Chronique : Journal d’un vampire en pyjama

Un roman/témoignage magique de Mathias Malzieu sur la maladie qu’il a traversée et ce qu’il a décidé de réaliser quand il la vaincrait

Mathias Malzieu est le chanteur/compositeur du groupe français Dionysos. Il est également écrivain (et il est doué). Que l’on connaisse on non son groupe de rock, que l’on apprécie ou non sa musique, peu importe car il est ici question d’un récit de vie touchant, rien d’autre.

Il a déjà écrit les romans poétiques suivants : La mécanique du cœur (il y a également un film), Le plus petit baiser jamais recensé, Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi… et d’autres encore !

Une maladie du sang extrêmement rare…

Alors que tout va bien pour lui, du jour au lendemain, Mathias Malzieu est fatigué, s’essouffle vite, n’a plus la force de faire son travail. Il souffre pendant les heures de tournages de son clip, mais ne dit rien à personne. Le lendemain, il part faire une prise de sang… C’est ainsi que tombe le terrible diagnostic : Aplasie médullaire.

Un nom étrange pour une maladie du sang qui est extrêmement rare… Commence ainsi pour Mathias un parcours du combattant où le courage est omniprésent. Difficile d’être optimiste et combattif dans ce genre de situation, et pourtant, il n’a rien lâché et va tout entreprendre pour survivre.

Voici l’histoire touchante, romancée et magnifique de Mathias Malzieu, de sa douce Rosy qui va l’épauler, et des nymphirmières qui vous papillonner autour de lui pour le guérir…

Un roman-témoignage d’une poésie poignante

Inattendu et magnifique, Journal d’un vampire en pyjama est à la fois un roman, un récit de vie, et bien plus encore… C’est d’une poésie infinie, chaque mot est pesé pour donner un effet magique à chacune des phrases de ce roman. Et quand ce n’est pas poétique, c’est beau, tout simplement. On arrive même à rire parfois malgré la tension dramatique qu’une telle histoire vraie peut apporter.

  • De quel groupe êtes-vous ? demande-t-elle.
  • Dionysos, je réponds.
  • Je parlais de votre groupe sanguin.
  • A oui… O+.

Et puis, il y a tous les noms et mots inventés par Mathias Malzieu, comme pour exorciser ce mal qui le ronge de l’intérieur, qui fait de lui un vampire (il se décrit ainsi).

Il y a les nymphirmières, ces femmes de l’ombre qui vont tout faire pour le sauver à coup de prise de sang, de petits soins, de sourires, d’attention. Il y a également Dame Oclès, personnage récurrent qui vient visiter notre narrateur durant ses rêves ou ses périodes de fièvre, menaçante, elle personnifie le danger omniprésent que vie Mathias Malzieu.

Et puis, il y a aussi Rozie, bien réelle, « l’amoureuse » de Mathias comme il l’appelle. La façon dont il parle d’elle est incroyable. Il la décrit comme une nymphe, une fée, un petit être magique qu’il a eu la chance de rencontrer et qui a accepté de faire du chemin avec lui… Elle semble fragile, mais elle est forte, je ne sais pas à quoi elle ressemble, mais les descriptions qu’il fait d’elle sont incroyables.

« Rosie n’est pas dans le déni de la maladie, ses pulsions d’espoir n’en sont que plus salvatrices. Son corps ressemble à s’y méprendre à un michonnier, cet arbre fruitier qui ne produit que deux fruits par vie. On raconte que lorsqu’on s’endort entre ses branches, on se réveille amoureux.

Histoire vraie… A l’hôpital, quand il faudra qu’elle s’en aille la nuit, je dévisserai sa poitrine. Je la poserai sur ma table de chevet, et quand je me sentirai trop angoissé, je la presserai comme deux oranges. Je la cacherai dans le petit meuble à côté du lit et le matin elle pourra venir la récupérer pour aller au travail ».

Ainsi, Journal d’un vampire en pyjama est un magnifique texte à la fois touchant, magique, prenant. Entre onirisme et réalisme brut par moments, on passe un merveilleux moment de lecture…

De plus, pour ceux qui auraient la version chez Le livre de poche, il y a en fin d’ouvrage Carnet de Board (un carnet de bord fait en skate board !). Un court texte d’une cinquantaine de pages qui raconte l’épopée folle que s’était promis de faire Mathias s’il guérissait : un road-trip en skate à travers l’Islande. Le tout est parsemé de photos couleurs pour nous permettre de vivre de plsu près encore cette folle aventure !

….

En somme, ce livre est une pépite. Il donne confiance en soi et en l’autre. Il prouve que l’on peut s’en sortir malgré parfois des parcours terriblement difficiles. C’est une belle histoire, et cela d’autant plus qu’elle est véridique… A découvrir donc !

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