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Chronique : La bâtarde d’Istanbul

batarde istanbulPremier roman d’Elif Shafak paru en France, la bâtarde d’Istanbul fut un livre très polémique à sa sortie dans son pays d’origine : La Turquie. Son auteur a même été poursuivie en justice par le gouvernement Turc qui jugeait que l’ouvrage portait atteinte à l’identité Turque et l’humiliait, ce jugement a par la suite été conclu par un non-lieu. Cet ouvrage a rencontré un immense succès à sortie en Turquie, mais aussi dans les pays où il a été traduit par la suite.

Deux familles que tout oppose

La famille Kazanci vit dans la capitale turque depuis des générations et n’est composée que de femmes fortes de caractère. Cette famille un peu particulière est touchée par un mal bien mystérieux : tous les hommes meurent jeunes et dans d’étranges circonstances. C’est pourquoi le dernier homme de la famille ; Mustafa, est parti s’exiler aux Etats-Unis, abandonnant sa famille aimante et se mariant avec une arménienne divorcée d’un premier mariage.

Bien évidemment, ce mariage n’est pas du goût de tous, et la belle famille du jeune homme, des arméniens exilés depuis 1920 voient d’un très mauvais oeil cette union. Mais contre toute attente, les liens entre arméniens et turcs sont peut-être moins violents et plus resserrés que l’on ne le pense, c’est du moins ce qu’illustre ici Elif Shafak par la rencontre de deux jeunes filles que tout oppose et qui vont se découvrir elle-même ainsi que l’histoire de leur peuples.

Un roman joyeux, vif, qui cache aussi beaucoup de mélancolie et de rancoeur

La bâtarde d’Istanbul est un roman vraiment à part, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, la découverte de la culture Turque était personnellement une première pour moi, et j’ai pris un grand plaisir à parcourir les rues de cette ville si pleine de vies et de curiosités.

Deuxièmement, la construction des personnages qui constituent les deux familles que tout oppose est magnifique. Car Elif Shafak réussit à nous parler d’une période terrible de l’histoire, le génocide arménien qui a eu lieu en 1915 (ça n’est pas si loin de nous) et à en faire un trait-d’union non pas constitué de haine, mais de blessures qui s’effacent, de bonté, et d’apprivoisement entre deux peuples qui ne pensent avoir rien en commun. La description des personnes qui constituent ces deux familles sont si vivantes et attachantes que l’on croirait en faire un peu partie, et c’est un vrai bonheur de se sentir un peu « de la famille ».

Troisièmement, nous sommes tout de même bien loin du roman plein de bons sentiments, la noirceur tient une grande place dans l’intrigue. Car, bien que l’on sache qui est cette fameuse bâtarde d’Istanbul, sa conception reste toujours un mystère, aussi bien pour le lecteur que pour sa propre famille.

Enfin quatrièmement, l’écriture d’Elif Shafak est tout à fait sublime, tantôt emplie de légèreté, de chaleur, puis soudain de violence et de cruauté pour certaines scènes on se laisse facilement prendre par sa plume. A la fois roman familial, historique, parfois policier et même un peu fantastique (un petit soupçon, bien dissimulé), les genres se croisent sans jamais s’entraver.

En conclusion, ce roman donne réellement envie d’en savoir plus sur ce mystérieux pays qu’est la Turquie. Je ne sais pas si Elif Shafak a tenté de réconcilier deux peuples grâce à son roman, mais en tout cas elle réussit à ne jamais prendre un ton accusateur envers l’un ou l’autre ; exercice pour le moins compliqué sur un sujet historique aussi sensible. Plus qu’un livre donc, c’est un auteur, un pays et une culture à découvrir !

