Une magnifique
bande-dessinée en forme de métaphore sur un sujet difficile…
Paru en septembre 2018 dans la superbe collection Métamorphoses (label des
éditions Soleil), Chroniques de l’Île Perdu regroupe Loïc Clément au scénario
et Anne Montel au – magnifique – dessin. Ils ont déjà collaboré ensemble sur
plusieurs ouvrages, dont le très apprécié Le temps des mitaines, ou encore Les
jours sucrés.
Avec cette nouvelle bande-dessinée, on découvre une histoire qui semble
très axée jeunesse, mais qui cache en réalité beaucoup de maturité et de
symbolique…
Un jeune garçon qui échoue sur une île étrange, paradisiaque, mystérieuse…
On ne sait si c’est la réalité ou un rêvé, mais Sacha arrive abruptement
sur un île où il semble faire bon vivre. Il y a bien des créatures un peu
étranges, mais rien de bien méchant… Entouré de statues qui ressemblent à
celles de l’Île de Pâques, il découvre peu à peu qu’un mal semble transformer
peu à peu les habitants de l’île…
En parallèle, le petit frère de Sacha, Charlie est lui dans un tout autre
endroit : totalement hostile. Il tente de fuir les terribles entités d’ombres
qui ressemblent à des loups. Mais cette course effrénée pour la survie semble
être sans fin… à moins que Sacha ne change. Mais quel est le lien qui semble
influer sur les deux frères et l’île tout entière ?
… mais qui devient dangereuse !
Bien que
très délicat, le sujet de la maltraitance – d’un frère à un autre – est ici
superbement traité. La métaphore est peut-être parfois un peu trop floue et
complexe, mais on comprend le sens général. En effet, la relation
dominant-dominé qui existe depuis longtemps entre les deux frères est complexe,
et totalement malsaine. Les loups en sont la personnification mordante. Mais il
n’y a pas que cela dans cette histoire atypique : il est également question de
rédemption, de pardon, de prise de conscience…
Et il faut
avouer que le réceptacle de cette histoire est magnifique. Les illustrations
d’Anne Montel sont une merveille. Certaines scènes en deviennent
cinématographiques tant elles révèle un instant de sublime, comme suspendu. Je
pense notamment à la scène avec Grain de blé… mémorable.
La question
du lectorat peut cependant se poser. Pour quel âge est donc cette bd
inclassable et merveilleuse tout à la fois ? Je dirais pas avant 11/12 ans
minimum, puis sans limites d’âge. Et se perd parfois dans les méandre de l’Île
Perdue, mais elle laisse un indéniable plaisir de lecture, même si certains
mystères resterons toujours trop épais pour être élucidés…
Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…
Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei Bruno Albert-Gondrand Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei
Avez-vous aimé Candide de Voltaire ? L’histoire d’Artis et ses très nombreuses pérégrinations en territoire asiatique devraient vous plaire ! Sinon, passez votre chemin.
On suit ici un jeune homme –Aristide de Bonne-Fortune – qui s’ennuie ferme dans sa petite maison avec son chat…
Il décide de partir à l’aventure. Mais pour moi, les « rebondissements » sont peu intéressants, on passe d’une rencontre à une autre sans grand enthousiasme, et même si on apprend quelques menues choses, ce n’est pas suffisant.
J’ai donc abandonné au bout d’un bon tiers, car impossible d’apprécier un tant soit peu l’intrigue ou les personnages…
Le baiser du rasoir – Daniel Polansky – FolioSF
Dans un univers de fantasy assez sombre, on découvre une ville et son quartier le plus dangereux : Basse-Fosse, sale, odorant, où sévissent quantité de trafics et de meurtres.
On semble être dans un univers médiéval/fantastique classique… mais je ne suis pas allée assez loin pour l’attester de façon sûre. On suit un héros – Pévôt -qui a une certaine réputation à Basse-Fosse, il vit de menus services et petits trafics en tous genres… Et quand des enfants du quartier se mettent à disparaitre, c’est vers lui que les parents désœuvrés se tournent C’est ainsi qu’il commence à mener l’enquête… Mais passé un bon tiers du livre, je n’avais toujours pas réussit à m’immerger dans l’histoire. Impossible d’expliquer pourquoi, mais l’histoire est lente, et malgré l’univers créé qui est intéressant, ce n’est pas suffisant… En bref, on s’ennuie et j’ai abandonné sans vouloir obtenir le fin mot de l’histoire…
D’ailleurs, ça n’a pas du fonctionner comme il se doit
car Le
baiser du rasoir est présenté comme un tome 1 (paru initialement en
2012 chez Bragelonne), mais du second tome, aucune nouvelle…
Le putain d’énorme du livre du bonheur qui va tout déchirer – Anneliese Mackintosh – Editions Milady
J’adorais la couverture et le titre (très original) de ce
roman. Depuis le temps que je souhaitais le lire, j’avais idéalisé ma lecture…
et ce fut le désenchantement total au bout d’une vingtaine de pages. Ecriture
très pauvre, narratrice détestablement naïve, égoïste et gamine. Ottila (mais
c’est quoi ce nom ?) a un sérieux problème avec l’alcool, et aussi avec
son parton (avec qui elle couche, mais elle veut arrêter, mais elle retombe
dans le piège à chaque fois, mais c’est son chef donc c’est mal, etc.…).
