Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Carry On – Grandeur et décadence de Simon Snow

Un magnifique roman proposant une réécriture géniale et inattendue de Harry Potter. Rainbow Rowell fait très fort en nous proposant une histoire addictive où l’on plonge à corps perdu… Et on a qu’une seule envie : suivre ses personnages au bout  du monde… même les plus détestables !

Si vous ne connaissez pas encore Rainbow Rowell, ce roman pourrait bien être un magnifique prétexte à la découvrir… Elle a déjà écrit les très remarqués romans Fangirl (Milady) et Eleanor & Park (PKJ).

Avec Carry On, elle nous plonge dans un monde parallèle à celui de l’univers Harry Potter, mais avec une belle dose d’humour et d’autodérision. C’est malin, délectable et génialement construit.

L’Elu sauvera le monde des sorciers du Humdrum

Simon Snow est l’Elu. Celui par qui tout s’arrêtera pour le Humdrum, l’entité maléfique par excellence qui détruit tout sur son passage, en particulier le « tissu magique ». Et sans magie, pas de sorciers, l’élimination du Humdrum est donc cruciale pour l’avenir magique du monde…

Simon Snow est ainsi le seul et unique sorcier assez puissant à pouvoir le contrer, mais la route vers cet accomplissement est longue et difficile… Surtout quand on est un adolescent, que son pire ennemi (après le Humdrum) a disparu, qu’on a une meilleure amie bien plus doué que soi et une petite amie distante…

Carry On, c’est tous les questionnements de l’adolescence revus et corrigés à la sauce Harry Potter. Et c’est diablement BON.

Un excellent roman qui vous rendra absolument fan de certains personnages !

Pour ceux qui cherchent à retrouver la flamme de la lecture à travers un bon roman, ne cherchez plus : Carry On est là. Il vous sauvera de la peine qu’a provoquée en vous la fin d’Harry Potter tout en s’amusant de nombreux codes de la saga.

Vous retrouverez des imitations intelligentes et très réussies des principaux personnages de la saga : le Mage vous fera fortement penser à Dumbledore, de même pour Baz/Drago Malefoy ou encore Pénélope/Hermione.

Tout y est parfaitement maîtrisé, de l’intrigue – loin d’être simpliste, elle dépasse de loin l’état de parodie – aux personnages charismatiques, on ne peut qu’être transporté. Cela faisait un long moment que je n’avais pas eu un sentiment d’addiction en lisant un roman, et rien que pour cela, ça vaut le coup de découvrir Carry On.

De plus, l’auteur a réussit à créer un système de magie génial porté par la force des mots uniquement. Plus une phrase est entrée dans le langage commun, plus la formule qui y est liée sera puissante. Ainsi, les comptines et les proverbes notamment créent des sorts très puissants. Cette idée originale est magnifiquement exploitée et explique d’ailleurs le titre mystérieux de l’ouvrage…

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Ainsi, magie, amour et amitié sont au rendez-vous pour vous faire passer un moment de lecture inoubliable. Carry On, c’est comme une sucrerie que l’on voudrait garder plus longtemps mais que l’on a déjà finie… C’est tout simplement génial et à mettre entre toutes les mains dès 14-15 ans puis sans limite d’âge car les adultes devraient sans peine se régaler aussi ! Merci à Rainbow Rowell pour ce merveilleux roman…

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Pour aller plus loin : Pour ceux qui sont déjà familiers de l’univers de Rainbow Rowell, les personnages de Simon Snow, Baz et consorts leur sont déjà connus, et même très connus ! Pourquoi ? Car l’auteur avait déjà installé ses personnages au travers d’un roman intitulé Fangirl. Ils étaient issus d’une fanfiction écrite par l’héroïne du roman : Cath. Cette dernière est passionnée par une saga qu’elle lit et relis… Et décide d’en faire une fanfiction qu’elle nomme… Carry On !

Cependant, rassurez-vous, la lecture de Fangirl n’est absolument pas obligatoire pour apprécier pleinement Carry On, la preuve, j’ai découvert Rainbow Rowell avec ce roman !

