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Chronique : Comme un poison entre nous

Ou comment un voisinage peut devenir peu à peu toxique et dangereux…

Paru aux éditions Scrinéo en février 2016, voici le tout premier roman de Monica Rattazzi. Entre roman policier et suspense domestique, découvrez une vie de famille normale et bien sous tout rapport… Jusqu’à ce qu’insidieusement, le mal s’installe.

Un couple qui bat de l’aile et une vie de famille à assurer

Vu de loin, vous admirez un tableau idéal : une petite vie famille heureuse, un petit pavillon dans la banlieue… le bonheur parfait. Mais, le verni semble se craqueler depuis un moment, et peut-être qu’il suffit d’une pichenette pour que tout bascule… A moins que tout allait mal avant ?

Et si, Hadrien, le fils de la voisine était l’élément déclencheur qui allait tout compliquer ?

Un thriller diaboliquement efficace et lancinant

Ce roman a beau débuter lentement, peu à peu la tension monte. Pour les adeptes de thrillers domestiques, ce sera absolument parfait. Le délitement du couple que forment Pierre et Julie semble inévitable… Et au fil des pages, on ne peut s’empêcher d’être frustré face aux réactions de Pierre, qui semble constamment fermer les yeux sur ce qui l’entoure.

En quoi Hadrien, le fils de cette voisine est-il si dangereux ? Au début, rien ne laisse présager du danger qu’il représente pour la petite famille. Sa mère travaille comme infirmière, elle est souvent absente ou débordée. Pierre aime bien prendre Hadrien sous son aile et l’invite régulièrement à la maison. Parfois sans demander son avis à Julie… Mais rien de bien grave en soi. Cependant, Hadrien est parfois bizarre et vicieux malgré sa jeunesse. Mais ne serait-ce pas Julie qui se fait des idées ? Elle qui a du mal à s’entendre avec Pierre depuis quelques mois déjà, peut-être qu’Hadrien n’est qu’un prétexte pour se quereller avec lui ?

La mise en doute est constante dans ce roman. Parfois, on ce dit que c’est peut-être nous qui voyons le mal partout, que notre réalité est biaisée par ce que pense Julie. Mais est-ce elle le problème ? Son mari Pierre ? Ou le fameux garçon, Hadrien ? Difficile de savoir réellement… jusqu’au dernier tiers du roman, qui commence à révéler sa teneur !

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En somme, Comme un poison entre nous (dont le titre est absolument parfait) est un thriller psychologique brillamment mené. Ceux qui aiment le suspense et les histoires sous tension qui se déroulent à l’échelle de quelques personnages devraient apprécier. C’est simple, diabolique, efficace. Saurez-vous deviner l’issue de cette histoire qui s’obscurcit de plus en plus vite au fil des pages ?

Personnellement, je ne suis pas habituée à ce genre de lecture, mais j’ai lu ce roman à une telle vitesse qu’il est impossible de nier son efficacité ! A réserver toutefois aux fans du genre, je pense.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Ramdam au musée

Tenez-vous bien, Mamie Jo mène l’enquête… et elle est en super forme !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà quelques livres à son actif : Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux (Scrinéo), et toute une série de romans pédagogiques.

Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre prochain, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter ! Vous pouvez lire l’histoire qui vous tente le plus.

Momo a disparu !

Momo, le SDF du quartier, celui qui aide tout le monde, qui est gentil, adorable, serviable… a disparu ! Pour la police, ce n’est qu’un SDF, et la disparition de Momo n’en est pas vraiment une. Mais pour Camille et Lucas, c’est un véritable drame car Momo fait partie de l’âme du quartier. Comment résoudre le mystère de sa disparition ?

Les enfants décident d’en référer à une personne dynamique, intelligente, vive d’esprit et bourrée d’humour : leur super mamie ! Mamie Jo est une fraiche retraitée qui a été directrice d’école pendant plus de vingt ans. Elle adore ses petits enfants et les prend toujours sérieux. Alors, s’ils ont un problème, elle va tout faire pour les aider à le résoudre, même si la police ne veut pas agir.

Un petit roman policier prenant, malin et plaisant

Que ce soit au niveau de l’histoire, des personnages, des dialogues, Ramdam au musée est un très bon roman pour la jeunesse. On peux le proposer aux lecteurs de 9 ans environ. Pour tous ceux qui ont envie d’une histoire dynamique et drôle avec un peu suspense, c’est parfait.

Les chapitres sont extrêmement courts (quelques pages à peine), ce qui est motivant pour les jeunes lecteurs. Il y a parfois de petits logos à côté des noms de personnages pour savoir qui est qui (très bonne idée, je trouve !), certaines phrases sont en gras pour attirer l’attention. Tout est fait visuellement pour que le lecteur soit à l’aise dans sa lecture.

L’histoire de ce petit roman est quant à elle simple mais très efficace. On découvre le monde des œuvres d’art et des trafics qu’il peut y avoir autour ! Mais très brièvement, car l’intrigue tourne énormément autour de Mamie Jo et de sa personnalité extrêmement vive. Mamie Jo ose tout, même le plus improbable, et c’est certainement pour cela qu’on l’apprécie…

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Alors, cette nouvelle série jeunesse vaut-elle le coup ? Oui ! Pour tous ceux qui cherchent des romans  policiers à lire dès 9 ans, c’est absolument parfait ! Il n’y a rien a redire, et c’est d’ailleurs pour cela que je vais lire l’autre tome de la série : Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo.

