Archives du mot-clé amour

Chronique album jeunesse : Le jour où je suis devenu un oiseau

Un album touchant sur les premiers amours de l’enfance… le tout servi par un graphisme à la fois étrange et parfait pour cette belle histoire.

Quel drôle d’album que celui-ci ! Voici Le jour où je suis devenu un oiseau, le petit dernier d’Ingrid Chabbert (Miss Potimary, 5 mouches et une tapette, Les bagarreurs…) pour le texte. Les dessins sont quant à eux signés Guridi, illustrateur espagnol d’ouvrages jeunesse.

Coup de foudre en enfance…

« Le jour de la rentrée des classes, je suis tombé amoureux. C’était la première fois. ». Ainsi commence l’histoire… où notre héros décide de revêtir un déguisement d’oiseau. Car Candela – la jeune fille dont il est tombé amoureux – est folle d’oiseaux. Toutes sortes d’oiseaux : les petits, les grands, les colorés, les ordinaires… elle les aime tous.

Alors notre narrateur n’a pas trouvé mieux que de s’habille en oiseau pour se faire aimer d’elle…

Un album doux et triste d’une poésie absolue

Cet album est de ceux qu’on adore en tant qu’adulte mais qui est pour moi difficile à conseiller à des lecteurs enfants. Les couleurs de l’album sont tristes (uniquement dans des nuances de gris), les phrases sont courtes, presque incisives. Mais le tout est beau, avec un soupçon de mélancolie…

Les dessins de Guridi sont parfaits et collent littéralement au texte. L’oiseau que campe le petit garçon de l’histoire est beau. Il a beau ne pas être expressif, on ressent toute l’émotion de son hôte au dessous, en cela, bravo à l’illustrateur ! Mais je vous laisse admirer quelques photos de l’intérieur de l’album plutôt…

……

Alors, même si il n’est pas évident à offrir à des enfants, cet album vaut la peine d’être découvert. Il est d’une telle beauté, d’une telle folie douce, que ce serait dommage de passer à côté. Si vous voulez le lire à des enfants, ce sera parfait à découvrir dès 5 ans.

Pour les adultes, Le jour où je suis devenu un oiseau est également à propos. Vous pouvez pourquoi pas, faire passer un message ?

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Os de lune

Un roman onirique et curieux à nul autre pareil. Entre New York et un monde surréaliste nommé Rondua. La quête étrange des os de lune commence…

Os de lune est devenu aux États-Unis un classique dans le domaine de l’imaginaire. Roman encensé par Neil Gaiman (dont il a d’ailleurs fait la préface), premier tome d’une saga qui en compte sept au total. Jonathan Carroll a déjà été publié en France aux éditions Pocket et Denoël, mais cette réédition d’Os de lune est l’occasion de faire la (re)connaissance d’un nouvel imaginaire.

Personnellement, c’était la première fois que j’entrais dans l’univers si particulier et pourtant fluide de l’auteur… et je n’ai qu’une envie, retourner à la frontière entre notre monde et Rondua…

Une vie agréable et paisible…

Cullen est une femme qui a la chance de pouvoir dire que sa vie est heureuse. Un mari génial et aimant, une petite fille adorable, un appartement au cœur de New York… Il y en a pour qui la vie est plus difficile. Après avoir vécu avec son mari en Italie quelque temps, les voici de retour à New York après avoir eu leur premier enfant… c’est alors que surviennent les rêves. Étranges, d’un réalisme inquiétant et d’une bizarrerie propre aux rêves, Cullen ne peux s’empêcher de trouver ses rêves excessivement réels. Comme si ils avaient une prise sur elle dans le réel à force de les retourner dans tous les sens…

Bienvenue à Rondua, un étrange monde où Cullen est en quête des Os de lune, affublée d’étranges personnages : un chien géant, un petit garçon nommé Pepsi, entre autres…

Un roman particulier que l’on ne souhaite pas quitter

Il faut l’avouer, malgré l’étrangeté (et peut-être même à cause) du roman tout du long, il est très difficile de quitter les personnages d’Os de lune.

Entre la partie réaliste et onirique, mes moments favoris sont pour moi ceux où Cullen est ancrée dans sa vie réelle. Les personnages sont tellement vrais ET attachants que l’on a qu’une envie, les découvrir plus encore…  Je pense notamment à Cullen elle-même, dont le parcours n’a pas été facile et qui devient de plus en plus étrange, mais également à son meilleur ami et voisin : Eliot. Il a pour moi quelque chose de fascinant dans sa façon d’être, ses répliques, son rôle au sein du roman. Je ne saurais l’expliquer clairement, mais Eliot a été mon personnage favori de ce merveilleux livre, plus que Danny le charmant mari de Cullen. Sans oublier un autre voisin de Cullen, beaucoup plus étrange et inquiétant… mais je vous laisse le découvrir.

