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Chronique Manga : Beelzebub – Tome 1

Beelzebub 01Comment élever le fils du diable ?

Beelzebub est un nouveau shônen complètement déjanté écrit par Ryuhei Tamura, né d’un délire entre l’auteur et son responsable éditorial. Un manga qui démarre à cent à l’heure où l’humour loufoque croisé au fantastique donne une œuvre détonante.

Le fils du diable t’a choisi

Tatsumi Oga, plus communément appelé le « fou furieux », est LA terreur d’un des pires lycées du Japon. Il est cruel, violent et n’a aucune compassion… Mais les choses vont changer le jour où il tombe sur le corps d’un homme qui s’ouvre littéralement en deux avec à l’intérieur… un bébé.
Car Oga a été choisi pour faire l’éducation du fils du Diable (prénommé en fait Kaiser de Emperana Beelzebub IV), et cet enfant est destiné par la suite à détruire l’humanité. C’est une offre que l’on ne peut refuser, sous peine de mort immédiate. Et qui de mieux qu’Oga pour élever un tel être ?
C’est donc malgré lui qu’Oga se retrouve à élever un enfant tout en préservant sa réputation de « racaille », ce qui n’est pas une mince affaire, car beaucoup pensent que sa nouvelle situation de père est l’occasion de l’évincer…

Beelzebub 01 insideUn manga au rythme effréné

Beelzebub démarre en trombe pour ne laisser aucun instant de répit au lecteur. Suite à cette « adoption » arrive un autre personnage tout aussi important que le bébé : Hilda, une jeune servante démoniaque qui ne vit que pour assister le jeune démon. Son rôle est aussi très important, car elle va seconder Oga dans ses débuts de « jeune père adoptif ».

Mais Hilda et Oga n’en mènent pas large, c’est ainsi que l’on apprécie tout l’humour de ce shôjo. Des questionnements de couches pour bébé démoniaque en passant par des problématiques d’éducation sur le fait de se battre, rien ne nous est épargné.

Peut-on échapper à son destin ?

Le personnage d’Oga, sous ses airs de grosse brute, recèle une personnalité bien plus profonde qu’il n’y paraît. Il prend très au sérieux son rôle de mentor et de père, cela à un point tel qu’il va remettre en question certains de ses traits de caractère dans le but de changer son destin et celui de l’humanité… Mais il est difficile de changer toute une vie d’habitudes.

D’autant que la promiscuité d’Oga avec le bébé lui donne des pouvoirs et des comportements parfois imprévus… Les éditions Kaze nous offrent ici un très bon premier tome à l’humour décalé et efficace, l’histoire est prenante, l’intrigue efficace, vivement la suite !

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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GENRE : Japon, Mangas
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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd : Mamette – Tome 1 – Anges et pigeons

Mamette 01Mamette, ou la joie des petits plaisirs simples…

Anges et pigeons est le premier tome d’une série de bande-dessinée bucolique, charmante et nostalgique : Mamette. On y suit les épopées et aventures de cette femme âgée qui a toujours su garder sa joie de vivre malgré tous les petits tracas de la vie. La série a débuté en 2006 et continue son petit bonhomme de chemin, et en est déjà au quatrième tome. Une autre série concernant Mamette a également vu le jour suite au succès de la série : Les souvenirs de Mamette.

Un univers poétique et charmant

Entrer dans le monde de Mamette, c’est un peu comme ouvrir la porte d’une petite maison douillette et accueillante avec fumet de tarte au pomme qui flotte dans l’air…

Mamette est une vieille dame, elle a un peu de mal à se déplacer, aime ses vieilles amies acariâtres, et prononce sandwich, « sandouiche« , et surtout elle n’a pas perdu son âme d’enfant.

Ici, pas de grande histoire avec une intrigue mais plein de petite scènettes qui font rarement plus d’une page. Vous croiserez ainsi Mamette avec ses amies, dont l’une est la pire des hypocondriaques, ses seuls sujets de discussion sont ses maux, rhumatismes et autres symptômes bizarres du corps humain.

