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Chronique : La compagnie des menteurs

La compagnie des menteursUn roman historique sombre, haletant et aussi obscur que les âges dont il traite…

Karen Maitland fait partie de ces auteurs qui gagneraient à être connus. Son univers est aussi obscur que saisissant et sa plume absolument efficace ! De nationalité anglaise, sa spécialité est le roman historique sur fond de policier. Avec il y a toujours un ou deux cadavres derrière l’étable, et une quantité de suspects tous plus crédibles les uns que les autres.

En France, nous avons la chance d’avoir trois de ses ouvrages publiés : La compagnie des menteurs (le plus connu d’entre tous), Les âges sombres et La malédiction du Norfolk. Bienvenue dans un univers historique à nul autre pareil…

Un petit groupe d’itinérants qui grossit, grossit…

1348 – Tout commence avec un maître et son apprenti qui traversent l’Angleterre à la recherche de travail tout en fuyant les ports et les grandes villes, où sévit la peste. Puis, la petite compagnie se retrouve à être rejointe par un couple qui attend un enfant, dont le passé reste mystérieux, puis c’est au tour d’un marchand taciturne, etc.

Mais cette petite troupe itinérante fuyant la peste est loin de se douter à quel point elle va devoir lutter pour sa survie ! La maladie est une chose, mais les croyances populaires et les ont-dits sont parfois aussi mortels et autrement plus pernicieux…

Bienvenue dans un pays où les légendes se bâtissent sur rien, où on marie de force des infirmes entre eux pour conjurer le sort d’un village et où la superstition règne en maître… avec la saleté et la maladie…

Grandiose et captivant

Quand on est parti dans ce genre d’ambiance à la fois dure et sordide, on sait que l’on va passer un excellent moment de lecture. Cela peut paraître paradoxal pour certains, mais c’est le sentiment que j’ai quand un roman prend au tripes en passant par tous les stades de l’horreur, de la lâchetés, de la haine, des croyances…

On le devine assez rapidement, chaque personnage de la petite compagnie itinérante à un secret plus ou moins lourd à cacher, parfois même plusieurs ! Mais ce n’est pas le seul intérêt pour lire ce livre. On plonge avec délectation dans une Angleterre où l’ambiance est si magnifiquement retranscrite et où les personnages sont si creusés que l’on s’attache vite au moindre d’entre eux. Ici, point d’action à n’en plus finir, mais plutôt un rythme lent, lancinant, où chacun attend son heure, ce qui créé une atmosphère pour le moins mortifère et sur le fil… Délectable.

.Ici, on nage entre le roman historique, tout en empruntant les codes de l’imaginaire et des contes populaires, sans oublier le côté sanglant et cru des polars. Bref, c’est le mélange de genres ultime, parfait (selon moi). Karen Maitland vous tiens ici avec son histoire, et elle ne vous lâchera pas de sitôt. Même après la lecture, vous y repenserez (les dernières phrases de ce roman tournent encore dans ma tête tant tout est maîtrisé).

Il faut également saluer le travail de traduction assuré par Fabrice Pointeau, car c’est également grâce à lui que l’on se retrouve avec un ouvrage si travaillé et brillamment écrit.

J’espère avoir su vous convaincre avec cette chronique : cet ouvrage laisse un souvenir durable et plaisant. Sa lecture est profonde, captivante et surtout incontournable. Régalez-vous avec ce livre passionnant ! Et puis, la bonne nouvelle, c’est qu’il y en a d’autres… (MAJ 11/2023 – Malheureusement La malédiction du Norfolk et Les âges sombres sont épuisés, mais vous pourrez toujours les trouver d’occasion !).

J’ai lu La compagnie des menteurs sur les très bons conseils d’une amie, il y a presque dix ans maintenant… Et j’ai vendu plus de 500 exemplaires de ce roman tellement je l’ai adoré !

Chronique Jeunesse : La drôle d’expédition

La drôle d'expéditionPlus loin, plus haut, plus fort… voici la Drôle d’expédition, la suite directe de La drôle d’évasion.  Vers l’infini… et au-delà !

