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Chronique : Le dernier hiver

Le dernier hiverUn roman post-apocalyptique grandiose

 Jean-Luc Marcastel est un auteur français de romans fantastiques. Avant d’être auteur, il était professeur d’histoire.

 Il s’est fait connaître grâce à sa première série : Louis le Galoup, publiée il y a quelques années aux éditions Nouvel Angle. Il est aujourd’hui publié chez Black Moon (il est très rare qu’un auteur français soit publié par cette maison d’édition) pour le dernier hiver, un roman apocalyptique qui nous rappelle les valeurs qui font de nous des humains : la droiture d’esprit, la bonté, l’amour. Des sentiments qui tendent à s’oublier dans les situations extrêmes créés par l’auteur. Originaire d’Aurillac, les intrigues de ses romans se déroulent souvent dans ses alentours.

Quand le soleil disparaît…

Pour une mystérieuse raison, le soleil est masqué par une couche de poussière qui englobe la Terre. Les rayons du soleil n’atteigne plus la surface, il n’y a plus de chaleur, la pénombre s’installe, la neige arrive et reste.

Mais chose encore plus préoccupante s’il est possible : les pins se sont transformés en une sorte de végétal carnivore qui absorbe le sang de ses victimes qui ont le malheur de s’en approcher trop près. Cette nouvelle espèce de pin est devenue une véritable pandémie et a recouvert presque la totalité de la surface de la Terre. Seules les villes survivent tant bien que mal en coupant tout les jours les pins qui gagnent inexorablement du terrain.

Dans ce nouveau monde de cauchemar où la cruauté devient plus aisée que la bonté, la donne a changé et les inégalités se creusent. A Aurillac se trouve Johan, qui par amour va décider de combattre ces pins-vampires pour rallier une autre ville, à plusieurs jours de voyage afin de revoir celle qu’il aime par-dessus-tout.

Pour cette entreprise risquée, son frère et son meilleur ami décident de tout quitter pour l’aider à atteindre son rêve, qui va vite se transformer en cauchemar post-apocalyptique.

Une histoire captivante à glacer les sangs

Le dernier hiver est un très bon roman est un très bon roman pour ados. L’intrigue démarre au quart de tour, et cette idée de pins vivants et mouvants qui tuent pour s’étendre est très bien pensée.

Mais outre ce côté fantastique, c’est la partie psychologique et introspective qui prend de l’ampleur au fil des pages. Plus qu’un voyage à travers les pins et le Mal, c’est aussi une lutte contre leur propres peurs et instincts de survie qu’ils vont devoir combattre.

Il faut bien l’avouer, Jean-Luc Marcastel entretien de très belles histoires d’amour avec ses personnages, qu’il travaille avec beaucoup de réalisme, en particulier les femmes.

Comme vous pourrez le constater, dans son œuvre ces dernières sont souvent fortes, indépendantes mais aussi très fragiles. Mais jamais elles ne sont infantilisées. On en a l’exemple parfait avec le personnage de Fanie : attachante et toute en beauté aussi bien sur le plan physique qu’humain.

En ce qui concerne l’écriture, on se retrouve très vite charmé par cette plume digne des anciens récits épiques. Tout en scènes grandioses et majestueuses, cette lecture ne vous laissera pas indemne.

Le seul léger bémol que l’on pourrait avancer est celui des descriptions, en particulier celles qui concernent Fanie, où l’on retrouve souvent les mêmes phrases pour la décrire, faisant tomber le lecteur dans du déjà-lu.

Pour conclure sur cet ouvrage, Le dernier hiver doit être lu et ce pour une foule de raisons. Pour son univers fouillé, son réalisme dans l’horreur, mais également pour les valeurs qu’il transmet. A conseiller sans hésitation dès l’âge de quatorze ans.

9/10

Chronique : Nightshade – Tome 2 – L’enfer des loups

nightshade tome 2 frChangement de point de vue pour Calla…

Andrea Cremer est une auteure américaine et Nightshade est son premier roman, mais également son premier succès. Professeur d’histoire à la base, elle se sert de ses connaissances pour étayer ses romans et les rendre plus réalistes. L’enfer des loups est le second tome de cette série, parue aux éditions Gallimard Jeunesse début novembre.