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Chronique Jeunesse : Au revoir blaireau

Au revoir blaireauOu comment parler de la mort aux tout-petits

Née en 1961, Suzan Varley est une illustratrice pour la jeunesse d’origine anglaise. Elle est passée par le collège d’arts graphiques de Manchester où elle a eu la chance d’avoir Tony Ross comme professeur (La petite Princesse, Le garçon qui criait au loup …) . Ce dernier fut séduit par le trait tendre et touchant des dessins de Suzan la pousse à montrer son travail de fin d’étude à son propre éditeur. Au revoir Blaireau est alors publié en et décroche en 1985 le prix de la fondation de France. Ses ouvrages traduits en France sont publiés aux éditions Gallimard Jeunesse.

« Blaireau est un ami sûr, toujours prêt à rendre service. Très vieux, il connaissait tout de la vie et savait aussi qu’il allait mourir bientôt. Blaireau n’avait pas peur de la mort. » Courte histoire adaptée aux enfants dès l’âge de 3-4 ans, Au revoir blaireau traite de la mort pour les plus jeunes avec des mots simples et facilement compréhensibles. L’histoire commence au moment où Blaireau sens sa fin proche, il prévient gentiment ses amis, que bientôt il descendra dans « le Grand Tunnel« .

Puis un beau jour, Blaireau ne sort pas de sa maison, ses amis s’inquiètent : Blaireau est parti. Taupe, Grenouille, Mme Lapin et d’autres encore se sentent tristes et perdus. Mais ils vont réussir à surmonter leur peine en se remémorant chacun leur tour les meilleurs souvenir qu’ils ont de Blaireau.

Au revoir blaireau insideTouchant autant par son illustration que par son texte, cet ouvrage est un des piliers de la littérature enfantine qui parle avec art et doigté d’une thématique difficile. Le texte utilise à la fois des métaphores douces pour symboliser la mort. Le mot « mort », utilisé une seule fois dans le texte, (et nécessaire selon moi) est également mentionné avec franchise.

L’illustration détaillée et charmante des animaux anthropomorphes n’est pas sans faire penser aux illustrations de Beatrix Potter ou encore de Ernest H. Shepard (auteur de l’ouvrage pour la jeunesse Winnie the Pooh et repris plus tard par Disney) tirées de l’oeuvre de l’anglais Kenneth Graham : Le vent dans les saules. Mais Suzan Varley a su trouver sa propre voie, toute en beauté paisible et touchante.

Cette franchise dans le vocabulaire vis à vis des enfants, les illustrations merveilleuses et emplies de sensibilité font d’au revoir blaireau une oeuvre originale, unique et merveilleuse.

Chronique : Crimes et jeans slims

Crimes et jeans slimsUne tuerie littéraire mordante, drôle, captivante.

Luc Blanvillain est un auteur français et Crimes et jean slim est son premier roman jeunesse. Il  maintenant quatre ouvrages à son actif, le dernier étant Un amour de geek paru aux éditions Plon Jeunesse en octobre et dont nous reparlerons plus tard.

Crime est jean slim est édité aux éditions Quespire, un petit éditeur encore très méconnu du grand public mais qui se fait une place petit à petit avec des choix éditoriaux originaux que ce soit au niveau du contenu ou du format de ses livres – ils sont tous carrés et de treize centimètres sur treize.

Adélaïde, une intello en planque chez les fashion victims

Adélaïde a un sérieux problème : outre son prénom pas facile à porter, elle est aussi une jeune fille très intelligente. Sauf qu’il ne fait pas bon d’être une jeune fille douée à l’école si l’on veut avoir des amies et être un minimum fréquentable. Et pour parer à ce problème de poids, Adélaïde n’a pas trouvé mieux que de se déguiser à l’image de ses ennemies : en pouf. Et c’est même la reine de la petite communauté dans l’établissement.

Jean moulant, bottines assorties, un look au top, quoi. Mais la tenue vestimentaire ne suffit pas à faire illusion, il faut aussi avoir le comportement adéquat. Ainsi la jeune fille adopte-t-elle le comportement détestable qui sied et maintient son niveau scolaire dans la moyenne : ni trop bon, ni trop juste.