Devenue une habituée de la collection Pépix, voici le retour de Séverine Vidal ! Après La drôle d’évasion et Il était deux fois dans l’Ouest, voici la suite des aventures de Zach, voyageur du temps malgré lui… Mais l’auteur ne fait pas que de la littérature jeunesse pure, elle sait également s’adresser aux ados, notamment avec son roman Quelqu’un qu’on aime.

Nouveau voyage temporel, nouvelle aventure… 

Un an après avoir participé à l’évasion la plus spectaculaire de l’Histoire avec La drôle d’évasion, voici le grand retour de Zach ! Et cette fois-ci, il ne s’évade pas, bien au contraire… en effet, notre jeune voyageur du temps vient d’embarquer totalement malgré lui en pleine mission Apollo 11… Encore une fois, Zach participe à une page marquante de l’Histoire, puisque cette mission est celle qui a vu Neil Armstrong se poser sur la lune ! « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité »… ça vous dit quelque chose ?

Et bien entendu, même si c’est absolument merveilleux de voguer dans l’espace, Zach n’a aucune idée de comment il a atterrit là… Et encore moins comment il va en sortir pour retrouver son époque et ses deux petites sœurs fraîchement nées !

La drôle d'expédition intérieur

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Une suite efficace, drôle et captivante… puissance dix !

Documentée et dynamique, cette nouvelle histoire de Zach vous emmènera aux confins de l’espace… Au travers de cette aventure fringante, les jeunes lecteurs (garçons OU filles, j’insiste) apprendront une foule de faits intéressants sur la conquête spatiale et le mode de vie des astronautes. Comment boit-on dans l’espace ? De quoi est constituée une fusée ? Et plus important encore… comment fait-on pipi dans l’espace ?

Par ailleurs, les jeunes lecteurs découvrirons un tout nouveau trio de comparses en la personne de Neil Armstrong, Mike Collins et Buzz Aldrin (ou on apprend que le nom de Buzz l’éclair est un hommage de Pixar à cet astronaute de renom dans la saga Toy’s Story).

Cette amitié inattendue qui se développe entre Zach et les astronautes est très touchante et bien amenée. On passe du rire, au dramatique (les voyages dans l’espace sont aussi dangereux que stressants) sans oublier un petit côté surréaliste. Le tout est donc très bien mené de bout en bout, tout cela sans oublier les illustrations indispensables de Marion Puech qui collent parfaitement à l’esprit. Elles sont à l’image du texte : drôles et réalistes, sans oublier une petite dose d’imaginaire qui fait plaisir.

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Donc, on récapitule : si vous aimez les chats à plumes, les jeux-vidéo et les aventures dans l’espace… La drôle d’expédition est faite pour vous (et vos enfants). D’autant qu’on y apprend une foule de choses qui se sont réellement passées, et ça, c’est le meilleur moyen d’apprendre et d’aiguiser sa curiosité : découvrir en s’amusant. A lire dès l’âge de 9 ans.

Chronique Jeunesse : Cupcakes et compagnie – Tome 1 – La gourmandise n’est pas du tout un vilain défaut

Cupcakes et compagnie 1Une nouvelle série jeunesse autour de la cuisine et de l’amitié voit le jour !

Lancée en avril 2015, la série Cupcake et compagnie est éditée aux éditions Hachette et écrite par Lisa Papademetriou. L’auteur a également coécrit l’un des ouvrages de la série La 6ème, la pire année de ma vie avec James Patterson. Les très mignonnes illustrations sont quant à elles réalisées par Anne Guillard (elle illustre beaucoup de couvertures de romans pour la jeunesse et réalise également quelques bd, notamment Les Pipelettes).

Actuellement, trois tomes sont déjà parus en France, et un quatrième est à paraître en avril 2016, bref la série suit son cours ! Entre amitié et gourmandise, la série Cupcake et compagnie est toute désignée pour un lectorat déjà fan des Filles en Chocolat par exemple, et cela dès l’âge de 10 ans.