Chronique : Parce que je déteste la Corée

Que faire lorsque le pays d’où nous venons nous semble invivable ? Si il ne nous offrait aucune perspective d’avenir ?

Fraichement paru lors de la fameuse rentrée littéraire 2017, voici le premier roman du coréen Chang Kang-myoung à paraître en France. Ce sont les éditions Philippe Picquier qui nous offrent l’opportunité de découvrir d’une autre façon la culture littéraire coréenne… et ça détonne !

Parce que je déteste la Corée est un roman vibrant, vrai et qui questionne sur la position que peut trouver la nouvelle génération coréenne au sein de son propre pays…

Kyena, 27 ans, et un certain malaise…

Elle est jeune, travaille dans une grande banque, a un petit ami… La vie semble sourire à Kyena. Ou du moins elle n’est pas censée être malheureuse. Et pourtant… le mode de vie Coréen lui pèse de plus en plus pour de nombreuses raisons.

Elle n’aime pas ce travail qu’elle a dans une banque, son petit copain veut s’engager auprès d’elle mais sa belle-famille est loin de l’accueillir à bras ouverts. Et surtout, Kyena ne se voit pas avoir un avenir en Corée. Trop d’exigences, de confrontation entre ses rêves et la réalité… C’est ainsi, qu’elle décide de quitter amoureux, travail et famille pour l’Australie ! C’est un peu fou, mais Kyena ne manque pas de volonté et va tout faire pour que sa vie devienne se dont elle a toujours rêvé, sans pressions d’aucune sorte.

Un roman qui déborde de vie !

Le premier adjectif que je retiens pour qualifier ce roman atypique, c’est vivant. Parce que je déteste la Corée est un roman, certes, mais j’ai réellement cru en cette héroïne ordinaire qui se sentait piégée par les normes de son pays.

Kyena m’a fait rêver grâce à ses rêves de liberté plus grands qu’elle. Elle a beau trimer, se planter lamentablement parfois, faire d’énormes bêtises… elle se relève. Toujours prête à travailler dur pour atteindre ses objectifs. Et à force, qui sait… peut-être y arrivera-t-elle ? (vous n’avez qu’à lire le livre pour le savoir !).

Je l’ai comprise quand elle s’est retrouvée enfermée par une norme à laquelle elle ne voulait pas appartenir. J’ai vécu avec elle se sentiment d’injustice profond qu’elle a ressenti lorsque le fossé des inégalités sociales s’est rappelé à elle…

Chang Kang-myoung a un talent fou : il nous fait vivre non pas à côté, mais avec ses personnages. Quand j’ai lu ce roman, j’ai cru à un vrai témoignage tant c’était vibrant, véritable et touchant (et parfois dramatique).

Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre pour mille et une raisons :

  • Il vous fera découvrir le fonctionnement de la Corée avec un œil nouveau
  • Il déborde d’énergie, comme sa narratrice, Kyena
  • Il vous dépaysera car on voyage constamment entre la Corée et l’Australie
  • Il vous donnera de la volonté, de la force, de l’espoir
  • Il vous permettra peut-être de remettre en question votre vie et vos souhaits

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Si ces raisons ne vous suffisent pas, je ne sais plus quoi dire pour vous convaincre. Je peux insister en vous disant que c’est mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2017. Qu’il ma fallut lire beaucoup de romans inintéressants avec de tomber sur cette pépite. Alors, maintenant que j’ai déblayé la surproduction qu’est la rentrée littéraire, qu’attendez-vous pour en savourer l’essence même ?

Chronique album jeunesse : Nouna la nouille

Une petite perle d’album jeunesse qui s’inspire très librement de l’univers d’Alice au Pays des Merveilles… version culinaire !

Bienvenue dans l’univers de Nouna la nouille, un ouvrage écrit et dessiné par Nicole Lambert, l’auteur des fameux Triplés ! L’ouvrage est paru en 2013 dans les éditions de l’auteur elle-même, qui portent son nom.