Mamette insideUn graphisme attachant qui sert à merveille l’histoire

La patte de Nob fait merveille avec un style doux, vaporeux et drôle à la fois. La palette des couleurs utilisées est à la fois vive et gracieuse ; un vrai plaisir des yeux. Le lien entre les traits de Mamette, tout en rondeur et son caractère doux rend son personnage fort visuellement parlant, c’est une mamie qui a un charisme certain. Tout ces éléments, l’originalité du personnage, son dessin, font de cette bd quelque chose d’unique.

Déconcertante, touchante, drôle, on ne peux qu’être séduit par cette bd tout en finesse. Mais une petite question se pose, pour quel public est Mamette ? Les adultes aimeront certainement, mais les enfants ? ils ne s’identifieront pas au personnage, seront-ils séduits tout de même ? Quoi qu’il en soit ce livre est un petit bijou à ne pas manquer, et se savourera sans souci dès l’âge de 12-13 ans.

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TRANCHE d´ÂGE :

Ethan Frome

Ethan FromeUne histoire d’amour poignante et tragique dans une Nouvelle-Angleterre froide et rustre.

Edith Wharton, l’auteure d’Ethan Frome, est d’origine Américaine. Issue de la haute société new-yorkaise, cela ne l’empêche pas d’avoir un œil très critique sur cette dernière, comme elle le montre dans son roman Les heureux du monde qui met en évidence ses travers et dangers. Dans Ethan Frome, c’est à un autre genre de roman que Wharton s’attelle ; le roman régionaliste.

Dans une campagne américaine isolée…

Tout commence et fini dans la petite bourgade de Starkfield, dans la petite ferme d’Ethan Frome et de sa femme Zenobia. Ethan est un brave type, quand son père à disparu, il était là pour soutenir la famille, quand sa mère a été malade, il était là pour la soigner jusqu’à la fin, et quand sa femme Zenobia est tombée malade à son tour, Ethan a continué de faire ce qu’il faisait toujours : soigner les siens. Mais Zenobia est moins malade qu’elle ne le pense, elle est avant-tout hypocondriaque et ne vis qu’à travers ses visites chez divers médecins et charlatans, dilapidant ainsi le peu de ressources qu’Ethan a pu amasser par son dur labeur.

Mais un jour, un petit rayon de soleil va éclairer la vie morne, ingrate et cruelle d’Ethan : Mattie, une parente de Zenobia qui vient vivre à la ferme car elle n’a plus d’autre endroit où aller. Elle va s’occuper de l’acariâtre Zenobia, maintenir la maison propre… et faire renaître la joie des plaisirs simples à Ethan…

Un roman fait de non-dits

Ethan Frome est devenu un classique de la littérature américaine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement pour son exploitation de personnages plus vrais que nature. Les sentiments de ces derniers sont simples dans les faits et dans la narration, mais à la fois complexes par bien des niveaux : la rancœur de Zenobia est-elle dûe uniquement à sa santé ? ses piques et remarques recèlent-elles des messages cachés ? est-elle si infirme qu’elle le raconte ? Du côté d’Ethan, l’amour qu’il aurait pu avoir pour sa femme s’est transformé en autre chose depuis bien longtemps, mais en quoi, de la pitié ? un sens du devoir ? Ethan, sous ses airs d’homme mal dégrossi, recèle une âme riche et curieuse. Quand à Mattie, elle est décrite comme une femme qui aime la vie en toute innocence, mais est-ce réellement le cas ? Tout ces non-dits, ces ébauches de sentiments, sont le ciment de ce livre.

Deuxièmement, la plume d’Edith Warthon est tout simplement merveilleuse. On se retrouve dans la petite ville de Starkfield en plein hiver comme si on y était, au côté d’Ethan Frome dans sa charrette bringuebalante en plein hiver. La sourde tension qui règne dans la maison des Frome sait nous atteindre aussi sûrement qu’elle touche le narrateur.

