avec adresse de tous les sujets… même les plus difficiles. Un coup de maître qui révèle (si ce n’est déjà fait) Marie Pavlenko pour la mettre au même niveau que Marie Desplechin ou Marie-Aude Murail… Ces auteurs emblématiques de la littérature jeunesse et ado s’appellent toutes Marie. Coïncidence ? Je ne crois pas !

Marie Pavlenko est une auteur française qui peu à peu s’est taillé un nom dans le domaine très productif de la littérature jeunesse. Révélée par Le livre de Saskia chez Scrinéo en 2011, Marie Pavlenko a depuis tracé son chemin avec une foule de romans, la plupart baignés dans l’imaginaire : La fille-sortilège (Folio), Marjane (PKJ)…

Avec Je suis ton soleil l’auteure arrive dans le catalogue Flammarion et fait une incursion remarquable dans la littérature ado dite réaliste. Ici, point d’imaginaire si ce n’est les nombreuses fantaisies de sa narratrice Déborah (dite Débo pour les intimes). Attention, coup de cœur à l’horizon !

Tout va bien… mais en fait non

Débo entame sa dernière année de lycée avec le bac en ligne de mire, un manque cruel de chaussures (la faute à Isidore le chien qui n’est pas son chien) et une meilleure amie un peu trop nombriliste…

Mais ça pourrait à peu près aller si seulement Débo ne tombait pas par hasard sur son père… en train d’embrasser une autre femme que sa mère ! Que faire ? Le dire à sa mère ? Taire la vision de cet adultère ? Débo n’en sait rien, mais peu à peu, elle sombre dans les questionnements quant à sa famille et son devenir…

Du courage, beaucoup d’abnégation et d’humour, sans oublier les amis, les vrais, c’est sur tout cela que Déborah va devoir compter pour s’en sortir. La vie est faite d’orages et de tempêtes, mais aussi d’éclaircies. Voilà l’histoire drôle et triste à la fois de Débo et de sa famille… rien n’est simple, mais tout y est beau.

Mon coup de cœur, à la Librairie Royaumes (Paris 13ème). La couverture brille de mille feux !

Un roman comme une ode à la vie

Avec Je suis ton soleil, Marie Pavlenko signe un tournant dans son œuvre avec un livre mémorable et qui deviendra emblématique. Du moins je l’espère. Là où l’auteure nous a toujours habitués a de bons voir de très bons romans, on passe ici au niveau au dessus.

Ce roman, malgré son titre lumineux et positif (voir poétique) est loin du feel good book. En effet, la vie de la famille de Débo va connaître de très nombreux remous. On croise un nombre considérables de thèmes importants à notre époque, tout cela sans misérabilisme ou prise de position. Marie Pavlenko nous raconte la vie, ses cabossures, ses difficultés, et qu’elle n’est jamais un long fleuve tranquille, peu importe d’où l’on vient.

Ainsi, on y parle de deuil, de tromperie, de perte, d’homosexualité, de grossesse adolescente, de questions sur l’avortement, de suicide… Et chose incroyable, Marie Pavlenko réussit le tour de force de parler de tous ces sujets avec en trame de fond l’humour. Oui, même quand on parle de sujets aussi graves. Comment est-ce possible ? Grace au formidable personnage qu’est Débo. Débordante de vie quels que soient les obstacles.

Pour ceux qui craindraient que le roman soit triste ou trop négatif, ne passez pas votre chemin ! Dans Je suis ton soleil, on parle aussi, d’amour inconditionnel, de ce que l’amitié peut apporter quand on est en détresse…

Et puis, il y a notamment deux scènes mythiques à ne louper sous aucun prétexte : l’évasion d’une mygale d’appartement et un cours de yoga ou il y a un peu trop de relâchement… Fous rires garantis !

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En somme, si vous cherchez un roman mémorable, beau, puissant et traitant de très nombreux sujets sans lourdeur ni gravité, Je suis ton soleil sera parfait. C’est à découvrir dès l’âge de 15 ans environ, puis sans limite d’âge. Oui, adultes ! Lancez-vous dans cette découverte, ce roman en vaut vraiment la peine !

Chronique : J’ai avalé un arc-en-ciel

Un roman assez drôle et frais sur l’adolescence… et les milliers de questions qui traversent l’esprit à cet âge là !

Erwan Ji est un auteur français. Non, en fait, il est même plus que ça : il est Breton ! Il s’agit de son tout premier roman et il vient de paraître en mars 2017 chez Nathan. Avec cet ouvrage, vous allez découvrir la vie d’une adolescente normale dans un campus aux États-Unis : ses amitiés, ses amours, ses questionnements… la vie tout simplement !

Bienvenue chez Puce !

