Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Douze ans sept mois et onze jours

Un très bon roman à destination de la jeunesse qui mélange nature writing, et aventure mâtiné de suspense… 

Vous qui aimez la jeunesse et la littérature ado, vous devez déjà connaître le très prolifique auteur français Lorris Murail. On lui doit une quantité impressionnante de romans, tous particuliers et mémorables, chacun à sa façon. On peut ainsi citer : GOLEM (PKJ), Les cornes d’ivoire (PKJ), Shanoé (Scrinéo), L’horloge de l’apocalypse (PKJ), L’expérienceur (École des Loisirs).

Dans ce roman paru il y a maintenant 4 ans, Lorris Murail nous offre un mélange surprenant d’action, de suspense tout en nous proposant de (re)découvrir la nature d’un autre œil…

Abandonné au fin fond d’une forêt, dans le Maine…

Une cabane spartiate, une carabine, un livre de Thoreau, quelques conserves… C’est tout ce que possède maintenant Walden, dont le père l’a abandonné ici sans autre forme de procès. C’est un violent apprentissage de la vie auquel est confronté le jeune homme…

Que va-t-il faire pour s’en sortir ? Pourquoi son père lui fait-il traverser une épreuve aussi terrible ?

Entre le récit d’apprentissage et le thriller psychologique, Lorris Murail nous ballade de fausse-piste en traquenard…

Un roman qui détonne dans son style unique

Si vous souhaitez découvrir ou faire découvrir dès l’âge de 13 ans un livre qui sort vraiment des sentiers battus, celui-ci sera parfait !

Plusieurs genres littéraires sont mélangés avec talent par Lorris Murail : le fameux nature writing (faisant l’éloge de la beauté de la nature à chaque instant), le thriller avec le jeune Walden se démenant corps et âme pour survivre et peut-être un jour comprendre le geste cruel de son père… Tout cela étant mis au service d’un roman dit « pour ados » très efficace. Mais, personnellement je le conseille également aux adultes.

De plus, si vous êtes friands de twists et autres apparences trompeuses, vous en aurez tout votre content. Tout cela sans oublier les personnages : ils sont peu nombreux, mais très intéressants. Il y a le père de Walden, bien sûr, mais également cette mystérieuse femme… dont je ne dirais rien de plus, mais qui m’a fascinée.

……..

Le style incisif, sans artifices de Lorris Murail s’adresse ainsi à tous, sans exceptions. Pour ceux qui aiment les histoires qui ont du sens, de la profondeur, un message derrière la lecture-plaisir, c’est l’ouvrage parfait. Et ce retour aux sources bien que violent pour le héros de cette histoire n’est pas sans nous procurer un dépaysement plaisant…

Chronique jeunesse : Où sont les filles ?

Un nouveau Pépix surnaturel… et si les filles avaient TOTALEMENT disparu de notre planète ? Comment serait le monde ? Et à cause de qui une telle chose deviendrait possible ?

Claire Renaud est une autrice française qui a déjà à son compte aussi bien des romans jeunesse, que pour ados ou adultes. Elle a ainsi écrit chez Sarbacane dans la collection Exprim’ Les Quatre Gars. Pour les adultes, on lui doit Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères (Les Escales) ou encore Déboutonnage (Stock). Où sont les filles ? est son premier Pépix, il est paru en janvier 2018.

Comment comprendre les garçons quand on est entouré de filles à la maison ?

Ondine est une jeune fille normale : école, maison, dodo. Tout roule. Elle vit avec sa soeur Marine, sa mère Océane et sa grand-mère Pélagie.

Mais un beau jour, à l’école, Ondine croise un jeune garçon de son âge qui lui plaît beaucoup. Beaucoup. Mais elle ne sait pas quoi faire pour l’aborder ou tout simplement qu’il s’intéresse à elle… C’est ainsi qu’elle formule à haute voix un souhait saugrenu : celui d’être entourée de garçons qui lui expliqueraient comment ça fonctionne dans leur tête.

Le seul problème, c’est que son fameux souhait va se réaliser… mais pas seulement à l’échelle de sa petite maison, mais dans le monde entier ! Ondine est la SEULE et unique fille de la terre ! Comment inverser la vapeur ? A quoi est due cette magie ?