Troisièmement, l’atmosphère du roman, tout en beauté, entre lourdeurs et tensions ne peux qu’aspirer le lecteur dans la vie des « gens simples » de l’époque. Les hivers rudes de Starkfield se font sentir dans l’humeur et le tempérament de ces êtres.

Publié en 1911, Ethan Frome est et restera un grand livre qui marque par ses mots simples et incisif. A lire pour s’évader loin, dans l’Amérique profonde et pour comprendre un peu mieux les sentiments humains.

9/10

AUTEUR :
GENRE : Littérature
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Chronique bd : Elinor et Jack – Tome 1 – Une porte super mystérieuse

Elinor et Jack 01Une bd amusante mais pas marquante.

Une porte super mystérieuse est le premier tome d’une nouvelle série pour la jeunesse qui vient de paraître aux éditions Delcourt : Elinor et Jack. Un début de série sympathique à lire dès l’âge de 11 ans.

Une porte ouverte vers d’autres mondes

L’histoire commence à notre époque, chez une jeune fille sans histoires prénommée Elinor. Elle aime beaucoup de choses dont, le chocolat, les dessins animés, aller à la piscine et… se moquer des autres.

Sauf que le petit train-train d’Elinor va prendre fin le jour où une porte magique va surgir en plein milieu de sa chambre. La jeune fille va l’ouvrir et franchir le pas qui va la mener dans un autre monde et y rencontrer de bizarres petites créatures rondes et duveteuses. Mais cette découverte n’est que la première d’une longue série, car Elinor va traverser bien d’autres mondes… dont un où elle va faire la rencontre de Jack, le second héros de cette bd résolument tournée vers l’aventure et l’imaginaire.

Elinor et Jack 01 insideUne amitié improbable dans des univers multiples…

Quand Elinor débarque dans le monde de Jack, il faut avouer que c’est au plus mauvais moment. Ce dernier était sur le point d’atteindre la porte d’un monde presque inaccessible qui ne s’ouvre que tous les deux cents ans… Autant dire que la rencontre ne se déroule pas sous les meilleurs auspices.

C’est ainsi que commencent les aventures d’Elinor et Jack, l’une en quête de sa maison, l’autre en quête de LA porte ultime. Le lecteur part alors à la découverte de nombreux mondes et de créatures étranges. Vous croiserez un dragon-bus, un méchant « ultime » qui veux bien sûr régner sur tous les mondes et bien d’autres choses encore.

L’histoire reste très traditionnelle avec une quête, des héros, des personnages secondaires attachants et un méchant qui veux mettre des bâtons dans les roues à tout ceux qui ne sont pas dans son camp. C’est le reproche que l’on peux faire ici à l’histoire : elle est loin d’être originale et tire les ficelles déjà bien usées des scénarios d’aventures. Rien de nouveau sous le soleil avec Elinor et Jack, juste une énième reprise des thématiques qui marchent fort auprès des jeunes.

Un graphisme très typé manga

Au niveau du dessin, Elinor et Jack reprend toutes les caractéristiques principales des mangas, graphisme à la fois mignon et drôle. La colorisation quand à elle est très belle et soignée, les couleurs sont vives, dynamiques on prend un grand plaisir à les regarder.

En somme c’est un premier tome sympathique, qui sans laisser rêveur fait passer un agréable moment au lecteur. Affaire à suivre à la sortie du tome 2 le premier septembre 2011 sous le titre « De l’or, beaucoup d’or ».

 

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Chronique bd : Elinor Jones – Tome 2 – Le bal de printemps

elinor jones 02Une série toujours aussi addictive

Aujourd’hui sort le second tome d’Elinor Jones, le bal de printemps. Les intrigues commencées dans le bal d’hiver continuent, d’autres prennent naissances et beaucoup de questions s’accumulent et restent sans réponses…

De retour dans la maison Tiffany

Le bal de printemps organisé par la prestigieuse maison de couture approche à grands pas et les difficultés s’amoncellent avec autant de rapidité : manque de couturières, travail en plus, modifications majeures de dernière minute sur la collection… d’autant plus que la thématique du bal n’est pas des plus simple, car il s’agit de la mythologie grecque, il faut donc transformer toutes les clientes en véritables déesses et porter un soin tout particulier à chaque détail.