Ou Capucine. Car en fait, Puce n’aime pas vraiment qu’on l’appelle Capucine, car elle n’est pas « une plante herbacée » mais une « homo sapiens femelle de dix-sept ans ». Elle vit aux Etats-Unis, dans un cadre scolaire très privilégié (ce dont elle est consciente) et profite de la vie à 100%. Car quand on est en plein dans l’adolescence, il y a une foule de chose qui occupent l’esprit !

Ce roman, c’est l’histoire d’une fille positive, vivante, nature et drôle et de ses nombreux questionnements sur la vie.

Un roman drôle et efficace

Si vous cherchez un roman ado simple et qui se lit aisément, c’est le livre parfait. Ecrit sous forme de journal intime au jour le jour, nous découvrons le blog de Puce, que personne dans son entourage ne connaît puisqu’elle le rédige en français !

Puce étant franco-américaine, elle est donc bilingue, et cela se ressent dans sa narration aux très nombreux anglicismes. Parfois c’est utile et intéressant, et parfois, ça fait un peu trop donneuse de leçons… J’ai eu un peu de mal avec cette forme narrative qui se veut bilingue, car il donne parfois un air suffisant à Puce alors que ça ne lui ressemble pas dans sa psychologie et sa façon d’être.

Outre la narration, ce blog/journal intime recèle de très bons passages où l’on ne peut s’empêcher de sourire, sinon de rire. Certaines scènes sont franchement mémorables, d’autres sont emplies d’émotions. Car oui, J’ai avalé un arc-en-ciel, c’est aussi un roman sur l’amour, quelle qu’en soit la forme, et Puce, elle a beaucoup de questions qui se bousculent dans sa tête sur qui elle aime !

Si vous deviez lire ce roman, ce n’est pas pour son histoire se déroulant dans un campus pour ados américains privilégiés. A nous français, ça ne nous parle que très peu, malgré les nombreuses séries et films qui nous abreuvent de ce mode de vie « rêvé ».

Non, ce roman est à lire pour la façon dont il aborde les questions sur l’orientation sexuelle, et l’amour en général… Tous ces thèmes qui sont vraiment épineux à l’adolescence et dont on n’a pas nécessairement envie de parler à ses parents ou même à ses amis. C’est le genre de livre qui rassure, tout simplement, qui offre une ouverture sur le monde pour ne pas s’emprisonner dans un carcan et réfléchir, tout simplement.

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J’ai avalé un arc-en-ciel est ainsi un roman agréable, sans prétentions, qui fait passer un excellent moment malgré son manque cruel de réalisme. En effet, on est plus dans une adolescence rêvée à la façon américaine avec campus privé, bal de promo et grosses fêtes le week-end que dans la vraie vie.

Toutefois, si vous le prenez pour ce qu’il est, J’ai avalé un arc-en-ciel est un roman ado qui vous fera passer un excellent moment entre humour et journal de la vie de tous les jours ! Et surtout, il traite des questions de l’homosexualité et de l’adolescence avec justesse : sans jugement ou parti pris, et rien que pour cela, ça vaut le coup.

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PS : Malgré les élans assez féministes du roman, j’avoue ne pas avoir aimé découvrir que Puce passe « en mode dragon » quand elle a ses règles… Cela conforte les gens dans l’image négative de : femme qui a ses règles = insupportable. C’est dommage car l’auteur a en général tout fait pour ne pas alimenter ces généralités dans son roman, mais n’a pas su éviter cet écueil.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Dieu roule pour moi

Un roman destiné aux ados qui ne réussit par à convaincre car traitant de tout… et de rien.

Paru en octobre 2015 aux éditions de L’école des Loisirs, Dieu roule pour moi est un roman de Dominique Souton. Elle a une foule de livres à son actif, et cela pour tous les âges (y compris les adultes) : Quand on raconte des histoires horribles, il arrive des histoires horribles, J’aime mon meilleur ami qui aime ma meilleure amie, Zélia change de look, Je hais le théâtre

Dieu roule pour moi nous permet de suivre la correspondance de Chrissie Jones, résidant aux Etats-Unis avec une jeune française de son âge.

La vie d’une fille de pasteur

Bienvenue à Sioux Falls, une ville du Dakota du Sud. Plus précisément, nous voici au sein de la famille de Chrissie Jones. Fille de pasteur, pas franchement intégrée dans le collège qu’elle fréquente, ni géniale ni impopulaire. Chrissie ne fait pas de vagues, mais le hasard de la vie va parfois dans son sens, comme en ce qui concerne certains événements décisifs dans sa vie.

Vous voici ainsi dans la correspondance de Christie qui envoie mails sur mails à une correspondante française. Mais que peut-elle bien lui raconter ?