Jusqu’au jour où elle rencontre quelqu’un qui pourrait bien lui faire cesser
d’être dans ce cercle vicieux. C’est ainsi qu’elle décide de créer son propre
livre du bonheur afin d’aller mieux…
Impossible de m’attacher à la jeune Ottila. Elle est si
plate et peu charismatique qu’il est difficile de s’attacher à elle… Mais plus
que cela, c’est l’écriture qui pêche. C’est écrit comme ça serait parlé, de
plus, l’intrigue est quasiment inexistante… En somme, c’est une totale perte de
temps, si vous voulez du bon feel-good ou de la romance, il y a quantité
d’autres ouvrages bien plus drôles et originaux dans le même genre (Maudit
karma par exemple).
Or et Nuit – Mathieu Rivero – Les moutons électriques
Moi qui aime la fantasy, si elle orientale, c’est encore
mieux. Alors quand j’ai vu qu’Or et Nuit était une
réinterprétation des contes des Mille et Une Nuits, j’étais heureuse de me le
procurer ! Belle écriture, histoire plaisante (bien que très dense et
d’une lenteur parfois excessive à mon goût), il y avait tout pour que ça
fonctionne. Sans parler de cette magnifique et très attrayante couverture de
Melchior Ascaride !
Cependant, malgré les 150 pages lues, impossible de
rentrer franchement dans l’histoire. Tout s’est mélangé dans ma tête, les
histoires se faisant puis se défaisant… j’ai perdu le fil sans plus jamais
réussir à le retrouver. Trop de contenu, de personnages, d’intrigues… Dommage.
Une suite qui fonctionne à
merveille, qui continue à se développer et à gagner en profondeur et en
intrigues…
Les Royaumes de feu est une saga de fantasy pour la jeunesse écrite
par Tui T. Sutherland, une des auteures de la Guerre des Clans. En France, la
série est publiée par Gallimard Jeunesse et compte d’ores et déjà sept tomes…
et ce n’est pas fini !
Dans cet article, je vais vous
parler du tome 2 –La princesse disparue, et du tome 3 – Au cœur de la jungle afin
de ne pas être trop répétitive dans mes appréciations et remarques.
A la découverte du territoire des Ailes de Mer
A la fin du premier tome,
nous avions fait une brève rencontre avec les Ailes de Boue et leur mode de
vie. Nous avions laissé un Argil un peu déçu, mais malgré tout heureux d’avoir
pu découvrir sa famille.
Mais l’aventure ne fait que
commencer, et voici que les Dragonnets du Destin s’en vont vers le Royaume de
la Mer. Tsunami espère y retrouver elle aussi sa famille, ou au moins des
réponses…
Quant au troisième opus de
la saga, il nous entraînera dans le mystérieux domaine des Ailes de Pluie… les
dragons les plus fainéants de tout Pyrriha ! Du moins, c’est ce qu’on en
dit.
De l’aventure et encore énormément de découvertes pour les Dragonnets… et pour nous !
Si l’on est un jeune
lecteur féru d’imaginaire et d’aventures, le fonctionnement de la saga Les
Royaumes de Feu a tout pour plaire. C’est une suite riche en rebondissements
qui nous est proposée avec énormément de révélations et de découvertes,
notamment sur le mode de vies des dragons. Chaque espèces possède une culture
très différente et extrêmement spécifique.
Par exemple, les Ailes de
Mer communiquent avec les bandes lumineuses qu’ils ont sur le corps grâce à un langage
qu’ils nomment l’aquatic. Ou encore,
les Ailes de Pluie ont absolument besoin de la lumière du soleil pour être en
pleine possession de leurs moyens…
Toutes ces informations
participent pleinement à l’intrigue et offrent même quelques surprises de
taille tout au long des deux romans !
Dans le second tome, c’est
une ambiance feutrée, mais dangereuse qui nous imprègne. On ne sait pas si les
Ailes de Mer sont franchement amicaux ou s’ils seront un futur problème pour
les Dragonnets… Il y a même toute une partie qui relève du roman policier tant
l’enquête est délicate. Nous-mêmes n’arrêtons pas de retourner le problème dans
tous les sens.
Dans le troisième tome, on
est plus à l’ère de l’insouciance et du bonheur… malgré de nombreux dangers
cachés !
Dans ces deux opus, on se
plonge encore une fois sans réserve. Mais je trouve que l’intrigue gagne
énormément en densité à partir du troisième tome. Certaines choses s’imbriquent
enfin, d’autres se révèlent… l’intrigue laisse entrevoir de nombreuses
possibilités auxquelles nous n’avions même pas osé penser. Et vous aurez une
énorme surprise à la fin du troisième tome ! Nous, en tout cas on ne l’a
pas vue venir…
Ainsi, Les tomes 2 et 3 des
Royaumes
de Feu sont une petite réussite. Après les avoir lus, on ne peut pas
résister : il nous faut immédiatement la suite ! Et ça tombe bien,
puisque il y en a encore pas mal à lire avant d’être à court… Affaire à suivre
donc avec le tome 4 : L’île au secret. Ce tome nous
emmènera (enfin !) dans le territoire très surveillé des Ailes de Nuit.
