Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Le Choix de Giovanna

le choix de GiovannaNous voici au XVème siècle, en plein cœur de la Flandre dans une ambiance mêlant art de la peinture, guerres entre marchands et amours interdits. En fait, Le Choix de Giovanna est plus qu’un livre pour jeunes filles (13-17 ans environ), c’est l’histoire autour d’un tableau de Jan van Eyck : Les époux Arnolfini. Bien entendu, tout ce qui nous y est raconté n’est pas vrai, mais c’est une façon très intéressante d’aborder cette période de l’histoire  et de l’art, de façon similaire à un roman de Tracy Chevalier, lui aussi très bien et concernant aussi un peintre flamand : La jeune fille à la perle.

Mais pourquoi est-ce un roman jeunesse pour les filles ? Eh bien tout simplement parce que le coeur du roman est une histoire d’amour, et même plusieurs… et que c’est le genre de livre qui plaît plus aux jeunes filles qu’aux garçons, même si ça ne les empêche pas de le lire. Mais il y a quantités d’autres choses à découvrir, comme les techniques de peinture de l’époque, mais aussi les traditions et une foule d’autre choses encore… pour résumer, je trouve ce livre vraiment très bien car il donne une idée très bonne de ce que peut-être l’amour… et il n’est pas toujours où on l’attend (comme nous l’annonce d’ailleurs en partie le tableau). Une belle leçon de vie, et de philosophie que je conseille très fortement ! 

le choix de giovana tableau arnolfiniDe plus, la fin du livre comporte quelques informations très intéressante sur le tableau en lui-même ainsi que son histoire, comme le fait que la femme ait un si gros ventre sur le tableau alors que les époux Arnolfini n’ont jamais eu d’enfants… enrichissant. 

Tableau des Epoux Arnolfini, magnifique dans les détails…

Chronique : Mon prof a bousillé la planète

Mon prof a bousillé la planèteVoici le quatrième et dernier tome de la saga des professeurs extraterrestres : après Mon prof est un extraterrestre, Ciel encore un prof extraterrestre, et Mon prof s’allume dans le noir (que je n’ai malheureusement pas encore trouvé d’occasion, les ouvrages étant tous épuisés…).

Nos « héros » se retrouvent face à un très gros problème : celui de convaincre le Haut Conseil de la Galaxie (réunissant une multitude d’extraterrestres), que leur planète ne mérite pas d’être détruite, et que la race humaine a des travers, certes mais pas de là à disparaître. Mais les extraterrestres ont peur que leur « bonté » leur soit payée très chère, car les hommes ont surtout l’air de se faire la guerre entre eux et n’évoluent pas vers un stade moral plus élevé, et si un jour l’homme découvre d’autres formes de vie dans la Galaxie, ne voudra-t-il pas les maîtriser ? Les détruire comme il détruit tout ce qu’il touche ? Leur faire la guerre ?

C’est  ainsi qu’une commission d’observation est ouverte afin de déterminer la viabilité de la race humaine, et nos 3 héros en font partie, ainsi que le premier professeur extraterrestre rencontré dans la saga. Leur mission est donc d’être impartial, et d’énoncer uniquement les faits en bien ou en mal. Et c’est en traversant le monde entier que nos héros se rende compte que la vie sur Terre n’est pas aussi belle pour tout le monde ils découvrent des pays où la faim et la soif sont des préoccupations constantes, d’autres où une guerre fait rage sans autre raison que c’est la volonté des dirigeants, et pas celle de ceux qui se battent… eux-mêmes horrifiés face a tant de cruauté, leur sort de la Terre est vraiment loin d’être assuré…

Je trouve que ce dernier roman de la saga recèle  beaucoup plus de philosophie que les précédents, et ça n’est pas du tout pour déplaire, on se rend compte que Bruce Coville était un peu en avance sur la tendance écolo que l’on rencontre maintenant, son roman est truffé de conseils en tout genre visant à faire prendre conscience au jeune lecteur que rien n’est acquis et qu’il faut en prendre soin constamment.

Très bonnes leçons de vie avec une belle fin qui fait réfléchir, mais je n’en dit pas plus ! Merci Bruce Coville pour cette saga qui devrait être conseillée dans le scolaire…(appel à l’éditeur, à quand une réédition ?) 

9/10

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : L’arche de Lulu

L'arche de Lulu C’est le déluge !