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo !

Un incendie mystérieux, une disparition… et donc une nouvelle enquête pour Mamie Jo !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà une certaine expérience dans le domaine de la littérature jeunesse. Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre2017, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter, lisez celui qui vous tente le plus !

L’ancienne école de Mamie Jo a été incendiée

Avant d’être une super mamie ultra-dynamique, Mamie Jo était directrice d’école. Alors quand elle apprend que SON école a été saccagée et partiellement brulée, elle décide de mener l’enquête coûte que coûte. Comme la police semble complètement larguée, ce n’est pas comme si elle était sur leurs plates-bandes !

Il y a donc le mystère de l’incendie à résoudre, mais également celui d’un vol, et d’une disparition…

Toujours aussi efficace et sympathique

C’est le second ouvrage de Mamie Polar que je découvre, et c’est toujours aussi cool à lire ! On retrouve une énorme portion d’humour, et surtout le côté fou et déluré de Mamie Jo. Elle ose absolument tout, et c’est souvent l’inspecteur de police qui en fait les frais…

Encore une fois, l’enquête est bien menée et déroulée par Regis Delpeuch avec efficacité. Tout fonctionne à merveille, des personnages en passant par leur personnalité. Chose intéressante, l’un des personnages-clé est en situation de handicap mental, et la façon dont Camille parle et s’occupe de lui est douce, attentive. J’ai apprécié qu’il n’y ai pas que des personnages dis « traditionnels ».

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C’est donc un deuxième opus réussit que l’on découvre ! La chronique est un peu courte, mais j’ai peur de me répéter par rapport à celle du premier ouvrage : Ramdam au musée. Le mieux est de lire les deux articles pour avoir une vision globale de la série Mamie Polar.

Quoi qu’il en soit, c’est réussi, drôle, et ça donnera envie de lire dès l’âge de 8/9 ans et je n’hésiterais pas à les conseiller à la librairie !

Chronique : L’histoire de mes dents

Un roman de la rentrée littéraire 2017 étrange, et carrément loufoque qui m’a laissée dubitative…

Second roman de Valeria Luiselli à paraître en France, L’histoire de mes dents est édité aux éditions de l’Olivier. Outre-Atlantique, le roman a été un véritable succès éditorial. Elle a déjà écrit le roman Des êtres sans gravité, paru en France chez Actes Sud en 2013.

« Le meilleur commissaire-priseur du monde »

Ce roman, c’est l’histoire d’une vie, celle de Gustavo Sanchez, le meilleur commissaire-priseur au monde comme il le dit lui-même. Vous découvrirez son parcours de vie, de son premier travail à la fin de sa vie pas comme les autres.

Pourquoi un titre aussi nébuleux que L’histoire de mes dents ? Tout cela a un lien avec l’activité hautement rentable de Gustavo Sanchez car… il a acheté ses dents ! Ce ne sont pas les siennes à l’origine, mais celles de Marilyn Monroe. Mais qu’a-t-il fait de ses vraies dents ? Il ambitionne d’en faire l’objet d’une collection pour des enchères folles…

Un roman très déstabilisant

Autant le dire tout de suite : je n’ai pas su apprécier l’histoire et le personnage de Gustavo Sanchez. Ce roman est trop fou, hors de la logique et incohérent (certes, volontairement), trop empli de références, je n’ai pas réussit à passer un bon moment de lecture. J’ai eu le sentiment de perdre mon temps et de lire un empilement d’anecdotes sans aucun lien entre elles.

Pourquoi narrer l’histoire d’un commissaire-priseur qui veut vendre ses dents pour faire le « coup du siècle » ? C’est un mystère… Gustavo Sanchez est un personnage égoïste, fantasque, qui ne recule devant rien si cela sert son intérêt. J’avoue être restée assez consternée par cette lecture et ne sais guère ce que tant de lecteurs ont su apprécier dedans.

Seule chose intéressante qui selon moi aurait dû être mentionnée en début de roman, l’auteure a écrit le roman avec l’aide d’ouvriers. A la base, son ouvrage est issu d’une commande où elle devait écrire une œuvre de fonction à partir d’une sélection d’objets pour une galerie d’art. Elle ne les a pas rencontrés directement, mais a réussit à tisser un lien profond avec eux qui lui a permis d’écrire ce livre. Ainsi, nombre des anecdotes de L’histoire de mes dents sont issues de leurs propres histoires !

Je trouve le contexte de création du roman bien plus intéressant que le roman lui-même au final… Ou peut-être aurais-je été plus intéressée par l’histoire étrange et fantasque de Gustavo Sanchez si j’avais su ses origines…

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L’histoire de mes dents est le premier ouvrage de la rentrée littéraire 2017 que j’ai lu, et j’avoue qu’il ma laissé un sentiment de déception et d’inachevé. Dommage… mais je suis certaine qu’il trouvera son public étant donné le succès qu’a eu Valeria Luiselli grâce à ce livre Outre-Atlantique !

TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Ces romans à paraître en fin d’année 2017 qui me tentent énormément… – Partie II

Voici la suite de ma liste d’ouvrages ultra tentants de la rentrée 2017 ! J’ai déjà pu lire et découvrir un bon tiers de la liste que vous ai proposée précédemment. Mais il en reste tellement à découvrir ! Encore une fois, on mélange les genres histoire de tenter tout le monde… Et il y a aussi bien des nouveautés pures que des sorties poches qui vous sont présentées ici !

Ma fille – Jane Shemilt – Pocket

Dans le genre du thriller pur, Ma fille semble être le roman sous haute tension parfait. Tout commence avec la disparition très inquiétante une ado de 15 ans. Plus le temps passe, et plus l’enquête piétine… Mais la mère de la jeune disparue décide de remonter elle-même les fils de l’intrigue.

La quatrième de couverture (ci-dessous) est extrêmement simple, mais suffit déjà à créer une curiosité ! Donc, quand il sortira, je l’achèterais, d’autant que ce sera un poche alors pas de quoi se priver.

« Bristol, 2009. Naomi a quinze ans et une vie de lycéenne tout ce qui a de plus normal. Jusqu’au soir où elle ne rentre pas. La panique, l’angoisse et la mobilisation policière n’y changeront rien. Un an plus tard, Naomi est toujours portée disparue. Sa mère, Jenny, envisage tous les scénarios possibles. Dévastée par le chagrin, elle ne renonce pas et cherche encore. Pour comprendre, elle doit tout apprendre de sa fille. Jenny décide alors à rebours de remonter le fil de cette vie qui prenait son envol loin d’elle. Découvrant peu à peu qu’elle ignorait beaucoup. Dont ces choses qu’elle aurait préféré ne pas savoir… ».

Amaz – Lisa Goldstein – Hélios

Voici un direct poche à surveiller de près à sa sortie en octobre 2017 ! (un direct poche est un ouvrage qui n’est pas sorti en grand format au préalable). Ce roman semble s’inspirer des élans et de la chaleur envoûtante de l’Orient, le tout teinté d’imaginaire, bien entendu.

La collection Hélios (pour ceux qui la découvriraient) est issue d’un collectif entre ActuSF, Les Moutons électriques et Mnémos. Dans le cas d’Amaz, ce sont les Moutons électriques qui assurent la publication. Ils ont également publié en grand format un autre ouvrage de la même auteure cette année : Sombres cités souterraines.

« Pour le Dr. Mitchell Parmentier, orientaliste américain venu passer un an dans la grande ville orientale d’Amaz pour y étudier une ancienne épopée dont il a retrouvé le manuscrit, comme pour son épouse et ses deux filles, c’est un séjour plein de promesses qui s’annonce. Presque des vacances. Mais Amaz, où s’interpénètrent l’univers magique des Mille et Une Nuits et le climat conflictuel du Moyen-Orient contemporain, n’est pas une ville de tout repos.

Les rues semblent y changer le tracé d’un jour à l’autre, les nouvelles se transmettent par l’intermédiaire de jeux de cartes divinatoires, une guerre séculaire oppose secrètement les partisans de deux types d’écriture… »

Les derniers jours de l’émerveillement – Graham Moore – Le Cherche-midi

Alors, ce n’est pas très rationnel, mais le titre et la couverture de ce roman m’ont tout de suite attirée. Et après avoir découvert le résumé, j’ai compris pourquoi… il y a TOUT ce que j’aime dans ce livre, du moins dans sa présentation. L’histoire m’a d’ailleurs fait un peu penser au roman Le Prestige de Christopher Priest dans l’accroche.

L’époque est celle des grandes avancés scientifiques (la fin du 19ème siècle), le sujet est une lutte de pouvoir sur fond de suspense… ça a donc absolument tout pour plaire. L’ouvrage sort le 7 septembre prochain en librairie et fait d’ores et déjà partie des mes prochaines lectures !

« Après son Oscar pour le scénario de The Imitation Game, Graham Moore nous conte le formidable duel de deux inventeurs de génie qui ont transformé notre vie quotidienne.

New York, 1888. Les lampadaires à gaz éclairent les rues de la ville, l’électricité en est à ses balbutiements. Celui qui parviendra à en contrôler la distribution sait déjà qu’il gagnera une fortune considérable et sa place dans l’histoire. Deux hommes s’affrontent pour emporter la mise : Thomas Edison et George Westinghouse. Tous les coups sont permis. Lorsqu’un jeune avocat, Paul Cravath, aidé par le légendaire Nikola Tesla, se mêle à ce combat homérique, il va bientôt se rendre compte qu’autour de lui toutes les apparences sont trompeuses et que chacun a des intentions cachées.

À la façon d’Erik Larson, Graham Moore s’est appuyé sur des documents historiques peu connus pour nous livrer un récit d’une incroyable efficacité, qui se lit comme un thriller, tout en offrant une profondeur passionnante à ces personnages qui ont façonné notre modernité. Une formidable histoire où l’on constatera que la réalité dépasse toujours la fiction. ».

L’hôtel – Yana Vagner – Mirobole

Alors, déjà, je tiens à souligner que j’adore les choix graphiques des éditions Mirobole. Dès que l’on a de leurs ouvrages entre les mains, on sait que c’est eux qui l’ont réalisé. Et en plus de proposer des ouvrages détonants et de prendre une réelle prise de risque à chaque parution, ils font de magnifiques objets-livres.

