Archives de l’auteur : Laura

Chronique : [Kokoro]

kokoroUn livre différent à lire, à appréhender et à apprécier qui nous conte l’histoire d’une famille à travers des mots simples du quotidien… au Japon.

Delphine Roux est une auteur française dont l’univers est fortement lié au pays du Soleil Levant, comme le montrent ses ouvrages : Les petits sentiers d’Obaasan ou encore Bonne nuit, Tsuki san !. [Kokoro] est son tout premier roman.

[kemuri, fumée]

Voici l’histoire courte mais touchante d’un frère et d’une sœur : Koichi et Seki. Traumatisés par la disparition de leurs parents lors d’un incendie, chacun a depuis fait sa vie avec plus ou moins de réussite. Mais cela n’efface en rien la blessure qu’ils portent au fond d’eux… Cela peut-il changer ? Et si oui, comment s’émanciper de cette douleur continuelle qui donne l’impression de subir sa vie plutôt que de la vivre ?

[monogatari, histoire]

Triste, belle et étrange, [Kokoro] est une histoire qui prend son sens après l’avoir entièrement terminé, et en y repensant par la suite. Chaque chapitre (qui fait moins d’une page à chaque fois) est présenté par un mot japonais, accompagné de sa traduction. Ces mots sont ancrés dans le quotidien, nous montrent les choses simples de la vie et leur possible complexité pour les protagistes terrassés par la douleur.

Koichi n’a jamais vraiment fait son deuil, tandis que Seki, elle, semble vivre vite sa vie pour oublier son passé…

L’extrême brièveté des chapitres aide à s’imprégner de chaque mot présenté. Comme si on se devait de penser à son importance quotidienne. Qu’il s’agisse du vent (kaze), d’une fenêtre (mado), de maquillage (kesyou), tout est pensé, réfléchi.

Au début de la lecture, on pense découvrir un ensemble décousu de définitions, mais peu à peu, le tout se relie pour former une mélancolique et belle histoire.

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A conseiller à ceux qui aiment déjà le Japon, ses effluves, et son esprit. Ce court roman étant loin d’être conventionnel, certains resterons sur leur faim, mais ceux qui sont habitué à cet « esprit japonais » sauront que la fin d’une histoire au Japon n’en est pas vraiment une…

Quoi qu’il en soit, si vous êtes à la recherche d’un beau et doux récit, [Kokoro] pourrait bien faire flancher votre cœur à sa lecture. Petit conseil : ne le lisez pas d’une traite. Savourez plutôt quelques pages par jour, pas plus, sous peine de ne pas saisir toute sa poésie, et sa douce magnificence…

Seule petite remarque, je trouve l’ouvrage un peu cher pour ses 115 pages : il est à 12,50€.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Les Royales baby-sitters – Tome 1 – Les bébés, ça pue !

les-royales-baby-sitters-1Un nouveau roman de Clémentine Beauvais débarque pour les jeunes lecteurs… et il est complètement loufoque !

Jeune auteur pour la jeunesse, Clémentine Beauvais a déjà beaucoup de romans à son actif, à la fois pour les ados et les enfants. Elle est éditée aussi bien par Sarbacane que par les éditions Hachette, qui publient la série Les Royales baby-sitters.

Sa carrière d’écrivain a connu un véritable bond lors de la parution de son roman à destination des ados : Les petites reines. Avec cet ouvrage, elle a raflé tous les meilleurs prix destinés à la jeunesse !

Pour le moment, la série est en deux tomes, le second venant tout juste de paraître en janvier 2016.

Tout un monde imaginaire (et un peu barré) s’ouvre à vous !

Bienvenue dans le royaume de Brittonie, gouverné par un roi et une reine aussi attachants qu’irresponsables ! La preuve, ils confient leurs enfants à deux gamines qu’ils n’ont jamais vues pour partir en vacances… et laissent leur royaume à la merci du premier venu !

Et le premier venu arrive en la personne du Roi de Danelandie, Oroméoroméo qui profite de l’absence de tous pour réaliser une invasion en bonne et due forme… Mais c’est sans compter sur le courage et la pugnacité des sœurs Anna et Holly !