L’aventure est au-delà du petit paquet de pâtes 

Nouna est une petite Nouille qui vit bien confortablement dans son paquet de pâtes, tout en haut d’une étagère. Mais ça ne va pas durer, car le goût de l’aventure taraude notre jeune nouille. Bien décidée à sortir de son paquet et à découvrir le monde immense de l’étagère et même au-delà, cette dernière ne se doute pas de toutes les surprises qui l’attendent !

Nous voilà partis à la découverte du monde fascinant et complètement loufoque des pâtes : spaghettis, raviolis ou encore coquillettes sont au rendez-vous pour une aventure où le lecteur ne manquera pas de noter les emprunts aussi bien visuels que narratifs à Alice au Pays des Merveilles, dans une version culinaire.

Les indices sont très parlants : la petite robe bleue de Nouna, son exploration du monde des pâtes et ses nombreuses rencontres insolites.

Un livre insolite à découvrir absolument

Cet album à la finition magnifique (le livre entier a un touché velours) transportera les petits lecteurs dès l’âge de quatre ans dans un univers à la fois onirique et humoristique. On appréciera les tendres illustrations qui rythment l’album, fortes de nombreux détails et d’un style unique.

Enfin chose importante à savoir, tous les dessins de Nicole Lambert sont réalisés à la main. Elle fait tout dans son atelier parisien. Il n’y a pas de production assistée par ordinateur ou de retouche numérique, tous les ombrages, les reliefs sont faits à la main. Ce que vous voyez-là, ce sont les coups de pinceau originaux de l’auteure. Et une fois que l’on sait cela, on regarde chaque illustration autrement. Personnellement, je suis admirative…

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Que dire de plus sur cet album sinon qu’il sort réellement des sentiers battus ? Loin de ce qui se fait habituellement en jeunesse, Nouna la nouille regroupe toutefois tout ce qui fait un bon album jeunesse. Un personnage attachant, visuellement reconnaissable, un caractère aventureux…

Tout est là pour plaire aux enfants lecteurs dès l’âge de 5 ans minimum (il y a tout de même pas mal de texte…), et cela jusqu’à 7 ans. Ils pourront même essayer de le lire par eux-mêmes quand ils sauront lire tous seuls !

 

Actualité éditoriale : La sublime communauté, une nouvelle dystopie publiée par Actes Sud Junior

Aujourd’hui, j’ai reçu à la librairie un communiqué de presse intriguant qui m’annonçait la parution d’un coup de cœur de la rentrée chez Actes Sud Junior. Il s’agit d’une dystopie à paraître le 4 octobre 2017 sous le titre La sublime communauté, écrite par Emmanuelle Han. Le premier tome s’intitulera Les Affamés.

Les éditions Actes Sud ont une très bonne collection de romans pour ados, en particulier dans le domaine des histoires réalistes. Mais quand il est question d’imaginaire, il faut avouer que l’on pense plus facilement au Rouergue, à Gallimard Jeunesse ou encore aux éditions Rageot pour les publications francophones…

Voir que c’était Actes Sud qui publiait cette dystopie engageante m’a vraiment intriguée. Je me dis, si ce sont eux qui publient un roman de ce genre littéraire, c’est qu’il doit être exceptionnel ! Et peut-être veulent-ils également se lancer dans l’imaginaire… ce serait une super idée, il me semble.

Et puis… j’ai aussi reçu le livre, donc je vais pouvoir vous en parler plus amplement très rapidement ! Je vous laisse vous abreuver de l’argumentaire de l’éditeur en attendant le 4 octobre prochain… Allez, courage, c’est pour bientôt.

Présentation de l’éditeur :

C’est la fin de notre ère.

Aux quatre coins d’une planète surpeuplée et en plein dévastation, six mystérieuses Portes apparaissent, ouvrant des brèches vers des mondes inconnus. En quête d’une terre promise, fuyant la misère et la mort, des flux d’hommes, de femmes et d’enfants désespérés, les « Affamés », se pressent aveuglément vers ces Six Mondes, ignorant tout à leur sujet.

Quels secrets renferment ces portes ? Que mal ronge les Affamés ? Quelle est la nature des Six Mondes ?