Donc, L’hôtel a la qualité première d’être une nouveauté des éditions Mirobole. Sa seconde qualité, c’est d’avoir un résumé totalement alléchant dans le genre huis-clos flippant ! Je pense que ce roman a tout le potentiel pour un futur coup de cœur…

J’ai découvert au passage qu’il ne s’agit pas du premier roman de cette auteure. Elle a déjà deux romans parus chez Pocket (parus chez Mirobole au préalable) : Vongo Zero et Le Lac.

« Dans la neige, une femme tente de regagner le chalet où elle voit ses amis boire et discuter tranquillement. A deux doigts de la porte salvatrice, elle trébuche et se fait poignarder.

Ce n’est que le début d’un huis-clos angoissant dans une maison, « l’Hôtel », située en altitude et accessible en seul téléphérique. Neuf Russes – quatre hommes, cinq femmes – membres d’une équipe de tournage s’y sont retrouvés pour un séjour d’une semaine. L’endroit est pourvu de nourriture et de bois de chauffage en quantité. Mais les portables n’y captent pas de réseau. Et bientôt une tempête glacée endommage le réseau électrique. La découverte du cadavre de Sonia provoque un choc parmi les personnages, surtout quand ils réalisent que le meurtrier se trouve forcément parmi eux. ».

Voici venir les rêveurs – Imbolo Mbue – Pocket

Attention, parution d’un IMMENSE COUP DE CŒUR de la rentrée précédente ! J’avais tellement aimé ce premier roman que le voir sortir enfin en poche me mets du baume au cœur. Je vais enfin pouvoir le conseiller facilement à tous mes clients ! Je vous laisse découvrir la chronique de l’ouvrage parue l’année dernière sur le blog. L’ouvrage est paru à l’origine aux éditions du Cherche-Midi.

« Ils ont traversé l’Atlantique pour vivre leur rêve, le vrai, l’américain.

Originaire du Cameroun, Jende Jonga sait que le sort de sa famille repose sur l’obtention d’un visa de travail. Des études pour sa femme, Neni, un avenir pour son fils, Liomi… Après plusieurs petits boulots clandestins, Jende croit enfin tenir sa chance : un job de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier de Manhattan. Mais nous sommes en 2007, et la crise des subprimes réserve, à tous, un réveil brutal… Choc des cultures et quête du bonheur : le rêve que l’on poursuit n’est pas toujours celui qu’on croit… ».

La maison des Turner – Angela Flournoy – Les Escales

Présenté comme le roman qui renoue avec la belle tradition du roman américain, La maison des Turner traite de la famille, de ses attaches, des sentiments, de secrets… Il est joliment mis en valeur grâce à une couverture aussi sobre qu’éclatante.

J’en ai beaucoup entendu parler sur les réseaux sociaux, et je pense qu’il pourrait parfaitement me convenir, moi qui ai envie de trouver un bon et beau roman américain. Celui-ci pourrait bien être ce qu’il me manque… Il a par ailleurs été finaliste du National Book Award, un prix littéraire très prestigieux aux États-Unis.

« Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père.

Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là.

Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison ? ».

Si la Chine était un village – Liang Hong – Picquier

Tout premier roman de l’auteure chinoise Liang Hong, Si la Chine était un village raconte l’histoire de sa ville natale qu’elle a quittée plus jeune. Quand elle y est revenue des années plus tard, le petit village n’était que désolation… A la fois roman et vécu se mélangent dans cet ouvrage ambitieux retraçant le destin de milliers de villages chinois à travers le pays…

Ce roman a reçu de nombreux prix littéraires en Chine depuis sa parution en 2010.

« De retour dans son village natal après 10 ans, l’auteure comme une anthropologue enquête sur l’habitat, les différents lignages, les relations entre les clans, les familles, les mariages et les naissances. Au cours d’entretiens avec des compagnons d’autrefois et des parents proches, elle comprend les transformations de son village, les joies et les souffrances vécues. »

Soufre – José Luis Peixoto – Seuil

J’avoue qu’avec la présentation de cet ouvrage, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Peut-être que j’adorerais, ou que je détesterais Soufre. Je pense que c’est typiquement le genre d’ouvrage à double-tranchant où tu n’es jamais certain d’apprécier ou de détester ce que tu viens de lire. Mais sa couverture magnifique et le résumé ont su me tenter… alors affaire à suivre !

« Non loin du village de Galveias, dans le sud du Portugal, une étrange météorite s’abat sur un champ, emplissant les lieux d’une insupportable odeur de soufre. Des pluies incessantes succèdent à une chaleur suffocante, le pain et la farine prennent un goût exécrable. Autour du cratère se rassemblent bientôt les habitants, dont la vie et les secrets sont peu à peu dévoilés, soudain mis à nu au contact du mystérieux phénomène agissant tel un révélateur. Sans que sa vieille mère le sache, le facteur a fondé depuis plus de vingt ans une famille en Guinée, où il a fait son service militaire; désireuse de répandre son savoir, la maîtresse d’école voit son établissement saccagé et sa chienne éventrée ; la tenancière du bordel est aussi une habile boulangère brésilienne ; les chiens errent et vivent de drôles d’aventures ; les existences se déroulent et s’entrecroisent, heureuses ou malheureuses, les rancœurs des uns et des autres ressortent, profondément humaines. Dans un style imagé, José Luís Peixoto nous livre un roman qui décrit une réalité froide, tour à tour belle et laide, parfois blessante comme la vie. »

Chronique album jeunesse : Docteur Grenouille au secours de l’étang

Un album jeunesse qui nous vient tout droit du Japon pour nous sensibiliser à l’écologie.

