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Chronique bd jeunesse : Lucie et sa licorne

Une bd drôle et intelligente qui nous conte l’amitié inattendue d’une jeune fille curieuse et d’une licorne un brin narcissique !

Lucie et sa licorne est une série de bande-dessinées qui nous vient des États-Unis. Drôle, pleine d’esprit et rafraichissante, c’est le genre de livres génial à découvrir dès 9 ans. En France, il y a déjà deux tomes de disponibles aux éditions 404.

Aux États-Unis, la série s’intitule Phoebe and her unicorn et il y a déjà six tomes de parus et un cahier d’activités !

Un caillou mal lancé = une amitié insoupçonnée !

Quand Lucie lance un caillou pour faire des ricochets dans l’eau et qu’il atterrit par inadvertance sur une licorne, c’est le début d’une amitié insoupçonnée !

Ancrée dans le quotidien d’une fillette d’une dizaine d’années et débordante d’humour, voici une saga de bande-dessinées digne de Calvin et Hobbes.

Un dessin gracieux et inspirant

Découvrez le quotidien « normal » d’une petite fille… accompagnée de sa licorne (et meilleure amie !). Au programme pour ce duo de choc, la vie, les amis, les ennemies, les soirées pyjama, les questionnements, les parents… et de nombreux gags !

En une seule page, vous avez un sketch complet mettant en scène le duo créatif et attachant. C’est mignon, souvent drôle, parfois totalement décalé… et tout simplement génial. C’est une bd mettant en scène une petite fille drôle, vive et intelligente (un peu comme Zita, la fille de l’espace dans l’ambiance et le dessin).

Les traits de Dana Simpson sont assez épais, mais ne manquent pas de grâce, en particulier lorsqu’il s’agit de Céleste Museau (c’est le nom de la licorne !). C’est beau, simple, vif et coloré, bref, c’est donc parfait à découvrir dès l’âge de 9 ans.

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Alors, si vous cherchez une idée de cadeau pour des enfants qui aiment bien les bande-dessinées ou qui n’aiment pas encore franchement les romans, c’est parfait ! Humour et originalité garantis. Je vous laisse admirer les quelques visuels que j’ai pris pour vous donner envie de découvrir les deux premiers tomes de la série.

 

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Chronique : Os de lune

Un roman onirique et curieux à nul autre pareil. Entre New York et un monde surréaliste nommé Rondua. La quête étrange des os de lune commence…

Os de lune est devenu aux États-Unis un classique dans le domaine de l’imaginaire. Roman encensé par Neil Gaiman (dont il a d’ailleurs fait la préface), premier tome d’une saga qui en compte sept au total. Jonathan Carroll a déjà été publié en France aux éditions Pocket et Denoël, mais cette réédition d’Os de lune est l’occasion de faire la (re)connaissance d’un nouvel imaginaire.

Personnellement, c’était la première fois que j’entrais dans l’univers si particulier et pourtant fluide de l’auteur… et je n’ai qu’une envie, retourner à la frontière entre notre monde et Rondua…

Une vie agréable et paisible…

Cullen est une femme qui a la chance de pouvoir dire que sa vie est heureuse. Un mari génial et aimant, une petite fille adorable, un appartement au cœur de New York… Il y en a pour qui la vie est plus difficile. Après avoir vécu avec son mari en Italie quelque temps, les voici de retour à New York après avoir eu leur premier enfant… c’est alors que surviennent les rêves. Étranges, d’un réalisme inquiétant et d’une bizarrerie propre aux rêves, Cullen ne peux s’empêcher de trouver ses rêves excessivement réels. Comme si ils avaient une prise sur elle dans le réel à force de les retourner dans tous les sens…

Bienvenue à Rondua, un étrange monde où Cullen est en quête des Os de lune, affublée d’étranges personnages : un chien géant, un petit garçon nommé Pepsi, entre autres…

Un roman particulier que l’on ne souhaite pas quitter

Il faut l’avouer, malgré l’étrangeté (et peut-être même à cause) du roman tout du long, il est très difficile de quitter les personnages d’Os de lune.