Une correspondance à sens unique

Dieu roule pour moi est intéressant pour une chose en particulier : il nous fait découvrir certains éléments emblématiques de la culture évangélique américaine. En effet, notre jeune narratrice vit dans une famille dont la religion est le centre névralgique.

On découvre les enjeux et l’importance du métier de pasteur qu’exerce son père. Mais ce n’est pas tout : de nombreuses questions que se posent Chrissie nous sont également présentées, notamment celles traitant du bal de pureté. Ce phénomène du bal de pureté est très répandu dans les communautés chrétiennes évangélistes américaines (mais pas seulement).

Le seul problème, c’est que les questionnements de Chrissie n’en sont pas vraiment, elle ne semble pas avoir d’avis franc et laisse le hasard et le destin décider pour elle. On aurait aimé découvrir une narratrice plus curieuse et/ou plus engagée dans ses opinions. Ici, on ne fait qu’effleurer de nombreux thèmes : la religion, la virginité, les premiers amours et émois, la notion de bien et de mal, la famille…

L’auteure ne va pas assez loin dans ses explications au travers de sa narratrice. Pour des lecteurs qui n’y connaissent rien ou peu de choses sur ces questionnements, Dieu roule pour moi les laissera très interrogateurs. D’autant que les lecteurs de ce roman sont des français, et ces problématiques très américaines ne leur parleront pas nécessairement.

De plus, chose assez paradoxale, l’histoire ne nous raconte guère de choses. Il n’y a pas de réelle intrigue, ni d’enjeux, à peine quelques réflexions, mais c’est tout. Par exemple, Chrissie est en disgrâce au sein de son école pendant une bonne partie du roman, puis sans raisons, elle devient presque populaire en quelques chapitres ! C’est à n’y rien comprendre…

De ce roman épistolaire (uniquement par mail), vous ne lirez que les écrits de Chrissie. On comprend toutefois aisément ce que dit sa correspondante française car les mails de l’ado américaine sont rédigés avec la question d’origine.

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Pas assez explicatif, trop nébuleux, Dieu roule pour moi est un roman qui nous fait toutefois découvrir une autre Amérique : profonde, religieuse et ancrée dans de nombreuses traditions. Mais cela ne suffit pas à créer un récit passionnant, et il est facile de passer à côté… Dommage, l’idée de base était très intéressante. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14 ans.

Pour aller plus loin sur le phénomène des bals de pureté :

http://www.barbieturix.com/2014/04/10/papa-protege-ma-virginite-lessor-inquietant-des-bals-de-purete-aux-etats-unis/

http://www.aufeminin.com/news-societe/bal-de-purete-le-phenomene-intriguant-de-ces-fillettes-qui-font-v-u-de-chastete-s385077.html

http://www.konbini.com/fr/tendances-2/images-etrange-phenomene-bals-de-purete/

Chronique : Le royaume des cercueils suspendus

Un roman pour ados moins facile d’accès que la plupart, mais qui nous offre une histoire aussi belle que cruelle…

Paru en octobre 2014 dans la collection Epik (réunissant les livres de l’imaginaire à destination des ados) du Rouergue, ce roman de Florence Aubry est aussi poétique qu’inclassable.

Son auteur, Florence Aubry, est connue dans le domaine de la littérature à destination des adolescents. On lui doit notamment : Le garçon talisman, Biture express, Nola ou encore La main de l’aviateur.

Une société aux mœurs étranges et implacables

Les Bâas sont un peuple où les traditions prédominent, tout est rituel, croyances. L’une de leurs traditions les plus importantes étant la Cérémonie. Pour le groupe d’amis que forment Xiong, Huang, Lou-ki et Leï, il s’agit d’un tournant dans leur vie… Surtout pour l’un d’entre eux, car la Cérémonie va révéler qu’il n’est pas né Bâa, ne possède pas le Don, et qu’il n’a aucun droit de vivre parmi ce peuple.

Condamné à mort par ceux qu’il a toujours connus, Hang n’a jamais douté d’être un Bâa… Mais le voici juché à flanc de falaise avec une seule ration de nourriture et un cercueil suspendu qui l’attend sagement… Voici l’histoire d’amitiés indéfectibles, de jalousies funèbres, de haines entre les peuples… Quel sentiment prédominera dans cette histoire ?

Un roman étrange au rythme lancinant

Très inspiré de la culture asiatique par certains aspects, Le royaume des cercueils suspendus est un roman difficile d’accès. Il est plus complexe qu’il n’y paraît, mais si vous vous y accrochez assez longtemps, vous découvrirez une histoire magnifique qui en vaut la peine.

