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Chronique : Les poisons de Versailles

Les poisons de Versailles

Un roman historique qui nous fait découvrir une facette méconnue de l’histoire de France et de l’Espagne : La révolte des Angelets.

Ecrit par Guillemette Resplandy-Taï, les poisons de Versailles est un roman paru dans la collection Courants Noirs aux éditions Gulf Stream. Cette collection bien spécifique est dédiée aux romans policiers historiques.
Passionnée par la botanique et docteur en pharmacie, Guillemette Resplandy-Taï nous fait découvrir la cour du Roi-Soleil à travers la science des plantes et les relations qu’entretenaient la Catalogne et la France à cette époque… et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles étaient tendues : explications.

Quand intrigue policière se noue avec délice à réalité historique et art botanique

Agnès Sola-Massuch est une jeune femme qui a une situation enviable en apparence ; guérisseuse officielle de la reine, elle est devenue indispensable à cette dernière grâce à son érudition. Mais la mort s’invite à la cour du Roi Soleil, et Agnès est très rapidement dans la liste des suspects potentiels, sa connaissance des simples (plantes) et son origine catalane composant un dangereux portrait…
Les relations Catalogne-France à cette époque se sont envenimées lors de l’instauration de la gabelle (impôt sur le sel) en pays Catalan. Cet impôt a mené à la Révolte des Angelets, un épisode sanglant de l’histoire franco-espagnole. Agnès fait partie des victimes indirectes de cet impôt, et mystérieusement, des hommes liés à son terrible passé refont surface dans sa vie… alors quel est le lien avec la jeune catalane ? Son arrivée à la cour du roi est-elle un simple hasard ?

Un portrait immersif du Roi et de sa cour

Les poisons de Versailles est un roman historique à la qualité certaine et dont l’intrigue n’est pas prémâchée. Une fois les quelques faits historiques assimilés, on se familiarise très rapidement avec la trame du roman qui se déroule sur deux échelle ; une à sur le plan de deux pays en lutte, une autre à taille humaine qui se joue à la cour.
Ainsi se retrouve-t-on rapidement plongés dans la terrible histoire d’Agnès et de sa famille sur fond de conflits politiques.

Guillemette Resplandy-Taï nous fait profiter de sa science des plantes au gré de quelques occasions, chacune des interventions concernant les plantes est bienvenue est bien amenée, tellement que l’on aurait aimé en apprendre plus.

L’écriture est assurée tout le long du récit par Agnès. Son point de vue, tantôt innocent, tantôt incisif nous apporte un bel éclairage sur comment était la cour du Roi-Soleil, avec ses subtilités mais aussi ses vulgarités et ses excès. Les dialogues bien menés ajoutent également au réalisme du roman, tout comme les descriptions simples et précises des personnages. Alors qu’est-ce qui fait de ce livre un bon livre ? Son ambiance ? Son écriture ? Ses personnages ? Son intrigue ? Je ne saurais dire, mais le fait est que c’est un roman qui marche sur tous les plans.

Captivant, bien écrit et surtout bien construit, les poisons de Versailles est un livre où l’on ne ressent pas de temps mort. Les informations nouvelles s’enchaînant toujours très rapidement pour nous dresser un tableau encore plus large de l’intrigue… Alors à quand un autre roman ? A conseiller aux passionnés de l’époque de Louis XIV et aux amateurs de belles descriptions historiques, le tout avec une bonne intrigue bien construite. Dès l’âge de quatorze ans.

Le petit plus : A la fin de l’ouvrage, vous trouverez quelques pages destinées à approfondir vos connaissances historiques. Ainsi vous trouverez une explication de ce qu’étais la révolte des Angelets ainsi que la fête de l’Ours.

8/10

Chronique : Les filles ne mentent jamais

Les filles ne mentent jamais

Des histoires de vies poignantes qui offrent un autre regard sur les cités françaises… et leurs habitants.

 Publié dans la collection pour ados Exprim’, Les filles ne mentent jamais est le premier roman de Flo Jallier. Avant d’être auteur, Flo Jallier exerce le métier d’animatrice dans une école élémentaire ; elle a également été batteuse et chanteuse.