Entre la partie réaliste et onirique, mes moments favoris sont pour moi ceux où Cullen est ancrée dans sa vie réelle. Les personnages sont tellement vrais ET attachants que l’on a qu’une envie, les découvrir plus encore…  Je pense notamment à Cullen elle-même, dont le parcours n’a pas été facile et qui devient de plus en plus étrange, mais également à son meilleur ami et voisin : Eliot. Il a pour moi quelque chose de fascinant dans sa façon d’être, ses répliques, son rôle au sein du roman. Je ne saurais l’expliquer clairement, mais Eliot a été mon personnage favori de ce merveilleux livre, plus que Danny le charmant mari de Cullen. Sans oublier un autre voisin de Cullen, beaucoup plus étrange et inquiétant… mais je vous laisse le découvrir.

Pour ce qui est de la partie onirique du roman, elle prend au fil des chapitres de plus en plus de place, textuellement et dans l’esprit de Cullen. Jonahtan a réussit à créer quelque chose d’aussi bizarre que logique dans son roman, jamais je n’avais lu de rêve aussi bien écrit. Je vous laisse juge de cet extrait, mais je trouve qu’il reflète parfaitement l’esprit fou/tangible de Rondua :

« Je regardai l’île qu’il m’indiquait. Etait-elle le Rondua d’un autre rêveur, ou une simple parcelle de terre au milieu d’un océan rose, où les rochers pleuraient et les nuages veillaient sur des vaches en métal à voix humaine ? »

Il faut dire également que la traduction réussie de Nathalie Duport-Serval et Danielle Michel-Chich fait merveille car le texte d’origine ne devait pas être aisé à traduire.

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Os de lune, c’est donc une histoire magnifique et surprenante sur tous les plans, qu’ils soient réalistes ou non. Jonathan Carroll sait fasciner son lecteur grâce à des personnages et une intrigue fortes. Je n’ai qu’une envie, en savoir encore plus sur Rondua et le devenir de Cullen, son mari et sa petite fille. Les derniers chapitres étaient si forts en émotions et en surprises de taille que je m’en rappelle encore… Aussi inclassable que génial.

Ce premier tome peut se lire de façon relativement indépendante car on nous propose une fin, mais je rêve de lire la suite !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : L’auberge entre les mondes – Tome 1 – Péril en cuisine !

Un premier tome dynamique qui nous plonge en territoire merveilleux… Un doux mélange de fantastique et de culinaire savamment dosé… Bienvenue dans l’Auberge entre les mondes ! (et ils sont trèèèès nombreux).

Le nom de Jean-Luc Marcastel vous dit peut-être quelque chose… et pour cause ! Auteur très prolifique, aussi bien pour la jeunesse que pour les plus grands, il est un grand amateur d’imaginaire… et cela se voit dans tous ses écrits. Il vit à Aurillac.

Il a notamment écrit : Tellucidar (Scrinéo), la saga Louis le Galoup (Nouvel Angle), Le dernier hiver (Black Moon), Frankia (Mnémos)…

Des vacances dans une auberge aux prestations exceptionnelles

Nathan et Félix sont deux adolescents dont la vie n’a pas été tendre… tous deux orphelins, ils vivent en foyer et sont les meilleurs amis du monde. Leurs souhaits pour l’avenir ? Travailler dans le monde exigeant et magique de la restauration et de l’hôtellerie. C’est ainsi qu’ils suivent ensemble le même cursus… Et quand les vacances arrivent, on leur propose une opportunité de rêve : travailler dans l’une des auberges les plus prestigieuses de France ! Alors, évidemment, les deux jeunes gens n’hésitent pas et se lancent dans l’aventure… Mais ils sont loin de se douter de ce qui les attend à leur arrivée… en particulier Nathan !

Un roman pour la jeunesse lumineux, drôle, et fantastique

Comme toujours avec Jean-Luc Marcastel, on découvre un imaginaire déluré, foisonnant. Et L’auberge entre les mondes en est le parfait exemple. Dès les premières pages, on sent que le fantastique ne va pas tarder à empiéter sur le territoire de l’apparente normalité. Et c’est bien le cas ! Mais, la transition vers l’imaginaire est très bien trouvée et se révèle pas à pas…

Une pièce plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, une ombre mouvante, un fromage qui disparait… voilà le peu d’indices que glane Nathan au début… jusqu’à ce qu’il soit « dessillé » ! (un terme que Jean-Luc Marcastel a emprunté à la fauconnerie).

Honnêtement, j’ai été très agréablement surprise par cette lecture. Tout en dynamisme et en couleurs, L’auberge entre les mondes revêt les qualités d’une excellente série jeunesse. On a tout simplement envie d’en savoir beaucoup plus sur les multivers que cache cette auberge, et sur tous les mondes qui sont cachés derrière les portes de la réserve de nourriture !