Lulu Vroumette, très inquiète, part à la recherche de ses amis dans la forêt.

Que va-t-il leur arriver si la rivière sort de son lit en pyjama ?

Bienvenue dans le monde beau et poétique de Lulu Vroumette, une petite tortue avec des minis couettes. Les dessins sont arrondis, rendant les personnages mignons et doux, que ce soit Lulu et sa carapace qui lui sert de barque de fortune, le rossignol prénommé Chante-faux ou encore Rien-ne-sert le lapin, tous sont attachants. Mais quand on voit les albums suivants, on se rend compte que le dessinateur (Fréderic Pillot) n’avait pas encore trouvé la forme finale de Lulu, qui est devenue très belle au fil du temps.

De plus, le texte est vraiment génial (par Daniel Picouly, excusez du peu) ; plein de rimes et de clins d’œil divers qui feront le bonheur des petits et des grands réunis.   

En somme un bon petit livre, même si ça n’est pas mon album préféré de Lulu Vroumette, la saga entière est chouette de toute façon.   

 

Chronique Jeunesse : Le Murmure des Dieux

le murmure des dieux01Bonjour et bienvenue dans le monde complexe et magnifique des dieux : de l’Inde à l’Egypte en passant par le Japon, vous découvrirez les différents panthéons et mythes dont regorge notre planète. De plus les descriptions poétiques jointes aux dessins sont très belles elles aussi…(par Roxane Marie Galliez).

« Ferme les yeux et dors. Dors petit papoose. Pah veille sur toi. »

Les illustrations de Cathy Delanssay sont tout simplement sublimes (c’est d’ailleurs pour cette raison que cet album m’a tapé dans l’œil et que je l’ai acheté). Que dire de plus ? C’est beau, c’est un vrai plaisir pour les yeux, on se régale… un vrai coup de cœur ! D’autant plus que les dieux dont il est question dans se livre ne sont pas tous très connus : parmi les Zeus et les Isis il y a Nout la voute céleste (Egypte), Huitzilopochtli (Aztèques), Oshun (Afrique) et bien d’autres encore… En bref un vrai moment de plaisir et de culture !

le murmure des dieux02

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Souper mortel aux étuves

Souper mortel aux étuvesVoici un mélange de genres particulièrement intéressant et encore peu exploité : la littérature policière historique et gastronomique. Entre meurtre, intrigues, et cuisine médiévale Michèle Barrière nous emmène à Paris à l’époque du Moyen-âge.

Le début du roman est franchement prometteur : un meurtre apparemment gratuit dans une des nombreuses étuves de Paris, faisant une veuve motivée par sa seule vengeance… pas mal. Et le livre est vraiment bien dans ses deux premiers tiers ; Constance la jeune veuve va trouver un excellent moyen de s’immiscer dans la vie des étuves… en y entrant comme cuisinière.

C’est ainsi que démarre notre enquête entre les fourneaux de Constances et les filles de joies des étuves. Personnellement, les côtés du livre qui m’ont le plus plu sont ceux où l’on passe du temps dans les cuisines et où l’on découvre la gastronomie de l’époque. Et plus on avance dans l’histoire plus l’intrigue s’efface au profit de la cuisine, de la rivalité puis… de l’amour. Le seul problème, c’est que cet amour efface presque tout ce qui peux se passer autour du roman ; adieux le semblant d’intrigue, (très vite dévoilée), au revoir la cuisine médiévale… et vive les nuits d’amour et de passion…

C’est le côté dérangeant de l’oeuvre, son dernier tiers est fait à la façon Harlequin donnant un sentiment de déception au lecteur qui aurait pu trouver l’oeuvre originale. En conclusion, je dirais donc que Michèle Barrière nous a offert un petit policier sympathique mais peu marquant par son originalité sur la fin. En tout cas, je retenterai l’expérience avec Meurtre à la Pomme d’Or, avec un peu de chance, ce livre sera un peu moins niais et aussi bien niveau culture gastronomique. En tout cas, petit plus du Souper Mortel aux Étuves, vous avez une quinzaine de recettes médiévales à essayer dans vos fourneaux modernes ! Bon appétit !

5/10

Chronique : La nuit des enfants rois

la nuit des enfants roisCe livre est la preuve parfaite qu’il ne faut pas toujours se fier à la couverture, car comme vous pouvez le constater elle ne donne pas franchement envie, je dirai même qu’elle rebute carrément mais elle a l’excuse de l’âge… mais l’histoire est en fait franchement sympathique.