Et comme dans chaque roman Exprim’, le lecteur a le droit à la bande-son du livre, à faire tourner pour se mettre parfaitement dans l’ambiance…

Quatre histoires de vie à différents moments clés

Tout commence avec l’arrivée de Katérina à l’école primaire du coin. Blonde, rayonnante, cette dernière fascine tous les enfants de sa classe par son accent et son apparence, en particulier Marie-Jo. C’est ainsi que dans les récréations et les sorties d’écoles, les enfants se sont liés d’amitié : Marie-Jo (la première plume de ce récit à quatre voix), Fatou, Katérina et Nadia, mais aussi d’autres, qui se sont ajoutés à la troupe. Des moineaux de téci, comme elle les appelle Nadia.

La construction de ce roman est simple, Marie-Joe, qui vient de Guadeloupe, nous conte leur enfance et la façon dont ils ont évolués jusqu’au collège, il s’agit d’un des récits les plus longs.

Ensuite vient le tour de Nadia, d’origine arabe, un peu intello, très littéraire. Elle vit avec le rythme de ses poèmes dans la peau, trouvant toujours des expressions courtes et percutantes sur son environnement.

Puis Fatou entre en scène, dans leur enfance, elle a toujours été celle dont ont se moque un peu. Grosse, bégayante, mal dans sa peau… son avenir s’annonçait encore moins reluisant que celui des autres…

Enfin, le récit ce termine avec le très court récit concernant Katérina. Clôturant un roman pour le moins bouleversant dont certaines scènes resteront ancrées dans l’esprit de nombreux lecteurs.

« On a beau avoir toutes les potentialités pour s’en sortir, vivre en banlieue relève déjà de la tragédie grecque » – Nadia

Un roman marquant sur les « chances » données aux habitants de citées

Ce roman coup de poing est également très politique. Dénonçant le « mal des banlieues » et leur chances de réussite qui n’en sont pas. Souvent, ceux qui sont nés en banlieues y restent, car pas assez d’argent, pas d’évolution, pas de travail…

Alors, oui, ce roman montre une réalité peu plaisante, mais nécessaire à voir pour s’éveiller.

Bien qu’une scène en particulier ne semble pas très sensée (je pense à la scène entre Katérina et Marjo suite à leur partie de cache-cache), le reste est diaboliquement réaliste.

Comment ne pas se sentir oppressé quand on lit les lignes pleine de vies de Nadia et quand ont découvre ensuite jusqu’à quoi la « protection » de son honneur par son frère va la mener.

En réalité, vous le verrez, ce ne sont pas nécessairement ceux que l’on pensait les plus doués qui vont s’en sortir… une illustration dramatique de l’humour noir de la vie…  Les filles ne mentent jamais n’est pas une lecture que l’on peu qualifier de facile, elle n’offre pas du tout cuit à ses lecteurs et leur demande de se faire une opinion, de réfléchir par eux-mêmes.

8/10

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Chronique : Hoichi, la légendes des samuraïs disparus

Hoichi, la légendes des samuraïs disparus

Une légende de fantômes nippone remise au goût du jour pour les enfants…

Basée sur des faits historiques durant lesquels une très grande bataille a vu deux clans s’affronter, la légende d’Hôichi est devenue une histoire de fantômes de samouraïs.
Cette adaptation pour la jeunesse, parue en avril dernier aux éditions Nobi Nobi est basée sur les écrits de l’irlandais Lafcadio Hearn (qui prit plus tard la nationalité japonaise et dont le travail sur le folklore japonais est très important).
L’adaptation textuelle pour les plus jeunes est signée par Hiroshi Funaki. L’illustration est quand à elle signée par Yoshimi Saitô, diplômé de l’Université des Arts de Tokyo, il a déjà illustré des albums pour la jeunesse.