Parallèlement à toute cette agitation, les machinations internes entre couturières continuent, ou plutôt, Bianca continue à rendre la vie impossible à ses petites mains si dévouées en dévalorisant leur travail et en leur faisant payer toute remarque. D’un point de vue interne, les Tiffany sont donc au plus mal, d’autant plus qu’Abel (le frère de Bianca) en a assez de vivre à travers l’entreprise et souhaite s’en aller vers d’autres horizons, loin des tissus et des broderies, chose rendue impossible par les caprices de Bianca.

Et de plus sombres secrets encore pèsent sur la famille qui devrait pourtant vivre dans le bonheur…

De drames en mésaventures, Elinor survit

Dans l’ambiance électrique et oppressante de ce second tome, les nerfs de notre chère Elinor sont mis à rude épreuve… mais elle tient tant bien que mal le coup. Toujours aussi altruiste et désireuse de bien faire, Elinor néglige sa santé et va jusqu’à faire des nuits blanches pour le succès de la collection…

elinor jones 02 insideUne intrigue toujours aussi bien ficelée

Vous l’aurez compris l’univers d’Elinor Jones n’a pas fini de faire parler de lui. Ce tome deux est excellent et même meilleur que le précédent et ce pour plusieurs raisons ; son ambiance et sa tension montent encore crescendo pour atteindre un final insoutenable. De nouveaux éléments font leur apparition, ajoutant aux spéculations et aux théories déjà nombreuses pour le lecteur.

Les superlatifs manquent pour dire tout le bien possible de cet album, les personnages déjà très bien travaillés dans le premier volume gagnent encore en profondeur, en réalisme. On ne peux que s’attacher au bel et jeune Abel, mais aussi au personnage discret mais imposant de monsieur Heng, le jardinier de la maison ainsi qu’à toutes ces couturières qui s’investissent corps et âme dans leur travail.

Les dessins d’Aurore sont encore une fois sublimes, les détails, les couleurs, mais aussi les expressions des personnages sont magnifiquement retranscrites. Un vrai délice pour les yeux.

Ce second tome est tout simplement un petit bijou de tension et de douceurs mêlées, une gourmandise dont il serait dommage de se priver.

Sur le lien ci-dessous, vous pouvez feuilleter et lire les premières planches du tome 2.

Elinor Jones, T2 : Le bal de printemps de Aurore et Algésiras, éditions Soleil

 

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Chronique bd : Elinor Jones – Tome 1 – Le Bal d’hiver

elinor jones 01Quand intrigues et haute-couture se rencontrent pour donner une bd sublime…

Le bal d’hiver est le premier tome de la série Elinor Jones qui comptera trois volumes au total. La série est parue en janvier dernier dans la collection baroque des éditions Soleil : Blackberry. Attention, gros coup de coeur.

Dans la plus prestigieuse entreprise de couture d’Angleterre

Elinor Jones est une jeune fille qui débarque tout juste dans la société familiale de haute-couture Tiffany, une des plus courue d’Angleterre dans les hautes sphères de la bonne société. Si Elinor a réussi à être employée chez Tiffany c’est grâce à son don hors du commun pour la couture, car seules les meilleures réussissent à y être prises, mais moins nombreuses encore sont celles qui y restent…

Bianca est la responsables des créations de la maison Tiffany, c’est la cadette de la famille mais malgré son très jeune âge, son talent pour la couture et les créations est incroyable et ses travaux sont très prisés. La mère de Bianca, Madama Tiffany, voyage souvent et s’occupe de l’achat de tissus et de nouvelles matières pour confectionner les plus beaux habits de la haute bourgeoisie, c’est elle qui a le dernier mot sur les créations de Bianca. Enfin Abel, le grand frère de Bianca s’occupe des finances de l’entreprise.