C’est un monde merveilleux qui s’ouvrira à vous quand vous ouvrirez les portes : pages de l’auberge. Et j’ai trouvé un extrait qui retranscrit parfaitement l’esprit de cette saga pour la jeunesse :

« Ne sous-estime pas le pouvoir de la table, Nathan, ni celui de l’hôtellerie… Tu devrais le savoir : la cuisine est quelque chose de magique. Un convive comblé est un convive heureux, à qui l’on remet en mémoire, quelles que soient sa race et son origine, son bonheur d’être en vie, les plaisirs de l’existence, tout ce dont une guerre ou la violence peuvent vous priver… Nous leur rappelons que la vie est belle, remplie de choses délicieuses, et qu’elle n’a pas de prix… ».

C’est ce genre d’élan qui m’a manqué dans une autre lecture récente dédiée au monde de la cuisine pour un lectorat du même âge : CHEFS – tome 1 – Gaufres, collège et mystère. J’en ai rêvé, et Jean-Luc Marcastel l’a fait !

Dans ce premier tome, c’est la quête d’un champignon aux propriétés très particulières qui sera au cœur de l’intrigue. Ça paraît un peu simple comme cela, mais vous n’imaginez pas ce que la préparation de ce champignon dans un gâteau en particulier peu engendrer comme bénéfices pour deux races de créatures en particulier… Il vous faudra lire le premier tome pour le découvrir !

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Alors, si vous pensez être prêts à découvrir des milliers de mondes fascinants et tout autant de créatures, vous êtes au bon endroit ! Découvrez les mythes, les espèces, les recettes tout droit sorties de l’imagination fertile de Jean-Luc Marcastel, c’est un pur régal. A lire dès l’âge de 9/10 ans.

PS : Si vous voulez découvrir les recettes les plus emblématiques de l’auberge grâce aux chefs cuisiniers Kolkrabbi et Bleksprutt, vous avez plein de recettes en fin d’ouvrage. Les ingrédients sont prafois un peu dangereux à trouver, les chefs n’arrêtent pas de s’embrouiller entre eux, mais on passe un bon moment ! (et puis, il vaut mieux être sympa avec eux quand on sait que leur oncle c’est Cthulhu et que leur père est le Kraken !).

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Chronique : L’oiseau qui avait avalé une étoile

Un album pour enfants d’une poésie inouïe et merveilleuse…à découvrir à n’importe quel âge !

Paru en mai 2015 aux éditions La Palissade, voici L’oiseau qui avait avalé une étoile. Laurie Cohen – qui est à la narration – a déjà publié une vingtaine d’ouvrages pour la jeunesse. Toni Demuro – à l’illustration – a quant à lui réalisé plusieurs couvertures de romans et commence à se faire un nom dans le domaine de la jeunesse.

Une histoire sublime et touchante

C’est l’histoire d’un petit oiseau qui par mégarde… a avalé une étoile ! Ainsi, l’oiseau est devenu aussi « brillant qu’un diamant »… Mais même si ce nouveau plumage lui sied magnifiquement, le petit oiseau est très malheureux car sa lumière le rend indésirable aux yeux de tous les autres animaux.

Tous se plaignent qu’il attire les prédateurs avec sa lumière, le petit oiseau est ainsi totalement exclu… Jusqu’à ce que quelqu’un s’intéresse à lui.

Magnifique !

Cet album est à découvrir par tous, quelque soit l’âge tant il est sublime par son visuel, mais aussi par le message qu’il véhicule.

Au travers de ce court texte, c’est une ode à la différence, à l’acceptation et au partage qui nous est offerte. Les dessins sont d’une beauté saisissante, si réussis que parfois, il n’y a pas de texte, l’illustration se suffisant à elle-même. Je vous laisse en savourer la teneur…

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Que dire de plus sinon que cet album est de toute beauté et qu’il est à offrir aux petits comme aux grands pour tout ce qu’il symbolise ?

Pour l’âge du lectorat, L’oiseau qui a avalé une étoile est à découvrir dès l’âge de 4 ou 5 ans. C’est une merveille, et on ne peut espérer qu’une chose, que le duo d’auteurs réitère une aussi belle réussite !

Chronique : Mon futur en replay

Et si un merveilleux logiciel nous permettait de visualiser tous les possibles de notre vie ? Prendrions-nous les bonnes décisions ? Y en a-t-il seulement ?

