Après la Cité de l’ombre et Le peuple d’en haut, la série de Jeanne DuPrau continue avec l’oracle de Yonwood, troisième tome de la série. Mais cette fois ci, ce n’est pas Doon et Lisa (les héros précédents) que nous croiseront car l’auteur nous emmène des centaines d’années précédant les deux tomes et avant le « Grand Bouleversement ».
Dans la petite bourgade tranquille de Yonwood…
Yonwood est une petite ville des Etats-Unis sans prétention aucune. Elle possède son église, son école, son quartier pavillonnaire… et son oracle. En effet, depuis quelques mois déjà, une femme a des visions de fin du monde. Beaucoup des habitants de Yonwood croient que ce qu’elle voit est l’avenir et suivent à la lettre les « instructions » de l’oracle pour éviter que ses visions d’apocalypse ne deviennent réalité.
Et pour cause, le climat du monde actuel est tout sauf rassurant : on parle d’une possible guerre contre la Phallange, un mystérieux réseau de groupes faisant pression sur les gouvernements du monde entier…
De plus en plus d’avions de combats sillonnent le ciel en prévision d’un affrontement, le climat est à la méfiance ; même les connaissances les plus proches suscitent le doute.
C’est dans ce climat de tension que débarque la jeune Nickie dont la tante va vendre la maison familiale située à Yonwood suite au décès de sa grand-mère. Mais la jeune fille ne l’entend pas de cette oreille ; elle veut tout tenter pour faire changer d’avis sa mère et sa tante pour ne pas vendre la maison de famille, et pourquoi pas, y vivre.
Un huis clos à la dimension d’une ville
En arrivant à Yonwood, Nickie s’est fixé trois buts dans la vie :
- – Garder à tout prix la maison familiale.
- – Trouver le grand Amour.
- – Faire quelque chose de bien pour l’humanité.
Trois objectifs et peu d’occasions d’en réaliser ne serait-ce qu’un seul. Au fil des jours Yonwood est une ville qui se replie de plus en plus sur elle-même : les « étrangers » à la ville sont soupçonnés des moindres maux, et ceux qui en font déjà partie font tout pour rester « dans le rang », c’est-à-dire à écouter les étranges instructions de l’Oracle, interprétée par la très religieuse Mme Beeson qui participe activement à l’accomplissement des demandes de l’Oracle.
Une dimension psychologique à grande échelle encore très présente dans ce tome, et ce pour le plus grand plaisir des méninges du lecteur qui lui aussi se monte des hypothèses plein la tête.
Le fait d’avoir fait un roman se déroulant quelques centaines d’années avant l’époque de Doon et Lisa apporte de nouveaux éclaircissements à l’intrigue générale de la série. Certains débuts de réponses apparaissent… et beaucoup de nouvelles questions aussi.
Une chronologie originale faisant de ce roman un des meilleurs de la série, aussi bien pour ses révélations que pour son atmosphère magnifiquement retranscrite.
Le dernier tome, Le diamant des ténèbres, nous fera retrouver Doon et Lisa et bouclera la série.
9/10