Distrayant, sympathique, et un peu fou !

J’ai passé un agréable moment avec ce Pépix à l’idée de base originale, il faut l’avouer. Comme tous les titres de la collection, il sera parfait à découvrir dès 9 ans environ.

L’histoire se déroule à merveille, Ondine est une héroïne forte, et têtue (heureusement pour elle et l’humanité d’ailleurs !) et on prend plaisir à découvrir son histoire. Même si ce Pépix n’est pas dans mes préférés, il reste toutefois très bien.

En fait, ce qui m’a un peu déplu, c’est le magicien Misteress Smith, celui par qui tous les problèmes arrivent. Il n’explique au final pas réellement pourquoi il exauce le souhait d’Ondine en particulier. On comprend qu’il est totalement mégalo et imbu de sa personne, mais ça sonne malgré tout un peu creux tout ça… Il aurait fallu (selon moi) étoffer le personnage de Misteress Smith. Il est chaotique, ne fait que ce qu’il veut, mais il lui manque un petit quelque chose qui le rendrait crédible.

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En dehors de cela, rien à signaler. C’est drôle, toujours original, décalé et très prenant. En bref, les jeunes lecteurs seront ravis de découvrir Ondine et ses tentatives de sauvetage du monde !

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Chronique : Ann Radcliffe contre les vampires

Un classique de la littérature gothique réédité !

Vous connaissez certainement l’auteur Paul Féval (1816-1887), dont l’œuvre la plus connue à ce jour est et restera certainement Le Bossu (d’ailleurs adapté plusieurs fois au cinéma). Les éditions des Moutons Electriques ont eu la bonne idée de rééditer l’un de ses textes dans leur collection originale, Les Saisons de l’ Étrange.

Avant de s’intituler Ann Radcliffe contre les vampires et de mettre en scène l’une des mères du roman gothique, l’ouvrage avait pour titre original La ville-vampire.

Une course contre la montre et un jeu de dupe

Au début du roman, nous découvrons une ancienne amie d’Ann Radcliffe. Cette dernière voudrait partager avec ses interlocuteurs l’une des histoires les plus incroyables qu’a vécu son amie à l’époque. Il y est question de mariage intriguant, de vampires et même d’une ville entièrement peuplée de ces derniers…

La jeune qu’était Ann Radcliffe n’avait pas froid aux yeux et décida de tout faire pour sauver son amie des griffes de ces monstres voulant faire main basse sur sa fortune, son statut, et sa santé mentale.

Un roman à l’ambiance inimitable, mais qui garde une petite couche de poussière…

Ce roman a beau avoir été écrit par un grand romancier, il reste assez lourd à digérer. Aucun découpage en chapitres (rendant le tout très dense), histoire remplie de rebondissements tels qu’il faut bien s’accrocher… C’est dommage, tous les ingrédients sont là, mais ça ne prend pas. Trop de longueurs, de personnages dont on ne comprend pas clairement le but ou les enjeux.

Il faut bien avouer cependant que l’écriture de Paul Féval est assez drôle, voir même grinçante par certains moments. Il se joue avec brio de la langue française et sait amuser son public, même dans le drame d’une course-poursuite mettant plusieurs vies en jeu.

Et l’idée de mettre en scène une auteure ayant réellement existé rend le tout plus prégnant, plus réel que si cela avait un personnage quelconque. Paul Féval base son intrigue sur le fait que l’imagination débordante d’Ann Radcliffe tient plus de son passif avec l’étrange que de son imagination pure, et ça c’est une idée de génie pour l’époque !

Autre chose intéressante, Paul Féval nous propose une toute autre mythologie du vampire que celle que l’on connait. Il change de forme, créé des entités jumelles, a les yeux qui brillent d’une étrange lueur, rend fou les gens dont il s’alimente pendant de très longs mois…

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Mais au final, pourquoi ça ne prend pas totalement ? Peut-être parce que le texte est trop ancien, ou tout simplement qu’il ne s’agit pas du meilleur texte de Paul Féval ? C’est dommage car la collection des Saisons de L’Étrange sait toujours donner envie, et ne pas aimer un de leur titre est déjà une déception en soi…

Mini-chroniques #1 : Des oiseaux qui tombent de nulle part, la Grosse Pomme, une rébellion silencieuse et un monstre qui décime des armées.