PS : Dans le troisième
tome, où nous découvrons les Ailes de Pluie, l’un des personnages se prénomme
Kinkajou. Savez-vous ce que c’est à la base ? C’est un petit animal qui
vit dans les forêts humides de l’hémisphère sud. Ce nom de dragon est donc tout
bien trouvé pour un Aile de Pluie !
La couverture d’un tome – le douzième – de la saga qui n’est pas encore paru… de quoi trépigner d’impatience !
Un roman qui nous conte l’histoire méconnue du spectacle monté par le
fameux Buffalo Bill : le Buffalo Bill’s Wild West Show, en 1885. Mais on
connaît bien peu les dessous de ce succès…
Eric Vuillard est un auteur français à l’œuvre reconnue et appréciée par ses pairs. Il a reçu le Prix Goncourt 2017 pour son roman presque journalistique sur le financement de la campagne d’Hitler : L’ordre du jour.
Avec Tristesse de la terre, il nous conte l’histoire d’un des plus
grands spectacles monté au monde : le Buffalo Bill’s Wild West Show…
Seulement, derrière les paillettes et l’attrait d’un tel événement, le show
s’est construit sur un terrible drame.
Un roman difficile à capter
Entre le roman, le documentaire historique et l’essai, lire Tristesse
de la terre n’est pas chose aisée. L’ambiance y est forcément pesante,
mais c’est surtout le style d’Eric Vuillard que j’ai eu beaucoup de mal à
digérer… D’une lenteur obsédante, très contemplatif… il est difficile de ne
pas perdre pied dans les méandres de ses tournures.
Cependant, on y apprend beaucoup de choses. Le fameux Buffalo Bill devenu
une véritable figure de l’âge d’or du Far West a une histoire bien moins
reluisante que celle que l’on croit. Dans notre imaginaire, on pense que c’est
un héros, il y a même une chaine de restaurants qui porte son nom.
Mais en réalité, Buffalo Bill était un homme d’affaires qui voulait
poursuivre le spectacle, et cela à n’importe quel prix.
Malgré l’important côté documenté et creusé de l’ouvrage, Tristesse
de la terre a été pour moi un roman difficile à lire, et même à
apprécier. Pourtant, l’histoire terrible de ces indiens n’ayant d’autre choix
que de suivre la tournée du spectacle est touchante, sinon terrible. Cependant,
Eric Vuillard devrait peut-être ne pas mélanger écriture recherchée et
documentaire… On s’y perd bien trop pour apprécier à mon humble avis.
Il ne sera jamais trop tard pour lire ce grand classique du génie italien Buzzati !
L’auteur italien Dino Buzzati
a écrit énormément de nouvelles fantastiques ou à chute (ou les deux), il est
notamment connu pour Le K. Parmi ses romans marquants il
y a le fameux Désert des tartares, qui a même eu le droit à une adaptation
cinématographique il y a longtemps de cela.
Mais Dino Buzzati n’a pas
écrit uniquement à destination des adultes, et l’un des ses ouvrages les plus connus
est un roman dit « pour la jeunesse » : La fameuse invasion de la Sicile
par les ours. Mais sa portée et le message qu’il contient sont à
découvrir par tous et toutes et ne se limite pas à un jeune public. Un film
d’animation inspiré du roman est d’ailleurs sorti en 2019.
Les ours, descendirent de leurs montagnes pour sauver un ourson et vivre comme l’homme, qu’ils envient
Le fils du roi des ours,
Tonin, a été enlevé par des humains, c’est ainsi que le roi rassemble son armée
et qu’ils descendent chez l’homme. Ils ont toujours été curieux voir envieux du
mode de vie des hommes, et cet enlèvement leur donne l’occasion d’assouvir leurs
interrogations ! Mais n’oublions pas toutefois l’objet de leur descente des
montagne vers la vallée des humain. Les distractions sont nombreuses, et tout
le monde n’est pas nécessairement pressé de retrouver le jeune Tonin.
La tendresse en une simplissime image.
Un conte philosophique aux nombreux niveaux de lecture
Moi qui adore Dino Buzzati, je
n’avais jamais lu ce grand classique de l’auteur. Et pourtant, à 30 ans passé,
c’est encore le bon âge pour découvrir ce fabuleux texte.