Dans les geôles de l’ennemi

A la fin du premier tome, Calla se retrouvait enfermée dans la prison des ennemis jurés des loups : Les Chercheurs. Mais ces derniers sont finalement loin d’êtres les terribles exterminateurs décrits par les Gardiens. En réalité, les Chercheurs sont tout autre chose, les Gardiens également. Fourvoyés depuis des siècles, les générations de loups qui pensaient tout devoir aux gardiens ont en fait étés lésés.

Calla est la première à devoir assimiler ces révélations et à repenser totalement son monde ; tout ce qu’elle a toujours connu n’était que mensonge… ses devoirs envers les autres, son mariage forcé… Alors que le premier tome traitait des mensonges fait à Calla pour qu’elle « rentre dans le rang », ce second tome est une remise en question totale de ce qui fait l’existence même des humains-loups. Leur mythologie basée sur l’histoire d’un homme sauvé par un loup n’est en fait qu’une fable dont la source est bien plus sombre…

Mais outre ces révélations, Calla va devoir faire un choix, celui de son camp : en qui croire ? vers quoi se réfugier ? qui combattre ?

Tout un nouvel univers révélé

Après l’univers de Calla décrit avec précision dans le premier tome, ce second opus est consacré aux chercheurs, à leur univers et à leur organisation. Ainsi, c’est tout un univers qui est mis au jour : Frappeurs, Tisseurs et autres postes aux appellations obscures n’aurons plus de secret pour vous à la fin de la lecture.

L’auteur nous offre aussi quelques légendes des origines des meutes à la période de l’Inquisition ; une sorte de préparation aux deux tomes historiques qui précéderons la trilogie chronologiquement, mais qui ne sortirons pas en France avant plusieurs années.

Le triangle amoureux Shay – Calla – Ren est on ne peu plus présent, mais sans pour autant donner des éléments déterminants quand au choix définitif de Calla sur le plan amoureux. Les jeunes filles fleur bleues adoreront cette histoire d’amour impossible et ambivalente. Calla ne donne pas l’impression d’être capricieuse sur le plan amoureux, mais plutôt complètement désorientée et c’est en ça qu’elle est rendue très humaine par Andrea Cremer. Loin d’être agaçante comme certaines héroïnes de roman Calla est une fille-femme à la fois forte et fragile, assurée et perdue mais surtout crédible.

Alors, bien entendu le schéma du livre reste très similaire à nombre d’autres : un premier tome dans le camps du héros (ou de l’héroïne), un second sur ses ennemis qui n’en sont finalement peut-être pas, et enfin un dernier tome qui conclu sur un choix, une mutation des bases mêmes qui faisaient la vie du héros. C’est donc un scénario assez commun, mais qui fonctionne très bien pour ce second tome, contrairement au premier qui laissait plus mitigé.

Plus intéressant, et plus passionnant,  l’enfer des loups nous laisse entrevoir les chemins possibles pour Calla et sa meute. Mais aussi et surtout, on a vraiment envie de connaître le mot de la fin : quel camp vont choisir certains personnages, quel destin les attends… la réponse à toutes ces interrogations en mars 2012 pour le troisième tome.

Pour découvrir l’univers d’Andrea Cremer et ses inspirations, retrouvez l’interview sur le blog !

Chronique Manga : Bride Stories – Tome 1

Bride stories 01Un début de saga prometteur aux allures d’invitation au voyage

Nouvelle série fraichement débarquée en France aux éditions Ki-oon, Bride Stories est La sortie à ne pas rater. Son auteur Kaoru Mori, s’était déjà fait remarqué avec sa série Emma, qui se déroulait dans une Angleterre victorienne et contait l’histoire d’une jeune servante dans une famille bourgeoise.