Matsuoka Tatsuhide est un auteur d’origine japonaise dont l’œuvre est partiellement traduite en France à L’école des Loisirs et chez Picquier Jeunesse. Dans chacun de ses albums, c’est la part belle aux animaux qui nous entourent dans  le quotidien : grenouilles, mouches, écureuils, limaces…

Un étang en danger !

L’étang situé près de l’habitation du Docteur Grenouille est en danger : il s’assèche dangereusement ! Alors, ni une, ni deux, il se précipite pour aider ses concitoyens à l’aide d’un mécanisme ingénieux mettant tout le monde à contribution. Mais le problème n’est qu’en partie résolu, car un autre se profile déjà pour le petit étang…

Un début prometteur, mais une histoire qui tombe à l’eau

L’histoire de ce Docteur Grenouille était fort distrayante et intéressante au début, mais plus on avance dans l’album, moins on est convaincu… Surtout vers la fin, qui laisse franchement le lecteur (petit ou grand) sur sa faim.

En ce qui concerne l’illustration, elle est assez inégale au fil de l’histoire. Parfois, on a de belles planches, et d’autres fois, les traits et les couleurs forment un tout assez peu esthétique.

Cependant, on peut saluer le dessin très réaliste de l’auteur quand il s’agit de restituer fidèlement les animaux. Chaque animal est ainsi très joliment illustré, on est quasiment dans du dessin naturaliste (avec le nom de chaque espèce sous leur dessin, ce qui ajoute un côté documentaire intéressant). Mais, c’est quand l’auteur tente de les rendre humains par son dessin que l’essai est moins convainquant.

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En somme, malgré une idée originale et très axée sur l’environnement (ce qui est louable, et même important), mais l’histoire ne se tient pas assez pour être mémorable ou plaisante. De plus, les illustrations ne réussissent pas à relever le tout trop inconstante en qualité. Dommage.

Chronique : Zodiaque – Tome 1

Une saga originale et captivante qui mélange efficacement romance et science-fiction !

Romina Russell est une auteure américaine, elle a écrit la saga Zodiaque parue chez Michel Lafon en France. Actuellement, la saga est en trois tomes, mais le quatrième est d’ores et déjà prévu !

De catastrophes en drames

Douze planètes, douze peuples, comme autant de signes du Zodiaque. Un équilibre difficile à conserver, mais primordiale pour que chacun trouve sa place…

Mais le chaos commence avec l’élimination de milliers de personnes issues de la maison du Cancer. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un accident dû à une énorme explosion qui a bouleversé l’alignement des planètes du Cancer,  mais d’autres, comme Rhoma pensent à tout autre chose. Et si c’était le début de la fin pour le Zodiaque ? Et si l’émergence d’un treizième signe était en train de se produire ?

Un univers riche et captivant

L’univers de Zodiaque est extrêmement riche, aussi il est un peu long à appréhender au début. Mais une fois que vous êtes lancés dans l’histoire, c’est un régal !

Entre le roman d’initiation et d’aventure, on découvre une mythologie fascinante. Romina Russell se base d’ailleurs énormément sur des mythes existants. En effet, le treizième signe du Zodiaque existe réellement. C’est là que réside la crédibilité de la saga : s’inspirer de contes légendes réels en s’en servant de base pour son intrigue.

C’est dans ce monde très typé science-fiction qu’évolue Rhoma, une adolescente comme les autres ou presque. Abandonnée par sa mère (ce qui est extrêmement rare chez les Cancer) quand elle avait une dizaine d’année, ce trauma l’a en partie forgée. De même, sa façon de lire les astres est très différente de ses pairs, car c’est sa mère qui s’est occupée de sa formation. C’est ainsi que Rhoma avait lu l’arrivée d’Ophiuchus, le treizième signe, bien avant tout le monde. Mais même les catastrophes terribles survenues en Cancer ne suffisent pas à la prise de conscience du Zodiaque…

Ce roman est ainsi celui de la découverte, de l’initiation et de la prise de conscience, autant pour Rhoma, que pour nous lecteurs. Vous ferez notamment la découverte de très nombreuses technologies et mœurs fascinantes dans ce premier opus.

Enfin, le triangle amoureux qui va s’installer entre Rhoma, le très beau Mathias et le mystérieux Hysan n’est pas pour déplaire même si j’ai déjà choisi (team Hysan !).

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Difficile de présenter le premier tome d’une saga aussi dense, mais Zodiaque vaut le détour pour ses personnages forts, son histoire efficace, son imagination débordante. Le premier tome est toujours celui de la découverte, et celui-ci est fort réussit.

C’est à découvrir dès l’âge de 14 ans environ, puis sans limite d’âge ! Beaucoup d’adultes ont lu et aimé Zodiaque. D’autant que les couvertures françaises sont tout simplement magnifiques… de quoi donner envie !