Il entre encore en résonance avec notre actualité, ce qui en fait un texte intemporel, immortel. Il y a de l’humour (cruel parfois, certes) qui fait passer des messages très à propos, mais toujours avec subtilité…
Les ours se perdent peu à peu
dans toutes les découvertes qu’ils font du monde des humains : le confort, les
jeux (notamment d’argent), l’alcool, l’égoïsme… Plus les ours restent chez
les humains, plus ils semblent adopter leurs pires travers. Pas tous les ours
heureusement, mais certains sont clairement en train de changer… notamment le
fameux Ours Salpêtre. Ainsi, la beauté et la laideur du monde des hommes
imprègne peu à peu la culture de ces ours si respectables quand ils étaient
descendus des montagnes…
La fameuse invasion de la Sicile
par les ours est un texte marquant, d’une grande subtilité, et qui peut
se lire à tout âge à partir de 9 ans environ. Je pense même que c’est le genre
de livre que l’on peut relire des années plus tard, et y trouver de nouvelles
métaphores et réflexions. Tout cela au travers d’un texte des plus simples, et
souvent fort drôle bien qu’au dépend de certains.
Donc, quel que soit votre âge,
procurez-vous ce roman court et génial. Il vous incitera à méditer quelque peu
sur notre existence et notre quotidien au travers d’une histoire réussie et
mémorable.
Une fois n’est
pas coutume, je vous propose des mini-chroniques thématiques. Ici, ce sont
uniquement des romans ados qui sont présentés. Pourquoi sous cette forme ? Tout
simplement parce qu’ils ne m’ont pas plu suffisamment pour que j’en parle de
façon aussi poussée que dans un article complet. Mais je ne souhaitais pas non
plus qu’ils soient oubliés… voici donc la toute première mini-chronique
spéciale ados !
C’est le
troisième ouvrage d’Annelise Heurtier que je lis, et je dois l’avouer il n’a
pas réussit à me toucher comme je l’espérais. Dans son précédent, Envole-moi,
j’avais été tellement heureuse, transcendée par cette écriture, cette histoire
hors-normes… Ce texte m’avais énormément marquée.
Ici, avec Fubuki
Katana, on découvre le Japon et son fonctionnement si différent du
nôtre. Un pays codifié où beaucoup de choses sont passées sous silence… Mais
comme chez nous en occident, le harcèlement en fait partie, personne ne dit
rien. On détourne le regard, on oublie, on se cache… Mais il y a là-bas un
proverbe pour ceux qui ne rentrent pas dans le rang (assez violente cette
phrase d’ailleurs quand on y pense) :
« Le clou qui dépasse appelle le marteau ».
Ainsi Fubuki
est rejetée par ses camarades, les professeurs quant à eux laissent faire les
petites piques, les remarques, les mises à l’écart… Pourquoi la jeune fille
est-elle ostracisée ? C’est là toute la question du roman, ainsi que sa lutte
pour libérer sa parole.
Ce roman est
intéressant pour ceux qui connaissent très peu le japon. On découvre, on
apprend tous les mécanisme d’une culture si différente de la notre. Un pays où
l’apparence compte plus que tout autre chose… Je l’ai trouvé intéressant,
parfois touchant, mais je n’ai pas vibré comme à la lecture de son précédent
roman. Mais Chère Fubuki Katana reste un texte à découvrir, serait-ce que
pour tout ce qu’on y apprend.
Sur le fil – Estelle Maskame – Pocket Jeunesse
L’autrice de
D.I.M.I.L.Y
(Did
I Mention I Love You ?) revient avec Sur le fil, un one-shot qui
mélange romance et thriller psychologique dans une petite ville des U.S.A. Et
l’histoire est assez vite cousue de fil blanc…
Si vous êtes
habitué à lire des romans ados mélangeant suspense et triangles amoureux dans
un patelin perdu des States, vous aussi vous verrez venir l’intrigue comme un
gros camion vous percutant de plein fouet.
C’est donc
ici ce qui arrive : aucune surprise, des personnages extrêmement plats, sans
consistance aucune. L’histoire ne fonctionne pas car totalement prévisible, les
répliques sont pauvres…
C’est rare
que je sois aussi dure avec un texte, mais je trouve qu’il n’y a rien à sauver
qui en vaille la peine dans ce roman. Alors ne perdez pas votre temps !
PLS – Joanne Richoux – Actes Sud Junior
Alors… ce
roman, je vous conseille vivement de le lire d’une traite ! Pourquoi ? Parce
qu’il est extrêmement court (à peine 100 pages) et qu’il n’est pas fait pour se
diluer dans plusieurs sessions de lecture. Il nécessite qu’on le lise immédiatement,
sans pause, pour l’apprécier pleinement.
Si vous
suivez ce conseil, sa lecture saura vous surprendre d’autant plus… son final
vous laissera pantois. Vous obligera à relire certaines scènes, leur
déroulement… mais je ne vous en dit pas plus !
Son histoire
? Elle est simple, c’est celle de Sacha et de sa sœur jumelle. Ils sont à une
soirée qui promet d’être très rapidement arrosée voir plus. Dans cette jungle
de corps mouvants, Sacha tente de concilier son temps entre ses amis, son amour
véritable et sa sœur… Tout ce que l’on sait de ces fameux jumeaux, c’est que
quelque chose les a brisés par le passé… et que tout ressurgi à cette soirée.
Tout cela à cause de la présence d’un des invités…
Un roman choc. Une putain d’écriture à
l’acide.