Une idée de manga efficace et originale

Bride Stories est un shônen qui nous conte l’histoire de la jeune Amir, 20 ans, promise à un garçon de huit ans son cadet. Cette dernière accepte sans sourciller ce destin décidé par sa famille, et apprécie grandement son nouveau village et son jeune époux. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, car la famille d’Amir a décidé de la ramener de gré ou de force pour constituer une alliance bien plus intéressante en la mariant ailleurs…

Le charme de ce nouveau manga réside en partie dans la nouveauté de sa thématique : la vie des nomades d’Asie Centrale au XIXème siécle. Avec son lot d’intrigues, d’arrangements entre villages et de découverte d’autres cultures, l’ambiance de cette série ne peux que ravir.

Bride Stories planche 02….

Un graphisme précis et époustouflant

Le sens du détail de Kaoru Mori est époustouflant : dessins de gravures sur bois, tissus brodés et cousus de perles, tout ces éléments nécessitant une justesse dans le trait touchent par leur beauté, et paradoxalement, leur simplicité. Les paysages qui laissent rêveur et les scènes de chasse sont elles aussi emplies d’une force cachée qui laisse rêveur.

On en redemande !

Vous l’aurez compris, Bride Stories fait parties des très bonnes surprises de l’année concernant le monde des mangas. A lire sans modération, pour un public féminin ou masculin, pour les passionnés de belles histoires, de voyages….

Seul bémol, l’attente pour la parution du tome deux est longue ; eh oui chers lecteurs, il va falloir attendre le 8 septembre prochain pour connaître la suite du destin d’Amir et de Karluk, son époux.

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Chronique bd : Mamette – Tome 1 – Anges et pigeons

Mamette 01Mamette, ou la joie des petits plaisirs simples…

Anges et pigeons est le premier tome d’une série de bande-dessinée bucolique, charmante et nostalgique : Mamette. On y suit les épopées et aventures de cette femme âgée qui a toujours su garder sa joie de vivre malgré tous les petits tracas de la vie. La série a débuté en 2006 et continue son petit bonhomme de chemin, et en est déjà au quatrième tome. Une autre série concernant Mamette a également vu le jour suite au succès de la série : Les souvenirs de Mamette.

Un univers poétique et charmant

Entrer dans le monde de Mamette, c’est un peu comme ouvrir la porte d’une petite maison douillette et accueillante avec fumet de tarte au pomme qui flotte dans l’air…

Mamette est une vieille dame, elle a un peu de mal à se déplacer, aime ses vieilles amies acariâtres, et prononce sandwich, « sandouiche« , et surtout elle n’a pas perdu son âme d’enfant.

Ici, pas de grande histoire avec une intrigue mais plein de petite scènettes qui font rarement plus d’une page. Vous croiserez ainsi Mamette avec ses amies, dont l’une est la pire des hypocondriaques, ses seuls sujets de discussion sont ses maux, rhumatismes et autres symptômes bizarres du corps humain.

Mamette insideUn graphisme attachant qui sert à merveille l’histoire

La patte de Nob fait merveille avec un style doux, vaporeux et drôle à la fois. La palette des couleurs utilisées est à la fois vive et gracieuse ; un vrai plaisir des yeux. Le lien entre les traits de Mamette, tout en rondeur et son caractère doux rend son personnage fort visuellement parlant, c’est une mamie qui a un charisme certain. Tout ces éléments, l’originalité du personnage, son dessin, font de cette bd quelque chose d’unique.

Déconcertante, touchante, drôle, on ne peux qu’être séduit par cette bd tout en finesse. Mais une petite question se pose, pour quel public est Mamette ? Les adultes aimeront certainement, mais les enfants ? ils ne s’identifieront pas au personnage, seront-ils séduits tout de même ? Quoi qu’il en soit ce livre est un petit bijou à ne pas manquer, et se savourera sans souci dès l’âge de 12-13 ans.

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Je ne souffrirais plus par amour

je ne souffrirais plus paar amourBonjour à tous, j’ai aujourd’hui le plaisir de vous présenter non pas un roman, mais un essai de l’auteure espagnole Lucia Extebarria sur les relations homme-femme.