Nous sommes aux États-Unis, où tout commence avec un programme de recherche sur les enfants surdoués exploité par l’ordinateur le plus puissant et rapide au monde (surnommé Fozzy) et son créateur, un informaticien hors pair n’ayant pas d’égal dans son domaine.

Pendant des années, le programme n’offre rien de concluant : on découvre quelques cas vraiment doués, mais rien d’exceptionnel… jusqu’au jour où Fozzy en découvre 7 en même temps, dans des circonstances étranges et même carrément flippantes. C’est à ce moment précis que l’on se retrouve embarqué par Bernard Lenteric, entre le roman d’anticipation et le thriller fort en rebondissements.

Au début, pour le lecteur, c’est un sentiment de fascination qui domine, de plus le sujet est vraiment intéressant et bien traité. Mais plus on tourne les pages plus c’est l’horreur et la peur qui font leur place, car nos petits génies que l’on suit depuis l’âge de cinq ans vont subir une  agression telle que leur vie va en être bouleversée à jamais et ils n’auront de cesse d’être vengés. Ils ne font qu’un, sont indissociables et complètement froids face au monde qui les entoure, ils considèrent leur parents comme n’importe quel individu, je cite : « la femme que je dois appeler maman me parle ».

Le corps du roman est donc leur vengeance qui s’échelonne dans la méthodicité et l’horreur pour le plus grand plaisir du lecteur. Riche en descriptions des « détournements » des sept génies, l’auteur était bien documenté, rendant d’autant plus faisable et réaliste l’histoire.

En somme, un livre qui m’est bien sympathique, malgré une fin quelque peu trop classique et donc décevante. Le plaisir de lecture est là durant la majeure partie du roman, et c’est ce qui compte. Je lirai sûrement d’autres livre de l’auteur, comme L’empereur des Rats qui a l’air fort tentant !

7/10

Chronique : Triskellion – Tome 1

triskellionWelcome to Triskellion ! Une petite bourgade cachée au fin fond de l’Angleterre où rien ne se passe… ou du moins c’est que ses habitants voudraient nous faire croire. Rachel et Josh, suite au divorce de leurs parents sont envoyés chez leur grand-mère à Triskellion.

Dès le début, les jumeaux sentent qu’ils ne sont pas les bienvenus dans la petite ville : agressés par de mystérieux adolescents, rues vide de tous habitants, comme une invitation à… partir, vite et loin.

L’atmosphère d’inquiétude et de danger plane sur le lecteur tout le long du livre rendant souvent stressante la lecture de ce premier tome de la trilogie. Car les jumeaux vont faire des découvertes dérangeantes pour la tranquillité du village aussi bien dans les bois que sous terre et même dans quelques vieilles habitations… l’histoire n’est pas géniale et manque tout de même de faits historiques intéressants, on manque trop peu d’informations pour être vraiment subjugués. Encore un roman avec une énième prophétie…et un énième objet légendaire à débusquer pour découvrir la vérité. Rien qui ne mérite qu’on si attarde.

Quand à la fin du premier tome, je ne la trouve pas assez percutante pour donner envie de lire la suite, qui sort le 10 Septembre prochain. En somme, ce « thriller » jeunesse est tout juste divertissant, et j’ai bien peur qu’il ne suffise pas à éveiller l’intérêt aussi bien des ados (qui sont la cible principale) que des adultes.

Dommage, les cinquante premières pages étaient vraiment prometteuses, dans un ton vraiment dérangeant, effrayant même, surtout par une nuit d’orage…

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Chronique : Je vous raconterai

Je vous raconteraiJe vous raconterai, c’est l’histoire d’un homme dont la vie n’a pas été tendre… il a tout perdu : sa maison, sa femme, sa fille… depuis il est devenu un pauvre hère qui longe les quais de Paris, sans aucun espoir, il pense de plus en plus à la fin.