« La vie, c’est un truc dont on ne se
sort pas. »
La fillette
et le vautour de Kevin
Carter. Pourquoi ajouter cette terrible photographie ? Car PLS la cite et conte
l’histoire derrière l’image. Kevin Carter a eu le Pulitzer en 1994 pour ce
cliché et s’est ensuite suicidé.
Second roman
mettant en scène l’inspecteur Kowalski (le premier étant Lazarus mais il n’y a pas
d’ordre pour découvrir les ouvrages), Microphobie nous plonge dans un
polar mêlant nanotechnologies et pharmaceutique. Très intéressant, rythme
soutenu, on ne s’ennuie pas une seule seconde. J’ai trouvé plaisante cette
lecture même si elle ne marque pas de façon persistante, c’était un bon moment.
Le
personnage récurent qu’est l’inspecteur Kowalski me plaisait bien, il a roulé
sa bosse, on ne la lui fait pas… Il est aussi âpre qu’une barbe de trois
jours, et il a une gouaille rien qu’à lui. Mais, je me suis posé la question
public, j’ai trouvé ce roman bien trop adulte sur certains aspects… Et puis,
j’ai été déçue d’une chose. A la toute fin de l’ouvrage c’est marqué « à
suivre »…
L’ouvrage
est paru en 2012, et la suite n’est malheureusement jamais sortie… Peut-être
parce que Microphobie est inclassable en terme de public. Et même si on a
une idée générale de la fin, il y a tant de choses qui n’ont pas pu être
évoquées !
Quoi qu’il
en soit j’aurais beaucoup aimé creuser cette enquête et ce personnage original,
c’est dommage…
Un OVNI comme j’en ai rarement lu, à la fois bizarre violent et étrangement
touchant. Bienvenue dans le monde de Punpun, un… oiseau qui vit dans le Japon
de notre époque, va en classe et vit dans une banlieue urbaine comme il y en a
tant.
Paru pour la toute première fois en France en 2012, Bonne nuit Punpun est un
manga signé par Inio Asano. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est
une œuvre assez fascinante et inclassable.
En France, la série est désormais complète et compte 12 tomes, elle est publiée aux éditions Kana, dans leur collection Big Kana. Étant donné la violence de certaines images et les sous-entendus d’autres, et malgré les graphismes tous mignons qui composent son héros, ne vous y trompez-pas, Bonne nuit Punpun est bien un seinen.
Amour.
Une histoire atypique…
Difficile de résumer Bonne nuit Punpun tant cette série
est un OVNI. Inclassable, subversive, étrange, et géniale à la fois. On suit
donc le quotidien de Punpun, une sorte de poussin/oiseau/volatile à taille
humaine. En dehors de son physique unique, il est comme tous les autres enfants
de son âge : il va à l’école, est parfois dans la lune, tombe amoureux…
Et c’est justement sa rencontre avec la jolie Aiko qui va le bouleverser au
plus haut point. Punpun est prêt à tous les rêves et tous les renoncements pour
elle. En parallèle à cela, il va faire pas mal de découvertes étranges – à
cause d’une vidéo inquiétante incrustée dans une VHS pornographique – avec ses
camarades et décide de partir à l’aventure dans une zone désaffectée (et donc
dangereuse) de la ville. Et par la force des choses… il sera rejoint par Aiko.
Mais l’intrigue de Punpun, ce n’est pas seulement ça, c’est beaucoup plus
dense et riche, et donc impossible à résumer en quelques lignes…
… aux personnages qui le sont tout autant
Je n’ai jamais lu un manga comme celui-là. Ou même un roman. A la fois
étrange et familière, l’histoire de Punpun nous ramène à certaines parties de
notre enfance. Ses souffrances, ses bonheurs simples également…
Punpun est un être calme, doux, gentil qui se laisse parfois un peu trop
entraîner par les autres. Très discret, cela ne l’empêche pas de faire le
malheur de sa mère, qui n’a jamais voulu avoir d’enfant et ne se cache pas pour
le dire. Son père quant à lui (ai-je dit qu’eux aussi étaient des
oiseaux ?) déborde d’amour pour son fils, mais bat très souvent sa maman…
La vie de famille de Punpun est donc complexe, emplie de non-dits et de
souffrances. Mais également de petits bonheurs partagés et d’escapades
en-dehors de la maison.
Ainsi, le tragique et le drôle se mélangent et alternent tour à tour pour
créer la trame de l’histoire. Le ton est toujours pertinent, on passe parfois
du dramatique au drôle en une seule case, et ça fonctionne.
Mais le plus fou dans tout cela, c’est l’extraordinaire habileté d’Inio
Asano pour dessiner ses personnages. Comment faire transparaître autant de
tristesse et de désœuvrement en si peu de traits ? Comment réussit-il le tour de force de nous
rendre totalement dépendant de ce petit être touchant qu’est Punpun ?
Je vous chronique ici les deux premiers tomes, mais difficile d’entrer dans
le détail de l’histoire. Il se passe pas mal de choses, mais je n’ai guère
envie de vous spoiler. Vous devez découvrir par vous-même ce chef-d’œuvre du
bizarre. Ainsi, je préfère partager avec vous des ressentis, des émotions, qui
m’on traversée durant cette lecture si atypique.