Un tout petit peu trop déjanté ?

L’histoire concoctée par Clémentine Beauvais est très simple : deux gamines sans expérience mais ultra motivées doivent garder les très nombreux bébés de leurs monarques pendant un court week-end. Mais les choses ne se passent évidement pas comme prévu… !

Pour ce qui est de l’action et de l’humour, pas de problème, il y en a à revendre… Mais j’avoue ne pas avoir été franchement emballée par le style déjanté à l’excès (totalement assumé par l’auteur).

Il y a trop d’infos superflues et pas assez de données qui apporteraient un plus à l’univers créé par l’auteur. Même si l’univers est déluré, cela ne devrait pas l’empêcher d’être plus homogène, moins éparpillé. Les personnages du roi et de la reine sont si déconnectés de la réalité que l’illogisme est le maître mot de toute l’histoire ; et même si c’est volontaire, c’est assez déstabilisant au bout d’un moment.

Pêle-mêle vous trouverez ainsi : une bibliothèque à fromages, des sirènes robots, des bébés catapultés et une foule d’autres choses encore !

Petite remarque supplémentaire, je trouve dommage que l’ouvrage soit traduit de l’anglais alors que Clémentine Beauvais est une auteur française. Même si elle a écrit l’ouvrage directement dans la langue de Shakespeare, passer par une phase de traduction supplémentaire n’est jamais souhaitable quand on peut l’éviter.

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Alors que penser au final des Royales baby-sitters ? L’histoire est assez imaginative pour plaire à de jeunes lecteurs, c’est incontestable. Peut-être ais-je un peu trop perdu mon âme d’enfant pour pleinement apprécier ce roman destiné aux 9-10 ans ? C’est possible !

En tout cas, Clémentine Beauvais excelle selon moi dans son art quand elle s’adresse aux ados et non pas aux enfants.

Chronique : Les fils de George

les-fils-de-georgeUn roman ado au thème peu répandu mais extrêmement intéressant : les sectes…

Paru en juin 2016, Les Fils de Georges est un roman pour ados paru aux éditions Talents Hauts, dans l’excellente collection Ego. Son auteur, Manu Causse est loin d’en être à son premier roman : Le pire concert de l’histoire du rock, Romeo @ Juliette (dans la collection bilingue Dual Books), ou encore La 2CV verte, c’est lui !

Dans ce roman sans concessions, nous découvrons les sectes du point de vue de Mardochée, un jeune homme qui n’a connu que cela. De l’autre côté, nous avons également la vision de Léo, un camarade de classe de Mardochée, il essaye de comprendre et d’intégrer ce jeune homme un peu spécial…

Deux jeunes que tout oppose…

Mardochée et Léo, deux garçons qui n’ont rien en commun. Leur culture, leurs goûts, leur mode de vie, leurs croyances sont diamétralement opposées. Mais Léo est curieux d’en savoir plus sur Mardochée, il se pose des questions sur sa religion, les raisons pour lesquelles il n’a pas le droit de manger de chocolat par exemple, ou encore pourquoi il refuse d’apprendre tous les cours de biologie qu’on leur inculque…

Un roman immersif, réaliste et percutant

Chapitres extrêmement courts, dialogues incisifs et efficaces, Les Fils de George nous plonge immédiatement dans le vif du sujet. Les chapitres sont alternativement narrés par Mardochée et Léo, que tout confronte. Mais peu à peu, Mardochée se pose des questions sur la religion que ses parents lui ont imposée et qu’il a toujours connue.

Pourquoi n’ont-ils pas le droit de manger ce qu’on leur donne à la cantine ? Ou encore pourquoi faut-il absolument éviter de parler avec ceux qui n’ont pas les mêmes croyances qu’eux ? Est-il vrai qu’ils ne seront pas sauvés s’ils se rapprochent trop des autres, ceux qui ne croient pas comme eux ?

