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Chronique Jeunesse : Rana et le dauphin

Rana et le dauphinUn texte court, mais extrêmement touchant et percutant

Paru en en août 2012 dans la collection Mini Syros Soon, Rana et le dauphin est un ouvrage au format d’une nouvelle, comme tous ceux de la collection. En très peu de pages, une notion, une réflexion en ressort, pour faire réfléchir les jeunes lecteurs.

Jeanne-A Debats est une auteure française bien connue dans le domaine de l’imaginaire. Elle a notamment écrit La vieille anglaise et le continent (Griffe d’Encre) pour les adultes. En jeunesse elle s’est faite remarqué avec Eden en sursis (Syros) ou encore la balade de Trash (Syros).

Rana est le dauphin fait partie de la sélection de livres en compétition pour le Prix Tam Tam « J’aime Lire » 2013.

Jusqu’où peut-on aller pour la recherche scientifique ?

Les parents de Rana sont scientifiques, ils étudient plus particulièrement les cétacés et leur intelligence grâce à l’aide de nano-robots (robots à l’échelle microscopique). Ils espèrent augmenter le degrés d’intelligence du dauphin qu’ils étudient actuellement, qui se prénomme Typhon. L’enjeu financier est énorme, mais les parents de Rana sont de véritables passionnés, l’enjeu étant d’ordre scientifique pour eux.

Leur fille Rana va également les aider malgré elle, en effet, sa communication aisée avec le dauphin va l’aider à développer son intelligence, l’intégrant ainsi au programme. Une amitié unique est née, et rien (ou presque) ne pourra l’arrêter.

Où la recherche n’est pas toujours positive

La recherche peut avoir un but noble mais aussi parfois des objectifs qui le son beaucoup moins.

Ici, les parents de Rana ne vivent que pour leur recherches et leur résultats, mais ils ont une pression de la part de leur supérieur, cette histoire soulevant de nombreuses interrogations : peut-on faire des expériences sur les animaux ? A partir de quel degré d’intelligence un animal peut-il être considéré comme ayant un libre-arbitre ? Un animal intelligent peut-il avoir des droits ? Rana va malgré elle faire les frais de cette intelligence trop développée de Typhon…

Un court roman extrêmement touchant, qui met nos sentiments à fleur de peau et élève nos réflexions et celles des jeunes lecteurs sur de nombreux sujets actuels : manipulations scientifiques, libre-arbitre, etc. L’amitié développée par Jeanne-A Debats est si juste, si vraie, qu’il devient difficile de na pas s’attacher à Typhon et à sa meilleure amie, Rana.

Il s’adresse à de jeunes lecteurs dès 8-9 ans, mais renvoie à des idées universelles, sans nécessité d’âge, et se veut également être un clin d’œil à Un animal doué de raison de Robert Merle.

Chronique : La ligue des cœurs brisés – Tome 1

La ligue des coeurs brisés 01Un roman qui se savoure comme un bon bol de chocolat chaud !

Pamela Wells est une auteure d’origine américaine, son roman La ligue des cœurs brisés (Heartbreakers en V.O) est le tout premier traduit en France, il est sorti en mai dernier dans la collection Wiz. La série est prévue pour être une trilogie, le troisième tome n’étant pas encore paru pour le moment aux Etats-Unis.

Pamela Wells à grandi dans le Mississipi. Elle a obtenu une licence de journalisme avant de passer et d’avoir un master en éducation et psychologie. Elle a également travaillé comme reporter dans le Mariland et la Californie. Maintenant elle réside à Boston dans le Massachussetts, où elle continue ses études pour décrocher son diplôme en écriture dans le Simmons College.

Tout commence avec… une hécatombe sentimentale

Raven, Sydney, Kelly et Alexia sont les meilleures amies du monde. Mais depuis que trois d’entre elles ont des petits copains, elles ne se voient plus autant qu’avant… cependant, les choses ne vont pas tarder à changer…  En effet, les filles vont chacune se retrouver célibataire… le même soir !