Alors, il y a la PAL (ou pile à lire), il y a la wish-list (qui regroupe tous les livres que vous voudriez lire un jour…) et puis il y a la PAC. Et bien oui, la pile à chroniquer ! Et parfois, il arrive que l’inspiration ne vienne pas, qu’elle tarde… ce qui fait que les livres s’accumulent jusqu’à former un nid de livres à chroniquer. Pour certains, la flamme n’est jamais venue, et les années se sont écoulées… Et comme se sont tout de même des ouvrages que j’ai lu dans leur intégralité et apprécié, il est impossible pour moi de ne pas en parler !

Voici donc une nouvelle catégorie d’articles : Ces livres que j’ai lu il y a tellement longtemps que je ne peux plus en faire une chronique entière. Je vais vous en parler de telle façon que j’espère vous donner envie de les lire.

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier – Denoël

C’était un roman aussi étrange que magnifique. Je l’ai lu il y a plus de cinq ans maintenant alors le souvenir de cette lecture est un peu flou. Je me souviens d’une forêt profonde, de personnes âgées voulant un véritable retour aux sources. Et pour se faire, ce n’est pas dans un mouroir aux allures de maison de retraire que cela est possible.

Non, ces trois octogénaires que sont les personnages principaux de cette histoire sont touchants et décident d’être les maître de la fin de leur vie. C’est aussi beau que triste, mais c’est le genre de roman dont les idées perdurent, longtemps après la lecture… J’en ai donc gardé un sentiment de grandeur et de beauté qui m’avait fait forte impression.

Parmi les dix milliers de choses – Julia Pierpont – 10/18

Une histoire de plein pied dans la vie new-yorkaise avait d’emblée tout pour me plaire… Et pourtant, j’ai eu beaucoup de mal à lire et apprécier ce roman.

L’histoire est celle d’une famille aisée, certes, mais tout ce qu’il y a de plus normal dans l’ensemble… Jusqu’à ce que la maîtresse du mari décide de se rappeler à son bon souvenir en envoyant un colis avec tous leurs échanges imprimés. On se dit qu’il va se passer quelque chose, que les personnages vont sortir de leur vie bien rangée, de leur personnalité étriquée… et bien non. Rien. Une histoire banale sans une once d’originalité au final, vous ne manquerez rien.

Le regard des princes à minuit – Erik L’Homme – Gallimard Jeunesse

Voici un recueil de nouvelles tout à fait étranges. Liées sans l’être totalement, chaque nouvelle a des allures de récit initiatique. On y découvre des adolescents confrontés au changement, à la possibilité de faire une révolution silencieuse dans les heures les plus sombres de la nuit. On y parle de consumérisme à l’excès (est-ce vraiment bien nécessaire ?), de sabotages de générateurs, d’abnégation, de liberté…

J’ai aimé le sens général des propos de ce livre, qui permet de réfléchir et de se concentrer sur ce que l’on veux vraiment pour nous et pour notre société, notre planète. Mais j’ai trouvé parfois la mise en forme maladroite, pas toujours très claire.

Le message cependant reste important et nous fait nous sentir petit face aux enjeux et à l’immensité de notre planète. Le regard des princes à minuit est donc un recueil qui pousse ses lecteurs à se remettre en question, à ne pas nécessairement respecter systématiquement l’ordre établi, et à être humble… Un ouvrage qui ouvre des portes intéressantes. Dès 14/15 ans.

Zalim – Tome 1 – Carina Rozenfeld – Editions Scrinéo

Si vous suivez le blog depuis un moment, vous savez que j’aime tout particulièrement les romans de Carina Rozenfeld. Autrice française de romans fantastiques, sa plume fait toujours des merveilles…

Avec Zalim, c’est un excellent moment de lecture qui nous est ici offert ! Comme je n’avais pas pris le temps précédemment de faire une chronique digne de ce nom, cette rubrique est parfaite pour vous le présenter succinctement tout en vous donnant (je l’espère) envie.