En ces temps de détresse où la violence et le chacun-pour-soi font rage, seul trois enfants pourront le découvrir. Tupà, Ekian et Ashoka ne se connaissent pas, ils vivent à des milliers de kilomètres de distance. Pourtant, leurs destins sont liés. De leur union dépendra le sort de la Sublime Communauté.

Chronique album jeunesse : Mordicus un jour, Mordicus toujours

Que se passe-t-il quand le Grand Méchant Loup prend sa retraite et qu’il part en vacances avec l’un de ses arrières petits-enfants ?

Conté drôlement par Didier Lévy (Je vole comme une patate, A la recherche de Shen Shan, Le jour de l’âge de raison…) et illustré magnifiquement par Marie Novion (Panpi & Gorri), voici Mordicus un jour, Mordicus toujours !

Les deux auteurs avaient déjà travaillé ensemble en 2015 sur une histoire mettant en scène Mordicus : La véritable histoire du grand méchant Mordicus.

Mais que tout le monde se rassure, pas besoin d’avoir lu ce premier opus pour apprécier pleinement le second : Mordicus un jour, Mordicus toujours ! qui vient tout juste de paraître en juin 2017. C’est un régal…

Des vacances sous haute-tension pour Félix…

Félix, c’est l’un des très très nombreux arrières petits-enfants qu’a Mordicus, le terrible loup. Ex-Ennemi public n°1, il fait toujours aussi peur là où il passe… comme cela va être le cas durant leurs vacances !

En effet, très rapidement le petit Félix va soupçonner son grand-père d’avoir mangé l’épicière du camp de vacances. En tout cas, tout le monde en est convaincu et il n’en faut pas beaucoup plus à Félix pour le croire aussi ! La réputation de son arrière grand-père le précédant, il est très probable qu’il l’ai en effet dévorée…

Mais Mordicus n’en démord pas, il n’a boulotté personne, et tant pis si personne ne le crois !

Un album super mignon et drôle qui traite avec humour le thème du « grand méchant loup »

Tout dans cet album concoure à l’aimer, à le lire… et le relire ! Tout d’abord parce que l’histoire est géniale. Elle dose savamment humour, suspense (l’a-t-il mangée finalement cette brave épicière ?) et divertissement.

Les dessins au crayon de couleur de Marie Novion sont tout simplement sublimes… Jugez plutôt !

La page avec la devanture de la boutique en particulier m’a fait flasher. Les détails, les couleurs, tout est d’un profond esthétisme. On n’a qu’une envie, découvrir une aussi jolie devanture dans la vraie vie…

A propos de l’histoire : pour une fois, ça fait du bien de voir un « grand méchant loup » pas si méchant, et qui surtout n’est pas là pour terrifier les petits et les grands. Tout ce qu’il veut, c’est jouer de la guitare et passer de bonnes vacances ! Bref, on ne joue pas sur les peurs des petits, bien au contraire puisqu’on tord le cou aux idées reçues. Mordicus n’est PAS (enfin, plus) méchant.

Et puis, je n’ai pas pu m’empêcher de craquer pour le petit personnage attachant qu’est Félix, arrière petit-fils de Mordicus… Mais surtout mi-loup et mi-renard de son état ! Sa trogne est super mignonne, et l’illustratrice à su créer un petit héros adorable que l’on n’est pas près d’oublier… Ce serait génial de le revoir un jour dans une autre histoire…

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Alors, est-ce que cet album est un coup de cœur ? OUI. Il sort des sentiers battus, on rit beaucoup, on admire les dessins, l’histoire est rafraichissante… Tout y est pour faire plaisir aux petits lecteurs dès l’âge de 5 ans ! Est-ce que je vais le commander à la librairie pour en vendre des palettes ? OUI !


EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Envole-moi

Le genre d’histoire d’amour qui reste longtemps en mémoire tant elle est touchante, pure, et belle.