Une vie de famille pas toujours très simple !

La vie de la jeune pâtissière en herbe Hayley n’a rien de facile : entre ses parents divorcés, le déménagement et des histoires d’amitié qui s’effritent cela fait beaucoup de tracas.

Alors, même si cela n’est pas une échappatoire parfaite, Hayley fait la cuisine pour son entourage quand ça ne va pas fort… et en ce moment, elle a donc beaucoup de cupcakes à concocter !

Convivial mais pas incontournable

L’histoire de la jeune Hayley et de sa famille est très (trop) classique. On apprécie le réalisme de ses relations aux autres, mais en même temps, il n’y a rien de nouveau sous le soleil…

Les problèmes quotidiens de cette nouvelle héroïne pourront toutefois réconforter les lecteurs en leur faisant découvrir un personnage très humain avec ses problèmes… tout comme eux.

En fait, l’idée d’incorporer la cuisine au quotidien d’Hayley n’est pas une mauvaise idée en soi, mais cela sonne de façon un peu trop artificielle. En effet, la mode en littérature jeunesse est à la cuisine et à l’amitié en toile de fond (et ce n’est pas nouveau !). Mais le souci dans cette nouvelle série, c’est que le monde de la cuisine pourrait très bien être transposé à autre chose sans que cela n’apporte de réel intérêt.

Hormis des recettes de cupcakes qui parsèment le roman (une douzaine), Cupcakes et compagnie ne revêt pas un très grand intérêt ni de spécificité.

Cependant, pour ce qui est du côté graphique de l’ouvrage, les illustrations d’Anne Guillard sont très belles, tout en rondeurs. Elles sont si jolies qu’il n’y en a pas assez à mon goût !

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Quoi qu’il en soit, cette incursion dans le monde de Lisa Papademetriou et de la cuisine laisse ainsi un sentiment d’inachevé. Cette lecture est donc loin d’être notable, et n’apporte pas grand-chose en soi à ceux qui la découvriront. Dommage.

Interview d’Albin Quéru, fondateur des éditions Quelle Histoire

Quelle histoire logoLa bibliothèque de Glow : Comment le concept même de la collection a-t-il été créé ?

Albin Quéru : Nous sommes des passionnés d’histoire et des anciens des arts appliqués. Nous voulions réaliser une collection qui soit fun pour les enfants tout en leur proposant des contenus pédagogiques. Il se trouve aussi qu’en 2011, lorsque nous avons lancé Quelle Histoire, plusieurs grandes figures de l’histoire de France sortaient du programme. C’était donc l’occasion idéale pour lancer Quelle Histoire (site officiel https://www.quellehistoire.com).

La bibliothèque de Glow : Depuis combien de temps Quelle Histoire existe ?

Albin Quéru : Quelle Histoire a été fondé en avril 2011, notre société à donc 5 ans !

Quelle histoire présentoirLa bibliothèque de Glow : Pour quel âge conseillez-vous votre collection d’ouvrages ?

Albin Quéru : Cette collection s’adresse aux 7-10 ans avec des niveaux de lecture différents selon âge. Ainsi les plus petits s’attacheront aux contenus les plus ludiques comme les cartes ou les jeux tandis que les plus grands pourront se plonger dans l’histoire.

La bibliothèque de Glow : Quels personnages emblématiques de l’Histoire sont à venir ?

Albin Quéru : La liste est très longue ! Cette année les fans de Quelle Histoire pourront découvrir notamment Sissi, Bach, Spartacus ou encore Barbe Noire…

La bibliothèque de Glow :  Quelles nouvelles collection allez vous lancer prochainement ?

Albin Quéru : En parallèle des guides de voyage Les Petits Explorateurs, nous réaliserons dans la collection Quelle Histoire des livres sur l’histoire des villes et des régions (Lyon, Marseille, la Normandie ou encore la Bourgogne sont au programme).

La bibliothèque de Glow : Combien êtes-vous à travailler à la création des ouvrages de la collection ?

Albin Quéru : L’équipe compte aujourd’hui 12 personnes à temps plein et travaille également avec des auteurs et des illustrateurs indépendants.