Toutes ces interrogations, et bien plus encore, Mardochée se le pose de plus en plus, (et Léo également de son côté à son propos) et il commence à percevoir une réponse… Mais le véritable déclencheur sera beaucoup plus franc que de simples questionnements. Les réponses vont littéralement sauter à la figure de Mardochée et enfin lui permettre de réfléchir par lui-même…

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Les Fils de George est ainsi un excellent court roman qui pousse à la réflexion. Très actuel, il traite de théologie, d’amitié, d’altruisme, bref, des sujets toujours actuels et intéressants à aborder pour des lecteurs adolescents.

A découvrir dès l’âge de 14 ans environ, le sujet est très original et mérite que l’on s’y intéresse car il pousse à réfléchir par soi-même. Si vous cherchez un roman inclassable et coup de poing, c’est donc ici que ça se passe.

Chronique manga : Arbos Anima – Tome 1

arbos-anima-1Un manga qui fait honneur aux sciences botaniques !

Kachou Ashimoto, l’auteure d’Arbos Anima n’en est pas à son premier coup d’essai, en effet, elle avait précédemment sorti en France la série de mangas Cagaster, aux éditions Glénat (6 tomes, série terminée).

Avec sa nouvelle série Arbos Anima, toujours chez Glénat, Kachou Ashimoto nous propose de découvrir le quotidien d’un surdoué des plantes : Noah. Il possède le pouvoir très spécial et unique de « lire » les plantes ainsi que leur passé…

Le monde des plantes au 19ème siècle

Plantes rares, trafics en tous genre, il était facile pour certains de se faire beaucoup d’argent avec des plantes rares ou des fleurs extrêmement recherchée. En tant que chasseur de plante, le jeune Noah est considéré comme un véritable surdoué. Il peut débusquer les spécimens les plus extraordinaires. Mais son don attire aussi bien de riches notables que des pirates et autres spéculateurs désireux de se faire de l’argent facile… Mais Noah met une chose au-dessus de toute autre, certes il respecte et fait tout pour satisfaire ses clients, mais le bien-être des plantes est fondamental pour lui…

Un manga sympathique, mais au démarrage un peu long

Bien que la trame de l’histoire soit assez simple, on a du mal à rentrer vraiment dans l’intrigue car on ne comprend pas franchement où veut nous emmener l’auteure dans ce premier tome. L’installation des personnages et de leurs caractères prend un peu de temps, sans que l’on ne s’attache particulièrement à l’un d’eux. L’intrigue reste ainsi un peu brouillonne, les enjeux restent flous, et le tout ne nous permet pas de bien cerner les protagonistes.

L’idée de créer une intrigue autour des plantes est cependant excellente, mais reste à savoir si la mise en œuvre sera assez efficace pour passionner le lecteur. En effet, la cible de ce shônen commence vers les 11 ans, mais je ne suis pas certaine que le sujet les intéresse franchement. Il y a beau avoir des pirates et des trafiquants en tous genres, cela ne suffira pas nécessairement à créer un sentiment d’addiction à cette nouvelle série.

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Affaire à suivre donc avec le second tome de la série qui vient tout juste de paraître en octobre 2016, car il est difficile de juger de la qualité d’un manga à la lecture de son premier opus… D’un point de vue graphique, Arbos Anima est un joli manga, et les dessins des fameuses plantes en particulier sont très détaillés.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Album Jeunesse : Dis-moi, maman !

dis-moi-mamanUne ode à l’automne et à l’amour filial… sous forme d’un album magnifique

Paru en septembre 2016 aux éditions Gallimard Jeunesse, voici un album lumineux et automnal ayant pour thème… l’amour maternel.

Le texte est écrit par Charlotte Zolotow (1915-2013), une auteur américaine dont le travail dans le domaine de la littérature enfant a été considérable. Non seulement elle a écrit près d’une centaine d’ouvrages pour la jeunesse, mais elle fut également une grande éditrice.

Le dessin est quant à lui réalisé par Charlotte Voake, une illustratrice anglaise née en 1957. Elle a illustré quantité d’ouvrages. En France, c’est Gallimard Jeunesse qui édite ses très ombreux titres…

Dis-moi maman !