Il faut avouer que le rythme de départ est très lent, j’ai même faillit décrocher durant les cinquante premières pages. Mais peu à peu, on découvre les enjeux qui lient ce cercle d’amis…

L’histoire de Leï en particulier à su m’atteindre avec force. Quand on découvre peu à peu ce qui se trame autour de sa personne on se prend d’affection pour la jeune fille et son destin. Et on lit avec anxiété la suite de son histoire… pour la dévorer jusqu’à l’ultime page !

Florence Aubry a le don de l’intrigue, mais aussi du style. Son univers est beau, bien que âpre, fascinant tant il est empli de rituels… On aurait d’ailleurs aimé en apprendre encore plus sur le peuple des Bâas car on en sait très peu au final sur eux. Mais ce n’est pas grave, conserver une part de mystère dans ce genre d’univers littéraire reste un plaisir.

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C’est donc un bon roman à destination des ados qui nous est ici offert. Bien écrit, avec un peuple singulier, des destins croisés et une mythologie fouillée. A réserver à ceux et celles qui veulent découvrir un récit plus recherché que ce qu’offre l’édition pour ado en général. Il faut insister pour découvrir ce livre, et ça n’est pas forcément un mal ! Dès 14 ans environ.

Chronique : Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman

Le quotidien d’une famille à qui la vie ne fait pas de cadeaux. Une magnifique et terrible histoire entre misère sociale et pleurs, coups, le tout parfois parsemé de rares éclats de rires…

D’origine écossaise, Kerry Hudson est une auteur qui monte, qui monte… Pour le moment, elle n’a que deux ouvrages publiés en France. Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman est son premier ouvrage, très inspiré de son enfance entre HLM et Bed end Breakfast. Son second ouvrage, La couleur de l’eau est paru en 2015 aux éditions Philippe Rey et a remporté le très prestigieux prix Femina.

Son œuvre se distingue par son réalisme dur et froid, où les personnages sont souvent jeunes mais déjà très abimés par la vie… Et pourtant, c’est magnifique, beau à en faire mal, et terriblement accrocheur.

L’Ecosse des années 80 : ses drogués, sa misère sociale… et au milieu de tout cela, la famille Ryan

Bienvenue dans le monde de Janie Ryan, fraîchement venue au monde, elle est déjà ballotée d’instituts en HLM avec sa jeune maman d’une vingtaine d’années. Entre une grand-mère qui met sa fille à la porte, une mère accro à la boisson et des « tontons » qui viennent souvent en visite, la vie est loin d’être rose…

Bref, l’Ecosse des années 80 est un monde dur et sur le fil où il faut jongler entre les chômeurs, les dealers, les menaces pour un regard de travers et autres joies… Mais la mère de Janie a beau être jeune, elle sait se débrouiller pour que sa fille ne soit pas (trop) dans le besoin, quitte à faire confiance aux mauvaises personnes.

Ames sensibles, s’abstenir, la réalité est beaucoup difficile à appréhender que la fiction, surtout quand on sait que l’auteur s’inspire en partie de sa propre enfance.

Magnifique dans la saleté en la déchéance…

Lire un roman tel que celui-ci, c’est accepter de ne pas savoir où l’auteur va nous mener. C’est découvrir un monde sale et glauque pourtant bien présent, et ce toujours à notre époque. C’est observer le quotidien d’une famille qui vit (très mal) d’aides sociales et joue continuellement la carte de la débrouille.

J’avoue avoir eu beaucoup de mal à me prendre d’affection pour la maman de Janie (je n’ai d’ailleurs pas réussi), qui se nomme Iris. Totalement irresponsable, changeant tout le temps d’avis comme de maison ou de mec. Sanguine, versatile, très fière, Iris ne semble tirer aucune leçon de ses très nombreuses erreurs… Sa fille Janie a beaucoup plus de jugeote et de suite dans les idées que sa mère… jusqu’à un certain point.

Ainsi, nous suivons l’histoire de la famille Ryan du point de vue de Janie (de sa naissance) jusqu’à son adolescence.

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C’est d’une infinie tristesse, on a le cœur balloté entre les bouteilles de bière vides de maman, les seringues de tonton et l’argot extrêmement fleurit de chacun. Et pourtant, on découvre une Janie débordante de vie, curieuse, demandeuse d’autre chose pour elle. Va-t-elle l’obtenir ? Vous devrez lire ce sublime roman pour avoir le fin mot de l’histoire…

Quoi qu’il en soit, c’est un roman qui fait vibrer, qui nous rend inquiet pour ses nombreux personnages hauts en couleurs. L’œuvre de Kerry Hudson sera à surveiller de très près à l’avenir, car ses deux romans sont pour moi de magnifiques pépites à ne rater pour rien au monde…

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