Je tenais absolument à vous présenter ce livre car je trouve qu’il offre un point de vue très intéressant sur certaines relations amoureuses que l’on peut croire indestructibles alors qu’elles sont en fait autodestructrices.

Loin d’être une séance de psychanalyse, se livre essaye d’expliquer pourquoi certaines relations peuvent durer longtemps et être malsaines. Certaines risquent de ne pas être d’accord avec l’auteure sur certains points, tels que des relations dominant-dominé qui se créé dans certains couples, à vous de vous faire votre propre avis. Mais sachez toutefois que l’auteure sait de quoi elle parle, aussi bien grâce à ses déboires amoureux que grâce à ses études de psychologie, d’autant plus qu’elle nous donne des exemples à chacune de ses propositions.

Elle nous démontre par exemple, preuves à l’appui que la femme et l’image qu’elle a d’elle-même est très souvent formatée par les séries télés qui ne sont que des réécritures de contes de fées ex : Cendrillon pour Ugly Betty.

Pour moi, ce livre s’adresse à toutes celles qui sont curieuses de voir décryptés les mécanismes d’un couple et des relations homme-femme sans pour autant aller mal, mais aussi à celles qui peuvent parfois se poser des questions sur leur relations, ce livre a un côté rassurant, et oblige en même temps à se poser des questions. Lucia Extebarria est très forte dans ce domaine : donner un regain d’enthousiasme et d’optimisme à ses lectrices (et lecteurs), c’est une femme engagée qui par cet essai nous fait nous sentir mieux ou rassurées pour certaines, quand aux décisions qu’elles auront à prendre ou qu’elles ont déjà prises concernant leur vie, aussi bien professionnelle que sentimentale.

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Chronique : Toujours fâchée – Journal d’Aurore – Tome 2

journal d'aurore 02Petite exception, je mets la quatrième de couverture au début, car il n’y a rien de mieux pour raconter ce livre qu’un petit extrait : « Je n’ai jamais rien entendu de plus laid, de plus ennuyeux et de plus nuisible que ce que tu joues avec ton groupe. Il vient de tomber par terre. Il se roule dans le sable en se tenant le ventre. C’est le soldat Ryan. Peut-être qu’il va mourir sur la plage. Je vais lui flanquer un coup de pied pour abréger ses souffrances. Je suis malheureusement interrompue par l’arrivée de Samira et d’Hélène qui s’approchent de nous avec des airs légèrement envieux. – De quoi vous parlez ? demande Samira. Vous avez l’air de bien vous marrer. Il se relève, il s’essuie les yeux et me montre du doigt. – C’est elle, gémit-il. Elle n’arrête pas de m’agresser, elle est trop marrante. Bon. Je me suis fait un nouvel ami masochiste. Il me regarde avec des yeux émerveillés. II m’adore, c’est clair. »

Et c’est reparti pour une année de délires et de malheurs divers dans la vie ô combien difficile de l’ado Aurore. Cette fois, elle a gagné le gros lot : a force de dire à ses parents qu’elle en a marre d’eux, elle a maintenant le droit (ou plutôt l’obligation) de vivre chez ses grands-parents : dans une chambre couleur saumon, l’horreur.

D’un point de vue général, on retrouve les mêmes ingrédients que dans le premier tome : une ado ronchon, jamais contente, qui a toujours raison et qui jamais ô grand jamais ne tombera amoureuse. Mais personnellement je l’ai trouve encore plus férocement drôle que le premier.

Ce roman jeunesse en fera sourire plus d’une, mais il fera aussi passer un très bon moment aux adultes qui voudrons bien s’y essayer : vous avez des ados ? Lisez le journal d’Aurore, vous les reconnaitrez. Vous comprendrez peut-être même comment ils fonctionnent…

Mais le point fort de Marie Desplechin, c’est qu’elle ne nous fait pas uniquement rire. Elle arrive à faire parler son personnage de sujets graves tels que la guerre, la faim dans le monde (eh oui, les ados ont des réflexions sur le monde eux aussi) avec une gravité mettant les sentiments à fleur de peau. Bref, c’est un bijou de naturel qui nous est offert, et ça serait vraiment dommage de passer à côté.