Interview de Thomas Pesquet à l’occasion de la parution son ouvrage photo chez Reporters Sans Frontières

A l’occasion de la parution de l’ouvrage photos de Thomas Pesquet dans la très belle collection créée par Reporters Sans Frontières, voici une interview exceptionnelle. Scientifique accompli, pilote, passionné de sciences dans leur ensemble…il est revenu il y a peu de station internationale (ISS) après avoir réalisé la missions proxima, qui durait 6 mois. Thomas Pesquet est une personne qui attire la curiosité, et le livre qui vient de paraître est à son image : accessible et passionnant. Vous pouvez d’ailleurs le trouver dans toutes les libraires ou maisons de la presse (il n’est qu’à 10€) pour découvrir sur papier glacé les magnifiques photos qu’il a réalisées la-haut.

Vous nous avez surpris par votre aisance, votre esprit, la façon dont vous avez occupé ce média (Twitter) comme jamais personne ne l’avais fait auparavant dans votre domaine. Aviez-vous anticipé l’intérêt incroyable que cela a suscité ? Aviez-vous une stratégie de communication prévue à l’avance ?

Thomas Pesquet : Je trouvais ça bête de garder pour soi les magnifiques images de la Terre que nous avions là-haut dans l’ISS (International Space Station). On cherche donc forcément un moyen de partager parce que, moi, quand j’étais petit les réseaux sociaux n’existaient pas. J’allais chez le marchand de journaux acheter mes magasines pour savoir ce qu’il se passait.

J’ai voulu donc partager cela, et c’est alors devenu une façon assez naturelle de communiquer. Il n’y avait aucune stratégie derrière tout cela. Je me disait juste « qu’est-ce qu’aujourd’hui j’ai vu dans le monde ? ». Quelque chose d’intéressant, ou de drôle, ou qui m’émerveille : il faut partager ça.

Cela peut également être quelque chose de drôle, d’amusant qui se passe à la station, ou au sujet d’une expérience scientifique intéressante.

C’est en faisant des photos à la coupola que l’idée m’est venue. Ensuite, ça s’est fait comme ça, naturellement. Je triais et travaillais les photos de 21h00 à 23h00, je réfléchissais à ce que je pourrais en faire avant de les envoyer. Tout cela c’est fait en coopération avec l’agence spatiale au sol, je leur envoyais par mail la photo avec le petit texte à poster.

Et puis, je n’avais pas conscience de ce qu’il se passait pendant ce temps sur Terre, que ça allait enthousiasmer les gens. Je ne voyais pas le retour, c’était un peu à sens unique. C’est en rentrant sur Terre quej e me suis dit que ça avait enthousiasmé les gens et tant mieux ! Cela m’a permis de faire passer un message très positif.

Vous aviez aussi un appareil photo incroyable. Vous l’appelez même « mon Frankenstein » ? Pourquoi cela ?

Thomas Pesquet : Oui ! Alors nous avions beaucoup d’appareils photo différents avec énormément d’objectifs à disposition. Je n’étais pas dut out familier de tout cela, je ne suis pas du tout connaisseur, je suis loin d’être un professionnel de l’image. J’ai appris sur le tas car c’est un sujet qui m’intéressais. L’appareil, c’est une caméra de cinéma ultra HD sur laquelle j’avais installé des objectifs longue focale et je m’en servais comme appareil photo. J’ai pris quelques photos comme ça car elles étaient biens, mais c’est très difficile à réaliser car tout est en manuel donc c’est très long à mettre en place. Mais je me suis bien amusé, la fibre technique est de toute façon chez tout le monde dans l’ISS !

Qu’est-ce qui vous amène à soutenir une cause telle que celle de Reporters Sans Frontières ?

Thomas Pesquet : Oui, ça me tenais à cœur. J’aime faire de belles photos, mais j’aime encore plus faire passer un message à travers elles. Derrière la photo d’une photo peut se cacher par exemple, la pollution, la surexploitation par les hommes de leur environnement. Cela permet de déclencher une réflexion et puis aidera les gens à voir un peu plus loin, à s’interroger.

J’ai la chance d’être là et de pouvoir dire ce que je veux alors, d’observer et d’avoir accès l’intégralité du monde… ce n’est pas le cas partout. J’ai la chance de pouvoir partager cette information qui est libre, pas contrôlée, auquel tout le monde à accès. C’était grâce à cette position un peu spéciale que j’ai eu pendant six mois que j’ai pu soutenir une telle cause, qui est belle à défendre.

Est-ce que ce long séjour dans l’espace a changé quelque chose en vous ?

Thomas Pesquet : Je pense que oui, notamment deux choses.

La première, c’est une conscience environnementale accrue. Elle s’est développée pendant ce vol spatial. Cela m’a permis de comprendre le réchauffement climatique, mais également d’autres phénomènes qui se passent à l’échelle du globe. On connait le chiffres, les statistiques… mais voir ces choses en vrai, ce n’est pas la même chose. On a la tête un peu trop collée sur la feuille, cela m’a permis de prendre un peu de recul. De voir la fragilité de l’atmosphère, de la Terre, du fait que l’on y voit tout de suite les activités de l’homme… Ce n’est vraiment pas que de la théorie, on peut se dire « ça ne me concerne pas vraiment, la réalité, on ne sait pas si c’est elle est comme ça… », mais là-haut, on n’a pas le loisir d’avoir cette réflexion là car c’est devant nous. On le voit. Cela donne forcément une conscience écologique plus aiguë.