Quand un joueur de biwa aveugle est invité par des fantômes…

Hôichi est un musicien aveugle qui joue du biwa à la perfection, il est au sommet de son art. Bien que très pauvre, Hôichi a eu la chance de se lier d’amitié avec un prête qui lui a proposé d’habiter de façon permanente dans le temple où il officie.
Le jeune homme accepte, et c’est là que commence la légende… Très doué pour conter les légendes en tous genres, Hôichi est particulièrement talentueux quand il s’agit de la bataille entre les Genji et les Heike, si talentueux que les fantômes eux-mêmes sont séduis…

Cette légende très belle légende est parfaitement adaptée pour les enfants dès l’âge de six ou sept ans. Les illustrations sont très belles, rappellant certaines œuvres japonaises anciennes, notamment les visuels de batailles.
Les dessins offerts aux yeux des lecteurs montrent des perspectives qui ont le mérite d’être originales pour certaines, dépoussiérant l’image que l’on peut se faire des contes anciens.
Tout en poésie et en beauté, ce conte nippon a aussi un côté cruel, comme tous les contes, mais Hôichi en ressortira grandi et respecté.

En somme, cet album pour la jeunesse est très beau, esthétique et surtout, il permet de transmettre la culture nippone (dont les légendes sont peu connues en Europe) aux plus jeunes. But atteint avec succès pour l’éditeur !

9/10

Cet article a été rédigé pour le site ActuSF

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Chronique : Jade, fille de l’eau

Jade, fille de l'eau

Un ouvrage à l’univers trop évanescent pour être marquant…

Nouveauté parue chez Albin Michel Wiz en janvier dernier, Jade, fille de l’eau est le troisième roman de l’auteure Nina Blazon paru en France. L’un de ses précédents ouvrages, La femme du vampire (éditions du Seuil) avait remporté un certain succès auprès des lecteurs.

Ce nouveau roman nous emmène dans un tout autre univers. Dans un style à la fois historique et fantastique, nous partons sur les traces de Jade, une jeune femme peu commune qui va transgresser les conventions et la dictature qui règne dans son royaume…

Un royaume sous le coup de la Lady

Jade est une jeune fille débrouillarde, parfois casse-cou et surtout impulsive. Depuis toujours, elle vit dans la Cité, gouvernée elle-même par la mystérieuse Lady Mar, une femme à la poigne de fer qui n’hésite pas à faire pendre ceux qui se dressent contre elle et sa façon de gouverner…

En somme, le monde de Jade est très oppressant, et cela d’autant plus qu’une autre menace s’ajoute à celle de Lady Mar : Les Echos. Ces étranges créatures poussent toujours plus loin leur exploration de la Cité et cela non sans commettre des meurtres de personnes souvent proches de la Lady. Ces créatures à forme humaines semblent avoir une grande affinité avec l’élément aquatique… et lorsque Jade va les croiser au détour d’une course au marché noir de la Cité, son premier réflexe n’est pas de fuir ou de frapper.

Cette rencontre inattendue avec ce qui est considéré comme l’Ennemi va lui faire reconsidérer son positionnement dans cette société constamment sous le joug d’un gouvernement injuste et totalitaire…

Un univers unique mais déstabilisant

L’atmosphère unique de cette histoire est à la fois son plus grand atout et son plus grand défaut. Nina Blazon nous offre ici un univers dont on ne sait rien ou presque. A-t-il été créé de toutes pièces par l’auteure ? Ou est-ce une vision post-apocalyptique de la Terre que nous connaissons ? Nous n’avons pas la réponse.

Tout ce que l’on peut dire, c’est que ce roman à une saveur tout à fait particulière, peut-être même un peu trop. Loin d’êtres complexes, les descriptions son présentes, mais peu nombreuses, laissant beaucoup de non-dits et d’interrogations au lecteur : trop à mon avis.

On arrive à s’imaginer sans trop de mal l’univers dans lequel évolue Jade, mais sans s’y attacher réellement, et on rencontre un problème similaire avec les personnages.

Présents mais peu attachants, à la vision que l’on peut se faire d’eux après lecture, ils sont tous très banals et sans réel saveur. Ce manque de fond dans la façon de développer l’univers rend toute tentative de s’approprier ce monde très difficile.

Quand à l’intrigue, bien simple, elle ne convainc qu’à moitié. Tirant les ficelles de scénarios déjà vus : intrigues politiques, soulèvement contre l’oppression, rebelles, révélations sur certains personnages… L’exploitation d’un triangle amoureux n’aide pas à se détacher d’œuvres déjà lues.

