Marie-Aude Murail est une autrice de talent à la production absolument vertigineuse… et qui plus est de qualité, chose rare. Elle a écrit beaucoup d’ouvrages dont beaucoup sont devenus des classiques dans le paysage de la littérature jeunesse : Oh boy ! La série Sauveur & Fils, Simple, L’assassin est au collège, Miss Charity… et Baby-sitter blues !
Vous l’aurez compris, Marie-Aude Murail est une référence incontournable dès que l’on parle de littérature jeunesse et ado. Et parmi ces nombreuses références, il y a Baby-sitters blues… un classique paru en 1988 et qui a maintenant un charme désuet et une verve folle.
Tout commence par un magnétoscope…
Émilien veut ABSOLUMENT un magnétoscope, mais ce n’est pas sa mère qui pourra le lui payer (du moins pas entièrement). Une seule solution : faire du baby-sitting. Et c’est ainsi que commence l’histoire d’Émilien qui va devoir disséminer quelques petits mensonges pour commencer à garder des bébés. Et même si c’est très laborieux au début, le jeune homme va commencer à s’attacher à ces enfants qu’il va peu à peu connaître et aimer !
Une histoire touchante et génialement drôle
En très peu de pages, on est tout de suite transporté par l’histoire d’Émilien. Le jeune homme est extrêmement drôle et créatif quand il s’agit pour lui de parvenir à ses fins (garder plein d’enfants pour acheter le plus vite possible le fameux magnétoscope). Les petits mensonges qu’il sème derrière lui sont drôles et vont l’amener à certaines situations très drôles.
Mais surtout, on voit son évolution. Ce qui était au début un moyen relativement facile de se faire de l’argent de poche va devenir pour lui une véritable passion. Émilien va se mettre à dévorer les livres de puériculture, à se passionner pour chaque enfant qu’il garde et les aimer comme s’il était de leur famille. C’est extrêmement beau de voir l’évolution de cet ado qui faisait ce petit boulot pour avoir son magnétoscope évoluer et se découvrir un amour véritable pour les enfants.
Mais Baby-sitter blues, ce n’est pas que cette histoire. Il y a celle d’autres personnages qui entrent en collision avec celle d’Émilien, certaines pour donner de belles choses, d’autres dont il lui faudra se méfier… Tout est très abouti et malin dans ce roman qui saura faire sourire ses lecteurs. Il faut avouer qu’Émilien est très attachant, fort drôle et même son impertinence vous fera sourire. En tout cas, pour moi ce fut un coup de foudre littéraire pour ce personnage.
« A ce qu’il paraît (ma mémoire est très imprécise sur cette période, je suis obligé de faire confiance à des témoins), à ce qu’il paraît, je ne voulais jamais m’endormir le soir, quand j’avais deux mois. Je souffrais de coliques atroces. Personnellement, je ne me souviens de rien. Mais ma mère m’a certifié qu’elle me chantait pendant des heures cette poétique petite berceuse :
« Qui a vu dans la rue le petit ver de terre,
Qui a vu dans la nue le p’tit ver tout nu ?
J’aime autant vous prévenir qu’il n’y a pas de réponse à cette question. »
Je ne saurais que trop vous conseiller ce roman destiné à la jeunesse, il est original, drôle et vous fera passer un excellent moment ! Et j’aime ce petit décalage dans le temps avec Émilien qui rêve d’un magnétoscope, le nec plus ultra de l’époque en somme. A découvrir dès l’âge de 11/12 ans environ.