Peut-être connaissez-vous Annelise Heurtier ? Elle a déjà écrit nombres d’ouvrages pour la jeunesse et les ados, tous étant à chaque fois remarqués et appréciés. On lui doit déjà : Sweet Sixteen, Là où naissent les nuages, Le complexe du papillon, Le carnet rouge, Charly Tempête… tous chez Casterman.

Avec Envole-moi, elle signe une histoire d’amour pure et magnifique. Elle parle de tout ce que l’on est capable de faire, de sacrifier pour donne le meilleur de soi à l’autre.

Histoire d’un coup de foudre…

« C’est elle qui a fait le premier pas. Enfin, façon de parler ».

Quand Swann fait la rencontre de Joanna dans un vide grenier où ils sont tous deux exposants, rien ne le préparait à tomber amoureux. Littéralement. Fou. Amoureux.

La première chose que Swann voit en Joanna, c’est qu’elle est belle. Sauf que Joanna a une petite particularité : elle est en fauteuil roulant. Peut-on passer outre le handicap quand on aime ? Est-il nécessairement un obstacle ?

La passion qui habite Swann, par exemple, c’est la musique. Il l’a dans la peau, c’est même pour s’acheter une Gibson qu’il a fait cette brocante…

La passion non assumée de Joanna, c’est la danse. Est-ce que c’est interdit quand on est en fauteuil roulant ? La société semble avoir décidé que oui, alors Joanna s’est résignée. Mais c’est sans compter sur l’amour inconditionnel de Swann. Il n’y a pas d’âge pour savoir qu’on a trouvé l’amour de sa vie, la preuve avec cette magnifique histoire…

Un texte rare, drôle, savoureux et touchant

Je manque d’adjectifs et de superlatifs pour qualifier ce roman que j’ai trouvé magnifique de justesse et de beauté. Avant même de parler de handicap, c’est une pure histoire d’amour (de la vie, de la musique, de l’autre). Ce qui lie Joanna et Swann est composé de la même matière qui fait les couples mythiques de la littérature ado.

Ce sont des personnages drôles, forts, que l’on a envie de suivre au bout du monde, dont les paroles sont justes et mémorables.

Bien entendu, le handicap est également un thème très important dans Envole-moi, mais il en propose une autre vision. Non, nous ne sommes pas dans le misérabilisme une seule seconde, impossible avec une jeune femme comme Joanna. Elle est comme tout le monde en réalité, elle a ses phases de hauts, de bas, de colère, etc.

On parle également du regard des autres sur le handicap, de leurs remarques maladroites, désagréables pour certains. De l’incrédulité que d’autres ont face à ce type de relation qui semble si évidente à ceux qui la vivent. On découvre ainsi ce que peut-être une histoire d’amour avec une personne en fauteuil roulant.

Les mots trouvés par Annelise Heurtier sont d’une telle justesse, d’une telle beauté que je vous promets une lecture aussi drôle que mémorable sur le sujet. Tout le roman est écrit du point de vue de Swann, ce qui est train intéressant.

Car ce qui est génial avec Swann, c’est que c’est un ado tout à fait normal avec des questions tout fait normales… qui met aussi régulièrement les pieds dans le plat ! Il est enthousiaste, curieux, et rit de tout. C’est ça qui est génial, il n’y a pas de tabou, ni pour lui, ni pour nous. Ses questionnements, nous les vivons. Comme : est-ce que les gens en fauteuil font l’amour ? Est-ce qu’ils ressentent physiquement quelque chose ? Nous nous sommes tous posé ce genre de questions, et avec un personnage comme Swann, on les assume. Le handicap de Joanna devient son quotidien et notre normalité, à nous lecteurs.

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Envole-moi est donc, vous l’aurez deviné, une lecture coup de cœur. C’est superbement écrit, léger et parfois beaucoup moins. C’est beau, et surtout, la façon dont s’exprime Swann est absolument géniale : il est drôle, inventif, passionné de musique et de Joanna, et ça le rend extraordinaire.

Et même si elle aurait détesté, je valide le fait de dire que Joanna est une véritable héroïne du quotidien.