A la fin du second tome, notre cher Punpun a un peu grandit (il est au
collège maintenant), et son amour pour Aiko est toujours aussi fort… l’enfer !
Pour ceux qui craindraient que ce manga ne soit qu’une histoire d’amour,
détrompez-vous. C’est tellement plus que cela… plus drôle, plus décalé, plus
intense… Bref, c’est du jamais lu, aussi sombre et glauque que lumineux et
exaltant. A lire si vous aimez les histoires qui sortent des sentiers battus,
et le genre manga de préférence.
Tant de tristesse en deux cases à peine. Magnificence et poésie en une seule image…
Un extraordinaire roman-chorale sur la société américaine et sa politique sur l’avortement…
Jodi Picoult est une autrice américaine dont l’œuvre est fascinante. Elle a
notamment écrit : Mille petits riens (Actes Sud/Babel), Comme
un loup solitaire (Michel Lafon), ou encore La tristesse des
éléphants (Actes Sud/Babel). Une étincelle de vie est son dernier roman
paru en France. Il traite de la difficulté qu’on les femmes à avorter aux
États-Unis, plus particulièrement dans le Mississipi, l’état le plus restrictif
et conservateur en matière d’avortements…
Une clinique d’avortement comme centre névralgique de l’intrigue
Bienvenue dans l’une des rares cliniques d’avortement au Mississipi (dans
le roman il y en a trois, mais en réalité il n’y en a qu’une seule dans cet
état), des dizaines de femmes sont dans la salle d’attente pour des motifs tous
extrêmement différents. Leur vie va basculer sous la forme d’un homme qui
débarque, et les prend en otages. Pourquoi ? Il est question de vengeance, de
revanche… mais pourquoi et contre qui exactement ? Ou quoi ?
Parmi les otages, il y a la fille du négociateur de crise de la région,
Hugh McElroy, accompagnée par sa tante. Pourquoi est-elle ici ? Sa présence
dans la clinique peut-elle être un avantage dans cette terrible situation ? Ce
que Hugh ignore encore, c’est qu’il va être l’interlocuteur du preneur
d’otages… sans savoir que sa fille est à l’intérieur. Et ce n’est que le
début.
Un entrecroisement de destins magistralement construit
Magnifique toile que celle offerte par Jodi Picoult dans ce roman. Tout se
croise, se recoupe, trouve sens, peu à peu au fil de l’intrigue. Parfois, les
fils tissés entre les personnages sont très légers, mais changent leur destin à
jamais. Et quand on remarque enfin le lien ténu entre eux, on ne peux que
saluer le génie de Jodi Picoult pour la construction de son histoire…
Parmi les nombreux personnages majoritairement féminins, forcément étant donné le lieu de cette histoire, il y a donc Wren, fille du négociateur, ainsi que sa tante. Mais également Joy, une patiente au passé terrible mais qui fait tout pour s’en sortir.
Il y a également Janine, une pro-vie (mais que fait-elle ici ?), c’est très intéressant que Jodi Picoult ait introduit un personnage aussi complexe (et détestable au premier abord) à l’intérieur de cette terrible prise d’otages.
Il y a également Izzi, infirmière à la clinique, son histoire est également difficile mais fascinante…
Il y a aussi Beth, à l’histoire atroce et à laquelle on ne peut que compatir… c’est dur, injuste et terrible, le procureur veut se servir de son cas particulier (mais malheureusement pas isolé) comme d’un exemple.
Enfin, n’oublions pas Olive, une femme âgée qui était aussi dans la clinique au moment de la prise d’otages…
Et le médecin ! Un homme noir qui pratique des avortements au Mississippi c’est aussi suicidaire qu’extrêmement courageux. Son histoire à lui également n’est pas facile et explique pourquoi il est là aujourd’hui. Il est obligé de prendre l’avion pour exercer dans cette clinique car très peu de médecins acceptent de pratiquer des avortement, cela est encore plus vrai dans le Mississippi…
« Janine connaît un tas d’informations de ce genre. Elle sait
aussi comment les différentes cultures et religions considèrent les êtres
vivants. La catholiques croient que la vie apparaît dès la conception. Chez les
musulmans, il faut attendre quarante-deux jours à partir de la conception pour
qu’Allah envoie un ange qui transforme l’ovule et le sperme en être vivant. Selon
Thomas d’Aquin, l’avortement est un homicide au bout de quarante jours pour un
embryon mâle et quatre-vingt jours pour un embryon femelle […]« .
Au travers de ce roman-choral, c’est toute l’histoire actuelle des États-Unis qui nous est dépeinte à travers le prisme de l’avortement. Il a beau être légal, tout est fait pour l’empêcher… ou le retarder jusqu’aux 15 semaines fatidiques l’interdisant (dans le reste des USA l’avortement est encore légal entre 22 et 24 semaines).
Les femmes qui doivent avorter subissent un véritable parcourt du
combattant qui va leur coûter tant financièrement que psychologiquement. Tout
est fait pour les culpabiliser, les décourager… Tout est à leur charge. Et
comme le Mississippi impose un délai de réflexion de 24h entre le rendez-vous à
la clinique et l’acte médical, il leur en coûtera également une nuit à l’hôtel.
