Un récit sombre et poétique comme il en faudrait plus…
Paru en 2011 dans la collection Exprim’ aux éditions Sarbacane, ce roman n’est pas le premier essai de Karim Madani. En effet, l’auteur est habitué aux récits urbains et sordides emprunts d’une mélodie toute particulière. Outre le roman chroniqué ici, il a écrit Hip-Hop connexion (Exprim’, Sarbacane), Cauchemar Périphérique (éditions Philippe Rey), Blood Sample (Le Poulpe). Il a également écrit un roman se déroulant avant Le « Journal infirme de Clara Muller », dans le même univers, avec un personnage commun ; son titre : Ciel Liquide (Exprim’, Sarbacane).
Les illustrations qui parsèment le roman à chaque page sont réalisées par Yosh et collent parfaitement à l’esprit qui suinte du récit…
Un Paris du futur divisé en deux sections socialement bien distinctes
Ville Haute et Ville Basse : deux facettes d’un Paris où le lieu d’habitation est déterminé en fonction des moyens financiers de chacun. C’est dans ce monde sombre et livide que vit notre anti-héroïne. Clara Muller est une ado unique en son genre, et cela pour plusieurs raisons. Elle est issue d’une éprouvette, mais pas seulement : Clara sort plus exactement d’un tube qui a été relié à un ordinateur. Cette particularité à propos de sa naissance en a apporté d’autres par la suite. En effet, Clara a la pouvoir (ou don, ou malédiction, appelez cela comme vous voulez) de se connecter au « Vortex » de la Ville Basse, son âme si vous préférez. Et à chacun de ses « voyages », Clara est connectée au Vengeur Toxique, sorte de justicier urbain qui essaye de secourir les habitants de la ville à son échelle, et qui prend pas mal de coups.
Mais ça n’est pas tout, en plus de cela Clara est loin d’être une personne sociable. Considérée comme le très vilain petit canard du bahut, rien n’est facile pour elle. Souvent mise au rebut, insultée, dénigrée, Clara se complaît dans cette haine qu’elle inspire, elle qui se considère comme l’une des seules personnes lucide à des kilomètres à la ronde. Mais le jour où elle rencontre Karin, une amitié s’installe… Peut-être ne sera-t-elle plus la seule FFO (Fille Frappée d’Opprobe) à lutter contre les PPP (Putrides Poupées Polluantes) ?
Résolument noir et inclassable… et on adore !
Une chose est évidente dès les premières lignes : ce journal ne plaira à pas à tout le monde, mais peu importe. En effet, le langage utilisé est extrêmement courant et même parfois carrément grossier. Mais le meilleur, c’est que Karim Madani a créé une magnifique prose dans les replis d’un vocabulaire carrément urbain, lisez plutôt : « Je hais les gommeux, les forts en sport, les androïdes sous stéroïdes, les robots lanceurs de javelots qui peuplent les cours de nos écoles, le crissement d’une semelle de caoutchouc sur un parquet suffit à me donner envie de gerber, frictions de confréries de frénétiques freluquets ligués contre mes fictions freudiennes […] ».
Les mots sont ainsi à l’honneur tout au long du roman à travers non seulement Clara Muller, mais également grâce au personnage du hurleur de poèmes. Il s’agit d’un jeune homme qui a le pouvoir de tuer par ses mots… Cette image des mots pouvant exécuter quiconque les écoute assez longtemps revêt un charme terrible. Dans cet univers, tout est à la fois sale est beau, même le nom de la drogue est poétique : il s’agit du Ciel Liquide.
…
Encore une fois, la collection Exprim’ ne nous épargne rien et met un nouveau récit noir à l’honneur. En effet, quantité de romans publiés se terminent bien ou ont une fin assez complaisante. Ici, pas de compromis : quand c’est noir, c’est vraiment noir. Et c’est aussi pour cela que l’on aime ce roman, et la collection. Le « journal infirme » de Clara Muller est ainsi un indispensable. L’un des meilleurs de la collection Exprim’, il allie une histoire forte à un univers écorché à vif. Excellent. Dès 15 ans.





Vous connaissez peut-être l’héroïne des romans jeunesse et ado Léa Olivier ? Si oui, vous allez être ravis de ce petit concours, si non, c’est l’occasion de découvrir une nouvelle série !
Un court roman qui met à l’honneur de la littérature sous toutes ses formes, sans prétentions et sans complexes…
Assez fou pour ne pas être jugé ou trop lucide pour ne pas être épargné ?
Pourquoi nécessairement mettre des graines dans un silo quand on peut y mettre des hommes ?
Premier roman d’Hideo Okuda à paraître en France, Les remèdes du docteur Irabu est initialement paru aux éditions Wombat puis en poche chez Points en septembre dernier. Par ailleurs, un second volume tournant autour des hauts faits du docteur Irabu vient de paraître en grand format aux éditions Wombat sous le titre Un yakuza chez le psy et autre patients du Docteur Irabu.
Un portrait de la culture nippone dans tout ce qu’elle a de plus irrationnel
toute nouvelle collection : L’Ouest, le vrai. Passée plutôt inaperçue, la collection s’est ouverte sur deux titres l’année dernière : Terreur apache de W.R. Burnett et Des clairons dans l’après-midi d’Ernest Haycox. Depuis octobre 2014 avec The Big Sky, Actes Sud n’avait rien sorti au sein de ce nouveau label estampillé 100% U.S et grands espaces.
Ainsi vient d’arriver The Big Sky de A.B. Guthrie, un cycle de six tomes qui nous plonge dans une Amérique belle et profonde, proche de la nature. Les deux premiers tomes de la série viennent de sortir chez Actes Sud, il s’agit de La captive aux yeux clairs (premier tome) et La route de l’Ouest (grâce auquel A.B. Guthrie a remporté le Prix Pulitzer en 1950). Ces deux romans ont d’ailleurs été adaptés à l’écran et sont devenus de mythiques westerns grâce au réalisateur Howard Hawks. Par ailleurs, les deux premiers ouvrages de cet ambitieux cycle ont déjà été édités en 1947 pour le premier tome et en 1956 chez Denoël. La suite n’a jamais été traduite en France.
Les originales éditions Mirobole vous proposent de remporter leur toute dernière parution en partenariat avec la Bibliothèque de Glow. L’ouvrage Le jour où les zombies ont dévoré le père noël est paru il y a de cela un mois en librairie dans la collection Horizons Pourpres de l’éditeur, et il est signé par S.G. Browne et traduit par Laura Derajinski.
Une ode au Japon rural, à l’amour de la cuisine, et à toute la beauté qui nous entoure…
Une mère tout sauf maternelle et un cochon traité comme un enfant