Retour avec le djinn Bartiméus du temps de sa prime jeunesse…
La saga de Bartiméus de Jonathan Stroud est à la base une trilogie qui se déroule au XIXème siècle, dans une Angleterre victorienne différente de celle que nous avons connue, car la magie y est prépondérante et non dissimulée au commun des mortels. Mais par la suite, l’auteur écrivit L’anneau de Salomon : une préquelle se déroulant 3000 ans avant la trilogie éponyme. On y retrouve le malicieux et agaçant djinn pour des aventures du temps de « sa jeunesse » quand il était au service d’un des mages du roi Salomon, à Jérusalem, une des villes les plus importantes du monde à cette époque.
La lecture de ce « quatrième volet » qui s’ajoute n’empêche en rien la découverte de la série, ce dernier étant complètement indépendant des autres, libre au lecteur potentiel de choisir son époque.
De la fantasy aux temps anciens
Arabie, Jérusalem, dans le grandiose palais de Salomon se trouve Bartiméus, invoqué par un des magiciens du roi afin de rendre de multiples services à ce dernier. Mais comme tout démon digne de ce nom, Bartiméus fait tout pour déformer les instructions de son maître à son avantage, jusqu’à ce qu’il… le dévore. Mais le roi ne goûte pas du tout la plaisanterie du démon et le soumet pour correction à son plus puissant et dangereux mage : Khaba.
Ce qui n’empêchera pas Bartiméus d’en faire des siennes jusqu’à risquer son essence (équivalent de la vie pour un humain) pour préserver son « honneur ».
Outre ceci, dans le royaume de Khaba se trouve la jeune Asmira, servante dévouée prête à risquer sa vie pour sauver son royaume et sa reine. Et c’est bien ce qu’elle va devoir faire sous peu, car le roi Salomon demande au royaume une rançon d’encens tous les ans (l’encens est le bien le plus précieux du pays) contre sa protection, sinon…Khaba sera rasé.
C’est ainsi qu’Asmira va faire le long voyage de Khaba à Jérusalem avec pour mission de dérober l’anneau tant convoité de Salomon. Mais c’était sans compter sur sa rencontre avec Bartiméus…
Conflis d’intérêts et révélations en cascade, vous voilà prévenus. Et bienvenue dans le monde de Bartiméus…
Un retour aux sources des plus plaisants…
Encore une fois dans ces nouvelles aventures, l’humour mordant et cynique de Bartiméus fait mouche. On se retrouve à esquisser de nombreux sourires face aux annotations (nombreuses) du djinn quand il s’agit de son chapitre dédié. Une présence forte, des phrases incisives et un soupçon d’humanité font ce démon un être hors-norme, même pour ses semblables (folios, djinns ou encore afrits).
Chaque chapitre est dédié à un personnage en particulier : écrit à la première personne pour Bartiméus ; et raconté d’un point de vue extérieur non omniscient pour Asmira. On retrouve ainsi la même sorte de chapitrage que pour Nathaniel et Bartiméus dans la trilogie.
Un des points les plus positifs de cette série réside dans la capacité de l’auteur à trouver de l’humanité au fond de personnages parfois improbables. Plus fort que l’intrigue qui passe au rang secondaire, c’est le travail autour des personnages qui est le plus appréciable.
Seul bémol, il faut avouer qu’il n’y a pas de renouvellement de l’intrigue face aux précédents opus de la série, mais ont se laisse toutefois facilement embringué par le scénario simple et efficace du roman. On peu presque parler d’une transposition de la trilogie en un seul tome et dans une autre époque.
Petite note : Au début du livre, vous trouverez une explication de la hiérarchisation des démons et de leurs attributions. Une présentation utile pour les nouveaux lecteurs et les anciens également. La carte de la région est aussi un petite plus nécessaire et appréciable.
Pour conclure sur cet opus en un seul tome. Le mélange d’Histoire revisitée avec un pan de fantasy en plus est tout à fait génial. On en redemande, avec pourquoi pas encore une autre époque et une intrigue un peu plus neuve ?
Les nouveaux lecteurs auront de quoi être conquis, les fans seront quand à eux ravis de retrouver le démon à la langue bien pendue. Un roman qui fait passer du bon temps en somme.