Et si elle ont surmonté toutes les étapes, il leur reste encore à passer la
barrière humaine des pro-vie qui leurs crient qu’elle vont commettre un
meurtre. Que le bébé va souffrir pendant l’avortement (ce qui est faux),
qu’elle seront stériles si elles se font avorter (encore faux)…
Extrêmement bien documenté et réaliste, plus qu’une magnifique lecture,
c’est un roman nécessaire : chaque personnage est le reflet d’un pan des
États-Unis et de l’énorme paradoxe qu’est ce pays. C’est à découvrir absolument
pour toutes ces raisons : des personnages magistraux, une intrigue
magnifiquement pensée et une approche extrêmement documentée de ce que sont les
États-Unis aujourd’hui.
Dans le même style et le même genre, il semblerait que le dernier roman de Joyce Carol Oates fasse également référence au thème difficile de la politique d’avortement américaine. Je vais d’ailleurs bientôt le lire pour vous en parler.
Son titre : Un livre de martyrs américains aux éditions Philip Rey.
PS : J’ai adoré le petit clin d’œil fait à La Loterie de Shirley
Jackson au travers d’une phrase d’Olive (p.325 pour les curieux). Ce genre de
référence d’une autrice envers une autre me fait toujours sourire…
La loterie est un grand classique de la littérature américaine fort méconnu par chez nous. Il mérite pourtant le détour.
Une merveilleuse biographie féministe et subtile d’une grande dame oubliée
des mathématiques, l’effet Matilda a encore frappé… Mais heureusement Sylvie
Dodeller nous offre une pépite : historique, scientifique et humaine qui se
dévore comme un roman. Impossible à lâcher.
Paru tout récemment en février 2020, cet ouvrage s’adresse aux enfants dès
l’âge de 10/11 ans environ. Mais il peut être lu pour toutes et tous car on en
apprend tellement sur l’époque et sur l’évolution des sciences au XVIIIème et
au XIXème siècle qu’il serait dommage de s’en priver.
Sylvie Dodeller n’en est pas à sa première biographie puisqu’elle a déjà
écrit celle de Molière, de Jean de La Fontaine et de Léonard de Vinci, tous à
l’Ecole des Loisirs.
Les fameuses figures de Chladni
Un coup de foudre immédiat pour les mathématiques
Sophie Germain avait 13 ans, en pleine Révolution française, quand elle
découvrit les merveilleuses mathématiques. Elle dévora tous les livres de la
maison sur le sujet jusqu’à comprendre tous leurs secrets…
Ce que ses parents prenaient pour une lubie commencèrent à s’inquiéter et
tentèrent de l’empêcher de faire des mathématiques. Elle y travaillait jusque
tard le soir, tant elle était passionnée. Mais quand ils virent qu’elle était
prête à travailler sans bougie ni couverture, en plein froid, pour faire ce
qu’elle aimait, ils n’ont plus jamais empêché leur fille de réaliser sa passion.
C’est ainsi que seule, Sophie Germain commença sa formation aux
mathématiques… Et ce n’est que le début d’un fascinant destin qu’elle a réussit
à se forger pour elle-même et toutes ces femmes scientifiques qui ont suivi
après elle… Les barrières semblent encore infranchissables quand on pensait
qu’à l’époque, l’excès de mathématiques est dangereux pour le cerveau féminin.
Et oui…
Pour voir comment « fonctionnent » ces figures de façon concrète, rendez-vous en bas d’article.
Passionné, enivrant et tout simplement indispensable !
Si l’on réussissait à intéresser à l’Histoire tous ceux qui y sont
réfractaires (moi la première) avec des romans comme celui-là, je serais beaucoup
plus calée.
Tout l’attrait de cette biographie, c’est qu’elle se lit comme un roman à
suspense : Sylvie Dodeller distille quelques informations. Des questions dont
on brûle de connaître la réponse.
Elle sème quelques indices sur le futur de Sophie Germain : comment
va-t-elle être la première femme a intégrer Polytechnique alors que l’école
était interdite aux filles ? En quoi son travail a-t-il fait avancer les
mathématiques ? Que sont ces étranges figures de Chladni et en quoi Sylvie
Germain a-t-elle résolu leur mystère ? Pourquoi a-t-elle été oubliée par
l’Histoire des sciences, elle qui a tant fait dans sa quête de réponses ?
C’est tout bonnement passionnant de bout en bout. De plus, il n’y a pas que
l’histoire de Sophie Germain que l’on découvre ici, mais également quelques
anecdotes sur les scientifiques qui ont marqués l’histoire (notamment Archimède
avec ses fameux cercles à ne pas déranger juste avant sa mort.).
Et puis… on découvre tant de curiosités mathématiques : les figures
acoustiques de Chladni notamment vont marquer des années de la vie Sophie
Germain. Elle va s’évertuer à trouver la formule permettant de prédire leur
forme en fonction de l’amplitude sonore émise sur la plaque en métal. Pour plus
de clarté, je vous laisse découvrir en fin d’article deux vidéos fascinantes
qui illustrent parfaitement ce que sont ces étranges figures.