Ces mauvaises nouvelles en cascade seront pour elles un moyen de se retrouver entre filles après des mois d’absence, mais ce sera aussi l’occasion de créer des règles pour ne plus jamais souffrir en amour. Vingt-cinq règles au total devront ainsi être suivies scrupuleusement si elles veulent être à nouveau épanouies… mais les règles ne sont-elles pas faites pour être brisées ?

Un roman doux et sentimental

Les fameuses vingt-cinq règles inventées par Alexia, la seule célibataire du groupe vont les aider à surmonter la terrible douleur de la séparation, enfin… presque ! Parmi les règles à respecter, vous trouverez notamment :

  • Oubliez la date d’anniversaire de l’Ex. Oubliez qu’il est né.
  • Avec l’aide de vos amies, procédez à un rituel pour vous débarrassez des photos de l’Ex et de tous les cadeaux qu’il a pu vous faire.
  • Toute conversation avec l’Ex, par email, SMS, ou autre, est formellement interdite. Supprimez son nom de votre carnet d’adresses mail.
  • Si vous croisez l’Ex d’une amie, ne le mentionnez jamais devant elle.

Vous trouverez ainsi une règle en début de chaque chapitre. Alors que dire de plus concernant ce roman ? Il est sympathique, drôle, frais et possède tous les atouts d’un bon livre de l’été.

Le seul reproche à en faire serait qu’il n’est pas assez marquant en soi. Les personnages des filles ont beau être bien pensés et plutôt réalistes, il leur manque un peu spontanéité, et surtout parfois, d’amour propre. Mais elles n’ont pas encore fini d’évoluer étant donné qu’il s’agit d’un premier opus sur trois au total.

Quoi qu’il en soit, on appréciera de retrouver la vie adolescente et ses tourments pour le temps d’un livre ! Secrets entre amies, chagrins d’amour, rumeurs au lycée et glaces pour se réconforter sont au programme.

En conclusion, La ligue des cœurs brisés est un roman sentimental bien girly qui ne prétend pas être plus que ce qu’il n’est : à savoir un roman de détente et un petit plaisir gourmand. Si vous avez un gros chagrin d’amour, La Ligue saura vous faire penser à autre chose. Et si ça n’est pas le cas, vous vous régalerez quand même !

Chronique BD : Rouge Tagada

Rouge TagadaUne histoire touchante aux sentiments en demi-teinte.

Avec Charlotte Bousquet au scénario et Stéphanie Rubini à l’illustration, voici Rouge Tagada, le premier titre de la collection Les Graphiques, aux éditions Gulf Stream paru en janvier dernier.

Charlotte Bousquet est une auteur française prolifique aux univers multiples. On lui doit notamment Venenum (Gulf Stream), Le dernier ours (Rageot Thriller), ou encore La peau des Rêves  (L’Archipel, collection Galapagos). Ici, c’est un tout autre style encore dans lequel elle se lance, car il s’agit d’un ouvrage réaliste qui nous parle de la découverte de l’homosexualité par une adolescente, mais pas seulement.

Stéphanie Rubini, l’illustratrice, travaille quant à elle régulièrement pour le magazine Causette, mais également pour la presse jeunesse.

Les deux auteures ont déjà travaillé ensemble pour l’ouvrage Précieuses, pas ridicules, paru aux éditions Gulf Stream.

A la découverte de ses propres sentiments

Notre héroïne fait la rencontre de Layla à la rentrée. Elle ne se connaissent pas, mais leur goût en commun pour le théâtre va les rapprocher. Sans le savoir, notre narratrice se découvre une véritable passion pour Layla, une passion qui se transforme doucement en un amour naissant :

Un regard chocolat, des fossettes sur les joues, un parfum de pain d’épice, un sourire plein de malice et une peau tiède, si lisse que j’avais envie de la toucher tout le temps, de la respirer, de m’y rouler comme un gros chat.

Ainsi commence l’ouvrage, et la lente ascension des sentiments envers Layla. De fil en aiguille, une amitié naît, puis une complicité, des éclats de rire… mais tout cela va-t-il durer ? Tant que notre narratrice ne dit rien, en tout cas, tout se passe bien. Elle vit chaque instant passé avec Layla comme un merveilleux moment de bonheur partagé… mais pas pour les mêmes raisons.