Les parents de la jeune fille ainsi que son petit frère ignorent tout de sa double personnalité, cette dernière se changeant en cachette chez sa grand-mère. Mais les événements vont mettre en danger « la couverture » d’Adé mais aussi sa vie… car un sérial-killer a décidé de s’en prendre à toutes ces filles superficielles et cruelles…

Parallèlement à l’enquête, Rodrigue le frère d’Adélaïde mène la sienne. Fasciné par les éléphants depuis la mort de son grand-père écrasé par l’un d’eux, il ingurgite une masse d’impressionnante d’ouvrages pour élucider un mystère de sa disparition. L’éléphant en question est entré dans une rage noire en voyant son grand-père, puis est retourné à ses occupations après l’avoir écrasé…un vrai mystère.

Un roman génial qui se dévore…

Outre l’intrigue fort bien pensée, c’est la plume de Luc Blanvillain qui fait mouche. Drôle, cynique, mordant, le style y est pour beaucoup dans la qualité indiscutable de l’ouvrage.On se retrouve plongés dans l’enquête avec la même angoisse et curiosité que les élèves, on devine, on soupçonne, on a peur pour Adélaïde…

La mise en scène du roman est telle que même les lecteurs adultes prendront plaisir à lire cet ouvrage destiné à la base à la jeunesse (dès 13 ans). Le récit est écris d’un point de vue extérieur, mais quelques chapitres font exception et sont écrits par l’énigmatique tueur lui-même, ouvrant la porte à de nombreuses théories, et mettant le doute sur son identité.

En conclusion, n’hésitez pas une seconde à vous procurer Crimes et jeans slim, c’est une petite perle en littérature jeunesse. Les jeunes comme les adultes sortirons ravis de cette lecture.

C’est drôle, angoissant, impliquant le lecteur dans toutes les étapes de l’intrigue. Cet ouvrage coûte neuf euros, et franchement ça n’est pas cher payé pour un ouvrage de cette qualité. D’autant plus que nous sommes dans une période où la littérature jeunesse connaît une surproduction générale et où l’on ne croise pas forcément que des ouvrages de qualité.

Chronique Jeunesse : Opération Trio – Tome 1 – Face aux gladiateurs

Operation Trio 01Une énième série historique pour la jeunesse…

Opération Trio est une nouvelle série destinée à la jeunesse à partir de 8-9 ans. Les quatre premiers tomes de la saga sont sortis en même temps le 16 juin dernier aux éditions Nathan.

Sur les traces du professeur Champollion…

Le professeur Champollion n’est autre que le grand père de Mina, une jeune fille passionné par l’archéologie, tout comme son grand-père. Mais depuis quelque temps déjà, le professeur ne donne plus signe de vie, Mina est certaine qu’il lui est arrivé quelque chose… mais quoi ?

C’est ainqi qu’elle part sur les traces de son grand-père, aidée par deux de ses camarades de classes : Mathis, amoureux secrètement de Nina, et Robin passionné de jeux vidéo. C’est ainsi que Mina, suivie de près par Mathis et Robin, va partir sur les traces de son grand-père et découvrir son plus grand secret…

Voyages temporels

Vous l’aurez compris, à chaque tome, nos héros se baladent dans une période de l’histoire bien spécifique. Dans ce premier tome il s’agit de l’époque des romains et de leur terribles Jeux de gladiateurs. A chaque voyage, ils sont investis d’une mission : récupérer un objet afin de le scanner pour le musée du grand-père de Mina. Tout cela en essayant de retrouver le professeur Champollion qui, semblerait-il, se serai perdu dans les méandres du temps.

Malheureusement, l’intrigue est quasiment inexistante, les voyages temporels étant un prétexte pour faire découvrir de façon légère mais plutôt ludique une période de l’histoire aux plus jeunes.

Ce que l’on peut reprocher à cette nouvelle série, c’est qu’elle n’apporte rien de nouveau au genre. Beaucoup ayant déjà traité les thématiques « jeunes enfants aventuriers », la plus connue de ces séries étant certainement La cabane Magique du côté historique, ou encore le Bus Magique, série qui elle apporte une approche scientifique.

Un début de saga un peu léger donc, qui pourra toutefois faire passer un bon moment aux jeunes lecteurs ayant soif d’aventure.

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Chronique : La Société des S

PLAT1-<COUVHubbardLasocie te desSGF_Mise en page 1Un superbe roman de vampires qui sort des sentiers battus

La société des S est le premier roman d’une trilogie vampirique destinée aux ados, paru dans la collection Medium de l’Ecole des Loisirs. Son auteure, Susan Hubbard est d’origine américaine, c’est son premier roman pour adolescents traduit en France.

Une enfance surprotégée

Ari est une jeune fille de douze ans qui a une vie étrange comparées aux autres jeunes de son âge : elle suit des cours particuliers, lit couramment  plusieurs langues et peux soutenir sans problème une réflexion philosophique.

Elle n’a guère le droit de sortir, mais ça ne l’a jamais dérangée, son bonheur se trouve dans ses lectures et les moments silencieux qu’elle partage avec son père, un homme sombre, mystérieux très attaché à ses habitudes, elle n’a jamais connu sa mère qui a disparu mystérieusement.

Et puis Ari n’est pas si seule que ça, il y a Dennis, l’assistant de son père qui lui donne aussi des cours, ainsi que Mme Roots et Mme McGarrit, la femme qui s’occupe de la maison. C’est d’ailleurs cette dernière qui va demander à son père l’autorisation de « sortir » un peu Ari et de l’amener chez elle. C’est ainsi qu’elle se retrouve un soir chez Mme McGarrit et qu’elle découvre les bruits, les odeurs de la vie et surtout : d’autres personnes de son âge. C’est ainsi qu’elle va comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche dans Sa famille à elle…

A la recherche d’une identité

Ari se doute de plus en plus que son père a « quelque chose qui cloche », mais n’ose mettre un mot dessus. D’autant que ces investigations ne sont que les prémices d’autres, plus importantes.

Parallèlement à ses recherches, Ari s’épanouit, elle commence à sortir, se faire des amis : Kathleen, la fille de Mme McGarrit va devenir sa meilleure amie et elles feront les quatre-cent coups ensemble.

Cette recherche d’identité et de référents prend une très grande place dans le roman, car avant d’être un récit vampirique, La société des S est avant tout un livre qui cherche à explorer les chemins qui mènent à l’âge adulte. Les premières fois, la question de ses origines etc… d’une façon atypique et complètement captivante.

Une narration originale et bien construite.

Tout le récit est en fait le journal d’Ari, qu’elle destine à quelqu’un dont on ignore l’identité. Elle y conte ses doutes, ses nouvelles amitiés, émois, réflexions et les faits qui changent subrepticement sa vie.

Raconté comme un journal d’ado et ficelé comme un polar, la Société des S est un roman qui démarre d’une façon des plus atones pour monter crescendo dans la tension et les révélations.

Ce début de trilogie est un coup de cœur à ne pas manquer, aussi bien pour les ados que pour les adultes ce roman séduira les fans de vampires mais aussi et surtout les gourmands de bonnes lectures. La série continuera bientôt avec le second tome intitulé : Le temps des disparitions.

Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

Chronique Jeunesse : La cité de l’ombre – Tome 3 – L’oracle de Yonwood

la cité de l'ombre 03 - L'oracle de YonwoodRetour vers le passé

Après la Cité de l’ombre et Le peuple d’en haut, la série de Jeanne DuPrau continue avec l’oracle de Yonwood, troisième tome de la série. Mais cette fois ci, ce n’est pas Doon et Lisa (les héros précédents) que nous croiseront car l’auteur nous emmène des centaines d’années précédant les deux tomes et avant le « Grand Bouleversement ».

Dans la petite bourgade tranquille de Yonwood…

Yonwood est une petite ville des Etats-Unis sans prétention aucune. Elle possède son église, son école, son quartier pavillonnaire… et son oracle. En effet, depuis quelques mois déjà, une femme a des visions de fin du monde. Beaucoup des habitants de Yonwood croient que ce qu’elle voit est l’avenir et suivent à la lettre les « instructions » de l’oracle pour éviter que ses visions d’apocalypse ne deviennent réalité.

Et pour cause, le climat du monde actuel est tout sauf rassurant : on parle d’une possible guerre contre la Phallange, un mystérieux réseau de groupes faisant pression sur les gouvernements du monde entier…

De plus en plus d’avions de combats sillonnent le ciel en prévision d’un affrontement, le climat est à la méfiance ; même les connaissances les plus proches suscitent le doute.

C’est dans ce climat de tension que débarque la jeune Nickie dont la tante va vendre la maison familiale située à Yonwood suite au décès de sa grand-mère. Mais la jeune fille ne l’entend pas de cette oreille ; elle veut tout tenter pour faire changer d’avis sa mère et sa tante pour ne pas vendre la maison de famille, et pourquoi pas, y vivre.

Un huis clos à la dimension d’une ville

En arrivant à Yonwood, Nickie s’est fixé trois buts dans la vie :

  • –          Garder à tout prix la maison familiale.
  • –          Trouver le grand Amour.
  • –          Faire quelque chose de bien pour l’humanité.

Trois objectifs et peu d’occasions d’en réaliser ne serait-ce qu’un seul. Au fil des jours Yonwood est une ville qui se replie de plus en plus sur elle-même : les « étrangers » à la ville sont soupçonnés des moindres maux, et ceux qui en font déjà partie font tout pour rester « dans le rang », c’est-à-dire à écouter les étranges instructions de l’Oracle, interprétée par la très religieuse Mme Beeson qui participe activement à l’accomplissement des demandes de l’Oracle.

Une dimension psychologique à grande échelle encore très présente dans ce tome, et ce pour le plus grand plaisir des méninges du lecteur qui lui aussi se monte des hypothèses plein la tête.

Le fait d’avoir fait un roman se déroulant quelques centaines d’années avant l’époque de Doon et Lisa apporte de nouveaux éclaircissements à l’intrigue générale de la série. Certains débuts de réponses apparaissent… et beaucoup de nouvelles questions aussi.

Une chronologie originale faisant de ce roman un des meilleurs de la série, aussi bien pour ses révélations que pour son atmosphère magnifiquement retranscrite.

Le dernier tome, Le diamant des ténèbres, nous fera retrouver Doon et Lisa et bouclera la série.

9/10

Chronique Manga : Divine Nanami ! – Tome 1

divine nanami 01Comment mener de front une vie de lycéenne et de déesse ?

Divine Nanami est le premier manga de Julietta Suzuki publié en France. Cette série est plus connue ailleurs sous le nom de Kamisama Kiss. La créatrice de ce shôjo a notamment fait beaucoup de one-shot et travaille actuellement sur plusieurs séries.

Une héroïne pas vraiment aidée par la vie…

Nanami Momozono n’est pas ce que l’on pourrait appeler une adolescente ordinaire… Sa mère n’est plus là et son père dilapide au jeu le peu d’argent que la jeune fille s’évertue à obtenir. Mais un jour, la vie de Nanami va vraiment basculer : son père est parti en la laissant avec les dettes qu’il a accumulées, et les huissiers sont à la porte pour saisir les meubles et la maison. Nanami se retrouve à la rue.

C’est ainsi qu’elle va faire la connaissance d’un très étrange inconnu qui, au cours d’une conversation tout aussi bizarre, va lui faire don de sa maison en lui laissant un plan pour s’y rendre. Nanami n’ayant rien à perdre, elle y va et ne se doute pas encore de la nature du cadeau qui lui a été fait…

De lycéenne sans le sous à déesse d’un temple

Nanami se rend donc à l’adresse indiquée : un petit temple dans un piètre état. C’est ainsi que commence la double vie de la jeune fille. Car en acceptant la maison (ou plutôt le temple), elle a aussi accepté implicitement d’être la déesse de ce lieu. Mais elle va devoir faire ses preuves aux yeux des serviteurs de cet endroit sacré… en particulier Tomoé, le bras droit de l’ancien dieu du temple, qui ne croit pas une seule seconde au départ de son ancien maître.