L’histoire de Zalim est simple, mais très efficace : on y suit deux royaumes qui s’affrontent depuis longtemps… L’un d’eux possède une arme de destruction terrible, un monstre qui habite un homme ou une femme au hasard parmi la population. Et si il est réveillé, c’est un véritable carnage dans les deux camps, mais cela assure au royaume qui possède le monstre la victoire malgré tout… Impossible de savoir qui est le réceptacle du monstre… mais il y a de grandes chances qu’il se réveille prochainement et déchaine toute sa sauvagerie.

Série en deux tomes très efficace, Zalim conviendra parfaitement aux ados dès l’âge de 13/14 ans qui aiment une fantasy originale. Ici, point de dragons ou de nains, juste deux royaumes qui s’affrontent, une écriture aisée, fluide, et des personnages vifs et attachants. Et une question qui perdure tout le long du roman… qui donc est l’hôte involontaire de Zalim ?

Chronique : Exo – Tome 1

Et si notre planète ne nous appartenait plus ? Si nous avions été colonisés par des extraterrestres d’une technologie et d’une intelligence bien supérieurs ?

Il vient tout juste de paraître en librairie, voici Exo, le premier tome d’une nouvelle série de science-fiction pour les adolescents. Son auteure, Fonda Lee, est américaine. Elle a déjà écrit de nombreux ouvrages Outre-Atlantique, et cela dans de nombreux genres différents. Il s’agit de son premier roman à paraître en France. Exo est publié aux éditions Bayard.

En territoire conquis…

« Bienvenue » sur Terre… enfin, pas vraiment. Notre planète a été colonisée il y a plusieurs décennies de cela. L’homme n’est plus l’espèce dominante… maintenant, ce sont les Zhrees qui gèrent tout. Ils décideront de votre avenir, de votre métier (ou affectation), de votre niveau social… etc. Au final, beaucoup d’êtres humains y trouvent leur compte… du moins ceux qui ne sont pas trop mal situé dans l’échelle… Mais pour les autres, les laissés pour compte ou les humains lambda, la situation est très difficile.

C’est ainsi que la rébellion Sapiens est née. Pour contrevenir à l’envahisseur par tous les moyens… mais la lutte semble jouée d’avance quand on voit les moyen des Zhrees face à ceux d’une poignée d’hommes. C’est dans cette situation très complexe que l’on suit Donovan, un jeune homme tout ce qu’il a de plus humain, mais qui possède à l’intérieur de son corps une technologie 100% Zhree : l’exo. Mais les Sapiens sont loin d’être la seule menace…

Un roman ado qui initie à la sf militaire

Pour ceux qui ne seraient pas familiers de la science-fiction dite militaire, Exo peut être considéré comme intéressant pour un lectorat de 13/15 ans. Mais il ne peut être qu’une entrée en matière dans le genre car il manque tout de même de complexité, en particulier au niveau des personnages.

En effet, les enjeux sont connus, recèlent peu de surprises, et surtout les personnages sont parfois trop simplistes. Donovan, tiraillé entre son allégeance aux Zhrees et son statut d’humain réagit parfois de façon inattendue du point de vue de son clan Zhree. De plus, ses liens de parentés complexifie sa façon de réagir et penser : son père est le Premier mandataire (équivalent à président d’un État) ce qui implique énormément d’enjeux quel que soit son choix, ses réactions, ses réponses. Tout est décortiqué. Étant donné qu’il a un certain rang à tenir, la pression sur lui est énorme…

Mais malgré tout cela, Exo ne réussit pas à transporter son lectorat. On n’est pas vraiment accro, l’histoire ne recèle guère de surprises et les personnages non plus ! Certaines rencontres et croisements entre certains personnages sont d’ailleurs statistiquement très peu probables…

………..

En conclusion, Exo est un premier tome intéressant (rares sont les romans de sf YA à traiter de la colonisation de la Terre par une intelligence extraterrestre) mais qui manque malgré tout d’originalité. Le traitement de l’’histoire est extrêmement classique malgré un cadre rarement utilisé dans la littérature ado. Mais surtout, le jeune Donovan est un héros qui manque de charisme et que l’on ne souhaite pas forcément suivre au bout du monde. Dommage…

Chronique : Les étoiles s’éteignent à l’aube

Un magnifique roman qui vous fera voyager en pleine nature et découvrir l’histoire d’une relation père/fils touchante et unique.

