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Chronique Jeunesse : Cupcakes et compagnie – Tome 1 – La gourmandise n’est pas du tout un vilain défaut

Cupcakes et compagnie 1Une nouvelle série jeunesse autour de la cuisine et de l’amitié voit le jour !

Lancée en avril 2015, la série Cupcake et compagnie est éditée aux éditions Hachette et écrite par Lisa Papademetriou. L’auteur a également coécrit l’un des ouvrages de la série La 6ème, la pire année de ma vie avec James Patterson. Les très mignonnes illustrations sont quant à elles réalisées par Anne Guillard (elle illustre beaucoup de couvertures de romans pour la jeunesse et réalise également quelques bd, notamment Les Pipelettes).

Actuellement, trois tomes sont déjà parus en France, et un quatrième est à paraître en avril 2016, bref la série suit son cours ! Entre amitié et gourmandise, la série Cupcake et compagnie est toute désignée pour un lectorat déjà fan des Filles en Chocolat par exemple, et cela dès l’âge de 10 ans.

Une vie de famille pas toujours très simple !

La vie de la jeune pâtissière en herbe Hayley n’a rien de facile : entre ses parents divorcés, le déménagement et des histoires d’amitié qui s’effritent cela fait beaucoup de tracas.

Alors, même si cela n’est pas une échappatoire parfaite, Hayley fait la cuisine pour son entourage quand ça ne va pas fort… et en ce moment, elle a donc beaucoup de cupcakes à concocter !

Convivial mais pas incontournable

L’histoire de la jeune Hayley et de sa famille est très (trop) classique. On apprécie le réalisme de ses relations aux autres, mais en même temps, il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

Les problèmes quotidiens de cette nouvelle héroïne pourront toutefois réconforter les lecteurs en leur faisant découvrir un personnage très humain avec ses problèmes… tout comme eux.

En fait, l’idée d’incorporer la cuisine au quotidien d’Hayley n’est pas une mauvaise idée en soi, mais cela sonne de façon un peu trop artificielle. En effet, la mode en littérature jeunesse est à la cuisine et à l’amitié en toile de fond (et ce n’est pas nouveau !). Mais le souci dans cette nouvelle série, c’est que le monde de la cuisine pourrait très bien être transposé à autre chose sans que cela n’apporte de réel intérêt.

Hormis des recettes de cupcakes qui parsèment le roman (une douzaine), Cupcakes et compagnie ne revêt pas un très grand intérêt ni de spécificité.

Cependant, pour ce qui est du côté graphique de l’ouvrage, les illustrations d’Anne Guillard sont très belles, tout en rondeurs. Elles sont si jolies qu’il n’y en a pas assez à mon goût !

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Quoi qu’il en soit, cette incursion dans le monde de Lisa Papademetriou et de la cuisine laisse ainsi un sentiment d’inachevé. Cette lecture est donc loin d’être notable, et n’apporte pas grand-chose en soi à ceux qui la découvriront. Dommage.

Chronique : La Marque des Anges – Tome 1 – Fille des Chimères

La marques des anges 1Une fantasy urbaine extraordinaire et subjuguante

La marque des anges est le nom d’une trilogie ambitieuse est sublime écrite par l’américaine Laini Taylor. En France, ce sont les éditions Gallimard qui en assurent la publication. Fille des chimères en est le premier tome. L’ouvrage a été élu Meilleur Roman Jeunesse 2011 par le Publishers Weekly.

Surprenant, inattendu, inclassable, voici les quelques adjectifs qui nous viennent à l’esprit pour vous présenter ce roman que nous avons tout simplement dévoré…

Prague, une ville qui est le théâtre de choses étranges et… surnaturelles

Tout débute avec un personnage qui devient vite emblématique, un personnage que l’on a envie de suivre partout, dont les moindres faits et gestes nous intéressent : Karou, dix-sept ans, étudiante de dessin vivant à Prague. Elle vit à Prague, a les cheveux bleus, un air mystérieux et de nombreux secrets… voilà comment la décrire succinctement. Mais elle est beaucoup plus que cela… sauf qu’elle ne sait pas elle-même qui elle est…

Elle ne le sait pas encore, mais sa quête légitime de vérité et de réponses vont la mener vers de très nombreux dangers où la magie sera très présente… Mais aussi d’autres formes d’envoûtement plus anciennes et plus hasardeuses…

Avec elle, nous allons arpenter le vieux Prague et découvrir tout un monde caché juste devant nous… enfin, juste derrière une simple porte pour être plus précis.

Un air de déjà lu ? Et bien non !

Aux premiers abords, la présentation que nous venons faire de cet ouvrage peu sembler très classique, voir ressassée… il n’en est rien. Fille des chimères a beau avoir une accroche extrêmement classique, son développement nous éloigne bien vite des intrigues cousues de fil blanc.

C’est complexe, beau, et même un peu torturé parfois, mais c’est avant tout génial. Le système magique créé par l’auteur (dont on ne peut pas trop développer le fonctionnement pour préserver le piquant) est très intéressant et recèle de nombreuses nuances.

La marques des anges 1 VO Daughter of smoke and boneUne magie nouvelle et originale

Tout se base sur les vœux. Cela peut aller du vœu basique pour changer sa couleur de cheveux à des vœux beaucoup plus chers pour apprendre d’autres langues ou même acquérir des capacités extraordinaires…

Il y a différentes « monnaies » de vœux, les voici par ordre d’importance (du moins cher au plus onéreux) : le scoubi, le ching, le baraka, le gavriel et enfin le bruxis. Quant à savoir d’où leur pouvoir est tiré, c’est une toute autre affaire… Ce sont ces vœux qui vont faire prendre à l’histoire toute son ampleur et qui rendent l’univers de Karou si beau et terrible.

C’est ainsi beaucoup de notions magiques nouvelles à découvrir, fascinantes sans être complexes. De secrets, de connaissances à avoir. Tout un nouvel univers merveilleux à assimiler avec toutes ses nuances et ses étrangetés… et c’est mené de main de maître !

Un roman que l’on ne veut quitter sous aucun prétexte

Fille des chimères réunit tout ce que l’on a envie de lire dans un roman young-adult de qualité : une intrigue solide, des surprises qui le sont vraiment, un suspense efficace, des personnages crédibles et vivants. La magie qui est au cœur de l’intrigue tient la route et surtout participe efficacement aux nombreux développements de l’histoire. Enfin, il y a une partie romance qui même si elle n’est pas extrêmement présente dans la première moitié de l’ouvrage prend gentiment de l’ampleur jusqu’à devenir passionnante et insoutenable.

Une grande partie du récit se déroule dans la ville de Prague, en République Tchèque, et une chose est certaine : vous tomberez amoureux de la ville à travers les descriptions de Karou. Vieilles bâtisses, bâtiments en pierre de toute beauté, ambiance surannée et nocturne…

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Vous l’aurez aisément compris : pour moi, cette saga pour les adolescents est donc tout simplement géniale ! Il ne vous reste plus qu’à vous précipiter chez votre libraire pour vous la procurer. Elle vaut vraiment le détour et mérite d’être découverte. Il faut la prendre comme une petite pépite cachée dans l’énorme (sur)production littéraire.

Le seul problème avec ce genre de roman, c’est la difficulté que l’on a à quitter les personnages et l’univers tout entier du livre… Le livre est tellement passionnant qu’on le dévore et que… c’est déjà fini ! Prochainement, la chronique du second tome : Revenante.

Chronique Jeunesse : Maisie Hitchins – Tome 1 – L’affaire des pièces volées

Maisie Hitchins 1Une nouvelle petite héroïne attachante à suivre dans le Londres de l’époque Victorienne !

Née de la créativité de l’auteur anglaise Holly Webb, voici Maisie Hitchins, une charmante demoiselle qui se rêve en Sherlock Holmes et qui se fourre dans toutes les situations périlleuses possibles.

Peut-être connaissez-vous déjà Holly Webb, dont plusieurs romans et séries sont déjà parus en France : Rose (4 tomes), Lily (4 tomes) ou encore Emily (2 tomes pour le moment).

La série des Maisie Hitchins s’adresse à un public plus jeune que pour les séries précédentes et peut ainsi être lue dès l’âge de 8 ou 9 ans environ. En Angleterre, ce sont déjà huit tomes de la saga qui sont parus !

Enfin, n’oublions surtout pas de parler de l’illustratrice Marion Lindsay qui a fait un magnifique travail. Sans ses dessins, l’ambiance de la série ne serait certainement pas la même.

Maisie, jeune fille modeste mais déterminée mène l’enquête…

Petite-fille de logeuse, Maisie est une jeune fille comme on en croisait tant à Londres à l’époque. De condition modeste, ni pauvre ni bourgeoise, la jeune fille aide sa grand-mère dans les diverses tâches à mener pour gérer au mieux le petit immeuble.

Attachante et résolue, la jeune demoiselle ne rêve que d’une chose : suivre les traces du célèbre détective Gilbert Carrington, et pourquoi pas devenir un jour son assistante ! Mais pour commencer, Maisie va mener l’enquête à son échelle en tentant de résoudre un mystère qui a lieu dans la boucherie du quartier… Qui donc vole discrètement quelques pièces de la recette ?

Maisie Hitchins mermaid coverDeux affaires en une pour Maisie et ses lecteurs

Outre cette affaire de pièces manquantes, la jeune Maisie va aussi se faire le devoir de retrouver les origines d’un petit chiot jeté dans le fleuve qu’elle a pris sous son aile et nommé Eddie. Ce sont donc deux enquêtes à résoudre dans ce court roman jeunesse pour notre nouvelle héroïne !

La saga Maisie Hitchins réunit toutes les qualités requises pour en faire une série jeunesse incontournable : son héroïne est extrêmement attachante, l’histoire entre rapidement dans le vif du sujet, l’ambiance et l’atmosphère victorienne sont magnifiquement retranscrites.

Bien entendu, on lit ici un roman historique fantasmé et adapté à la jeunesse. Vous n’y trouverez pas toutes les difficultés inhérentes à l’époque mais cependant, Holly Webb met l’accent sur certaines d’entre elles. Certains personnages sont confrontés à des embarras financiers, d’autres font très attention afin de ne jamais basculer dans la précarité… L’équilibre entre réalisme historique et roman jeunesse est ainsi très bien géré par l’auteur.

Alors, à qui s’adresse donc cette nouvelle série jeunesse ? Aux enfants dès l’âge de 9 ans environ. Il y a quelques illustrations, mais on a ici un vrai premier roman à offrir aux jeunes lecteurs avec chapitres et intrigue suivie. Le tout est très fluide et merveilleusement bien traduit et écrit.

Les très belles illustrations de Marion Lindsay font quant à elles merveille. Fines et emplies de détails, elles sont un vrai plaisir des yeux et on vraiment une patte unique. La façon dont Eddie le petit chien est illustré est un très bel exemple de la grâce générale des dessins créés pour l’occasion.

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Cette nouvelle série historique pour la jeunesse est donc un énorme coup de cœur ! C’est à ne louper sous aucun prétexte et ça se dévore. Faites découvrir les romans d’Holly Webb à vos enfants, ils sont tous géniaux et cette saga n’échappe pas à la règle…

Chronique : Il était deux fois dans l’Ouest

Il était 2 fois dans l'OuestLes vacances sur fond de grands espaces, d’indiens, de serpents, de cow-boy fous… et d’amour !

Voici l’un des petits derniers de Séverine Vidal, paru simultanément avec le roman ado Quelqu’un qu’on aime dans la collection Exprim’. Il était 2 fois dans l’Ouest est quant à lui paru dans la collection jeunesse Pépix. Le nom de cette auteur pour la jeunesse vous dit peut-être quelque chose ? C’est normal, on lui doit déjà un beau nombre d’ouvrages : La drôle d’évasion, On n’a rien vu venir, La meilleure nuit de tous les temps, Philo mène la danse… pour ne citer que cela.

En ce qui concerne les illustrations, elles sont signées Anne-Lise Combeaud, elle a déjà illustré des ouvrages chez Gulf Stream ou encore Actes Sud Junior.

Plongée immédiate dans l’aventure

D’un côté, vous avez Luna, fraîchement débarquée aux États-Unis pendant les grandes vacances. D’un autre, vous avez Josh, un véritable indien Navajo ! Ces deux là vont vivre des aventures incroyables, et même dangereuses…

Au programme : un plateau de tournage en plein Monument Valley, de dangereux prédateurs, des croyances et des esprits… mais aussi une imagination débordante ! Bienvenue dans le monde coloré et vivant de Séverine Vidal !

Il était 2 fois dans l'Ouest insideUn agréable roman à deux voix

Si on devait choisir un seul mot pour définir ce récit, ce serait Aventure. Ouais, la vraie. La fascination des grands espaces et de leurs nombreux dangers sont parfaitement décrits, mais aussi illustrés.

On se prend très vie d’intérêt pour le récit de ces deux jeunes qu’à priori tout oppose (culture, langue, style de vie…). Chaque chapitre alterne entre Luna et Josh, et les points communs qu’ils se trouvent (parfois sans se l’avouer) sont en réalité très nombreux ! Excepté peut-être pour Odette, le doudou de Luna, Josh lui n’a rien de semblable et trouve même cela un peu étrange…

La façon dont l’histoire est narrée rend le tout attractif pour un jeune lecteur, et surtout cela plaira aussi bien aux garçons qu’aux filles ! Le petit « plus » vraiment sympa ici étant que l’on découvre quelques traditions et termes des indiens navajos au travers du récit de Josh, mais aussi grâce aux bonus. Et surtout, il n’y a jamais de temps mort, tout s’enchaine très vite et avec efficacité, pas le temps de s’ennuyer.

Enfin, il ne faut pas oublier les illustrations très réussies d’Anne-Lise Combeaud, certaines doubles-pages sont absolument superbes, je pense notamment à la toute dernière de l’ouvrage, démesurée et superbe.

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C’est donc un bon roman pour les enfants qui vous est ici proposé par les éditions Sarbacane, comme habituellement. A conseiller sans modération aux amateurs de westerns, et de déserts sans fin… mais aussi aux autres ! Dès 9 ans.

Concours : Trois exemplaires de la bd Invisible à gagner !

InvisiblePeut-être connaissez-vous déjà la série de bande-dessinée des éditions Gulf Stream nommée Les Graphiques ? Dans l’ordre de parution il y a : Rouge Tagada, Mots rumeurs, mots cutter, Bulles & Blues et Invisible. Cependant, les ouvrages peuvent touts se lire de façon indépendante, on y retrouve toutefois des personnages redondants. Invisible est ainsi le petit dernier de la collection et clôt le cycle créé par Charlotte Bousquet et Stépahnie Rubini.

Ces bd qui font réfléchir parlent du quotidien que l’on connait quand on est adolescent(e) : les brimades, la difficulté à s’intégrer pour certains, la popularité, les amitié qui se font et se délient… Bref, tout ce qui fait la vie scolaire avec ses hauts, et ses bas….

Concours terminé, bravo aux gagnants : A2a2, Isabel et Armandine Ozaur !

Pour participer :

Si vous souhaitez tenter votre chance et lire cette bd, rien de plus simple, il vous suffit de répondre à la question suivante en commentaire du 3 au 10 janvier. Trois exemplaires sont mis en jeu pour l’occasion.

Combien de tomes regroupe la collection Les Graphiques créé par Gulf Stream éditeur ?

Invisible insidePrésentation de l’éditeur :

Marre d’être la grosse serviable, la fille gentille dont on ne se souvient jamais, l’invisible qui traverse sa propre vie en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer.  » Tu ferais mieux de renoncer avant de te prendre la réalité en pleine face, ma grosse. Même pour tes parents, t’es invisible. Nulle. Néant. Nada. Alors pour Soan…  » J’ai chassé cette voix familière, cette voix que je haïssais. J’ai eu tort. J’aurais mieux fait de l’écouter.

Chronique album jeunesse : Le Manoir Croquignole – Tome 1- Coup de foudre à l’école

Manoir Croquignole 1Une nouvelle série mignonne et originale débarque… Le Manoir Croquignole !

L’auteur Antoine Dole (que vous connaissez pour ces nombreux romans pour ados) signe ici sous le pseudonyme de Mr Tan pour vous proposer une toute nouvelle série pour la jeunesse située entre la bande-dessinée et l’album : Le Manoir Croquignole. Il est aidé en cela par l’illustratrice Camille Roy au trait créatif, original et coloré !

Le premier tome de cette nouvelle série jeunesse est paru en mars 2015 aux éditions Milan, mais il y a déjà quatre albums de parus au total, et déjà d’autres en prévision…

Manoir Croquignole inside 3Méchanceté obligatoire, sinon….

Être un méchant, un vrai ça s’apprend, et il y a même une école pour cela ! Ainsi, petits loups-garous, fantômes, monstres bizarres et diablotins vont-ils tous dans le même établissement… le Manoir Croquignole !

La première règle à respecter au Manoir Croquignole, c’est d’être bien méchant, sinon, on est puni. Comme par exemple, si tu souris, tu va au coin. Si tu es gentil, pareil. Alors, est-ce que tomber amoureux est autorisé par l’école ? Vous allez bientôt le savoir en découvrant la rentrée d’une petite nouvelle dans l’école : Coralia, une jeune sirène. Et quand Garou (le… loup-garou !) la voit, il tombe instantanément sous le charme…

Manoir Croquignole inside 2Charmant et étrange

Assez inattendue, cette nouvelle série jeunesse s’adresse à des enfants dès l’âge de 5 ans, mais elle peut également être lue de façon autonome dès le CE1 environ. Elle est à situer entre la série de bd Adèle pour le côté irrévérencieux et graphique et la série de romans jeunesse Les petits monstres.

Au Manoir Croquignole, on découvre une foule de petits personnages tous étranges mais très mignons ! Glotte, Bigleu, Clac-Clac, Pépin, Gaa, Igor, Garou, Lady Cracra… pour ne citer qu’eux.

Outre le graphisme très joli de Camille Roy, on appréciera sa façon de coloriser ses œuvres. C’est à la fois vif et coloré, sans oublier une part plus sombre… (on est dans une école de monstres tout de même !). Il y a beaucoup de menus détails au fil des pages, ainsi la lecture n’est pas la seule distraction possible, loin de là !

Rien qu’à partir de la première page, on dénote une foule de petites choses à découvrir : une lampe fantôme, un sarcophage comme lit pour pépin la momie, des lampes en forme de plante carnivore…

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Manoir Croquignole insideL’histoire en elle-même est sympathique et on espère vite lire la suite de cette série. Découvrir de nouveaux personnages et voir cet univers se développer sera très plaisant, en tout cas, on compte dessus !

Le Manoir Croquignole, c’est déjà quatre tomes de parus chez Milan, et ce n’est que le début…

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : L’année solitaire

L'année solitaireLe premier roman d’une auteur de seulement 18 ans avec un ton étonnant pour son âge… mais qui n’échappe pas à de nombreux écueils…

Il est paru aux éditions Nathan en mai 2015, voici L’année Solitaire d’Alice Oseman, une jeune anglaise qui avait 18 ans quand elle a écrit ce roman.

Depuis, elle a sorti une nouvelle faisant office de préquelle à L’année Solitaire : This winter. Par ailleurs, Alice Oseman a un tout nouveau roman à paraître en Angleterre en février 2016 : Radio Silence.

Une adolescente blasée de tout que rien n’anime…

Tori n’aime rien ni personne à part peut-être sa famille, et encore. Tout l’ennuie et rien ne la motive. Évidemment l’adolescence est la période de nombreuses questions, mais Tori elle n’en a pas vraiment, au contraire, elle les élude.

Elle a peu d’amis et même ceux qu’elle arrive à garder commencent à en avoir assez d’elle et vice-versa.

Mais la donne va changer en la personne de Michael Holden, un nouvel élève qui se prend d’affection pour Tori et qui veut tout faire pour lui donner le goût des choses, au grand dam de cette dernière… Mais une personne aussi sombre et taciturne que Tori peut-elle réellement changer ? Va-t-elle voir un soupçon de positivité dans ce qui l’entoure ou le combat de Michael est-il perd d’avance ?

Ajoutez à ce nouvel élève un jeu de piste étrange qui se forme au fil des semaines au sein de l’établissement et vous aurez un tableau assez fidèle de ce début de roman.

Portrait d’une adolescence continuellement sceptique (mais est-ce vraiment réaliste ?)

Le portrait que dresse Alice Oseman de son héroïne est le stéréotype même de l’ado taciturne et continuellement contre tout. Heureusement, tous les ados ne sont pas comme cela ! On dirait que Tori ne vit que pour détester tout ce qui l’entoure : de sa meilleure amie, aux musiques qui passent à la radio et plus largement au monde entier. Son quotidien n’est certes pas facile d’un point de vue familial, mais il ne peut tout justifier… Et le comportement de Tori est parfois difficile à suivre tant elle fait peu appel à la logique et ne pense qu’à elle.

L’année Solitaire n’est pas franchement de ces récits qui redonnent le moral ou qui dépriment pour la simple et bonne raison que le message transmis n’est pas clair. On suit les journées de Tori qui se suivent et se ressemble, la seule chose évoluant étant le mystère autour de Solitaire, et encore ce secret ne se suffit pas à lui-même pour maintenir un semblant d’intrigue.

Qu’est-ce donc que Solitaire ? Direz-vous. Il s’agit d’un blog géré par une personne anonyme qui sème des indices et soulève de plus en plus de questionnements aussi bien chez Tori que tous ses camarades. Le lycée étant le lieu où sévit principalement le blog en se jouant de certaines personnes y étudiant ou y travaillant… Quel est le but de Solitaire ? Il n’est pas clair, ni avant… ni après malheureusement.

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C’est dommage, mais cette lecture n’éveille ni grand élan, ni bons sentiments comme certains récits pour adolescents savent si bien le faire. Ici, il reste une déception après la lecture. L’impression de ne pas avoir eu tous les tenants et aboutissants de ce roman, de ne pas être en corrélation une seule fois avec son héroïne, et c’est fort dommage.

Cela ne retire rien au fait qu’Alice Oseman ai du mérite d’avoir écrit et fait publié un roman aussi jeune, et il faut bien commencer un jour.

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Chronique Jeunesse : Un Noël d’enfant au Pays de Galles

Un noël d'enfant au Pays de GallesUn ouvrage qui rend nostalgique des Noëls d’antan… que vous les ayez connus ou non !

Si vous ne connaissez pas l’auteur et poète Dylan Thomas, vous risquez de tomber sous le charme de sa prose accessible et douce. Les éditions Gallimard publient pour la toute première fois l’un de ses écrits en jeunesse : Un Noël d’enfant au Pays de Galles. L’ouvrage est au Royaume-Unis un véritable classique aussi connu et incontournable qu’Un chant de Noël de Dickens.

Dylan Thomas n’est pas connu dans le monde de la jeunesse, mais chez les adultes, il a fait de nombreux ouvrages : Portrait de l’artiste en jeune chien, Au bois lacté

Du côté de l’illustration, nous retrouvons le talentueux Peter Bailey (il a notamment illustré des romans de Michael Morpurgo). Tout l’esprit british est là, entre ses coups de crayon, c’est un véritable plaisir des yeux…

Un noël d'enfant au Pays de Galles inside 2De la neige, du temps, des amis et de la famille

Bienvenue dans l’Angleterre de Dylan Thomas ; traditionnelle, douce et recelant mille trésors. Les maisons et les murets sont en brique, le tout est recouvert d’une magnifique neige immaculée. Des enfants jouent à lancer des boules de neige sur les chats, le facteur passe, une mère appelle ses enfants pour le repas…

Ce sont des scènes de la vie quotidienne de l’Angleterre traditionnelle que nous dépeint ici Dylan Thomas. Ce sont les bonheurs simples de l’enfance et de tout ce qui rend Noël si beau et si particulier. Ses chants, les oncles et les tantes invités que l’on ne voit quasiment jamais… et ce sont aussi les cigarettes… en chocolat !

Un noël d'enfant au Pays de Galles insideUne Angleterre rêvée

Lire la prose de Dylan Thomas, c’est s’autoriser à rêver à ces Noëls que l’on lit dans les romans victoriens, que l’on voit dans certains films nostalgiques également. Attention, il s’agit bien ici de poésie et non pas d’un roman. Il n’y a certes pas de rimes, mais le format rencontré ici est bien celui de poèmes.

Un Noël ressemblait tant à l’autre,

ces années-là du côté de la ville maritime,

tellement silencieux hormis le son distant

des voix que j’entends encore parfois avant

le sommeil, que je ne me rappelle jamais s’il a

neigé pendant six jours et six nuits lorsque j’avais

douze ans ou s’il a neigé pendant douze jour

et douze nuits lorsque j’en avais six

Mais le texte du Dylan Thomas ne serait pas si réussi et efficace si il n’y avait pas les sublimes illustrations de Peter Bailey. Elles sont justes parfaites pour cet ouvrage ; entre douceur et malice, sans oublier de belles couleurs vives et gaies pleines de détails !

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Je suis vraiment tombée amoureuse de cet ouvrage aussi bien pour son texte que pour ses illustrations qui ont une importance égale à mes yeux. C’est à la fois drôle et doux, sans oublier une petite pointe de taquinerie, notamment quand les gamins font croire aux adultes qu’ils fument (alors qu’il s’agit de cigarettes en chocolat !).

Saluons également le bel effort qui a été réalisé en termes de finitions par les éditions Gallimard Jeunesse. Le livre possède une belle couverture cartonnée avec un verni sélectif. En bref, c’est un bel objet à offrir ou à s’offrir et il fera très bien dans une bibliothèque ou au pied du sapin…

Un noël d'enfant au Pays de Galles inside 3

Chronique – Resurectio – Tome 1

ResurectioUn très bon début de série pour les ados qui aiment les romans sombres, bien sombres…

Resurectio est le premier tome d’une série écrite par la française Amélie Sarn. Déjà bien installée dans le monde de la jeune et des ados, l’auteur assure également la traduction de nombreux romans anglais du même genre.

Elle a écrit notamment : Les proies (Milan, collection Macadam), Le voleur de goûter (Milan cadet), et surtout, Les aventures fantastiques de Sacré-Coeur, une très belle série d’albums pour la jeunesse qui permet de découvrir Paris autrement (Le petit lézard). En traductions, on lui doit entre autres : L’élite (Milan, collection Macadam), Lili Goth (Milan) ou encore Entre chiens et loups  (Milan, collection Macadam)…

Avec Resurectio, Amélie Sarn signe un début de saga sombre et terriblement attirant…

D’étranges cicatrices, et aucune mémoire…

Marie se réveille dans une pièce immaculée et ne se souvient de rien, voilà comment tout commence. Peu à peu, Victor, son protecteur lui fait faire une foule de tests et d’analyses : mémoire, aptitudes physiques, endurance, intelligence, mémoire musculaire… Mais à quoi donc servent toutes ces études sur elle ? Et d’où lui viennent ses étranges cicatrices qu’elle a aux bras, aux jambes et sur le torse ? Et surtout, où sont ses vrais parents ? Victor à beaucoup de choses à cacher à Marie, qu’il protège excessivement…

Mais ça se sont les questions simples. Il y en a d’autres plus opaques et plus dangereuses, notamment celle concernant cette brume noire qui l’entoure constamment et que Marie semble être la seule à voir… est-ce bien normal ? Et en parallèle à toutes ces interrogations Marie va avoir l’autorisation d’intégrer un lycée avec d’autres jeunes de son âge. L’adaptation risque d’être difficile, elle qui n’a connu que la sécurité et la présence de Victor…

Un roman noir comme il en faudrait plus

Sombre, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce nouveau roman d’Amélie Sarn. Et soyons clairs, ça n’est pas pour me déplaire, bien au contraire. Là où l’on peux penser tomber sur un énième roman pour ados avec ses grandes lignes cousues de fil blanc, il n’en est rien.

Bien entendu, Marie a ses questionnements, ses doutes, et ils sont courants. Mais son tempérament et sa façon d’être la rende différente, surtout avec cette ombre qui rôde près d’elle et dont on ignore tout.

Très rapidement, on comprend que l’auteur a souhaité revisiter le mythe du monstre de Frankenstein… et c’est extrêmement réussit ! Il y a donc pas mal de fantastique dans ce récit, mais il est savamment mélangé avec la normalité. Marie rencontre les mêmes problèmes que tout le monde pour s’intégrer, elle aussi est séduite par le beau nageur que toute l’école admire, elle aussi se fait des ennemies… Et surtout, la noirceur doucement amenée au fil des pages est parfaite. Là où on aurait pu croire que l’histoire resterait dans les sentiers battus, nous avons quelques surprises (elles ne sont pas belles ni plaisantes, mais parfaitement menées).

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Vous l’aurez compris, nous sommes bien loin du récit classique et un peu assommant qui est parfois servi aux ados. Ici ça bouge, ça crépite et ça ne va pas forcément mieux après. Marie va vivre des trucs pas cool, et c’est justement ce qui fait qu’on l’aime et qu’on s’y attache.

Il s’agit là d’un très bon roman à destination des 14-16 ans. Que l’on aime le fantastique ou non, le message est assez universel pour qu’il parle à tout le monde. Bref, c’est un petit coup de cœur inattendu, et ce sont justement les meilleurs. A très vite pour la suite qui vient tout juste de sortir : Trop Humaine.

Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : É-Den – Tome 2 – La Traque

E-den 02A la découverte d’un monde déchu par un (ou plusieurs ?) mal mystérieux…

Second opus de la trilogie éponyme, La Traque permettra à son lecteur d’explorer comme jamais auparavant la Terre. Nous avions déjà eu un aperçu des dégâts dans le premier tome, mais ici, c’est encore plus visible, plus prégnant. En route donc sur le macadam désert de ce qu’il reste des États-Unis avec E-Den et ses compagnons d’infortune, la jeune fille recherchant toujours son père.

La saga est écrite par Élodie Tirel, une auteur française passionnée d’imaginaire qui a une incroyable quantité d’ouvrages à son actif : Mémoris, L’elfe de Lune, Zâa… pour ne citer qu’eux ! Le premier tome de la série É-Den a remporté le Prix Pierre Bottero 2015 du meilleur roman.

Le vrai voyage ne fait que commencer…

Vous pensiez voir É-Den enfin au bout de ses peines après ce terrible voyage à travers les différentes strates de la cité souterraine de Renaissance ? Il n’en est rien, au contraire, l’expédition débute réellement maintenant.

La Terre est devenue hostile, et ce qui a survécu à sa surface l’est tout autant… infectés assoiffés de sang, hommes de l’armée, survivants solitaires et dangereux… les dangers sont encore et toujours innombrables. C’est dans cet univers post-apocalyptique qu’évoluent É-Den et Siméon ainsi que le petit racureuil Snoop. Vont-ils s’en tirer ? É-Den parviendra-t-elle à trouver son père ?

Toujours aussi efficace

Une foule d’événements sont au rendez-vous dans ce second opus, et surtout beaucoup de situations de crise à gérer pour É-Den. Pour ne citer qu’eux, elle va croiser : un prédicateur fou, des survivants aux intentions louches, des infectés étranges… et cela sans oublier que sa mère est désormais partie à sa recherche. Bien entendu, la petite troupe qui se constitue au fil des pages va aussi faire de belles et émouvantes rencontres.

On retrouve ici les mécanismes qui avaient fait l’efficacité du premier ouvrage. Certaines sont un peu trop bien-pensantes à mon goût, mais cela est contrebalancé par la dureté de l’univers d’É-Den.

Les cent dernières pages en particulier sont d’une belle efficacité, on découvre quelques pistes possibles sur la raison qui créé les infectés… et le tout est très bien mené. J’ai en particulier apprécié le passage avec les enfants de l’orphelinat et leur façon d’être, de se mouvoir, de parler… ils sont bien effrayants.…..

Pour ceux qui ont apprécié Les survivants, La traque devrait leur plaire tout autant. Tout y est : de l’action, un peu d’émotion, de nouvelles rencontres, de nouvelles formes de danger… ! A lire dès l’âge de 13 ans environ.

Affaire à suivre avec la suite et fin de la saga : Les mutants (paru en mai 2015).