Peu convaincant donc, ce roman pour jeunes adolescents (dès 13 ans) aura du mal à trouver son public, trop évasif et flou sur un univers original qui aurait pu être bien plus développé et trop classique du côté de l’intrigue.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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Chronique BD : Otakuland

OtakulandOnirique, étrange et envoûtant, bienvenue à Otakuland… un monde que l’on n’a guère envie de quitter une fois immergé…

Paru aux éditions Delcourt dans la collection Mirages et entièrement concocté par Walder du scénario aux dessins en passant par la mise en couleurs, Otakuland est un petit bijou étrange qui nous illustre la réaction de la société nippone vis-à-vis de ses otakus. Walder a déjà été publié par les Humanoïdes Associés avec le livre Maximum et Minimum.
Un otaku est une personne dont la vie sociale est très restreinte. Elle s’isole souvent le plus possible chez elle afin d’assouvir sa passion qui peut-être les jeux vidéos, les mangas ou encore une foule d’autre chose. Ce véritable phénomène de société au Japon inquiète et fascine à la fois. N’oublions pas enfin que le terme otaku a une connotation assez péjorative au Japon, au contraire de la France où ce mot désigne avant tout des passionnés, mais pas nécessairement des personnes qui ne vivent qu’à travers leur addiction.

Dans cette bande-dessinée, loin d’être un mal dont ils essayent de se guérir, nos trois personnages vont au contraire  rejoindre leur monde et nous montrer à travers leur yeux ce qu’est Otakuland : un monde merveilleux où tout est possible.

Otakuland insideTrois parties pour trois personnages

Au fil des pages nous suivons trois hommes relativement ordinaires, bien qu’en marge de la société. Le premier, se nomme Yota, le second se prénomme Koi et est livreur de films pornos, enfin le troisième s’appelle Jibun.
Chacun a sa façon de se rendre à Otakuland, chacune illustrée en fin de partie. Mais surtout, ils ont su se protéger des moqueries des autres concernant leur statut d’otaku. Car comme le dit le proverbe japonais énoncé en quatrième de couverture : « Le clou qui dépasse se fait taper dessus », cette citation illustre merveilleusement bien la réaction de la société face à ses marginaux, et est tout à fait universelle.
Ainsi nos personnages nous entraînent-ils dans un Tokyo aux allures oniriques et étranges où la frontière entre réel et imaginaire devient de plus en plus ténue… et où quand vous verrez surgir de nulle part une chenille à grande queue fourchue en guise de bus, vous serez à peine surpris.

Alors que faire pour nos trois otakus, rentrer dans le moule ? Très peu pour eux. Au contraire, Yota, Koi et Jibun se plongent d’autant plus dans leur monde qu’ils sont harcelés. Car entrer en Otakuland, c’est leur façon de se sentir eux-mêmes, de ne pas être oppressés par cette dictature de la société qui nous pousse à être conformes, normalisés, avec les mêmes envies et désirs.

Parlons maintenant du dessin et de la patte très esthétique de Walder. Le trait est net, précis et très fouillé, faisant des planches de véritables merveilles graphiques. On peu ainsi passer de nombreuses minutes à regarder les détails qui fourmillent à travers chaque case.
La particularité des personnages dessinés par Walder est qu’ils ont tous une tête de taille disproportionnée par rapport à leur corps.
Tout participe à la création d’un univers original et magnétique, envoûtant.

De quoi vous laisser transporter le temps d’un livre (il s’agit d’un one-shot) dans un monde qui nous fait oublier les tracas de la vie de tous les jours et nous ouvre les yeux sur une autre philosophie de vie.
Alors, oui, les personnages que l’on suit sont marginaux, et vivent à travers leur passions, parfois trop, mais au bout du compte, n’est-ce pas eux qui sont les plus heureux ? A vous de vous faire votre propre avis sur la question….

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

Japan Expo 2012 – Les petites perles à découvrir

Japan Expo logo 2012

Cette année encore, ce fut la folie à Japan Expo. Beaucoup de monde, beaucoup de stands, et quelques perles à découvrir parmi tout ce fourmillement. Bien entendu, ce blog étant consacré aux livres, nous allons rester dans ce domaine.