Soupçons, mesquineries… le plus dur sera demeurer dans la prestigieuse maison sans y laisser son âme.

Comme le disais Abel « Bianca ira très loin, Miss Jones, et à ce moment là, nous verrons qui a eu assez de force et de volonté pour la suivre…« . Le travail chez les Tiffany est très dur, il y a beaucoup de commandes et peu de temps pour les accomplir, tout doit donc être parfait dans les moindres délais.

Mais en plus du travail éreintant de petite main voué à Elinor, les mesquineries, cachotteries et autres intrigues internes rendent l’atmosphère de plus en plus pesante… Apparemment tout le monde n’est pas ravi de voir la jeune et discrète jeune fille travailler aussi bien et avec autant d’assiduité…

elinor jones biancaUne atmosphère feutrée et baroque qui ne peux qu’enchanter

Le monde d’Elinor Jones est plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Sous couvert de conter une histoire qui parle broderies et tissus, toute une histoire de famille aux côtés sombres est dévoilée. Les personnages sont très bien exploités, et dévoilent au fil de l’ouvrage de réels traits de caractères qui les rendent sinon mémorable, du moins charismatiques. Certaines craqueront très certainement pour le jeune et mystérieux Abel, qui est loin d’avoir dévoilé tout ses talents…

Enfin, le dessin, qui est l’âme de cette bd, est tout en finesse et subtilité avec des traits empruntés au monde du manga et de la bd française. La colorisation des planches est elle aussi sublime, on nage en plein bonheur à chaque page. Un plaisir pour les yeux et pour l’âme qui se régale d’une histoire captivante et originale.

J’espère vous avoir convaincu de lire Elinor Jones, vous n’y resterez pas indifférent, surtout les jeunes filles qui en sont évidemment le lectorat majeur. La suite sort demain, et se prénomme Bal de Printemps.

Enfin pour les curieux(ses), voici les premières planches de la bd à lire en ligne ! : Elinor Jones, T1 : Le bal d’hiver de Aurore, Algésiras, éditions Soleil

Chronique Jeunesse : Les illuminations d’Albert Einstein

Les illuminations d'Albert EinsteinVoici un petit nouveau aux éditions Petits Platons ; après être passé par la philosophie avec Kant et Socrate, nous partons à la découverte de la science avec Albert Einstein. L’auteur, Frédéric Morlot, a fait ses études à l’école Polytechnique, quand à l’illustratrice, Anne-Margot Ramstein, elle a fait les Arts Décoratifs de Strasbourg.

Une initiation aux principes fondamentaux mis en scène de façon originale

Tout commence à la foire de Munich où Albert Einstein et sa soeur Maja ont pour mission d’illuminer à 10h00 pile la baraque Schottenhamel ; un immense chalet en bois de plus de trois cent mille kilomètres de long. Mais Albert et Maja se sont confrontés à un problème de taille… les ampoules ne s’éclairent pas toutes à 10h00 pile, celles du fond ne s’allument qu’à 10h00 et une seconde, ce qui est intolérable pour le propriétaire qui leur demande de recommencer à 11h00. Albert et Maja vont donc tenter de comprendre par le biais d’expériences concrètes le pourquoi du comment.

La physique pour les plus jeunes

La collection des Petits Platon s’adresse en général aux enfants dès l’âge de 9 ans, mais pour ce titre il vaut mieux attendre 11-12 ans. Le principe de la vitesse constante de la lumière ou encore la célèbre formule e = mc2 qui explique la relation entre énergie et masse sont difficiles à appréhender avant cet âge. Mais la mise en scène des expériences est bien pensée et assez simple.
Quand à l’illustration de l’ouvrage, elle est superbe, épurée et fine, un vrai plaisir des yeux.