Vous l’aurez compris, c’est un COUP DE CŒUR ABSOLU que ce roman. Premièrement car il parle de mathématiques, et cela de façon intelligente, ludique. Pas besoin d’être bon en maths pour apprécier, il suffit d’être curieux.se.
Deuxièmement, c’est un roman historique qui nous fait découvrir tout un pan
méconnu des sciences et de l’Histoire. Et c’est toujours réjouissant d’élargir
ses connaissances…
Troisièmement, on fait la rencontre des plus grandes rock-stars scientifiques de l’époque : Gauss (et sa fameuse
courbe), Delambre, Lagrange (et son équation différentielle)… et ils sont
encore nombreux.
Quatrièmement, il est le symbole d’une époque non révolue où les femmes
doivent encore prouver qu’elles sont tout autant capables que les hommes. Que
les sciences ne sont pas un apanage masculin. Et que non, ça ne fait pas mal à
la tête de réfléchir et ça ne rend pas le cerveau féminin plus faible ou tout
autre chose du même acabit…
Cinquièmement, faites-moi confiance, tout simplement.
Une nouvelle série pour la jeunesse entraînante qui devrait plaire aux
jeunes lecteurs !
L’héritier des Draconis est une série fantastique pour la jeunesse qui comprend cinq tomes en
tout, initialement parus chez Gulf Stream Editeur. Les deux premiers opus de la
saga viennent de sortir en poche dans la collection Pocket Jeunesse.
Carina Rozenfeld est une autrice reconnue pour la jeunesse, elle a
désormais presque une trentaine d’ouvrages à son actif. Parmi son oeuvre
foisonnante on peut citer : Les portes de Doregon (magistral et
méconnu paru chez L’Atalante il y a 10 ans), Zalim (deux tomes chez Scrinéo),
ou encore La quête des Livres-Monde (trilogie chez L’Atalante
également)…
Bienvenue… chez nous
Vous pensiez commencer l’histoire dans un monde imaginaire extraordinaire
avec un royaume à sauver et quantité de dragons ? Et bien… pas au début de
cette histoire, qui commence sur notre bonne vieille Terre.
On y suit un jeune garçon prénommé Elliott, il est tout ce qu’il y a de
plus normal, à l’exception que sa vie a commencé avec moins de chance que celle
de la plupart des enfants. Elliott est orphelin de père et de mère. Il a
souvent été changé de famille d’accueil, soit par malchance, soit à cause de
ses crises de colères… Mais cette fois, Elliott se sent bien dans sa famille
d’accueil, et il va tout faire pour contrôler ces étranges crises qui changent jusqu’à
la couleur de ses yeux…
Mais, il y a d’autres choses étranges qui s’agglutinent au quotidien
d’Elliott, outre ses yeux changeants, il a également l’impression d’être suivit
du regard par toutes les représentations de reptiles (dessins, sculptures…). Elliott
se croit dangereux, anormal, et essaye le plus possible de ne pas faire de
vagues tant il a peur de perdre le peu qu’il a : une famille, des amis et même
un ennemi juré à l’école.
C’était sans compter sur une étrange météorite qui va le faire basculer
dans un autre monde par procédé inexplicable. Elliott se retrouve projeté à
Draconia avec ses deux meilleurs amis Tamara et Gédéon. Et il va aller de
surprises en surprises… et surtout, sa vie si étrange depuis sa naissance va
enfin trouver une explication.
Une saga qui va plaire aux jeunes lecteurs, c’est certain !
Tous les ingrédients sont réunis pour que la sauce prenne immédiatement :
des personnages attachants, reconnaissables, une intrigue simple qui se
densifie peu à peu… Et surtout, toute une mythologie draconique originale !
En effet, plus on en apprend sur Elliott, et plus c’est l’histoire de
Draconia et de ses dragons disparus que l’on découvre… Impossible de vous en
dire plus, mais sachez que l’histoire autour de ces dragons est bien amenée et
se développe efficacement.
Evidemment, dans ce genre de roman, on échappe que difficilement aux
écueils tels qu’un retour de l’enfant prodigue, et c’est effectivement ce qui
se passe. Mais c’est assez bien fait pour qu’on ne soit pas lassé, et les
jeunes lecteurs devraient adorer dès les premières pages.
Dans ces deux tomes, l’autrice sait donc apporter assez de surprises et de
bonnes idées pour ne pas lasser ses lecteurs. Ainsi, Draconia (premier tome)
et La
Sculptrice de dragons (second tome) se lisent-ils avec fluidité. De
plus, pour ce que l’on en a lu pour le moment, la qualité des ouvrages augmente
au fil de l’intrigue. Le premier opus est très classique, mais le second sait
apporter plus d’originalité et de suspense. C’est donc un très bon début de
série qui se profile…
Pour les plus impatient.e.s, la suite de la saga est d’ores et déjà
disponible aux éditions Gulf Stream ! (cinq tomes).