Cet article sera beaucoup plus court que ceux de l’année 2011 et 2010 pour la simple et bonne raison que l’on commence à trouver les mêmes choses que les années précédentes sur les stands et que l’effet perd de l’ampleur. Souvent, les stands ne nous proposent que peu de choses nouvelles, dommage. Quoi qu’il en soit, voici les quelques petites perles à surveiller de près ou à se procurer pour se faire un avis :

Prophecy 01

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Prophecy : L’auteur des seinen Manhole et Reset revient en force avec un nouveau manga choc chez Ki-oon: Prophecy. Avec une intrigue basée sur les réseaux sociaux et la cybercriminalité, ce thriller plaira sans aucun doute aux amateurs de suspense et de sensations fortes. L’histoire : Un homme masqué de papier journal poste sur Internet des vidéos où ils prédit de nombreux crimes : incendies, agressions,.. etc. La section de lutte contre la cybercriminalité de Tokyo étant bien sûr plus que sur les dents pour arrêter ce dangereux prophète des temps modernes…

City Hall 01

City Hall : Ce manga publié chez Ankama est entièrement de facture française du dessin au scénario. Le premier tome est paru le 14 juin dernier, et le second tome et déjà prévu pour le 27 septembre prochain. L’histoire promise est alléchante, de même que l’univers, basé sur du steampunk. Le principe de City Hall est que tout ce que l’on écrit prend vie. Mais le jour où quelqu’un se sert de ce pouvoir à de mauvaises fins, la police de City Hall se voit dans l’obligation de demander à deux des meilleurs écrivains disponibles dans la ville : Jules Verne et Sir Arthur Conan Doyle. Une lutte sans merci s’engage alors entre les meilleures plumes, faisant couler beaucoup d’encre… le tout dans un Londres victorien très esthétique qui laisse rêveur…

Yôsei, dans le secret des fées

Yôsei, dans le secret des fées : Nouveauté parue chez Nobi Nobi au début du mois de juin, cet album pour la jeunesse est une véritable petite merveille pour les yeux. Véritable bestiaire des fées, vous y découvrirez toutes sortes de créatures féériques bien spécifiques à leur environnement, le tout magnifiquement illustré dans le style manga. Le duo d’auteurs avait déjà réalisé un très bel album chez Nobi Nobi : Kaguya, princesse au clair de lune. Cette nouveauté que l’on peu qualifier de livre-objet fera plaisir à plus d’une personne… petits ou grands sans distinction !

Voilà pour les quelques coups de cœur découverts lors de Japan Expo. Le reste étant très sensiblement la même chose que les années précédentes, ce qui est dommage. Espérons que l’événement (mais aussi les exposants) saura ne pas tomber dans les facilités causées par son succès, car les animations du vendredi étaient quasiment inexistantes, ce qui est tout de même regrettable pour les visiteurs qui s’y rendent hors week-end.

Toutes les photos de Japan Expo réalisées par la bibliothèque de Glow, ici.

Chronique : Les contes de l’ère du Cobra – tome 1 – Les amants

Contes de l'ère du Cobra 01

Sublime et envoûtant, la bande-dessinée dans toute sa noblesse.

Publié en avril dernier aux éditions Glénat, le premier tome du diptyque des Contes du Cobra nous offre une bande-dessinée haute en couleurs et aux traits bien campés et très expressifs.
Le tout étant entièrement réalisé par Enrique Fernandez, qui a déjà de très belles œuvres à son actif, notamment : Le Magicien d’Oz (trois tomes parus chez Delcourt), ou encore L’île sans sourire (one-shot paru chez Drugstore).

Une ambiance digne des contes des mille et une nuits…

Dès la première page, les Contes nous transportent dans une ambiance orientale et hypnotique. Dans des temps immémoriaux où romance et guerre étaient monnaie courante se trouve un couple ; de ceux qui sont indestructibles malgré les épreuves.
Ainsi découvre-t-on Sian et Irvi. Elle est promise à un triste sort en tant que courtisane d’un riche homme, Irvi lui, n’est pas riche, mais c’est un talentueux jeune homme qui peut se faufiler dans les lieux les mieux gardés du pays… et il est amoureux de Sian.