Une questionnement sur l’homosexualité et les sentiments dans leur globalité 

Rouge Tagada parle de façon simple et totalement décomplexée de l’homosexualité chez les adolescents, mais aussi des sentiments amoureux de façon générale ; eux qui se posent tant de questions sur leur envies, leur besoins, leur façon d’être.

Sans vouloir le présenter comme un crédo, l’intrigue amoureuse qui se déroule sous nos yeux est normale, elle n’est d’ailleurs même pas détaillée dans la quatrième de couverture, elle est là, mais discrète. C’est ainsi au fil des pages que l’on découvre qui est amoureuse de Layla.

Rouge Tagada insideLes illustrations de Rouge Tagada sont originales et touchantes à leur manières. Sans partir dans des dessins complexes et très détaillés, Stéphanie Rubini nous fait des portraits quotidiens réalistes aux couleurs éclatantes et aux traits simples.

A la fin de cette jolie histoire on se sent un peu comme notre narratrice, que l’on a suivie depuis le début : satisfait d’avoir accompli quelque chose, mais aussi triste de ne pas être comblé… Un ouvrage qui parle de choses encore souvent tabou, malgré l’époque dans laquelle nous vivons et qui a le mérite de le faire sans complexes !

Actualité éditoriale : Les sentinelles du futur, le nouveau roman de Carina Rozenfeld à découvrir le 5 septembre prochain !

Les sentinelles du futur (couverture provisoire)Carina Rozenfeld a une actualité très dense en 2013, la preuve avec la sortie d’un nouveau roman de sa plume en septembre : Les sentinelles du futur.

A paraître aux éditions Syros dans la très qualitative collection Soon, il s’agit d’un one-shot de science-fiction destiné aux lecteurs dès l’âge de 13 ans environ. Voyages dans le temps et modifications temporelles sont au programme, et on a hâte ! En voici déjà la couverture (encore provisoire, mais ça donne une idée du style graphique, original et esthétique).

Quatrième de couverture : 2359. La Terre est à l’agonie. Les erreurs passées de l’humanité l’ont menée au seuil de sa propre disparition. Pourtant, à New York, les Sentinelles du Futur, une poignée de femmes et d’hommes habilités aux voyages temporels, l’ont promis : l’avenir est radieux, il faut y croire, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Mais cet Espoir auquel s’accroche l’humanité est brutalement anéanti quand les Sentinelles du Futur reviennent d’une de leurs missions avec ce terrible message : dans trois cents ans, des extraterrestres attaquent la Terre, une Terre sans défense car pacifiée. Le Passé pourra-t-il alors sauver le Futur ?

Chronique : La Quête des Livres-Mondes – Tome 1 – Le livre des âmes

La quête des livres-monde 01Le début d’une magnifique aventure aussi addictive qu’efficace !

Carina Rozenfeld est une auteure française très prolifique dans le domaine du fantastique et de la jeunesse. Déjà connue pour sa trilogie Doregon (L’Atalante) ou encore Phaenix (Collection R), sa série en deux tomes dont le second sort en avril prochain.

Elle revient maintenant avec la trilogie La Quête des Livres-Mondes aux éditions de L’Atalante. Les trois tomes sont sortis en même temps pour la simple raison que les deux premiers étaient déjà sortis chez Intervista (qui a depuis disparu) il y a de cela quelques années. Seul le troisième est donc inédit pour les fans, mais pour les autres, c’est l’occasion de découvrir une très belle série où l’aventure est plus qu’au rendez-vous !

Dans la peau d’un ado à qui il pousse des ailes…

Zec (ou Ezéchiel) a tout de l’adolescent normal. Une vie normale, des amis, un petit coup de foudre pour une des élèves de son école, une famille aimante…que demander de plus ?

Mais depuis quelque temps Zec s’interroge sur les deux boutons qui lui poussent dans le dos et qui ne semblent pas vouloir s’arrêter de grandir… et pour cause, une nuit ils se transforment en de magnifiques ailes immaculées !