Si vous cherchez une belle histoire d’amour à vous faire vibrer (comme les cordes d’une pure Gibson de 1968), Envole-moi sera à n’en pas douter votre future lecture ! Dès 13 ans environ, puis sans limite d’âge tant c’est superbe.

Chronique : La mère des eaux

Un thriller fantastique et fou qui tire ses origines dans ce que la magie vaudou a de plus sombre…

Après Les enfants de Peakwood, Rod Marty revient ! Auteur français découvert par les éditions Srcinéo, La mère des eaux est son second roman. On y sent plus d’assurance et de maturité que dans le premier. Plus de noirceur également. Je vous laisse aviser, mais pour moi, c’est un véritable coup de cœur.

Il était une fois… dans une petite ville isolée de Louisiane : Lamarre

Emily et Chris forment un couple idéal. Ou presque. Leur manque d’enfant commence à peser, en particulier pour Emily qui a perdu tout espoir à force fausses-couches à répétition… Pour Emily, qui est fille adoptive, c’est encore plus difficile à accepter que pour d’autres…

Alors, quand arrive une lettre en provenance de la ville de Lamarre et qu’on lui annonce qu’elle hérite de la propriété de sa mère, Emily veux y aller immédiatement. Surtout que sa mère biologique n’est pas décédée, mais bien vivante ! Une surprise de taille pour la jeune femme. Mais sa mère est totalement vidée, il n’y a plus d’âme en elle, uniquement une enveloppe qu’il faut nourrir et changer… Emily doit donc s’occuper d’elle maintenant, et peut-être rester à Lamarre ?

Les habitants y sont si accueillants, gentils, prévenants… pourquoi ne pas rester vivre dans cette douce petite ville à l’écart du stress de la grande ville ? Surtout que peu à peu, on commence à promettre à Emily l’idée qu’un enfant d’elle puisse naître dans cette ville aux caractéristiques uniques. Comment ? Pourquoi ? Beaucoup de questions s’amoncellent aux portes de Lamarre… oserez-vous les franchir ?

Un roman sombre comme il faut…

Lire ce roman, c’est se retrouver dans un autre endroit, et même un autre siècle. Lamarre est une ville si isolée de tout qu’on dirait que le temps s’y arrêté. Ce qu’on y découvre est bien loin de ce qu’on aurait pu imaginer au premier abord.

Je m’attendais toutefois à un récit sombre, et j’ai justement adoré La mère des eaux pour cela. Ça fait du bien de lire un roman dont l’atmosphère est proche du récit horrifique. Sous tension constante, parsemé de visions étranges, violentes, parfois érotiques… Emily se perd peu à peu dans les méandres de la petite ville de Lamarre.

L’ambiance est lente, lancinante, invasive… on sent réellement le mal-être qu’engendre peu à peu la ville sur le couple. Rod Marty a gagné en maturité au niveau du développement de son décor. Beaucoup plus fin, efficace que dans son précédent roman. C’est délectable !

Et surtout, on en apprend énormément sur la magie vaudou. Dans ce roman, il est question de Mami Wata, la Reine des eaux. Elle peut vous donner beaucoup si vous la servez comme il se doit… sinon elle reprend tout, et pire encore. Si vous commencez d’ailleurs à chercher un peu qui est Mami Wata sur le net, vous trouverez énormément de sites web dédiés au vaudou (haïtien, africain…). J’avoue avoir tellement aimé que j’aurais voulu en savoir plus cette culture magique si bénéfique et dangereuse à la fois.

J’ai adoré découvrir le mythe pensé par Rod Marty pour expliquer les origines de la ville de Lamarre. Dans le roman, on alterne entre notre époque et une autre, une centaine d’années avant. Tout est bien ficelé pour nous amener jusqu’à la conclusion parfaite concoctée par Rod Marty.

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En conclusion, La mère des eaux est un roman parfait si vous aimer vous faire peur, être captivé par une ambiance étrange, malsaine et fascinante à la fois.

Rod Marty se révèle enfin avec ce roman de qualité qui plaira aux fans d’horreur et de fantastique !