Louise Revoyre est une auteure française qui peu à peu fait son chemin dans le monde de la littérature jeunesse. Elle a déjà écrit trois tomes de la série Les avatars de Gaspard (co-écrite avec Sylvain Lignac).

Mon futur en replay est son premier roman à destination des adolescents, et il est très réussit. Tous ses romans sont publiés chez Scrinéo.

Un logiciel pour régler les soucis d’indécision

Découvrez Aléas, un logiciel encore à l’état de prototype absolument révolutionnaire ! Pour Salomé, éternelle indécise, c’est l’outil parfait pour ne plus jamais hésiter quand il s’agit de prendre une décision. En effet, Aléas permet de voir ses futurs alternatifs selon le chemin de vie que l’on prend… Et en ce moment, il est certain que Salomé a besoin d’aide pour choisir ce qu’elle va faire de son avenir !

Ses parents son en « bonne » voie de séparation, et sa vie est à un tournant concernant son orientation scolaire… Et, elle a très certainement rencontré LE grand amour. Ou pas. En fait, rien n’est moins sûr, mais quand même…

Et seule Cham, sa meilleure amie peut la connecter à Aléas. Mais le logiciel va vite de venir une véritable addiction quand elle va découvrir son avenir potentiel.

Une super romance qui nous baigne dans l’imaginaire

Il n’est pas facile de trouver un roman ado qui utilise de façon équilibrée romance, humour, fantastique, personnages crédibles/attachants… Et Mon futur en replay a tous ces atouts !

Entre le roman d’aventure et la quête perpétuelle de l’amour, on se plonge avec facilité dans l’histoire de Salomé. On meurt littéralement d’envie de savoir si oui ou non elle va prendre la bonne décision. Si elle peut sauver ceux qu’elle aime, si Aléas peut être une référence pour tout un chacun…

J’ai trouvé Salomé tendre, géniale et complètement incontrôlable à la fois. C’est d’ailleurs ce tempérament imprévisible qui la rend réellement présente entre les lignes. On est comme elle : plus le roman avance, plus on veut savoir. Plus on veut que tout se passe bien pour elle et ses proches. Ça fait du bien de lire un roman qui implique réellement le lecteur, on ne fait pas que lire, on vit l’histoire de Salomé. Et rien que cela, c’est génial.

Autre fait plaisant : l’histoire d’amour potentielle entre Salomé et son bel inconnu est belle, simple, et loin d’être niaise. On se retrouve parfaitement dans les sentiments que décrit Louise Revoyre.

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Alors, faut-il découvrir Mon futur en replay ? Oui ! Pourquoi ? Parce que c’est un beau jeu de piste, une romance douce et accessible dès 12 ans. Vivement d’autres romans de Louise Revoyre avec d’aussi bonnes idées !

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Ramdam au musée

Tenez-vous bien, Mamie Jo mène l’enquête… et elle est en super forme !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà quelques livres à son actif : Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux (Scrinéo), et toute une série de romans pédagogiques.

Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre prochain, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter ! Vous pouvez lire l’histoire qui vous tente le plus.

Momo a disparu !

Momo, le SDF du quartier, celui qui aide tout le monde, qui est gentil, adorable, serviable… a disparu ! Pour la police, ce n’est qu’un SDF, et la disparition de Momo n’en est pas vraiment une. Mais pour Camille et Lucas, c’est un véritable drame car Momo fait partie de l’âme du quartier. Comment résoudre le mystère de sa disparition ?

Les enfants décident d’en référer à une personne dynamique, intelligente, vive d’esprit et bourrée d’humour : leur super mamie ! Mamie Jo est une fraiche retraitée qui a été directrice d’école pendant plus de vingt ans. Elle adore ses petits enfants et les prend toujours sérieux. Alors, s’ils ont un problème, elle va tout faire pour les aider à le résoudre, même si la police ne veut pas agir.

Un petit roman policier prenant, malin et plaisant

Que ce soit au niveau de l’histoire, des personnages, des dialogues, Ramdam au musée est un très bon roman pour la jeunesse. On peux le proposer aux lecteurs de 9 ans environ. Pour tous ceux qui ont envie d’une histoire dynamique et drôle avec un peu suspense, c’est parfait.