Evidemment, une myriade de questions se bousculent dans l’esprit de Zec (est-il le seul avoir des ailes ? Faut-il en parler à ses parents ? À un médecin ?) qui ne sait à qui se confier… et les révélations qui vont suivre cette transformation ne sont pas sans danger. Une quête aussi dangereuse que fascinante s’annonce !

On découvre rapidement que Zec et ses amis vont devoir mettre la main sur ce que l’on nomme mystérieusement les Livres-Mondes. Trois au total sont à réunir ; mais ces derniers ont étés extrêmement bien camouflés pour ne pas tomber aux mains de l’Avaleur de Mondes, une entité censée apporter l’équilibre dans l’univers. Là où il y a création, il y a également la destruction pour contrebalancer.

C’est ainsi que le monde de Chébérith a disparu ; mais ses habitants ont toutefois eu le temps de « l’enregistrer » dans les trois Livres-Mondes : le livre des âmes, le livre des lieux et le livre du temps. Chaque tome de la série correspondant à la recherche active d’un de ces précieux livres.

Ainsi, ça n’est pas de fantasy urbaine mais bien de science-fiction dont on parle, même si elle reste assez discrète tout au long de l’œuvre.

Une aventure qui prend vite son envol, et nous avec !

Plonger dans l’imaginaire de Carina Rozenfeld, c’est s’immerger rapidement et sans arrière-pensées dans un univers dense et aisé à assimiler. L’écriture y est toujours fluide et agréable.

Encore une fois, elle réussi le petit tour de force de nous amener très rapidement dans son univers. De découvertes intuitives en révélations, on ne peut s’empêcher d’être fasciné, et de toujours en vouloir plus.

Le personnage de Zec est très bien pensé, très fidèle à ce qu’est un ado de nos jours, sans fautes de jugement. De même, la très belle amitié entre Zec et son meilleur ami Louis est très bien retranscrite, avec franchise et humour. Quand au personnage d’Eden qui fait son entrée un peu plus tard, il est également parfait. Le petit trio mis en place fonctionne à merveille, de même que les autres personnages qui s’ajoutent petit à petit. Ils sont tous aisément reconnaissables, et surtout terriblement attachants, en particulier Eyver, le vieux Chébérien.

Les sentiments hésitants de l’adolescence mis en lumière

Plus qu’une bonne aventure, La Quête des Livres-Mondes est aussi une série qui parle de sentiments de façon très pudique. Sans en être le thème central, ces derniers ajoutent une note de romantisme à un roman au rythme soutenu. Légèrement fleur bleue sans tomber dans le piège d’une romance excessive, le dosage est bien ajusté. Cela plaira aux filles comme aux garçons pour des raisons différentes.

Mais d’autres sentiments sont également traités ; des valeurs simples, positives qu’essaye toujours de faire passer l’auteure au travers de ses œuvres.

En conclusion, ce premier tome est une réussite. C’est ici l’occasion de découvrir une série simple et extrêmement efficace à l’écriture maîtrisée. On en redemande, et on a qu’une seule hâte, retrouver au plus vite Zec, Eden et Louis pour la quête du second Livre-Monde !

7.5/10

Chronique Jeunesse : Monsieur Kipu

Monsieur KipuUne amitié aussi attachante qu’odorante…

 Dernier roman en date de David Walliams, Monsieur Kipu est sorti en librairie en août dernier. L’ouvrage est destiné à des jeunes lecteurs dès l’âge de 9 ans environs, comme tous les titres de la collection Witty. Il a déjà écrit Joe Millionnaire, Mamie Gangster et un autre est paru en Folio Junior : le jour où je me suis déguisé en fille.

Dans Monsieur Kipu, on découvre l’amitié peu probable d’une jeune fille et d’un clochard, le tout illustré par le fameux Quentin Blake, l’homme qui a illustré les romans de Roald Dahl et dont la patte est inimitable.