Une petite fille et sa maman se baladent au gré des feuilles d’automne, dans un parc. Elles croisent un chaton, puis un chien, traversent une rivière… La beauté de l’automne est un prétexte parfait pour s’émerveiller de la beauté parfois éphémère des choses, mai également pour dire autrement ce qui compte vraiment…

dis-moi-maman-interieurUne merveille d’album

Cette découverte est un véritable coup de foudre pour moi. Que ce soit au niveau des couleurs lumineuses, du dessin inspiré, du thème choisi… tout concoure à faire de Dis-moi, maman ! un indispensable.

Le format de l’album participe à ce sentiment de beauté (il fait 25x28cm), quand on ouvre l’album, on en prend plein les yeux ! Les couleurs sont d’une extrême vivacité (on ne rêve que d’une chose, c’est de courir dans ces milliers de feuilles d’automnes orange, marron, jaune…) les dessins sont d’une beauté simple à couper le souffle…

Et si le trait de crayon de Charlotte Voake vous fait penser à un autre illustrateur jeunesse, c’est normal… Charlotte Voake a été l’étudiante de Quentin Blake (l’illustrateur de ROald Dahl !) au Royal College of Art !

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Difficile développer plus sur cet ouvrage au risque de se répéter : tout y est une réussite. Des couleurs en passant par le texte, son ambiance si belle et particulière à la fois… Les coups de cœur son rares, mais ils ne trompent pas : Dis-moi, maman ! fera maintenant partie des intemporels et indispensables de ma bibliothèque d’albums pour enfants… A lire aux enfants dès l’âge de 4 ans.

Chronique : Harry Potter et l’enfant maudit

harry-potter-et-lenfant-maudit-couvertureDix-neuf ans avant après la fin de la saga Harry Potter, que peut-il donc se passer pour Harry, Ron, Hermione, Draco et leurs enfants ? Une foule de choses très surprenantes… un fabuleux retour aux sources pour tout fan de la série !

On ne présente plus la saga éponyme qui a fait rêver des millions d’enfants (et d’adultes !) à travers le monde. Non, parlons plutôt du grand événement qu’est pour nous, Potterheads, la parution de ce huitième opus intitulé Harry Potter et l’enfant maudit. Totalement inattendu et à la forme originale puisqu’il s’agit d’une pièce de théâtre, cet ouvrage est sujet à de très nombreuses discussions…

Pour se faire, J.K. Rowling a été aidée à l’écriture et à la mise en scène par John Tiffany et Jack Thorne. Alors que vaut-il vraiment ? Vaut-il le coup ? Faut-il le considérer comme une vraie suite ou comme un récit à part ? Voici mon humble avis sur la question.

La huitième histoire. Dix-neuf ans plus tard.

Voici la simple (mais très efficace) phrase d’accroche que nous offrent les éditions Gallimard pour nous mettre l’eau à la bouche. Une huitième histoire avec Harry Potter, presque vingt ans plus tard, qui plus est, cela fait forcément rêver.

Qui n’a pas lu des fanfictions stipulant sur l’avenir potentiel de Harry, Ron, Hermione, Ginny, Draco et une foule d’autres personnages encore ? Maintenant, on va savoir ce qu’il leur arrive réellement, et les choses ne sont pas nécessairement au beau fixe… surtout en matière d’éducation chez la famille Potter…

harry-potter-logoUne atmosphère tendue, et une menace qui plane…

Que serait un opus d’Harry Potter sans un élément perturbateur de choix ? Ici encore, J.K. Rowling arrive à nous surprendre en s’emparant du sujet de la mort si injuste de Cédric Diggory… Victime collatérale de Lord Voldemort dans Harry Potter et la Coupe de Feu, que vient donc faire son trépas malheureux sur le devant de la scène ?

Je ne vous en dis pas plus, mais c’est le déclencheur d’une foule de malheureux et funestes événements…

Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, rien ne va plus au sein de la famille Potter, l’un de leurs trois enfants, Albus Severus Potter, donne bien du fil à tordre au couple solide que forment Harry et Ginny. Surtout son amitié avec Scorpius, le fils de Drago Malefoy, que Harry voit d’un très mauvais œil…

Découvrir en tant que parents des personnages que l’on a toujours connu adolescents est assez déstabilisant et plaisant à la fois. Mais une chose est certaine, Harry n’arrive pas à jouer son rôle de père, lui qui n’a jamais eu de référent à cause de sa vie d’orphelin…

Que penser de cet ultime opus ?

Il est génial ! Je m’explique : retrouver les personnages, même si vous n’avez pas lu (ou re-re-re-lu) la saga dernièrement est un réel plaisir et se fait sans difficulté aucune. L’historique se déroule sans accrocs, et on retombe dans tout le système magique que J.K. Rowling avait si bien su créer. Et surtout, elle réussit à nous embarquer comme si c’était hier que l’on refermait le septième opus.

L’intrigue tient très bien la route, et ce huitième tome n’est absolument pas à considérer comme à part, même si la forme de la pièce de théâtre pourra en déstabiliser certains. Au contraire, ce format vous permettra de vous plonger encore plus facilement dans l’histoire qu’avec un roman. Ce n’est que dialogues purs, échanges vifs et retrouvailles avec un univers qui fonctionne toujours aussi efficacement !

Et surtout, l’histoire (que je ne pourrais guère développer ici sans vite entrer dans le spoiler) est extrêmement bien trouvée. Bien développée, magnifiquement imbriquée et fascinante, ne finira pas de vous travailler, c’est promis. Elle est d’ailleurs si bien qu’on aurait aimé encore plus de développement, tout se déroule si vite que la fin arrive bien trop tôt, c’est le seul défaut !

Et enfin, quel plaisir de découvrir les métiers et activités de chaque personnage deux décennies plus tard ! Le métier d’Hermione ne vous surprendra pas, on n’en attendait pas moins d’elle. Mais l’avenir des autres personnages est tout aussi… croustillant.

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Alors, évidemment, cette suite ne plaira pas à tout le monde, chacun ayant sa petite idée sur l’avenir des personnages, mais j’ai trouvé que Harry Potter et l’enfant maudit avait tous les éléments pour plaire, c’est donc en lectrice convaincue que j’en parle. Procurez-vous le, il vaut le détour !

LONDON, ENGLAND - JUNE 07:  A general view of The Palace Theatre as previews start today for "Harry Potter and the Cursed Child" on June 7, 2016 in London, United Kingdom. The play has a sold out run until May 2017 with fans expected to fly to London from all over the world to see it.  (Photo by Ben A. Pruchnie/Getty Images)

LONDON, ENGLAND – JUNE 07: A general view of The Palace Theatre as previews start today for « Harry Potter and the Cursed Child » on June 7, 2016 in London, United Kingdom. The play has a sold out run until May 2017 with fans expected to fly to London from all over the world to see it. (Photo by Ben A. Pruchnie/Getty Images)

Chronique Jeunesse : Le monde des Ferals – Tome 1

le-monde-des-ferals-1Un roman aux allures gothiques et fantastiques d’une noirceur rare en littérature jeunesse… on adore…

Auteur d’origine américaine, Jacob Grey ne laisse que très peu d’informations filtrer sur sa personne. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il aurait, tout comme le héros de son roman, la capacité de parler aux corbeaux…

Le monde des Ferals est le nom de sa série, dont je vous présente ici le premier opus. L’ouvrage est paru aux éditions Pocket Jeunesse en février 2016, et pour le moment, on n’en a guère entendu parler, et c’est dort dommage ! Explications.

« Bienvenue » dans la sinistre ville de Blackstone

 Dès les premières pages, nous entrons dans le quotidien sombre et désolant de Crow : sans famille, sans amis, le jeune homme vit comme un moins que rien. Il n’a même pas un toit sur la tête, juste un assemblage de planches en haut d’un arbre qui lui tien lieu de « maison ». Ses seuls amis, se sont les corbeaux avec qui il communique bien plus aisément qu’avec les humains. Ses parents ? Ils l’ont abandonné à son plus jeune âge pour de mystérieuses raisons…

Crow ne le sait pas encore, mais il est un Feral, et il est bien loin d’être le seul… comme va le lui prouver la terrible menace aranéide qui plane sur Blackstone. Bienvenue dans un univers jeunesse sombre et froid qui risque bien de vous surprendre par son imagination…

Une atmosphère aussi sinistre que délectable, le tout servi par une trame efficace

Que demande-t-on à un roman dit jeunesse ? Que le lecteur s’évade ? Oui, mais pas seulement. Si on peut aussi lui permettre d’imaginer, de rêver, de ce créer son propre univers dans l’univers, c’est que le pari est réussi. Et si le lecteur y repense, même après avoir refermé l’ouvrage, c’est encore mieux. Et c’est ce que réussit à faire avec adresse Jacob Grey.

A la lecture de ce roman, on pense à une ville recouverte systématiquement d’une chape de plomb, de grands bâtiments aux allures gothiques (un peu à la Gotham City), mais dont le développement stagne, voir régresse. Avec ce décor ainsi planté, impossible de ne pas tomber sous le charme sombre de la ville et des personnages qui y vivent…

L’univers ici présenté est assez simple à la base, mais se densifie au fil du temps… Le développement du monde des Ferals est très bien géré et présenté, on s’attache sans peine aux quelques personnages qui nous sommes dépeints. Le personnage de la jeune Lydia en particulier est très attachant, de même que ses parents et leur caractère bien trempé.

Quant aux prophéties et légendes liées au monde des Ferals, elles s’imbriquent peu à peu l’histoire de Crow. Nous qui pensions au départ découvrir l’histoire d’un garçon hors de la société, c’est tout un pan méconnu d’un univers fantastique qui s’ouvre à nous !

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le-monde-des-ferals-2-voEn somme, ce premier opus recèle des qualités qui dépassent de loin ce à quoi on s’attend. Le monde des Ferals est un premier tome efficace, inventifs et donc la qualité première est pour moi son ambiance aussi inclassable que sombre. C’est si bien, que ça se termine trop vite à mon goût… C’est donc un coup de cœur à découvrir et partager avec les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans !

On attend la suite avec impatience, elle est prévue en France pour le mois de février 2017 sous le titre L’Essaim Mortel.

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Chronique Jeunesse : Harper et le parapluie rouge

harper-et-le-paraplui-rougeUn roman jeunesse aussi vite lu… qu’oublié.

Il est paru dans la collection jeunesse Mes Premiers Witty (d’Albin Michel) en août 2016 dernier. Il s’agit du tout premier tome d’une nouvelle série pour la jeunesse adaptée dès l’âge de 8 ans environ : Harper et le parapluie rouge.

Cerrie Burnell est une auteure d’origine anglaise, les illustrations issues de son roman sont quant à elles réalisées par Laura Ellen Anderson.

Une intrigue ayant pour départ… un parapluie magique !

Harper est une petite fille comme les autres ou presque. Très douée pour la musique sous toutes ses formes, et dotée une ouïe très sensible, ses capacités vont lui être très utiles dans les aventures à venir… Surtout quand son cher petit chat a disparu !

harper-et-le-paraplui-rouge-interieurTrop nébuleux et éparpillé pour être pris dans l’histoire

Difficile de résumer simplement ce roman qui au final n’est pourtant pas bien complexe. On se détache trop facilement de l’histoire, on ne se prend pas d’affect pour Harper ou l’un de ses (très nombreux) amis, que l’on confond au passage un peu trop facilement…

L’intrigue a beau être simple, impossible d’en garder un souvenir concret ou durable, ce qui est quand même très dommageable quand on a à faire à un roman jeunesse. On trouve pêle-mêle : un kidnapping, un orchestre de chats, un peu de magie musicale, un méchant… et c’est tout.