Hélène Quelle HistoireLa bibliothèque de Glow : Comment avez-vous choisi le graphisme si reconnaissable de la collection ?

Albin Quéru : Au départ nous avons commencé par des applications, il nous fallait donc un univers graphique qui puisse être animé facilement. Les illustrations ont donc réalisées sous flash. Les grosses têtes rondes et les couleurs très vives font partie de notre ADN, nous sommes très attachés à ce style caractéristique.

La bibliothèque de Glow : Combien de temps au total prend la réalisation d’un ouvrage ?

Albin Quéru : C’est assez variable, mais entre la réalisation du chemin de fer, les story boards, l’écriture, la réalisation des jeux puis de la maquette, il faut compter environ 1 mois.

Quelle histoire magazineLa bibliothèque de Glow : Avez-vous autre chose à ajouter ?

Albin Quéru : Nous poursuivons l’aventure cette année avec le lancement de notre magazine, il y aura sans doute de nouvelles applications d’ici la fin de l’année.

Notre objectif est d’apporter un maximum de contenus aux enfants, sur des supports variés, pour leur donner envie d’aimer l’histoire

Chronique Jeunesse : Billie Fossette

Billie FossetteBienvenue à la  » ferme pour enfants récalcitrants  » où il ne fait pas bon être spontané et un peu vif comme la jeune Billie Fossette !

Bienvenue dans le monde coloré et animé de Sabrina Bensalah au travers de son tout premier roman Pépix : Billie Fossette. Peut-être connaissiez-vous déjà l’auteur, elle a déjà écrit un roman chez Sarbacane, dans la collection Exprim’ : Vers le bleu, l’ouvrage va d’ailleurs être prochainement adapté au cinéma.

Avec Billie Fossette, l’auteur signe un roman jeunesse adapté aux enfants dès l’âge de 9 ans totalement décalé et même un peu fou ! Au dessin, nous retrouvons la talentueuse Caroline Ayrault à qui l’on doit déjà de magnifiques ouvrages Pépix joliment illustrés : Sacrée souris, La fantastique aventure de Woua-Woua le chihuahua… c’est elle !

Une ferme de « redressement » pour enfants mal élevés

Cette fois-ci, les parents de Billie en on marre : ils sont exténué par la facilité de leur fille à répondre et à faire des bêtises, et ils ont LA solution. La ferme tenue par le couple Lamatraque est peut-être un moyen pour les parents de Billie de souffler un peu et de récupérer un petit ange après son séjour… mais rien ne va se passer comme prévu ! Ou même, si ça se trouve, ses parents ont coché la case « pour toujours » et ne comptent pas récupérer leur fille ?

Les Lamatraque sont tout sauf des éducateurs, on pourrait plutôt les classer dans la catégorie des tortionnaires… Un séjour terrible et pas très drôle s’annonce pour Billie, où les corvées de la ferme sont toutes assumées par les enfants. Heureusement, Billie n’est pas la seule dans ce cas et va pouvoir se lier d’amitié avec d’autres enfants… Et peut-être résoudre quelques mystères, dont notamment celui du coq qui chante du Stromae !

Un roman enlevé, drôle et carrément drôle

Billie Fossette est le genre de roman qui sait faire aimer la collection Pépix, tant il est représentatif de sa ligne éditoriale.

C’est drôle, ça ne se prend pas au sérieux, et sa jeune héroïne est d’une spontanéité très appréciable. Billie est drôle, un peu fofolle et adore faire tout un tas de bêtises. Elle déteste tout ce qui ne ressemble pas à une salopette, la crasse ne lui fait pas peur… bref on s’attache à elle en deux temps trois mouvement ! Les autre personnages sont tout aussi bien campés, j’aime particulièrement la nièce un peu sorcière des Lamatraque, cette chère Mélusine. Le petit Baptistin est également attendrissant, même si il adore vous lancer des tas d’infos comme un dictionnaire vivant.