La mystérieuse vie de Monsieur Kipu

Vivant dans une famille sans problèmes, Chloé se sent toutefois à l’étroit entre une petite sœur à qui l’on passe tout et une mère exigeante qui se soucie peu d’elle. Sa vie n’est pas horrible, mais pas heureuse non plus, alors pour s’évader, Chloé écrit des histoires, toutes plus folles les unes que les autres. Mais un jour, c’est à la vie de Monsieur Kipu (est-ce d’ailleurs son vrai nom ?) qu’elle va s’intéresser.

Mais quelle vie a bien pu avoir Monsieur Kipu avant d’être ainsi collé à son banc, flanqué de son chien ? Cette question, la jeune Chloé se la pose tous les matins en passant devant le vieil homme pour aller à l’école, à l’arrière de la voiture. Mais un jour… elle décide de faire un pas vers cet homme aussi mystérieux qu’hirsute et… odorant.

Une amitié improbable

Les journées passent et une amitié aussi touchante qu’étrange naît entre les deux personnages que tout oppose. Il faut l’avouer, avoir un ami qui pue a certains avantages, on a plus besoin de faire la queue au Starbucks par exemple.

Mais évidemment cette entente idyllique ne sera pas sans heurts, d’autant que la maman de Chloé veux tout sauf voir sa fille fréquenter « ce genre de personne ».

David Walliams nous offre encore une fois dans ce roman une autre manière de voir les choses, de changer de perception. En effet, qu’est-ce qui interdit aux gens de parler aux pauvres dans la rue ? De se lier d’amitié avec eux ? De s’intéresser à leur histoire ?

Comme dans Joe Millionnaire, l’auteur nous illustre parfaitement le pouvoir néfaste des préjugés. Alors qu’ils étaient positifs dans son premier roman (les gens sachant que Joe était riche voulaient profiter de sa gentillesse), ils sont ici négatifs avec Monsieur Kipu.

Encore un enchantement pour notre âme d’enfant

Lire du David Walliams, c’est comme du Roald Dahl : il n’y a pas d’âge pour l’apprécier. Ça n’est pas parce qu’un ouvrage est estampillé jeunesse qu’il faut passer à côté. Les messages que veux nous faire passer l’auteur sont universels, et une nouvelle fois, l’écriture est un véritable plaisir. La traduction, avec tout ce qu’elle comporte de jeux de mots et de subtilités est très bien accomplie.

Petite anecdote sympathique, pour ceux qui auraient lu Joe Millionnaire, vous assisterez à un crossover avec le personnage de Raj, le vendeur de denrées « à peines mâchouillées » et de foules d’autres choses inutiles que l’on peut trouver dans une épicerie telle que la sienne. Ainsi le retrouve-t-on avec son sempiternel besoin de faire du profit sur tout et n’importe quoi, y compris un kit d’écriture Tortues Ninjas.

Encore une réussite, toujours aussi fun et déjanté, on se plaît à replonger dans l’ambiance des romans de notre enfance. Les jeunes lecteurs se plairont à découvrir des personnages attachants et drôles à la fois. Réalistes, souvent justes dans leur façon d’être, ces derniers nous permettent une joyeuse plongée dans l’enfance avec son innocence et sa soif de découvertes. A mettre entre toutes les mains dès l’âge de 9 ans !

8/10

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Chronique : Night School – Tome 1

Night School 01Entrez dans l’école privée la plus huppée et mystérieuse d’Angleterre… et découvrez une série à l’ambiance baroque tout à fait fascinante… et menaçante.  

Night School est une série de thrillers psychologiques qui comptera cinq tomes au total. Le premier tome est sorti en France en mai dernier dans la collection R de Robert Laffont. Le second tome est même paru en avant-première en France en novembre dernier.

L’auteure de la série, C. J. Daugherty, est de nationalité anglaise, et c’est dans son beau pays que se déroule l’intégralité de sa série. Elle a su retranscrire avec justesse l’ambiance d’un établissement privé perdu en plein milieu de la campagne anglaise… isolée et impénétrable. Cette série est issue de la fascination de C. J. Daugherty pour les sociétés secrètes et leur pouvoir sur les grandes décisions de ce monde… attention, si vous pénétrez dans Cimmeria, votre vision des choses pourrait bien en être changée radicalement.