La collection des Petits Platon confirme donc son statut de maison d’édition de qualité et nous signe ici un très bel ouvrage à mettre entre toutes les mains dès douze ans, pour s’initier aux principes qui ont fait la physique d’aujourd’hui et pour les plus grands afin de se replonger avec fascination dans le monde des sciences.

Chronique : Rose et la maison du magicien – Tome 1

rose tome 1Un magnifique livre jeunesse à la croisée des genres entre « Une Petite princesse » de Burnett et « le voleur de Magie »

Rose et la maison du magicien est le premier tome d’une série qui en comptera quatre au total. La courte saga a débuté en 2009 en Angleterre et débarque tout juste en France aux éditions Flammarion.

Dans un orphelinat triste et gris

Rose est une jeune fille comme les autres dans l’orphelinat de St Bridget elle fait les corvées, suis les cours dispensés aux jeunes filles…elle est normale, à un petit détail près : elle sait faire apparaître des images sur les objets brillants. Elle ne sais pas pourquoi ni comment, mais elle le fait. Rose ne sait pas si avoir ce pouvoir est une bonne ou mauvaise chose et dans le doute, préfère le cacher à tous, sauf à sa meilleure amie Maisy, pour qui elle créé des images inventées de ses parents disparus.

Mais un jour, la vie grise et morose de Rose à St Bridget va prendre fin : une petite dame vient un jour et choisi la jeune fille parmi d’autres pensionnaires pour être seconde femme de chambre dans la maison d’un des plus grands magiciens et alchimistes du pays.

Une ambiance romanesque délicieuse…

L’atmosphère du livre fait beaucoup penser aux romans historiques qui se déroulent en Angleterre durant la période du 19ème et du début du 20ème siècle, on pense beaucoup à un roman en particulier celui de Frances Hodgson Burnett : Une petite princesse. Car on y retrouve le même dénuement, simplicité, et persévérance chez les deux héroïnes.

Un des points fort du livre ; l’ambiance feutrée, discrète et parfois acide de l’univers des servantes et femmes de chambre est retranscrite avec beaucoup de réalisme : ragots et rumeurs sur les maîtres de maison, intrigues et jalousies entre servantes… on s’immerge avec délice. Rose et la maison du magicien parcours différents genres littéraires, roman historique, fantastique et policier s’entremêlent pour donner une intrigue simple mais complètement adapté

…avec une magie de plus en plus présente au fils des pages

La magie est quasiment inexistante au tout début de l’histoire, mais au fur et mesure du roman, on apprend par-ci par-là ce qu’est l’alchimie, que fait exactement le maître de Rose, Mr Fountain, pourquoi la magie coûte aussi cher…etc. Il faut souligner une chose appréciable dans ce roman : le côté fantastique est bien dosé et il n’est pas trop imposant au point d’effacer l’histoire elle-même. Espérons que ça soit toujours le cas dans le second tome de la série.

Holly Webb signe donc ici un premier roman très prometteur pour la suite : personnages attachants, narration prenante, c’est un coup de coeur à lire dès l’âge de neuf ans.
Sortie du second tome en novembre, qui s’intitulera « Rose et la princesse perdue ».

9/10

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Chronique : La planète interdite

la planete interditeUne ode à la nature dans le plus pur style planet-opera

Laure-Marie Lapouge est journaliste et écrivain, son premier livre paru fin 2010 est un roman historique pour adulte : Moi, Ghisla, sœur de Charlemagne.
La Planète Interdite, qui vient de paraître en mars aux éditions Albin Michel Wiz est son premier roman jeunesse et SF, son titre n’est pas sans rappeler celui de l’ancien film de science-fiction qui raconte lui aussi l’histoire d’une planète hostile aux visiteurs, un joli clin d’œil.