 Initialement paru aux éditions Zoé en 2016, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman qui avait bénéficié d’un beau bouche-à-oreille. Fort de ce succès, l’ouvrage est ensuite paru il y a quelques mois aux éditions 10/18.

Depuis, un autre ouvrage de Richard Wagamese est paru chez Zoé : Jeu blanc. Richard Wagamese était l’un des écrivains primo-canadiens les plus connus, il est mort en 2017 à l’âge de 61 ans.

Un père absent qui demande une ultime faveur à un fils qu’il n’a presque pas connu

Un matin, Franklin Starlight est appelé au chevet de son père : il n’est pas encore mort, mais à une ultime volonté, et seul son fils peut l’accomplir. Lui qui a eu une vie décousue, remplie de boisson, de mauvaises décisions et d’actes manqués… il désire malgré tout mourir honorablement.

Et pour se faire, il demande à son fils de l’emmener dans les montagnes, où il veut que sa dépouille repose. C’est ainsi qu’un ultime voyage commence pour le père et le fis, un périple qui va leur permettre d’enfin faire connaissance et de peut-être commencer à s’aimer… avant la fin.

Un roman lent, mais lourd de sens

Si vous cherchez un roman où l’action est le maître mot, passez votre chemin. Cependant, si vous souhaitez tout simplement lire une belle histoire (quel que soit son rythme et sa dynamique), vous avez l’ouvrage parfait.

Entre nature writing, et roman sur l’amour filial et ses difficultés à l’exprimer, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman très touchant car il sonne terriblement juste. Plus on avance dans l’histoire, et plus on s’y plonge avec facilité.

Chaque étape du voyage du père et de son fils nous apporte une nouvelle histoire/confession du père, qui a beaucoup à se pardonner. Ses problèmes récurrents avec l’alcool notamment, mais pas seulement…

Le personnage du fils, quasiment mutique, ne manque pourtant pas de grandeur. Il est d’un charisme fort, on sent que cet homme en devenir (ce n’est encore qu’un adolescent) sera quelqu’un sur qui compter, et il le prouve.

Personnellement, c’est l’ultime histoire du père qui m’a beaucoup touchée. Quand enfin son fils ose s’ouvrir un peu à lui, c’est un flot de confessions qui nous arrive… Dont une en particulier. C’est aussi beau que triste, mais impossible de rester indifférent face à ce relationnel si particulier qui s’installe.

J’ai beaucoup aimé la traduction du titre livre, même si elle diffère de l’original. En V.O, le livre s’intitule Medicine Walk. En français, le titre est plus long, mais d’une grande poésie – et symbolique. Car il ne faut pas oublier le nom des deux protagonistes principaux : Starlight (soit lumière des étoiles).

Autre étrangeté bienvenue, la façon qu’à Richard Wagamese de présenter ses personnages. Il n’invoque que rarement leurs prénoms, mais plutôt leur statut : « le fils », « le vieil homme »… ce qui les rend encore plus prégnants, vivants.

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C’est donc un roman émouvant et unique qui vous est ici offert. Si vous cherchez à être touché par une belle histoire, si un retour aux sources ne vous fait pas peur et si le besoin de grands espaces est vital pour vous, ce roman sera idéal. Marquant.

Pour la fin d’année 2018, les éditions 10/18 ont créé une édition spéciale du roman Les étoiles s’éteignent à l’aube. Elle brille à certains endroits et le reste est réalisé avec un papier mat et plus rigide qu’à l’accoutumée.

 

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Chronique : Mes chats écrivent des haïkus

Un très joli album illustré pour les amoureux de poésie, de Haïkus… et de chats !

Nouvel ouvrage du japonais Minami Shinbô, Mes chats écrivent des haïkus est à paraître aux éditions Picquier le 2 novembre prochain (2017). Au programme donc, des haïkus (des poèmes très courts) 100% dédiés aux félins !

Ce n’est pas la première fois que l’auteur se lance dans la création de haïkus tout en les illustrant. En France, il a déjà écrit Haïkus de Sôseki à rire et à sourire et Haïkus de chats, tous parus aux éditions Picquier.