Une nouvelle école pour une nouvelle vie

Allie Sheridan était une élève plutôt normale et heureuse jusqu’à la disparition brutale de son grand frère. Depuis ce terrible événement, elle est traînée d’établissements en établissement, menant la vie dure à ses professeurs et se souciant peu de son avenir…

Allie vient encore une fois de se faire renvoyer de son nouvel établissement. Pour ses parents, il devient impossible de la gérer, et ils trouvent une solution aussi efficace que singulière : la mettre en pension à Cimmeria. Vous n’avez jamais entendu le nom d’un tel établissement ? C’est normal, Cimmeria est réservé à l’élite de la société, tous pays confondus. Seuls les meilleurs et les plus riches y ont accès, et encore faut-il montrer patte blanche.

Les parents d’Allie sont loin d’être riches, ils sont tout simplement dans la moyenne, et Allie est loin d’être une élève douée au point d’être intégrée par l’établissement. Et pourtant, les portes de Cimmeria lui sont grandes ouvertes… étrange.

Amitiés, rivalités et faux-semblants… un nouveau quotidien difficile pour Allie

Cimmeria a tout pour plaire : magnifique cadre à la fois désuet en empli de charme mystérieux à l’image de ses élèves ; la bâtisse est l’image même d’écoles à l’architecture prestigieuse telles qu’Oxford, ou encore Cambridge.

Et franchement, Allie détonne dans cet établissement aux traditions ancrées depuis plusieurs générations. Elle qui n’a connu que des écoles de banlieue, sa découverte d’un univers aussi austère et exigeant va être semée d’embûches.

Fausses amitiés, trahisons, clans et autres cercles vont se croiser pour nous dresser un premier portrait déroutant et fascinant de l’ambiance qui règne à Cimmeria. La psychologie des personnages étant bien faite, leur réalisme n’en est que plus frappant… et même inquiétant pour certains d’entre eux, notamment dans le cercle d’amis proches d’Allie qui se forme au fil des pages…

Mais pourquoi la série s’intitule-t-elle Night School et non pas Cimmeria ? La Night School, sans vous en dire trop, réuni en réalité des cours avancés destinés aux meilleurs élèves de Cimmeria… dont Allie ne fait évidement pas partie. Les enseignements qui y sont prodigués sont secrets et ceux qui ont la chance d’en bénéficier ont pour interdiction d’en parler aux non-initiés…

Ce premier opus de la saga est une très belle ouverture à un univers feutré, sibyllin et fascinant. Nous sommes plongés rapidement dans les méandres d’une intrigue qui nous dépasse de loin, pour notre plus grand plaisir. On n’a qu’une seule envie, passer au second tome, pour voir d’un peu plus haut le portrait d’ensemble qui semble se dessiner entre les lignes…

8/10

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Chronique : Vampire Academy – tome 6 – Sacrifice Ultime

Vampire Academy 06Un final majestueux comme ont les aime…

Richelle Mead est l’auteur de la série à succès Vampire Academy, mais pas seulement. Elle a également écrit la série Cygne Noir qui en est déjà à son quatrième tome en France dans la collection de poche Milady. Sa série Succubus n’est également pas en reste avec un sixième tome paru en juillet dernier chez Bragelonne. De plus, en octobre dernier sortait le premier tome de la série spin-off de Vampire Academy : Bloodlines, dont l’héroïne est cette fois-ci l’alchimiste Sydney.

Beaucoup d’actualité donc, pour cette auteure de bit-lit qui est loin d’avoir dit son dernier mot…

Un début explosif…

Quand nous commençons ce premier tome, Rose est derrière les barreaux… pour le meurtre de la Reine Tatiana. Les preuves l’accablent, qu’il s’agisse d’éléments matériels ou de témoignages. La machine de la justice est en marche et elle détruira Rose sur son passage.

Pour éviter la prison ou pire, la peine de mort, il n’y a qu’une seule solution : l’évasion. C’est ainsi que notre héroïne va se retrouver en cavale malgré elle, ses amis ayant tout orchestré dans le moindre détail.

…et un enchaînement de chapitres qui l’est tout autant

Dans ce dernier tome, peu de temps morts. Toutes les scènes ou presque sont imprégnées d’une tension et d’une vie presque palpable.

De chutes en révélations, difficile de ne pas lire à un rythme effréné cet ultime tome, partagés entre l’envie de tout découvrir le plus vite possible et le besoin de conserver encore un peu ces personnages et cet univers auxquels nous nous sommes attachés.

On peu qualifier ce dernier tome de magistral grâce à ses enchaînements et surtout sa montée en puissance au fil des lignes.

Certaines révélations peuvent être qualifiées de faciles, mais d’autres sont très surprenantes. De plus, les relations entre les personnages se complexifient encore plus, si c’est possible. C’est en particulier le cas pour le triangle amoureux Adrian/Rose/Dimitri… qui en sera la victime  collatérale ?

A plus grande échelle, Sacrifice ultime est aussi une conclusion concernant la politique des vampires Moroï après la mort de leur reine. Vont-ils suivre ses pas entre rigueur et équité ? ? Céder à la pression d’un petit nombre de puissants qui considèrent les dhampirs comme des moins que rien nés uniquement pour les protéger ?

Richelle Mead sait poser les bonnes questions et nous offre une série aux rouages universels. Car bien plus qu’un roman de bit-lit nouant avec romance et action, Vampire Academy est un cycle qui pousse à la réflexion son lecteur, l’obligeant à prendre en compte de nombreuses données. Des ficelles simples, mais diablement bien tirées sur les six tomes ! Un must read.

9/10

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Chronique : Vampire Academy – tome 5 – Lien de l’esprit

    Vampire Academy 05

Une suite qui continue à rendre mordu et terriblement accro.

 Avant-dernier tome de la saga Vampire Academy écrite par Richelle Mead, Lien de l’esprit poursuit son intrigue avec un retour à l’Académie pour Rose… Après sa fuite éperdue en Russie pour retrouver Dimitri, Rose revient avec un bilan en demi-teinte.

Mais beaucoup de choses établies vont se trouver bouleversées suite à la fin des études des deux héroïnes, et leur sortie de l’Académie ne va pas se faire sans heurts…

Un retour mouvementé

Rose Hathaway est de retour à l’Académie, et chose non négligeable, son retour de Sibérie coïncide avec les examens pouvant faire d’elle une Gardienne à part entière.

A la suite des fameuses épreuves destinées aux potentiels Gardiens, on en apprend un peu plus sur le mode de fonctionnement de cette communauté et de ses fameux molnijas (des tatouages censés vanter les mérites de combattant de son porteur). La description de la scène de remise des tatouages est d’ailleurs très bien décrite et donne une très belle impression d’envergure.

L’aventure ne fait que commencer pour Rose et toute sa troupe : Lissa, Adrian, Christian, Freddy… En effet, suite aux découvertes de Rose en Sibérie concernant le pouvoir de l’esprit et les strigoï, cette dernière s’est lancée dans un plan complètement fou…

Une course-poursuite haletante et des plans suicidaires à l’horizon

Alors que le quatrième tome était prenant mais pas captivant, Lien de l’esprit renoue avec l’efficacité à laquelle nous a habitué Richelle Mead. Révélations, prises en chasse et consorts sont au rendez-vous pour un final terriblement captivant.

Car cette fois-ci, ça n’est pas Rose qui part en chasse de Dimitri, mais bien l’inverse, et cette fois, aucun des deux ne pourra en ressortir indemne… sur tous les plans.

Ajoutez à cela une tentative de sauvetage rocambolesque et vous aurez tout ce qui a fait le charme de la série par le passé avec encore plus d’intensité.

Les personnages de la série sont toujours aussi charismatiques et réussissent même à se payer le luxe d’être encore mieux campés. Rose en particulier est une héroïne qui est clairement peu réaliste mais qui réussi le tour de force de paraître totalement crédible dans ses agissements et sa façon de penser.

Enfin, Richelle Mead continue à renouveler l’émerveillement en développant toujours plus les pouvoirs de l’esprit. Le monde qu’elle a créé s’étoffe quand à lui de pages en pages et on a jamais fini d’en apprendre plus sur son fonctionnement. Avec tous ces éléments, impossible de se lasser.

En dire plus sur ce cinquième tome obligerai à parler d’une intrigue vraiment bien pensée, je m’abstiendrais donc d’en dire plus. Sachez seulement que Lien de l’esprit est un très bon volume de la série, et qu’il ne donne qu’une seule envie : se ruer sur l’ultime tome !

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Chronique : Les filles ne mentent jamais

Les filles ne mentent jamais

Des histoires de vies poignantes qui offrent un autre regard sur les cités françaises… et leurs habitants.

 Publié dans la collection pour ados Exprim’, Les filles ne mentent jamais est le premier roman de Flo Jallier. Avant d’être auteur, Flo Jallier exerce le métier d’animatrice dans une école élémentaire ; elle a également été batteuse et chanteuse.

Et comme dans chaque roman Exprim’, le lecteur a le droit à la bande-son du livre, à faire tourner pour se mettre parfaitement dans l’ambiance…

Quatre histoires de vie à différents moments clés

Tout commence avec l’arrivée de Katérina à l’école primaire du coin. Blonde, rayonnante, cette dernière fascine tous les enfants de sa classe par son accent et son apparence, en particulier Marie-Jo. C’est ainsi que dans les récréations et les sorties d’écoles, les enfants se sont liés d’amitié : Marie-Jo (la première plume de ce récit à quatre voix), Fatou, Katérina et Nadia, mais aussi d’autres, qui se sont ajoutés à la troupe. Des moineaux de téci, comme elle les appelle Nadia.

La construction de ce roman est simple, Marie-Joe, qui vient de Guadeloupe, nous conte leur enfance et la façon dont ils ont évolués jusqu’au collège, il s’agit d’un des récits les plus longs.

Ensuite vient le tour de Nadia, d’origine arabe, un peu intello, très littéraire. Elle vit avec le rythme de ses poèmes dans la peau, trouvant toujours des expressions courtes et percutantes sur son environnement.

Puis Fatou entre en scène, dans leur enfance, elle a toujours été celle dont ont se moque un peu. Grosse, bégayante, mal dans sa peau… son avenir s’annonçait encore moins reluisant que celui des autres…

Enfin, le récit ce termine avec le très court récit concernant Katérina. Clôturant un roman pour le moins bouleversant dont certaines scènes resteront ancrées dans l’esprit de nombreux lecteurs.

« On a beau avoir toutes les potentialités pour s’en sortir, vivre en banlieue relève déjà de la tragédie grecque » – Nadia

Un roman marquant sur les « chances » données aux habitants de citées

Ce roman coup de poing est également très politique. Dénonçant le « mal des banlieues » et leur chances de réussite qui n’en sont pas. Souvent, ceux qui sont nés en banlieues y restent, car pas assez d’argent, pas d’évolution, pas de travail…

Alors, oui, ce roman montre une réalité peu plaisante, mais nécessaire à voir pour s’éveiller.

Bien qu’une scène en particulier ne semble pas très sensée (je pense à la scène entre Katérina et Marjo suite à leur partie de cache-cache), le reste est diaboliquement réaliste.

Comment ne pas se sentir oppressé quand on lit les lignes pleine de vies de Nadia et quand ont découvre ensuite jusqu’à quoi la « protection » de son honneur par son frère va la mener.

En réalité, vous le verrez, ce ne sont pas nécessairement ceux que l’on pensait les plus doués qui vont s’en sortir… une illustration dramatique de l’humour noir de la vie…  Les filles ne mentent jamais n’est pas une lecture que l’on peu qualifier de facile, elle n’offre pas du tout cuit à ses lecteurs et leur demande de se faire une opinion, de réfléchir par eux-mêmes.

8/10

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