Une intrigue drôle et originale fidèle aux croyances japonaises

Divine Nanami est un shôjo des très classique qui fonctionne à merveille. Le jeu du chat et de la souris entre Nanami et Tomoé est à la fois drôle et effrayant, tout en laissant un doute au lecteur sur leurs sentiments respectifs : haine ? entente cordiale ? amitié ?

L’histoire en elle-même est sympathique, originale et drôle. On se retrouve avec des situations loufoques, cocasses et souvent bien compliquées pour notre jeune déesse. Un vrai petit brin de fraîcheur dans le monde du manga.
Le petit plus de ce manga : on apprend comment fonctionnent les petits temples locaux au Japon, chacun étant dédié à un kami (dieu local). Chaque kami possède une spécialité. Il existe ainsi des dieux pour pratiquement tout : réussite scolaire, amour, soleil…

Le dessin, quant à lui est tout, ce qu’il y a de classique. Agréable à regarder et souvent humoristique, il colle parfaitement au ton résolument décalé de la série.

En somme, Divine Nanami est une bonne nouvelle série qui mérite de sortir du lot de la masse monstrueuse des nouveautés manga. Le second tome est sorti début juillet et le troisième verra le jour à la mi-septembre. Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF 

9/10

GENRE : Japon, Mangas
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Chronique Manga : Bride Stories – Tome 1

Bride stories 01Un début de saga prometteur aux allures d’invitation au voyage

Nouvelle série fraichement débarquée en France aux éditions Ki-oon, Bride Stories est La sortie à ne pas rater. Son auteur Kaoru Mori, s’était déjà fait remarqué avec sa série Emma, qui se déroulait dans une Angleterre victorienne et contait l’histoire d’une jeune servante dans une famille bourgeoise.

Une idée de manga efficace et originale

Bride Stories est un shônen qui nous conte l’histoire de la jeune Amir, 20 ans, promise à un garçon de huit ans son cadet. Cette dernière accepte sans sourciller ce destin décidé par sa famille, et apprécie grandement son nouveau village et son jeune époux. Mais tout ne va pas se passer comme prévu, car la famille d’Amir a décidé de la ramener de gré ou de force pour constituer une alliance bien plus intéressante en la mariant ailleurs…

Le charme de ce nouveau manga réside en partie dans la nouveauté de sa thématique : la vie des nomades d’Asie Centrale au XIXème siécle. Avec son lot d’intrigues, d’arrangements entre villages et de découverte d’autres cultures, l’ambiance de cette série ne peux que ravir.

Bride Stories planche 02….

Un graphisme précis et époustouflant

Le sens du détail de Kaoru Mori est époustouflant : dessins de gravures sur bois, tissus brodés et cousus de perles, tout ces éléments nécessitant une justesse dans le trait touchent par leur beauté, et paradoxalement, leur simplicité. Les paysages qui laissent rêveur et les scènes de chasse sont elles aussi emplies d’une force cachée qui laisse rêveur.

On en redemande !

Vous l’aurez compris, Bride Stories fait parties des très bonnes surprises de l’année concernant le monde des mangas. A lire sans modération, pour un public féminin ou masculin, pour les passionnés de belles histoires, de voyages….

Seul bémol, l’attente pour la parution du tome deux est longue ; eh oui chers lecteurs, il va falloir attendre le 8 septembre prochain pour connaître la suite du destin d’Amir et de Karluk, son époux.

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Chronique : J’ai embrassé un zombie (et j’ai adoré)

j'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré)Une romance pour ados des plus classiques…

Paru aux éditions Albin Michel dans la collection pour ados Wiz, voici le dernier livre de bit-lit en date chez l’éditeur. Mais cette fois, il n’est pas question de vampires et de loup-garous, les zombies prennent le pouvoir et les cœurs des adolescentes…

L’auteur Adam Selzer, s’est spécialisé dans la littérature pour la jeunesse (des jeunes lecteurs aux ados),. Il est originaire de Des Moines dans l’Iowa, le même endroit dans lequel se déroule le présent roman.