Chronique manga : Scott Pilgrim – Tome 1 – Precious Little Life

scott-pillgrim-01Ou comment un phénomène outre-Atlantique et primé par beaucoup me reste incompris.

Pour la petite anecdote, quand mes collègues libraires et moi avons vu le livre dans les cartons, nous avons étés curieux, car on nous avait présenté l’ouvrage comme « un phénomène », puis on l’a feuilleté et là, rien ne va plus : sur les trois libraires que nous sommes et qui l’avons lu, aucun de nous n’a compris l’engouement qui s’est développé autour de Scott Pillgrim.

Cette bande-dessinée-roman-graphique-manga a un succès incompréhensible : tout d’abord, je trouve les graphismes franchement peu attirants, le trait est grossier, mais passons, si encore l’histoire peux rattraper le tout… eh bien non. L’intrigue est très simple, un jeune homme tombe amoureux d’une fille, mais pour vivre cet amour pleinement, il devra d’abord prouver sa valeur en battant les sept ex-petits copains de la belle demoiselle. Voila. C’est tout.

Je me suis quand même forcée à lire en entier le premier tome de la série (qui comptera 6 tomes) afin d’avoir peu être une explication sur sa réussite. Malheureusement je ne peux émettre que des hypothèses (tout lecteur ayant apprécié Scott Pillgrim est vivement invité à partager ses impressions sur le blog, il serait très plaisant de faire un petit débat là-dessus), tout d’abord, l’auteur, Bryan Lee O’Malley a mélangé les genres et styles, on oscille entre le manga (le noir et blanc) et le roman graphique (le trait peu recherché, qui essaye de se donner un style sans être forcément très marquant) peut-être est-ce pour séduire un plus large lectorat.

Ensuite, il y a toutes les petites références à des jeux vidéo, telles qu’une pièce qui tombe quand il a battu un ennemi (Super Mario), ou les coups qui sont comptés (à l’image de Street Fighter) qui ne sont pas très drôles, même d’un point de vue « geek ».

Scott Pilgrim insideJ’ai en fait l’impression que l’auteur a mélangé le plus de genres possible pour plaire au plus grand nombre possible, avec en fond une histoire d’amour, et l’affaire est dans le sac : ça marche. Affaire à suivre tout de même, la vague Scott Pillgrim n’atteindra peut-être pas la France, nous verrons. D’autant plus qu’un film adapté de la série va bientôt sortir en milieu d’année : Scott Pillgrim VS the World.

En tout cas, très grand fan de Scott Pillgrim, ou pas, n’hésitez pas à donner vos impressions sur cet article afin de faire avancer les explications sur le succès de la série. Le tome 2 sortira le 11 juin 2010.

Bonus : un petit extrait inédit de la série à lire en ligne

2/10

Chronique : Le Choix de Giovanna

le choix de GiovannaNous voici au XVème siècle, en plein cœur de la Flandre dans une ambiance mêlant art de la peinture, guerres entre marchands et amours interdits. En fait, Le Choix de Giovanna est plus qu’un livre pour jeunes filles (13-17 ans environ), c’est l’histoire autour d’un tableau de Jan van Eyck : Les époux Arnolfini. Bien entendu, tout ce qui nous y est raconté n’est pas vrai, mais c’est une façon très intéressante d’aborder cette période de l’histoire  et de l’art, de façon similaire à un roman de Tracy Chevalier, lui aussi très bien et concernant aussi un peintre flamand : La jeune fille à la perle.

Mais pourquoi est-ce un roman jeunesse pour les filles ? Eh bien tout simplement parce que le coeur du roman est une histoire d’amour, et même plusieurs… et que c’est le genre de livre qui plaît plus aux jeunes filles qu’aux garçons, même si ça ne les empêche pas de le lire. Mais il y a quantités d’autres choses à découvrir, comme les techniques de peinture de l’époque, mais aussi les traditions et une foule d’autre choses encore… pour résumer, je trouve ce livre vraiment très bien car il donne une idée très bonne de ce que peut-être l’amour… et il n’est pas toujours où on l’attend (comme nous l’annonce d’ailleurs en partie le tableau). Une belle leçon de vie, et de philosophie que je conseille très fortement ! 

le choix de giovana tableau arnolfiniDe plus, la fin du livre comporte quelques informations très intéressante sur le tableau en lui-même ainsi que son histoire, comme le fait que la femme ait un si gros ventre sur le tableau alors que les époux Arnolfini n’ont jamais eu d’enfants… enrichissant. 

Tableau des Epoux Arnolfini, magnifique dans les détails…

Chronique : Mon petit mari

Mon petit mariÉtrange histoire que celle de Mon petit mari, qui nous expose à un amour peu commun : celui d’un homme d’un mètre soixante (Léon) avec une femme de plus d’un mètre quatre-vingt (Solange)… les têtes se tournent sur leur passage, mais ils n’en ont cure. Les amis de la femme s’affligent de la voir avec un si petit homme alors qu’elle pourrait avoir les plus beaux et les plus grands hommes à ses pieds… mais elle s’en fiche !

Jusqu’au jour où… Léon se met à rétrécir ! L’écart entre eux se creuse… et leurs enfants ont de plus en plus de mal au fur et à mesure qu’ils grandissent à reconnaitre l’autorité de leur petit père.

C’est ainsi que l’on plonge dans un mélange bizarre entre vie de couple et fantastique pour le meilleur et surtout pour le pire : le début du livre est vraiment intéressant mais tout part en vrille dès lors que Léon rétréci. L’auteur s’est laissé emporté dans des délires parfois louches pour ne pas dire carrément malsains (en particulier les passages montrant le peu d’autorité que possède Léon sur ses enfant, ou encore les moyens qui font qu’il a d’autres enfants après avoir rétréci). Et plus on avance dans le livre plus les personnages sont cruels envers le personnage principal, trop cruels pour être réaliste.

La majorité du roman est une mauvaise blague qui donne un intense sentiment de déception au lecteur croyant avoir fait une bonne affaire… dommage, le début était si bien parti… peut-être qu’à force de vouloir être original Pascal Bruckner s’est-il égaré.

3/10

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : J’ai 14 ans et je suis détestable

J'ai 14 ans et je suis détestableExceptionnellement, je vais commencer par la quatrième de couverture, vraiment sympathique : Marre. Marre des parents, des profs, des copains. Marre de moi, de ma peau. De mon acné. De mes cheveux gras. De ma tronche, toujours la même et toujours aussi moche. Je déteste les miroirs. Je me déteste. J’ai 14 ans et je suis détestable.

Rien que le titre, avouons-le, donne envie de prendre le livre pour voir ce qu’il cache ! Et c’est ce qu’on fait : on prend le livre, on lit la quatrième de couverture qui est intéressante et puis on se rend compte que c’est du Gudule, et on court l’acheter.

Petit roman jeunesse court mais efficace, mélangeant histoire d’amour naissante et fantastique sans pour autant plonger à corps perdu dans l’imaginaire, surtout avec un fin vraiment bien trouvée par l’auteur.

A peine ouvert, le livre nous absorbe, les pages sont de taille moyenne, le texte bien aéré, ont est lancé. C’est ainsi que l’on plonge dans une vie d’adolescente bien normale : mal dans sa peau et que n’aime pas beaucoup son physique, et amoureuse… du mec le plus populaire du bahut, celui sur lequel elle craquent toutes et qui est bien entendu inaccessible. Gudule sait vraiment bien retranscrire les émotions de cet « âge ingrat » comme l’appellent les adultes.

Mais le « truc » le plus génial, c’est que tout naturellement, on glisse d’un genre à l’autre et Gudule nous ouvre un autre monde, celui du fantastique. Comment fait-elle, ça c’est à vous de le découvrir, mais sachez qu’elle est la reine du fantastique et que quasiment tout ses écrits font partie de ce genre. Je vous invite en tout cas fortement à entrer dans le monde riche et fou de Gudule !