Chronique : L’épouse de bois

L'épouse de boisEntre poésie, nature et féérie…dans les terres arides et hypnotiques de l’Arizona

Premier roman (et pour le moment le seul) de Terri Windling paru en France, l’épouse de bois était sorti en 2010 aux éditions les Moutons électriques dans la collection La bibliothèque Voltaïque avant de sortir en poche en juin dernier chez Le livre de poche.

Loin d’être uniquement écrivain et anthologiste, Terri Windling est aussi dessinatrice, peintre et directrice littéraire. Elle travaille également sur des ouvrages concernant la féérie en collaboration avec le couple Brian et Wendy Froud.

Une mort inexpliquée

Tout commence à Tucson, dans l’Arizona à la frontière du Mexique, où le célèbre (et fictif) poète Davis Cooper vient de trouver la mort dans d’étranges circonstances. C’est ainsi que l’auteure Maggie Black hérite bien malgré elle de la maison de l’écrivain, qu’elle n’avait connu que de façon épistolaire… elle décide alors de s’atteler à une tâche titanesque : réaliser la biographie de cet homme qui a été son père spirituel.

S’installer dans la dernière demeure du poète deviens donc une évidence pour Maggie pour s’imprégner de la façon de penser de Cooper avant qu’il ne quitte cette terre de façon si abrupte.

brian froud 01Un roman fantastique aux échos réalistes

Beaucoup des éléments qui constituent L’épouse de bois sont réels ou tout du moins très inspirés de la vie de l’auteure. Terri Windling vit entre l’Angleterre et Tucson (dans l’Arizona), tout comme le personnage central du roman : Maggie Black.

Et tout comme son personnage, l’auteur entretien un lien très fort avec les arts aussi bien littéraires que visuels.  L’illustrateur féérique Brian Froud, (ami de Terri Windling dans la vraie vie), trouve lui aussi sa place dans cette fresque placée entre nature et imaginaire. Cette relation fusionnelle qu’entretien ici l’homme avec la nature est d’une importance capitale pour apprécier l’œuvre dans son entier.

Une autre vision de la fantasy

L’épouse de bois est typiquement le genre de roman qui redonne un souffle de vie au genre de la fantasy. Bien loin des quêtes épiques et des créatures mythiques, on entre dans un univers feutré, mystérieux empli d’une beauté bien souvent silencieuse.

Cette vision d’une fantasy naturaliste fait penser au roman de Robin Hobb, Le dieu dans l’ombre, également centré sur la beauté de la nature, sa façon de nous envouter et de nous amener à croire en des créatures évanescentes, fuyantes mais également dangereuses…

Autant le dire tout de suite, l’intrigue de la mort de Davis Cooper passe très vite au second plan, car la raison d’être de ce roman, ce sont ses descriptions foisonnantes de paysages mythiques, de collines rougeoyantes sous le soleil du soir… et on est servis, une fois l’épouse de bois terminée, les grands espaces désertiques décrits tout le long sont comme un appel des sirènes… Le rythme d’écriture est donc assez lent (parfois trop), mais on passe vite outre pour laisser place à une rêverie continuelle.

L’épouse de bois n’est pas un roman de suspense, ni même un roman de fantasy comme on l’entend habituellement, mais il est de la trempe de ceux qui marquent durablement les esprits. Espérons que cette première incursion dans le monde féérique de Terri Windling donne envie aux éditeurs français de nous offrir d’autres occasions de la découvrir.

7.5/10

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