Mais un jour, une proposition inattendue s’offre à lui, un moyen d’en finir, de jouer avec la mort : la roulette russe. De riches parieurs se réunissent tout les mois pour voir des malheureux comme lui jouer leur vie contre de l’argent. Mais ce n’est pas l’argent qui motive notre homme, non, c’est tout autre chose, même si au fil des paris ses motivations vont changer…

Normalement, ce n’est pas le genre de livre qui m’attire, mais parfois le destin, ou un prix Page des Libraires, fait que l’on tombe dessus et… Alain Monnier m’a bluffée, je m’attendais à quelque chose d’élitiste ou que sais-je encore,  mais pas à ça. Très rapidement, le roman démarre. On se retrouve dans un endroit inconnu, sombre, mystérieux et richement décoré… se demandant ce que notre pauvre personnage peut bien faire dans un endroit comme celui-ci. Puis il y a la roulette russe et cette chance inouïe qui ne quitte pas notre homme, mois après mois, il ne « perd » pas.

Petit à petit on se retrouve entrainé dans cette folle aventure, jusqu’à son paroxysme puis son déclin. Puis il y a la fin, magistrale, qui fait apporte un moment de réflexion inattendue au lecteur, qui nous permet de continuer à écrire la fin de l’histoire dans nos tête, de réaliser les répercussions sur les autres personnages tissés autour de se joueur de roulette russe…

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Chronique : Mon petit mari

Mon petit mariÉtrange histoire que celle de Mon petit mari, qui nous expose à un amour peu commun : celui d’un homme d’un mètre soixante (Léon) avec une femme de plus d’un mètre quatre-vingt (Solange)… les têtes se tournent sur leur passage, mais ils n’en ont cure. Les amis de la femme s’affligent de la voir avec un si petit homme alors qu’elle pourrait avoir les plus beaux et les plus grands hommes à ses pieds… mais elle s’en fiche !

Jusqu’au jour où… Léon se met à rétrécir ! L’écart entre eux se creuse… et leurs enfants ont de plus en plus de mal au fur et à mesure qu’ils grandissent à reconnaitre l’autorité de leur petit père.

C’est ainsi que l’on plonge dans un mélange bizarre entre vie de couple et fantastique pour le meilleur et surtout pour le pire : le début du livre est vraiment intéressant mais tout part en vrille dès lors que Léon rétréci. L’auteur s’est laissé emporté dans des délires parfois louches pour ne pas dire carrément malsains (en particulier les passages montrant le peu d’autorité que possède Léon sur ses enfant, ou encore les moyens qui font qu’il a d’autres enfants après avoir rétréci). Et plus on avance dans le livre plus les personnages sont cruels envers le personnage principal, trop cruels pour être réaliste.

La majorité du roman est une mauvaise blague qui donne un intense sentiment de déception au lecteur croyant avoir fait une bonne affaire… dommage, le début était si bien parti… peut-être qu’à force de vouloir être original Pascal Bruckner s’est-il égaré.

3/10

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : J’ai 14 ans et je suis détestable

J'ai 14 ans et je suis détestableExceptionnellement, je vais commencer par la quatrième de couverture, vraiment sympathique : Marre. Marre des parents, des profs, des copains. Marre de moi, de ma peau. De mon acné. De mes cheveux gras. De ma tronche, toujours la même et toujours aussi moche. Je déteste les miroirs. Je me déteste. J’ai 14 ans et je suis détestable.

Rien que le titre, avouons-le, donne envie de prendre le livre pour voir ce qu’il cache ! Et c’est ce qu’on fait : on prend le livre, on lit la quatrième de couverture qui est intéressante et puis on se rend compte que c’est du Gudule, et on court l’acheter.

Petit roman jeunesse court mais efficace, mélangeant histoire d’amour naissante et fantastique sans pour autant plonger à corps perdu dans l’imaginaire, surtout avec un fin vraiment bien trouvée par l’auteur.

A peine ouvert, le livre nous absorbe, les pages sont de taille moyenne, le texte bien aéré, ont est lancé. C’est ainsi que l’on plonge dans une vie d’adolescente bien normale : mal dans sa peau et que n’aime pas beaucoup son physique, et amoureuse… du mec le plus populaire du bahut, celui sur lequel elle craquent toutes et qui est bien entendu inaccessible. Gudule sait vraiment bien retranscrire les émotions de cet « âge ingrat » comme l’appellent les adultes.

Mais le « truc » le plus génial, c’est que tout naturellement, on glisse d’un genre à l’autre et Gudule nous ouvre un autre monde, celui du fantastique. Comment fait-elle, ça c’est à vous de le découvrir, mais sachez qu’elle est la reine du fantastique et que quasiment tout ses écrits font partie de ce genre. Je vous invite en tout cas fortement à entrer dans le monde riche et fou de Gudule !