PS : Petite mention spéciale pour la couverture que je trouve absolument parfaite pour le roman. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser à un autre roman d’horreur qui utilise la couleur verte comme base, avec une petite chapelle en fond… ça vous parle ?

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Chronique : Mon futur en replay

Et si un merveilleux logiciel nous permettait de visualiser tous les possibles de notre vie ? Prendrions-nous les bonnes décisions ? Y en a-t-il seulement ?

Louise Revoyre est une auteure française qui peu à peu fait son chemin dans le monde de la littérature jeunesse. Elle a déjà écrit trois tomes de la série Les avatars de Gaspard (co-écrite avec Sylvain Lignac).

Mon futur en replay est son premier roman à destination des adolescents, et il est très réussit. Tous ses romans sont publiés chez Scrinéo.

Un logiciel pour régler les soucis d’indécision

Découvrez Aléas, un logiciel encore à l’état de prototype absolument révolutionnaire ! Pour Salomé, éternelle indécise, c’est l’outil parfait pour ne plus jamais hésiter quand il s’agit de prendre une décision. En effet, Aléas permet de voir ses futurs alternatifs selon le chemin de vie que l’on prend… Et en ce moment, il est certain que Salomé a besoin d’aide pour choisir ce qu’elle va faire de son avenir !

Ses parents son en « bonne » voie de séparation, et sa vie est à un tournant concernant son orientation scolaire… Et, elle a très certainement rencontré LE grand amour. Ou pas. En fait, rien n’est moins sûr, mais quand même…

Et seule Cham, sa meilleure amie peut la connecter à Aléas. Mais le logiciel va vite de venir une véritable addiction quand elle va découvrir son avenir potentiel.

Une super romance qui nous baigne dans l’imaginaire

Il n’est pas facile de trouver un roman ado qui utilise de façon équilibrée romance, humour, fantastique, personnages crédibles/attachants… Et Mon futur en replay a tous ces atouts !

Entre le roman d’aventure et la quête perpétuelle de l’amour, on se plonge avec facilité dans l’histoire de Salomé. On meurt littéralement d’envie de savoir si oui ou non elle va prendre la bonne décision. Si elle peut sauver ceux qu’elle aime, si Aléas peut être une référence pour tout un chacun…

J’ai trouvé Salomé tendre, géniale et complètement incontrôlable à la fois. C’est d’ailleurs ce tempérament imprévisible qui la rend réellement présente entre les lignes. On est comme elle : plus le roman avance, plus on veut savoir. Plus on veut que tout se passe bien pour elle et ses proches. Ça fait du bien de lire un roman qui implique réellement le lecteur, on ne fait pas que lire, on vit l’histoire de Salomé. Et rien que cela, c’est génial.

Autre fait plaisant : l’histoire d’amour potentielle entre Salomé et son bel inconnu est belle, simple, et loin d’être niaise. On se retrouve parfaitement dans les sentiments que décrit Louise Revoyre.

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Alors, faut-il découvrir Mon futur en replay ? Oui ! Pourquoi ? Parce que c’est un beau jeu de piste, une romance douce et accessible dès 12 ans. Vivement d’autres romans de Louise Revoyre avec d’aussi bonnes idées !

Actualité éditoriale : A Good Girl, la nouveauté attirante des éditions Lumen

Il est à paraître en librairie le 5 octobre prochain, voici le roman A Good Girl, d’Amanda K. Morgan.

Voici la présentation volontairement nébuleuse (et ultra tentante) des éditions Lumen, qui comme toujours soignent leur communication. J’ai hâte d’en découvrir la teneur !

Pour patienter, j’ai reçu un beau communiqué de presse sur un papier de qualité et une cocotte en papier aux symboles bien mystérieux… avec beaucoup de questions : Qu’est-ce qui est impossible à atteindre ? Serait-elle la norme idéale ? Qu’est-ce que l’excellence absolue ? Et la réponse cachée en dépliant totalement la cocotte est : La perfection. Ce roman serait-il un énorme jeu de dupe ? Affaire à suivre…

Vous pouvez découvrir ici les trente premières pages du roman !

Ce qu’il faut savoir sur Riley Stone :

  • Riley Stone est la perfection incarnée (Demandez autour de vous.)
  • Elle a un faible pour son prof de français, Alex Belrose. (Qu’elle soupçonne ne pas être indifférent à son charme.)
  • La vie entière de Riley est déjà planifiée. (Ce n’est pas négociable.)
  • Elle a toujours su préserver ses petits secrets. (Toujours.)
  • Riley est persuadée que sa vie est sur la bonne voie. (Et rien ne pourra y changer quoi que ce soit.)
  • Elle n’a rien d’une adolescente ordinaire. (Et ne s’en cache d’ailleurs absolument pas.)
  • Les petits jeux, ce n’est pas vraiment son truc. (Mais s’il faut s’y prêter, elle gagne toujours.)
    L’un de ces jeux est sur le point de commencer, elle le sent… Sauf que Riley a un plan. Et elle compte bien l’emporter. Car elle ne perd jamais.


Chronique : Le Premier

Ce roman est une véritable tuerie, dans tous les sens du terme !

J’ai découvert il y a peu Nadia Coste grâce à son roman Le premier, paru chez Scrinéo en 2015. Et franchement, je ne regrette qu’une seule chose : ne pas l’avoir lu avant ! Dans ce roman qui débute en pleine préhistoire, nous découvrons l’histoire de deux frères de sang que tout oppose… Cette haine va les amener à des actes d’une violence rares… et fascinante !

Depuis cette parution, Nadia Coste a écrit de nombreux romans : L’effet ricochet (Seuil Jeunesse), L’empire des Auras (Seuil Jeunesse), Les élémentaires (Castelmore). Elle a également écrit en 2014 Ascenseur pour le futur (Syros), qui est chroniqué ici sur le blog.

Une haine qui traversera les siècles…

Úrr est d’une jalousie maladive envers son frère Vaïn. Il a tout ce qu’il rêve d’avoir : il sera bientôt considéré comme un homme par le clan, il prendra bientôt la femme qu’ Úrr rêve d’avoir pour lui, il excelle à la chasse, tout le monde l’adore…

C’est ainsi que Úrr va suivre Vaïn lors de la chasse en solitaire qui doit faire de lui un homme… et le tuera. Mais Vaïn n’est pas vraiment mort et Úrr quant à lui devient autre chose qu’un homme… Ainsi commence l’histoire d’une haine ancestrale entre deux frères que tout oppose, et qui traversera les siècles…

Fascinant dans l’horreur et le sang

Dire que j’ai adoré Le Premier est un euphémisme. Ce roman a été une p***** de claque ! C’est plus qu’un coup de cœur, c’est un roman qui restera gravé dans ma mémoire tant je l’ai trouvé magnifique de noirceur…

Avec Le Premier, Nadia Coste nous propose sa version des origines de certains être surnaturels, et son imagination est florissante. Jamais Nadia Coste n’utilise les termes habituels tels que vampire ou loup-garou, et je trouve cela très intelligent. Car en effet, ces termes n’existaient pas à l’époque ou Vaïn et Úrr évoluent.

Elle ne nous épargne rien : ni les scènes sanglantes, ni les passages descriptifs et charnels… Son écriture est crue, violente, pure, comme  l’époque à laquelle tout commence. La façon dont elle nous entraine au fil des siècles jusqu’à l’époque de Rome est un beau tour de force. Alors que l’on pense que Úrr est le mal incarné, peut-être qu’une autre vision des choses viendra à vous au fil des chapitres.

C’est peut-être là le meilleur tour de force de l’auteure : nous faire détester et aimer les pires personnages possibles au travers de leurs quêtes personnelles.

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Alors, si vous ne savez pas quoi lire en ce moment et que vous cherchez un bouquin qui vous prend aux tripes, Le Premier est ce qu’il vous faut. Ce roman est superbe, violent, intelligent, captivant…

Nadia Coste y mélange avec talent l’Histoire, la vraie, et fantastique… Dès 15/16 ans pour les ados, et parfait pour les adultes !