Ah, et j’oubliais… les poules ont également leur importance… elle ne parle pas beaucoup, mais elles ont leur importance… Et elles sont très caractérielles !

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En somme, ce nouveau Pépix (paru en septembre 2015) est une véritable réussite ! On se prend à rêver d’une autre aventure de Billie Fossette avec pourquoi pas une autre guest star ? En tout cas, c’est une belle réussite, à faire découvrir à tous les enfants… qu’ils soient fans de lecture ou non ! Oui !

Chronique : La singulière tristesse du gâteau au citron

La singulière tristesse du gâteau au citronEntre l’étrange et le merveilleux du quotidien d’une famille américaine où l’un de ses membres possède une étrange capacité culinaire…

De nationalité américaine, Aimee Bender écrit aussi bien des nouvelles que des romans. En France, quatre de ses ouvrages sont parus. La singulière tristesse du gâteau au citron est son ouvrage le plus connu en France. Son œuvre est disponible chez Points en poche et aux éditions de l’Olivier pour les grands formats.

Une héroïne ordinaire aux papilles extraordinaires

Rose, 9 ans, petite fille normale de don état, va connaître une révolution dans son petit monde : le jour où sa mère lui prépare un gâteau au citron, elle ressent quelque chose d’étrange… Il s’agit de ce que ressentait sa mère lors de la préparation du gâteau.

Rose a maintenant la capacité de ressentir les émotions de ceux qui préparent les plats qu’elle mange. C’est ainsi qu’elle découvre que sa mère trompe son père… et il semblerait que cela fasse un petit moment…

Depuis lors, impossible de manger quelque chose de cuisiné de la main de l’homme. Chips industrielles, plats préparés par des machines et autres cochonneries disponibles dans les distributeurs, c’est la seule façon pour Rose de survivre à son terrible don. Mais quel avenir peut-donc être réservé à quelqu’un d’aussi particulier que Rose ? Et qui la croirait si Rose parlait de son étrange don ?

La singulière tristesse du gâteau au citron VOUn roman singulier et quelque peu inclassable

Ancré dans le quotidien d’une famille américaine tout ce qu’il y a de plus normale, ce récit et aussi attachant qu’étrange. En effet, l’histoire de Rose et de sa famille, l’évolution de ses capacités culinaires et leur quotidien sont intéressant, avec de nombreux hauts et bas…

On découvre le développement des « pouvoirs » de Rose au fil des ans, sa façon d’éviter tout repas préparé par quelqu’un…

Mais La singulière tristesse du gâteau au citron nous laisse également beaucoup de questionnements en suspend concernant la famille de notre héroïne. On aurait voulu en savoir beaucoup plus sur les autres membres, notamment en ce qui concerne son frère… C’est en cela que l’ouvrage est inclassable et nous laisse un peu sur notre faim (sans mauvais jeu de mot).

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Ainsi, ce roman est quelque peu à double tranchant : l’idée d’Aimee Bender est tout simplement géniale, et plutôt bien traitée mais reste un peu bancale malgré tout. J’aime l’idée de comment grandit Rose à travers sa plume, et la façon dont elle la rend adulte. Par contre, on ne comprend pas franchement le but final de cette histoire qui se termine de façon un peu abrupte et n’en dit pas assez.

C’est donc un roman en demi-teinte qui nous est ici proposé à la fois original et intéressant, mais avec plein de petites choses qui font qu’il ne restera pas mémorable, dommage.

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Chronique : Les Autodafeurs – Tome 3 – Nous sommes tous des propagateurs

Les Autodafeurs 03Clôture d’une saga pour ados qui restera géniale et mythique !

Marine Carteron est une auteur française qui s’est fait connaître très rapidement grâce à sa série pour la jeunesse et les ados Les Autodafeurs. Rythme soutenu, humour omniprésent le tout sur fond de complot d’ordre mondial… l’histoire des Autodafeurs est absolument captivante ! Et en voici la conclusion…

Un début où la Confrérie se terre sur une île secrète…

Il faut l’avouer, la fin du second tome de la saga laissait nos héros dans une situation loin d’être brillante ou positive… Et le tout ne va pas en s’arrangeant quand on découvre peu à peu ce que les Autodafeurs ont décidé de faire subir à Gus et à sa famille. On sous-estime le pouvoir de l’information (ou de la désinformation) avant de la voir à l’œuvre…

Ainsi, l’avenir s’annonce bien sombre pour l’humanité, la Confrérie semblant bien frêle et sans défense face à l’immense pouvoir des Autodafeurs dans les plus hautes sphères du pouvoir… Comment une poignée d’adolescents désobéissants vont-ils bien pouvoir faire face à une menace pareille ?

Toujours aussi savoureux et génial !

Pour une toute dernière partie, nous voilà avec la team élargie de Gus : Césarine, Néné, Shé, Inès et Rama sont prêts, du moins le croient-t-ils…

Comme dans les tomes précédents, nous retrouvons la plume enlevée de Marine Carteron par le biais de Gus et Césarine. Et comme dans les tomes précédents… c’est de la bombe ! Diablement bien écrit, totalement jubilatoire, la lire est un régal…

Parmi tous les passages géniaux de la saga, la meilleure de toutes est très certainement celle du combat sous-marin entre Césarine et un sbire des Autodafeurs… C’est l’une des meilleures de toutes (excepté peut-être celle du stylo à bille dans le second tome).

Et autre chose très réussie, l’arrivée de nombreux nouveaux personnages : Rama en particulier, il est aussi intéressant qu’agaçant ! Mais il y a également la belle et brutale Inès, qui excelle dans les différents arts du combat. Sa relation étrange avec Gus est aussi drôle que désespérante pendant un très long moment… !

Dernier point extrêmement réussit, l’auteur nous lance des twists totalement imprévisibles. Impossible d’en dire plus, je vous laisse la primeur de la découverte… Mais sachez que ce troisième tome nous réserve énormément de surprises d’ordre politiques… entre autres. La toute fin est quant à elle si surprenante que je dois bien vous avouer avoir été quelque peu déboussolée au début. J’ai eu besoin d’un petit temps d’adaptation pour apprécier l’idée et l’intégrer pleinement à l’histoire, mais avec le temps et en y repensant, on s’y fait.

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Il faut l’avouer, Marine Carteron sait mener ses lecteurs par le bout du nez. Elle sait créer la surprise, même à ceux qui ont lu beaucoup de romans fantastiques pour ados, et c’est pour cela que l’on ne peut qu’adorer sa saga ! Les Autodafeurs, c’est ainsi une série maline, intelligente, incroyable, superbement écrite… Aussi inclassable que géniale ! Et bravo à ceux qui auront deviné ce qu’était le livre que l’on ne peut pas lire

Je reste toutefois curieuse à propos de la conclusion de cette histoire, qui reste très ouverte… on dirait bien que l’auteur se réserve une belle porte de sortie pour peut-être prolonger sa saga ? En tout cas, on en redemande !

Chronique : Enclave – Tome 1

Enclave 1Une nouvelle trilogie dystopique à suivre de près… ou l’avenir de l’humanité survit dans les entrailles de la terre.

Enclave est une trilogie dystopique parue à l’origine chez Black Moon (nommée The Razorland Trilogy en VO), les éditions Le Livre de Poche Jeunesse prennent la relève pour la parution en petit format. La saga est écrite par Ann Aguirre, une auteur de nationalité américaine, elle a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages fantastiques et futuristes pour les adolescents. En France, il n’y a que la trilogie d’Enclave qui est parue pour le moment.

Un univers extrêmement sombre et dangereux

Tout ce que l’on connaissait de notre planète est devenu caduc. Pire même, il s’avère que la surface n’est même plus viable. Le peu de survivants qui ont réussi à échapper à l’apocalypse ont élu domicile dans les égouts, un vestige peu reluisant de l’humanité. C’est dans ce monde sombre et sale que vit notre héroïne, qui n’a même pas de nom au début du récit, juste un numéro : Fille 15 (on perd si facilement les bébés de ce monde… à quoi bon leur donner un nom ?). Elle est en passe de devenir Chasseuse, un poste aussi prestigieux que dangereux qui implique de sortir de l’Enclave.

Mais malgré tout ce qu’elle a beau faire pour son peuple, les règles de vie sont extrêmement strictes dans l’Enclave et tout peu basculer rapidement… comme va nous le prouver la suite des événements. Bienvenue dans un univers âpre et terriblement accrocheur, le monde de l’Enclave, des souterrains glauques et des monstres qui y sévissent…

Une nouvelle saga efficace et convaincante

Malgré le nombre toujours croissant de dystopies et autres romans d’anticipation, Ann Aguirre  réussit à signer un roman somme toute original. Bien plus ténébreux que la plupart des romans qui font juste semblant de l’être, Enclave nous entraîne dans un monde aussi aléatoire que lugubre.

L’auteur a fait l’effort de nous proposer son lot de créatures créées spécialement pour l’occasion, une espèce en particulier est aussi attachante qu’étrange.

De même, le système de castes qu’elle a créé est très bien pensé, mais également très dur, même pour ceux qui s’y investissent corps et âme comme Trèfle (Chasseuse) ou encore Sable (Géniteur). Le système est si perfectionniste et pernicieux qu’un enfant naissant avec la moindre malformation, même bénigne se voit tué sur le champ. Il existe également une troisième caste, celle des Ouvriers.

En ce qui concerne ce côté très incertain quant au déroulement de l’intrigue, il nous permet de prendre un réel plaisir à la lecture. On ne sait pas à l’avance tout ce qu’il va se passer (bien entendu il y a quelques scènes et idées attendues, mais pas seulement), et c’est tant mieux. Rien de tel qu’une histoire qui n’est pas cousue de fil blanc…

Dernier point très positif, l’histoire de Trèfle se dévore, littéralement. Lue en deux jours à peine, on ressort de cette lecture avec un souvenir plaisant. C’est le genre d’ouvrage qui prouve que tout n’a pas été fait dans le monde de la dystopie !

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Ainsi, le monde de Trèfle et Del la beau être implacable, on le découvre avec plaisir et curiosité. Je ne pourrais développer plus sous peine de vous en dire trop et de vous empêcher de découvrir pleinement par vous-même ce roman.

Alors, que dire de plus sinon que le premier tome d’Enclave est une petite réussite ? On a hâte de lire la suite et, ça tombe bien, elle vient tout juste de paraître en poche ! Affaire à suivre très bientôt… A découvrir dès l’âge de 15 ans.

Chronique : La maladroite

La maladroiteCe livre est une véritable claque ! Aussi terrible que poignant, une fois commencé, vous ne vous arrêterez plus… Et fait encore plus glaçant, ce récit est tiré d’une histoire vraie : l’affaire Marina.

Premier roman d’Alexandre Seurat, La Maladroite est un véritable coup de poing littéraire. Entre le récit, le témoignage et le roman, vous allez découvrir les côtés les plus sombres de l’homme à travers l’histoire d’une famille qui va de négligences, en maltraitance, en… autre chose. Aussi court que terrible et d’une redoutable efficacité, l’ouvrage est paru en août 2015 aux excellentes éditions du Rouergue, dans la collection La brune.

Une petite fille empruntée, gauche, maladroite

Tout commence par les coups d’œil acérés de l’institutrice ainsi que ses remarques. Des petites traces de coups, des bleus. La petite joue un peu brutalement apparemment… La grand-mère également en parle, mais il est vrai qu’elle ne voit quasiment jamais ses petit enfants, alors difficile dans ces cas-là d’avoir un avis. La tante également donne son point de vue, remarque les dysfonctionnements de cette famille étrange dont les membres sont tous mutiques et éludes les questions…

Puis dans ce bal de témoignages, c’est au tour du frère de la petite, d’une autre institutrice, de l’infirmière… Et cette foule d’anecdotes s’assombrit et nous mène vers quelque chose d’autre, grave et lugubre…

Terrible et poignant

Assister à la lente déchéance des conditions de vie de cette petite fille nommée Diana est insoutenable. Les « témoignages » (cela reste un roman, même si cela fait très réaliste et que l’ouvrage s’inspire directement de faits réels) sont difficiles à assimiler pour certains. En tant que lecteur, on voit lentement se dessiner le pire pour cette petite fille extrêmement jeune et encore pleine d’innocence et de vie.

« Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard », l’une des phrase choc du roman. Celle qui nous fait comprendre que tous savaient ce qui se tramait, même de façon insidieuse, mais que les droits et la justice se retournent parfois contre ceux qu’elle est censée aider. Chacun a vu un dysfonctionnement à son échelle, dans son cadre, mais aucun n’a osé en franchir les limites pour pointer du doigt ce qui se passait derrière les murs de la maison où vivait la petite Diana…

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Ce roman bouleversant qui dénonce et pousse à la réflexion sur notre société et ses travers, notamment au niveau du droit de chacun et ses limites est une véritable pépite.

Terrible et poignant, on ressort de cette lecture différent. Comme si on avait fait partie de ces personnes qui on vu quelque chose, mais qui n’ont pas bougé… peut-être est-ce le cas. Si cela peut nous permettre de sauver d’autres Diana, ce roman n’aura pas été écrit ni publié pour rien. A lire d’urgence pour s’éveiller un tant soit peu et regarder, réfléchir…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Popy la tornade

Popy la tornadeElle est vive, un peu fofolle et surtout attachante : voici Popy la tornade ! Ecrit par Stéphanie Richard (à qui l’on doit J’aime pas la danse ou encore Carnet de route d’un chasseur de lutins), il s’agit de sa première incursion dans la collection Pépix.

Au programme, un peu de folie et pas mal de pouvoirs extraordinaires… dont un détenu par la très dynamique (et un peu capricieuse) Popy. A l’illustration, retrouvons Joëlle Dreidemy que nous connaissons déjà pour ses dessins de La Sorcitresse. Elle a également réalisé nombre de dessins pour la collection Ratus chez Hatier notamment.

Une gamine presque comme les autres !

La vie de Popy est un peu complexe. Elle a deux maisons, deux chambres, un papa, une maman, et tout un tas de belles-mères ! Et surtout, elle a un secret… qui risque d’être éventé à force de trop en user. Et oui, il faut savoir doser tout, y compris les pouvoirs magiques !

Un roman qui démarre rapidement, mais qui se tempère par la suite…

L’idée de départ de ce roman jeunesse est fort sympathique, on est emballé par Popy et son univers un peu fou (et surtout sa famille très atypique). Mais peu à peu, j’avoue avoir eu moins d’affect pour cette petite héroïne et son histoire fantastique… Pourquoi ?

J’ai trouvé qu’il y avait un certain manque de cohésion quant à la façon dont l’histoire est développée. De plus, les instants de « récréation » (habituellement nommés Bonus dans la collection Pépix) n’apportent guère à l’histoire.

Par contre, l’un des points positifs pour moi est que ce roman parle de l’homoparentalité, et comme c’est encore très rare, cela mérite d’être souligné ! En effet, la maman de Popy a une copine, et la jeune fille le vit de façon tout à fait normale, décomplexée, y compris à l’école. Quand on lui fait des remarques sur sa maman et ses préférences, elle répond : « Oui, et alors ? ». La réponse parfaite en somme !

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En fait, le ton du roman, les dialogues et son ambiance sont sympathiques, mais cela ne suffit pas à apprécier l’histoire dans son ensemble. Pour moi, il manque un petit quelque chose qui aurait pu rendre l’histoire de Popy plus captivante, plus trépidante et aussi plus attachante. L’histoire de Popy est ainsi une demi-réussite, même si son univers était intéressant. En tout cas, les dessins de Joëlle Dreidemy sont toujours aussi merveilleux et mettent parfaitement dans l’ambiance !

A découvrir dès l’âge de 9 ans, pour les enfants qui aimeraient voir le monde de la magie mélangé à celui de la cour d’école.