Autant le dire tout de suite, on est très vite séduit. Car outre le fil rouge de cette histoire qui est la romance emplie d’obstacles d’Irvi et de Sian, d’autres récit l’entoure et la magnifie.

Un graphisme sublime au service d’une histoire simple… mais magistrale.

La première chose qui retient l’attention du lecteur à l’ouverture de cette bd, c’est la chaleur des couleurs, leur façon de nous capitonner dans un cocon d’esthétisme dont ont a guère envie de ressortir.
Les traits et expressions des personnages sont très caractéristiques, rendant leur reconnaissance très aisée. Ils ont les trais très anguleux, rendant le graphisme général de cette bd très original, et surtout beau.

Tapissé de très nombreux personnages secondaires, vous aurez l’embarras du choix aux vues des nombreuses personnalités ici décrites.
Entre le voleur saltimbanque au grand cœur, le comédien itinérant qui ne vit que pour la scène et son public, ou encore le terrible Taureau, personnage malfaisant dont on peut mettre en doute l’humanité… Chacun a une histoire qui les rend définitivement réalistes et proches de nous… pour le meilleur et pour le pire.

Vous l’aurez compris, cette bd est une pépite qui regorge de beauté, de beaux sentiments et qui nous laisse un goût d’exotisme et de rêverie une fois achevée.
Nous attendons donc de pied ferme le second (et déjà) dernier tome de cette brève série, prévue pour le 25 septembre.

Contes de l'ère du Cobra 02 inside

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Chronique Jeunesse : Sirellia

Sirellia nouvelle couverture

Un premier roman sympathique qui permet de se familiariser à une fantasy urbaine douce et poétique.

Premier roman de l’auteur Alissandre, Sirellia est aussi une des premières publications des éditions Sortilèges. Nouant féérie et histoire contemporaine, l’histoire de Sirellia nous illustre de façon poétique et simple ce dont la nature humaine est capable de faire face à quelque chose de « différent »… que ça soit de façon positive ou négative…

Au sommet d’un arbre du lycée se trouvent d’étranges inscriptions…

Au commencement était une petite ville : Lumia. Puis, Clément un jeune adolescent rêveur aux yeux captivants. Lycéen, il mène une vie on ne peux plus normale bien qu’assez peu sociable. Peu expansif, il aime se balader durant les moments de pause entre les cours plutôt que de discuter avec des camarades qui ne le comprennent guère…
Or, un jour, Clément découvre d’étranges symboles gravés au sommet d’un des arbres de la cour de l’école. Décidant d’y grimper pour être sûr qu’il ne rêve pas, Clément va jusqu’à toucher les inscriptions, qui disparaissent aussitôt… mais ce geste va changer sa vie à jamais, car le soir même un étrange individu fait son apparition chez lui…et hypnotise sa mère.

Le lendemain même de cette visite déconcertante, Clément fait la rencontre d’une nouvelle dans sa classe : Ambre. Tout de suite, le courant passe entre eux et une amitié fusionnelle se créé. Les événements sont-ils liés ? Quelles sont ces inscriptions que Clément à touchées et qui ont disparues ? Et surtout qui est cet homme, Eldin Fan Ligor qui a disparu la soirée dernière en effaçant toue trace de son passage dans les souvenirs de sa mère ?

Un destin tout tracé pour sauver un peuple en voie de disparition

Au fil des chapitres, Clément le découvre ; il est unique, et ce bien plus que tout ce qu’il aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous.
En effet, suite à de nombreuses visites d’Eldin Fan Ligor Clément commence à percevoir tout ce qui est possible, mais surtout, les devoirs qui lui incombent. En effet, les humains ne sont pas les seuls à vivre à Lumia. Dans la forêt qui borde la ville, depuis des siècles existe un peuple étrange et fascinant qui participe à l’équilibre de la Terre : les féérines.

Ces êtres à la peau bleue et au charisme rayonnant sont issus d’une transformation les assimilant à part entière à la Terre. Mais leur peuple est en danger, un mal mystérieux semble tuer la forêt alentour… et seul Clément semble pouvoir être à même de l’éradiquer.