Un ouvrage à dédier aux amoureux fous de chats !

Vous aimez les chats ? Ou le Japon ? ou la poésie ? Ou peut-être les trois à la fois ? Cet ouvrage en couleur et à la couverture soupe pourrait bien vous séduire…

Au travers d’une trentaine de haïkus, c’est le quotidien des chats qui entourent Minami Shinbô qui nous est conté. Une odeur, un ressentit, un bruit de train qui passe au loin…

L’auteur essaye de se mettre à la place du chat, d’interpréter au mieux ce qu’un félin pourrait exprimer au travers d’un haïku. Et c’est plutôt réussi ! En quelques mots à peine, on savoure, on découvre un monde de calme, de sérénité et de contemplation.

Libellules rouges et avertisseur d’incendie…
Jeu de cache-cache.

L’un de mes haïkus préférés est le suivant :

Voilà qu’il lape

le bleu glacé

tandis que l’aube blanchit

Ainsi que celui-ci :

Magnolias blans

et dans le lointain

un bruit de train

 

Ceux qui ne sont pas habitués aux haïkus pourraient être déstabilisés par un format aussi succin, mais point d’inquiétude ! En fin d’ouvrage, vous trouverez une explication plus approfondie du contexte culturel ou du message qu’a souhaité faire passer l’artiste.

Chaque haïku est accolé à son texte original, en japonais. Chaque dessin de Minami Shinbô a été réalisé avec soin, précision, pour coller le plus parfaitement possible au haïku créé. Comme c’est expliqué en fin d’ouvrage, le but est que l’image soit aussi importante que le texte.

La menthe-poisson
puanteur nostalgie
et jolies fleurs

Enfin, mention spéciale au haïku dédié au chat et à son lapin de neige, j’ai trouvé l’illustration absolument sublime. La posture du chat est si parfaite qu’elle pourrait être une photographie, un instantané. Ce haïku est très beau, mais également très mélancolique tant dans son texte que par son visuel…

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En somme, c’est un ouvrage parfait à offrir facilement à ceux que l’on aime. Bien que très simple, Mes chats écrivent des haïkus revêt un caractère particulier, entre calme et beauté, pour nous aider à mieux apprécier ce qui nous entoure… De plus, les couleurs extrêmement vives utilisées par Minami Shinbô se prêtent parfaitement à l’univers qu’il s’est créé.

Pas besoin d’être un amateur « pointu » de poésie ou de littérature pour apprécier pleinement ce joli livre !

Mon illustration de chat préférée <3

Chronique : La mémoire des couleurs

Chronique album jeunesse : Qui est le coupable ? – Le manoir

Un concept de livre-enquête absolument génial dans sa mise en œuvre ! Entre le jeu Qui est-ce et l’album policier pour les enfants dès 8 ans.

 La collection Qui est le coupable ? publiée chez Milan arrive avec son quatrième titre, et cette fois rendez-vous dans un manoir !

Écrit par Pascal Prévot et illustré par Aurore Damant, voici donc 15 enquêtes à découvrir avec à chaque fois son coupable… Saurez-vous le démasquer grâce aux cases de la couverture qui s’ouvrent et se ferment à volonté ?

Une idée de livre géniale, inventive et motivante !

Alors que le premier ouvrage de la collection Qui est le coupable ? est paru en octobre 2015, ce n’est que maintenant que je découvre cette série d’ouvrages ! Et pour avoir testé celui qui vient de sortir sur le thème du manoir (ave fantômes, vampires, armures hantées et monstres à la clé), je peux vous assurer que c’est absolument génial.

C’est inventif, malin, ludique, très bien mis en œuvre. J’ai testé toutes les enquêtes, et elles sont vraiment bien réalisées ! En une double-page seulement, vous découvrez une enquête complète : un mystère à élucider, et des témoins qui peu à peu vous aident à éliminer les suspects… jusqu’à ce qu’il ne vous reste qu’un seul coupable potentiel ! La conclusion de chaque mystère vous révèle enfin le coupable, pour vérifier que vous êtes bien sur le bon personnage.

Qui est le coupable – Couverture avec les petits volets amovibles.

