Jeux de dupe à l’échelle mondiale, quand les plus puissantes familles et empires de notre planète se vouent un combat sans merci
Maggie Hall est une auteure américaine, La conspiration est une trilogie jouant sur les codes du complot et des prophéties. De Paris en passant par Istanbul, l’héroïne de cette nouvelle saga pour ados va voyager à travers les pays et ce qui les ont forgés au travers d’une étrange prophétie…
Une vie normale, jusqu’à présent…
Hormis le fait qu’Avery West ait beaucoup, beaucoup déménagé, l’adolescente n’a pas franchement de raisons d’être qualifiée d’extraordinaire. Mais ça, s’était avant qu’on la fasse embarquer pour Paris avec pour excuse, une prophétie la concernant elle et sa famille. Elle pourrait enfin en savoir plus sur son père, dont sa mère ne parle jamais. Il semblerait que ses liens paternels la conduisent sur des chemins aussi tortueux que dangereux… et ce n’est pas moins que sa vie qui est en jeu !
Une accroche efficace….
L’intrigue présentée a tout pour plaire : un roman ado avec pour fond un complot d’ordre mondial où les riches et les puissants de cette planète semblent prêts à tout pour arriver à leurs fins… L’histoire n’est pas nouvelle mais séduit.
D’autant que l’on se demande rapidement ce que fait au milieu de tout cela une adolescente et en quoi son existence peu changer la distribution des cartes de chacun dans ce grand jeu de dupes…
… mais qui ne réussit pas à remplir ses promesses
Il s’avère que très rapidement, l’histoire de La Conspiration est quelque peu « bancale ». Je m’explique : Maggie Hall (l’auteur) nous met immédiatement dans un bain de complots, mensonges et trahisons où il est impossible de se fier à qui que ce soit (sauf peut-être à un beau garçon…). Elle nous lance pêle-mêle une foule d’informations spécifiques à l’univers de son livre, certaines sont bien trouvées, d’autres tiennent moyennement la route et surtout, il y en a trop.
On a du mal à comprendre tous les enjeux et toutes les relations qui lient certains personnages entre eux.
De plus, l’héroïne de cette saga – Avery West – n’est que très peu attachante. Elle suit tout le monde mais ne se forge pas de réel avis sur ce qui l’entoure, et ses réflexions ne sont pas évidentes à suivre. Et surtout, elle est extrêmement malléable : vous pouvez l’emmener sur un vol international sans qu’elle sourcille ou presque tant elle s’adapte vite aux situations.
Et même si parfois elle a une petite crise de panique, celle-ci ne dure jamais assez longtemps pour qu’elle soit un personnage réaliste avec des sentiments crédibles. Les autres personnages m’ont laissé le même sentiment artificiel et trop effacés, sans réelle vie au travers des lignes…
Pour ce qui est de l’intrigue, même si on en comprend les enjeux dans les grandes lignes, il est difficile de s’y intéresser vraiment car celle-ci est assez prédictible. De plus l’auteur ajoute sans cesse de nouvelles informations et énigmes, ce qui en fait un jeu de piste assez peu aisé à suivre. D’autant que vous ne serez pas spécialement soufflé par les twists et les retournements de situation, c’est dommage.
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Vous l’aurez compris, La Conspiration est un ouvrage pour lequel je n’ai eu aucun affect, quel que soit le plan (écriture, personnage ou intrigue). Il trouvera peut-être son public parmi des ados qui aiment le mélange young-adult et secrets à la Da Vinci Code mais il y a d’autres ouvrages bien mieux ficelés dans le même style selon moi. A charge de revanche pour la collection R, qui en général sait surprendre et même créer des tendances littéraires.