Magie, écologie, féérie, mais aussi amour et amitié sont au rendez-vous pour créer une atmosphère bien particulière et très plaisante. C’est d’ailleurs l’un des points forts de ce roman, les descriptions sont bien menées et précises, permettant une vision très claire de ce qui y est écrit. Ainsi le lieu de vie des féérines prend vie avec beauté et simplicité, faisant penser parfois à ces maisons de rêves perdues dans les forêts que l’on trouve dans nos contes de fées.

En somme, Sirellia est un roman qui se tient parfaitement dans son ensemble mais qui manque d’originalité. Le reproche principal que l’on peut lui faire étant d’avoir une trame trop attendue malgré quelques idées bien pensées. Clément, le héros de ce récit fantastique a une destinée trop discernable qui diminue l’intérêt de l’histoire.
Il s’agit toutefois d’un premier roman, et d’un récit parfaitement adapté à des lecteurs dès l’âge de 11-12 ans, qui peut être idéal pour initier à la fantasy urbaine et au fantastique.
Ainsi, sans pour autant être un coup de cœur, Sirellia est un roman qui dénote d’un réel travail d’écrivain et d’éditeur. Le livre en tant qu’objet est d’ailleurs une très belle réussite, son format est léger et pratique, rendant la lecture très agréable.

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Chronique : Vampire Academy – Tome 4 – Promesse de sang

Vampire Academy 04

Une intrigue qui se poursuit hors des murs de l’Académie… aux sources même de l’amour qui a uni Rose et Dimitri

Rien ne va plus dans le monde des dhampirs, l’Académie vient d’être attaquée par un très grand nombre de strigoïs organisés et se remet à grand peine de ses pertes.
Élèves, professeurs, gardiens, personne n’a été épargné… et parmi toutes ces pertes, Rose a subit l’une des plus terribles : Dimitri a disparu suite à l’attaque, emmené par des strigoïs.
Rose ne peut permettre la transformation de Dimitri en strigoï et doit tenir la promesse qu’ils s’étaient faite il y a longtemps : tuer l’autre s’il est transformé.
Ainsi, Rose abandonne Lissa et son devoir de gardienne pour traquer Dimitri à travers la Russie mystérieuse et hostile…

La vie de paria, mode d’emploi

Rose n’étant pas gardienne, son arrivée en Russie et sa recherche de dhampirs et de moroïs ne se fait pas sans heurts. En effet, malgré ses connaissances acquises par ses précédentes expériences elle ne connaît pas les cercles de vampires russes.
Après plusieurs échecs, Rose va tout de même trouver dénicher quelques lieux de réunion réservé aux initiés… et découvrir des alchimistes.
Mais qui sont-ils ? Les alchimistes sont des humains qui cachent l’existence des vampires aux autres humains. En échange, on leur insuffle un peu des pouvoirs et de la robustesse des vampires, mais ce métier n’est pas toujours un choix…

Pour Rose, il devient très difficile de trouver des traces de Dimitri, la barrière de la langue s’ajoutant à celle déjà bien gênante de son manque de diplomatie légendaire.
Mais c’est sans compter sur une mystérieuse organisation qui semble vouloir l’aider dans sa démarche, ou du moins ne pas l’entraver.
C’est ainsi que Rose, qui s’était préparée à tout va être déstabilisée par la rencontre d’une famille pas comme les autres qui va aller jusqu’à lui faire changer son point de vue sur les femmes dhampirs qui ne sont pas gardiennes.

Un changement d’ambiance nécessaire et bienvenu

Richelle Mead l’a bien compris, si elle veut continuer à captiver son lectorat, il lui fallait sortit de l’Académie et emmener au moins l’un de ses personnages dans un lieu nouveau.
La Russie, pays d’origine de Dimitri, nous offre un beau panorama d’un pays rarement exploité en littérature ado (on retrouve quasiment tout le temps les Etats-Unis, et très peu d’autres pays sont utilisés comme bases d’intrigues…).
Mais bien loin de quitter Lissa, le lien de Rose est toujours présent et nous permet de voir épisodiquement ce qu’il se passe à l’Académie. Cette exploitation des pouvoirs du baiser de l’ombre est encore une fois très intelligemment menée.

La seconde partie du roman est beaucoup plus lente, parfois trop, même si c’est une volonté de la part de l’auteur. On se laisse entraîner sans grand enthousiasme par certains moments, un peu à l’image de Rose, qui subit. Cela est bien entendu dû à son manque de combativité… mais je n’en dis pas plus, car même si l’on peut se douter de certains événements du livre, il est toujours plaisant de les « découvrir » par soi-même à la lecture.
Dans ce quatrième tome, vous aurez tout de même encore un bon nombre de révélations aussi bien sur les pouvoirs potentiels de l’esprit que sur Rose elle-même.

En bref, c’est encore un tome efficace en entraînant auquel nous avons affaire. La qualité de la série ne baisse pas et nous plonge encore une fois avec force dans les aventures folles et débridées de Rose Hathaway, une future combattante de légende.

7.5/10

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Chronique : Vampire Academy – Tome 3 – Baiser de l’ombre

Vampire Academy 03

Enfin des révélations substantielles sur le lien mystérieux qui uni Rose et Lissa…

Troisième tome de la série Vampire Academy qui en compte six au total, Baiser de l’ombre renoue avec les éléments qui ont faits sont succès… et en ajoute de nouveaux…
Mais Richelle Mead n’a pas que cette série vampirique a son actif mais aussi deux autres cycles : Succubus et Cygne Noir, tous chez Bragelonne ou ses labels.

Dernière ligne droite avant le diplôme de gardien.

La fin de l’année approche à grands pas à l’Académie, en effet, les apprentis gardiens vont passer l’un de leur dernier examen. Une épreuve de terrain avec pour mission seule mission de protéger à tout prix le moroï auquel ils ont étés attribués. Et surprise, Rose n’a pas à protéger Lissa… un choix de ses maître qui l’ulcère et la révolte au plus haut point…
Mais malgré tout, elle se doit de remplir son devoir de future gardienne et prouver ses compétences avec une autre personne que Lissa à protéger. En effet, leur lien permet à Rose de savoir quand sa meilleure amie est en danger ou quand elle souffre.

Cet examen, Rose, aux vues de ses compétences devrait le réussir haut la main. Mais c’est sans compter sur les fantômes qu’elle commence à voir apparaître… serait-ce encore une nouvelle évolution du lien qu’elle entretien avec Lissa ?

Un tome qui noircit foncièrement la série.

Les strigoïs qui semblaient désorganisés dans les précédents tomes intensifient leurs attaques, laissant présager une possible guerre ouverte entre les deux camps dans un futur proche.
Cette fois encore, Rose n’est pas ménagée et doit affronter de nouvelles épreuves, aussi bien physiques que morales et sentimentales. Son personnage évolue encore, si c’est possible.

Cette fois-ci, c’est bien Rose le centre de toute l’attention et non pas sa fidèle et précieuse amie Lissa. En effet, le baiser de l’ombre qu’a subit Rose lui fait découvrir un nouveau pouvoir pour le moins effrayant. Parallèlement à cette découverte de nouveaux pouvoirs, ceux de Lissa sont en train de se développer petit à petit, cette dernière apprenant à se servir de l’esprit de différente manière avec le tumultueux Adrian.
Ajoutez à cela de jeunes élèves de l’Académie qui sont mystérieusement battus par une obscure association d’élèves et vous verrez que cet opus n’est encore pas de tout repos.

Et bien entendu, la fameuse romance interdite entre Rose et Dimitri devient de plus en plus dangereuse pour eux et leur entourage… de quoi ajouter un piquant fort plaisant qui plaira à toutes les lectrices un peu fleur bleues.
Les derniers chapitres sont magnifiques et terribles à la fois. Car au fil des tomes, on ne peut s’empêcher de parfois s’attacher plus que de raison à certains personnages, à leurs manies, leur façon d’être. Un final mémorable riche en émotions fait de ce tome un épisode charnière de la saga : celui où tout bascule ; magnifiquement et terriblement.

Car oui, Vampire Académie réunit avec art des éléments déjà vus et utilisés dans nombre de romans et de films, et ça marche. Encore une fois Richelle Mead réussit à ajouter une nouvelle dimension à ses personnages et à leur entourage… pour le meilleur et pour le pire.

8/10

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