A la conquête de l’univers

L’humanité a colonisé toutes les planètes possibles de tout les systèmes solaires, toutes sauf une : Bérénice. Une planète qui regorge de richesses que l’homme n’attend que d’exploiter, creuser, fouiller, sonder… sauf que Bérénice a été classée comme étant interdite d’accès par des explorateurs il y a plusieurs centaine d’années… pourquoi ? C’est ce que va tenter de découvrir le scientifique Justin Mac Lir.

Parallèlement, Bérénice est une planète bel et bien habitée, par des humains qui plus est, mais ils ignorent tout de la station spatiale qui flotte au-dessus de leur tête et du possible danger qu’elle représente pour eux et leur terre.

Le choc de deux univers hétérogènes

Le monde de Mac Lir reprend tout les codes de la science-fiction traditionnelle : hautes-technologies, voyages interstellaires, conquête de galaxies lointaines, opérations visant à prolonger sa durée de vie…
L’univers de Bérénice et de ses habitants en revanche, est tout le contraire : on se retrouve dans un monde typé fantasy : des territoires découpés en royaumes, des êtres humains normaux en majorité et d’autres aux pouvoirs hors du commun, un monde peuplé de créatures étranges…

La rencontre de ces deux univers disparates ne va pas se faire sans heurts…

Un monde trop foisonnant

Les personnages de Bérénice sont nombreux, presque trop, on aurait apprécié un résumé de ces derniers avec leur noms et leur affiliation à la fin du livre pour savoir qui est qui. Car entre Findchoen, Rahel, Glanis Dilshad et bien d’autres encore, il est difficile pour le lecteur de s’y repérer sans s’emmêler rapidement les pinceaux.
Mais cette faiblesse aurait tout aussi pu devenir une force quand on mesure l’ampleur de l’univers que l’auteure a créé.

Un récit plein d’enseignements

Cette mystérieuse planète où tous les explorateurs qui y ont posé le pied disparaissent sait se rendre intéressante sinon captivante. A l’image du roman Les yeux d’opale qui lui aussi avait pour sujet la confrontation de deux univers dissemblables, la planète interdite a des accents écologistes où il est question de respect envers la nature et ce qu’elle peut nous offrir. On y retrouve l’élément clé de tout planet-opéra : la planète interdite est un personnage a part entière… vous verrez dans quelle mesure.

En somme, la planète interdite est un roman sympathique qui sans être marquant fera passer un bon moment, son intérêt réside surtout dans le côté « initiation » à la science-fiction pour de jeunes lecteurs dès l’âge de 12 ans. Cet article a été rédigé pour le site ActuSF

 

Chronique album jeunesse : La mare aux têtards

la mare aux tetardsLa mare aux têtards, c’est avant-tout le projet d’un monsieur prénommé Guillaume Delaunay. Son idée est simple, raconter un lieu fascinant de vie, de fourmillements : l’étang.

Le livre, paru aux éditions Autrement en mars 2010, est l’expression sur papier d’une oeuvre qui est avant tout audiovisuelle. En effet, Guillaume Delaunay a réalisé un premier court-métrage (dit pilote) pour inciter de possibles financeurs à créer une série à partir de ce début d’oeuvre d’animation. Espéront pour ses auteurs que l’oeuvre sera un jour exploitée en série animée pour la jeunesse, car le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a affaire à un petit bijou d’animation et de graphisme.

L’histoire de l’album est celle de Gobi : un petit triton tout rouge et tout mignon que l’on meurt d’envie d’adopter. Gobi ne demande rien à personne, tout ce qu’il souhaite c’est « se  dorer la nageoire sur son nénuphar« … sauf que tout les animaux et insectes de l’étang vont l’en empêcher, volontairement ou non…

L’humour de cet album est délicieux, le graphisme fin et sublime, d’une douceur et d’une naïveté touchantes, Gobi le triton ne pourra que vous séduire. A lire aux bouts de chou dès 4 ans, c’est un coup de coeur.

A l’intérieur du livre se trouve un dvd sur lequel vous pouvez voir le pilote des aventures de Gobi, vous pouvez aussi visionner le court-métrage ici.