Les illustrations de Laura Ellen Anderson ont beau être toutes mignonnes et jolies, elles ne peuvent relever le niveau de la narration qui reste très quelconque. Au final, on ne retient que très peu de choses de ce court roman…

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Moi qui pensait être séduite sans mal par cette nouvelle petite série jeunesse made by Witty, c’est la douche froide. La fabrication de l’ouvrage a beau être très belle et travaillée, (jaquette brillante toute drapée d’argent), cela ne suffira pas à attirer les petits lecteurs durablement…

En effet, Harper sera une série de minimum trois tomes, deux sont déjà parus en Angleterre, et le troisième est déjà annoncé ! Comme quoi, le succès est peut-être au rendez-vous, mais à humble avis, la qualité n’est point là… Pour les curieux, il s’agit d’un ouvrage à découvrir dès l’âge de 8 ans.

Actualité éditoriale : Une infographie sur H2G2 est en ligne !

Pour ceux qui sont fans de la saga de sf humoristique H2G2 écrite par Douglas Adams, voici une petite infographie de choix réalisée par l’entreprise Stampaprint ! Chiffres sur la série, infos en tout genre… vous saurez plein de choses inédites sur H2G2. Par exemple, saviez-vous que la série de romans avait directement inspiré Matt Groening pour sa (géniale) série Futurama ?

Et savez-vous en quoi consiste le Towel Day, qui a lieu tous les 25 mais ? Il s’agit d’une date-anniversaire pour célébrer l’œuvre de cet auteur de génie !

towel-day

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Chronique : Witch Song – Tome 1

Witch song 01Une nouvelle série pour ados avec pour héroïne la toute dernière sorcière de son espèce

Witch Song est une trilogie ayant pour thème la magie, mais cette dernière ne s’utilise que d’une seule façon : en chantant !

L’auteur de cette saga est Amber Argyle, qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Elle a été nommée pour de nombreux prix grâce à Witch Song. Mais elle est également l’auteur d’une autre saga encore non parue en France et qui comprend 7 tomes : Fairy Queens.

Détestée de tous et isolée, voici l’histoire de Brusenna, dernière sorcière vivante

Brusenna est détestée et pire encore, elle est crainte par tous au village. Isolée, sa mère elle-même est partie pour combattre un mystérieux ennemi… pour ne plus jamais revenir… Harcelée, poursuivie parfois par les enfants du village, la jeune fille doit faire face comme elle le peut aux aléas du quotidien. Même de simples courses au village sont une épreuve pour elle tant les gens la regarde de travers et essayent de lui faire un tour pendable…

Mais le plus dur est à venir quand Brusenna découvre qu’elle est poursuivie par des Chasseurs qui en veulent à son existence… Il semblerait qu’elle fasse partie d’un puzzle dont les enjeux la dépassent totalement. Sa mère a beau être une sorcière, elle ne lui a jamais rien enseigné concernant la magie, même avant mystérieux son départ…

Un premier tome aux qualités très insuffisantes

Malgré quelques idées originales, le ce premier tome ne recèle pas assez de points positifs pour l’apprécier vraiment.

En effet, le premier point noir est l’héroïne de ce roman, Brusenna. Trop niaise, trop capricieuse, elle fait toujours exactement l’inverse de ce qu’on  lui conseille. Il y a une route sombre à ne pas prendre ? Elle y foncera. Elle doit faire très attention à ne pas montrer son argent ? Elle s’empêchera de le dépenser… Cet esprit de contrariété est très agaçant tout au long de la lecture.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, le tout reste très classique. Il ne suffit pas que la magie se fasse en chantant pour révolutionner le genre. En effet, le système magique créé reste très habituel et ne nous plonge pas dans un univers remarquable, dommage.

De plus la trame de l’intrigue et ses ramifications sont malheureusement très prévisibles. On sait très vite où l’on va, il y a peu de suspense, et les personnages que l’on croise ne créent pas un grand sentiment d’attachement.

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Cette lecture du premier tome de Wich Song nous laisse donc un sentiment très mitigé. Trop d’archétypes servant un scénario extrêmement classique… Affaire à suivre avec les deux tomes suivants, peut-être y aura-t-il une surprise ? J’avoue être assez sceptique sur la question, mais nous aviserons. Dès 13 ans.

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