Il y a des traces de pas dans la boue… cela ne peux donc pas être un fantôme, mais peut-être est-ce l’armure ? Vous voyez comment ça fonctionne ? C’est simple, on fait appel aux capacités de réflexion et de déduction des enfants pour trouver le fautif.

……

En somme, Qui est le coupable ? est une série d’albums interactifs géniaux. Il faut absolument que vous découvriez ces livres. Ils sont très malins, donnent envie de lire et attisent la curiosité des jeunes lecteurs ! C’est dès l’âge de 7/8 ans environ, et il y a d’ores et déjà quatre ouvrages avec quatre thèmes différents : L’école, le manoir, le château, et les pirates !

Un grand bravo aux auteurs pour cette série de livre, pour mois, c’est un véritable coup de foudre. Je ne me lasse pas de les conseiller à la librairie depuis que je les connais, et les clients en sont très contents, que demander de plus ? D’autres albums dans la même série !

Chronique : Je suis le genre de fille

Un roman aux allures de journal écrit à la première personne qui nous fait découvrir le quotidien d’une femme très indécise.

Nathalie Kuperman est une auteure française, elle écrit aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Son dernier roman en date, Je suis le genre de fille est paru chez Flammarion en mars 2018.

Si vous ne connaissez pas son œuvre, on peut citer : Nous étions des êtres vivants (Folio), J’ai renvoyé Marta (Folio), ou encore Petit déjeuner avec Mick Jagger (Points) chez les adultes. Du côté des enfants, on lui doit la série de premiers romans Zélie et Poison (déjà 6 tomes de parus), et elle a également écrit une dizaine de romans dans la collection Mouche de l’école des Loisirs.

Les réflexions pêle-mêle d’une femme à qui la vie ne sourit guère…

Voici l’histoire d’une femme, la quarantaine, divorcée, elle a une fille de 14 ans – Valentine – en garde alternée avec son père… Rien ne semble aller dans sa petite vie plate et morne. Pas d’amour à l’horizon, beaucoup de tracas, d’interrogations, de remarques qu’elle se fait à elle-même…

Je suis le genre de fille est entre le roman et le récit de vie, empli de ressentis, réflexions diverses que se fait la narratrice au fil de ses journées.

… selon elle

Mais pour être honnête, je n’ai pas trouvé cette narratrice attachante, loin de là. Et ce qu’elle avait à dire ne m’a pas paru pertinent non plus.

Au contraire, je l’ai trouvée agaçante au possible. A se plaindre pour la moindre petite chose que n’importe qui d’autre aurait laissé couler, à se lamenter sur sa vie qu’elle juge injuste envers elle.

Tous les chapitres commencent par « Je suis le genre de fille… ».

Ainsi on a « Je suis le genre de fille à tenir la porte », puis lire la plainte de la narratrice comme quoi personne ne la lui tient à elle la porte et qu’elle en a marre. Mais que si elle ne la tient pas à quelqu’un, elle s’en veux et s’excuse…

« Je suis le genre de fille qui, pour rien au monde, n’irait fouiner dans les affaires de sa fille », mais en fait, c’est ce qu’elle décide de faire. Uniquement pour savoir de quelle façon sa fille la perçoit… Mais en fait elle change d’avis quand sa fille vient lui parler. Elle n’a aucune parole, aucun avis propre et change systématiquement d’opinion sur tout et n’importe quoi.

« Je suis le genre de fille très hypocondriaque », car oui, notre narratrice fume, et beaucoup. Mais elle a peur d’avoir un cancer et fait une pléthore d’examens médicaux pour se rassurer. Parfois des tests de santé très poussifs où elle attend les résultats pendant des semaines avec anxiété jusqu’à être invivable.

C’est à cause de ses nombreux traits de caractère exaspérants, ses opinions très arrêtées mais en fait non, ses revirements, cette quarantenaire n’est pas attachante…

…….

J’ai trouvé ce roman très dispensable, non pas parce qu’il est ancré dans le quotidien (c’est justement cela qui m’intéressait), mais parce que sa protagoniste principale est absolument crispante et inintéressante. Dommage, car il avait tous les attributs pour plaire, en apparence…

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