Pour ce qui est de la partie onirique du roman, elle prend au fil des chapitres de plus en plus de place, textuellement et dans l’esprit de Cullen. Jonahtan a réussit à créer quelque chose d’aussi bizarre que logique dans son roman, jamais je n’avais lu de rêve aussi bien écrit. Je vous laisse juge de cet extrait, mais je trouve qu’il reflète parfaitement l’esprit fou/tangible de Rondua :

« Je regardai l’île qu’il m’indiquait. Etait-elle le Rondua d’un autre rêveur, ou une simple parcelle de terre au milieu d’un océan rose, où les rochers pleuraient et les nuages veillaient sur des vaches en métal à voix humaine ? »

Il faut dire également que la traduction réussie de Nathalie Duport-Serval et Danielle Michel-Chich fait merveille car le texte d’origine ne devait pas être aisé à traduire.

……..

Os de lune, c’est donc une histoire magnifique et surprenante sur tous les plans, qu’ils soient réalistes ou non. Jonathan Carroll sait fasciner son lecteur grâce à des personnages et une intrigue fortes. Je n’ai qu’une envie, en savoir encore plus sur Rondua et le devenir de Cullen, son mari et sa petite fille. Les derniers chapitres étaient si forts en émotions et en surprises de taille que je m’en rappelle encore… Aussi inclassable que génial.

Ce premier tome peut se lire de façon relativement indépendante car on nous propose une fin, mais je rêve de lire la suite !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Idaho

Un roman captivant, aux personnages tellement humains et réalistes qu’on les suivrait jusqu’au bout du monde… 

Initialement paru aux éditions Kero en 2016, Idaho est sorti chez Le livre de poche en mai 2017. Il n’a pas fait grand bruit à sa sortie, et c’est bien dommage. Je vais donc essayer de réparer cela, car Idaho est un roman qui a réussit à me captiver de bout en bout, ce qui est assez rare pour être souligné.

Il s’agit du seul roman d’Andria Williams écrit à ce jour, mais j’espère en découvrir d’autres de sa plume…

Inspiré d’une histoire vraie, dans les États-Unis des années 60

Saviez-vous que les Etats-Unis avaient eux aussi eu leur incident nucléaire ? Les toute premières pages du roman en parlent : un réacteur nucléaire militaire a explosé le 3 janvier 1961, près d’Idaho Falls. Idaho nous conte cette histoire, de façon romancée tout est étant axé principalement sur l’histoire du couple que forment Paul et Natalie. Comment en sommes-nous arrivé à l’incident du 3 janvier ? Ce roman vous l’explique.

Paul est militaire de profession, il emmène femme (Nathalie) et enfants (deux) à Idaho Falls pour travailler dans un centre militaire. Il ne le sait pas encore, mais Paul va travailler sur les débuts de ce qui sera un réacteur nucléaire…

Idaho, c’est l’histoire d’un incident, certes, mais également celle d’un couple extrêmement humain, attachant que l’on a envie de suivre jusqu’au bout. J’espère pouvoir vous donner envie de découvrir ce roman qui m’a tant plu et même marquée grâce à ses personnages forts.

Un roman merveilleux, une histoire captivante entre réalisme et amour

Lire Idaho, c’est découvrir un pan de l’Histoire américaine très méconnu, mais c’est également la découverte d’une auteure. En effet, Andria Williams m’a sidérée par sa maîtrise de l’intrigue où elle noue réalisme et romance à la perfection.

Le couple formé par Nathalie et Paul est cirant de précision. Les relations complexes que vit Nathalie au quotidien, notamment son intégration au sein des autres femmes de militaires, les jeux de pouvoirs sous-jacents, etc.,  tout est y est mené de main de maître.

Comme si nous y étions, nous découvrons les ressentis, les pensées de chacun. C’est si bien mis en scène que l’on se croirait là-bas avec à eux à réfléchir à ce qui les torture chacun. Nathalie est peu à peu tourmentée par sa vie de femme de militaire isolée, avec ses enfants. Paul quant à lui commence à voir les problèmes s’accumuler à la base où il travaille… personne n’écoute ses nombreux avertissements sur la sécurité défaillante du système…

Les derniers chapitres sont les plus effrénés, (mais aussi les plus fous et les plus incroyables) on ne peut résister à l’envie de savoir quelle sera l’issue d’Idaho.

…..

Quelle sera l’issue de cette histoire pour Nathalie et Paul ? A vous de le découvrir au travers de ce MERVEILLEUX roman. Je suis rarement subjuguée par un roman, mais Idaho m’a vraiment fait cet effet. Impossible de décrocher tant au niveau de l’intrigue qu’à celui des personnages à la psychologie finement traitée. C’est un roman qu’il ne faut louper sous aucun prétexte car ses quelques 570 pages se dévorent au final très rapidement !

Ci-dessous, découvrez la playlist idéale à écouter durant la lecture d’Idaho.

Chronique : Envole-moi

Le genre d’histoire d’amour qui reste longtemps en mémoire tant elle est touchante, pure, et belle.

Peut-être connaissez-vous Annelise Heurtier ? Elle a déjà écrit nombres d’ouvrages pour la jeunesse et les ados, tous étant à chaque fois remarqués et appréciés. On lui doit déjà : Sweet Sixteen, Là où naissent les nuages, Le complexe du papillon, Le carnet rouge, Charly Tempête… tous chez Casterman.

Avec Envole-moi, elle signe une histoire d’amour pure et magnifique. Elle parle de tout ce que l’on est capable de faire, de sacrifier pour donne le meilleur de soi à l’autre.

Histoire d’un coup de foudre…

« C’est elle qui a fait le premier pas. Enfin, façon de parler ».

Quand Swann fait la rencontre de Joanna dans un vide grenier où ils sont tous deux exposants, rien ne le préparait à tomber amoureux. Littéralement. Fou. Amoureux.

La première chose que Swann voit en Joanna, c’est qu’elle est belle. Sauf que Joanna a une petite particularité : elle est en fauteuil roulant. Peut-on passer outre le handicap quand on aime ? Est-il nécessairement un obstacle ?

La passion qui habite Swann, par exemple, c’est la musique. Il l’a dans la peau, c’est même pour s’acheter une Gibson qu’il a fait cette brocante…

La passion non assumée de Joanna, c’est la danse. Est-ce que c’est interdit quand on est en fauteuil roulant ? La société semble avoir décidé que oui, alors Joanna s’est résignée. Mais c’est sans compter sur l’amour inconditionnel de Swann. Il n’y a pas d’âge pour savoir qu’on a trouvé l’amour de sa vie, la preuve avec cette magnifique histoire…

Un texte rare, drôle, savoureux et touchant

Je manque d’adjectifs et de superlatifs pour qualifier ce roman que j’ai trouvé magnifique de justesse et de beauté. Avant même de parler de handicap, c’est une pure histoire d’amour (de la vie, de la musique, de l’autre). Ce qui lie Joanna et Swann est composé de la même matière qui fait les couples mythiques de la littérature ado.

Ce sont des personnages drôles, forts, que l’on a envie de suivre au bout du monde, dont les paroles sont justes et mémorables.

Bien entendu, le handicap est également un thème très important dans Envole-moi, mais il en propose une autre vision. Non, nous ne sommes pas dans le misérabilisme une seule seconde, impossible avec une jeune femme comme Joanna. Elle est comme tout le monde en réalité, elle a ses phases de hauts, de bas, de colère, etc.

On parle également du regard des autres sur le handicap, de leurs remarques maladroites, désagréables pour certains. De l’incrédulité que d’autres ont face à ce type de relation qui semble si évidente à ceux qui la vivent. On découvre ainsi ce que peut-être une histoire d’amour avec une personne en fauteuil roulant.

Les mots trouvés par Annelise Heurtier sont d’une telle justesse, d’une telle beauté que je vous promets une lecture aussi drôle que mémorable sur le sujet. Tout le roman est écrit du point de vue de Swann, ce qui est train intéressant.

Car ce qui est génial avec Swann, c’est que c’est un ado tout à fait normal avec des questions tout fait normales… qui met aussi régulièrement les pieds dans le plat ! Il est enthousiaste, curieux, et rit de tout. C’est ça qui est génial, il n’y a pas de tabou, ni pour lui, ni pour nous. Ses questionnements, nous les vivons. Comme : est-ce que les gens en fauteuil font l’amour ? Est-ce qu’ils ressentent physiquement quelque chose ? Nous nous sommes tous posé ce genre de questions, et avec un personnage comme Swann, on les assume. Le handicap de Joanna devient son quotidien et notre normalité, à nous lecteurs.

….

Envole-moi est donc, vous l’aurez deviné, une lecture coup de cœur. C’est superbement écrit, léger et parfois beaucoup moins. C’est beau, et surtout, la façon dont s’exprime Swann est absolument géniale : il est drôle, inventif, passionné de musique et de Joanna, et ça le rend extraordinaire.

Et même si elle aurait détesté, je valide le fait de dire que Joanna est une véritable héroïne du quotidien.

Si vous cherchez une belle histoire d’amour à vous faire vibrer (comme les cordes d’une pure Gibson de 1968), Envole-moi sera à n’en pas douter votre future lecture ! Dès 13 ans environ, puis sans limite d’âge tant c’est superbe.

Chronique : La mère des eaux

Un thriller fantastique et fou qui tire ses origines dans ce que la magie vaudou a de plus sombre…

Après Les enfants de Peakwood, Rod Marty revient ! Auteur français découvert par les éditions Srcinéo, La mère des eaux est son second roman. On y sent plus d’assurance et de maturité que dans le premier. Plus de noirceur également. Je vous laisse aviser, mais pour moi, c’est un véritable coup de cœur.

Il était une fois… dans une petite ville isolée de Louisiane : Lamarre

Emily et Chris forment un couple idéal. Ou presque. Leur manque d’enfant commence à peser, en particulier pour Emily qui a perdu tout espoir à force fausses-couches à répétition… Pour Emily, qui est fille adoptive, c’est encore plus difficile à accepter que pour d’autres…

Alors, quand arrive une lettre en provenance de la ville de Lamarre et qu’on lui annonce qu’elle hérite de la propriété de sa mère, Emily veux y aller immédiatement. Surtout que sa mère biologique n’est pas décédée, mais bien vivante ! Une surprise de taille pour la jeune femme. Mais sa mère est totalement vidée, il n’y a plus d’âme en elle, uniquement une enveloppe qu’il faut nourrir et changer… Emily doit donc s’occuper d’elle maintenant, et peut-être rester à Lamarre ?

Les habitants y sont si accueillants, gentils, prévenants… pourquoi ne pas rester vivre dans cette douce petite ville à l’écart du stress de la grande ville ? Surtout que peu à peu, on commence à promettre à Emily l’idée qu’un enfant d’elle puisse naître dans cette ville aux caractéristiques uniques. Comment ? Pourquoi ? Beaucoup de questions s’amoncellent aux portes de Lamarre… oserez-vous les franchir ?

Un roman sombre comme il faut…

Lire ce roman, c’est se retrouver dans un autre endroit, et même un autre siècle. Lamarre est une ville si isolée de tout qu’on dirait que le temps s’y arrêté. Ce qu’on y découvre est bien loin de ce qu’on aurait pu imaginer au premier abord.

Je m’attendais toutefois à un récit sombre, et j’ai justement adoré La mère des eaux pour cela. Ça fait du bien de lire un roman dont l’atmosphère est proche du récit horrifique. Sous tension constante, parsemé de visions étranges, violentes, parfois érotiques… Emily se perd peu à peu dans les méandres de la petite ville de Lamarre.

L’ambiance est lente, lancinante, invasive… on sent réellement le mal-être qu’engendre peu à peu la ville sur le couple. Rod Marty a gagné en maturité au niveau du développement de son décor. Beaucoup plus fin, efficace que dans son précédent roman. C’est délectable !

Et surtout, on en apprend énormément sur la magie vaudou. Dans ce roman, il est question de Mami Wata, la Reine des eaux. Elle peut vous donner beaucoup si vous la servez comme il se doit… sinon elle reprend tout, et pire encore. Si vous commencez d’ailleurs à chercher un peu qui est Mami Wata sur le net, vous trouverez énormément de sites web dédiés au vaudou (haïtien, africain…). J’avoue avoir tellement aimé que j’aurais voulu en savoir plus cette culture magique si bénéfique et dangereuse à la fois.

J’ai adoré découvrir le mythe pensé par Rod Marty pour expliquer les origines de la ville de Lamarre. Dans le roman, on alterne entre notre époque et une autre, une centaine d’années avant. Tout est bien ficelé pour nous amener jusqu’à la conclusion parfaite concoctée par Rod Marty.

…….

En conclusion, La mère des eaux est un roman parfait si vous aimer vous faire peur, être captivé par une ambiance étrange, malsaine et fascinante à la fois.

Rod Marty se révèle enfin avec ce roman de qualité qui plaira aux fans d’horreur et de fantastique !

PS : Petite mention spéciale pour la couverture que je trouve absolument parfaite pour le roman. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser à un autre roman d’horreur qui utilise la couleur verte comme base, avec une petite chapelle en fond… ça vous parle ?

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Mon futur en replay

Et si un merveilleux logiciel nous permettait de visualiser tous les possibles de notre vie ? Prendrions-nous les bonnes décisions ? Y en a-t-il seulement ?

Louise Revoyre est une auteure française qui peu à peu fait son chemin dans le monde de la littérature jeunesse. Elle a déjà écrit trois tomes de la série Les avatars de Gaspard (co-écrite avec Sylvain Lignac).

Mon futur en replay est son premier roman à destination des adolescents, et il est très réussit. Tous ses romans sont publiés chez Scrinéo.

Un logiciel pour régler les soucis d’indécision

Découvrez Aléas, un logiciel encore à l’état de prototype absolument révolutionnaire ! Pour Salomé, éternelle indécise, c’est l’outil parfait pour ne plus jamais hésiter quand il s’agit de prendre une décision. En effet, Aléas permet de voir ses futurs alternatifs selon le chemin de vie que l’on prend… Et en ce moment, il est certain que Salomé a besoin d’aide pour choisir ce qu’elle va faire de son avenir !

Ses parents son en « bonne » voie de séparation, et sa vie est à un tournant concernant son orientation scolaire… Et, elle a très certainement rencontré LE grand amour. Ou pas. En fait, rien n’est moins sûr, mais quand même…

Et seule Cham, sa meilleure amie peut la connecter à Aléas. Mais le logiciel va vite de venir une véritable addiction quand elle va découvrir son avenir potentiel.

Une super romance qui nous baigne dans l’imaginaire

Il n’est pas facile de trouver un roman ado qui utilise de façon équilibrée romance, humour, fantastique, personnages crédibles/attachants… Et Mon futur en replay a tous ces atouts !

Entre le roman d’aventure et la quête perpétuelle de l’amour, on se plonge avec facilité dans l’histoire de Salomé. On meurt littéralement d’envie de savoir si oui ou non elle va prendre la bonne décision. Si elle peut sauver ceux qu’elle aime, si Aléas peut être une référence pour tout un chacun…

J’ai trouvé Salomé tendre, géniale et complètement incontrôlable à la fois. C’est d’ailleurs ce tempérament imprévisible qui la rend réellement présente entre les lignes. On est comme elle : plus le roman avance, plus on veut savoir. Plus on veut que tout se passe bien pour elle et ses proches. Ça fait du bien de lire un roman qui implique réellement le lecteur, on ne fait pas que lire, on vit l’histoire de Salomé. Et rien que cela, c’est génial.

Autre fait plaisant : l’histoire d’amour potentielle entre Salomé et son bel inconnu est belle, simple, et loin d’être niaise. On se retrouve parfaitement dans les sentiments que décrit Louise Revoyre.

…….

Alors, faut-il découvrir Mon futur en replay ? Oui ! Pourquoi ? Parce que c’est un beau jeu de piste, une romance douce et accessible dès 12 ans. Vivement d’autres romans de Louise Revoyre avec d’aussi bonnes idées !

Interview de Julien Messemackers pour son roman Ceux qui savent

Rencontre avec Julien Messemackers, l’auteur du thriller paru le 1er juin aux éditions Anne Carrière : Ceux qui savent, qui fut un coup de cœur ! (la chronique est ici !)

La Bibliothèque de Glow : Pouvez-vous conter votre parcours aux lecteurs ?

Julien Messemackers : J’ai l’impression d’avoir fait tout ce dont je n’étais pas fait pour : j’ai réalisé des courts-métrages plutôt ratés puis j’ai été le pire stagiaire régie qu’on ait vu et enfin, j’ai longtemps travaillé chez les agents où j’ai fait toutes les plus grosses bourdes! Depuis quelques années, mon alimentaire se consacre à trouver des romans adaptables à l’écran et je m’y reconnais un peu plus.  A coté de cela, je n’ai jamais arrêté d’écrire et c’est ce cheminement de longue haleine – et plus introspectif – que je considère comme mon vrai parcours.

La Bibliothèque de Glow : Comment en êtes-vous venu à l’écriture de ce premier roman ?

Julien Messemackers : Avant ce roman, j’ai énormément écrit le soir en rentrant chez moi durant mes longues années dans ma peau de “salary man”; j’ai pondu des nouvelles, des synopsis, imaginé la bible d’une série sur les agents artistiques et d’autres projets qui n’ont jamais vu le jour. Puis il arrive un moment où ce que l’on a à faire sortir de soi devient une urgence intérieure. C’est dans cet état d’esprit que j’en suis venu à ce roman.

La Bibliothèque de Glow : Y a-t-il eu un déclic qui vous a donné l’idée de cette histoire ?

Julien Messemackers : Le fameux déclic… L’”insight” comme disent les anglo-saxons. C’est un livre qui me l’a donné : à la recherche de bouquins à adapter pour un réalisateur, je m’étais laissé égarer dans la S-F de Michael Marshall Smith et en lisant l’un de ces romans, j’ai eu la vision d’un personnage, puis d’une situation. Je tenais mon histoire. Mais je cherche toujours un livre à adapter pour le réalisateur en question… Des idées?

La Bibliothèque de Glow : En combien de temps avez-vous écrit Ceux qui savent ?

Julien Messemackers : Le premier jet, en trois mois (j’avais déjà une trame), puis il y a eu plusieurs réécritures étalées sur un an.

La Bibliothèque de Glow : Pourquoi avoir choisi le thème de la génétique pour votre thriller ?

Julien Messemackers : Le thème s’est imposé de lui-même, avec ce que je voyais à en tirer : de façon détournée, je l’utilise pour parler de la notion de différence, par exemple. D’un point de vue dramaturgique et romanesque, la génétique est un matériau inépuisable et fascinant. Cela peut rebuter car on pense manipulation médicale, etc. mais au travers de ce prisme, il y a tout à re-raconter de l’être humain.

La Bibliothèque de Glow : Avez-vous dû faire beaucoup de recherches ?

Julien Messemackers : Beaucoup mais en fin de compte, les recherches n’ont pour but que de rendre l’action vraisemblable. Créer un univers romanesque – ou scénaristique – crédible dans un domaine que l’on ne connait pas demande un gros travail en amont, et ce n’est pas forcément la partie la plus agréable de l’écriture.

La Bibliothèque de Glow : Est-ce que votre roman à pour vocation de « dénoncer » les manipulations génétiques et autres dérives ?

Julien Messemackers : Je trouve que plus un livre cherche à dénoncer, moins ça marche… En allant le plus loin possible dans sa représentation, le roman met en scène un cauchemar puis c’est à chaque lecteur de se faire sa propre opinion sur les idées qu’il développe.

La Bibliothèque de Glow : Ce qui arrive dans votre roman n’est pas encore arrivé… mais pensez-vous que ce sera le cas très bientôt ?

Julien Messemackers : Qui sait si ce n’est pas déjà le cas? Seuls ceux qui savent le savent.

La Bibliothèque de Glow : Même question pour le hacking, comment avez-vous mis à jour cet univers secret ?

Julien Messemackers : Ça s’est nourri au fur et à mesure et jusqu’aux dernières épreuves, j’ai fait des ajouts en glanant de nouveaux éléments. Un nombre incalculable de petites choses accumulées se retrouvent disséminées dans le récit pour lui donner la texture de la réalité, mais il fallait que ça reste fluide et ne pas trop en faire pour trouver le juste équilibre entre réel et fiction.

La Bibliothèque de Glow : Avez-vous des titres de référence sur la génétique à nous conseiller ?

Julien Messemackers : Quitte à vous décevoir, aucun… J’ai nourri mes recherches autrement que par les livres sur le sujet. Je ne voulais pas faire un thriller scientifique. Je ne compte pas les articles scientifiques, études, mémoires universitaires et émissions débusqués sur Internet ou à la télévision pour façonner des pans entiers de l’histoire. A titre d’exemple, je me suis intéressé à l’étude de Dunedin en Nouvelle-Zélande. Ce qui m’intéresse en premier lieu, ce sont les enjeux humains.

La Bibliothèque de Glow : La maladie orpheline dont souffre Hélène existe-t-elle réellement ?

Julien Messemackers : A vous de le découvrir… Où est le vrai, où est le faux, c’est l’une des clés de lecture de ce roman.

La Bibliothèque de Glow : Y a-t-il un personnage en particulier que vous affectionnez ?

Julien Messemackers : Un bon méchant, c’est important et j’espère lui avoir accordé toute l’affection qu’il mérite mais je suis attaché à chacun des personnages.

La Bibliothèque de Glow : La fin de votre roman est terrible ! Avez-vous prévu une suite ? Ou préférez-vous laisser le lecteur cogiter sur cette belle conclusion ?

Julien Messemackers : Que ce soit dans un film, un livre ou une série, je suis toujours déçu par les fins qui n’en sont pas vraiment alors j’ai conçu le roman comme un one-shot avec un vrai dénouement qui apporte les réponses. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Une fois que la boite de Pandore est ouverte, on ne peut plus la refermer et le destin de l’un des protagonistes qui s’apprête à basculer, pourrait bien tous nous précipiter dans l’abime.

Julien Messemackers sera par ailleurs en signature à la Librairie Royaumes (paris 13ème) le vendredi 30 juin prochain, dès 19h00, à l’ocasion du Pari des libraires.

Chronique : En ce lieu enchanté

Un récit original et touchant… dans le couloir de la mort d’une prison des Etats-Unis

Paru en France en 2014 chez Fleuve éditions, En ce lieu enchanté est un roman de l’américaine Rene Denfeld. Il s’agit de son premier (et seul) roman paru en France.

Un condamné qui refuse d’être sauvé

Un homme (le narrateur), muet, attend. Il attend la fin, qu’il espère proche. Il a commis des choses atroces, et maintenant, il est dans le couloir de la mort. Attendant. Son seul espoir réside dans une mort imminente… Mais c’est sans compter sur la dame, une femme qui fait tout pour sauver les pires criminels de la condamnation à mort, souhaitant leur offrir la vie, même si elle est derrière les barreaux.

Notre terrible criminel ne souhaite qu’une seule chose : que la dame échoue dans sa louable entreprise pour enfin en finir avec ce qu’il est…

Un roman d’une beauté et d’une tristesse infinie…

Si vous cherchez un roman qui respire la joie de vivre, vous pouvez passer votre chemin. Ici, vous aurez rendez-vous avec la violence (parfois latente), la saleté, le désespoir… Et malgré tout ces adjectifs peu reluisants, En ce lieu enchanté est un magnifique roman.

Ce roman, c’est une sublime et terrible incursion dans la misère sociale, celle des Etats-Unis profonds. Avec son lot d’alcooliques, de chômeurs, de familles en perdition… Et le résultat en devient parfois atroce, en la personne de ce criminel que nous suivons tout au long du roman. Mais il n’y a pas que lui qui a des choses à se reprocher, le mal se trouve également à d’autres endroits…

Mais la dame, cette sauveuse qui parcoure avec aisance le couloir de la mort va tout faire pour aider notre criminel de narrateur. Fouillant son passé (parfois sans son accord), refaisant l’enquête en totalité, rencontrant le peu de membres restants de sa famille… Elle récolte ça et là de maigres indices qui peut-être pourront le sauver. Malgré lui ? Toute la question est là…

….

Difficile de développer plus sur ce roman, que dire sinon qu’il est magnifique et dur à la fois. Si vous souhaitez découvrir un texte différent et d’une délicatesse rare, En ce lieu enchanté sera parfait. Il n’est pas des plus évident à découvrir, mais il en vaut la peine.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Je ne suis pas ta maman

Un magnifique album plein de douceur, d’amour et d’amitié…

Il vient tout juste de paraître en mai dernier aux éditions De la Martinière Jeunesse, voici Je ne suis pas ta maman ! Il s’agit dernier album en date de Marianne Dubuc, très prolifique dans le domaine de la jeunesse.

Dans cet album au graphisme touchant, nous faisons la rencontre d’un écureuil et… d’une chose poilue très étrange.

Une naissance hors du commun

Tout débute lorsque Otto l’écureuil sort tranquillement de chez lui. Il y a une grosse boule pleine de piquants devant sa porte, mais ça ne le dérange pas plus que ça, et il continue son chemin. Il passe même devant plusieurs fois dans la journée… Jusqu’à ce que l’étrange boule piquante éclose ! Et oui, il s’agissait d’un œuf !

Et de cet étrange œuf sort une créature encore plus étrange, toute poilue… qui grandit très très vite et qui ne sait que dire « Piou ».

C’est ainsi qu’Otto décide de partir à la recherche de la maman de Piou, car il n’est pas sa maman. Aussi va-t-il placarder des annonces partout dans l’arbre où il vit, puis au-delà… La trouvera-t-il ?

.

Une très belle histoire d’amour et d’amitié mêlées

Je ne suis pas ta maman est un magnifique album, et cela à tous points de vue. Non seulement l’histoire est d’une tendresse rare, mais les dessins le sont également… Doux, apaisants, on est dans un vrai cocon quand on lit cet album. Et on a qu’une envie… vivre dans la même maison qu’Otto tant elle semble douillette et apaisante.

Cet album aussi génial qu’original car il offrira aux enfants dès l’âge de 4 ans une histoire qui sort des sentiers battus. Rien que pour cela, ça vaut la peine de le lire aux enfants ! Les thèmes de l’amour filial et de l’amitié y sont prépondérants et parfaitement mis en valeur.

…..

Bref, vous l’aurez compris, cet album c’est un COUP DE CŒUR dont il serait dommage de se passer. Tout y est : une belle histoire, de magnifiques dessins…. De quoi emplir l’imagination des petits et les faire rêver un peu…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Marquise

Un roman bien mystérieux qui aurait pu être génial, mais dont la conclusion n’a pas su être pleinement à la hauteur des attentes que j’ai placées en lui…

Joanne Richoux vient de débarquer dans la collection Exprim’ (Sarbacane) en mars 2017 avec Marquise. Il ne s’agit pas de son premier roman, mais je la découvre à travers cette nouveauté. Marquise, c’est l’histoire de deux jeunes paumés à qui la vie n’a pas décidé de sourire et qui décident de rebattre les cartes… mais est-ce pour un mieux ?

Une session de recrutement très étrange

Entre Charlotte et Billy, ça a toujours été une évidence. Ils ont toujours voulu s’évader de leur petite ville étriquée, de leur vie tristoune et déprimante… Non, ce qu’ils veulent, c’est vivre vraiment. Et c’est ainsi qu’ils s’en vont un jour, sans demander leur reste, abandonnant leurs familles respectives.

Le but ? Rejoindre Paris pour y passer un casting très spécial réservé uniquement à ceux qui en ont entendu parler par le bouche à oreille… Et manque de pot, ils réussissent toutes les étapes, jusqu’à être parmi les 8 gagnants qui ont le droit d’aller vivre avec Le Marquis, sur son île personnelle en Écosse.

Qu’est-ce donc que cet étrange mode de vie où tout le monde vit comme à l’époque du Roi Soleil ? Une secte ? Quel est le but réel du Marquis ? D’où lui vient une telle fortune pour faire vivre autant de gens à sa charge ?

Tout cela a beau être fort étrange, Charlotte et Billy plongent à corps perdu dans cette affaire un peu bizarre et carrément louche. Mais jusqu’où iront-ils pour plaire au fameux Marquis ?

Une accroche géniale mais dont le développement final n’a pas su me séduire

L’idée de départ de Marquise est génial : une société secrète qui recrute des gens selon des critères connus d’eux seuls. Cela à tout pour plaire : une bonne dose de mystère, une ambiance désuète due à l’époque chérie par Le Marquis… C’est tout de suite captivant.

Jusqu’à la conclusion. En effet, c’est la fin du roman qui m’a déplu et qui fait que je n’ai que moyennement apprécié l’ensemble. Tout est très bien décrit et campé dans ce roman, mais quand on découvre le pot aux roses, je m’attendais à quelque chose de beaucoup surprenant. La fin du roman a malheureusement un gout de déjà vu… Sans en dire plus (impossible, ce serait tout vous gâcher !), j’ai trouvé la fin trop rapide et quelque peu bâclée.

En effet, malgré l’écriture vive et accrocheuse, certains personnages sont trop stéréotypés, et même si l’issue n’est pas évidente au premier abord, elle n’en est pas pour autant surprenante.

J’ai particulièrement eu du mal avec l’héroïne, Charlotte. Beaucoup trop tête brulée à mon goût, toujours de mauvais poil, rebelle (même quand ce n’est pas nécessaire), elle manque beaucoup trop de sang froid. A tel point qu’elle en devient agaçante. Là où elle pourrait choisir le dialogue, elle choisi la confrontation ou un mur de silence. Systématiquement. Elle est trop indépendante pour moi, même si cela est également a force pour affronter ce qui l’attend.

….

En somme, Marquise est un roman ado qui faisait de très belles promesses. Elles sont en partie tenues, mais la conclusion ne reste pas au niveau de l’histoire dans son ensemble ! C’est donc une réussite partielle, gageons que l’auteure nous fera découvrir son univers au travers d’autres romans puisque Marquise est son tout premier. Il faut bien débuter quelque part !