Le deuxième point, qui n’est pas réellement un changement m’a fait comprendre que TOUT se fait en collaboration. On ne peut rien faire tout seul dans son coin. Un projet international demande la bonne volonté de tout le monde, de se dépasser, de faire quelque chose qui dépasse également l’échelle individuelle.

Il n’y a pas de grand projet aujourd’hui qui ne soit pas international. Je le savais quelque pas, mais le vivre dans la station spatiale m’a conforté dans cette idée.

Vous parliez des plats que vous avez emmené avec vous, vous aviez fait gouté de la langue de bœuf et du poulet au vin jaune à vos collègues spationautes. C’est quand même hallucinant de penser que vous avez mangé du poulet au vin jaune de Thierry Marx dans la Station Spatiale Internationale avec vos collègues russes et américains.

Thomas Pesquet : Ce n’était que pour les grandes occasions. Ce genre de repas est loin d’être la norme dans la station, le reste était un peu moins séduisant. Mais ce genre de repas était encore plus un échange en réalité, avec les collègues.

Moi je n’ai pas fais grand chose, j’ai juste fait chauffer le plat de Thierry Marx, ça s’était dans mes cordes ! Et on a discuté, échangé, c’est cela aussi se découvrir dans une équipe internationale. Ce n’est pas que le travail. Il y a aussi toutes ces choses.

Qu’est ce qui vous a le plus surpris à votre entrée dans la station internationale ?

Thomas Pesquet : Premièrement, c’est la vue. J’avais vu des vidéos, des photos, je les ai partagées… mais voir ça en vrai, ce n’est pas du tout la même chose. C’est là que l’on se rend compte quel a Terre, ce n’est pas juste une couleur, elle est phosphorescente, c’est super beau. On ne peut pas le rendre en photo ni en vidéo et ça, de le voir en vrai c’est vraiment fascinant. C’est de cela dont je me rappelle au début. La Terre n’est pas qu’une couleur, elle luit.

Vous aviez emmené avec vous l’intégrale de Saint-Exupéry dans l’espace, avez-vous eu le temps de le lire ?

Thomas Pesquet : J’ai pu découvrir Citadelle que je n’avais pas encore lu, je l’ai commencé, il est sur ma liste de choses à faire.

Y a-t-il des odeurs dans l’ISS ?

Oui, il y a des bruits, celle de la ventilation forcée notamment. Il n’y a pas de convection, les gaz ne se mélange pas il faut donc forcer la ventilation en permanence. Donc il y a le bruit sourd du ventilateur, qui fait déjà 50 à 60 décibels, ce qui est assez élevé tout de même.

Après, les odeurs, c’est quand je suis arrivé du côté américain, bizarrement, je trouvais que ça sentait l’encens. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est ce que ça m’a évoqué. Une odeur un peu forte, après je ne l’ai plus sentie ou peut-être m’y suis-je habitué… Il y a juste une fois où en passant dans la station en étant resté longtemps côté russe, et en revenant vers l’avant que j’ai à nouveau surpris cette odeur là. Je ne suis pas capable de l’expliquer.

En réalité, ça ne doit pas sentir très bon dans la station spatiale, mais je me souviens surtout de l’encens.

Avez-vous déjà envie de repartir, comme les grands marins qui font de grandes courses en solitaire ?

Thomas Pesquet : Oui, c’est vrai, c’est un peu la même chose. C’est vrai que ce qui est étrange, c’est cette transition : pendant 6 mois, l’ISS c’était mon quotidien, mon monde, presque rien d’autre n’existait. On avait bien sur des contacts avec, la Terre de façon régulière, mais la Terre reste virtuelle pour nous. Mais c’est surtout l’ISS qui nous occupe toute la journée : les programmes, scientifiques…

Et puis tout d’un coup, on se retrouve au sol et paf, on retrouve des gens que l’on a pas vu depuis 6 mois. On voit alors tous les jours beaucoup de gens, on a plus l’habitude, l’ISS qui était notre réalité devient complètement virtuel, et la Terre qui était virtuelle redevient la réalité. Le changement est un peu bizarre effectivement ça prend du temps de se réadapter.

On est contents de revenir sur Terre car il y a plein de choses qui nous manquaient, mais c’est vrai qu’assez rapidement on pense à repartir…

Quand on est dans l’espace, on a des supers-pouvoir : on peut voler, déplacer des charges énormes… Rentrer sur Terre, c’est comme perdre ces supers-pouvoirs de super-héros. Cela ne fait plaisir à personne bien sûr.

Chronique : Les Chiens

Un roman haletant et terrifiant de réalisme

Récit à connotation hautement autobiographique, Les Chiens nous conte l’histoire d’un jeune homme et de sa mère qui fuient un père/mari violent faisant tout pour les retrouver… Angoissant et captivant, bienvenue dans l’univers d’Allan Stratton. Outre le réalisme profond de l’histoire, vous trouverez également une partie fantastique pour corser le tout… Ce roman est d’ailleurs si ancré dans le passé traumatisé de l’auteur qu’il l’a dédié à Alex, son beau-père, qu’il nomme « le meilleur papa du monde ». Allan Stratton a précédemment écrit un autre roman : Le Secret de Chanda.