Les chapitres sont extrêmement courts (quelques pages à peine), ce qui est motivant pour les jeunes lecteurs. Il y a parfois de petits logos à côté des noms de personnages pour savoir qui est qui (très bonne idée, je trouve !), certaines phrases sont en gras pour attirer l’attention. Tout est fait visuellement pour que le lecteur soit à l’aise dans sa lecture.

L’histoire de ce petit roman est quant à elle simple mais très efficace. On découvre le monde des œuvres d’art et des trafics qu’il peut y avoir autour ! Mais très brièvement, car l’intrigue tourne énormément autour de Mamie Jo et de sa personnalité extrêmement vive. Mamie Jo ose tout, même le plus improbable, et c’est certainement pour cela qu’on l’apprécie…

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Alors, cette nouvelle série jeunesse vaut-elle le coup ? Oui ! Pour tous ceux qui cherchent des romans  policiers à lire dès 9 ans, c’est absolument parfait ! Il n’y a rien a redire, et c’est d’ailleurs pour cela que je vais lire l’autre tome de la série : Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo.

Chronique Jeunesse : Super Vanessa et la Crique aux fantômes

Un roman pour la jeunesse dans l’ambiance d’un des meilleurs épisodes de Scooby Doo !

Florence Hinckel, l’une des auteurs de la série ado emblématique U4 revient à la jeunesse avec Super Vanessa et la crique aux fantômes, dans la collection Pépix. Elle avait déjà écrit dans la même collection Super Louis et l’île aux 40 crânes en 2014.

En jeunesse, on lui doit également la série Le Chat Pitre (Nathan), Mémoire en mi (Syros), et une foule d’autres romans chez Rageot, ou encore Oskar.

Il se trame des choses étranges dans la petit ville de Cygne-sur mer…

Bienvenue dans une ville typique et charmante dont même le nom est source de curiosité : Cygne-sur mer. C’est ici que vie la jeune Vanessa, mais également Louis, Brutus, et une foule d’autres enfants.

Depuis l’annonce d’un tournage très important du réalisateur renommé Marc Oreille, la bourgade est en ébullition… et des événements étranges surviennent : apparitions, voix surnaturelles, etc… A quoi sont dues ces manifestations qui terrifient peu à peu la crique ? Vanessa va mener l’enquête, aidée par ses amis Louis (surnommé ici Loulou), Gus, surnommé Brutus, Marius-la-ficelle et Adam-le-Roux !

Drôle, bien ficelé, le tout avec une ambiance GÉNIALE

De l’ambiance en passant par l’intrigue et la façon dont sont campés les personnages, tout fonctionne à merveille dans ce roman.

On (re)découvre Louis, le même que dans l’ouvrage Super Louis et l’île aux 40 crânes, mais aucune obligation pour le lecteur de le lire pour apprécier et comprendre pleinement Super Vanessa et la crique aux fantômes. J’ai d’ailleurs préféré l’histoire de Vanessa à celle de Louis, et de loin !

Ici, vous aurez donc une histoire sur fond d’esprits, de fantastique et de mystère… Vous découvrirez également une amitié naissante entre deux personnes qui se détestent absolument, mais qui grâce à une simple phrase, vont réussir à se découvrir.

Quant à l’ambiance Scooby Doo dont je vous parlais en phrase d’accroche, je trouve qu’il n’y a pas mieux pour décrire en peu de mots ce roman. Tout y est : le mystère, le côté surnaturel, un duo de malfrats, une histoire d’argent et d’héritage… et une supercherie mise au grand jour !

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En somme, c’est avec enthousiasme que je vous conseille cet ouvrage pour les enfants à découvrir dès l’âge de 9 ans environ. On découvre le monde du spiritisme et du cinéma (et de ses horribles castings), tout en s’amusant. Garçons ou filles, peu importe, ils auront un plaisir fou à découvrir cette histoire !

PS : Mention spéciale à l’illustratrice, Caroline Ayrault. Ses petits fantômes à chaque début de chapitre (tous différents !) m’ont beaucoup fait sourire. En particulier les fantômes qui ont peur… ça fait peur !

Chronique : Je t’ai rêvé

Un roman young-adult touchant ayant pour thème un sujet aussi intéressant qu’important et méconnu : la schizophrénie

Je t’ai rêvé est un roman phénomène : très attendu en France par la blogosphère et grâce au bouche à oreille, il s’agit du premier ouvrage de Francesca Zappia. Le roman a d’ailleurs été remarqué et porté par John Green.

En France, c’est la collection R (chez Robert Laffont) qui l’a publié en 2015. Francesca Zappia a d’ores et déjà écrit un nouveau roman à paraître en mai 2017 aux Etats-Unis sous le titre : Eliza and her monsters. Gageons qu’il paraîtra en France un jour !

Une vie adolescente presque comme les autres

Alex est une adolescente fraîchement arrivée au lycée. Son objectif ? Se confronter à la vie normale pour éloigner la maladie… Mais est-ce seulement possible quand on est obligé de prendre en photo tout ce qui nous entoure et de vérifier qu’il ne s’agit pas de visions dues à la maladie ?

Un roman aussi touchant que déroutant

Au premier abord, Je t’ai rêvé est un roman très déstabilisant : on ne sait pas où nous emmène l’auteure, on ne comprend pas tout ce que nous raconte Alex, son passé nous étant que très peu exposé… Mais au fil des pages, on commence à comprendre les enjeux qu’il y a à être scolarisée pour cette adolescente dite instable et qui doit prendre des cachets pour rester dans la normalité.

Alex voit des choses que personne ne voit, anticipe des choses qui ne sont parfois que dans son esprit et nulle part ailleurs… Mais sa maladie est son secret, et elle va tout faire pour vivre normalement, suivre sa scolarité, se faire des amis… et des ennemis !

Je tiens à souligner que l’on est loin ici du roman classique américain qui se déroule sur un campus avec une héroïne en mal de reconnaissance. Ici, on est dans l’humain à 100%, dans le sentiment (sans la mièvrerie !), et dans une thématique totalement étonnante.

Non seulement Je t’ai rêvé est un magnifique roman sur l’adolescence, mais également sur la schizophrénie. On connaît très souvent le nom de cette maladie sans pour autant en comprendre les effets. Ici, tout nous est exprimé au travers des problèmes d’Alex et de sa persévérance…

Outre cette histoire de vie compliquée, c’est également une magnifique histoire d’amour – et d’enfance – qui nous est offerte. Loin d’être fleur bleue, on ne sait pas toujours vers ou (ou vers qui ?) on va, mais on savoure…

En lisant ce roman, vous passerez par toute une palette d’émotions : de la surprise à la haine pour certains personnages, de la joie à lire des scènes surréalistes et drôles pour d’autres. Tout y est, et c’est génial.

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Et ce n’est qu’à la fin que l’on comprend exactement où à voulu nous emmener Francesca Zappia. Le cheminement de son héroïne, ses errances, ses visions qui n’en sont pas toujours, ses théories du complot… Ce roman permet de voir autrement la maladie de façon générale et de voir le malade avant le mal qui l’atteint, et rien que pour cela, bravo !

A lire et à découvrir pour tous ceux qui veulent découvrir un roman atypique mêlant romance et adolescence de façon très intelligente et différente.

Chronique : Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket – Tome 2 – Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?

Un second tout aussi captivant et accrocheur… qui nous laisse planer dans une ambiance sombre et étrange, celle de la ville désertée de Salencres-sur-mer…

Voici le second tome des Fausses bonnes questions de Lemony Snicket : Quand l’avez-vous vue  pour la dernière fois ? Mais, ce titre de livre sous forme interrogative n’est que l’introduction d’une longue série de très mauvaises questions… qui amèneront Lemony aux mauvaises réponses…

Lemony Snicket, ce n’est pas uniquement le nom du héros de cette série en quatre tomes, c’est également le nom de l’auteur, ou du moins son pseudonyme. Lemony Snicket est avant tout très connu pour sa saga en treize tomes Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire… Les illustrations aussi uniques que reconnaissables sont toutes signées Seth.

Une suite qui ne manque pas de piquant… et de questions en cascade !

Nous avions laissé notre jeune Lemony en prise avec de nombreuses interrogations, et cela ne va pas aller en s’améliorant. Après le mystère d’une disparition et du vol d’une statuette très convoitée, les choses sont loin de s’améliorer.

Une jeune et célèbre chimiste qui fait tout pour sauver la ville de Salencres-sur-mer grâce à ses compétences disparaît elle aussi. Et c’était peut-être bien la seule à pouvoir rendre à la ville sa splendeur d’antan… Qui souhaite voir la ville péricliter jusqu’à disparaître ? Qui donc aurait un intérêt à tuer l’industrie de l’encre ? Que de nouvelles questions et très peu de réponses…

Toujours aussi savoureux et passionnant !

Si il vous fallait une chronique de confirmation pour vous plonger dans cette série policière pour la jeunesse, la voici. Je ne tarirais pas d’éloges pour cette saga inattendue et géniale menée avec brio et malice. On se délecte à chaque page des nouveaux mystères qui font surface, on s’interroge, on essaye de comprendre… et comme Lemony, on piétine ! Mais loin d’être frustrante, cette intrigue est passionnante.

Alors que l’on pense commencer à percevoir des révélations, de nouveaux éléments entrent en ligne de compte et tout s’écroule, c’est brillant.

On appréciera tout particulièrement l’écriture très décalée de Lemony Snicket : à la fois humoristique et pleine de jeux de mots, de remarques incongrues (et géniales !). Le relationnel du jeune enquêteur avec sa responsable est toujours très houleux, rien à faire de ce côté-là. Mais on appréciera le fait que Lemony réussi peu à peu à se créer un réseau fiable entre le bibliothécaire de la ville, Jake le jeune barman et les deux frères qui gèrent le seul taxi encore en exercice de la ville…

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Pour ce second tome (sur quatre), c’est encore une réussite. Vous découvrirez enfin un nom à mettre sur la mystérieuse force qui tire vers le fond la ville de Salencres-sur-mer. Vous vous poserez certainement des questions sur les mystérieux têtards qui ont mordu Lemony, mais la réponse n’est pas pour tout de suite… Mais rien n’est oublié par l’auteur, il en reparlera, soyez en sûr ! Intrigue à suivre de près avec le troisième tome de la série : Ne devriez-vous pas être en classe ?

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Chronique album jeunesse : C’est mon croncron !

Un album à la narration délirante et imaginative sur le thème du doudou fétiche dont les enfants on du mal à se séparer… gros coup de cœur à l’horizon !

Paru en en septembre 2015 au Seuil Jeunesse, voici un album fun, original et un peu fou signé Lionel Le Néouanic. Dans la sphère de la littérature jeunesse, son coup de pinceau est immédiatement reconnaissable, et apprécié.

C’est l’histoire d’un petit Trucmuche qui s’appelle Pouik…

…qui vit avec sa mom, son pop et… son croncron ! Et oui, Pouik a un doudou qui ne le quitte jamais, même quand il sort dehors pour faire des rencontres et se créer de nouveaux amis. Mais lorsqu’on lui kidnappe son fameux croncron, c’est peut-être justement l’occasion d’apprendre à vivre sans lui, même si c’est très difficile.

Un album génial qui traite d’un sujet déjà très exploité en littérature enfantine

Des livres sur le thème des doudous et de leur séparation avec leurs petits maîtres, il y en a PLEIN : Le mange-doudous de Julien Béziat, Le doudou de la maîtresse de Julie Clélaurin, les petits héros des enfants aussi en possèdent un Trotro, P’tit Loup… etc.

Mais lire un album sur la séparation avec son doudou aussi bien traité le tout avec entrain, humour et efficacité, c’est tout simplement génial. Avec une histoire de petit extraterrestre qui lui aussi possède un doudou, comme chez nous sur Terre, nous découvrons tour à tour : de l’aventure, du suspense, une séparation difficile avec le doudou (pour cause d’enlèvement !), mais également une amitié naissante…

Le texte est vraiment pensé pour une lecture orale (logique me direz-vous vu l’âge du lectorat), cela se ressent dans la façon dont les phrases sont tournées, et comment les jeux de mots sonnent à l’oreille. Cela peut sembler simple à certains d’écrire un ouvrage pour les enfants, mais pour arriver à ce degré de qualité, c’est un travail phénoménal, même avec si peu de texte.

Le tout est très bien mis en scène et raconté, les dessins sont extrêmement colorés, vifs et plaisants. On est sur un ton dynamique et très positif, et c’est le genre d’histoire parfaite à lire aux enfants dès l’âge de 4 ans minimum. Avant, cela risque d’être un peu compliqué à cause des très nombreux (mais géniaux) mots inventés par l’auteur, bravo à lui !

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Alors, que votre enfant ait un doudou fétiche ou non, qu’il ait du mal à s’en séparer ou non, cette histoire est géniale. Il serait dommage de ne la lire que pour traiter de l’épineux sujet qu’est la séparation d’une peluche fétiche avec son enfant. Il faut la lire pour n’importe quelle raison !

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