Les histoires d’amour, c’est pour les autres…

…c’est du moins ce que pensait la jeune Alley qui déteste les couples et les histoires d’amour langoureuses en général. Elle cultive ses passions : la bonne musique, se moquer des autres, être cynique au possible et écrire des articles assassins dans le journal local de sa ville : Des Moines. D’ailleurs, cette ville, Alley n’en peut plus et c’est pour ça qu’elle n’est pas tombée amoureuse ni même sortie avec beaucoup de garçons : elle veut à tout prix « s’échapper » de cette campagne où il n’y a rien à faire et trouver LE grand amour dans une ville où les grattes-ciel seraient plus qu’un bâtiment de quatre étages…

Mais notre ado grinçante va déchanter un soir de concert en rencontrant un jeune homme beau, sombre, séduisant, à la voix profonde et envoutante, et elle va bien entendu tomber sous le charme du bel inconnu. Tout ce dont elle se moquait chez les couples va désormais s’appliquer à elle pour le meilleur et pour le pire…

Beaucoup de déjà vu…

Le titre séduisant de l’ouvrage pouvait donner à penser que l’on tomberait sur un livre humoristique qui se moque des histoires d’amour mais c’est en fait le contraire. On tombe malheureusement dans les clichés de la romance ado sans grands rebondissements, dommage quand on voit le potentiel « drôle » qu’aurait pu avoir cette histoire.

Ce roman pour ados séduira toutefois toutes les jeunes filles qui ont soif d’histoires d’amour avec un grand A sinon, passez votre chemin.

Chronique bd : Mamette – Tome 1 – Anges et pigeons

Mamette 01Mamette, ou la joie des petits plaisirs simples…

Anges et pigeons est le premier tome d’une série de bande-dessinée bucolique, charmante et nostalgique : Mamette. On y suit les épopées et aventures de cette femme âgée qui a toujours su garder sa joie de vivre malgré tous les petits tracas de la vie. La série a débuté en 2006 et continue son petit bonhomme de chemin, et en est déjà au quatrième tome. Une autre série concernant Mamette a également vu le jour suite au succès de la série : Les souvenirs de Mamette.

Un univers poétique et charmant

Entrer dans le monde de Mamette, c’est un peu comme ouvrir la porte d’une petite maison douillette et accueillante avec fumet de tarte au pomme qui flotte dans l’air…

Mamette est une vieille dame, elle a un peu de mal à se déplacer, aime ses vieilles amies acariâtres, et prononce sandwich, « sandouiche« , et surtout elle n’a pas perdu son âme d’enfant.

Ici, pas de grande histoire avec une intrigue mais plein de petite scènettes qui font rarement plus d’une page. Vous croiserez ainsi Mamette avec ses amies, dont l’une est la pire des hypocondriaques, ses seuls sujets de discussion sont ses maux, rhumatismes et autres symptômes bizarres du corps humain.

Mamette insideUn graphisme attachant qui sert à merveille l’histoire

La patte de Nob fait merveille avec un style doux, vaporeux et drôle à la fois. La palette des couleurs utilisées est à la fois vive et gracieuse ; un vrai plaisir des yeux. Le lien entre les traits de Mamette, tout en rondeur et son caractère doux rend son personnage fort visuellement parlant, c’est une mamie qui a un charisme certain. Tout ces éléments, l’originalité du personnage, son dessin, font de cette bd quelque chose d’unique.

Déconcertante, touchante, drôle, on ne peux qu’être séduit par cette bd tout en finesse. Mais une petite question se pose, pour quel public est Mamette ? Les adultes aimeront certainement, mais les enfants ? ils ne s’identifieront pas au personnage, seront-ils séduits tout de même ? Quoi qu’il en soit ce livre est un petit bijou à ne pas manquer, et se savourera sans souci dès l’âge de 12-13 ans.

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