Un quotidien crispant et constamment sur le fil…

Pour Cameron et sa mère, il n’y a aucun endroit sûr où que ce soit dans le pays. Ils fuient de ville en ville, jamais assez longtemps pour s’attacher… Se fixer, c’est se mettre en danger, et ça, Cameron et sa mère l’ont bien compris. Mais il se pourrait que cette course-poursuite prenne fin grâce à la bourgade du Creux du Loup… L’endroit est si paumé qu’il est impossible d’être suivi jusqu’ici, même quand on est un psychopathe violent et insatiable comme le père de Cameron… Serait-ce le début d’un renouveau pour la petite famille qu’ils composent à eux deux ?

Mais il semblerait que le Creux du loup recèle d’autres dangers pour Cameron et sa mère… la maison dans laquelle ils vivent donne des sortes d’hallucinations visuelles et auditives à Cameron… Et cerise sur le gâteau, son intégration au collège de la ville ne se passe pas très bien… Que se passe-t-il dans l’étrange et branlante maison ? Cameron a-t-il des hallucinations ou autres chose ? Et qu’est-ce que le voisin, Mr Sinclair cache-t-il ?

Efficace et crispant comme il faut

Peut-être cela tient-il au fait que l’auteur a vécu une partie de ce qu’il écrit, quoi qu’il en soit, son écriture et son histoire sont captivants. Les phrases sont très courtes, incisives, directes. Les descriptions très factuelles, voir cinématographique. On est immédiatement dans l’ambiance, et on voit très bien ce que veut die Cameron quand il décrit la maison dans laquelle ils vivent comme étant tout droit sorti d’un film d’horreur.

Outre l’ambiance mortifère voir carrément flippante de son nouveau lieu de vie, Cameron cogite toujours à cent à l’heure à propos d’une foule de choses : son intégration dans la nouvelle ville, son père qui use de toutes les astuces pour les retrouver (Facebook, bouche à oreille, anciens amis et écoles…).

L’emprise psychologique qu’a le lieu sur Cameron se raffermis au fil des chapitres à un point tel que l’on se met à douter de tout et de tout le monde. Le voisin étrange, le camarade de classe harceleur et un peu violent, le nouveau copain de sa mère… tout participe à sa sensation d’enfermement. Et nous devenons peu à peu aussi paranos que notre jeune narrateur.

……

Si vous êtes à la recherche d’un bon thriller fantastique/psychologique adapté dès l’âge de 15 ans, ne passez pas à côté des Chiens. Âmes sensibles, s’abstenir, certaines scènes sont terrifiantes de réalisme, et c’est peut-être ça, le plus inquiétant. Non pas les éléments fantastiques, mais le réalisme poussif du récit par certains aspects.

Avec ce titre, la collection Macadam confirme qu’elle est toujours dans la course et continue à surprendre par des publications efficaces et originales.

Chronique : L’étrange bibliothèque

Un roman encore plus étrange que ce à quoi nous a habitué Haruki Murakami !

Haruki Murakami est un auteur japonais que l’on ne présente plus. Il a notamment écrit Kafka sur le rivage, Le passage de la nuit, 1Q84 (trois tomes), Des hommes sans femmes (son dernier recueil de nouvelles en date).

Son univers est toujours à la frontière des genres et des mondes, et avec L’étrange bibliothèque, il ne fait pas exception ! Cette nouvelle est illustrée par l’allemande Kat Menschik, c’est la troisième fois qu’ils collaborent ensemble. Les deux fois précédentes, c’était pour les livres Les attaques de la boulangerie (deux nouvelles absolument géniales !) et Sommeil, toujours chez Belfond et 10/18.

Une exploration surnaturelle qui tourne mal

Tout commence lorsqu’un jeune garçon se rend à la bibliothèque… et qu’il demande à emprunter trois ouvrages… Qui ne sont consultables que sur place ! C’est ainsi que l’horreur commence !

Sous couvert de l’emmener dans une salle pour consulter les livres, le gardien de la bibliothèque l’emmène dans une cellule et l’enferme… avec une étrange jeune fille. Avec parfois un homme-mouton qui passe par là…

Une nouvelle franchement inquiétante

Pour avoir lu beaucoup de romans japonais et plus particulièrement ceux de Haruki Murakami, je sais que les auteurs nippons adorent l’étrange. Le bizarre, le malsain, le dérangeant. Mais j’avoue être quelque peu passée à côté de cette histoire par trop étrange et qui m’a semblé être sans queue ni tête.

Là où Les attaques de la boulangerie et Sommeil avaient un côté absurde, mais tangible, L’étrange bibliothèque part dans tous les sens sans vraiment nous révéler ses intentions. Cependant, il y a bien une chose que l’on ne peux pas retirer à cette histoire : c’est son ambiance hypnotique. On a envie de savoir où ça nous mène, ce qu’il va se passer…

Quant aux illustrations, elles sont magnifiques et méritent le détour. Elle fusionnent parfaitement avec l’atmosphère de la nouvelle.

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En somme, L’étrange bibliothèque est un roman inclassable et bizarre que je n’ai pas su apprécier. Mais je suis certaine que beaucoup de personnes l’apprécieront pour son ambiance unique et son histoire à faire peur…

EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :