Archives de l’auteur : Laura

Actualité éditoriale : Witty, la nouvelle collection Albin Michel des 8-12 ans.

Joe MillionnaireMadame Pamplemousse 01 Après la collection Wiz qui s’adresse aux jeunes dès l’âge de 12 ans jusqu’à beaucoup plus grand, la maison d’édition Albin Michel lance Witty, une collection pour les jeunes lecteurs : Witty.

Pour le moment deux nouveautés viennent de lancer la collection le 1er mars :

L’esprit de cette nouvelle collection fait très anglo-saxon dans ses deux premiers titres, et c’est un positionnement clairement assumé de la part de l’éditeur. «Un grain d’humour dans la lignée de Roald Dahl», nous annonce Albin Michel. D’ailleurs les illustrations de Tony Ross ne sont pas sans faire penser aux dessins de l’illustrateur attitré de Roald Dahl, Quentin Blake. Retrouver cet esprit au travers de nouvelles œuvres sera certainement un très grand moment de plaisir pour les nostalgiques, et une belle découverte pour les jeunes lecteurs !

Très bientôt, les chroniques de ces deux ouvrages qui ont l’air pour le moins enchanteurs. En attendant, voici les prochains titres prévus pour cette année dans la collection Witty.

  • Will Gallows – tome 1 de Derek Keilty
  • Monsieur Kipu de David Walliams (illustrations de Tony Ross)
  • Madame Pamplemousse et le café à remonter le temps – tome 2 de Rupert Kingfisher (illustrations de Sue Hellard)
  • 43, rue du vieux cimetière de ???.

…..Affaire à suivre très bientôt !

Exprim’, cinq ans déjà pour la collection dédiée aux ados ! – Partie 3 – La littérature ado en librairie et en bibliothèque, réflexion sur le Cross-Age.

bib glow exprim 03Depuis maintenant quelques années les libraires, bibliothécaires et documentalistes se posent la question de ce qu’est la littérature ado. Qu’elle place elle doit avoir dans ces lieux de culture. Ainsi, ce sont quatre acteurs dans différents secteurs du livre qui content leur façon de voir les choses sur cette émergence littéraire.

Véronique Durand, de la librairie Mollat, à Bordeaux (2200 m², c’est immense) à créé un rayon pour adolescents il y a trois ans, et nombre de problématiques ce sont posées lors de cette création. Nombre de séries estampillées jeunesse peuvent êtres considérées comme ados, mais la limite reste très floue.

Ainsi, Eragon a été mis en ado, mais Harry Potter est resté en jeunesse, tout comme la saga de l’épouvanteur. Des choix difficiles mais nécessaires, les doublons n’étant pas possibles, chaque place est précieuse en librairie.

La prise de marque des clients ne s’est pas faite sans heurts, nous dit-elle. Il a fallut les aiguiller, les accompagner dans ce changement. Mais maintenant qu’ils sont habitués, les ados ne sont plus perdus, ils ont leur rayon, et cela ne les empêche pas d’aller également en jeunesse ou en littérature.

En plus de ce changement de rayon, la librairie Mollat a créé un club de lecture qui se réunit tous les un mois et demi. Les lecteurs de 13 à 18 ans y sont admis. Au sommaire, chacun présente son coup de cœur, qu’il s’agisse d’une nouveauté ou d’un classique. Le projet a rencontré un tel succès que la librairie n’a presque plus assez de place pour accueillir tous les lecteurs. En plus, des auteurs sont invités ponctuellement afin d’animer encore plus les réunions. Et car la librairie est un commerce avant tout même si elle est un vecteur de passions, le chiffre d’affaire de cette dernière connaît un fort pic de ventes à chaque réunion. Pari réussi donc aussi bien culturellement que financièrement.

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Une bibliothécaire de Forbach a également pris la parole pour nous expliquer sa démarche de création d’un espace pour les jeunes adultes. Elle s’est rendu compte que nombre de livres issus de collections telles que DoAdo, Zone J de Mijade ou encore Black Moon étaient rangés en jeunesse. Problématique, car la jeunesse d’adresse à des lecteurs d’un âge situé entre 8 et 13 ans maximum.

Il n’était également pas possible de mélanger ces romans avec la « littérature », un espace pour les  ados était donc nécessaire.

De plus, les ados boudaient les rayonnages jeunesse et allaient en littérature sans forcément trouver leur bonheur. La création d’un espace transitoire était indispensable. Ainsi est né le rayon ado de la médiathèque. Il fut installé à côté du rayon adulte, faisant ainsi la continuité avec ce dernier.

Notre documentaliste a ensuite pensé comme une libraire pour créer un vrai espace où les ados se sentiraient chez eux, où ils seraient invités à découvrir « leur » rayon. Elle a ainsi fait des tables de nouveautés avec des coups de cœurs, comme en librairie.

Depuis, cette espace dédié fonctionne très bien. Il arrive fréquemment que la médiathèque organise des événements avec les écoles alentour. Échanges et découvertes afin d’amener vers la lecture des jeunes qui ne sont pas forcément attirés par elle, c’est le but de ces animations.

Exprim’, cinq ans déjà pour la collection dédiée aux ados ! – Partie 2 – Les nouveautés et les coups de coeurs des libraires

bib glow exprim 002L'enfant nucléaire exprim

Tout en fêtant ses 5 années d’existence, cet événement était également l’occasion de présenter les nouveautés de la collection :

L’enfant nucléaire (Pica Morfal Boy) (Daph Nobody) : Une fois n’est pas coutume, le fantastique s’invite à table avec l’enfant nucléaire, mais toujours dans la lignée de ce qui fait Exprim’. Nous sommes aux Etats-Unis. L’histoire est celle d’un jeune homme qui peut ingurgiter tout et n’importe quoi. Il fait ainsi la tournée de restaurants au bord des routes pour montrer à tout le monde ce dont il est capable : il mange de la terre, du métal, du verre… rien ne lui résiste… et parallèlement à cette histoire, un convoi top-secret de déchets nucléaires fait son chemin à travers le pays… vous voyez où veut en venir l’auteur ? Un synopsis pour le moins intriguant, n’est-ce pas ?

Paris Inch’Allah ! (Kamel Hajaji) : Exploité par sa mère, notre héros est digne d’un personnage à la Dickens. Mais le plus beau, c’est que ce jeune garçon est intimement persuadé que si sa mère l’exploite, c’est par amour pour lui, pour le rendre plus fort.

Traverser la nuitTraverser la nuit (Martine Pouchain) : Ce roman à paraître au mois de mai. Dans un petit village de cinquante-sept habitants, quelqu’un vient d’être tué. Alors, qui est le meurtrier ? Le facteur ? Le boulanger ? Dans cette petite bourgade où tout le monde se connaît, difficile de mener une enquête quand ont est un jeune flic… est qu’on est amoureux de la fille de la victime. Mais peut-être est-ce une occasion de se rapprocher d’elle ? Un résumé qui donne fort envie !

Suite à cette présentation de nouveautés s’ensuivit une discussion sur la littérature ado et les difficultés de la définir.

Coup de cœurs de libraires pour Exprim’

Quatre libraires ce sont prêtés à l’exercice difficile de présenter un de leur coup de cœur devant un nombre important de personnes. Merci à eux pour leur courage, et leurs conseils.

Le premier coup de cœur concernait l’ouvrage 2 jours pour faire des thunes de Hamid Jemaï. La libraire qui nous l’a présenté a su le faire avec humour et passion, et personnellement, elle a fait mouche, j’ai été conquise par son argumentaire. Alors, vous aurez bientôt une chronique, soyez-en sûrs !

K Cendres exprimSecond coup de cœur par un homme libraire (les femmes étant en très grande majorité dans ce domaine, ça fait plaisir) pour le livre K Cendres d’Antoine Dole. Le titre est un jeu de mot sur le personnage mythologique de Cassandre qui voit dans l’avenir. Son héroïne est elle aussi affublée de cette malédiction et ne peut s’empêcher de dire la vérité, parfois horrible aux autres. Un roman qui dresse « un portrait au vitriol » du monde de la scène.

Le troisième coup de cœur est pour Le dévastateur de Rolland Auda. Un roman de super-héros à l’écriture pour le moins déstabilisante. Le libraire qui nous l’a présenté comme un roman explosif où les langues se mêlent : du Ouinche (mais qu’est-ce que c’est ?), un langage déstabilisant au début, mais pétillant et truculent au final.

Le quatrième coup de cœur concerne Les déchaînés de Flo Jallier. Ce roman a la particularité de retracer la vie de quatre générations d’une même famille. De la Martinique de 1872 à nos jours… un peu comme le roman Racines d’Alex Haley. Un récit de liberté et de combats continuels qui ne donne qu’une seule envie : le lire et s’émouvoir.

Les déchaînés exprimEnfin, un cinquième coup de cœur s’est ajouté, et il vient d’un apprenti libraire de l’INFL (Institut National de Formation de la Librairie). Ce dernier a été remarqué grâce à la chronique élogieuse et percutante pour le roman La mort, j’adore ! d’Alexis Brocas. La présentation était très bien faite, passionnée et enthousiaste. La mort, j’adore se découpe en trois saisons (trois tomes). Encore un ouvrage à ajouter dans la liste déjà longue des futures lectures.

Exprim’, cinq ans déjà pour la collection dédiée aux ados ! – Partie 1 – La naissance

bib glow - exprim 5 ans 01Cinq ans déjà que la collection Exprim’ existe. Et déjà, nombre de titres incontournables. Ce petit déjeuner-rencontre était l’occasion pour moi de redécouvrir cette maison d’édition à la ligne éditoriale si singulière. Des textes contemporains et urbains forts qui parlent aux ados sans les prendre pour des idiots.

« La collection a pris un essor et a évolué » nous annonce Tibo Bérard, l’éditeur, lors de son introduction. Les séries TV et les films sont eux aussi en constante évolution, participant à cette culture urbaine : Drive, Dexter, etc… formant un tout.

La naissance d’Exprim’

« Exprim’ est né de hasards et de miracles ». Face à un manque d’offre de textes puissants et d’actualités pour les adolescents, Tibo Bérard trouvait que le paysage éditorial n’était pas complet. Il fallait une collection qui offrirait des fictions réalistes permettant aux adolescents de s’épanouir, de s’éclater même. Le fondateur de la collection savait ce qu’il ne voulait pas dans sa future collection, mais ce qui s’y trouverait n’était pas encore défini.

La ligne éditoriale d’Eprim’ ne devait pas publier de romans de genre, ni de romans-miroir (romans qui permettent facilement l’identification à un personnage par rapport au lecteur, chose très souvent faite dans les romans jeunesse et ados).

Sarcelles Dakar exprimPour l’histoire, un des premiers romans d’Exprim’ (Sarcelles Dakar) s’est presque fait par hasard. Après avoir écouté une chanson de Sniper, Tibo Bérard a tenté un coup de poker en appelant le manager de l’artiste. Séduit par la force du texte et trouvant que ça collait parfaitement à l’esprit de la future collection, il a demandé à ce dernier de contacter Sniper. Le manager lui a alors expliqué que Sniper n’écrivait pas de texte, mais que par contre, il avait un artiste, Insa Sané qui lui, avait écrit un texte, et qu’il ne savait pas quoi en faire étant donné qu’il ne produit que des œuvres musicales.

Ce texte est devenu Sarcelles Dakar, et il correspond parfaitement à la lignée éditoriale d’Eprim’. Et depuis, Insa Sané a écrit un second roman chez Exprim : Du plomb dans le crâne.

Peu à peu, Exprim’ a attiré d’autres auteurs potentiels qui se sentaient en accord avec l’état d’esprit de la maison.

Chronique manga : Suicide Island – Tome 1

Suicide Island 01Et si le Japon décidait d’expatrier tous ses suicidaires récidivistes sur une île déserte ?

Nouveau seinen publié aux éditions Kazé en novembre dernier, Suicide Island nous offre le portrait dérangeant et cruel d’une société pas si surréaliste qu’il n’y paraît. Il s’agit du premier manga paru en France créé par le trio Kouji Mori, Kenji Iked a et Ryôta Iguchi.

« Si je ne peux pas mourir, je n’ai pas d’autre choix que de vivre »

C’est ce que se dit le jeune Sei, un jeune homme d’une vingtaine d’année qui a déjà tenté de se suicider plusieurs fois après avoir été transféré sur «l’île du suicide ». Beaucoup de gens pensent que c’est une légende urbaine… mais pour les suicidés ratés de la société nippone, le mythe va devenir réalité.

C’est ainsi qu’une vingtaine de personnes sont débarquées sur la fameuse ile. Ils sont libres de faire ce qu’ils souhaitent : ils peuvent se jeter du haut d’une falaise ou essayer de survivre dans ce nouvel environnement qu’importe, puisqu’ils ont étés supprimés des registres d’Etat Civil.

Alors que vont-ils faire de cette opportunité ? Mettre enfin fin à leur jours ? Essayer de survivre ? De créer une nouvelle société ? Ou de revenir à leurs instincts les plus primaires ?

Vivre est-il un signe de faiblesse ?

La plupart des suicidaires récidivistes déposés sur l’île avec Sei ont en tout cas fait le pari fou d’essayer de survivre dans cet environnement qui, même s’il n’est pas hostile, n’est pas non plus convenable pour vivre. Chaque minute qui passe est une petite lutte contre la mort, la faim et la soif guettant les plus faibles d’entre eux…

Outre ces problèmes de premier ordre, les « survivants » vont devoir édicter leurs propres règles s’ils veulent pouvoir vivre en communauté… et c’est là que les travers les plus lugubres de l’homme font surface. Pervers refoulés, témoin passif d’horreurs, victime démunie… âmes sensibles s’abstenir. L’ambiance dépeinte est ici angoissante, malsaine, mettant à mal le lecteur.

La psychologie des personnages a ici une place prépondérante, et pour cause, leur vie dépend de leur capacité à s’accepter mutuellement. Et même s’ils ont en commun les affres de la souffrance, certains sont prêts à se libérer prenant le rôle à la fois craint et convoité du tortionnaire…

Suicide Island 01 insideCe premier tome introductif est donc très réussit, aussi bien pour son intrigue que pour son atmosphère sous haute pression (où l’on ne peut s’empêcher de ressentir la forte influence de Battle Royale). L’œuvre est aussi un moyen de critiquer la société japonaise, pour tous ceux qui « ne rentrent pas dans le moule » de cette dernière. Le seul reproche que l’on pourrait faire est au niveau du dessin des personnages. Certains ont des traits si semblables qu’il est facile de les confondre, perdant un peu le lecteur dans les dialogues et les enjeux.

A la fin de se premier tome, nombre de questions restent sans réponse et surtout de nouvelles surgissent. Sont-ils réellement ignorés pour toujours par la société ? Sont-ils seuls sur l’île ? Peut-être sont-ils les cobayes d’une expérience gouvernementale ? ou autre chose encore ?

En tout cas, Suicide Island est une curiosité qui séduira tout amateur d’huis-clos et de psychologie humaine poussée dans ses plus sombres retranchements. Cette nouvelle série est à classer entre Battle Royale et Sa majesté des mouches (ou Lost, pour comparer avec une œuvre cinématographique). A lire d’urgence ! Le second tome paraîtra le 22 février, affaire à suivre très bientôt donc !

8/10

AUTEUR :
GENRE : Horreur, Japon, Mangas
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La légende d’Eli Monpress – tome 1 – Le voleur aux esprits

Eli Monpress 01 FRUne fantasy malicieuse et intelligente

Rachel Aaron, auteur américaine née à Atlanta, raffole de littérature sous toutes ses formes : de la fantasy aux romans en tous genres en passant par la SF. Quand elle n’écrit pas elle-même elle ne peut s’empêcher de lire tout ce qui lui passe sous la main.

Premier tome d’une série de fantasy qui en comptera au moins cinq, Le voleur aux esprits est un roman qui renouvelle joliment le genre avec une espièglerie certaine. Aux Etats-Unis, le quatrième tome de la série paraîtra en juillet 2012.

Un Arsène Lupin version fantasy

Eli Monpress est beaucoup de choses : fieffé voleur, intelligent, malicieux, magicien, et aussi… kidnappeur de rois. En effet, ce dernier n’a pas trouvé mieux que d’enlever le roi de Mellinor à son royaume pour obtenir une rançon digne de ce nom. Son plan était presque parfait, jusqu’à ce qu’arrive une émissaire de la Cour des Esprits, censée appréhender le magicien par tous les moyens…

Un début d’intrigue assez classique certes, mais fort bien développée par la suite. Notons toutefois que le point fort du roman réside surtout dans son écriture plutôt que dans son scénario.

Un univers rafraichissant où les esprits sont omniprésents

Oubliez tout de suite les longues formules magiques à apprendre pendant des heures, ou encore les manuscrits poussiéreux recelant une pléthore d’incantations. Ici, point besoin de cela, les magiciens sont des êtres qui possèdent en fait une affinité avec les esprits. Leur degré d’affinité détermine leur puissance.

Les esprits ne sont pas des esclaves au service de l’homme mais des associés. Un système de magie intéressant que l’auteur explique très bien, et dont l’univers est très fouillé.

Tout est esprit : de la simple porte en bois à la pierre trouvée au fond d’une forêt…et certains magiciens très doués peuvent communiquer directement avec toutes sortes d’esprits, c’est d’ailleurs le cas d’Eli. Capable de faire la conversation à un arbre puis de raconter une plaisanterie à une pièce de tissu l’instant d’après.

L’univers décrit est si plein de bons sentiments que l’on sent parfois les échos de la light fantasy se mélanger à un genre résolument épique sur le fond. Une combinaison réussie.

Des personnages envoûtants et charismatiques

Outre la magicienne Miranda Lyonet et le voleur Eli Monpress, quelques autres personnages méritent d’être présentés ici. Il y a Josef, qui accompagne Eli à chaque instant, c’est des meilleurs bretteurs du monde connu, il possède une incroyable loyauté envers les autres et a une droiture d’esprit tout aussi respectable. Enfin, il y a Nico, une jeune femme bien mystérieuse dont on ne sait pratiquement rien jusqu’à la fin. Elle ne fait confiance à personne d’autre qu’à Josef. Tous à leur manière ont une personnalité bien ancrée, facilement mémorable, et surtout attachante.

En ce qui concerne le caractère de notre anti-héros Eli, ce dernier fait fortement penser à celui d’un autre personnage fort plaisant de la littérature fantasy : Tass Racle-Pieds le kender, voleur par le sang et voyageur inconditionnel dans la série Lancedragon. Alors, clin d’œil voulu ou simple hasard ?

En somme ce premier tome est une très plaisante découverte qui donne envie de vite retrouver Eli et ses coéquipiers pour de nouvelles aventures ! Une surprise en terre fantasy qui fait plaisir à voir.

8/10

AUTEUR :
GENRE : Fantasy, Humour
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Black Rain – Saison 1 – Episodes 1 et 2

Black Rain 01Welcome, to the « real » world.

Premier tome d’une série young-adult à la croisée entre le thriller psychologique et le cyberpunk, Black Rain revisite le genre « réalité virtuelle » avec une foule de références cinématographiques, musicales et littéraires.

Chris Debien, son auteur, n’en est pas à son premier roman. Il s’était déjà essayé à l’écriture de roman pour les jeunes entre 12 et 15 ans avec la très bonne série de fantasy les Chroniques de Kheradön (malheureusement épuisée maintenant). Il a également écrit un cycle de fantasy pour un public plus adulte : Le cycle de Lahm, chez J’ai Lu.

L’Inside, thérapie révolutionnaire pour jeunes personnes déséquilibrées

Adam est un adolescent comme les autres, son seul problème c’est qu’il entend des voix. Trois. Il vit dans un centre pour les jeunes qui comme lui ont un problème psychologique grave. Quand il est dans l’Inside, Adam s’évade, il oublie presque ses voix. Il y fait ce qu’il veut. Il peut courir dans les immenses rues créées par l’intelligence artificielle, aller dans les immenses buildings et même aller dans « La Zone Aveugle », un endroit caché de l’Inside où il ne peut pas être tracé par le Professeur.

Et dans cette Zone Aveugle, Adam y va avec son meilleur ami Vince. Ils y ont un secret : ils sont en train de réaliser leur rêve… écrire l’une des meilleures histoires de tous les temps.

Et c’est lors d’une de ces escapades dans la « Zone Aveugle » qu’Adam et Vince se retrouver face à un danger inconnu dans l’Inside. Eux qui pensaient être en sécurité vont craindre pour leur vie… et leur santé mentale, du moins ce qu’il en reste. Et puis il y a cette pluie noire qui s’abat dur l’Inside, comme pour les prévenir du pire…

Un roman aux fortes influences cyberpunk

Pour ceux qui ne sont pas familiers des réalités virtuelles et autres technologies futuristes alliant l’homme à la machine, Black Rain est une introduction très accessible au genre cyberpunk. Cette branche de la science-fiction est spécialisée dans les monde ultra-technologique ou rien ne se fait sans un ordinateur ou des IA (intelligence artificielle) et où les êtres humains peuvent « se brancher » à un terminal leur permettant d’entrer dans une réalité virtuelle (ex : le film Matrix).

Les figures du genre telles que Mel Gibson et Philip K Dick ne sont pas loin, et Chris Debien n’hésite d’ailleurs pas à citer Dick pour l’une de ses célèbres phrases : « La réalité n’est qu’un point de vue », phrase d’autant plus percutante aux vues des problèmes de visions et de voix récurent que vit Adam.

Ici, la réalité virtuelle créée par Chris Debien, l’Inside, a une particularité notable : elle sert à guérir des personnes atteintes de maladies mentales… comment ? Vous le saurez bien assez tôt…

La première partie du roman est la plus déroutante, car ont ne sait pas où l’on a atterri. Violent et cruel, l’Inside ne vous laissera aucun répit. Le rythme est soutenu, et ont suit les deux protagonistes sans n’avoir aucune idée de là où l’on veut nous emmener. Une expérience en demi-teinte qui ne séduira pas forcément immédiatement.

Il vous faudra attendre le second « épisode » pour comprendre tous les éléments du premier. Une fois tous les éléments imbriqués, le tableau final est sinistre et surtout laisse le lecteur impatient d’en savoir plus sur le fameux organisme qui s’occupe des jeunes malades, et surtout, dans quel but…

Une série qui emprunte sans réserve les codes de la cinématographie

Black Rain est un roman très déroutant au premier abord. Truffé de références littéraires,  musicales, et cinématographiques, le lecteur doit s’accrocher dès le début dans cet univers très dense.

Chris Debien ne cesse d’emprunter au cinéma de nombreux éléments de son histoire. Mais c’est également la mise en forme du livre qui en fait une continuité au monde de l’image. On ne parle pas ici d’un premier tome divisé en deux parties, mais d’une saison 1 et de l’épisode un et deux. De plus, les deux premier « épisodes » ont droit à une bande-annonce comme toute série digne de ce nom. Cette bande-annonce se traduisant en fait par cinq planches de bande-dessinée.

Le plaisir de lecture est décuplé quand on devine à quoi fait référence tel ou tel élément du livre. Ainsi, on passe du film allemand Run Lola Run (Cours Lola Cours en France) au manga Ghost in the Shell tout en ayant en même temps de très nombreuses références musicales, en particulier dans la branche Metal du Rock (Evanescence, Rammstein, Symphony X…).

En somme, c’est un vrai jeu que de trouver l’œuvre d’origine. A vous de découvrir également les références parfois moins évidentes…

En somme Black Rain est un livre original qui plaira certainement à des adolescents dès l’âge de 15 ans. Il ne faut pas se laisser déstabiliser par la première partie (dont le but est bien de nous perdre dans l’Inside) pour pouvoir apprécier la seconde. Très noir, ce roman ne laisse aucune place aux bons sentiments et nous montre le plus vil de l’homme…

Un tome introductif qui je l’espère laisse présager du meilleur par la suite… à bientôt pour le prochain épisode.

Actualité éditoriale : Kit de presse de la Roue du Temps par Bragelonne, une opération marketing réussie.

blog Roue du temps kit de presseJ’ai reçu cette semaine un très beau cadeau de la part des éditions Bragelonne… il s’agit d’un magnifique kit de presse dédié à la sortie en grande pompe de la série La Roue du Temps. Comme dit dans le précédent article dédié à cette sortie, il s’agit d’une réédition retraduite et complètement retravaillée d’une des plus grandes séries de fantasy de tous les temps. Pour plus d’informations, vous pouvez donc allez sur ledit article. Car cette fois ci nous allons nous pencher sur l’opération marketing Bragelonne ainsi qu’au contenu de ce somptueux coffret (toutes les photos ici).

Fidèle à lui-même, l’éditeur fait ici une campagne marketing originale comme il en avait déjà fait pour d’autres sorties notamment Dr Who, Cthulhu, ou encore le comics Captain Swing. Première chose à souligner, la très belle finition du coffret, papier pelliculé, dorure sur les côté et le devant : Bragelonne ne fait pas les choses à moitié pour ce lancement qu’ils considèrent comme leur enjeu de l’année.

A peine ouvert, ce sont plein de petites surprises qui nous attendent dans ce coffret. Notre attention est tout de suite retenue par le DVD qui contient une interview de l’éditeur Stéphane Marsan ainsi qu’une interview du traducteur, Jean-Claude Mallé. Cette démarche qui va vers le pourquoi de l’œuvre et de sa refonte totale est très intéressante. Le travail colossal du traducteur y est ici expliqué (les traducteurs étant souvent les oubliés, il est plaisant de réparer ici cette injustice) avec tout le contexte particulier qu’inclue la traduction de cette œuvre. En effet, Robert Jordan ayant disparu, c’est sa femme qui aiguille ce dernier en essayant de retranscrire au mieux ce qu’aurait désiré son mari.

Ensuite, c’est la missive qui retient notre attention. Elle nous détaille tous ce qui se trouve dans le coffret…

blog Roue du temps kit de presse 02Nous trouvons ensuite deux documents : un axé « presse » avec argumentaire, ventes mondiales, campagne média etc…, l’autre axé sur l’œuvre et son contexte. Le plus intéressant étant le document concernant l’œuvre de Robert Jordan. On y retrouve un historique complet de la série, les raisons de son succès et un résumé de l’intrigue de fond. Suit alors une double page sur les visuels de couverture que vous pouvez voir ici, ainsi que les dates de sorties desdits ouvrages plus celle d’un comics prévu lui pour le 20 avril 2012.

Page suivante nous trouvons une courte biographie de Robert Jordan, suivie par celle de Brandon Sanderson (il a été désigné pour reprendre et terminer la série).

Enfin, ce très beau guide d’introduction à l’univers se termine par une présentation des personnages principaux et du contexte historique du monde de la Roue du temps. Pour conclure, le système magique (très dense) de l’univers nous est expliqué.

Ensuite viennent les surprises qui font plaisir ! Un T-shirt de la Roue du temps, et surtout, un très joli bijou (en édition limitée, tout comme le coffret) dont la forme est celle du logo de la série. En somme un très beau coffret de lancement qui ne donne qu’une envie, s’attaquer au cycle ! Et pour ça, rendez-vous le 23 mars en librairie.

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Chronique documentaire : L’encyclopédie du fantastique

L'encyclopédie du fantastiqueUn ouvrage de référence sur le fantastique sous toutes ses formes

 Jacques Baudou est un spécialiste des littératures de l’imaginaire. Il est membre du jury du festival des Imaginales et a notamment écrit un Que Sais-je sur la fantasy ainsi qu’une Encyclopédie de la fantasy aux éditions Fetjaine en 2009.

Et en octobre 2011, Jacques Baudou vient de publier l’encyclopédie du fantastique également aux éditions Fetjaine, véritable mine d’or illustrée et très documentée indispensable à tout amateur des littératures de l’imaginaire.

Quand le surnaturel s’invite à table

Jacques Baudou se propose ici de nous faire découvrir le fantastique à ses origines les plus lointaines, en passant par les mythes et légendes, les superstitions jusqu’à nos jours avec des auteurs et films contemporains.

Découpé en sept grandes parties, on découvre les origines littéraires du genre sous toutes ses formes : le mythe des vampires, les loups-garous, les monstres tel la créature de Frankenstein… mais bien loin de nous parler uniquement de ce que nous connaissons déjà, Jacques Baudou va plus loin en nous faisant découvrir des textes obscurs et souvent méconnus.

Ainsi pour Bram Stocker, même si il s’agit de l’auteur ayant eu le prestige de populariser le mythe vampirique, il est loin d’être le premier à en parler.

Les légendes et croyances populaires ayant déjà contribué à la création de cet être décrit comme « un homme mort dont le corps n’est pas soumis à la décomposition tant qu’il se protège de la lumière du jour, et qui sort de ses cachettes la nuit pour aller sucer le sang des vivants ».

Vous trouverez également des dossiers sur l’imaginaire du monde entier, Amérique du sud, Allemagne, Italie, Russie etc. Mais ce qui rend cette encyclopédie aussi complète, c’est le fait d’avoir croisé culture littéraire et cinématographique au fil des époques.

 Le tout étant agrémenté de plus de plusieurs centaines d’illustrations de tous types : photographies, captures de films, couvertures, lithogravures, peintures… la mise en page du livre est très travaillée, motifs décoratifs, fond différent à chaque double page… la consultation de cet ouvrage est plaisante à tous points de vues.

La culture encyclopédique de Jacques Baudou est tout simplement incroyable, aussi bien sur le plan historique que sur les plus récentes œuvres de l’imaginaire. Cette Encyclopédie du fantastique fait partie des références durables et indispensable à tout passionné et connaisseur du genre mais aussi pour les néophytes ayant soif de découvertes !

Cet article a été rédigé pour le site ActuSF.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Mr. Peanut

Mr PeanutUn roman déroutant sur la relation complexe et subtile qu’est le mariage…

Adam Ross est un auteur américain et Mr Peanut est son premier roman ; il a été traduit dans plus de treize pays. Son second roman, Ladies and Gentlemen est sorti il y a quelques mois.

David Pépin, homme marié et heureux… ou presque.

Mr David Pépin vit avec sa femme depuis de longues années. Leur mariage se passe relativement bien, malgré le fait qu’Alice – sa femme – ait un caractère assez capricieux. Il l’aime énormément, infiniment, mais… depuis quelque temps il rêve qu’Alice meurt. Et se cauchemar lancinant qui vole la tranquillité de Mr Pépin va empirer quand Alice va vraiment mourir…

C’est ainsi que deux enquêteurs sont mis sur l’affaire. Mr Pépin est-il vraiment le mari inconsolable qu’il parait être ou est-il le meurtrier de sa femme chérie ?

Le mariage sous ses pires coutures

Mr Peanut est en fait un très sombre tableau de la relation conjugale. Le mariage sous ses pires aspects y est présenté. L’envie de tromper, de hurler, de cacher… le côté lugubre de l’homme (est de la femme) est ici à son apogée.

L’incompréhension des hommes face au langage muet et subtil des femmes. Le temps qui passe sur un couple les constants jeux de pouvoirs… Adam Ross nous dissèque méthodiquement le comportement et les motivations de chacun.

Avouons que l’annonce d’une telle intrigue a de quoi allécher, d’autant que la psychologie de Mr Peanut et de sa femme Alice sont creusées jusqu’à l’extrême, mettant à nu pour nous lecteur, les recoins les plus obscurs de la psychologie de couple.

L’idée de départ de ce roman est excellente ; mais son exploitation n’est malheureusement pas à la hauteur.

Dans ce premier roman, ce sont trois couples très différents qui sont ici racontés, et cela dans une construction parfois déstabilisante et hasardeuse. Entre polar et roman psychologique le mélange des deux donne un récit assez flou au final. On pressent où veut nous emmener Adam Ross sans jamais voir notre destination finale, c’est bien dommage. Car on s’attache beaucoup au couple Pépin tout au long de ce très long roman (plus de 500 pages) on traverse avec eux leur désarroi, leurs joies et leurs terribles peines (bien plus nombreuses). Mais la transition entre les différentes « scènes » fait perdre le fil conducteur de l’intrigue.

Enfin, autre point noir, certains personnages sont très peu crédibles : et dans leur psychologie et dans leur histoire passée. Et leurs réactions dans l’histoire présente sont encore plus étranges…

C’est donc un roman en demi-teinte qui nous est ici livré. A la fois très bien ficelé pour son côté intriguant, haletant mais terriblement décevant dans sa mise en forme. Donner un avis clairement positif ou négatif n’es pas possible sur Mr Peanut, car on ne peut s’empêcher d’avoir de l’émotion en lisant les pages de ce premier roman. Émotions qui sont malheureusement emberlificotées dans une intrigue triple parfois peu claire. Un roman qui aurait pu être une franche réussite, dommage.

AUTEUR :
GENRE : Littérature
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :