Chronique : Le royaume assassiné

Une réécriture du conte de la Petite sirène version fantasy, ça vous tente ?

Premier roman d’Alexandra Christo, Le royaume assassiné a connu un grand succès à sa parution aux États-Unis. Il est paru en France aux éditions De Saxus en novembre 2020. L’éditeur a fait un premier tirage tout particulier pour ce roman, faisant la surprise d’un ouvrage en couverture rigide uniquement pour la première impression (il avait cependant le même ISBN que le souple). Une jolie façon de remercier les lecteurs !


Le Royaume assassiné se propose de vous faire découvrir une version de La petite sirène assez différente du conte d’Andersen…

La Tueuse de princes en quête de sa plus belle cible…

Elle se prénomme Lira, et elle est la plus redoutable des sirènes. Fille de la reine, elle se réserve le droit d’arracher le cœur d’un prince à chacun de ses anniversaires. Elle est crainte dans tous les royaumes, tous les océans par-delà le monde. Mais sa mère la reine la perçois de plus en plus comme une menace et la punit pour lui avoir désobéi : elle ainsi transformée en une fragile humaine.
Lorsque sa route va croiser celle d’un prince amoureux de l’océan, elle est loin de se douter que sa vie va basculer… et peut-être pas uniquement la sienne…

Une réécriture de conte de fées intéressante

Le royaume assassiné est le roman parfait pour une incursion dans l’univers de la fantasy maritime. C’est un genre qui se développe de plus en plus en France par le biais de traductions (mais pas seulement) : Le trône des sept îles de Adalyn Grace (De Saxus), De sang, d’écume et de glace d’Alexiane de Lys (Michel Lafon), La carte des confins de Marie Reppelin (PKJ) pour ne citer qu’eux. On peux dire que ça a le vent en poupe. Ou en poulpe ?

C’est la première fois que je m’essaie à ce sous-genre de la fantasy et je dois avouer avoir trouvé cela plaisant. D’autant plus qu’il s’agissait d’une réécriture de conte de fées. Le style d’Alexandra Christo est très fluide, les chapitres s’enchainent avec une aisance confondante, c’est un bon page-turner. Cependant, malgré son efficacité, ce n’est pas un coup de cœur, loin de là. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’intrigue est trop linéaire… il y a certes des côtés sombres à cette histoire, mais elle reste très classique et cousue de fil blanc.

Le royaume assassiné est vendu comme une fantasy aux accents très sombres, mais ce n’est pas parce que Lira arrache des cœurs à des princes que ça suffit pour classer l’ouvrage comme tel. L’autrice aurait dû aller beaucoup plus loin dans la noirceur si elle voulait que l’on considère son ouvrage comme de la dark fantasy. Pour moi, c’est un bon ouvrage de fantasy maritime sur fond de romance, mais on oublie très vite le côté sombre tant il est ténu.
Une fois qu’on accepte ça, on passe un très bon moment de lecture !

Ainsi, comme réécriture de conte, ce roman est une réussite, mais pas au point de l’ériger au rang de coup de cœur. A réserver à celleux qui n’ont pas l’habitude des poncifs de la fantasy, car l’intrigue est extrêmement classique. C’est one-shot, ce qui a le mérite d’être très appréciable quand on en a assez des séries de fantasy à rallonge… A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Pour aller plus loin : L’édition française bénéficie de cinq illustrations inédites magnifiques réalisées par différents artistes mais toutes parfaites pour l’univers.

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